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Mai

28 mai



 


Pentecôte

Jn 7,37-39

 



Séquence de la messe de Pentecôte
Veni Sancte Spiritus

Viens, Esprit Saint, en nos cœurs,
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateurs des dons,
viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes,
adoucissante fraîcheur.
Dans le labeur, le repos;
dans la fièvre, la fraîcheur;
dans les pleurs, le réconfort.

O lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu’à l’intime
le cœur de tous tes fidèles.
Sans ta puissance divine,
il n’est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.

A tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient
donne tes sept dons sacrés.
Donne mérite et vertu,
donne le salut final,
donne la joie éternelle.
Amen.

Commentaire.
Le Veni Sancte Spiritus est la séquence de la messe de Pentecôte, composée par Paul Langton, archevêque de Cantorbery au XIe siècle. C'est une pièce de plain-chant en vers mesurés et rimés, qu'on appelle aussi prose parce qu'elle se chante aux messes solennelles, après l'alleluia.
Le poème est composé de cinq strophes de deux tercets chacune. La première et la troisième strophes appellent la venue de l'Esprit, et chacune et suivie d'une strophe qui l'explicite. La dernière strophe sert de conclusion en quelque sorte.

Strophe 1. Toute l'Eglise supplie instamment l'Esprit, comme en un cri, de venir: «Viens» est répété quatre fois.
Dans le premier tercet l'invocation s'adresse à l'Esprit Saint, en la fête de la Pentecôte. L'Esprit vient dans la célébration sacramentelle, mais nos cœurs doivent le recevoir, l'accueillir, s'ouvrir à ses bienfaits. D'où l'appel intense pour que son inhabitation en nous s'approfondisse.
Esprit Saint (Jn 14,26) est devenu le nom de la troisième personne de la Trinité. Saint Basile explique pourquoi ce nom lui est donné: «On le nomme Esprit, comme "Dieu est Esprit" (Jn 4,26) et "le Christ Seigneur est l'Esprit de notre face" (Lm 4,20). On le dit Saint, comme le Père est Saint et Saint le Fils. C'est d'ailleurs de lui, que la créature reçoit sa sanctification; l'Esprit, lui, possède la sainteté par plénitude de nature, aussi n'est-il pas sanctifié, mais sanctifiant.» Sanctifiant, il prépare les saints. Ainsi son nom veut dire: l'Esprit qui fait les saints.
Saint Augustin, quant à lui, donne deux raisons pour expliquer ce nom d'Esprit Saint. «L'Esprit Saint, parce qu'il est commun aux deux premières personnes, reçoit lui-même pour nom propre une appellation commune aux deux. Le Père en effet est Esprit, le Fils aussi est Esprit; le Père est saint, le Fils aussi est saint.» La seconde raison est liée à la signification des deux mots. «Dans le monde corporel, dit-il, le mot esprit paraît évoquer une sorte d'impulsion et de motion: en effet on donne ce nom au souffle et au vent. Or, le propre de l'amour est de mouvoir et pousser la volonté de l'aimant vers l'aimé. Quant à la sainteté, on l'attribue aux choses qui sont ordonnées à Dieu. Donc, parce qu'il y a une personne divine qui procède par mode d'amour, de l'amour dont Dieu est l'objet, c'est à bon droit qu'on l'appelle l'Esprit Saint.»
L'Eglise demande à l'Esprit Saint de venir en nos cœurs. Ce dernier mot se retrouve à la fin du deuxième tercet et forme une inclusion. Le cœur, c'est le lieu intime où se fait la rencontre avec l'Esprit qui y fait germer le salut. Comme l'a écrit Jean-Paul II dans son encyclique Dominum et vivificantem, «l'Esprit Saint, dans son lien mystérieux de divine communion avec le Rédempteur de l'homme, est celui qui assure la continuité de son œuvre: il reçoit ce qui est du Christ et le transmet à tous, il entre sans cesse dans l'histoire du monde en venant dans le cœur de l'homme.»
Dans le premier tercet, la divinité de l'Esprit est soulignée: il est en haut, dans le ciel, et de là il peut envoyer un rayon de sa lumière. Le ciel est un symbole qui dit le monde de Dieu, Dieu lui-même. Quant à la lumière, elle dit aussi la divinité: «Lumière est le Père, lumière le Fils, lumière l’Esprit Saint. [...] Les trois en effet sont une seule lumière, unique, non séparée» (Syméon). Grégoire de Nazianze a écrit de même, en parlant du Père, du Fils et de l'Esprit Saint, qu'ils sont une «triple lumière, qui s’unit en une unique splendeur». L'Esprit Saint est Dieu et, pour nous faire participer à sa propre lumière, pour nous transfigurer, il envoie un rayon de sa lumière dans notre cœur. Parler d'un rayon fait penser à la lumière éclatante du soleil.
Dans le premier tercet, l'Eglise invoque l'Esprit en reconnaissant sa divinité, et dans le deuxième, elle le contemple comme la source de bienfaits à notre égard — ce qui restera le thème de toute la suite du poème —; il est appelé père des pauvres, dispensateur des dons, lumière de nos cœurs. C'est donc l'Esprit Saint pour nous, qui est invoqué maintenant et la supplication s'intensifie: les trois versets commencent par «Viens».
«Père des pauvres» désigne le Saint-Esprit comme bienfaiteur (Jb 29,16), et le vocable suivant le confirme: «dispensateur des dons». En criant à Dieu notre désir le plus profond, nous lui demandons de faire ce qu'il nous a promis: nous combler de ses dons. Cette prière creuse notre désir, élargit sa capacité et le purifie. C'est aux pauvres que le Saint-Esprit communique ses dons: il faut être vidé de tout ce qui nous éloigne de Dieu, pour pouvoir recevoir les dons qu'il veut déverser en nous. Comme le dit saint Augustin: «Par le Don, qui est le Saint-Esprit, une multitude de dons sont distribués en propre aux membres du Christ.» Il s'agit ici des dons en général.
«Lumière de nos cœurs» est lui aussi un titre qui renvoie à l'immanence. L'Esprit, lumière transcendante, est aussi une lumière immanente. Le premier tercet en effet demandait au Saint-Esprit d'envoyer sa lumière divine du haut du ciel, ce qui évoquait la transcendance de l'Esprit, maintenant le poète regarde cette lumière comme nous illuminant à l'intérieur de nous-mêmes. Saint Basile explique ce qu'il advient du cœur touché par la lumière de l'Esprit: «De même que des corps transparents scintillent lorsqu'un rayon de lumière tombe sur eux, devenant lumineux et irradiant eux-mêmes d'un nouvel éclat, de même les âmes pneumatophores, illuminées par l'Esprit Saint, deviennent elles-mêmes spirituelles, déversant la grâce sur autrui.»

Strophe 2. Le premier tercet regroupe trois noms donnés à l'Esprit qui, comme ceux du tercet précédent, indiquent sa bienveillance pour les hommes: il est consolateur, hôte de nos âmes, fraîcheur. Le deuxième tercet de la strophe s'attarde sur un domaine où s'exerce sa bonté, les épreuves de la vie: la fatigue du corps ou de l'esprit, la chaleur du jour, les pleurs de la tentation ou du désespoir. Il y apporte repos, fraîcheur, réconfort.
De même que le prophète Isaïe annonçait la consolation pour le peuple d'Israël exilé (cf. Is 40,1), l'Esprit encourage les fidèles à tenir bon des les épreuves, il est présent en eux pour les soutenir, hôte au seuil de l'intériorité de tout homme.

Strophe 3 et 4. Alors que les deux premières strophes ont un lien entre elles, les deux suivantes forment un tout: un autre aspect de l'action de l'Esprit en nous y est mis en lumière.
C'est un «Viens», un nouvel appel de l'Eglise pour la venue de l'Esprit, qui donne sa force au premier tercet de la troisième strophe. Ce «Viens» s'adresse à nouveau — comme dans la première strophe — à l'Esprit lumière, plus précisément à la «lumière bienheureuse», la lumière divine qui remplit nos cœurs; elle est plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes. L'action divine de cette lumière est ici purificatrice. Le péché, le mal, sont présents au plus profond du cœur de l'homme et seul l'Esprit Saint peut les dévoiler. Il fait la vérité au fond de la conscience de chacun. Sans cette action de l'Esprit, point de conversion possible.
Le poète semble avoir une vision très pessimiste de la nature humaine: sans l'Esprit, «il n'est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti»; mais une lecture attentive du deuxième tercet, montre que «perverti» ne doit pas s'entendre de la nature humaine en tant que telle, mais se rapporte à ce qui est dans l'homme; cet adjectif renvoie donc à la concupiscence, à la nature blessée inclinée au mal.
Mais le don de la rédemption est inséparable du don de la vérité de la conscience. En effet, si l'Esprit dévoile la profondeur du mal qui est au fond de nos cœurs, c'est pour apporter le salut. Il lave ce qui est souillé en actualisant sans cesse la grâce du baptême, il baigne ce qui est aride en faisant germer, grâce à sa rosée, les semences de bien présentes dans nos cœurs; il guérit ce qui est blessé en actualisant en nous l'action du Christ médecin venu pour nous rendre la santé (salus), pour guérir nos blessures. Les blessures dont il est question ici sont les blessures du cœur; elles sont d’ordre spirituel. Le péché laisse en nous des blessures.
Le tercet suivant continue à énumérer l'action bienfaisante et régénératrice de l'Esprit. Il assouplis ce qui est raide, ce qui rappelle la nuque raide du peuple d'Israël qui a désobéi au Seigneur dans le désert (Ex 32,9; 33,5). Il réchauffe ce qui est froid: il fait brûler du feu de la charité la foi sans ardeur. Il rend droit ce qui est faussé, en remettant sur le chemin des commandements de Dieu celui qui s'en écarte, en assurant la rectitude des actes humains.

Strophe 5. Après avoir demandé les dons nécessaires pour faire face aux épreuves de la vie, puis ceux qui nous mettent sur le chemin de la conversion, l'Eglise demande maintenant les dons proprement spirituels pour ceux qui ont la foi, une foi faite de confiance dans l'Esprit, Esprit du Père et du Fils, Esprit Saint, Esprit Don. Cette prière est en elle-même une confession de foi. L'Eglise supplie donc maintenant non seulement pour des dons variés adaptés aux diverses circonstances de la vie, mais pour recevoir «les sept dons du Saint-Esprit que sont la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force, la science, la piété et la crainte de Dieu. Ils appartiennent en leur plénitude au Christ, Fils de David (cf. Is 11,1-2). Ils complètent et mènent à leur perfection les vertus de ceux qui les reçoivent. Ils rendent les fidèles dociles à obéir avec promptitude aux inspirations divines» (CEC 1831).
Après avoir demandé dans les troisième et quatrième strophes la régénération de ce que le mal avait abîmé en nous, l'Eglise demande dans le dernier tercet de la séquence, de faire croître en nous le bien et de le conduire à son achèvement. Le mérite et la vertu, qui nous conduisent à la gloire, sont fondamentalement un don de Dieu auquel nous coopérons; le salut final n'est autre que la plénitude de la vie avec Dieu après notre mort, c'est l'entrée dans la communion trinitaire à laquelle le Père nous a «prédestinés» de toute éternité. Ce salut nous apportera une joie éternelle, la joie du ciel qui est comme l’éternelle récompense de Dieu pour les bonnes œuvres accomplies avec la grâce du Christ (cf. CEC 1821).

 

En conclusion, on peut dire que la prière du Veni Sancte Spiritus est une prière à l'Esprit Saint comme lumière: lumière divine, lumière de nos cœurs, lumière active dans nos cœurs. C'est l'action de l'Esprit en nous qui en est le thème central, développé selon plusieurs harmoniques.

26 mai




Prier le Rosaire
avec saint Bonaventure

Mystères glorieux


La Résurrection

Jésus est apparu à Képhas, puis aux douze (1 Co 15, 5).

Pendant quarante jours, apparaissant plusieurs fois à ses disciples, mangeant et buvant avec eux, Jésus fournit par ces apparitions des lumières à notre foi, et éleva par ses promesses nos cœurs vers l'espérance, afin de les embraser de son amour, après les avoir ainsi comblés de ses dons célestes.

Père très bon, la résurrection de ton Fils a apporté la joie au monde. Accorde à tous les hommes le bonheur d’en vivre un jour.

 

L’Ascension

Pendant que Jésus bénissait ses disciples, il se sépara d'eux et fut enlevé au ciel (Lc 24, 51).

Montant à travers l'espace, conduisant comme en triomphe une multitude innombrable de captifs et ouvrant les portes du Ciel, le Seigneur entra, montrant le chemin à ceux qui le suivaient; il introduisit les exilés dans leur patrie.

Tu as voulu, Seigneur, faire de ton Fils la porte du salut et de la vie ; accorde-nous, par l’intercession de la Vierge Marie, de demeurer fidèlement dans son amour, et ouvre-nous les portes du ciel.

 

La Pentecôte

Des langues, semblables à des langues de feu, apparurent aux apôtres et se posèrent sur chacun d'eux (Ac 2, 3).

Le Saint-Esprit enseigna aux apôtres toute vérité, les embrasa de toute charité, et les affermit dans toute vertu. Aussi, aidés de sa grâce, illuminés de sa doctrine, fortifiés par sa puissance, ils fondèrent la sainte Église dans l'univers entier.

Accorde-nous, Seigneur, à la prière de ta Mère, de savoir te servir avec fidélité et de travailler par la parole et l’exemple au rayonnement de ta gloire.

 

L’Assomption

Un grand signe parut dans le ciel: une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête (Ap 12, 1).

A nulle autre qu'à toi, ô Marie, ce tableau ne saurait convenir aussi bien. C'est en toi qu'est conçu, c'est de toi que naît le vrai soleil de justice, et c'est par lui que brille à nos yeux le royaume de la patrie bienheureuse. La lune est placée sous tes pieds et la milice des cieux est soumise à ton empire.

Seigneur, nous t’en supplions ; accorde-nous la grâce de louer ta Mère, de l'honorer, de l'aimer si parfaitement en cette vie, pour que nous méritions de ressentir les effets de sa protection , dans toutes nos nécessités et nos peines.

 

Le Couronnement de Marie

Toutes les générations me diront bienheureuse (Lc 1, 48).

Elevée au-dessus des cieux, tu règnes à la droite de Dieu près de ton Fils et, reine de son empire, tu es toute-puissante. C'est de là que ta bonté s'étend sur tes enfants, et que tu leur obtiens les grâces du salut.

Père saint, par l’intercession de la Reine du ciel, accorde-nous une parfaite pureté de cœur afin que nous puissions voir et louer dans toute l'Eternité ton Fils unique.

21 mai

 

Septième dimanche
de Pâques
Jn 17, 1-11

Homélie de saint Jean Chrysostome

«Mon Père, l'Heure est venue, glorifiez votre Fils, afin que votre Fils vous glorifie».

Par ces paroles, le divin Sauveur nous montre encore qu'il ne va point à la mort malgré lui. Comment irait-il malgré lui à la mort et involontairement, lui qui la demande et prie pour cela, lui qui l'appelle la gloire, non seulement de celui qui doit être crucifié, mais encore de son Père? Car c'est là ce qui est arrivé: non seulement le Fils a été glorifié, mais encore le Père. Avant la croix, les Juifs ne connaissaient même pas le Père: «Israël», dit le Seigneur, «ne m'a point connu»; mais après la croix, tout l'univers a accouru.
Jésus-Christ nous apprend ensuite de quel genre de gloire et de quelle manière il glorifiera son Père: «Comme vous lui avez donné puissance sur tous les hommes, afin que nul de tous ceux que vous lui avez donnés ne périsse». Faire continuellement du bien, c'est là en quoi Dieu fait consister sa gloire. Que veut dire ceci: «Comme vous lui avez donné puissance sur tous les hommes?» Par là, le Sauveur montre que la prédication ne sera point renfermée dans la Judée seulement, mais qu'elle se répandra dans tout le monde; et il jette les premiers fondements de la vocation des gentils. Comme il avait dit: N'allez point vers les gentils, et comme il devait dire dans la suite: Allez et instruisez tous les peuples, il fait voir que c'était aussi la volonté de son Père, attendu que cela choquait et scandalisait extrêmement les Juifs et même les disciples. En effet, quand dans la suite les gentils se joignaient à eux, ils ne les souffraient pas patiemment, «et ils ne les reçurent de bon cœur et avec joie» que lorsqu'ils eurent reçu la grâce et les instructions du Saint-Esprit; car cette union déplaisait fort aux Juifs.

[…]
«Mon Père, glorifiez-moi en vous-même de la cette gloire que j'ai eue en vous, avant que le monde fût».

Et où est cette gloire? Qu'il ait été sans gloire devant les hommes à cause de la chair dont il s'était revêtu, soit; cela n'est point étonnant - mais pourquoi demande-t-il à être glorifié devant Dieu? Le Sauveur parle ici de son incarnation, et il veut dire que sa nature charnelle n'a point encore été glorifiée, qu'elle n'a point encore acquis l'incorruptibilité, qu'elle n'a point encore participé au trône royal. Voilà pourquoi il n'a pas dit: Glorifiez-moi sur la terre, mais «en vous-même». Nous aussi nous participerons à cette gloire selon la mesure qui nous est propre, si nous sommés vigilants. Voilà pourquoi saint Paul dit: «Pourvu toutefois que nous souffrions avec lui, afin que nous soyons glorifiés avec lui ». Donc ils sont dignes de toutes nos larmes, ceux qui, ayant en perspective une si grande gloire, se dressent à eux-mêmes des embûches par leur lâcheté et leur assoupissement. Et, n'y eût-il point d'enfer, ils seraient encore les plus misérables de tous les hommes, puisque pouvant régner avec le Fils de Dieu et jouir de sa gloire, ils se privent volontairement eux-mêmes d'un bien si grand et si excellent. Et, en effet, fallût-il subir mille morts, livrer tous les jours mille corps et mille vies, ne devrions-nous pas souffrir toutes ces choses pour acquérir une gloire si brillante et si immense?

Mais maintenant nous ne méprisons même pas les richesses: ces richesses, qu'un jour enfin il nous faudra quitter, même malgré nous. Nous ne méprisons point les richesses, qui nous accablent d'une infinité de maux et les multiplient chaque jour; qui resteront ici, et qui ne sont point à nous. Nous ne faisons que gérer des biens dont nous n'avons pas la propriété, encore que nous les tenions de nos pères. Mais lorsque l'enfer s'ouvrira sous nos pieds, comment pourrons-nous supporter ce ver qui ne meurt point, ce feu qui ne s'éteint point, et ce grincement de dents? Jusques à quand différerons-nous d'ouvrir les yeux? Jusques à quand passerons-nous nos jours dans des querelles, dans des contestations et des guerres, dans des entretiens vains et inutiles? Nous cultivons la terre, nous engraissons nos corps, et nous négligeons notre âme nous n'avons aucun soin du nécessaire, et nous nous inquiétons pour des choses frivoles et superflues. Nous construisons de magnifiques mausolées, nous achetons de superbes palais, nous nous faisons accompagner d'un grand cortège de domestiques de toute nation; nous préposons des intendants et des surintendants à la garde de nos terres, de nos maisons, de nos trésors; et nous n'avons aucun soin de notre âme, et nous la laissons dans l'abandon! Quelle sera la fin de toutes ces choses? Avons-nous plus d'un ventre à remplir? Avons-nous à entretenir plus d'un corps? Pourquoi donc tant de tracas et de tumulte? Cette âme, que le Seigneur nous a donnée, pourquoi la divisons-nous, pourquoi la partageons-nous entre tant d'offices et de ministères, nous créant à nous-mêmes de cruelles servitudes? Celui qui a besoin de beaucoup de choses est esclave de beaucoup de choses, quoiqu'il semble être au-dessus: il est lui-même serviteur de ses serviteurs, et il en dépend plus qu'ils ne dépendent de lui, se faisant un autre genre de servitude plus dure que la leur. Il est esclave d'une autre manière, n'osant aller ni à la place ni au bain sans ses domestiques et ses serviteurs; mais eux, ils vont souvent de tous côtés sans leur maître. Celui qui semble être le maître n'ose sortir de sa maison, s'il n'a son monde avec lui; et s'il paraît même un instant hors de chez lui sans son cortége, il se croit ridicule.

19 mai




Prier le Rosaire
avec saint Bonaventure

Mystères douloureux


L’Agonie
Mon Père, s'il est possible, que ce calice passe loin de moi! (Mt 26, 30).

Seigneur Jésus, Maître suprême, d'où vient cette affliction si profonde de ton âme? Pourquoi cette supplication si pleine d'anxiété? Est-ce que le sacrifice offert par toi à ton Père ne fut point le sacrifice d'une volonté parfaite? Mais tu veux nous montrer d'une manière infaillible qu'en toi se trouve la vraie nature de notre mortalité et affermir notre esprit dans la foi. Tu veux qu'au milieu des épreuves de la tribulation, notre cœur s'élève vers l'espérance et que l'aiguillon de notre amour pour toi devienne plus pressant.

Regarde, Seigneur, les hommes dans l’épreuve. Accorde-leur ta consolation et ta miséricorde dans toutes leurs souffrances.

La Flagellation
Après avoir fait battre Jésus de verges, Pilate le livra pour être crucifié (Mt 27, 26).

Pilate, par un commandement barbare, ordonna que Jésus se tînt nu en présence de ses ennemis, afin que des bourreaux sans pitié déchirent par la flagellation sa chair virginale et délicate, et lui infligent sans retenue plaies sur plaies, blessures sur blessures. Toi, la cause de toute cette honte, de toutes ces meurtrissures, comment ne te répands-tu pas en larmes inépuisables?

Daigne accorder, Seigneur, courage et patience, aux chrétiens persécutés qui sont associés aux souffrances de Jésus.

Le Couronnement d’épines
Ils tressèrent une couronne d'épines, qu'ils posèrent sur sa tête(Mt 27, 29).

Les soldats plaçant sur la tête de Jésus une couronne d'épines et en sa main droite un roseau, fléchirent par dérision le genou devant lui. Considère maintenant, ô orgueil du cœur humain, toi qui fuis les opprobres et soupires après les honneurs, considère quel est celui qui s'avance, ayant une ressemblance de roi, et néanmoins couvert de confusion, comme le dernier des esclaves!

Accorde-nous, Seigneur, ton pardon lorsque nous nous reconnaissons pécheurs devant toi.

Le Portement de croix
Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne(Jn 19, 17).

On contraint le Dieu béni à jamais, à courber ses épaules sous le fardeau de sa croix et à porter lui-même son ignominie. Il est conduit au lieu de son supplice, et là on lui enlève ses vêtements, afin que, les blessures et les plaies venant à s'ouvrir de nouveau, il paraisse semblable à un lépreux. Pour te guérir, ton bien-aimé a vraiment reçu blessure sur blessure.

Affermis, Seigneur, dans le cœur des chrétiens le pardon de leurs ennemis ; soutiens chacun lorsque sa croix se fait lourde.

Le crucifiement et la mort de Jésus
Baissant la tête, Jésus rendit l'esprit(Jn 19, 30).

Le plus beau des enfants des hommes, fermant ses yeux à la lumière, laissant la pâleur se répandre sur ses traits, apparut sans beauté pour notre salut, et devint un holocauste d'odeur très suave offert à la gloire de son Père.

Accorde à tous tes enfants, Père très miséricordieux, de se réconcilier avec toi à l’heure de leur mort.

18 mai




Ascension du Seigneur

« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre » (Mt 28, 16-20)

Sermon de saint Augustin


Aujourd’hui notre Seigneur Jésus-Christ monte au ciel; que notre cœur y monte avec lui. Écoutons ce que nous dit l’Apôtre: Vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les réalités d’en haut: c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Le but de votre vie est en haut, et non pas sur la terre. De même que lui est monté, mais sans s’éloigner de nous, de même sommes-nous déjà là-haut avec lui, et pourtant ce qu’il nous a promis ne s’est pas encore réalisé dans notre corps. 

Lui a déjà été élevé au-dessus des cieux; cependant il souffre sur la terre toutes les peines que nous ressentons, nous ses membres. Il a rendu témoignage à cette vérité lorsqu’il a crié du haut du ciel : Saul, Saul, pourquoi me persécuter? Et il avait dit aussi: J’avais faim, et vous m’avez donné à manger. Pourquoi ne travaillons-nous pas, nous aussi sur la terre, de telle sorte que par la foi, l’espérance et la charité, grâce auxquelles nous nous relions à lui, nous reposerions déjà maintenant avec lui, dans le ciel? 

Lui, alors qu’il est là-bas, est aussi avec nous; et nous, alors que nous sommes ici, sommes aussi avec lui. Lui fait cela par sa divinité, sa puissance, son amour; et nous, si nous ne pouvons pas le faire comme lui par la divinité, nous le pouvons cependant par l’amour, mais en lui.

Lui ne s’est pas éloigné du ciel lorsqu’il en est descendu pour venir vers nous; et il ne s’est pas éloigné de nous lorsqu’il est monté pour revenir au ciel. Il était déjà là-haut, tout en étant ici-bas; lui-même en témoigne: Nul n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme, qui est au ciel. Il a parlé ainsi en raison de l’unité qui existe entre lui et nous: il est notre tête, et nous sommes son corps. Cela ne s’applique à personne sinon à lui, parce que nous sommes lui, en tant qu’il est Fils de l’homme à cause de nous, et que nous sommes fils de Dieu à cause de lui.

C’est bien pourquoi saint Paul affirme: Notre corps forme un tout, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, bien qu’étant plusieurs, ne forment qu’un seul corps. De même en est-il pour le Christ. Il ne dit pas: Le Christ est ainsi en lui-même, mais il dit: De même en est-il pour le Christ à l’égard de son corps. Le Christ, c’est donc beaucoup de membres en un seul corps. Il est descendu du ciel par miséricorde, et lui seul y est monté, mais par la grâce nous aussi sommes montés en sa personne. De ce fait, le Christ seul est descendu, et le Christ seul est monté ; non pas que la dignité de la tête se répande indifféremment dans le corps, mais l’unité du corps ne lui permet pas de se séparer de la tête.

14 mai





6ème dimanche de Pâques

« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur » (Jn 14, 15-21)

Commentaire de saint Augustin



Nous l'avons entendu, mes frères, dans cette leçon de l'Evangile. Notre-Seigneur nous a dit : « Si vous m'aimez, gardez mes commandements, et je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour qu'il a demeure éternellement avec vous, l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point. Mais vous le connaîtrez, parce qu'il demeurera avec vous et qu'il sera en vous ». Il y a beaucoup de questions à faire sur ce peu de paroles de Notre-Seigneur; mais c'est pour nous une grande entreprise de chercher à découvrir tout ce qui s'y trouve renfermé, et encore plus de trouver tout ce que nous y chercherons. Cependant, autant que le Seigneur voudra bien nous en faire la grâce, selon notre capacité et aussi selon la vôtre, nous serons attentifs, nous à ce que nous devons dire, et vous à ce que vous devez entendre. Recevez donc par nous, très-chers frères, ce que nous pouvons vous donner; et ce qu'il nous est impossible de vous expliquer, demandez-le au Seigneur. Jésus-Christ promet à ses Apôtres l'Esprit consolateur; mais voyons de quelle manière il le leur promet : « Si vous m'aimez », leur dit-il, « gardez mes commandements, et je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur, l'Esprit de vérité, afin qu'il demeure éternellement avec vous ». Cet Esprit est évidemment le Saint-Esprit de la Trinité, que la foi catholique reconnaît comme étant consubstantiel et coéternel au Père et au Fils. C'est de lui que l'Apôtre nous dit . « L'amour de Dieu a été « répandu dans nos coeurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné ». Comment donc Notre-Seigneur dit-il : « Si vous m'aimez, gardez. mes commandements, et moi je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur » ; puisque cet Esprit-Saint dont il parle est celui-là même sans lequel nous ne pouvons ni aimer Dieu, ni garder ses commandements ? Comment aimerons-nous pour recevoir Celui sans lequel nous ne pouvons rien aimer? Ou bien, comment garderons-nous les commandements, pour recevoir celui sans lequel nous ne pouvons les garder? Ou bien, y aurait-il préalablement en nous un amour qui nous ferait aimer Jésus-Christ, de telle sorte qu'en aimant Jésus-Christ et en observant ses commandements, nous mériterions de recevoir le Saint-Esprit, et que l'amour, non pas de Jésus-Christ, puisque cet amour nous l'aurions d'avance, mais l'amour de Dieu le Père serait répandu dans nos coeurs par l'EspritSaint, qui nous a été donné? Cette pensée est mauvaise, car celui qui croit aimer le Fils, et n'aime pas le Père, celui-là n'aime pas même le Fils ; il n'aime que le fantôme qu'il s'est forgé à lui-même. D'ailleurs, c'est une parole expresse de l'Apôtre que « personne ne « peut dire : Seigneur Jésus, si ce n'est par le Saint-Esprit ». Et qui peut dire: Seigneur Jésus, de la manière que l'entendait l'Apôtre, sinon celui qui l'aime? Plusieurs, en effet, le disent de bouche, mais le nient dans leur coeur et par leurs actes. C'est de ceux-là qu'il a dit : « Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le nient par leurs oeuvres ». Si c'est par les oeuvres qu'on le renonce, assurément c'est aussi par les oeuvres qu'il faut le confesser. « Personne donc ne dit : Seigneur Jésus » d'esprit, de parole, de fait, de coeur, de bouche et d'action, personne ne dit : Seigneur Jésus, sinon par le Saint-Esprit » ; et personne ne le dit ainsi, à moins de l'aimer. Les Apôtres disaient déjà de la sorte : « Seigneur Jésus », et ils le disaient ainsi sans fiction aucune; s'ils le confessaient de bouche sans le nier dans leur coeur et par leurs actes; s'ils le disaient en toute vérité, c'est qu'évidemment ils l'aimaient. Mais comment pouvaient-ils l'aimer, sinon par l'Esprit-Saint? Pourtant ils doivent d'abord aimer Jésus et garder ses commandements, afin de recevoir le Saint-Esprit, sans lequel ils ne peuvent ni aimer ni garder les commandements.

Il faut donc reconnaître que celui qui aime a déjà l'Esprit-Saint, et que l'ayant, il mérite de l'avoir encore à un degré plus éminent et qu'ainsi son amour augmente. Les disciples avaient donc déjà l'Esprit-Saint que le Seigneur leur promettait, et sans lequel ils n'auraient pu l'appeler Seigneur. Mais cependant ils ne l'avaient point encore, dans le sens que le Seigneur le leur promettait. Il est donc vrai de dire qu'ils l'avaient et qu'ils ne l'avaient pas, puisqu'ils ne l'avaient pas encore au degré où ils devaient l'avoir : ils l'avaient bien un peu, mais ils devaient l'avoir davantage. Ils l'avaient d'une manière cachée, ils devaient le recevoir ouvertement. Et ce qui était de nature à augmenter la grandeur du don qui leur était promis, c'est qu'ils devaient savoir pertinemment qu'ils possédaient le Saint-Esprit. C'est de ce don que parle l'Apôtre, lorsqu'il dit: « Pour nous, nous avons reçu, non pas l'esprit de ce monde, mais l'Esprit qui est de Dieu, afin que nous connaissions les dons que Dieu nous a faits ». Car ce n'est pas une seule fois, mais deux fois, que Notre-Seigneur répandit l'Esprit-Saint sur ses Apôtres d'une manière visible. En effet, peu après sa résurrection, il leur dit en soufflant sur eux : « Recevez l'Esprit-Saint ». Parce qu'il le leur donna en ce moment, est-ce qu'il ne leur envoya point plus tard celui qu'il leur avait promis? Ou bien, n'était-ce pas le même qu'il répandit sur eux par son souffle et qu'ensuite il leur envoya du haut du ciel ? C'est donc une nouvelle question de savoir pourquoi cette donation visible du Saint-Esprit a été renouvelée deux fois : ce fut peut-être à cause du double précepte de l'amour de Dieu et du prochain ; comme il voulait nous montrer que ce double amour est l'effet du Saint-Esprit, l'infusion de cet Esprit a été renouvelée deux fois d'une manière apparente. Il peut y avoir de ce fait d'autres raisons, mais nous ne sommes pas au moment de chercher à les connaître; car nous prolongerions ce discours outre mesure. Tenons seulement pour constant que sans l'Esprit-Saint nous ne pouvons ni aimer Jésus-Christ, ni garder ses commandements, et que nous ferons ces deux choses plus ou moins parfaitement, selon que nous aurons reçu ce même Esprit avec plus ou moins d'abondance. C'est pourquoi ce n'est pas inutilement que l'Esprit-Saint est promis, non-seulement à celui qui ne l'a pas, mais même à celui qui le possède déjà: par là, celui qui ne l'a pas encore commencera à l'avoir, et celui qui l'a déjà, le possédera en de plus larges proportions. En effet, si l'Esprit-Saint ne pouvait s'obtenir à un degré moindre par les uns, et à un degré plus élevé par les autres, le saint prophète Elysée n'aurait pas dit au saint prophète Elie : « Que l'esprit qui est en vous soit doublé en moi ».

12 mai




Prier le Rosaire
avec saint Bonaventure

Mystères lumineux


Le Baptême
Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui (Mt 3, 13).

Lorsque le Sauveur eut atteint la trentième année de son âge, voulant opérer notre salut, il commença par faire avant d'enseigner : il vint recevoir le baptême de Jean. Pour vous, accompagnez-le fidèlement, afin d'être régénérés en lui, et méditez profondément ses mystères, afin qu'au bord du Jourdain vous puissiez découvrir le Père dans la voix qui se fait entendre, le Fils dans la chair qui est baptisée, le Saint-Esprit dans la colombe qui apparaît.

Garde, Seigneur, dans l’obéissance à ta volonté, tous tes enfants qui sont renés de l’eau et de l’Esprit lors de leur baptême.

Cana
La mère de Jésus dit aux serviteurs: «Faites ce qu'il vous dira»(Jn 2, 5).

Ô Marie, tu es si pleine de miséricorde, si attentive à secourir les malheureux, que tu sembles n'avoir aucun autre désir, aucune autre sollicitude, que de les assister.

Accorde à ton peuple, Seigneur, de reconnaître la gloire de son Rédempteur, et de parvenir à la lumière qui ne s’éteint pas.

L’Annonce du Royaume
Jésus vint en Galilée, prêchant l'Evangile du Royaume de Dieu(Mc 1, 14).

Jésus a souffert les fatigues, les inquiétudes, les privations au milieu des embûches des Pharisiens et des dangers sans nombre de leur part; il parcourait les vallées et les campagnes en prêchant l'Évangile du royaume de Dieu; enfin il passait les nuits à veiller dans la prière.

Dieu éternel et tout-puissant, dirige notre vie selon ton amour, afin qu’au nom de ton Fils bien-aimé, nous portions des fruits en abondance.

La Transfiguration
Jésus prit avec lui Pierre, Jacques, et Jean, son frère, et il les conduisit à l'écart sur une haute montagne(Mc 1, 14).

Afin de fortifier l'esprit des hommes par l'espérance de la récompense éternelle, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, leur découvrit le mystère de la Trinité, leur prédit sa Passion et leur annonça dans sa transfiguration la gloire de sa Résurrection future.

Fais-nous trouver dans ta parole, Seigneur, les vivres dont notre foi a besoin et nous aurons le regard assez pur pour discerner ta gloire.

L’Eucharistie
Jésus dit à ses disciples : «J'ai désiré vivement manger cette Pâque avec vous avant de souffrir»(Lc 22, 15).

La douceur admirable de la bonté du Sauveur brilla avec éclat, quand il mangea à la même table que ses pauvres disciples. La largesse ineffable de sa munificence se manifesta, quand il donna à ses premiers prêtres son corps très saint et son sang précieux pour être une nourriture véritable et un breuvage réel, afin que ce qui devait être bientôt un sacrifice agréable à Dieu et le prix inappréciable de notre rédemption, devînt aussi le viatique et le soutien de notre vie.

Par le Pain eucharistique que nous recevons de toi, Seigneur, nourris notre foi, guéris nos péchés et donne-nous de ne faire plus qu’un avec toi.

7 mai





5ème dimanche de Pâques

« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 1-12)

Commentaire de saint Augustin 69,1

 

 



 


 « Quand je m'en serai allé et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que vous soyez vous-mêmes où je serai. Vous savez où je vais, et vous en connaissez la voie. Sur cela, Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où vous allez, et comment pouvons-nous en connaître la voie? » Le Seigneur avait dit qu'ils savaient l'un et l'autre, et Thomas répond qu'ils ignorent, et le lieu où il va, et la voie qui y conduit. Mais le Seigneur ne sait pas mentir: ils savaient donc ces choses; mais ils ignoraient qu'ils les savaient. « Jésus lui dit: Je suis la voie, et la vérité, et la vie ». Eh quoi, mes frères? nous avons entendu la question du disciple, nous avons aussi entendu l'enseignement du Maître et nous n'en comprenons pas encore le sens caché, même après avoir entendu ses paroles retentir à nos oreilles? Mais qu'est-ce donc que nous ne pouvons comprendre ? Est-ce que ses Apôtres, avec lesquels il parlait, pouvaient lui dire : Nous ne vous connaissons pas? Si donc ils le connaissaient, puisqu'il est lui-même la voie, ils connaissaient la voie ; s'ils le connaissaient, puisqu'il est lui-même la vérité, ils connaissaient la vérité; s'ils le connaissaient, puisqu'il est la vie, ils connaissaient la vie. Les voilà donc convaincus de savoir ce qu'ils ignoraient savoir.

Pour nous, mes frères, y a-t-il, à votre avis, dans ce discours quelque chose que nous n'ayons pas compris? N'est-ce pas ce qu'il leur dit : « Et vous savez où je vais, et vous en connaissez la voie? » Et nous venons de voir qu'ils connaissaient la voie, parce qu'ils le connaissaient lui-même, et qu'il est la voie. Mais si la voie est le chemin par lequel on marche, est-elle aussi le lieu où l'on va ? Or, il avait dit qu'ils connaissaient ces deux choses: et où il va, et la voie qui y conduit ; il lui fallait donc dire : « Je suis la voie », pour leur montrer que, puisqu'ils le connaissaient, ils connaissaient la voie qu'ils croyaient ignorer; mais pourquoi dire: « Je suis la voie, et la vérité et la vie », puisque, étant connu le chemin par lequel il marchait, il ne restait à connaître que l'endroit où il allait, sinon parce qu'il allait à la vérité, à la vie? Il allait donc à lui-même, par lui-même, et nous, où allons-nous, si ce n'est à lui-même? et par où y allons-nous, si ce n'est par lui-même ? Il va donc à lui-même par lui-même ; et nous, nous allons à lui-même par lui-même, et c'est aussi par lui-même que, lui et nous, nous allons au Père. Ailleurs en effet il dit de lui-même : « Je vais au Père (1) » ; et ici il dit en parlant de nous : « Personne ne vient au Père, si ce n'est par moi ». Ainsi c'est par lui-même qu'il va à lui-même et au Père, et nous, c'est par lui-même que nous allons à lui-même et au Père. Mais ces choses, qui les comprend ? Celui-là seul qui a le sentiment des choses spirituelles; et encore, qu'est-ce que comprend à cela, celui-là même qui a le sentiment des choses spirituelles? Mes frères, pourquoi voulez-vous que je vous explique ces choses? considérez combien elles sont élevées. Vous voyez ce que je suis ; je vois ce que vous êtes. En nous tous, ce corps de corruption appesantit l'âme, et cette habitation de boue abat l'esprit capable des plus hautes pensées (1). Croyons-nous pouvoir dire : « J'ai élevé mon âme vers vous, qui habitez dans le ciel (2) ? » Mais accablé par ce pesant fardeau sous lequel nous gémissons, comment élèverai-je mon âme, si celui qui a donné son âme pour moi n'élève la mienne avec moi? Je dirai donc ce que je pourrai ; que parmi vous comprenne qui pourra. C'est celui par la grâce de qui je parle, qui, par sa grâce, donne l'intelligence à celui qui comprend, et la foi à celui qui ne comprend pas.

3 mai




 

Prier le Rosaire
avec saint Bonaventure

Mystères joyeux

 


L’Annonciation

Réjouis-toi, comblée de grâce… L’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu(Lc 1, 28.35).

La Vierge ayant donné son assentiment, l'Esprit Saint descendit en elle, comme un feu divin qui enflamma son esprit et conféra à sa chair une pureté ineffable. En même temps la vertu du Très-Haut la couvrit de son ombre. En un moment un corps fut formé, une âme créée, et à l'instant même l'un et l'autre furent unis à la divinité en la personne du Fils, en sorte qu'il se trouva Dieu et homme.

Nous te prions, Seigneur, pour tous enfants à naître. Que leurs mères les entourent d’amour comme l’a fait la Vierge Marie.

 

La Visitation

Marie se leva, et s'en alla en hâte vers les montagnes, dans une ville de Juda(Lc 1, 39).

Si vous pouviez entendre les chants de jubilation de Marie; s'il vous était donné de gravir les montagnes à sa suite, de contempler l'embrassement de celle qui était stérile et de votre Souveraine, d'être témoin de ce qui se passa au moment où eut lieu leur salutation, alors que le petit serviteur reconnut son Seigneur, le héraut son Juge, et que la voix confessa le Verbe, vous chanteriez avec la Vierge bienheureuse ce cantique sacré: Mon âme exalte le Seigneur.

Rends-nous fidèles, Seigneur, au souffle de l’Esprit, pour que la louange soit sans cesse en notre cœur et sur nos lèvres.

 

La naissance de Jésus

Marie mit au monde son fils premier-né, elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire (Lc 2, 7).

Neuf mois s'étant écoulés depuis le jour de sa conception, ce Roi pacifique sortit du sein de la Vierge, comme un époux de la chambre nuptiale. Il voulut pour nous se rendre petit enfant, naître pauvre, être enveloppé de pauvres langes, être nourri du lait d'une vierge et être couché dans une crèche entre un bœuf et un âne. C'est alors que brilla pour nous le jour de la Rédemption nouvelle.

Dans notre société de consommation, accorde Seigneur aux chrétiens le détachement des biens matériels.

 

La Présentation de Jésus

Ils l'emmenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon qu'il est écrit dans la loi du Seigneur (Lc 2, 22).

Le Maître de l'humilité parfaite voulut qu'on le rachetât lui-même, lui le Rédempteur de tous les hommes, comme un premier-né ordinaire, qu'on l'offrît à Dieu dans le temple et qu'on payât une victime pour son rachat, en présence des justes remplis d'allégresse. Livrez-vous aux transports de la joie avec le vénérable vieillard Siméon et chantez: Maintenant, Seigneur, laisse ton serviteur s'en aller en paix, selon ta parole.

Prions pour tous ceux qui ne trouvent aucun sens à leur vie ; qu’ils sachent reconnaître l’action aimante de Dieu dans leur quotidien.

 

Le Recouvrement de Jésus au Temple

Au bout de trois jours, les parents de Jésus le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant(Lc 2, 46).

Regardez Jésus assis au milieu des docteurs, les écoutant avec un visage calme, où luisent la sagesse et le respect. Il les interrogeait comme s'il eût ignoré, mais il le faisait par humilité, et aussi pour qu'ils n'eussent point à rougir, en écoutant ses réponses admirables (Pseudo-Bonaventure).

Rends-nous dociles à écouter Parole, Seigneur Jésus ; qu’elle transforme notre vie.

 

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