Janvier
Bonne année !
Nous souhaitons à tous ceux qui visitent notre site une année de paix et de joie... au milieu des épreuves qui jalonnent la route.
Que le Seigneur vous protège et vous garde!
Les moniales dominicaines de Lourdes
28 janvier
4ème dimanche du temps ordinaire Mc 1, 21-28 « Il enseignait en homme qui a autorité » |
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21 Ils pénétrèrent dans Capharnaüm; et aussitôt, un jour du sabbat, entrant dans la synagogue, il enseignait. 22 Et ils étaient frappés de son enseignement; il les enseignait en effet comme quelqu'un qui a autorité et non comme les scribes.
23 Et aussitôt il y avait dans la synagogue un homme avec un esprit impur qui s'écria: 24 «Qu'y a-t-il entre nous et toi, Jésus le Nazarénien? es-tu venu nous perdre? Toi, je sais qui tu es, le saint de Dieu».
25 Et Jésus le rabroua en disant: «Sois muselé, et sors de lui».
26 Et le secouant, l'esprit impur, ayant crié [avec] un grand cri, sortit de lui.
27 Tous furent terrifiés si bien qu'ils se demandaient les uns aux autres: «Qu'est ceci? Un enseignement nouveau [donné] avec autorité; il ordonne aux esprits impurs et ils lui obéissent».
28 Sa renommée sortit aussitôt dans la région entière de la Galilée.
Jésus est pressé d'accomplir sa mission. Aussitôt arrivé à Capharnaüm, justement un jour de sabbat, il se rend à la synagogue. Il commence à y enseigner, mais il n'enseigne pas à la façon des scribes qui commentent la Loi. Les scribes enseignaient, conseillaient le Sanhédrin pour l'interprétation des cas difficiles; ils avaient même fini par avoir plus d'autorité que la Loi, comme en témoignent les Talmuds: «Les paroles des scribes sont plus aimables que les paroles de la Loi, car parmi les paroles de la Loi les unes sont importantes et les autres légères; celle des Scribes sont toutes importantes». Les scribes ont l'autorité pour enseigner; elle est liée à leur fonction. Jésus, lui, a une autorité personnelle. Une force émane de lui qui subjugue son entourage; il a un ascendant sur ceux qui l'écoutent: il suscite la considération. Aussi ceux qui étaient présents dans la synagogue étaient frappés par son enseignement; ils étaient même terrifiés et sa renommée se répandit dans toute la région.
Quelle était la nouveauté de l'enseignement qui produisait une pareille impression chez les auditeurs? L'autorité de Jésus a sa source en lui-même, c'est une autorité divine: le signe en est qu'il expulse l'esprit impur, ce que Dieu seul peut faire.
En effet, la présence dans la synagogue d'un homme qui avait un esprit impur, est aussitôt manifestée avec la présence de Jésus: Jésus dévoile par sa seule présence, la présence de l'esprit impur. Impur est un terme qui, dans le Lévitique, s'oppose à la sainteté de Dieu. Il n'y a rien de commun entre l'impureté et la sainteté; aussi l'homme qui a un esprit impur a-t-il conscience de la distance infinie qui existe entre lui et Jésus: «Qu'y a-t-il entre nous et toi?» L'esprit est multiple comme le montre le «nous» contenu dans la question que l'homme pose à Jésus. Les esprits confessent que Jésus est le «Saint de Dieu», l'adversaire du péché: là est la source de son autorité qui a frappé tout le monde dans la synagogue. En présence de la sainteté de Dieu, l'homme se découvre pécheur, ligoté par des esprits impurs. Ceux-ci connaissent la puissance que Jésus a sur eux: «Es-tu venu pour nous perdre?» Jésus répond par une parole d'autorité: «Sois muselé et sors de lui». Il ne lui ordonne pas de se taire, mais de se museler. Il ne le condamne pas au silence, mais lui interdit de parler, de dévoiler qui il est (cf. 1, 34). Et la parole de Jésus est efficace: l'esprit impur se met à pousser un cri, mais ne parle plus, comme s'il avait effectivement une muselière! Et il sort de l'homme.
L'enseignement de Jésus est nouveau: il ne se contente pas de commenter l'Ecriture, mais il agit avec la puissance de Dieu. Aussi sa renommée se répand-elle dans la région entière… avant même qu'il ait quitté la synagogue! Personne pour l'instant ne proteste en voyant Jésus expulser un esprit impur un jour de sabbat.
26 janvier
Prier le rosaire |
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La Résurrection
Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus (Jn 20, 12).
La Résurrection de notre Rédempteur fut bien notre fête, parce qu’elle nous a ramenés à l’immortalité; elle fut aussi la fête des anges, puisqu’en nous faisant revenir au Ciel, elle a complété leur nombre. Un ange est donc apparu en vêtements blancs en ce jour qui est en même temps sa fête et notre fête, car tandis que la Résurrection du Seigneur nous ramène au Ciel, elle répare les pertes subies par la patrie céleste (S. Grégoire).
Affermis notre désir, Seigneur, de te contempler un jour dans ta gloire.
L’Ascension
Jésus fut élevé pendant que les apôtres le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux (Ac 1, 9).
Notre Rédempteur a été vainqueur de la mort; il l'a détruite en ressuscitant, et manifesté la gloire de sa Résurrection en montant au ciel. Notre Rédempteur s’en retournait là où il était déjà; il s’en revenait de là où il demeurait, puisque lors même qu’il montait au ciel par son humanité, il contenait à la fois la terre et le ciel par sa divinité (S. Grégoire).
Répands, Seigneur, ta grâce en nos cœurs afin que l’espérance de la vie éternelle nous habite chaque jour.
La Pentecôte
Des langues comme de feu apparurent aux apôtres et, se partageant, et il s'en posa une sur chacun d'eux (Ac 2, 3).
Le Saint-Esprit est venu tout à coup avec bruit sur les disciples et il a changé les esprits de ces êtres charnels, les rendant tout amour pour lui. Et tandis que des langues de feu paraissaient au-dehors, leurs cœurs au-dedans devenaient de flamme, car recevant Dieu sous la forme de ce feu apparent, ils se mirent à brûler d’un amour très doux (S. Grégoire).
Mets en nos cœurs, Seigneur, une ardente charité qui fasse de nous des artisans d'unité.
L’Assomption
Le Christ voulait se la présenter à lui-même toute resplendissante, sans tache ni ride ni rien de tel, mais sainte et immaculée (Ep 5, 27).
Marie pénètre tout entière dans la joie de son Maître, quand, admise dans la patrie éternelle et associée aux chœurs des anges, elle goûte intérieurement la joie de la récompense (S. Grégoire).
Par Marie, accueille, Seigneur, tous les défunts dans la joie éternelle.
Le Couronnement de Marie
Toutes les générations m’appelleront bienheureuse (Lc 1, 48).
Saint Grégoire le Grand a eu, au sujet de saint Benoît, une belle expression que nous pouvons appliquer aussi à Marie: il dit que son cœur est devenu si grand que toute la création peut entrer dans ce cœur. Cela est encore plus vrai pour Marie… En Dieu, il y a de l’espace pour l’homme, Dieu est proche et Marie, unie à Dieu, est très proche, elle a un cœur aussi large que celui de Dieu (Benoît XVI).
Seigneur, par Marie, nous te présentons toutes nos intentions. En ta bonté, daigne les exaucer.
21 janvier
Troisième dimanche (Mc 1, 14-20) |
Le Royaume de Dieu s'est approché (Mc 1, 14-15)
14 Après que Jean ait été livré, Jésus vient en Galilée proclamant l'évangile du Royaume de Dieu 15 et disant que le temps (καιρός) est accompli et que le Royaume de Dieu s'est approché: «Convertissez-vous et croyez en l'évangile».
Après la mort de Jean Baptiste, Jésus commence à prêcher l'évangile de Dieu, l'évangile du Royaume de Dieu, selon certains manuscrits. «Le Royaume, comme l’écrit si bien J. Radermakers, n'est pas la projection d'un idéal de fraternité humaine, le rêve d'un amour qui se fait et se défait au gré des désirs de chacun, l'utopie d'une société sans classe. Le Royaume, c'est le Christ, c'est se laisser mener vers le Père, dans une communauté de vie et de destin avec le Fils bien-aimé, souffrant nos souffrances d'hommes et nous livrant avec lui à l'amour de Dieu.» Le Royaume de Dieu, c'est Dieu qui règne dans les cœurs.
En effet, «le temps est accompli», car le dessein bienveillant de Dieu, caché en Dieu de toute éternité et qui s'est peu à peu dévoilé dans le temps, franchit une nouvelle étape. Le temps de la préparation est achevé; la promesse faite par Dieu au peuple d'Israël a trouvé son accomplissement dans la venue de Jésus. Le Fils de Dieu s'est fait homme; il est l'ange du Grand Conseil qui s'est tenu en Dieu avant la création du monde, il est le messager de son dessein bienveillant chargé d'annoncer ce dessein aux hommes.
«Le temps est accompli» et cet accomplissement s'accompagne d'une nouveauté radicale: «le Royaume de Dieu s'est approché». Le roi en personne — le Grand Roi, le Très Haut — s'est approché de son peuple. L'ange avait annoncé à Marie à propos de son enfant: «Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin» (Lc 1, 32-33). C'est bien Dieu qui s'est approché, qui a eu l'initiative de s'approcher des hommes: ce n'est pas l'homme qui s'est approché de Dieu par ses propres forces. Le Royaume de Dieu, c'est donc la présence de Dieu au milieu de son peuple. C'est toujours Dieu qui fait le premier pas pour venir vers nous.
L'annonce de l'évangile demande une réponse: la conversion et la foi. Ce n'est plus seulement la conversion des mœurs, la pénitence, que prêchait Jean Baptiste. Il faut croire, non pas des vérités nouvelles que Jésus annoncerait, mais croire «en» l'évangile. Il s'agit d'une relation de confiance, de l'adhésion à quelqu'un dans l'amour: l'évangile, c'est Jésus lui-même qui vient nous donner sa vie en partage, faire de nous des fils du Père. Cela demande une conversion. Toute la suite de l'évangile de Marc montrera que cette conversion est plus difficile que celle demandée par Jean en vue du baptême dans l'eau, car croire que Jésus est le Fils de Dieu relève de l'impossible, à vues humaines.
Comment naît et grandit cette foi? En se mettant à la suite de Jésus, d'où le récit de l'appel des premiers disciples, mis par Marc en tête de la première partie de son évangile.
Derrière Jésus (Mc 1, 16-20)
16 Cheminant au bord de la mer de Galilée, il vit Simon et André, le frère de Simon, qui jetaient le filet dans la mer; en effet ils étaient pécheurs. 17 Jésus leur dit: «Venez derrière moi, et je vous ferai devenir pécheurs d'hommes.
18 Et aussitôt laissant les filets, ils le suivirent.
19 Avançant un peu, il vit Jacques, le fils de Zébédée, et Jean son frère, qui eux étaient dans la barque réparant les filets;
20 et aussitôt ils les appela et, laissant leur père Zébédée dans la barque avec les ouvriers, ils partirent derrière lui.
Marc situe l'appel de disciples par Jésus sur les bords de la mer de Galilée. Il appelle d'abord Simon et André, deux frères, qui étaient en train de pêcher sur le lac; ils étaient donc certainement dans une barque. Il les invite à venir à sa suite, pour les faire «devenir» pêcheurs d'hommes, pour en faire ses collaborateurs, sans préciser quand cela se réalisera. «Devenir» implique que Jésus les formera pour cette tâche. Jésus appelle, et ils obéissent, sans avoir eu d'explication. Cela montre qu'ils ont perçu en Jésus quelque chose d'unique, source d'une relation qui touche le fond de leur être. Ils laissent donc leurs filets et le suivent «aussitôt», selon un terme cher à Marc. Comme nous l'avons vu en effet, aussitôt Jésus remonté de l'eau lors du baptême, les cieux se sont déchirés; aussitôt que la voix du Père s'est fait entendre, il est parti au désert.
Jésus continue son chemin et voit cette fois Jacques et Jean, deux frères encore, qui eux aussi étaient dans une barque. Mais ils ne pêchent pas: ils sont avec leur père et raccommodent des filets. «Aussitôt» Jésus les appelle; ils laissent leur père avec ses mercenaires — des salariés — dans la barque.
Les quatre hommes suivent Jésus immédiatement, comme l'avait fait Elisée à l'appel d'Elie (1 R 19, 19-21).
20 janvier
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L’Agonie
Jésus, sachant tout ce qui devait lui arriver, s'avança, et leur dit: Qui cherchez-vous? Ils lui répondirent: Jésus de Nazareth. Jésus leur dit: C'est moi (Jn 18, 4-5).
Au moment de sa Passion, n’a-t-il pas montré ce qui était en son pouvoir, tout en supportant cependant jusqu’au bout ce pour quoi il était venu? Car dès qu’il eut dit aux persécuteurs qui le cherchaient: C’est moi, leur orgueil se trouva renversé par ces seuls mots, et il tombèrent tous à terre (S. Grégoire).
Que tes souffrances, Seigneur, creusent en nous l'humilité.
La Flagellation
Pilate délivra Barrabas, et après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu’il soit crucifié (Mt 27, 26).
L'abaissement de la divinité est donc notre relèvement. C'est à un prix aussi élevé que nous sommes rachetés, c'est à de si grands frais que nous sommes guéris (S. Grégoire).
Guéris notre péché, Seigneur; que nous ne soyons pas insensibles à tout ce que tu as souffert pour nous.
Le Couronnement d’épines
Les soldats tressèrent une couronne d’épines et la mirent sur sa tête (Mt 27, 29).
Il n’a pas cherché le succès en ce monde; il a supporté les opprobres et les dérisions, il a enduré les crachats, le fouet, les soufflets, la couronne d’épines et la croix. Et puisque c’est l’attirance des biens matériels qui nous a fait perdre la joie intérieure, il nous a montré par quelles amertumes il faut y revenir (S. Grégoire).
Lorsque nous sommes incompris, injustement traités, que la contemplation de ta passion nous fortifie.
Le Portement de croix
Portant lui-même la croix, Jésus sortit vers le lieu dit du Crâne (Jn 19, 17).
Le Seigneur est livré à ceux qui le haïssent. Pour insulter sa dignité royale, on l’oblige à porter lui-même l’instrument de son supplice… C’était pour les fidèles, un mystère étonnant: le vainqueur glorieux du démon présentait sur ses épaules, avec une patience invincible, le trophée de sa victoire, le signe du salut, à l’adoration de tous les peuples (S. Léon).
Donne, Seigneur courage et patience, à ceux qui porte la lourde croix de la maladie.
Le crucifiement et la mort de Jésus
Ils amènent Jésus au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit: Lieu-du-Crâne (ou Calvaire). Alors ils le crucifient (Mc 15, 22-24).
Devant le Christ élevé en croix, il nous faut dépasser la représentation que s’en firent les impies, à qui fut destinée la parole de Moïse: Votre vie sera suspendue sous vos yeux, et vous craindrez jour et nuit, sans pouvoir croire à cette vie. Pour nous, accueillons d’un cœur libéré la gloire de la croix qui rayonne sur le monde (S. Léon).
Seigneur, que ta croix soit pour nous chemin de vie.
14 janvier
Deuxième dimanche (Jn 1, 35-42) Commentaire de saint Thomas d'Aquin |
En ce temps-là, Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit: «Voici l’Agneau de Dieu.» Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus. Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit: «Que cherchez-vous?» Ils lui répondirent: «Rabbi – ce qui veut dire: Maître –, où demeures-tu?» Il leur dit: «Venez, et vous verrez.» Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi). André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit: «Nous avons trouvé le Messie» – ce qui veut dire: Christ. André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit: «Tu es Simon, fils de Jean; tu t’appelleras Kèphas» – ce qui veut dire: Pierre.
Maître, où habites-tu?
Voilà la réponse des disciples. Le Christ a posé une seule question; la réponse des disciples est double. En effet, ils disent d’abord pourquoi ils suivent le Christ: c’est afin de recevoir son enseignement. Cela, ils l’expriment en L’appelant Rabbi, c’est-à-dire Maître — ce qui revient à dire: nous te cherchons pour que tu nous enseignes. Car ils avaient déjà compris ce que Jésus devait dire plus tard: Vous n’avez qu’un Maître, le Christ.
Ils précisent ensuite ce qu’ils cherchent en Le suivant: Où habites-tu? Certes, au sens littéral, on peut dire qu’ils cherchaient vraiment la demeure du Christ. En effet, ils avaient entendu dire par Jean tant de choses grandes et admirables qu’ils ne voulaient pas interroger Jésus en passant, ni une seule fois, mais souvent et à loisir. Ils voulaient donc connaître sa demeure afin de pouvoir s’y rendre fréquemment, selon le conseil du Sage: Si tu vois un homme sage, va le trouver dès le point du jour et que ton pied use le seuil de sa porte, [suivant cette parole de la Sagesse]: Heureux qui m’écoute et veille à ma porte chaque jour.
Au sens allégorique, la demeure de Dieu est dans les cieux, selon le Psaume: J’ai levé les yeux vers toi, qui habites dans les cieux. Les deux disciples cherchent donc où habite le Christ, parce que nous devons suivre le Christ pour être conduits par Lui aux cieux, c’est-à-dire à la gloire céleste.
Enfin, au sens moral, ils demandent à Jésus: Où habites-tu? comme s’ils voulaient savoir ce que doivent être les hommes pour être dignes que le Christ habite en eux, selon ce que dit l’Apôtre: Vous êtes construits pour être une demeure où Dieu habite [selon la demande de l’épouse du Cantique]: Apprends-moi, toi que mon cœur aime, où tu mènes paître ton troupeau, où tu reposes à midi. (Jn 1, 32).
Venez et voyez, leur dit-il.
Ces paroles exposent l’instruction que le Christ donne à ses disciples. En premier lieu est décrite l’instruction elle-même; ensuite est mise en lumière l’obéissance des disciples; enfin est précise le moment de cette instruction.
Jésus leur dit en premier lieu: Venez et voyez, c’est-à-dire: où j’habite. Mais ici se pose une question. Puisque le Seigneur dit: Le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête, comment peut-Il dire ici: Venez et voyez où j’habite? Je réponds en disant avec Chrysostome que la parole du Seigneur en saint Matthieu signifie que le Christ n’eut pas de demeure propre; elle ne veut pas dire qu’Il ne pouvait pas demeurer dans la maison d’un autre. C’est cette maison qu’Il invitait les disciples à venir voir en disant Venez et voyez.
Au sens mystique, le Christ dit: Venez et voyez parce que l’habitation de Dieu, celle de la gloire comme celle de la grâce, ne peut être connue que par expérience: en effet, elle ne peut être expliquée. Ainsi lit-on dans l’Apocalypse: Au vainqueur, dit l’Esprit, je donnerai une pierre blanche, et sur cette pierre un nom nouveau se trouve écrit, que nul ne connaît sinon celui qui le reçoit. Voilà pourquoi le Christ dit: Venez et voyez; Venez, par la foi et par les oeuvres, et voyez, par l’expérience et la connaissance.
Remarquons qu’il y a quatre moyens de parvenir à cette connaissance. Le premier est la pratique des œuvres bonnes et c’est pour cela qu’Il dit: Venez — Quand viendrai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu? Le second, c’est le repos de l’esprit, ou l’absence de préoccupation — Chassez toute préoccupation et voyez que je suis Dieu. Le troisième, c’est le goût de la douceur divine — Goûtez et voyez combien le Seigneur est doux. Le dernier, c’est l’appartenance sans réserve à Dieu dans la prière — Elevons nos cœurs avec nos mains, en priant, vers le Seigneur qui est dans les cieux. C’est pourquoi le Seigneur dira: Touchez et voyez qu’un esprit n’a ni chair ni os comme vous voyez que j’en ai.
Ils vinrent donc et virent où il demeurait, et ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là.
Ici nous est montrée l’obéissance des disciples; car c’est en venant qu’ils virent, et ce qu’ils virent, ils ne l’abandonnèrent pas. Ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là. En effet [comme Jésus le dira]: Quiconque écoute le Père et se laisse instruire vient à moi. Ceux qui abandonnèrent le Christ ne L’ont pas vu encore comme il faut Le voir. Mais ceux qui Le virent en croyant parfaitement demeurèrent auprès de lui ce jour-là. L’écoutant et Le voyant, quel jour bienheureux et quelle nuit bienheureuse ils passèrent! — Heureux tes gens, heureux tes serviteurs, qui se tiennent sans cesse en ta présence. Et donc nous aussi, comme le dit Augustin, bâtissons dans notre cœur et faisons-lui une demeure où Il vienne nous enseigner.
Jean dit: ce jour-là, parce qu’il ne peut y avoir de nuit là où est la lumière du Christ, là où est le Soleil de justice.
13 janvier
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Le Baptême
Moi, je baptise dans l’eau; mais au milieu de vous, se trouve quelqu’un que vous ne connaissez pas (Lc 3, 16).
C’est dans l’eau que Jean baptise. Impuissant à pardonner les péchés, il lave par l’eau le corps des baptisés, mais ne lave pourtant pas l’esprit par le pardon. Pourquoi donc baptise-t-il, s’il ne remet pas les péchés par son baptême?… Lui qui avait été le précurseur du Christ par sa prédication, il le devenait également en administrant un baptême qui était l’image du sacrement (S. Grégoire).
Convertis notre cœur, Seigneur; que nous laissions se déployer en nous la grâce de notre baptême.
Cana
Le troisième jour, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là (Jn 2, 1).
Le Père fit des noces pour le roi son Fils en lui associant la sainte Eglise par le mystère de l’Incarnation. Le sein de la Vierge Mère fut le lit nuptial de cet Epoux… Le Dieu incarné est en effet sorti comme un époux de la chambre nuptiale, en quittant le sein non altéré de la Vierge pour s’unir à l’Eglise (S. Grégoire).
Prions pour l'Eglise; qu'à travers elle, les incroyants puissent découvrir le Sauveur.
L’Annonce du Royaume
Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés (Mt 11, 5).
Les miracles visibles n’éclatent aux yeux de ceux qui les voient que pour les attirer vers la foi aux réalités invisibles, et leur faire sentir, à travers ce qui s’accomplit d’admirable au-dehors, que ce qui se trouve au-dedans l’est encore beaucoup plus (S. Grégoire).
Prions pour que, par les yeux de la foi, nous sachions reconnaître les merveilles que tu opères autour de nous.
La Transfiguration
Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis tout mon amour; écoutez-le! (Mt 3, 17).
Que personne donc ne craigne de souffrir pour la justice, ni ne mette en doute la récompense promise; car c'est par le labeur qu'on parvient au repos, par la mort qu'on parvient à la vie… Qu'il s'agisse de pratiquer les commandements ou de supporter l'adversité, la voix du Père que nous avons entendue tout à l'heure doit retentir sans cesse à nos oreilles (S. Léon).
Rends-nous dociles, Seigneur, à ta Parole; qu'elle transforme nos cœurs.
L’Eucharistie
Ceci est mon sang, le sang de l'Alliance, versé pour la multitude, pour le pardon des péchés (Mt 26, 28).
Ce qu’est le sang de l’agneau, vous avez appris à le connaître pour en avoir bu. Ce sang, on en met sur les deux montants de la porte lorsqu’on ne l’absorbe pas seulement par la bouche du corps, mais aussi par celle du cœur. On met le sang de l’agneau sur les deux montants de la porte quand, recevant pour son salut le sacrement de la Passion du Seigneur, on pense aussi de tout son esprit à l’imiter (S. Grégoire).
Seigneur, que la communion à ton corps et à ton sang soit source de réconciliation dans nos vies.
8 janvier
Le baptême du Seigneur
Commentaire de l'icône de la fête
L'Eglise fête solennellement le Baptême du Christ car c'est la première manifestation de la Trinité (Mt 3,13-17).
«Lors de ton baptême dans le Jourdain, ô Seigneur, fut manifestée l'adoration due à la Trinité: la voix du Père te rendit témoignage en te donnant le nom de Fils bien-aimé, et l'Esprit, sous la forme d'une colombe, confirmait l'irréfragable vérité de cette parole» ( Vêpres, Apolitikion - Rite Byzantin).
En effet, en haut de l'icône, on voit un demi-cercle qui symbolise les cieux ouverts:
«Les resplendissantes portes du ciel s'ouvrent et Jean l'initiateur, voit l'Esprit qui procède du Père et demeure dans le Verbe tout immaculé, descendant d'une manière ineffable comme une colombe» (Matines, 6e Ode).
Le deuxième événement de ce jour de Fête est le Baptême du Christ, modèle de notre propre baptême qui est le sacrement de notre salut:
«Voulant sauver l'homme égaré, ô Christ, tu n'as pas dédaigné de revêtir la forme d'un esclave; il te convenait, Seigneur Dieu, d'assumer notre nature pour nous être utile. En effet, baptisé dans ta chair, ô Rédempteur, tu nous as jugés dignes du pardon» (Vêpres).
Le Christ immaculé, accepte d'être baptisé, «non pas pour être sanctifié par l'eau, mais pour sanctifier lui-même l'eau» (st Maxime). Il vient nous faire renaître à la Vie:
«Celui qui se revêt de Lumière comme d'un vêtement, a daigné pour nous, devenir semblable à nous. Il se couvre aujourd'hui des flots du Jourdain, non qu'il en ait besoin pour se purifier, mais parce qu'il pourvoit en sa personne à notre renaissance. O prodige! Il refond sans flamme, Il refaçonne sans broyage et Il sauve ceux qui sont illuminés en Lui» (Vigiles, Litie).
Le baptême avait déjà été figuré par le passage de la mer Rouge, et l'Esprit Saint, par la nuée. (Ex 14,15-31):
«Jadis, la nuée et la mer figurèrent la merveille du divin baptême car c'est en elles qu'au cours de son passage, le peuple fut baptisé par l'Auteur de la loi: la mer était la figure de l'eau, et la nuée, de l'Esprit» (7e Ode).
Entre deux rochers, coule le Jourdain où Jésus, figure principale de l'icône, pénètre presque nu:
«Ce fut une chose stupéfiante que de voir le créateur du ciel et de la terre, nu dans les eaux du fleuve et recevant le baptême comme un esclave, de la main d'un esclave, pour notre salut» (None).
En bas de l'icône, dans le fleuve, deux petits personnages:
- une femme symbolisant la mer Rouge,
- un homme symbolisant le Jourdain, ceci pour illustrer le Psaume 113,3:
«La mer voit et s'enfuit
Le Jourdain retourne en arrière» (tropaire, fin des Laudes).
Le Christ apparaît en ce jour comme 1'Homme-Dieu:
- homme, dans son abaissement baptisé comme un homme;
- Dieu, Fils bien-aimé du Père, sur qui repose l'Esprit Saint:
«Tu es apparu au monde en ce jour, ô Seigneur, et ta Lumière s'est manifestée à nous qui, te connaissant, te chantons: Tu es venu, Tu es apparu, ô Lumière inaccessible» (Matines, 6e Ode, Kondakion).
La liturgie continue à chanter le Mystère que nous contemplons sur l'icône:
« Dieu le Verbe est apparu dans sa chair au genre humain. Il se tenait dans le Jourdain pour être baptisé et le Précurseur lui dit: - Comment étendrai-je la main pour toucher la tête qui gouverne toutes choses? Quand tu serais le Fils de Marie, je sais que Tu es aussi le Dieu éternel» (début Matines).
«Pourquoi, Seigneur, venir vers ton serviteur Toi qui es sans tache? Au Nom de qui Te baptiserai-je? Du Père? Mais Tu le portes en Toi. Du Fils? Mais Tu l'es, incarné. Du Saint-Esprit? Mais c'est Toi qui Le donnes à tes fidèles» (fin des Vigiles).
Près de Jean Baptiste, on voit la cognée dans 1'arbre, rappel de l'Evangile (Mt 3,10-11):
«Purifié par le feu de la contemplation mystique, le prophète en chantant la rénovation des mortels, élève une voix que fait retentir l'Esprit» (4e Ode).
«La Voix du Verbe, la lampe de la Lumière, l'étoile du Matin, le Précurseur du Soleil, crie à tous les peuples dans le désert: "Faites pénitence et hâtez-vous de vous purifier car voici qu'est arrivé le Christ qui délivre le monde de la corruptionˮ» (6e Ode).
En face du Précurseur, inclinés comme lui vers le Christ, des Anges sont prêts à accueillir le Seigneur, les mains recouvertes par vénération:
«Les Anges se mêlent aux hommes car, là où se montre le Roi, là aussi son Armée est en faction» (Vigiles, Litie).
La sainte Mère de Dieu est symboliquement présente: de même qu'Elle enfanta tout en restant vierge, de même, le Buisson ardent brûla sans être consumé et le Jourdain reçut la Lumière sans être atteint:
«Nous savons que ce qui fut montré à Moïse dans le Buisson, est ici accompli selon les décrets admirables; la Vierge, porteuse de la Flamme, n'a pas été atteinte en enfantant le Bienfaiteur porteur de la Lumière, ni les flots du Jourdain en l'accueillant» (9e Ode).
Ce même jour, on bénit l'eau dans les églises ou au bord de la mer:
«. Pour que cette eau soit transformée en un don de sanctification pour la rémission des péchés, pour la guérison de l'âme et du corps, et pour tout autre bon usage, prions le Seigneur.
. Pour qu'elle devienne eau jaillissante pour la vie éternelle, prions le Seigneur.
. Pour qu'elle se manifeste comme un moyen de détourner toute embûche des ennemis visibles et invisibles, prions le Seigneur.
. Pour qu'elle soit un moyen de purification des âmes et des corps de tous ceux qui y puisent et en goûtent avec foi, prions le Seigneur.
. Pour que le Seigneur exauce la voix et la prière des pécheurs que nous sommes et qu'il aie pitié de nous, prions le Seigneur.
Nous t'en supplions, Seigneur Ami des hommes, reçois dans ta bonté la prière que nous prononçons sur cette eau, bien que pécheurs, et que, par elle, ta bénédiction soit accordée comme grâce, à nous et à tout ton peuple fidèle pour la gloire de ton Saint Nom, car à Toi reviennent toute gloire, honneur et adoration, avec ton Père éternel et ton très saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles, amen.
Seigneur, voulant accomplir ce que tu as établi de toute éternité,
tu as pris dans toute la création des ministres de ton mystère:
. chez les Anges, Gabriel;
. chez les humains, la Vierge;
. dans les cieux, l'étoile;
. parmi les eaux, le Jourdain,
et en lui, Tu as effacé le péché du monde, ô notre Sauveur, gloire à Toi!» (Vigiles, Litie).
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AUJOURD'HUI, nous sommes en fête! le chœur des saints s'unit à notre assemblée et les anges se joignent à nous!
AUJOURD'HUI, la grâce du Saint-Esprit descendit sur les eaux
sous la forme d'une colombe.
AUJOURD'HUI, le Soleil sans déclin s'est levé
et le monde est éclairé de la Lumière du Seigneur.
AUJOURD'HUI, le Paradis s'ouvre devant l'humanité
et le Soleil de Justice brille pour nous.
7 janvier
L'Epiphanie Les mages à la recherche du roi des Juifs |
2. 1 Jésus étant engendré à Bethléem de la Judée aux jours du roi Hérode, voici: des mages du Levant se présentèrent vers Jérusalem 2 disant: Où est le roi des Juifs qui vient d'être enfanté? Nous avons vu en effet son astre à [son] lever et nous sommes venus nous prosterner devant lui.
3 Entendant [cela], le roi Hérode fut bouleversé et tout Jérusalem avec lui; 4 rassemblant tous les grands prêtres et scribes du peuple, il s'informa auprès d'eux [du lieu] où le Christ était engendré.
5 Ils lui dirent: A Bethléem de la Judée; ainsi en effet il est écrit par le prophète: 6 Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es nullement le moindre parmi les gouverneurs de Juda; de toi en effet sortira un gouvernant qui fera paître mon peuple Israël.
7 Alors Hérode, appelant les mages en secret, se fit préciser par eux le temps [où] l'astre était apparu; 8 et les envoyant vers Bethléem, il dit: Allant renseignez-vous exactement au sujet du petit l'enfant; quand vous aurez trouvé, annoncez-le moi, afin que moi aussi venant je me prosterne devant lui.
9 Entendant le roi, ils marchèrent et voici: l'astre qu'ils avaient vue à [son] lever les précédait jusqu'à ce que, venant, il s'arrête au-dessus de là où était le petit enfant. 10 Voyant l'astre, ils se réjouirent fortement d'une très grande joie. 11 Venant vers la maison, ils virent le petit enfant avec Marie sa mère; et tombant, ils se prosternèrent devant lui et ouvrant leurs trésors ils lui apportèrent des dons: or et encens et myrrhe. 12 Et avertis en songe de ne pas revenir auprès d'Hérode, ils se retirèrent vers leur pays par un autre chemin.
«Jésus étant engendré à Bethléem de la Judée». Jusqu'à présent rien n'avait été dit sur le lieu et le moment de l'engendrement de Jésus. Matthieu nous dit maintenant que cela s'est passé à Bethléem, au temps où Hérode était roi de Judée. Il parle de l'engendrement de Jésus, donc par Joseph: c'est la lignée davidique qui l'intéresse et non l'enfantement de Marie. Il reste dans la droite ligne de la généalogie. Après avoir éclairci la nature de l'engendrement, il explicite la royauté de Jésus.
Alors que Joseph donnait son nom à l'enfant, l'intégrant ainsi à la lignée royale davidique, des mages — des païens — ont vu l'astre du roi des Juifs à son lever et se sont mis en route. Ils parlent du roi des Juifs, titre donné par les païens. L'astre donc leur indiquait le chemin et les a conduits à Jérusalem. A leur arrivée à Jérusalem, les mages cherchent où est le roi des Juifs qui a été enfanté; ils se placent du point de vue de la mère: ils cherchent un enfant et sa mère; comment il est roi ne les intéresse pas. Ils désirent se prosterner devant lui, geste de vénération qui avait cours en Orient lorsqu'on se trouvait en présence d'un monarque. Les mages cherchent donc un enfant roi et demandent aux habitants de Jérusalem où il est.
Leur question arrive aux oreilles du roi Hérode. La naissance d'un roi des Juifs était un événement qui ne pouvait pas le laisser indifférent. Son pouvoir était en danger. Aussi il s'inquiète et se trouble. Sachant que le roi des Juifs était le messie attendu, le Christ, il s'adresse, pour savoir où il devait naître, aux autorités religieuses, grands prêtres et scribes qui étaient bien placés pour savoir ce que les Ecritures en disaient.
Alors que les mages cherchent celui qui a été enfanté, Hérode cherche celui qui a été engendré: le descendant de David. Les scribes lui fournissent une réponse satisfaisante. On lit en effet dans le livre de Michée: «Et toi, Bethléem, terre de Judas, tu es trop petite pour faire partie des clans de Judas; c'est de toi que sortira celui qui doit régner sur Israël» (Mi 5, 1). Le messie attendu, comme son aïeul le roi David, devait naître à Bethléem. Mais Matthieu ne cite pas le texte littéralement. Bethléem, à ses yeux, n'est pas petite, comme le disait Michée, à cause de l'enfant roi engendré chez elle. Il préfère dire: «tu n'es nullement le moindre parmi les gouverneurs de Juda». Comme on peut le constater, il modifie aussi la deuxième partie de la phrase, remplaçant clans par gouverneurs. En effet, Matthieu préfère présenter le messie comme un pasteur plutôt que comme un chef.
L'astre a donc conduit les mages à Jérusalem, car c'est par les Ecritures qu'ils pouvaient en connaître la signification profonde. Et c'est à Jérusalem que se trouvaient les interprètes autorisés des Livres saints. Matthieu insiste sur ce point en mettant la prophétie de Michée au centre de la péricope sur les mages.
Ayant le renseignement cherché, Hérode convoque à nouveau les mages; il leur communique la réponse à leur question, puis les envoie à Bethléem. Pour avoir leur confiance, il feint de vouloir, lui aussi, aller vénérer l'enfant. En fait, il compte sur eux pour être renseigner en détail sur cet enfant. Mais auparavant, il demande quand l'astre leur est apparu. Il peut ainsi se faire une idée de l'âge du petit enfant. Le mot employé couvre en effet une tranche d'âge allant de huit jours à douze ans. La suite montre que l'enfant avait moins de deux ans.
Les mages, connaissant maintenant le lieu de leur destination, se remettent en route; l'astre les précède et les conduit au logis de l'enfant où ils le trouvent avec sa mère. Ils ont commencé par voir l'astre du roi, maintenant il voit l'enfant roi. Ils adorent l'enfant et lui font des présents royaux. Des païens reconnaissent la grandeur de l'enfant. En Jésus s'accomplit la promesse fait à Abraham: «Par ta postérité se béniront toutes les nations de la terre» (Gn 22, 18). Les mages sont alors avertis en songe de ne pas aller informer Hérode de ce qu'ils ont vu: il ne saura pas ce qui s'est passé à Bethléem.
6 janvier
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L’Annonciation
L’ange lui dit: «L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu» (Lc 1, 35).
Le Verbe s'est fait chair ne signifie pas que la nature divine ait été changée en chair, mais que le Verbe a pris une chair dans l'unité d'une seule personne; et, sous le nom de chair, il faut comprendre l'homme tout entier, auquel le Fils de Dieu s'est uni dans les entrailles d'une vierge féconde par l'Esprit Saint et restée toujours vierge (S. Léon).
Que l'Esprit Saint nous apprenne à laisser Jésus naître et grandir en nous.
La Visitation
Dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile (Lc 1, 36).
Pourquoi Marie n'aurait-elle point foi en la nouveauté de la conception annoncée, elle à qui est promis que l'efficacité viendra de la puissance du Très-Haut? Le témoignage d'un miracle préalable vient même confirmer sa foi, et la fécondité d'Elisabeth lui est apportée en preuve, afin que l'on ne doute pas que celui qui avait donné à une femme stérile la faculté de concevoir la donnerait aussi à une vierge (s. Léon).
Seigneur, fortifie notre foi lorsque nous avançons dans la nuit.
La Nativité
Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux: «Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, l’événement que le Seigneur nous a fait connaître» (Lc 2, 15).
Il convient que le Seigneur naisse à Bethléem, car Bethléem signifie «Maison du pain». Et n’est-ce pas notre Rédempteur lui-même qui a déclaré: Je suis le pain vivant descendu du Ciel? Ainsi, le lieu de naissance du Seigneur a par avance reçu le nom de «Maison du pain», parce que devait y apparaître revêtu de chair celui qui rassasierait intérieurement les âmes des élus (s. Grégoire).
Que nous sachions te reconnaître, Seigneur, dans simplicité du pain eucharistique.
La Présentation de Jésus
Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur: un couple de tourterelles ou deux petites colombes (Lc 2, 24).
Alors qu’il est le Seigneur et le Créateur des anges, le Christ est venu dans le sein d’une Vierge pour assumer notre nature qu’il a lui-même créée. Il n’a pas voulu naître en ce monde de parents riches, mais en a choisi de pauvres. C’est pourquoi, faute d’agneau à offrir pour lui, sa mère acquit de jeunes colombes et un couple de tourterelles pour le sacrifice (s.Grégoire).
Quand la pauvreté est au rendez-vous de nos vies, apprends-nous à reconnaître ta présence.
Le Recouvrement de Jésus au Temple
Jésus grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes (Lc 2, 52).
Le Christ aime l'enfance qu'il a d'abord vécue et dans son âme et dans son corps. Le Christ aime l'enfance, maîtresse d'humilité, règle d'innocence, modèle de douceur. Le Christ aime l'enfance, vers elle il oriente la manière d'agir des aînés, vers elle il ramène les vieillards; il attire à son propre exemple ceux qu'il élève au royaume éternel (s. Léon).
Prions pour les enfants à qui leur enfance est volée.
1er janvier
Sainte Mère de Dieu Lc 2, 16-21 |
2,15 Et il arriva lorsque les anges se furent éloignés d'eux vers le ciel que les bergers disaient entre eux: Allons donc jusqu'à Bethléem et voyons cette parole-événement qui est arrivée, que le Seigneur nous a fait connaître. 16 Et ils vinrent, s'étant hâtés, et ils découvrirent et Marie et Joseph et le bébé étendu dans la mangeoire; 17 or ayant vu, ils firent connaître la parole-événement qui leur avait été dite à propos de ce petit enfant. 18 Et tous ceux qui avaient entendu furent étonnés au sujet des choses qui leur avait été dites par les bergers, 19 or Marie conservait avec soin toutes ces paroles-événements, [les] méditant dans son cœur.
20 Et les bergers s'en retournèrent, glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été dit.
Les anges regagnent le ciel, la demeure de Dieu, après leur visite aux bergers: ils retournent prendre place parmi la cour céleste des anges. Quant aux bergers, ils se concertent et décident de partir voir le signe annoncé, la parole entendue qui est un événement tangible, visible par les yeux du corps. Ils ont compris qu'ils ont été l'objet d'une révélation venant de Dieu par l'intermédiaire d'un ange, aussi leur décision est une démarche de foi. Ils obéissent donc à ce qui leur a été dit et se rendent à Bethléem. Pour eux sans aucun doute possible, c'est la ville de David dont l'ange a parlé. Le signe annoncé est une parole, mais aussi un événement. Aussi Luc peut dire que les bergers vont voir la parole-événement. En effet le salut n'est pas simplement une annonce, il est une personne que nous sommes invités à voir.
Comme Marie s'était hâtée de se rendre auprès de sa cousine après le signe donné par l'ange (1, 39), les bergers se hâtent de se rendre au lieu dit. Le terme employé implique une certaine recherchent. Ils découvrent enfin Marie, Joseph et le bébé. Marie est nommée avant Joseph; c'est sur elle surtout que Luc porte son attention; elle occupe une place privilégiée dans son évangile.
Le signe est donc là, devant les yeux des bergers: «le bébé étendu dans la mangeoire»; ils ne parlent pas des langes. Aussitôt qu'ils le virent, ils reconnurent leur Sauveur, le Messie annoncé qui unit le ciel et la terre.
Ils voient et témoignent aussitôt de la parole qu'ils ont entendu et qui avait annoncé ce qu'ils voient maintenant. Ils témoignent de leur foi et tous les assistants sont étonnés de ce qu'ils entendent raconter; mais rien n'est dit sur la disposition intérieure avec laquelle ils entendent. Il semble que ce soit le merveilleux qui retienne leur attention. L'attitude de Marie est tout autre. Elle conservait les paroles des bergers et les méditait dans son cœur, tout comme Daniel conservait dans son cœur les visions qu'il avait eues (Dn 7, 28). Elle approfondissait ainsi la compréhension de ce qu'elle avait vécu. Elle méditait les paroles de l'ange rapportées par les bergers, paroles qui jetaient un éclairage nouveau sur les paroles de l'ange Gabriel. Marie entrait ainsi plus profondément dans le Mystère de son enfant.
Quant aux bergers, ils retournent dans leurs champs, mais avec le cœur transformé. Ils sont occupés à glorifier Dieu, pour ce qu'il est, prenant exemple sur la foule des anges qui louait Dieu en chantant sa gloire et sa bonté pour les hommes. Ils le louent plus précisément pour ce qu'ils ont entendu et vu, pour l'accomplissement de ce que l'ange avait annoncé. Ils ont vu effectivement le signe, mais qu'ont-ils entendu que l'ange leur aurait dit? Cela nous n'en savons rien.
La circoncision
21 Et lorsque furent remplis huit jours pour le circoncire, alors son nom fut appelé Jésus, le [nom] appelé par l'ange avant qu'il ait été conçu dans le ventre.
Comme pour Jean Baptiste, Luc mentionne la circoncision de Jésus, huit jours après la naissance, conformément à la Loi (Lv 12, 3). Mais cette célébration semble n'être qu'un simple support de ce qui intéresse l'évangéliste, le nom donné en ce jour-là au bébé: Jésus, qui avait été indiqué par l'ange avant sa conception. Comme il avait été annoncé à Marie que c'était elle qui donnerait le nom à l'enfant, cela n'est pas repris ici. Ce nom faisait partie aussi du message apporté par l'ange aux bergers: l'enfant était le Sauveur. Il revêt donc une grande importance. Et alors que la circoncision inscrit Jésus dans l'alliance de Dieu avec son peuple, le nom qui lui est donné prend une dimension universelle.