Mars
26 mars
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(Jn 11, 3-7.17.20-27.33b-45) Homélie de saint Augustin |
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« Jésus pleura. Alors les Juifs dirent : Voilà comme il l’aimait ». Qu’est-ce à dire il l’aimait ? « Je ne suis pas venu », dit-il lui-même, « appeler les justes, mais les pécheurs à la pénitence. Or, quelques-uns d’entre eux dirent : Celui qui a ouvert les yeux de l’aveugle ne pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne mourût point ? » S’il n’a pas voulu faire qu’il ne mourût pas, c’est qu’il voulait faire quelque chose de plus, le retirer vivant du séjour de la mort.
« Jésus donc, frémissant de nouveau en lui-même, vint vers le tombeau ». Qu’il frémisse aussi en toi, si tu te prépares à revivre. A tout homme, accablé par une mauvaise habitude, il est dit : « Jésus vint vers le tombeau. Or, c’était une grotte, et une pierre avait été placée au-dessus ». Le mort qui se trouve sous la pierre, c’est le pécheur sous la loi. Vous le savez, la loi donnée aux Juifs fut écrite sur la pierre. Or, tous les pécheurs sont sous la loi; ceux qui vivent bien sont avec la loi. La loi n’est point établie pour le juste. Que veulent donc dire ces paroles : « Ecartez la pierre? » Elles veulent dire : prêchez la grâce. Car l’apôtre Paul se dit ministre du Nouveau Testament, non de la lettre, mais de l’esprit. « Car », dit-il, « la « lettre tue, et l’esprit vivifie ». La lettre qui tue est comme une pierre qui écrase. « Ecartez la pierre », dit-il, écartez le poids de la loi, prêchez la grâce. « Car, si la loi qui a été donnée pouvait vivifier, alors vraiment la justice viendrait de la loi. Mais la loi écrite a tout renfermé sous le péché, afin que la promesse fût, par la foi en Jésus-Christ, donnée en ceux qui croient » ; donc, « écartez la pierre ».
23. Marthe, la soeur de celui qui était mort, lui dit : « Seigneur, il sent déjà mauvais; car il est là depuis quatre jours. Jésus lui dit : Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire, de Dieu ? » Qu’est-ce à dire, « tu verras la gloire de Dieu ? » C’est-à-dire que ce mort enterré depuis quatre jours, et déjà tombé en putréfaction, il va le ressusciter.
« Car tous ont péché et ont besoin de la gloire de Dieu », et, « là où a abondé le péché, la grâce aussi a surabondé ».
« Ils enlevèrent donc la pierre, et Jésus, élevant les yeux en haut, dit : Mon Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé. Pour moi, je savais bien que tu m’exauces toujours ; mais je l’ai dit à cause du peuple qui m’entoure, afin qu’ils croient que tu m’as envoyé. Ayant dit « ces mots, il cria à haute voix ». Il frémit, il pleure, il crie à haute voix. Qu’il a de peine à se lever celui qu’oppresse le poids d’une, mauvaise habitude ! Cependant il se lève; une grâce cachée lui rend intérieurement la vie ; il se lève après avoir entendu ce grand cri. Qu’arriva-t-il ensuite ? « Il s’écria à haute voix : Lazare, viens dehors. Et soudain le mort sortit , ayant les mains et les pieds liés avec des bandes et le visage enveloppé d’un suaire ». Tu t’étonnes qu’il ait marché les pieds liés, et tu n’es pas étonné qu’il soit ressuscité après quatre jours ? En ces deux faits agissait la puissance de Dieu, et non les forces du mort. Il marcha, et il était encore lié ; il était encore enveloppé, et cependant il sortit du tombeau qu’est-ce que cela signifie ? Quand tu violes la loi, tu es étendu mort ; et si tu la violes en choses graves, comme j’ai dit plus haut, tu es enseveli ; quand tu confesses tes péchés, tu sors. Qu’est-ce, en effet, que sortir, sinon sortir d’un lieu caché et se montrer ? Mais que tu confesses tes fautes, c’est Dieu qui le fait en te criant à haute voix, c’est-à-dire en t’appelant par une grande grâce. C’est pourquoi le mort qui s’avance encore lié, c’est le pécheur qui se confesse, mais qui est encore coupable ; et pour que ses péchés soient remis, le Seigneur dit à ses ministres : « Déliez-le et laissez-le aller ». Que veut dire : « Déliez-le et laissez-le aller ? Ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel ».
« Plusieurs donc d’entre les Juifs qui étaient vénus vers Marie et avaient vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui ; mais quelques-uns d’entre eux s’en allèrent vers les Pharisiens, et leur dirent ce qu’avait fait Jésus ». Tous ceux des Juifs qui étaient venus vers Marie ne crurent pas ; et cependant il y en eut beaucoup pour croire. « Mais quelques-uns d’entre eux », soit de ceux qui s’étaient rassemblés, soit de ceux qui avaient cru, « s’en allèrent vers les Pharisiens et leur dirent ce qu’avait fait Jésus » ; soit en leur annonçant ce prodige, pour les amener à croire eux-mêmes, soit plutôt pour le trahir et afin que les Pharisiens le poursuivissent. Mais n’importe par qui et de quelle manière la chose se fit, ce qui s’était passé fut rapporté aux Pharisiens.
22 mars
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avec Alphonse de Liguori Mystères glorieux |
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La résurrection
Jésus dit à Marie: «Femme, pourquoi pleurez-vous? Qui cherchez-vous?» (Jn 20,10).
Il prévient ceux qui le désirent ardemment, afin de se montrer à eux le premier (Sg 6,14). Non, il n'attend pas que vous alliez à lui: dès que vous désirez son amour, il vous prévient, il se présente à vous, vous apportant grâces et remèdes selon vos besoins. A peine aurez-vous parlé à votre tour, qu'il vous révélera sa présence par sa promptitude à vous écouter et à vous consoler, car son oreille est ouverte, se tend à votre prière (Ps 33,16).
Demandons, par l'intercession de la Vierge Marie, que la foi grandisse en nous, comme elle a grandi en Marie-Madeleine.
L’ascension
Jésus s'éleva et une nuée le déroba à leurs yeux (Ac 1,9).
La place de Jésus Christ ressuscité était le ciel, qui est la demeure des âmes et des corps bienheureux; mais il voulut rester quarante jours sur la terre, et apparaître plusieurs fois à ses disciples, pour les convaincre de sa résurrection.
Père très bon, apprends-nous à aimer Jésus, à espérer en Jésus, à chercher Jésus ; que l'espérance et le désir du Ciel grandisse en nous.
La pentecôte
Les disciples virent apparaître comme des langues de feu et, se séparant, elles se posèrent sur chacun d’eux (Ac 2,3).
Marie, qui a obtenu le vin des noces de Cana, nous obtient le vin de l’amour infini, qui enivra les apôtres le jour de la Pentecôte.
Par le don de ton Esprit, augmente en nous le zèle apostolique et l'ardeur à combattre pour la foi.
L’assomption
Mon bien-aimé a pris la parole, il m'a dit: «Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens!» (Ct 2,10).
Cette belle Vierge, au moment où son fils l'invite à le suivre, se plonge, comme le papillon, dans les flammes de la charité, et au milieu de ses amoureux soupirs, elle pousse encore un plus grand soupir d'amour: elle expire, elle meurt! C'est ainsi que celte grande âme, celte belle colombe du Seigneur, brise les liens de cette vie, et prend son vol vers la gloire céleste, où elle est, et où elle sera durant l'éternité reine du paradis.
Fais-nous la grâce d'une bonne mort, lorsque tu nous appelleras près de toi.
Le couronnement de Marie
Etreins la sagesse et elle t’élèvera, elle fera ta gloire si tu l’embrasse; sur ta tête elle posera un diadème de grâce, elle t’offrira une couronne d’honneur (Pr 4,8-9).
Comprenne qui peut avec quel amour la très sainte Trinité la bénit. Qu'il comprenne l'accueil que le Père fit à sa fille, le Fils à sa mère, el l'Esprit Saint à son épouse. Le Père la couronna en la faisant participer à sa puissance, le Fils en lui communiquant sa sagesse, l'Esprit Saint en lui inspirant le divin amour. Les trois Personnes l'ayant placée sur son trône, à la droite de Jésus, la déclarèrent reine universelle du ciel el de la terre, et elles ordonnèrent aux anges et à toutes les créatures de la reconnaître pour leur reine.
Mets en nos cœurs, Seigneur, une grande confiance en la maternelle intercession toute puissante de Marie.
19 mars
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« Il s’en alla et se lava ; quand il revint, il voyait » (Jn 9, 1-41) |
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Homélie de saint Augustin
Le Seigneur a dit brièvement : Moi, je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. Ces paroles contiennent d'une part un ordre, d'autre part une promesse. Faisons donc ce qu'il a ordonné pour ne pas désirer avec imprudence ce qu'il a promis. Qu'il ne nous dise pas, au jugement : « As-tu fait ce que j'ai commandé, pour que tu réclames ce que j'ai promis ? — Qu'as-tu donc ordonné, Seigneur, notre Dieu ? » Il te le dit : « Suis-moi. » Tu as demandé un conseil de vie. De quelle vie, sinon celle dont il est dit : En toi est la source de vie ? ~ Obéissons donc maintenant, suivons le Seigneur ; brisons les entraves qui nous empêchent de le suivre. Et qui est capable de défaire de tels nœuds sans être aidé par Celui dont il est dit : Tu as brisé mes chaînes ? Celui dont un autre psaume dit : Le Seigneur délie les enchaînés, le Seigneur redresse les accablés.
Ces hommes délivrés et redressés, que vont-ils suivre, sinon cette lumière qui leur dit : Moi, je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres. Car le Seigneur éclaire les aveugles. Soyons donc éclairés, mes frères, en recevant un remède pour les yeux, celui de la foi. Car Jésus a commencé par oindre l'aveugle de naissance avec de la terre et sa salive. Nous-mêmes, du fait d'Adam, nous sommes des aveugles de naissance et nous avons besoin du Christ pour voir clair. Il a mélangé de la salive et de la terre : Le Verbe s'est fait chair, et il a établi sa demeure parmi nous. Il a mélangé la salive et la terre, de là cette prophétie : La vérité germera de la terre ; et lui-même a dit : Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie.
Nous jouirons pleinement de la Vérité, lorsque nous verrons face à face, car nous en avons la promesse. Qui oserait espérer ce que Dieu n'aurait pas daigné promettre ou donner ?
Nous verrons face à face. L'Apôtre dit : Notre connaissance est partielle. Nous voyons actuellement une image obscure dans un miroir ; alors nous verrons face à face. Et saint Jean, dans sa lettre : Bien-aimés, dès maintenant nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. Nous le savons, lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu'il est. Voilà la grande promesse !
Si tu aimes, tu dois suivre. « J'aime, dis-tu, mais par où dois-je suivre ? » Suppose que le Seigneur ton Dieu ait dit : « Moi, je suis la vérité et la vie. » Parce que tu désires la vérité, parce que tu convoites la vie, tu chercherais le chemin pour y parvenir, et tu te dirais : « C'est une belle chose que la vérité, une grande chose que la vie, si je savais comment y parvenir ! » Tu cherches par où ? Tu l'as entendu qui disait en premier lieu : Moi, je suis le Chemin. Avant de te dire « pour où », il a commencé par te dire « par où ». Moi, je suis le Chemin. Le Chemin pour où ? — La Vérité et la Vie. Il t'a dit d'abord par où aller, il t'a dit ensuite où aller. Moi, je suis le Chemin, moi, je suis la Vérité, moi, je suis la Vie. Lui qui demeure auprès du Père, il est la Vérité et la Vie ; en revêtant notre chair, il est devenu le Chemin.
On ne te dit pas : « Donne-toi du mal, cherche le chemin pour parvenir à la vérité et à la vie. » On ne te dit pas cela. Lève-toi, paresseux ; le Chemin en personne vient vers toi, et il t'a éveillé de ton sommeil, si du moins il t'a éveillé : Lève-toi et marche !
Peut-être essaies-tu de marcher, et tu ne peux pas parce que tu as les pieds malades. Pourquoi as-tu les pieds malades ? Peut-être que la cupidité les a forcés à courir dans des terrains accidentés. Mais le Verbe de Dieu a guéri aussi les boiteux. « Eh bien, dis-tu, j'ai les pieds en bon état, mais c'est le chemin que je ne vois pas. » Il a éclairé aussi les aveugles.
17 mars
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Prier le Rosaire avec Alphonse de Liguori Mystères douloureux
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L’agonie
Jésus dit: «Veillez et priez, afin que vous n'entriez point en tentation. L'esprit est ardent, mais la chair est faible.Il s'en alla une seconde fois et pria ainsi : " Mon Père, si ce calice ne peut passer sans que je le boive, que votre volonté soit faite ! » (Mt 26, 41-42).
A la vue des douleurs et de la mort désolée qu'on lui préparait, Jésus voulut bien éprouver, dans son humanité, une telle faiblesse qu'il dit à ses disciples: L'esprit est prompt, mais la chair est faible et qu'il alla jusqu'à prier Dieu son Père d'éloigner de lui cet horrible supplice. Mais il ajouta aussitôt: Néanmoins, non comme je veux, mais comme vous voulez. […] Ce Fiat nous mérita et nous obtint la résignation dans tout ce qui nous arrive de contraire, et valut aux martyrs et aux confesseurs de la foi la force de résister à toutes les persécutions et à toute la cruauté des tyrans.
Que tes souffrances, Seigneur, fortifie nos cœurs; qu'en santé ou en maladie, nous cherchions à faire ta volonté.
La flagellation
Pilate prit Jésus et le fit flageller (Jn 19,1).
Il est certain que la flagellation fut le plus cruel des tourments que notre Sauveur eut à souffrir et celui qui abrégea le plus sa vie; car la principale cause de sa mort, ce fut la perte de son sang, qu'il devait répandre jusqu'à la dernière goutte selon ce qu'il avait prédit.
Toi qui as enduré de grandes souffrances pour nous sauver, rends-nous attentifs à mortifier notre corps et nos sens.
Le couronnement d’épines
Les soldats ayant tressé une couronne d'épines, la mirent sur sa tête (Jn 19,2).
La couronne d'épines ceignait la tête sacrée de son Fils jusqu'au milieu du front, et que les épines furent si violemment enfoncées que le sang ruissela sur toute la face, de telle sorte qu'elle en parut toute couverte.
Par l’exemple de ton humilité, guéris en nous, Seigneur, la folie de notre orgueil.
Le portement de la croix
Portant lui-même la croix, Jésus sortit vers le lieu dit du Crâne (Jn 19,17).
Notre-Seigneur a fondé sa principauté sur la croix, c'est-à-dire, sur l'humiliation et la souffrance; et il s'est soumis volontairement à porter sa croix sur le chemin douloureux du Calvaire, pour nous encourager par son exemple, et pour engager chacun de nous à se charger de sa croix avec résignation et à le suivre, comme il le dit à tous ses disciples.
Seigneur, rends-nous patients dans les épreuves, toi qui as accepté de porter ta croix pour nous.
Le crucifiement et la mort de Jésus
Il a lui-même porté nos péchés en son corps sur le bois, afin que, morts au péché, nous vivions pour la justice; c'est par ses meurtrissures que vous avez été guéris (1 P 2,24).
Voilà donc ce divin Maître, qui était le plus beau des homme (Ps 44,3), le voilà, sur le Calvaire, tellement défiguré à force de tortures, qu'il fait horreur à qui le regarde. Mais il en paraît d'autant plus beau aux yeux des âmes dont il est aimé; car ces plaies, ces meurtrissures, ces chairs déchirées, sont autant de marques, autant de preuves de son amour pour nous.
Seigneur, notre rédempteur, tu t’es tellement mis à notre place que tu as souffert le châtiment que nous méritions; augmente notre amour pour toi.
12 mars
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La samaritaine « Une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle » (Jn 4, 5-42) |
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Homélie de saint Augustin
« Vint une femme ». Figure de l’Eglise non encore justifiée, mais déjà sur le point de le devenir, car cette justification est l’œuvre de la parole. Elle vient dans l’ignorance de ce qu’était Jésus; elle le trouve, il entre en conversation avec elle. Voyons ce qu’elle est venue faire; voyons ce qu’elle est venue chercher: « Une femme de Samarie vint pour puiser de l’eau ». Les Samaritains n’appartenaient pas à la nation juive, et bien qu’habitant un pays voisin, ils étaient regardés comme étrangers. [...] Les convenances du mystère figuré demandaient que cette femme, qui représentait l’Eglise, vînt d’un peuple étranger. L’Eglise, en effet, devait venir des Gentils et d’un peuple étranger aux Juifs. Dans ses paroles écoutons les nôtres, reconnaissons-nous dans sa personne et rendons grâces à Dieu de ce qu’il fait en elle pour nous. Elle était une figure, et non la réalité ; mais pour avoir été d’abord une figure, elle est devenue ensuite la réalité ; car elle a cru en celui qui nous la proposait comme une figure. « Elle vint donc puiser de l’eau ». Elle était venue en toute simplicité puiser de l’eau, comme le font d’habitude les hommes et les femmes.
« Jésus lui dit : Donnez-moi à boire ; car ses disciples s’en étaient allés en ville pour acheter de quoi se nourrir. Or, cette femme Samaritaine lui dit : « Comment se fait-il qu’étant Juif vous me demandiez à boire, à moi qui suis Samaritaine ? car les Juifs ne communiquent pas avec les Samaritains ». Vous le voyez, c’étaient des étrangers pour les Juifs : ceux-ci ne voulaient pas même se servir des vases qui étaient à leur usage. Et comme cette femme portait avec elle un vase pour puiser de l’eau, elle s’étonne qu’un Juif lui demande à boire. Car les Juifs n’avaient pas coutume de le faire. Mais si Jésus lui demandait à boire, c’était en réalité de sa foi qu’il avait soif.
Enfin quel est celui qui lui demande à boire? Ecoute, l’Evangéliste va le dire : « Jésus lui répondit : Si tu connaissais le don de Dieu et quel est celui qui te dit : Donne-moi à boire, peut-être lui en aurais-tu demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive ». Il demande et il promet à boire. Il a besoin en tant qu’il demande ; et chez lui il y a surabondance, puisqu’il doit satisfaire tous les désirs. « Si tu connaissais le don de Dieu ». Le don de Dieu, c’est le Saint-Esprit. Mais il parle à cette femme à mots couverts, et peu à peu il entre en son cœur : peut-être même l’instruit-il déjà. Où trouver une exhortation plus douce et plus engageante ? « Si tu connaissais le don de Dieu et quel est celui qui te dit : Donne-moi à boire, peut-être lui en aurais-tu demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive ». Jusqu’ici il tient en suspens l’esprit de cette femme. Dans le langage ordinaire on appelle eau vive celle qui sort de la source. Quant à la pluie qu’on recueille dans des bassins ou des citernes, on ne lui donne point le nom d’eau vive. L’eau vive est celle qui coule de source et qu’on puise dans son lit. Telle était l’eau de la fontaine de Jacob. Que lui promettait donc celui qui lui en demandait ?
Cependant cette femme ainsi tenue en suspens lui dit: « Seigneur, vous n’avez pas de vase pour puiser, et le puits est profond ». Reconnaissez à cela ce qu’elle entendait par eau vive. Elle entendait l’eau de la fontaine de Jacob. Vous voulez me donner de l’eau vive, mais le vase pour la puiser je l’ai entre mes mains, et il vous manque. Cette eau vive, elle est ici, comment pouvez-vous m’en donner ? Elle ne comprend pas les choses dans le vrai sens : elle en juge encore d’une manière charnelle ; et, toutefois, elle frappe d’une certaine manière pour que le maître lui ouvre la porte encore fermée. Elle frappe par son ignorance, non par ses désirs, elle était digne de la pitié du Sauveur, mais pas encore de ses instructions.
Le Seigneur lui parle de cette eau vive en termes plus clairs. Cette femme lui avait dit : « Etes-vous plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits ; et lui-même en a bu, et ses enfants, et ses troupeaux ? » En d’autres termes : vous ne pouvez me donner de cette eau vive, car vous n’avez pas de vase pour en puiser; sans doute celle que vous me promettez a sa source ailleurs. Pensez-vous donc valoir mieux que notre père, qui a creusé ce puits pour son usage et celui des siens? C’est le moment que le Seigneur lui explique ce qu’il entend par eau vive. « Jésus lui répondit : Quiconque boira de cette eau aura encore soif; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissante jusqu’à la vie éternelle ». Ici le langage de Notre-Seigneur est plus clair : « Cette eau deviendra en lui une source jusqu’à la vie éternelle. Celui qui boira de cette eau n’aura jamais soif ». Était-il possible de marquer plus clairement que s’il promettait de l’eau, c’était une eau invisible, et non pas une eau visible; qu’il parlait selon l’esprit et non selon la chair?
[...] Ce que promettait donc Notre-Seigneur, c’était la plénitude et la satiété dont le Saint-Esprit est l’auteur. La Samaritaine ne le comprenait pas encore, et dans son intelligence que répondait-elle? « Cette femme lui dit . «Seigneur, donnez-moi de cette eau, afin que je n’aie plus soif et que je ne vienne plus ici pour en tirer ». Travail pénible auquel la contraignaient ses besoins et qui rebutait sa faiblesse. Si seulement elle entendait ces paroles: « Venez à moi, vous tous qui travaillez et qui êtes chargés, et je vous soulagerai (1) ! » Car ce que lui promettait Jésus, c’était la délivrance de sa peine; mais elle ne le comprenait pas encore.
9 mars
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avec Alphonse de Liguori Mystères lumineux
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Le baptême de Jésus
Jean vit Jésus qui venait vers lui, et il dit: «Voici l'Agneau de Dieu, voici celui qui ôte le péché du monde» (Jn 1, 29).
L'Agneau de Dieu; ce fut ainsi que Jean-Baptiste désigna notre Sauveur, véritable Agneau de Dieu qui a offert son sang et sa vie en sacrifice pour nous obtenir le pardon et le salut éternel.
Garde-nous, Seigneur, dans la grâce de notre baptême.
Les noces de Cana
La mère de Jésus dit aux serviteurs: «Faites tout ce qu'il vous dira» (Jn 2,5).
Si nous voulons des grâces, allons à Marie, qui est le trône de la grâce, et allons-y avec l'espérance d'être exaucés, puisque nous avons pour nous l'intercession de Marie, qui obtient tout ce qu'elle demande à son fils.
Donne-nous, Seigneur, par l'intercession de ta mère, une grande confiance en la volonté de Dieu.
L’annonce du Royaume
Beaucoup se rassemblèrent [autour de Jésus] et il leur annonçait la Parole (Mc 2,2).
Jésus-Christ aurait bien pu sans doute expliquer les mystères d’une manière proportionnée à leur sublimité, puisqu’il était la sagesse éternelle, et pourtant il n’employait que des termes communs, afin de se mettre à la portée du peuple et nous laisser le véritable modèle pour expliquer la parole divine.
Mets en nous, Seigneur, le goût de ta Parole; que nous la méditions sans cesse pour lui faire porter du fruit.
La Transfiguration
Pierre dit à Jésus: «Seigneur, il nous est bon d'être ici; si vous le voulez, je ferai ici trois tentes, une pour vous, une pour Moïse et une pour Elie» (Mt 17,4).
Notre Seigneur, voulant donner à ses disciples un avant-goût de la beauté du paradis pour les inciter à travailler pour la gloire divine, se transfigura et leur fit voir toute la splendeur de sa face.
Que la contemplation de ta splendeur, Seigneur, apporte consolation à nos âmes.
L’Eucharistie
Le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain et, après avoir rendu grâce, le rompit et dit: «Ceci est mon corps, qui est pour vous» (Mt 17,4).
Jésus s'enveloppe sous les apparences du pain, il brûle de se donner tout entier à qui désire s'unir à lui, le cherchant amoureusement.
Seigneur, lorsque nous communions, fais-nous le don de ton Esprit; remplis nos cœurs de ta charité.
5 mars
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« Son visage devint brillant comme le soleil » (Mt 17, 1-9) |
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17 1 Et, après six jours, Jésus prend [avec] lui Pierre et Jacques et Jean, et il les emmène sur une montagne élevée, à l'écart. 2 Et il fut transfiguré devant eux. Et sa face brilla comme le soleil; ses vêtements devinrent blancs comme la lumière.
3 Et voici: leur apparut Elie avec Moïse et ils étaient parlant avec lui. 4 Répondant, Pierre dit à Jésus: Seigneur, il est bon pour nous d'être ici; si tu veux, je ferai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie.
5 Il parlait encore, voici: une nuée lumineuse les couvrit de son ombre,
et voici: une voix disant de la nuée: Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé en qui j'ai mis mon dessein bienveillant, entendez-le.
6 Et les disciples, entendant, tombèrent sur leur face et craignirent fortement. 7 Et Jésus vient auprès d'eux et les touchant dit: Réveillez-vous et ne craignez pas. 8 Levant leurs yeux, ils ne virent personne, sinon lui Jésus seul.
9 Et comme il descendait de la montagne, Jésus leur commanda, disant: Ne dites à personne la vision jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit réveillé des morts.
«Après six jours». Comment le comprendre? Le premier sens est lié à la déclaration que Jésus vient de faire: certains disciples ne mourront pas «avant d'avoir vu le Fils de l'homme venant dans son Royaume». Cette interprétation laisse entendre que ce qui suit aura quelque chose à voir ave cette venue du Fils de l'homme. «Après six jours» renvoie aussi à la révélation de Dieu à Moïse sur la montagne du Sinaï. Moïse, en effet, a vu la gloire du Seigneur, au milieu de la nuée le septième jour (Ex 24, 16): «L'aspect de la gloire du Seigneur était celui d'une flamme dévorante» (Ex 24, 17).
«Après six jours» donc, Jésus emmène avec lui trois de ses apôtres, Pierre Jacques et Jean, sur une haute montagne, à l'écart, et laisse les autres dans la plaine. Cette montagne élevée, nouveau Sinaï, sera aussi le lieu d'une révélation. En effet Jésus est transfiguré devant ses disciples. Son visage aussi bien que son vêtement, sont transformés. Sa face devient brillante comme le soleil; or rien n'a plus d'éclat que le soleil. Le psalmiste comparait déjà Dieu à un soleil (Ps 83, 12). Quant à saint Jean, il rapporte dans l'Apocalypse, à propos de sa vision du Fils de l'homme: «Son visage était comme le soleil qui brille dans tout son éclat» (Ap 1, 16). Mais Jésus, transfiguré dans la lumière divine reste le même. Il apparaît dans la gloire de son règne, mais il a déjà inauguré son royaume sur la terre de façon cachée, comme le levain enfoui dans la pâte (13, 33); le règne du Fils de l'homme ne commence pas à la transfiguration. Il donne aux apôtres d'en contempler l'éclat, caché habituellement aux yeux des hommes, et qui ne sera révélé à tous qu'au jour du jugement. Alors le Fils de l'homme viendra jeter les impies hors de son Royaume (13, 41) et introduira les justes dans le Royaume de son Père; ils seront eux-mêmes à leur tour resplendissant comme le soleil (13, 43).
Les disciples sont alors les bénéficiaires d'une théophanie dont Matthieu souligne la progression en trois temps, marquée par un triple «Voici».
Tout d'abord Elie apparaît, accompagné de Moïse: leur présence résume toute l'attente messianique. Elie est le premier nommé, il est mis au premier plan, car c'est lui qui devait précéder le jour du Seigneur (Ml 3, 23); c'est lui qui était attendu pour montrer le messie. Il remplit maintenant cette mission: sa présence indique que c'est bien le règne messianique qui est présent en Jésus. Sa présence et celle de Moïse manifestent clairement que Jésus n'est ni l'un ni l'autre, comme certains le croyaient (16, 14). Les deux prophètes parlent avec Jésus, mais Matthieu n'indique pas le sujet de leur conversation.
Pierre alors, encore une fois, se laisse emporter par sa spontanéité (cf. 14, 28; 16, 16): il prend la parole au nom des trois et traduit leur joie: nous sommes bien ici. Il apprécie d'autant plus cette jouissance présente que Jésus leur a parlé de sa mort. Il est dans la joie de goûter quelque chose de la gloire du règne du Messie, espérant peut-être que les souffrances prédites ne se réaliseront pas… Il désire même s'installer dans cet instant de plénitude. Il propose donc à Jésus de faire une tente pour lui et une pour chacun de ses compagnons. Il fait passer Moïse avant Elie, respectant l'ordre de leur ancienneté. Pierre veut s'installer sur la montagne. Il voudrait que le règne du Fils de l'homme s'établisse définitivement, tout de suite, dans la gloire. En parlant ainsi, Pierre se met en avant, mêlant la présomption à la spontanéité; il reste cependant soumis à la volonté de Jésus. Les trois tentes qu'il désire construire rappellent la fête des tentes, qui a été célébrée par les hébreux dans le désert (Lv 23 33-36).
A propos de cette fête, la Loi prescrivait d'habiter sept jours sous des huttes: «Tous les citoyens d'Israël habiteront sous des huttes» (Lv 23 41-42). Or cette fête avait lieu six jours après la fête de Yom Kippour, la fête du pardon (Lv 23, 27-34). Ce pourrait être une des raisons qui explique le «Après six jours» qui ouvre la péricope sur la transfiguration du Seigneur.
Mais, alors que Pierre n'a pas encore fini de parler, et n'a donc pas reçu de réponse, une nuée les recouvre tous de son ombre, sur la montagne, signe de la présence de Dieu. Les tentes n'ont donc plus de raison d'être; la parole du psalmiste s'accomplit: «Sa tente, nuée sur nuée» (Ps 18, 2).
Une troisième étape survient: une voix sort de la nuée et parle. La voix se manifeste; elle est une présence qui précède la parole. Et la voix proclame, comme lors du baptême: «Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, en qui j'ai mis mon dessein bienveillant» (3, 17). On peut se demander à qui parle la voix. Aux trois disciples sûrement; mais peut-être aussi à Moïse et à Elie qui avaient annoncé le Messie. Moïse avait donné la Loi et sa présence auprès de Jésus montre l'accomplissement qu'elle trouve en Jésus; quant à Elie, il devait préparer le jour du Seigneur, l'avènement du règne messianique. Quoi qu'il en soit, c'est une réponse donnée à Pierre qui avait été pierre de scandale pour Jésus au moment où il se préparait à monter à Jérusalem. Le Père en effet rend témoignage à son Fils. Celui-ci est l'objet de son amour et le dessein bienveillant qu'il a mis en lui passe par les souffrances et la mort. C'est par amour que le Père livre son Fils. Il donne ainsi à Pierre la raison profonde de ce qui l'avait scandalisé. Pierre ne l'avait pas compris, parce qu'il n'aime pas Jésus autant que le Père l'aime.
La voix ajoute une injonction nouvelle par rapport au baptême: «Ecoutez-le». Jésus est celui que Moïse avait annoncé: «Le Seigneur ton Dieu suscitera parmi tes frères un prophète semblable à moi ; c'est lui que vous écouterez» (Dt 18, 15). Les disciples doivent donc l'écouter comme ils écoutent Dieu lui-même.
Les disciples sont remplis de crainte parce qu'ils ont entendu la voix du Père qui parlait, mais aussi à cause de ce qui leur a été dévoilé. Les souffrances à venir de Jésus se comprennent à partir de l'amour du Père, de son dessein bienveillant et ils ne sont pas encore tout à fait prêts à l'entendre, car ils ne sont pas à la hauteur d'une telle révélation.
Entendant la voix, saisis par la présence de Dieu, les disciples adorent, face contre terre. Manoah avait réagi de la même façon lorsque l'Ange du Seigneur lui était apparu (Jg 13, 20), et aussi Daniel, lorsqu'il entendit une voix d'homme dans une vision (Dn 8, 16-17). La gloire manifestée, le dessein de Dieu entrevu, sont d'un tel poids pour la fragilité des disciples, qu'ils tombent à terre. La voix du Père n'avait pourtant pas provoqué un tel effet sur les assistants lors du baptême. Mais sur la montagne, enveloppés par la nuée lumineuse, devant Jésus transfiguré par la lumière, les apôtres sentent le poids de la gloire de Dieu. Et ils sont remplis de crainte, comme Pierre lorsqu'il marchait sur les eaux (14, 30).
Jésus alors les touche pour les faire sortir de leur torpeur et de l'écrasement qu'ils ressentent; il veut, par ce geste, affermir leurs corps. C'est en effet un geste qui guérit (8, 3.15; 9, 20.21.29; 14, 36). La vision qu'avait eu Daniel avait fait le même geste à son égard après que, saisi de terreur, il se soit prosterné (Dn 8, 18). Une parole accompagne le geste de Jésus: «Réveillez-vous et ne craignez pas». Il les invite à se réveiller: il emploie le verbe qui exprime la résurrection. Leur crainte, en effet, les avait plongés dans un état qui les rendait comme morts.
Les disciples, toujours prosternés sur le sol, lèvent alors les yeux pour regarder celui qui leur parle et dont la voix leur est si familière. Ils ne voient que Jésus seul, debout devant eux. Ses compagnons ont disparu.
Jésus descend alors avec eux de la montagne. En chemin, il leur enjoint de garder le silence sur la vision qu'ils ont eue. Cette même injonction avait été adressée aux aveugles qui le suivaient (9, 30). Il craint que si les foulent avaient connaissance de cette vision de gloire, sa mort sur la croix soit cause de davantage de scandale. Comment est-il possible que quelqu'un qui soit rempli de gloire puisse mourir sur la croix?
2 mars
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avec Alphonse de Liguori Mystères joyeux
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L’annonciation
Tu concevras et tu enfanteras un fils, et tu le nommeras Jésus […] L’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu (Lc 1,31.35).
C'est pour nous, vers de terre que nous sommes, et pour acquérir notre amour, qu'un Dieu a voulu se faire homme? Oui; cela est de foi, comme nous l'enseigne la sainte Eglise: «Pour nous les hommes et pour notre salut, il descendit du ciel et s'est fait homme.» Oui, voilà ce qu'a fait un Dieu pour se faire aimer de nous.
Remplis nos cœurs d'action de grâces, Seigneur, pour l'immense amour dont le Fils de Dieu nous a aimés.
La visitation
D'où me vient que la Mère de mon Seigneur s'approche de moi? Car voici que, dès que la voix de ta salutation est arrivée à mes oreilles, l'enfant a tressailli de joie dans mon sein (Lc 1,43-44).
Si ces premiers fruits de la rédemption passèrent tous par Marie, et si Marie fut le canal par lequel la grâce fut communiquée à Jean-baptiste, l'Esprit saint à Elisabeth, le don de prophétie à Zacharie, et tant d'autres bénédictions à toute cette famille, lesquelles furent les premières grâces que nous sachions avoir été accordées sur la terre par le Verbe, depuis son incarnation; il est juste de croire que Dieu avait dès lors établi Marie comme l'aqueduc universel, par lequel dorénavant devaient nous arriver toutes les autres grâces que le Seigneur voulait nous dispenser.
Par l'intercession de ta Mère, Seigneur, répands en nos cœurs la charité fraternelle.
La naissance de Jésus
Marie enfanta son fils premier-né, et l’enveloppa de langes, et le coucha dans une mangeoire (Lc 2,7).
D'abord, le Verbe divin voulut paraître au milieu de nous comme un faible enfant, et par ses tendres gémissements, tous soupirs d'amour, c'est de l'amour qu'il nous demande.
Détache notre cœur, Seigneur, de tout ce qui n'est pas toi et alourdit notre marche vers toi.
La présentation de Jésus
Le Christ dit entrant dans le monde: «Vous n'avez voulu ni sacrifice, ni oblation, mais vous m'avez formé un corps; vous n'avez agréé ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché. Alors j'ai dit: Me voici, je viens ô Dieu, pour faire votre volonté» (He 10, 5-7).
A l'offrande de Marie, vient se joindre l'offrande de Jésus: «Me voici, dit le saint enfant, me voici, mon Père; je vous consacre toute ma vie. Vous m'avez envoyé dans le monde pour le sauver par l'effusion de mon sang; voici mon sang, me voici tout entier; je m'offre tout entier à vous pour le rachat du monde.»
Fais de toute notre vie, Seigneur, une offrande à la louange de ta gloire.
Le recouvrement de Jésus au Temple
En le voyant, les parents de Jésus furent stupéfaits, et sa mère lui dit: «Mon fils, pourquoi as-tu agi ainsi avec nous?Vois, ton père et moi, nous te cherchions tout affligés»(Lc 2,49).
Il n'y a point de peine semblable à celle qu'éprouve une âme qui aime Jésus et qui craint que Jésus ne se soit éloigné d'elle à cause de ses imperfections. Ce fut la peine qu'éprouvèrent Marie et Joseph en cette occasion. Pendant qu'ils étaient à la recherche de Jésus, ils craignaient sans doute, à cause de leur grande humilité, de s'être rendus indignes d'être les gardiens d'un si grand trésor; en sorte qu'en voyant son fils, Marie lui dit, pour lui faire comprendre le chagrin qu'ils renfermaient dans leur cœur: Mon fils, pourquoi as-tu agi ainsi avec nous?
Accorde-nous la grâce, Seigneur, de te chercher sans cesse en toute chose.