Mars
Horaire de la semaine sainte
JEUDI SAINT
Messe à 17 h 15
VENDREDI SAINT
Célébration de la Passion à 15 h
SAMEDI SAINT
VIGILE PASCALE à 21 h 15
Suivie de la
MESSE de la RÉSURRECTION
DIMANCHE DE PÂQUES
MESSE de PÂQUES à 11 Heures
Vêpres : 17 h 30
27 mars
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Prier le Rosaire avec saint Thomas d'Aqui |
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La résurrection
Jésus lui dit: «Marie!» Elle se retourna et lui dit en hébreu: «Rabbouni!» c’est-à-dire «Maître!» (Jn 20, 16).
On peut dire qu'en se retournant d'abord extérieurement elle prit Jésus pour un autre, mais lorsqu'elle se tourne vers lui par le mouvement de son cœur, elle le reconnaît pour ce qu'il est (Augustin).
Par l’intercession de la Vierge Marie, demandons au Seigneur de convertir notre cœur pour que nous sachions reconnaître sa présence.
L’ascension
Jésus emmena ses apôtres jusque vers Béthanie, et, levant les mains, il les bénit. Et tandis qu’il les bénissait, il s’éloigna d’eux, et il était enlevé vers le ciel (Lc 24, 50-51).
Mais, direz-vous, que m'importe à moi l'ascension du Sauveur? Vous ne savez donc pas que vous serez un jour pareillement enlevé dans les nues, car votre corps est de la même nature que le corps de Jésus-Christ? […] Voyez quels honneurs vous avez reçu dans ce principe. L'homme était la dernière des créatures raisonnables, mais voici que les pieds sont devenus comme la tête, et ils sont élevés dans leur chef sur un trône d'une magnificence royale (Chrysostome).
Prions le Seigneur pour les chrétiens qui se laissent gagner par la morosité et dont l’espérance s’étiole. Que la gloire du Seigneur les entraîne vers la vraie vie.
La pentecôte
Le dernier jour de la fête, Jésus, debout, dit à haute voix : «Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, de son sein, comme dit l’Ecriture, couleront des fleuves d’eau vive» (Jn 7, 37-38).
Mais comment se fait-il que l'Esprit Saint qui est encore actuellement reçu par les fidèles, ne donne à personne de parler les langues de tous les peuples? C'est que l'Eglise parle elle-même la langue de toutes les nations; et on ne peut recevoir l'Esprit Saint qu'autant qu'on est dans l'Eglise. Si vous aimez l'unité, tout ce que possède chacun de vos frères est à vous (Augustin, Traité 32 sur l’évangile de s. Jean).
Demandons au Seigneur d’envoyer son Esprit sur tous les fidèles ; que leurs diversités soit chemin d’unité et non de division.
L’assomption
Désormais toutes les générations me diront bienheureuse, parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses(Lc 1, 48-49).
Si Marie se proclame bienheureuse, ce n'est point par un sentiment de vaine gloire; et comment l'orgueil aurait-il pu trouver accès dans celle qui s'est appelée la servante du Seigneur? C'est donc par une inspiration de l'Esprit Saint, qu'elle prédit ses destinées futures (Chaîne des Pères Grecs).
Demandons au Seigneur que la contemplation de la gloire de Marie soit source d’espérance pour toutes les familles dans le deuil.
Le couronnement de Marie
Le nom de la vierge était Marie. Etant entré chez elle, l’ange lui dit: Réjouis-toi, pleine de grâce! (Lc 1, 28).
Marie est pleine de grâce, car la grâce n'est donnée aux autres créatures que partiellement et avec mesure; Marie l'a reçue toute entière et dans sa plénitude. Oui, elle est vraiment pleine de grâce, elle par qui toute créature a été inondée des eaux abondantes de l'Esprit Saint (Jérôme).
Demandons au Seigneur de nous montrer les obstacles que nous mettons à la grâce et de nous conduire vers la sainteté à laquelle il nous appelle.
24 mars
Dimanche des Rameaux
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Ce n'est pas sans raison que l'Eglise, qui est animée en même temps de l'esprit de son époux et de Dieu, a, par un rapprochement aussi nouveau qu'étonnant, placé aujourd'hui la lecture de la passion de notre Seigneur avec la procession des rameaux; car si la procession a ses chants de triomphe, la passion a ses gémissements et ses larmes. Or, puisque nous nous devons également aux sages et aux insensés, voyons quel fruit les uns et les autres peuvent recueillir de cette coïncidence. Et d'abord qu'enseigne-t-elle aux gens du monde? Que l'âme mondaine remarque donc et se pénètre bien de ceci, c'est que la joie finit toujours par laisser la place à la tristesse. Voilà pourquoi celui qui, pour le reste, a voulu commencer par agir avant d'enseigner, prêcher d'exemples avant de le faire de bouche, a montré clairement à tous les yeux, dans sa personne, lorsqu'il se fut fait chair, ce qu'il avait longtemps d'avance annoncé par son Prophète en ces termes: «Toute chair n'est que de l'herbe et toute sa gloire est semblable à l'éclat de la fleur des champs» (Is 11,6). Si donc il a voulu entrer en triomphe à Jérusalem, c'est parce qu'il savait que le jour des ignominies de la passion approchait pour lui. Quel homme, maintenant, osera faire quelque fond sur la gloire temporelle si inconstante, quand il verra, pour celui même qui n'a point fait le péché, pour le créateur des temps et l'artisan de l'univers, de si profondes humiliations succéder à de si grands honneurs; le Christ successivement mis à l'épreuve des outrages et des mauvais tourments, et finalement placé au rang des scélérats, dans la même ville, et dans le même temps où il avait reçu des honneurs divins, et par le même peuple qui l'avait accompagné en chantant les louanges? Telle est la fin de toute joie qui passe, tel est le fruit de la gloire temporelle. […]
Mais à vous, mes bien-aimés, je veux parler de choses spirituelles comme à des hommes spirituels eux-mêmes, et montrer, dans la procession, la. gloire de la céleste patrie, et, dans la passion, la voie qui y conduit. En effet, dans la procession vous vous êtes représenté en esprit, dans quels transports de joie et d'allégresse, nous nous sentirons un jour enlevés dans les airs au devant de Jésus-Christ; vous avez senti votre cœur enflammé du désir de voir le jour où le Christ Notre Seigneur et votre chef sera reçu avec tous ses membres, dans la céleste Jérusalem, triomphant et victorieux, aux applaudissements, non plus de ses compatriotes de la terre, mais des troupes angéliques et des peuples des deux Testaments qui s'écrieront ensemble: «Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur» (Mt 21,9). Vous vous êtes, dis-je, représenté dans la procession le but de notre voyage, je veux vous montrer maintenant dans la passion, la honte qui conduit à ce terme. En effet la voie de la vie se trouve dans les tribulations présentes, c'est là qu'est la voie de la gloire et de la patrie, la voie qui conduit au royaume, selon ce que dit le bon larron du haut de la croix, quand il s'écrie: «Seigneur, souvenez-vous de moi quand vous serez arrivé dans votre royaume» (Lc 23, 42). Il voyait sur la route de son empire celui qu'il priait de se souvenir de lui quand il y serait arrivé, et il y arriva lui-même en effet; mais vous voulez savoir combien courte est la voie qui y mène, rappelez-vous qu'il mérita d'y entrer le même jour avec le Seigneur. Ce qui rend facile à supporter les épreuves de la passion, c'est la gloire du triomphe, car il n'y a plus rien de difficile pour celui que l'amour inspire.
23 mars
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Prier le Rosaire avec saint Thomas d'Aqui |
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L’agonie
Il tomba la face contre terre en priant et en disant: «Mon Père, s’il est possible, que ce calice s’éloigne de moi. Néanmoins, non comme je veux, mais comme tu veux» (Mt 26, 39).
Que ta volonté soit faite. Que tous les enfants de l’Église apprennent à répéter cette parole, afin que, lorsque l’adversité vient fondre sur eux comme une violente tempête, ils puissent triompher de la crainte qu’elle inspire et se montrer animés du courage nécessaire pour la supporter (Léon, S. sur la Passion, 7).
Que la Vierge de compassion nous aide à faire la volonté du Père, sans nous en laisser détourner par l’adversité et les tempêtes.
La flagellation
Pilate prit Jésus et le fit flageller(Jn 19, 1).
Au milieu de cruels outrages, Jésus garde le silence. Pour vous, ne vous contentez pas d'entendre le récit d'un tel spectacle, mais qu'il soit toujours présent à votre esprit, et imitez le Roi de l'univers et le Seigneur des anges, souffrant avec patience de semblables outrages, et les supportant sans ouvrir la bouche (Chrysostome).
Prions le Seigneur par la Mère de toute consolation, pour ceux qui souffrent la torture dans une immense solitude.
Le couronnement d’épines
Les soldats tressèrent une couronne avec des épines, qu’ils posèrent sur sa tête, avec un roseau dans sa main droite; et, fléchissant le genou devant lui, ils lui disaient par dérision: «Salut, roi des Juifs!» (Mt 27, 29).
Pourrons-nous encore être sensibles aux outrages que nous pourrions recevoir, après que Jésus-Christ se soit soumis à d’aussi indignes traitements? Ce n’était pas une petite partie de lui-même, mais tout son corps, qui était exposé à ces indignités: la tête, par la couronne d’épines, par le roseau et les soufflets; le visage, par les crachats dont on le couvrait; les joues, par les soufflets qu’ils y déchargeaient, tout le corps, par la flagellation (Chrysostome, hom. 87 sur Mt).
Par la Vierge des douleurs, demandons au Seigneur de savoir transformer nos souffrances en sacrifice uni au sien.
Le portement de croix
Jésus, portant sa croix, arriva hors de la ville au lieu nommé Calvaire (Jn 19, 17).
Ce n’était pas seulement le Sauveur qui devait porter sa croix, nous devions aussi la porter nous-mêmes, en obéissant à cette salutaire contrainte, et cependant nous ne pouvions retirer, en la portant, un avantage égal à celui que Jésus nous procure en la portant lui-même (Chrysostome, S. sur la Passion).
Par la prière de la Vierge Marie, demandons au Seigneur d’ouvrir nos yeux pour voir sa présence à nos côtés lorsque la croix se fait lourde.
La crucifixion et la mort sur la croix
Quand ils l’eurent crucifié…(Mt 27, 35)
Considérez quelle a été la grande puissance de la croix. Adam n’a tenu aucun cas du commandement de Dieu, en mangeant du fruit de l’arbre; mais tout ce qu’Adam a perdu, Jésus-Christ l’a retrouvé sur la croix (Augustin, S. sur la Passion).
Rendons grâce à Dieu pour le don de la vie et de la liberté qui nous vient de la croix du Seigneur.
17 mars
Cinquième dimanche de Carême (B) Commentaire de saint Thomas d'Aquin |
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«Amen, amen, je vous le dis, si le grain de blé tombant en terre ne meurt pas, il demeure seul. Mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit».
En disant cela, le Christ laisse entendre la nécessité de sa Passion, et après l'avoir exposée il en donne l'utilité.
La nécessité de sa Passion a pour cause la conversion des nations, qui ne peut avoir lieu sans que le Fils de l'homme soit glorifié par sa Passion et sa Résurrection, et c'est bien ce qu'il dit: Amen, amen, je vous le dis, - c'est-à-dire «en vérité» -, si le grain de blé tombant en terre ne meurt pas, il demeure seul.
À ce propos, au sens littéral, il faut savoir que nous utilisons le grain de blé pour deux choses: soit pour le pain, soit comme semence. Or le grain de blé est compris ici en tant qu'il est une semence, non en tant qu'il est la matière du pain; car en ce sens il ne se multiplie jamais pour porter du fruit. Et le Christ dit : MEURT, non pas qu'il perde sa vertu de semence, mais parce qu'il est changé en une autre espèce - Ce que tu sèmes, toi, ne reprend vie s'il ne meurt. Ainsi, de même que la parole de Dieu est une semence dans l'âme de l'homme, selon qu'elle est revêtue de la voix sensible, en vue de produire le fruit d'une bonne opération - La semence, c'est la parole de Dieu -, de même le Verbe de Dieu, revêtu de chair, est la semence envoyée dans le monde, à partir de laquelle une très grande moisson devait se lever: c'est aussi pourquoi il est comparé à un grain de moutarde.
Il dit donc: moi je suis venu comme une semence pour porter du fruit et c'est pourquoi, en vérité, je vous le dis: si le grain de blé tombant en terre ne meurt pas, il demeure seul, c'est-à-dire: si moi je ne meurs pas, le fruit de la conversion des nations ne s'ensuivra pas. D'autre part, il se compare au grain de blé puisqu'il est venu pour refaire et soutenir les esprits humains, ce que le pain de blé réalise particulièrement - Le pain fortifie le cœur de l'homme. - Et le pain que moi je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde.
Mais est-ce uniquement par la mort du Christ que la multitude des nations pouvait être convertie? Elle pouvait être convertie sans la mort du Christ, certes, selon la puissance de Dieu mais non pas selon la détermination qu'il a ordonnée pour que cela se réalisât de cette manière, parce que cela convenait davantage - Sans effusion de sang il n'y a pas de rémission. - Si je ne m'en vais pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous.
Quant à l'utilité de la Passion, il la donne en disant: Mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit, autrement dit: s'il ne tombe pas en terre par l'humilité de sa Passion - Il s'humilia en se faisant obéissant jusqu'à la mort -, il n'en résultera aucune utilité, puisqu'il demeure seul. Mais s'il meurt, mis à mort et tué par les Juifs, il porte beaucoup de fruit. Et le premier fruit, c'est la rémission du péché - Tout le fruit, c'est d'enlever les péchés. Et c'est bien ce fruit que la Passion du Christ a porté, d'après ce passage de la première épître de saint Pierre: Le Christ est mort une fois pour nos péchés, juste pour des injustes, afin de nous offrir à Dieu.
Le deuxième fruit est la conversion des nations à Dieu - Je vous ai établis pour que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. Tel est le fruit que la Passion du Christ a porté, comme il le dit encore plus loin: Et moi, quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tout à moi.
Le troisième fruit est la gloire - Le fruit des bons labeurs est plein de gloire. - Celui qui moissonne reçoit un salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle. Et ce fruit, c'est bien encore la Passion du Christ qui l'a porté - Nous avons l'assurance voulue pour l'accès au sanctuaire dans le sang du Christ, qui a inauguré pour nous une voie nouvelle et vivante, à travers le voile, c'est-à-dire sa chair.
13 mars
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Prier le Rosaire avec saint Thomas d'Aqui |
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Le baptême de Jésus
Voici qu’une voix venue du ciel disait: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis mes complaisances» (Mt 3, 17).
Le Père aime son Fils, non pas comme un maître aime son serviteur, mais comme un père aime son enfant; comme un père aime son fils unique et non pas comme on aime un fils d'adoption (Augustin, Traité 14 sur l’évangile de Jean).
Confions à la prière maternelle de la Vierge Marie tous ceux qui se préparent à devenir fils du Père par le baptême.
Les noces de Cana
Et le troisième jour, il se fit des noces à Cana en Galilée; et la mère de Jésus y était. Jésus fut aussi convié aux noces avec ses disciples (Jn 2, 1-2).
Qu'y a-t-il d'étonnant à ce que le Fils de Dieu se soit rendu à ces noces, lui qui est venu dans le monde pour célébrer des noces toutes divines? Il a, en effet, une épouse qu'il a rachetée de son sang, à laquelle il a donné l'Esprit saint pour gage, et qu'il s'est unie dans le sein de la Vierge Marie. Le Verbe est lui-même époux, et la nature humaine est son épouse, et l'un et l'autre forment un seul Fils de Dieu, comme un seul Fils de l'homme. Le sein de la Vierge Marie a été le lit nuptial d'où il s'avance comme un époux qui sort de sa chambre nuptiale (Augustin, Traité 8 sur l’évangile de s. Jean)
Que l’exemple de la Vierge Marie montre aux jeunes époux le chemin de la fidélité et d’un amour sans cesse renouvelé.
La prédication du Royaume
Le royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans un champ; un homme, l’ayant trouvé le recacha et, dans sa joie, s’en alla vendre tout ce qu’il avait et acheta ce champ (Mt 13, 44).
La prédication de l'Évangile est cachée dans le monde, et si vous ne vendez pas tout ce que vous possédez, vous ne pourrez l'acheter. Il faut de plus faire ce sacrifice avec joie (Chrysostome, hom. 48 sur Mt)
Par la prière de la mère des Prêcheurs, prions pour que la prédication de l’Evangile touche les cœurs et les remplisse d’une joie inépuisable.
La Transfiguration
Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit, et voilà que du sein de la nuée une voix dit: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis mes complaisances : écoutez-le» (Mt 17, 5).
La voix qui sort de la nuée proclame non seulement qu'il est le Fils, qu'il est le bien-aimé, celui en qui le Père met son affection, mais encore celui qu'il faut écouter, afin qu'il fût regardé comme le Maître des docteurs, lui qui, après sa mort, devait confirmer par un exemple éclatant la gloire du royaume céleste (Hilaire, In Mt).
Demandons au Seigneur de donner à son Eglise des saints qui manifestent sa lumière de gloire.
L’eucharistie
Pendant le repas, Jésus prit du pain et après avoir dit la bénédiction, il le rompit et le donna à ses disciples, en disant: «Prenez et mangez, ceci est mon corps» (Mt 26, 26).
Le Seigneur nous a donné son corps et son sang sous les apparences de substances qui sont le résultat de plusieurs choses réduites en une seule, car le pain est le produit de plusieurs grains de blé, et le vin le produit de plusieurs grains de raisin mêlés et confondus ensemble. C’est ainsi qu’il a figuré l’union qui doit régner entre nous, et qu’il a consacré dans son banquet divin le mystère de notre paix et de notre unité (Augustin, Traité 26 sur l’évangile de s. Jean).
Par l’intercession de la Vierge Marie, demandons au Seigneur de rassembler dans l’unité, par son eucharistie, les enfants de Dieu dispersés.
10 mars
Quatrième dimanche de Carême (B)
Commentaire de saint Augustin |
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En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »
Jésus-Christ s’est revêtu de la mort et il l’a attachée à la croix, et par cette mort, il délivre ceux qui y sont sujets. Ce mystère avait été représenté en figure chez les anciens, et Notre-Seigneur y fait allusion au saint Evangile. «De même», dit-il, «que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu'en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle». Mystérieuse annonce de l’avenir; tous ceux qui l’ont lue la comprennent. Toutefois, écoutez-en le récit, vous tous qui ne l’avez pas lue ou qui, après l’avoir lue ou entendue, en avez perdu le souvenir. Dans le désert, Israël tout entier gisait, à terre, victime de la morsure de serpents. Une multitude innombrable d’hommes tombaient sous les coups de la mort, car Dieu frappait durement son peuple, pour le corriger. Alors se manifesta l’admirable symbole de ce qui devait arriver un jour. Notre-Seigneur lui-même y fait allusion dans la lecture d’aujourd’hui, et personne n’a le droit de l’interpréter autrement que ne le fait la Vérité même, ni, par conséquent, de l’appliquer à d’autres qu’à elle. Le Seigneur dit donc à Moïse de faire un serpent d’airain, de le placer sur un bois élevé dans le désert et de recommander aux Israélites de porter leurs regards sur ce serpent attaché au bois, s’ils venaient à être mordus par un serpent vivant. Ses ordres turent accomplis. Dès que les hommes étaient mordus, ils jetaient les yeux sur le serpent d’airain, et ils étaient guéris. Que représentent les serpents et leurs morsures? Les péchés enfantés par la corruption de la chair. Que représente le serpent élevé dans le désert? Notre-Seigneur mort sur la croix. Comme la mort venait des serpents, elle a été représentée sous l’emblème d’un serpent. La morsure d’un serpent donnait la mort, la mort de Notre-Seigneur donne la vie. On jetait les yeux sur le serpent, afin que le serpent fût inoffensif. Qu’est-ce à dire? Pour que la mort n’ait sur nous aucun pouvoir, il nous faut regarder la mort; la mort de qui? La mort de la vie; oui, la mort de la vie, si l’on peut s’exprimer ainsi, et précisément parce qu’on peut s’exprimer de la sorte, c’est un admirable langage. Mais pourquoi ne pourrait-on pas dire ce qui a pu se faire? Eh quoi! craindrais-je de dire ce que Jésus-Christ a daigné faire pour moi? Jésus-Christ n’était-il pas la vie? Et cependant il a été attaché à la croix. Jésus-Christ n’était-il pas la vie? Et cependant il est mort. Mais dans la mort de Jésus-Christ, la mort a trouvé la sienne, parce qu’en mourant, la vie a tué la mort, la plénitude de la vie l’a engloutie, elle a été anéantie dans le corps de Jésus-Christ. C’est ce que nous dirons nous-mêmes au moment de notre résurrection, lorsque dans notre triomphe nous nous écrierons: «O mort, où est ta victoire? O mort, où est ton aiguillon?» Cependant, mes frères, pour être guéri du péché, jetons les yeux vers Jésus-Christ en croix, puisque selon sa parole: «comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, ainsi il faut que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne meure pas, mais qu’il ait la vie éternelle». De même que la morsure des serpents était de nul effet pour ceux qui regardaient le serpent d’airain, ainsi le péché n’a rien de dangereux pour ceux qui considèrent des yeux de la foi le Christ mourant. Dans le désert, les Juifs n’étaient préservés que de la mort du temps, ni ramenés qu’à une vie fugitive; mais le Christ est mort, pour que les hommes aient la vie éternelle. Telle est, en effet, la différence qui se trouve entre la réalité et la figure, entre la figure qui donnait la vie du temps et la réalité qu’elle symbolisait et qui procure la vie éternelle.
8 mars
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Prier le Rosaire avec saint Thomas d'Aqui |
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Saint Thomas d’Aquin a fait un commentaire des évangiles, presque verset par verset, en enchaînant des citations de textes essentiellement patristiques. Son admirable connaissance des Pères lui a permis de réaliser un commentaire d’une grande profondeur théologique et spirituelle: La Chaîne d’or (Le nom de l’ouvrage vient de ce que les divers textes sont reliés comme les maillons d’une chaîne). Cet ouvrage est utilisé ici pour méditer les mystères du Rosaire.
L’Annonciation du Seigneur
Réjouis-toi, comblée de grâce… Tu enfanteras un fils (Lc 1,28.35).
Il en est peu qui, comme Marie, enfantent le Verbe qu'ils ont conçu par la grâce de l'Esprit Saint. Il en est qui rejettent au dehors le Verbe à peine conçu, et qui ne l'enfantent jamais; il en est qui portent Jésus-Christ dans leur sein, mais sans que jamais il arrive à être formé dans leur cœur (Ambroise)
Prions pour tous les chrétiens. Que la Parole entendue fructifie dans leur cœur.
La Visitation
En ces jours-là Marie partit et s’en alla en hâte vers la montagne, en une ville de Juda. Et elle entra dans la maison de Zacharie, et salua Elisabeth (Lc 1, 39-40).
Toute remplie de Dieu qu'elle est, où Marie pourrait-elle diriger ses pas, si ce n'est vers les hauteurs? Jésus qu'elle portait dans son sein, avait hâte lui-même d'aller sanctifier Jean-Baptiste, qui était encore dans le sein de sa mère (Ambroise et Origène).
Par la médiation de la Vierge Marie, demandons au Seigneur de mettre sur le chemin de tout homme un frère qui témoigne de lui par sa foi.
La naissance de Jésus
Les anges louaient Dieu et disaient: «Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime!» (Lc 2, 13-14).
Les anges souhaitent la paix aux hommes, parce qu'ils vénèrent des compagnons et des frères dans ceux qu'ils avaient vus en proie à toute sorte d'infirmités et d'humiliations . Cette paix est l'œuvre de Jésus-Christ, il nous a réconciliés par lui-même à Dieu son Père, en effaçant les fautes qui nous rendaient ses ennemis (Bède).
Que, par la prière de la Vierge Marie, la paix se fasse dans les foyers divisés, dans les lieux de travail et aussi entre les peuples.
La Présentation de Jésus
Et comme les parents de l'enfant Jésus, l'apportaient au Temple, afin d'accomplir pour lui ce qu'ordonnait la loi, Syméon le prit dans ses bras (Lc 2, 27-28).
S'il suffit à une femme malade de toucher simplement le bord du vêtement de Jésus pour être guérie, que devons-nous penser de Syméon, qui tint ce divin enfant dans ses bras? Quelle dut être sa joie de porter dans ses bras celui qui était venu pour briser les chaînes des captifs, et qui seul, il le savait, pouvait le tirer de la prison de son corps avec l'espérance de la vie future? (Origène).
Que la Vierge Marie apprenne à beaucoup à redécouvrir, dans notre société de consommation, le désir de la vie future.
Le Recouvrement de Jésus au Temple
La mère de Jésus lui dit: «Mon fils, pourquoi as-tu agi ainsi avec nous?» (Lc 2, 49).
Jésus leur dit: Pourquoi me cherchez-vous? Il ne les blâme pas de ce qu'ils le cherchaient comme leur fils, mais il les force à lever les yeux de leur âme vers les devoirs qu'il doit remplir à l'égard de celui dont il est le Fils éternel (Bède).
Que l’exemple de la Vierge Marie aide les chrétiens à mettre l’obéissance au Père au cœur de leur vie.
4 mars
Troisième dimanche de Carême (B) Commentaire de saint Augustin |
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Comme la Pâque des Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem. Il trouva installés dans le Temple les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture : L'amour de ta maison fera mon tourment. Les Juifs l'interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ? » Jésus leur répondit : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. » Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps. Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela ; ils crurent aux prophéties de l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite. Pendant qu'il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en lui, à la vue des signes qu'il accomplissait. Mais Jésus n'avait pas confiance en eux, parce qu'il les connaissait tous et n'avait besoin d'aucun témoignage sur l'homme : il connaissait par lui-même ce qu'il y a dans l'homme.
«Les Juifs lui dirent: Quel signe nous montre-tu qui t'autorise à faire ces choses?» Et le Seigneur: «Détruisez ce temple, et je le relèverai en trois jours». Les Juifs lui dirent donc: «On a mis quarante-six ans à le bâtir, et toi tu dis : je le relèverai en trois jours?» Ils étaient chair et comprenaient tout dans un sens charnel, et Jésus Christ leur parlait dans un sens spirituel. Lequel d’entre eux aurait pu comprendre de quel temple il parlait? Pour nous, nous n’avons nul besoin de chercher longtemps ce qu’il voulait dire; il nous l’a fait connaître par son Evangéliste, il nous a dit de quel temple il voulait parler. «Détruisez ce temple, et je le relèverai en trois jours. On a mis quarante-six ans à le bâtir, et tu le relèveras en trois jours? Mais, ajoute l’Evangéliste, il parlait du temple de son corps». C’est un fait avéré: Le Sauveur a été mis à mort et est ressuscité trois jours après. Cette vérité est aujourd’hui connue de nous tous; si elle est impénétrable pour les Juifs, c’est qu’ils se tiennent hors de l’Eglise; nous en avons la claire vue, parce que nous savons en qui nous croyons. Bientôt nous célébrerons la solennité anniversaire de la destruction et de la réédification de ce temple; nous exhortons ceux d’entre vous qui seraient encore catéchumènes à s’y préparer, afin de recevoir la grâce. Voici le moment favorable pour engendrer ce qui doit naître alors. Cette vérité, nous la connaissons donc.