26 Février
8ème dimanche du Temps ordinaire (A) |
Jésus enseigne longuement sur la montagne. Il explique entre autres choses, comment il entend qu'on mette la Loi en pratique: il invite à un radicalisme qui permet de vivre une justice surabondanteen vérité. En six versets, des groupes antithétiques se succèdent: terre-ciel, œil simple-œil mauvais, lumière-ténèbres, haïr-aimer, s'attacher-mépriser, Dieu-Mamon. A travers cette tournure de phrase très sémitique, s'exprime la radicalité impliquée par la justice du Royaume: il n'y a pas de demi-mesure possible; le choix doit être radical. En ce dimanche, nous sommes invités à nous interroger sur Dieu et Mamon.
24 Personne ne peut servir deux seigneurs; en effet ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon.
25 C'est pourquoi je vous dis: ne vous inquiétez pas pour votre vie (âme) de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. Est-ce que la vie (âme) n'est pas plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement?
26 Fixez votre regard vers les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'assemblent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit: vous, ne valez-vous pas plus qu'eux? 27 Qui de vous, en s'inquiétant, peut ajouter à sa taille une seule coudée?
28 Et du vêtement, pourquoi vous inquiétez-vous? Observez les lis des champs, comment ils croissent; ils ne peinent pas ni ne filent; 29 or je vous dis que Salomon dans toute sa gloire, n'a pas été revêtu comme un seul de ceux-ci. 30 Si l'herbe de la campagne qui est aujourd'hui et demain sera jetée dans le four, (le) Dieu [l']habille ainsi, ne [le fera-t-il] pas à plus forte raison pour vous, si peu croyants?
31 Ne vous inquiétez pas, en disant: Que mangerons-nous? ou: Que boirons-nous? ou: Que revêtions-nous? 32 En effet, tout ceci les païens le cherchent; en effet votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout ceci. 33 Cherchez d'abord le Royaume et sa justice, et tout ceci vous sera ajouté.
34 Ne vous inquiétez donc pas vers demain, en effet demain s'inquiétera de lui-même; assez pour un jour, [est] sa souffrance.
Le verset 24 sur le détachement radical de l'argent, explicite ce que Jésus avait dit peu auparavant: «Où est ton trésor, là sera ton coeur». Le lien créé par les trésors que l'on possède est aussi fort que celui de serviteur à maître: le serviteur en effet obéit en tout à son maître. L'argent crée donc une relation de dépendance profonde. Le disciple de Jésus est donc invité à faire un choix radical: ou servir Dieu ou servir l'argent. S'il sert vraiment Dieu, il devra se détacher radicalement de l'argent.
L'abandon quotidien à notre Père
Jésus montre à quel signe tout disciple connaîtra que son détachement est effectif: «c'est pourquoi je vous dis…» (6, 25).
Après avoir demandé de s'attacher aux trésors célestes, seuls biens véritables, et au service exclusif de Dieu, Jésus conclut en indiquant comment se comporter envers les biens indispensables à la vie: la nourriture et le vêtement. Ces deux réalités étaient considérées comme suffisantes pour vivre, si l'on en croit saint Paul (1 Tm 6, 8). Mais nourriture et vêtement ne sont là que pour conserver et faire grandir la vie — l'âme — et le corps, qui sont des dons de Dieu. Il faut être insensé pour être plus préoccupé par la nourriture et le vêtement que par la vie et le corps que Dieu nous a donnés pour entrer en relation avec lui. D'où la recommandation de Jésus: «Ne vous inquiétez pas». Quelle est cette mauvaise inquiétude? Il ne faut pas l'entendre des préoccupation venant de l'incertitude de la vie, car comme la mise en œuvre de tous les moyens possibles pour se procurer nourriture et vêtement est bonne. Il semble normal, en effet, de réfléchir, calculer, prévoir, pour se procurer les biens indispensables à la vie. Il faut semer et récolter en temps voulu, protéger les champs, prévoir l'engrangement de la récolte; il faut encore filer pour avoir du tissu qui permettra de se vêtir. Mais tout cela, aussi indispensable soit-il, ne doit pas être la première préoccupation de notre cœur.
En effet, si Dieu nous a fait don de la vie et du corps, ne va-t-il pas en prendre soin? Jésus prend deux exemples tirés de la nature pour convaincre ses disciples: les oiseaux et les lis des champs (6, 26-30). Dieu, qui a créé les uns et les autres, s'occupe de leur donner ce qui leur est nécessaire. Aux premiers, il fournit la nourriture sans qu'ils aient rien à faire; aux seconds il donne une beauté incomparable qu'aucun vêtement ne peut égaler, même les vêtements d'un roi aussi prestigieux que Salomon.
Ce qui est vrai des oiseaux, l'est des disciples: Dieu leur donnera la nourriture qui entretient la vie. Il suffit de regarder la taille de notre corps: elle reste celle que Dieu nous a donnée, quoique nous puissions faire pour gagner quelques centimètres! Et ce qui est vrai des lys, l'est aussi des disciples: mais ils ont trop peu de foi pour en vivre.
Jésus termine le paragraphe sur la recherche de l'essentiel, comme il l'avait commencé: il parle à nouveau de la nourriture et du vêtement (6, 31-34). Il constate que ce sont là des réalités que cherchent les païens. Or, comme Jésus l'avait dit en introduisant le Notre Père, il ne faut pas imiter les païens car notre Père sait ce dont nous avons besoin (6, 7-8): la nourriture et le vêtement. Le signe distinctif du disciple de Jésus consiste en ceci: il cherche d'abord le Royaume et sa justice qui sont le véritable trésor. La recherche est active, comme celle qui pousse les païens à se procurer des biens matériels. Le disciple, lui, se donne de la peine pour faire advenir le Royaume et s'engage à mettre en œuvre la justice parfaite que Jésus est venue enseigner. Tous ses besoins matériels sont comblés par surcroît: c'est ce que Jésus indiquait déjà dans le Notre Père: nous demandons d'abord la venue du Royaume et ensuite le pain quotidien.
Pour terminer, Jésus élargit son enseignement à toute sorte d'inquiétude: non plus celle qui accompagne le travail indispensable pour se procurer le nécessaire, mais toutes les inquiétudes qui peuvent surgir face à l'avenir. La providence de Dieu s'occupe de tous nos besoins quotidiens, il est donc inutile de s'inquiéter en ajoutant la souffrance de demain à celle d'aujourd'hui. C'st encore une invitation à l'abandon à notre Père des cieux.
25 Février
sainte Catherine de Sienne |
Prier le Rosaire avec des Dominicaines |
sainte Catherine de Ricci |
Mystères glorieux
La Résurrection (Agnès de Langeac, monastère des Dominicaines de Langeac)
Il est ressuscité: il n’est pas ici (Mc 16, 6).
Le jour de Pâques, Agnès vit ressusciter notre Seigneur en esprit; il lui semblait un beau soleil. Elle reçut ce jour-là de grandes consolations dans son âme, et elle pensait qu'elle brûlait du grand feu qu'elle sentait dans son cœur.
Prions pour les chrétiens qui ne croient plus en la résurrection du Seigneur.
L’Ascension (Bienheureuse Colombe de Rieti, monastère des sœurs du Tiers-Ordre de saint Dominique)
Il est monté sur la hauteur, il a capturé des captifs, il a fait des dons aux hommes (Ep 4, 8).
Lui, le Puissant des puissants, a réduit en captivité le démon, et il est monté au ciel dans sa force. Là, dans l'éclat, dans la sublimité de sa gloire, il jouit avec son Pères de tous les biens célestes. Roi de la vie éternelle, il nous a faits ses cohéritiers, ses copartageants, lui dont la contemplation rassasie tous les désirs des anges; lui d'une telle beauté que toutes les créatures ne peuvent se lasser de l'admirer, lui dont l'aspect, dont les paroles ont un charme sans égal! C'est lui qui sera notre récompense.
Prions pour que nos désirs soient tendus vers le Royaume.
La Pentecôte (Saint Catherine de Sienne)
Des langues qu’on aurait dites de feu leur apparurent, qui se partageaient (Ac 2, 3).
Je confesse, ô douce et éternelle bonté de Dieu, que la clémence de ton Esprit Saint, que ta charité de feu veulent embraser mon cœur pour se l'unir, mon cœur et celui de toute créature raisonnable. J'adjure la clémence de l'Esprit Saint, brasier et abîme de charité, de faire enfin miséricorde au monde.
Prions pour que l'Esprit conduise nos vies.
L’Assomption (Sœur Marie de Nazareth)
Un grand signe apparut dans le ciel: une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles (Ap 12, 1).
Permettez-moi, ô Vierge Immaculée, Reine du saint Rosaire, de vous prendre aujourdʼhui pour ma mère, ma patronne, mon refuge et ma protectrice. Nʼêtes-vous pas, ô Vierge bénie, plus belle que les anges, plus belle que lʼastre des nuits, plus brillante que le soleil? Qui pourrait donc vous refuser son cœur? Je vous donne le mien, car vous êtes belle, enrichie de toutes les grâces, comblée de toutes les perfections.
Prions pour les âmes du purgatoire.
Le Couronnement de Marie (Sainte Catherine de Ricci, monastère de Prato)
Etreins la sagesse et elle t’élèvera, elle fera ta gloire si tu l’embrasse; sur ta tête elle posera un diadème de grâce, elle t’offrira une couronne d’honneur (Pr 4,8-9).
La dernière et suprême fête de notre maman du ciel confère avec une plus grande abondance ses dons et ses grâces à qui les demande avec foi. Notre mère recherche de notre part alliance et conformité, si nous voulons recevoir ses grâces. Combien plus se réconforte et prend courage l'âme unie à cette glorieuse Vierge de qui dépend la fidélité de Dieu!
Prions pour que Marie protège tous ses enfants en danger.
24 Février
sainte Agnès de Langeac |
Prier le Rosaire avec des Dominicaines |
sainte Catherine de Ricci |
Mystères douloureux
L’Agonie (Sainte Catherine de Ricci)
Jésus leur dit: «Mon âme est triste à mourir. Restez ici et veillez» (Mc 14, 34).
Nous trouvons le Seigneur Jésus attristé, puis nous voyons sa pure humanité humiliée dans une agonie mortelle devant le Père céleste et lui demandant que, s'il est possible, passe loin d'elle le calice de l'horrible Passion; mais par une ardente soif du salut de notre pauvre âme captive, il s'abandonne à la volonté de son Père éternel, et reprend sa course vers ses ennemis auxquels il se livre pour être leur proie.
Prions pour les agonisants.
La Flagellation (Sainte Agnès de Langeac)
Après avoir fait flageller Jésus, Pilate le livra pour qu’il soit crucifié (Mc 15, 15).
Notre Seigneur apparut à Agnès et lui dit: «Moi, j'ai tout enduré pour les pécheurs; lorsqu'on m'injuriait, je ne disais mot; lorsqu'on se moquait de moi, je ne disais rien; tant d'opprobres ai-je reçu sans ouvrir la bouche pour me plaindre».
Prions pour ceux qui sont torturés, méprisés.
Le Couronnement d’épines (Sainte Catherine de Ricci)
Les soldats lui posent sur la tête une couronne d’épines qu’ils ont tressée (Mc 15, 17).
Lui, le Juge céleste, est garrotté et mené devant les juges terrestres. Il se tient comme un doux Agneau au milieu de tous les coups et des opprobres que ces chiens lui font endurer; on voile le visage et les yeux de celui à qui rien ne peut être caché; il est couronné d'épines, celui qui est le dispensateur des couronnes éternelles.
Prions pour ceux qui sont laissés pour compte dans les sociétés de consommation.
Le Portement de croix (Sœur Marie de Nazareth, monastère de Lourdes)
Jésus lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieu dit Le Crâne (Jn 19, 17).
Jésus, faites-moi trouver des charmes à porter votre croix, ou faites-moi plutôt trouver des charmes, quand j'ai tous les dégoûts. Que je n'ai pas d'attrait, que je languis, quand la croix est pour moi un fardeau! Oh, oui, votre amour, ô mon Epoux bien-aimé, est le seul attrait qu'ambitionne mon âme haletante et épuisée sur les rives de Babylone. Votre amour, ah, qu'il me conserve et me fasse mourir.
Prions pour les parents qui portent une lourde croix à cause de leurs enfants.
Le crucifiement et la mort de Jésus Sœur Marie de Nazareth, monastère de Lourdes)
C’était la troisième heure lorsqu’on le crucifia (Mc 15, 25).
Ô croix! tu mʼa surprise au moment où je commençais à jouir de quelque repos, et ta voix sonore mʼa dit: souffrir… O croix amère…! mais tu viens me dire que Jésus nʼa pas eu de repos et quʼil réserve le mien pour une autre vie: o bonne croix… Jʼavais consacré mon esprit à Dieu espérant quʼil serait occupé à le louer et à le bénir et tu es venue semer le trouble, la crainte, o croix amère…, mais tu me dis que lʼesprit qui aspire à monter si haut doit être pur et quʼil ne peut lʼêtre sans ton passage. Viens donc, o bonne croix.
Prions pour les mourants, pour ceux qui sont tués.
23 Février
sainte Catherine de Sienne |
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Mystères lumineux
Le Baptême (Catherine de Sienne)
Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent (Mt 3, 16).
Comme l'homme doit retourner son vêtement quand il s'en dépouille, ainsi l'âme doit se défaire complètement de sa volonté propre, si elle veut endosser parfaitement celle du Seigneur. Et comment s'en dépouille-t-elle? Par la lumière que l'on obtient en usant librement de cette lumière que nous avons reçue au saint baptême: c'est là que dans la lumière, l'âme a connu la lumière.
Prions pour ceux qui se préparent au baptême.
Cana (Agnès de Langeac)
Sa mère dit à ceux qui servaient: «Tout ce qu’il vous dira, faites-le» (Jn 2, 5).
Son ange vint trouver Agnès et lui dit: «Eh bien! Etes-vous contente?» «Je le suis, en faisant la volonté de mon Epoux… Qu'il fasse en tout sa volonté».
Prions pour ceux qui se consacrent à la Vierge Marie.
L’Annonce du Royaume (Sainte Catherine de Ricci, monastère de Prato)
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile (Mc 1, 5).
Nous voyons Jésus prêcher admirablement à ses disciples et même à tout le monde; aussi est-ce de ce discours que se tire le fondement de toute vertu: la charité.
Prions pour les prédicateurs.
La Transfiguration (Sainte Catherine de Sienne)
Jésus fut transfiguré devant eux; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière (Mt 17, 2).
Toi seul qui es la lumière, nous a montré la lumière sous le voile de notre humanité. Et que reçoit l'âme revêtue de cette lumière? Elle est délivrée des ténèbres, de la faim, de la soif et de la mort. Par ce vêtement étincelant l'âme est comme un soleil: cette lumière de vérité réchauffe l'âme du feu de la charité.
Prions pour ceux qui traversent d'épaisses ténèbres spirituelles.
L’Eucharistie (Sœur Dominique de la Vierge, monastère de Blagnac)
Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit: «Prenez, ceci est mon corps» (Mc 14, 22).
Voici qu'en cette Cène, au moment des adieux,
On voit se profiler l'Heure du sacrifice
De la chair dont Marie fut le premier calice
Tout débordant d'un sang qui descendait des cieux.
Tout est immaculé pour ce rappel troublant
De ton corps à manger et de ton sang à boire.
Prions pour les prêtres.
21 Février
sainte Catherine de Sienne |
Prier le Rosaire avec des Dominicaines |
sainte Catherine de Ricci |
Mystères joyeux
L’Annonciation (Sainte Catherine de Ricci, monastère de Prato)
Marie dit alors: «Voici la servante du Seigneur; que tout m’advienne selon ta parole» (Lc 1, 38).
Quand il entra dans le sein de la Vierge Marie, le Seigneur Jésus chercha en elle cette humilité que nous voyons surabonder dans tous les mystères qui découlèrent de cette divine source, et c'est là un ornement si beau, que notre âme, si elle en est revêtue, attire Dieu, du ciel sur la terre, pour habiter en elle.
Prions pour les enfants à naître.
La Visitation (Sainte Catherine de Sienne)
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée (Lc 1, 39).
Rien ne doit nous empêcher de secourir notre prochain dans ses nécessités spirituelles et temporelles. Sans nous arrêter à l'utilité ou à la consolation que nous pourrions recevoir il faut l'aimer et le secourir parce que Dieu l'aime.
Prions pour les missionnaires.
La Nativité (Sœur Rose Wehrlé, fondatrice des monastères du Rosaire Perpétuel)
Ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire (Lc 2, 16).
A peine Jésus est-il venu habiter parmi nous, qu’il choisit pour sa compagne la souffrance, les humiliations, le délaissement, comme il le fera durant tout le cours de sa vie jusqu’à son dernier soupir! En descendant sur la terre, il trouve autour de son berceau la pauvreté la plus grande avec tout ce qu’elle a de plus pénible et de plus affreux!
Prions pour les pauvres.
La Présentation de Jésus (Sainte Catherine de Ricci, monastère de Prato)
Les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur (Lc 2, 22).
La mère de Dieu se présenta au Temple. Elle était vraiment cette arche où fut déposé celui qui est l'auteur des divins commandements et le premier observateur de la loi divine, étant venu lui-même l'accomplir et l'enseigner par les œuvres et non par les paroles. Considérez la Présentation de Jésus, au jour où il s'offre à son Père éternel, sur le bois de la très sainte croix. Deux mystères ordonnés pour la rédemption de notre âme.
Prions pour les consacrés.
Le Recouvrement de Jésus au Temple (Sainte Catherine de Sienne)
Ils trouvèrent le jeune Jésus dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi (Lc 2, 46).
Il faut aller dans le Temple et c'est là qu'il se trouve. Que le cœur se lève donc et qu'il aille dans le temple de son âme, c'est là qu'en se connaissant soi-même on reconnaîtra la bonté de Dieu qui est celui qui est… Il faut s'appliquer à connaître la volonté de Dieu qui ne veut et ne cherche que notre sanctification.
Prions pour ceux qui cherchent Dieu.
19 Février
7ème dimanche du temps ordinaire |
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Jésus a vécu en des temps de violence. Il a enseigné que le vrai champ de bataille, sur lequel s’affrontent la violence et la paix, est le cœur de l’homme : « C’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses » (Mc 7, 21). Mais le message du Christ, face à cette réalité, offre la réponse radicalement positive : il a prêché inlassablement l’amour inconditionnel de Dieu qui accueille et pardonne et il a enseigné à ses disciples à aimer les ennemis (cf. Mt 5, 44) et à tendre l’autre joue (cf. Mt 5, 39). Lorsqu’il a empêché ceux qui accusaient la femme adultère de la lapider (cf. Jn 8, 1-11) et lorsque, la nuit d’avant sa mort, il a dit à Pierre de remettre son épée au fourreau (cf. Mt 26, 52), Jésus a tracé la voie de la non-violence, qu’il a parcourue jusqu’au bout, jusqu’à la croix, par laquelle il a réalisé la paix et détruit l’inimitié (cf. Ep 2, 14-16). C’est pourquoi, celui qui accueille la Bonne Nouvelle de Jésus sait reconnaître la violence qu’il porte en lui-même et se laisse guérir par la miséricorde de Dieu, en devenant ainsi, à son tour, un instrument de réconciliation, selon l’exhortation de saint François d’Assise : « La paix que vos bouches annoncent, ayez-la plus encore en vos cœurs ».
Être aujourd’hui de vrais disciples de Jésus signifie adhérer également à sa proposition de non-violence. Comme l’a affirmé mon prédécesseur Benoît XVI, elle « est réaliste, car elle tient compte du fait que dans le monde il règne trop de violence, trop d'injustice, et que par conséquent, on ne peut surmonter cette situation qu'en lui opposant un supplément d'amour, un supplément de bonté. Ce ‘‘supplément’’ vient de Dieu ». Et il ajoutait avec une grande force : « Pour les chrétiens, la non-violence n'est pas un simple comportement tactique, mais bien une manière d'être de la personne, l'attitude de celui qui est tellement convaincu de l'amour de Dieu et de sa puissance, qu'il n'a pas peur d'affronter le mal avec les seules armes de l'amour et de la vérité. L'amour de l'ennemi constitue le noyau de la ‘‘révolution chrétienne’’ ». Justement, l’évangile du aimez vos ennemis (cf. Lc 6, 27) est considéré comme «la magna charta de la non-violence chrétienne » ; il ne consiste pas « à se résigner au mal […] mais à répondre au mal par le bien (cf. Rm 12, 17-21), en brisant ainsi la chaîne de l'injustice ».
La non-violence est parfois comprise dans le sens de capitulation, de désengagement et de passivité, mais en réalité il n’en est pas ainsi. Lorsque Mère Térésa a reçu le Prix Nobel de la Paix en 1979, elle a livré clairement son message de non-violence active : « Dans notre famille, nous n’avons pas besoin de bombes et d’armes, de détruire pour apporter la paix, mais uniquement d’être ensemble, de nous aimer les uns les autres […]. Et nous pourrons vaincre tout le mal qu’il y a dans le monde ». Car, la force des armes est trompeuse.
18 Février
Fête de sainte Bernadette La vie de Bernadette à Lourdes en quelques images Cliquez ICI
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La grotte en 1848
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La foule se presse devant la maison de Bernadette |
La ville de Lourdes
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17 Février
Le message |
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Les gestes de Bernadette
Le message de Lourdes comporte des signes qui prennent en compte notre dimension corporelle, notre besoin d'exprimer sensiblement notre foi. D'où l'importance des gestes accomplis par Bernadette.
Les gestes de Bernadette sont en effet au cœur des apparitions: ils ont été demandés par la Dame au cours des huitième et neuvième apparitions. Les sept premières ont remplis Bernadette de bonheur: la joie rayonne sur son visage. Ceux qui y assistent savent, uniquement en la regardant, si la Dame est là. C'est la joie de la rencontre qui domine. Mais brusquement tout change, et cela étonne. Le visage de Bernadette devient dur, triste, douloureux et elle se met à faire des gestes qui la font prendre pour une folle. Elle marche à genoux jusqu'au fond de la Grotte, elle embrasse le sol couvert d'une boue sale et repoussante, elle mange des herbes comme les animaux, elle gratte le sol et, par trois fois, porte à sa bouche une l'eau boueuse qu'elle ne peut se décider à avaler; enfin elle se barbouille le visage avec de la boue. Pendant les dixième, onzième et douzième apparitions, Bernadette répètera ces mêmes gestes, incompréhensibles et déconcertants pour ceux qui en sont les spectateurs. Quel peut bien en être le sens? Pour le comprendre, il faut se mettre à l'écoute de la Parole de Dieu.
Le Verbe s'est fait chair, nous dit saint Jean; il s'est anéanti volontairement, nous dit saint Paul. Le Verbe s'est abaissé en se faisant homme, il est descendu jusque dans la mort, il a été enseveli. Bernadette exprime par les gestes que la Dame lui demande le plus profond du mystère du Christ. En marchant à genoux jusqu'au fond de la Grotte, elle montre l'abaissement du Fils de Dieu qui est descendu dans la Grotte de Bethléem, dans la nuit du tombeau.
Puis, toujours à genoux, Bernadette sort de la grotte et y rentre, elle va de droite à gauche pour revenir comme au centre d'une croix qui est situé à peu près là où la source jaillira: à cet endroit, elle embrasse la terre. Baiser la terre n'est pas un signe que l'on trouve dans la Bible. Il peut cependant se comprendre à la lumière de l'Ecriture. La bouche est la source du souffle, de l’esprit et le baiser de la bouche indique une union (Ct 1,2). En baisant la terre, Bernadette s'unit, non à la terre, mais à la glaise, à la chair qu'a prise le Fils de Dieu; elle s'unit à son abaissement source de salut pour les pécheurs. Ce n'est donc pas sans raison qu'elle a baisé la terre comme au centre d'une croix d'où l'eau a jailli. On peut y voir un baiser sur le côté du Fils de Dieu en croix, d'où ont coulé l'eau et le sang pour le salut des pécheurs.
Manger les herbes amères évoque le repas pascal: les hébreux mangent des herbes amères avec l'agneau pascal en mémoire de l’amertume, de la rudesse, de la tristesse de leur esclavage en Egypte, symbole de leur vie loin de Dieu. Manger de l'herbe est donc un signe qui invite à la conversion.
Se barbouiller la figure, se défigurer, c'est ressembler au serviteur souffrant dont parle le prophète Isaïe: «Il n'avait plus figure humaine, et son apparence n'était plus celle d'un homme» (Is 53). Bernadette est configurée au Christ qui a accepté d'être défiguré par nos péchés pour nous sauver.
Tous ces gestes qui disent l'abaissement, l'anéantissement, la conversion, sont orientés vers la vie, vers la source d'eau vive qui jaillit sur le lieu même de la pénitence. Marie demande la conversion, la prière pour les pécheurs, elle en fait faire les gestes à Bernadette, mais ce n'est pas le but dernier. Une source d'eau vive jaillit au pied de la niche où la Dame apparaît, en écho à la parole du prophète Isaïe: Vous tous qui avez soif, venez vers les eaux. Vous puiserez de l'eau avec joie aux sources du salut (Is 55,1; 12.3). Bernadette la première a bu à cette source et s'y est lavée. Rapidement, des malades y ont cherché la guérison. Encore aujourd'hui des bouteilles d'eau de Lourdes sont envoyées dans le monde entier. Les pèlerins veulent en effet faire l'expérience de l'aveugle-né de l'évangile et pouvoir dire: «Je me suis lavé et j’ai vu» (Jn 9,11). Mais l'eau de la source ne guérit pas uniquement les maladies du corps, mais aussi celles de l'âme. Combien de conversion se sont produites à la suite de l'accomplissement du geste demandé à Bernadette par la Dame? L'eau n'a pourtant rien de particulier, mais l'acte de foi de celui qui l'accomplit est source d'une libération, d'une conversion intérieure.
Les gestes que la Vierge Immaculée a demandé à Bernadette d'accomplir sont ordonnés à la conversion: ils désencombrent le cœur de la boue et des herbes amères qui l'enferment sur lui-même. La conversion permet à la source de vie de sourdre au fond des cœurs. Et l'eau devient dans le cœur du croyant, source jaillissant en vie éternelle, comme le dit le Seigneur.
16 Février
Le message |
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Les paroles de la Dame
Lors de la troisième apparition, le 18 février, la Vierge parle pour la première fois.
Bernadette lui tend une feuille de papier et un crayon pour qu'elle inscrive son nom, mais la Dame répond simplement: «Ce que j'ai à vous dire, ce n'est pas nécessaire de le mettre par écrit.» On met par écrit ce qu'on craint d'oublier, ce dont on veut garder une trace exacte qui serve de preuve. Mais les paroles de la Dame s'adresse au cœur de Bernadette et la mémoire du cœur n'a pas besoin d'archives écrites. L'amour se souvient!
La Dame parle une deuxième fois: «Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours?» Bernadette est bouleversée. Personne jusqu'à ce jour, ne l'avait vouvoyée. Elle ne ressent pas le vouvoiement comme une marque de distance, mais comme une marque de respect et d'estime: «Elle me regarde comme une personne regarde une autre personne.» Sa dignité est reconnue.
La Dame parle une troisième fois: «Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde, mais dans l'autre.» A première vue, l'on est tenté de lire la phrase comme si la Vierge Marie avait validé une espèce de fatalité concernant Bernadette. Les conditions de vie matérielle difficiles, une santé dégradée seraient donc l'horizon de Bernadette à jamais. Mais la Dame en disant: «Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde», invite Bernadette à ne pas mettre son espoir dans les messianismes terrestres florissants au XIXe siècle, ou dans une utilisation magique de la religion. Marie n'est pas venue améliorer la condition humaine par un progrès toujours croissant, par une société sans classe. Marie ne promet pas à Bernadette d'écarter la souffrance de son chemin, elle n'est pas venue la mettre au dessus ou en dehors de la condition humaine qui fraie son chemin au milieu des difficultés, des épreuves, des deuils, etc. Les paroles dites à Bernadette ne veulent pas dire pour autant qu'elle ne connaîtra pas le bonheur ici bas; mais ce sera un bonheur à mesure humaine, enraciné dans notre condition de fragilité, de péché. La plénitude du bonheur lui est néanmoins promise: voir Dieu tel qu'il est, et pas seulement au travers de la lumière dont rayonne la Dame.
Lors des huitième et neuvième apparitions, les paroles de la Dame sont centrées sur la conversion, le péché — qui est le véritable obstacle au bonheur —, mais aussi sur l'espérance du salut dont la source est un signe. Ces paroles sont accompagnées d'autres paroles qui demandent à Bernadette d'accomplir des gestes sur lesquels nous reviendrons plus loin.
A travers tout cela, Marie prépare Bernadette à la mission qui lui sera confiée.
Lors de la treizième apparition, Marie fait clairement connaître à Bernadette sa mission: «Allez dire aux prêtres qu'on bâtisse ici une chapelle et qu'on y vienne en procession.»
Au cœur du message de Lourdes, l'Eglise. Les nombreuses églises construites: la basilique de l'Immaculée Conception, la basilique du Rosaire, la basilique saint Pie X, l'église sainte Bernadette, sont des symboles de l'Eglise dont toutes les pierres sont scellées par le ciment de la charité, Eglise toujours en construction, ferment de communion pour le monde.
Lors de la seizième apparition, le 25 mars 1858, la Dame dit enfin son nom.
M. le curé Peyramale voulait en effet connaître le nom de la Dame avant de répondre à sa demande. Trois fois Bernadette pose donc sa question: pas de réponse. A la quatrième fois, la Dame dit en patois: «Que soy era Immaculada Counceptiou», ce qui signifie: «Je suis l'Immaculée Conception».
Ces paroles étaient incompréhensibles pour Bernadette. Comment aurait-elle pu deviner qu'il s'agissait de la reprise du dogme promulgué quatre ans auparavant: Marie a été conçue sans péché par les mérites de la croix du Christ. Mais quelle n'était pas sa joie de pouvoir enfin donner une réponse à Monsieur le Curé!
La Dame dit son nom le 25 mars, jour de l’Annonciation, jour de la conception de Jésus dans le sein de la Vierge Marie. Toute la vocation de la Dame de la Grotte est dite dans cette fête: écouter la Parole de Dieu, concevoir le Fils de Dieu en son cœur et dans sa chair. Cela n'était possible que parce que le cœur de Marie était pur de tout péché, rempli d'humilité, ouvert à la grâce, à la Parole. C'est bien parce qu'elle est Immaculée que Dieu a pu venir habiter en elle. Le mystère de la vie de Bernadette et de la vie de tout chrétien se trouve là en germe: concevoir le Verbe dans un cœur purifié par l'écoute de la Parole.
15 Février
Le message |
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Les signes (suite)
Les malades et les hospitaliers
En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous l'avez fait au plus petit de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait (Mt 25,40).
Déjà pendant les apparitions, les malades étaient présents à Lourdes? Vers 1875, ils arrivent avec des trains spéciaux, toujours plus nombreux. Dès qu'on rentre dans l'enceinte des Sanctuaires Notre Dame de Lourdes, on les rencontre partout. Les voiturettes bleues qui transportent des milliers de pèlerins sont devenues célèbres!
On peut dire que les malades sont au centre de la pastorale des Sanctuaires. De nombreuses personnes, les hospitaliers, sont à leur service; les accueils des malades, centres d'hébergement, ont été construits pour eux; les premières places des églises leur sont réservées, le sacrement de l'onction des malades est proposé à tous ceux qui veulent vivre leur foi, quels que soient leur état de santé, leur âge, leur handicap.
Le pèlerinage des hospitaliers prend la forme du service des malades. Être accueillant, respecter le malade par l'écoute et la discrétion, rester fidèle à ses engagements, telle est la devise de l'hospitalier!
14 Février
Le message |
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Les signes (suite)
La foule
Après quoi, voici qu’apparut à mes yeux une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation, race, peuple et langue (Ap 7,9).
Marie est venue rencontrer Bernadette pour attirer à Lourdes d'immenses foules. C'est la condition même des chrétiens, étrangers et pèlerins sur la terre (He 11,13), pèlerins dans la foi, qui est rappelée. Qu'est-ce que ces foules trouvent à Lourdes? La miséricorde de Dieu et la grâce maternelle de la Vierge Marie.
Les foules composées de croyants et d'incroyants, de touristes et de pèlerins, de bien-portants et de malades, deviennent un peuple dont Marie est l'image: en elle nous voyons une image de l'Eglise, l'épouse resplendissante. Elles vont vers Jésus qui a pris soin des foules accablées qui n'ont pas de berger, des malades en quête de guérison, des pécheurs avides de salut. Beaucoup en effet ressemblent, en arrivant à Lourdes, à des brebis errantes, suivant chacun sa propre voie (Is 53,6). Mais leur errance se transforme en pèlerinage dans la foi, par les sacrements, par les processions qui conduisent toutes vers un même but: le Christ.
Les foules de Lourdes ont commencé avec les curieux qui avaient entendu parlé des merveilles qui se passaient à la Grotte; puis des pèlerinages se sont organisés lorsque les apparitions reçurent une approbation officielle de l'Eglise en 1862. Enfin, depuis le début du XXe siècle les foules sont venues de tous les pays, de tous les continents et même de toutes religions. Elles montrent que l'Eglise est «un peuple de toutes les nations.» La dimension internationale est inhérente à Lourdes puisque chaque année plus de six millions de pèlerins provenant de soixante-douze pays différents s'y rendent en pèlerinage. Cette dimension est rendue visible par l'usage de plusieurs langues tant pour la proclamation de l'évangile dans la messe internationale que pour le rosaire de la procession aux flambeaux.
Lourdes est un appel à s'ouvrir aux autres, un appel à l'unité.
(à suivre)
13 Février
Le message |
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Les signes (suite)
L'eau
Les analyses de l'eau de la Grotte n’ont fait apparaître aucune propriété particulière: elle ressemble à l'eau des nombreuses sources qui coulent dans la région. L'eau de Lourdes n'est donc pas une eau miraculeuse, comme les nombreux miracles accomplis par son intermédiaire pourraient le laisser penser; elle n'est en rien comparable non plus, aux eaux thermales que l'on trouve non loin de là, à Argelès-Gazost ou Bagnères-de-Bigorre.
Les pèlerins peuvent boire l'eau et se laver le visage aux robinets installés à proximité de la Grotte ou le long des stations du chemin de l'eau. Très rapidement aussi dans l'histoire de Lourdes, des piscines ont été construites pour baigner les malades.
La Dame a demandé à Bernadette qu'on vienne boire de l'eau de la source et s'y laver: en signe de conversion, de vie nouvelle. Nous sommes dans la droite ligne ligne du baptême: l'eau purifie le cœur et y fait sourdre la vie de Dieu. L'eau de la Grotte est donc avant tout un signe, même si de nombreux miracles continuent à être opérés par son intermédiaire. En effet, on ne compte pas le nombre de personnes qui se sont remises à marcher, qui ont retrouvé la vue, etc. Aussi, la tentation est grande pour certains de faire de cette eau un fétiche, un moyen de bien-être.
Bernadette Soubirous disait déjà: «On prend l’eau comme un médicament... Il faut avoir la foi, il faut prier: cette eau n’aurait pas de vertu sans la foi!»
La parole de la Dame invitant Bernadette à creuser pour faire jaillir une source, est un écho de la parole du Seigneur:
Qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif;
l’eau que je lui donnerai deviendra en lui,
source d’eau jaillissant en vie éternelle (Jn 4,14).
C'est à la foi que le pèlerin de Lourdes est invité lorsqu'il vient boire à la source.
(à suivre)
12 Février
Le message |
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Des signes, des gestes, des paroles, ont jalonné les rencontre de Bernadette et de la Dame du rocher pendant la quinzaine des apparitions. Ils constituent le message de Lourdes, qui tire sa cohérence de l'évangile.
Des signes? La grotte, l'eau, la lumière du cierge, le creux du rocher où se manifeste la présence de l'Immaculée et la foule, invitée à venir en procession.
Des paroles?
- «Ce que j'ai à vous dire, ce n'est pas nécessaire de le mettre par écrit»; «Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours?»; «Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde, mais dans l'autre».
- «Allez à la source, boire et vous y laver»; «Pénitence, pénitence, pénitence. Priez pour les pécheurs»; «Allez dire aux prêtres qu'on bâtisse ici une chapelle et qu'on y vienne en procession»; «Que soy era Immaculada Counceptiou».
Des gestes? Faire le signe de la croix, réciter son chapelet, se barbouiller la figure avec de l'eau sale, boire l'eau de la source, marcher à genoux, manger des herbes, baiser la terre.
Le message peut se résumer en quelques mots: la pauvreté, la prière et la pénitence, la construction de l'Eglise.
Le pèlerin de Lourdes est invité à faire cette découverte.
Pour préparer la fête de sainte Bernadette le 18 février, nous vous proposons de découvrir dans les jours qui viennent le message de Lourdes: les signes, les gestes et les paroles.
Les signes
Le rocher
A Lourdes, beaucoup de pèlerins touchent le rocher de la Grotte. Le rocher, la grotte: deux réalités qui ont valeur de symbole dans la Bible.
Seigneur, mon rocher, c'est toi que j'appelle:
ne reste pas sans me répondre.
Le Seigneur est ma force et mon rempart;
à lui, mon cœur fait confiance (Ps 27,1.7).
Le roc est dur, solide, il est un abri: celui qui est en danger vient chercher refuge au creux du rocher.
La grotte de Lourdes, creusée au pied d'un rocher ressemblant à une muraille, est bien un lieu où l'on peut trouver le salut, comme dans d'autres grottes auparavant: que l'on songe à la grotte de Bethléem, à la grotte du jardin de Gethsémani, à la grotte où se réfugia David poursuivi par Saül, etc. Mais paradoxalement, la grotte de Massabielle — «vieux rocher» en bigourdan — n'évoque pas spontanément la présence de Dieu, sa force, sa fidélité: c'est un lieu sale où les cochons viennent pacager! Mais ce lieu a été transformé par la présence de la Vierge Immaculée qui a demandé à Bernadette de faire pénitence pour les pécheurs. L'Immaculée est venue dans un monde de pécheurs, la beauté dans la laideur, et le roc en a été transformé: il est devenu le signe de Dieu qui vient au devant de nous, roc solide en qui nous pouvons mettre notre confiance.
La Grotte, c'était le ciel de Bernadette; le lieu de la rencontre avec Marie, avec Dieu. En touchant le rocher, le pèlerin confesse sa foi en la fidélité de Dieu qui lui donne d'être debout, d'être délivré des liens du péché, d'être purifié.
La lumière
Des cierges brûlent en permanence à la grotte. Bernadette apporta le premier le 19 février et le tint allumé dans sa main pendant tout le temps de l'apparition; elle le laissa dans la grotte en partant, à la demande de la Dame. Depuis, des milliers de pèlerins ont déposé à la Grotte des cierges qui brûlent jour et nuit et nous renvoient à la lumière du cierge pascal, Lumière du Christ Ressuscité, à la lumière du cierge remis aux nouveaux baptisés.
Je suis la lumière du monde.
Qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres,
mais aura la lumière de la vie (Jn 8,12).
Le cierge est le symbole de la lumière de Dieu qui brille dans les ténèbres du péché. Sa flamme, comme le feu de la Pentecôte, réchauffe le cœur, éclaire sans détruire, nous révèle ce qui est mal en nous, et peut, sans rien perdre, se communiquer à des milliers d’autres et éclairer la nuit.
Pour Bernadette, le cierge était d'abord un moyen de protection: sa lumière rassurante chasse les peurs et les craintes. Mais lorsque la lumière de Marie l'enveloppa de sa paix, de sa douceur, de sa vie, une lumière surgit au fond d'elle-même et la plongea dans une extase comparable à celle des apôtres sur le mont Thabor.
Le mercredi 7 avril, alors qu'elle tient son cierge allumé, la flamme passe entre ses doigts sans les brûler. Ce «miracle du cierge» évoque la résurrection des corps. Bernadette est devenue comme le buisson ardent que Moïse a vu briller sans se consumer. Elle est devenue Lumière, une lumière qui va brûler pour Dieu et briller pour le monde. Vous êtes la lumière du monde, a dit Jésus à ses disciples (Mt 5,14).
La flamme des cierges nous invite à resplendir de la lumière du Seigneur mais aussi à prier à l'intention de tous ceux qui ont déposé un cierge pour confier leur vie à Dieu.
(A suivre...)
11 Février
Les apparitions de 1858 par Mgr Laurence |
«C’était le 11 février 1858, Bernadette ramassait du bois sec sur le bord du Gave, en compagnie d’une de ses soeurs, âgée de onze ans, et d’une autre jeune fille de l’âge de treize ans. Elle était arrivée devant la Grotte dite de Massabielle, lorsqu’au milieu du silence de la nature, elle entend un bruit semblable à un coup de vent. Elle regarde du côté de la rive droite de la rivière, bordée de peupliers; elle les voit immobiles. Un nouveau bruit ayant frappé ses oreilles, elle se tourne vers la Grotte. Elle aperçoit sur le bord du rocher, dans une espèce de niche, à côté d’un buisson qui s’agite, une Dame, qui lui fait signe d’approcher. Son visage était d’une beauté ravissante; elle était vêtue de blanc, avec une ceinture bleue, un voile blanc sur la tête, et une rose jaune sur chacun de ses pieds. A cette vue, Bernadette se trouble; dans la pensée qu’elle est victime d’une illusion, elle frotte ses yeux; mais l’objet devient de plus en plus sensible. Alors, elle tombe instinctivement à genoux, prend son chapelet qu’elle récite; et, lorsque l’enfant a terminé sa prière, l’Apparition s’évanouit.
Soit par une inspiration secrète, soit à l’instigation de ses compagnes, à qui elle avait révélé ce qu’elle avait vu, Bernadette retourne à la Grotte, le dimanche et le jeudi suivants, et, chaque fois, le même phénomène se renouvelle. Le dimanche, pour s’assurer si cet être mystérieux vient de la part du Seigneur, la jeune fille lui jette par trois fois de l’eau bénite, et elle en reçoit un regard plein de douceur et de tendresse. Le jeudi, l’apparition parle à Bernadette; elle lui dit de revenir pendant quinze jours, de boire, de se laver à la fontaine et de manger une herbe qu’elle y trouvera. La jeune fille, ne voyant pas d’eau dans la Grotte, s’acheminait vers le Gave, lorsque l’apparition la rappelle et lui dit d’aller au fond de la Grotte, dans l’endroit qu’elle lui désigne du doigt. L’enfant obéit, mais elle ne trouva qu’une terre détrempée. Aussitôt elle pratique de ses mains un petit creux, qui se remplit d’eau bourbeuse; elle boit, se lave et mange une espèce de cresson qui était dans ce lieu.
Dès que cet acte d’obéissance est accompli, l’Apparition parle encore à Bernadette; elle la charge d’aller dire aux prêtres qu’elle veut qu’une chapelle lui soit bâtie dans l’endroit où elle s’est montrée, et l’enfant s’empresse de remplir auprès du Curé de la paroisse la mission qu’elle a reçue.
La jeune fille avait été invitée à retourner, pendant quinze jours, à la Grotte. Elle répond fidèlement à l’appel, et, tous les jours, à l’exception de deux, elle contemple le même spectacle, en présence d’une foule innombrable qui se presse devant la Grotte, mais sans rien voir, sans rien entendre. Pendant cette quinzaine, l’apparition invita plusieurs fois Bernadette à venir boire et se laver dans l’endroit déjà indiqué; elle lui recommanda de prier pour les pécheurs, et renouvela la demande de l’érection d’une chapelle. De son côté, Bernadette lui demanda, qui elle était, mais elle ne reçut pour toute réponse qu’un gracieux sourire.
La quinzaine des visites était terminée. Cependant deux apparitions eurent encore lieu, l’une le 25 mars, jour de l’Annonciation de la Très Sainte Vierge, et l’autre le 5 avril. Le jour de l’Annonciation, Bernadette demanda par trois fois à l’être mystérieux, qui il était. Alors, l’Apparition relève ses mains; les joints à la hauteur de la poitrine, lève les yeux au ciel, et s’écrie d’un air souriant: je suis l’Immaculée Conception.
Tel est en substance le récit que nous avons recueilli de la bouche de Bernadette, en présence de la commission réunie pour l’entendre une seconde fois.»
Bernadette devant la grotte 1860
9 Février
Film: Bernadette et Lourdes. Au commencement
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5 Février
5ème dimanche du Temps Ordinaire
Mt 5, 13-16
13 Vous êtes le sel de la terre; si le sel s'affadit, par quoi sera-t-il salé? Il n'est plus fort pour rien, sinon pour être jeté dehors et piétiné par les hommes.
14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville ne peut être cachée, située en haut d'une montagne; 15 et on n'allume pas une lampe et on ne la met pas sous le boisseau, mais sur le lampadaire et elle brille pour tous ceux qui [sont] dans la maison.
16 Ainsi, que brille votre lumière devant les hommes, pour qu'ils voient [vos] (les) belles œuvres, et glorifient votre Père qui [est] dans les cieux.
Des oeuvres belles, une lumière
Jésus prend deux comparaisons, le sel et la lumière, pour faire comprendre aux disciples le rôle qui est le leur dans le monde.
Tout d'abord être sel de la terre: leur mission est de redonner aux hommes leur saveur première, divine, perdue par le péché. Mais s'ils y sont infidèles ils seront jetés dehors par Jésus, comme le sel affadi qui est jeté hors de la maison car «fort pour rien» (Jr 31, 14).
Les disciples sont encore lumière pour le monde: ils sont comme la lumière qui doit éclairer tous ceux qui sont dans la maison. Ce qui revient à dire que leur enseignement doit faire luire aux yeux de tous la lumière de Dieu. Là encore, ils doivent être fidèles à leur mission: Jésus leur confie en quelque sorte de prolonger sa prédication pour la faire connaître de tous.
Les disciples sont lumière, mais leur vie transformée par les béatitudes leur fait produire des œuvres qui sont aussi lumière: visibles par tous. Leur beauté est un don du Père et invite à le glorifier. Cela sous-entend que les disciples sont des pauvres en esprit, des doux, qui reçoivent tout de Dieu et ne se glorifient pas des dons reçus comme s'ils venaient d'eux. Leurs œuvres sont donc transparentes et laissent voir le donateur. Face à la vue de ces œuvres resplendissantes de lumière, deux attitudes sont possibles: glorifier le Père ou persécuter ceux qui dérangent et remettent en question les habitudes de vie; d'où les persécutions annoncées.
Dieu est appelé par Jésus «votre Père», pour la première fois dans l'évangile de Matthieu. Nous avons vu le dévoilement du Père de Jésus lors du baptême dans le Jourdain. Etre appelés fils de Dieu était la promesse liée à une béatitudes. Et maintenant, nous pouvons en comprendre la raison: le Père de Jésus est aussi notre Père. Il est dans les cieux, comme la théophanie du baptême l'a révélé: une voix est venue des cieux (3, 17).
3 Février
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Neuvaine de Notre-Dame Comme chaque année nous faisons la neuvaine à Notre Dame de Lourdes en communauté, à la fin des complies. |
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