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Février

25 février





Premier dimanche de Carême

Les tentations de Jésus au désert

Jésus jeûne quarante jours,
puis il est tenté (Mt 4, 1-11)

 

Un messianisme mis à l'épreuve

4. 1 Alors Jésus fut conduit vers le désert par l'Esprit pour être tenté par le diable. 2 Et ayant jeûné quarante jours et quarante nuits, finalement il eut faim.

3 Et venant auprès de lui, le tentateur lui dit: S'il est vrai que tu es Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains.
4 Or répondant, il dit: Il a été écrit: L'homme ne vivra pas seulement de pain, mais de toute parole sortant par la bouche de Dieu.
5 Alors le diable le prit auprès de lui vers la ville sainte et le place sur le faîte du Temple 6 et il lui dit: S'il est vrai que tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas; en effet, il est écrit qu'il ordonnera à ton sujet à ses anges et ils te soulèveront sur les mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre.
7 Jésus lui déclara: Il est encore écrit: Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu.
8 De nouveau le diable le prit auprès de lui sur une très haute montagne et il lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire, 9 et il lui dit: Tout cela je te [le] donnerai, si tombant, tu te prosternes devant moi.
10 Alors Jésus lui dit: Pars, Satan; en effet il est écrit: Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu et à lui seul tu rendras un culte.
11 Alors le diable le laisse, et voici: des anges viennent auprès de lui et le servaient.

Conduit au désert

Jésus revit l'expérience fondatrice du peuple d'Israël: exil en Egypte (2, 13-20), puis les tentations dans le désert (4, 1-11). Il est en effet conduit au désert par l'Esprit dont il vient d'être oint: cette mise à l'épreuve va révéler les orientations de son messianisme. Il est dans la situation même dont parle le Deutéronome à propos des Hébreux conduits au désert: «Tu n'oublieras point tout le chemin par lequel le Seigneur t'a conduit dans le désert, afin de t'affliger, de t'éprouver et de faire en sorte que ce qui est dans ton cœur soit connu, et que l'on sache si tu observeras ou non ses commandements» (Dt 8, 2; LXX).
Le tentateur est clairement nommé: c'est le diable, celui qui calomnie, qui accuse faussement. Il présente à Jésus trois tentations: le nombre trois indique la plénitude soit en bien soit en mal; ici en mal.

Messianisme terrestre? Messianisme de puissance?

Jésus commence par jeûner au désert pendant quarante jours, comme l'avait fait Moïse (Ex 34, 28; Dt 9, 9). Après ce jeûne rigoureux, la faim se fait sentir et alors le tentateur s'approche, trouvant le moment propice.
«S'il est vrai que tu es Fils de Dieu» dit-il. Cette assertion comporte une nuance de doute: le diable est sceptique sur la filiation divine de Jésus que le Père vient de proclamer peu auparavant, tout en sentant qu'il est investi d'une grande puissance. Pourquoi ne pas l'utiliser pour calmer sa faim, suggère-t-il? il pourrait transformer les pierres du désert en pain et ainsi satisfaire son besoin. Par cette suggestion il incite Jésus à opter pour un messianisme terrestre qui met sa puissance au service du bien-être, de la jouissance. Mais Jésus est venu vivre l'humble et dure condition des hommes et ne cherche pas à s'y soustraire; il n'utilise pas sa puissance pour y échapper. Le diable demande peut-être aussi à Jésus de prouver par un geste de puissance qu'il est réellement Fils de Dieu, pour que la voix entendue soit crédible. La tentation porte dans ce cas sur un messianisme qui s'impose par la puissance. La faim que Jésus ressent serait pour lui une bonne occasion pour se manifester comme un messie surhomme, inverti d'une puissance de Dieu, que tout le monde constaterait. Mais Jésus n'a choisi aucune de ces deux voies; il a choisi l'humilité, une humilité qui se manifeste dans sa réponse: il fait appel à l'Ecriture et non à une science divine hors du commun. Jésus renvoie le diable à un verset du Deutéronome qui correspond exactement à la situation dans laquelle il se trouve (Dt 8, 3), car il concerne l'épreuve de la faim que les Hébreux ont connu dans le désert (Ex 16): «Le Seigneur t'a humilié, il t'a affamé et il t'a nourri de la manne, que n'avaient point connue tes pères, afin de t'apprendre que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais que l'homme vivra de toute parole sortie de la bouche de Dieu» (Dt 8, 3). Jésus ne dit pas qu'il attend que Dieu fasse tomber pour lui la manne qui descend du ciel; il recourt au sens accomodatice du verset et n'en garde que la fin, car son but est de montrer au diable qu'il a une autre nourriture que le pain: la volonté de son Père qui le fait vivre.

Humilité ou vaine gloire?

Le diable ne peut rien répondre, mais ne s'avoue pas vaincu pou autant. Il continue à douter que Jésus soit vraiment Fils de Dieu. Il sollicite donc de lui un autre signe aussi prodigieux que le premier qu'il lui a proposé de faire. Alors que Jésus a été conduit au désert par l'Esprit, il est maintenant conduit par le diable vers la ville sainte, c'est-à-dire Jérusalem (1 M 2, 7) et plus précisément au faîte du Temple d'où il domine les murailles de la ville. Le diable le prend avec lui et le place dans cette situation sans pour autant l'emporter dans les airs.
Et alors, pour la deuxième fois, il le met au défi de se manifeste comme le Fils de Dieu; mais cette fois en se jetant en bas, dans la vallée du Cédron. Combler sa faim n'a pas été un motif déterminant pour faire trébucher Jésus, aussi le diable le tente-t-il sur un autre terrain: sa relation à Dieu. S'il a vraiment confiance en lui, Dieu le sauvera de la mort comme le dit le Psaume 90. Habilement, il justifie le bien-fondé de sa demande en s'appuyant sur l'Ecriture, comme Jésus vient de le faire: «Il a donné des ordres à ses anges, pour qu'ils te gardent en toutes tes voies» (Ps 90, 11). Jésus répond en se référant toujours au Deutéronome, mais cette fois à la mise à l'épreuve de Dieu dans le désert, provoquée par le peuple d'Israël: «Tu ne tenteras point le Seigneur ton Dieu, comme vous l'avez fait le jour de la tentation» (Dt 6, 16). Le peuple en effet, alors qu'il souffrait de la soif, a murmuré contre Dieu, et Moïse a fait jaillir l'eau en frappant le rocher: «Les Israélites avaient tenté le Seigneur, disant: Le Seigneur est-il avec nous, oui ou non?» (Ex 17, 7). Ils avaient douté du Seigneur, ils ne lui avaient pas fait confiance. Jésus débusque le piège du diable et lui répond: «Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu». Là encore il fait du Deutéronome une lecture accomodatice. Si Dieu exige une confiance inconditionnelle dans les épreuves, il ne délivre pas de la mort ceux qui ont  une confiance présomptueuse et, à ce titre, s'exposent à la mort en exigeant comme un dû en quelque sorte que Dieu les en préserve. Jésus ne veut pas user de la puissance qu'il tient de Dieu pour sa propre gloire. Sa confiance en son Père porte sur son dessein bienveillant qui passe par la souffrance et la croix. Le Père le sauvera de la mort à cause de son obéissance et non à cause de sa vaine gloire. Jésus, pour la deuxième fois, ne cède pas au miroitement d'un messianisme au bénéfice de sa propre gloire.

L'idolâtrie?

Débouté une fois de plus, le diable change de registre et lui propose un marché. Il conduit cette fois Jésus près de lui sur une haute montagne d'où il domine tous les royaumes du monde. Il lui montre la gloire et le pouvoir que le monde peut donner et le propose la domination sur tous les royaumes de la terre, mais à une condition: l'adorer. Or le Seigneur avait mis son peuple en garde contre la tentation de servir d'autres dieux, une fois installé sur la terre promise aux patriarches, lorsque l'exode aurait pris fin: «Sois attentif à ne point oublier le Seigneur ton Dieu, qui t'a fait sortir de la terre d'Egypte, de la maison de servitude. Tu craindras le Seigneur ton Dieu, tu ne serviras que lui» (Dt 6, 12-13). Affronté à la tentation de l'idolâtrie, Jésus répond donc en accommodant le texte à sa situation: «Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu et à lui seul tu rendras un culte». Il ne peut échanger le Royaume de Dieu contre les royaumes terrestres en succombant à l'idolâtrie.

Le diable n'a pu entraver la mission confiée à Jésus par son Père. Jésus lui demande de partir et il part; Jésus a autorité sur lui. S'il a été tenté, c'est parce qu'il a accepté la confrontation. Mais en s'adressant à lui, Jésus l'appelle Satan: le diviseur… qui n'a pu le séparer de son Père. Il le laisse donc et «des anges viennent auprès de lui et le servaient»: l'harmonie entre le ciel et la terre est rétablie.

23 février

Prier le Rosaire avec Jean-Paul II

Mystère douloureux

La Résurrection

Jésus dit aux apôtres: «Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi des pensées s'élèvent-elles dans vos coeurs? Voyez mes mains et mes pieds: c'est bien moi» (Lc 24,38).

N'ayez pas peur. […] Pourquoi tout ce trouble et pourquoi des doutes montent-ils dans votre cœur? redit le Rédempteur aux apôtres, troublés et étonnés devant les événements surprenants dont ils sont les témoins directs, voyez mes mains et mes pieds; c'est bien moi

Prions le Seigneur qui fait route avec nous; lorsque les déceptions risquent de faire vaciller notre confiance, qu'il nous aide à le reconnaître comme notre compagnons de route.

 

L’Ascension

Va à mes frères, et dis-leur: Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu, et votre Dieu (Jn 19,17).

Jésus Christ va chez le Père, à la maison du Père, pour y introduire les hommes. Sans lui, ceux-ci ne pourraient pas y entrer. Seul, Jésus peut ouvrir l'accès à tous, lui qui est descendu du Ciel qui est sorti du Père et qui maintenant retourne au Père.

Que ton Esprit, Seigneur, transforme notre cœur, pour que nous tendions de tout notre être vers la vie éternelle.

 

La Pentecôte

Ils virent paraître des langues séparées, comme de feu; et il s'en posa (une) sur chacun d'eux (Ac 2,3).

L'Esprit Saint est l'espérance véritable du monde. Il n'est pas seulement à l'œuvre dans le cœur des hommes où il introduit cette admirable participation au rapport filial que Jésus Christ vit avec son Père, mais il élève et perfectionne les activités humaines dans l'univers.

Demandons au Seigneur, par l'intercession de la Vierge Marie, de nous rendre dociles à l'Esprit et prêts à aller partout où il nous conduit.

 

L’Assomption

Il parut dans le ciel un grand signe: une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête (Ap 12,1).

Nous sommes sûrs qu'au Ciel, c'est-à-dire dans le rayonnement du Christ, Marie brille d'un éclat incomparable, car elle est revêtue de la lumière de Dieu, comme son Fils ressuscité. Elle nous devance tous dans la résurrection.

Demandons au Seigneur de nous aider à pénétrer le mystère de la Vierge Mère, de la Reine servante.

 

Le Couronnement de Marie

Désormais toutes les génération me diront bienheureuse (Lc 1,48).

La dévotion populaire invoque Marie comme Reine. Le Concile explique qu'elle fut «exaltée par le Seigneur comme la Reine de l'univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des Seigneurs victorieux du péché et de la mort».

Supplions le Seigneur pour tous ceux qui peinent sous le poids du fardeau; que Marie soit pour eux un signe d'espérance.

19 février

7ème dimanche du Temps Ordinaire
(Mt 5, 38-48)
« Aimez vos ennemis »



De la vengeance au renoncement à son droit (Mt 5, 38-42)

38 Vous avez entendu qu'il a été dit: Œil pour œil et dent pour dent.
39 Et moi je vous dis de ne pas résister au mauvais;
mais celui qui te gifle vers ta joue droite; tourne aussi l'autre vers lui. 40 Et à celui qui veut te traîner en Justice et prendre ta tunique, laisse-lui aussi le manteau; 41 et qui te réquisitionnera pour un mille, va avec lui [pour] deux.
42 A [celui qui] te demande, donne, et de [celui qui] veut emprunter, ne te détourne pas.

Jésus envisage la régulation des conflits. Il vient de parler du «Mauvais» et enchaîne avec «le mauvais»: l'homme de mauvaise foi.
Que dit la Loi de Moïse? Elle donne pour mesure: «Œil pour œil, dent pour dent» (Ex 21, 24). C'est la loi du talion qui représentait un réel progrès. Elle limitait la vengeance qui auparavant pouvait excéder largement l'offense reçue. Ainsi le Seigneur dit à Caïn: «Si quelqu'un tue Caïn, on le vengera sept fois» (Gn 4, 15).
Jésus promeut une attitude radicalement nouvelle: la vengeance laisse place au support du mal venant d'un autre, avec une grande patience, sans se venger de quelque façon que ce soit; et même en étant prêt à accueillir un nouvel outrage.
Suivent trois exemples concrets. Face à celui qui envoie une gifle sur la joue droite, tendre l'autre pour bien montrer que l'on ne se vengera pas et que l'on ne se dérobe pas à l'outrage qui est fait. La violence ne répond pas à la violence. Autre exemple: un pauvre est traîné injustement devant la Justice par quelqu'un qui cherche à lui prendre ce qui lui est indispensable: sa tunique, c'est-à-dire son vêtement de dessous. Non seulement Jésus demande de ne pas résister, mais de ne pas recourir à la Justice pour se défendre. Au contraire: il est meilleur de donner son vêtement de dessus, le manteau, par-dessus le marché. Troisième exemple: quelqu'un est réquisitionné sans raison par une autorité civile pour faire une course d'environ un mille, soit près de mille cinq cents kilomètres. Au lieu de se défendre face à la contrainte, Jésus demande de faire deux milles. Il conclut en évoquant une situation où les enjeux sont moindres que dans les cas précédents, mais où l'attitude dans laquelle il cherche à engager ses disciples n'est pas plus facile à mettre en pratique pour autant. Il ne s'agit plus de ne pas résister au méchant, mais à toute personne qui demande quelque chose. Cela vaut pour un emprunteur qui, d'après le contexte, camoufle son intention de ne pas rendre le bien emprunté. Là encore il ne faut pas se détourner, donc il ne faut pas résister.

De la haine à l'amour des ennemis (Mt 5, 43-47)

43 Vous avez entendu qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
44 Et moi je vous dis: Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent 45 afin que vous deveniez fils de votre Père qui [est] dans [les] cieux; parce qu'il fait lever son soleil sur mauvais et bons et il fait pleuvoir sur justes et injustes.
46 En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense avez-vous? Est-ce que les publicains aussi ne font pas la même [chose]? 47 Et si vous saluez vos frères seulement, que faites-vous de surabondant? Les païens aussi ne font-ils pas la même [chose]?

Jésus envisage un dernier point de la Loi: qui aimer? Il fait appel à deux impératifs antithétiques: «Tu aimeras ton prochain» et «Tu haïras ton ennemi». Le premier précepte se trouve dans le livre du Lévitique (Lv 19, 18). Mais on ne trouve le second nulle part dans l'Ancien Testament. Quelques versets cependant vont dans ce sens et expriment une attitude assez semblable. Par exemple on trouve dans le livre des Nombre le précepte de la vengeance du sang (Nb 35, 19). Les psaumes d'imprécation laissent percevoir aussi une certaine haine des ennemis. Par exemple cette prière, véritable cri de haine, se trouve dans la bouche du psalmiste: «Suscite contre lui le méchant» (Ps 108, 6).
Jésus prend radicalement le contre-pied du deuxième précepte par celui-ci: «Aimez vos ennemis». Jésus n'énonce pas une vérité générale, comme il l'a fait jusqu'à présent pour porter la Loi à sa perfection. Mais il utilise l'impératif, à la deuxième personne du pluriel. Ce précepte est totalement nouveau, il est la plénitude de la justice surabondante; aussi Augustin y voyait-il le spécifique de la vie chrétienne. Quoi qu'il en soit, Jésus donne là la raison profonde de la patience dans les épreuves dont il vient de parler. En effet, cela permet de comprendre comment il est possible de supporter les torts causés par le prochain. Une des conséquences de l'amour des ennemis est de prier pour ses persécuteurs. La béatitude des persécutés pour la justice en reçoit une profondeur nouvelle car les disciples persécutés ne supportent pas simplement le mal qui leur est fait, ils prient pour ceux qui les persécutent. Jésus lui-même en a donné l'exemple sur la croix (Lc 23, 34) et Etienne aussi (Ac 7, 60). En agissant ainsi, les disciples sont semblables à Dieu qui est la bonté même. Et comme le fils est à l'image de son père, la bonté fait d'eux des fils du Père. La béatitude des miséricordieux en est à son tour éclairée d'une lumière nouvelle: la miséricorde va jusqu'à aimer ses ennemis. Il en ressort que Père lui-même est la mesure d'un amour universel. Il répand ses dons sur mauvais et bons, justes et injustes: la structure en chiasme utilisée par Matthieu met bien en relation mauvais et injustes. A tous, Dieu accorde ses dons par pure bonté. On peut remarquer que mauvais rappelle l'enseignement précédent: ne résistez pas aux mauvais. Et l'on comprend maintenant pourquoi: le Père agit ainsi. Il fait pleuvoir en effet sur justes et injustes; or la pluie est un bienfait de Dieu indispensable à la vie. Mais soit on le reçoit comme tel, soit l'on fait preuve d'ingratitude à l'égard du donateur. Quoi qu'il en soit, Dieu donne à tous également; les dons du Père ne sont pas simplement une récompense pour la justice accomplie: elle la précède.
Jésus en tire les conséquences pour le comportement concret des disciples, mais ici, il continue à employer le «vous»: il ne passe pas au «tu». Peut-être leur parle-t-il en tant que communauté? Il s'arrête sur l'amour qui répond à l'amour et constate que c'est une chose naturelle, à la portée de tous; cet amour ne mérite aucune récompense. Même les publicains, pécheurs notoires, en font autant. Autre cas: ne saluer que ses frères, ceux qui appartiennent à la même communauté que soi, au même groupe social ou religieux, c'est chose naturelle pratiquée même par les païens; cela n'a rien à voir avec la justice surabondante enseignée par Jésus.

Appel à la perfection (Mt 5, 48)

48 Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.

Conduisant la Loi à son accomplissement, à sa perfection, Jésus est celui qui accomplit toute justice (3, 15). Il invite d'autre par ses disciples à marcher vers la perfection: «Soyez parfaits». L'homme ne peut pas bien sûr le devenir par lui-même, mais il le peut en répondant à la perfection de la Loi que Jésus vient de leur présenter. Perfection est à entendre de la justice qui surabonde (5, 20), de la fidélité à l'observance de la Loi, comme le dit le psalmiste: «Heureux ceux qui, dans leur voie, conservent l'innocence, et cheminent en la loi du Seigneur» (Ps 119, 1). Parfaits… «comme votre Père céleste est parfait»: le Père est la source de la perfection. Dans cet appel de Jésus, résonne comme un écho de ce qui est dit dans la Torah: «Soyez saints parce que moi je suis saint» (Lv 19, 2). En effet, seul le Père est parfait par nature. Quelle est cette perfection? La péricope qui précède immédiatement la conclusion, nous montre que c'est sa bonté universelle. Aussi lui seul nous montre le chemin de la perfection grâce à l'enseignement que Jésus vient donner: il nous invite à tendre vers cette perfection, à la partager.

18 février

Prier le Rosaire avec Jean-Paul II

Mystère douloureux

L’Agonie

Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi (Mt 26,39).

Cette prière à Gethsémani est le début de la grande plénitude, le début de l’action rédemptrice et de l’œuvre dont l’homme et le monde continuent à puiser à pleines mains les richesses, car dans cette œuvre, dans la Rédemption, l’amour incommensurable de Dieu pour l’homme et le monde s’est manifesté.

Ouvre nos oreilles, Seigneur, pour que nous sachions entendre l’invitation du Seigneur à prendre part à la prière de son cœur.

 

La Flagellation

Pilate prit Jésus et le fit flageller (Jn 19,1).

Le Fils de Dieu a supporté des souffrances aussi bien d'ordre physique que moral. La souffrance a envahi tout l'être humain du Fils incarné.

Viens, Seigneur, là où le fracas des armes empêche d'entendre même les pleurs inconsolés des femmes et des enfants, les gémissements des blessés, les appels plaintifs des mourants.

 

Le Couronnement d’épines

Les soldats ayant tressé une couronne d'épines, la mirent sur sa tête, et le revêtirent d'un manteau de pourpre (Jn 19,2).

Pilate savait que Jésus, dit le Christ, ne cherchait pas la royauté ici-bas, sur la terre de Palestine. Jésus était venu manifester la royauté de l'homme, et voici qu'il fait face à l'humanité, couronné d'épines!

Ô Christ, toi qui as accepté une condamnation injuste, ne permets pas que le poids de la responsabilité de la souffrance des innocents retombe sur nous et sur ceux qui viendront après nous.

 

Le Portement de croix

Jésus, portant sa croix, arriva hors de la ville au lieu nommé Calvaire, en Hébreu Golgotha (Jn 19,17).

Marie rencontre son Fils sur le chemin de la Croix. Sa Croix à lui devient sa Croix à elle; l'humiliation du Christ devient celle de sa Mère; son opprobre public devient aussi le sien.

Seigneur Jésus, toi qui tombes sous le poids du péché de l'homme et qui te relèves pour le prendre sur toi et l'effacer, donne-nous de porter la Croix chaque jour et de nous relever de nos chutes.

 

Le crucifiement et la mort de Jésus

Vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte: Eli, Eli, lema sabachtani? c'est-à-dire «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?» (Mt 26,46).

Le cri de Jésus sur la Croix n'exprime pas l'angoisse d'un désespéré, mais la prière du Fils qui offre sa vie à son Père, dans l'amour, pour le salut de tous. Au moment où il s'identifie à notre péché, abandonné par son Père, il «s'abandonne» entre les mains du Père.

Apprends-nous, Seigneur, à puiser dans la contemplation de ta Croix la force pour dépasser les heures de la tristesse et des pleurs.

12 février

6ème dimanche du Temps Ordinaire
Mt 5, 20-22a.27-28.33-34a.37
« Il a été dit aux Anciens.
Eh bien ! moi, je vous dis »

L'accomplissement de la Loi par Jésus (Mt 5,20)

20 En effet je vous dis que, si votre justice ne surabonde pas plus que [celle] des scribes et des Pharisiens, vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux.

Jésus donne donc à ses disciples un enseignement sur deux points où la justice des scribes et des Pharisiens doit être conduite à leur perfection: la compréhension juridique de la Loi et la façon d'accomplir les préceptes de la Loi avec hypocrisie. Il termine avec des conseils qui sortent de son cœur et traduisent le radicalisme de la justice du Royaume.

Une justice surabondante (Mt 5, 21-48)

Jésus prend six exemples tirés de la Loi de Moïse pour montrer comment il l'accomplit, comment il la porte à sa perfection; mais nous pouvons constater qu'il ignore la loi cultuelle. Il n'envisage que des points de morale: l'homicide, l'adultère, le divorce, les serments, le renoncement à son droit et l'amour des ennemis. Les six développements sont bâtis pratiquement sur le même modèle, en trois temps. Après avoir exposé ce qu'ils ont entendu dans la synagogue sur ces diverses questions, Jésus annonce le perfectionnement qu'il leur apporte en l'introduisant par «Mais moi, je vous dis». Puis, comme il l'avait fait à la suite des béatitudes, il donne des conseils à ses disciples en s'adressant à eux à la deuxième personne; il leur permet de mieux mesurer la profondeur de la nouveauté qu'il apporte et leur apprend jusqu'où doit aller la délicatesse de leur conscience. Seule la péricope sur le divorce ne comporte pas ce complément plus pratique.

De l'homicide à la réconciliation (Mt 5, 21-22)

21 Vous avez entendu qu'il a été dit aux Anciens: Tu ne tueras pas; celui qui tuera sera passible du tribunal.
22 Et moi je vous dis que tout [homme] qui se met en colère contre son frère, sera passible du Sanhédrin; celui qui dit: tête vide, sera passible vers la géhenne de feu.

Jésus se réfère à l'enseignement entendu par les disciples dans les synagogues, où on lisait la Torah. Cet enseignement remonte aux Anciens à qui Josué a transmis les paroles données par Dieu à Moïse sur le Sinaï. Il prend le cas de l'homicide. On lit en effet dans le livre de l'Exode: «Tu ne tueras pas» (Ex 20, 13; cf. Dt 5, 7), et la sanction qui y est associé: «Quiconque frappe quelqu'un et cause sa mort sera mis à mort» (Ex 21, 12). Jésus cite librement l'Ecriture et précise l'instance qui déterminait la punition: le tribunal, composé d'un nombre restreint de membres qui se réunissaient pour les délits graves.
Mais Jésus remet en cause cette justice, purement pénale. Il le fait en son propre nom: «Moi je vous dis». Il se démarque ainsi des prophètes qui parlaient au nom de Dieu, introduisant leurs enseignements par «Oracle du Seigneur». Cela revenait à se faire l'égal du Dieu qui a donné la Loi à Moïse. Jésus fait comprendre que des délits, moindres à première vue que l'homicide, sont très graves; la colère et une parole injurieuse, par exemple. Les sanctions qu'il prône à leur encontre montre leur importance. Probablement au grand étonnement de ses disciples, il rend la colère passible du Sanhédrin, c'est-à-dire le tribunal au grand complet, et la parole injurieuse passible de la géhenne de feu, c'est-à-dire de la condamnation éternelle. Jésus cherche à faire passer ses disciples d'une justice liée à l'accomplissement d'une loi civile et pénale à l'exigence d'une morale intérieure, à la perfection intérieure. C'est par cette perfection intérieure que se fait l'accomplissement de la Loi. Il affine la Loi, car la mort n'est pas la seule atteinte grave portée au prochain. Saint Jean dira, dans la même ligne: «Quiconque hait son frère est homicide» (1 Jn 3, 15).

De l'adultère à la racine du péché (Mt 5, 27-28)

27 Vous avez entendu qu'il a été dit: tu ne commettras pas d'adultère.
28 Et moi je vous dis que tout [homme] regardant une femme pour la désirer, a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur.

Jésus passe ensuite à la question de l'adultère en se plaçant du point de vue de l'homme. Il commence par rappeler ce que dit la Loi: «Tu ne commettras pas d'adultère» (Ex 20, 14; Dt 5, 18) en citant le verset littéralement. La Loi prévoyait la peine de mort (Lv 20, 10).
Il va plus loin. Il montre comment comprendre ce précepte dans toute sa profondeur morale: «Et moi je vous dis…», en mettant en lumière les dispositions du cœur qui précèdent l'adultère. Il y a en effet un adultère secret, commis dans le cœur par le consentement à un désir mauvais. Ce consentement intérieur se traduit ensuite par un regard de convoitise qui est la deuxième étape de l'adultère, avant de passer à l'acte. Le désir impur présent dans le cœur, qui est la racine du péché, se rend donc visible d'abord par le regard. Job disait déjà: «J'avais fait un pacte avec mes yeux, disant: Je ne regarderai plus une vierge» (Jb 31, 1). Un conseil sur cette question est aussi donné par le Siracide: «N'arrête pas ton cœur sur une jeune fille, de peur d'avoir à subir des châtiments à cause d'elle» (Si 9, 5). Mais Jésus met en lumière la place du désir, du cœur. Il va à la source du regard.

Du serment à la vérité (Mt 5, 33-37)

33 Vous avez entendu qu'il a été dit aux Anciens: tu ne te parjureras pas, mais tu rendras au Seigneur tes serments.
34 Et moi je vous dis de ne pas jurer du tout; ni par le ciel, car il est trône de Dieu, ni par la terre, car elle est marchepied pour ses pieds. 37 Mais que votre parole soit oui, oui; non, non; ce qui est surabondant est du Mauvais.

Jésus introduit ensuite la question des serments en reprenant la formule utilisée pour le premier cas: il fait à nouveau mention des Anciens (cf. 5, 21). Cette fois encore il cite librement le texte biblique ne retenant que les points qu'il veut porter à leur accomplissement. Il envisage donc les serments qui prennent Dieu à témoin de façon mensongère et ceux qui sont pris envers Dieu. Deux citations sont le soubassement de ce qu'il présente comme étant le contenu de la Loi, et il résume chacune. «Tu ne prendras pas le nom du Seigneur ton Dieu en vain: car le Seigneur ne regardera pas comme innocent qui aura pris le nom du Seigneur son Dieu en vain» (Ex 20, 7) devient: «Tu ne parjureras pas», c'est-à-dire: tu ne feras pas de faux serments, ce que prescrivait déjà explicitement le Lévitique (19, 12). La deuxième partie de la citation faite par Jésus: «mais tu rendras au Seigneur tes serments», résume ce verset du Deutéronome: «Si un homme a voué un vœu au Seigneur, ou s'est lié par serment, il ne rendra point vaine sa parole, mais il effectuera tout ce qu'il a promis» (Nb 30, 3). Jésus envisage donc deux points de la Loi: ne pas prendre Dieu à témoin d'un mensonge et aussi tenir compte de la parole donnée à Dieu. Il faut savoir que les serments servaient quelquefois à couvrir des abus.
Ici encore, Jésus demande d'aller plus loin: il interdit tout serment — ce qui, bien sûr n'exclut pas les serments faits devant la Justice. Prendre Dieu à témoin, en effet, est une façon de mettre la main sur lui en l'engageant dans sa parole.
Plutôt que de faire des serments pour attester la vérité de nos paroles — ce qui est une surabondance de paroles nuisible —, il est préférable d'aller à la racine de ce qui est en question, en faisant disparaître de notre cœur la pente au mensonge qui lui est inné. La vérité se suffit à elle-même, le surplus est du Mauvais, dit Jésus, car c'est chercher à cacher la vérité. Or le Mauvais est bien le père du mensonge.

11 février

Fête de ND de Lourdes

Les paroles de la Dame

Lors de la troisième apparition, le 18 février, la Vierge parle pour la première fois.
Bernadette lui tend une feuille de papier et un crayon pour qu'elle inscrive son nom, mais la Dame répond simplement: «Ce que j'ai à vous dire, ce n'est pas nécessaire de le mettre par écrit.» On met par écrit ce qu'on craint d'oublier, ce dont on veut garder une trace exacte qui serve de preuve. Mais les paroles de la Dame s'adresse au cœur de Bernadette et la mémoire du cœur n'a pas besoin d'archives écrites. L'amour se souvient!
La Dame parle une deuxième fois: «Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours?» Bernadette est bouleversée. Personne jusqu'à ce jour, ne l'avait vouvoyée. Elle ne ressent pas le vouvoiement comme une marque de distance, mais comme une marque de respect et d'estime: «Elle me regarde comme une personne regarde une autre personne.» Sa dignité est reconnue.
La Dame parle une troisième fois: «Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde, mais dans l'autre.» A première vue, l'on est tenté de lire la phrase comme si la Vierge Marie avait validé une espèce de fatalité concernant Bernadette. Les conditions de vie matérielle difficiles, une santé dégradée seraient donc l'horizon de Bernadette à jamais. Mais la Dame en disant: «Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde», invite Bernadette à ne pas mettre son espoir dans les messianismes terrestres florissants au XIXe siècle, ou dans une utilisation magique de la religion. Marie n'est pas venue améliorer la condition humaine par un progrès toujours croissant, par une société sans classe. Marie ne promet pas à Bernadette d'écarter la souffrance de son chemin, elle n'est pas venue la mettre au dessus ou en dehors de la condition humaine qui fraie son chemin au milieu des difficultés, des épreuves, des deuils, etc. Les paroles dites à Bernadette ne veulent pas dire pour autant qu'elle ne connaîtra pas le bonheur ici bas; mais ce sera un bonheur à mesure humaine, enraciné dans notre condition de fragilité, de péché. La plénitude du bonheur lui est néanmoins promise: voir Dieu tel qu'il est, et pas seulement au travers de la lumière dont rayonne la Dame.

Lors des huitième et neuvième apparitions, les paroles de la Dame sont centrées sur la conversion, le péché — qui est le véritable obstacle au bonheur —, mais aussi sur l'espérance du salut dont la source est un signe. Ces paroles sont accompagnées d'autres paroles qui demandent à Bernadette d'accomplir des gestes sur lesquels nous reviendrons plus loin.
A travers tout cela, Marie prépare Bernadette à la mission qui lui sera confiée.

Lors de la treizième apparition, Marie fait clairement connaître à Bernadette sa mission: «Allez dire aux prêtres qu'on bâtisse ici une chapelle et qu'on y vienne en procession.»
Au cœur du message de Lourdes, l'Eglise. Les nombreuses églises construites: la basilique de l'Immaculée Conception, la basilique du Rosaire, la basilique saint Pie X, l'église sainte Bernadette, sont des symboles de l'Eglise dont toutes les pierres sont scellées par le ciment de la charité, Eglise toujours en construction, ferment de communion pour le monde.

Lors de la seizième apparition, le 25 mars 1858, la Dame dit enfin son nom.
M. le curé Peyramale voulait en effet connaître le nom de la Dame avant de répondre à sa demande. Trois fois Bernadette pose donc sa question: pas de réponse. A la quatrième fois, la Dame dit en patois: «Que soy era Immaculada Counceptiou», ce qui signifie: «Je suis l'Immaculée Conception».
Ces paroles étaient incompréhensibles pour Bernadette. Comment aurait-elle pu deviner qu'il s'agissait de la reprise du dogme promulgué quatre ans auparavant: Marie a été conçue sans péché par les mérites de la croix du Christ. Mais quelle n'était pas sa joie de pouvoir enfin donner une réponse à Monsieur le Curé!
La Dame dit son nom le 25 mars, jour de l’Annonciation, jour de la conception de Jésus dans le sein de la Vierge Marie. Toute la vocation de la Dame de la Grotte est dite dans cette fête: écouter la Parole de Dieu, concevoir le Fils de Dieu en son cœur et dans sa chair. Cela n'était possible que parce que le cœur de Marie était pur de tout péché, rempli d'humilité, ouvert à la grâce, à la Parole. C'est bien parce qu'elle est Immaculée que Dieu a pu venir habiter en elle. Le mystère de la vie de Bernadette et de la vie de tout chrétien se trouve là en germe: concevoir le Verbe dans un cœur purifié par l'écoute de la Parole.

9 février

Prier le Rosaire avec Jean-Paul II

Mystère lumineux

Le Baptême

Jésus ayant été baptisé sortit aussitôt de l'eau, et voilà que les cieux s'ouvrirent pour lui, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voilà que ces cieux une voix disait: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis mes complaisances » (Mt 3,16-17).

Au Jourdain, toute la Trinité est présente pour révéler le mystère du Christ, authentifier et soutenir sa mission, et pour indiquer que, avec lui, l’histoire du salut entre dans sa phase centrale et définitive.

Nous t'en prions, Seigneur: que tous les chrétiens travaillent à la réconciliation des peuples en collaborant à ta mission qui transforme le monde.

 

Cana

La mère de Jésus dit aux serviteurs: «Faites tout ce qu'il vous dira » (Jn 2,5).

La Mère du Christ se présente devant les hommes comme porte-parole de la volonté du Fils, celle qui montre quelles exigences doivent être satisfaites afin que puisse se manifester la puissance salvifique du Messie.

Que Marie médiatrice nous garde courageux dans la foi, confiants sans hésitation.

 

L’Annonce du Royaume

«Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu; il disait: Les temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 1,14-15).

Ce sont les premières paroles que Jésus prononce devant la foule : elles contiennent le cœur de son Evangile d’espérance et de salut, l’annonce du Royaume de Dieu.

Prions pour que tous les peuples accèdent à la foi en Jésus qui est venu chercher et sauver tous les hommes.

 

La Transfiguration

Jésus fut transfiguré devant eux: son visage devint brillant comme le soleil (Mt 17,2).

L’épisode de la transfiguration du Christ, dans lequel les trois Apôtres Pierre, Jacques et Jean apparaissent comme ravis par la beauté du Rédempteur, peut être considéré comme icône de la contemplation chrétienne.

Prions pour l’Eglise qui marche vers la rencontre de son Seigneur.

 

L’Eucharistie

Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout (Jn 13,1).

Mystère immense, mystère de miséricorde. Qu’est-ce que Jésus pouvait faire de plus pour nous? Dans l’eucharistie, il nous montre vraiment un amour qui va «jusqu’au bout», un amour qui ne connaît pas de mesure.

Que l’Eglise, rendue forte par l’eucharistie, soit toujours plus soucieuse de sécher les larmes de ceux qui souffrent, de soutenir ceux qui travaillent pour la justice et la paix.

5 février

5ème dimanche du Temps Ordinaire
Mt 5, 13-16
Des oeuvres belles, une lumière

13 Vous êtes le sel de la terre; si le sel s'affadit, par quoi sera-t-il salé? Il n'est plus fort pour rien, sinon pour être jeté dehors et piétiné par les hommes.

14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville ne peut être cachée, située en haut d'une montagne; 15 et on n'allume pas une lampe et on ne la met pas sous le boisseau, mais sur le lampadaire et elle brille pour tous ceux qui [sont] dans la maison.
16 Ainsi, que brille votre lumière devant les hommes, pour qu'ils voient [vos] (les) belles œuvres, et glorifient votre Père qui [est] dans les cieux.

Jésus prend deux comparaisons, le sel et la lumière, pour faire comprendre aux disciples le rôle qui est le leur dans le monde.
Tout d'abord être sel de la terre: leur mission est de redonner aux hommes leur saveur première, divine, perdue par le péché. Mais s'ils y sont infidèles ils seront jetés dehors par Jésus, comme le sel affadi qui est jeté hors de la maison car «fort pour rien» (Jr 31, 14).
Les disciples sont encore lumière pour le monde: ils sont comme la lumière qui doit éclairer tous ceux qui sont dans la maison. Ce qui revient à dire que leur enseignement doit faire luire aux yeux de tous la lumière de Dieu. Là encore, ils doivent être fidèles à leur mission: Jésus leur confie en quelque sorte de prolonger sa prédication pour la faire connaître de tous.
Les disciples sont lumière, mais leur vie transformée par les béatitudes leur fait produire des œuvres qui sont aussi lumière: visibles par tous. Leur beauté est un don du Père et invite à le glorifier. Cela sous-entend que les disciples sont des pauvres en esprit, des doux, qui reçoivent tout de Dieu et ne se glorifient pas des dons reçus comme s'ils venaient d'eux. Leurs œuvres sont donc transparentes et laissent voir le donateur. Face à la vue de ces œuvres resplendissantes de lumière, deux attitudes sont possibles: glorifier le Père ou persécuter ceux qui dérangent et remettent en question les habitudes de vie; d'où les persécutions annoncées.
Dieu est appelé par Jésus «votre Père», pour la première fois dans l'évangile de Matthieu. Nous avons vu le dévoilement du Père de Jésus lors du baptême dans le Jourdain. Etre appelés fils de Dieu était la promesse liée à une béatitudes. Et maintenant, nous pouvons en comprendre la raison: le Père de Jésus est aussi notre Père. Il est dans les cieux, comme la théophanie du baptême l'a révélé: une voix est venue des cieux (3, 17).

4 février

Prier le Rosaire avec Jean-Paul II

Mystère joyeux

L’Annonciation

Marie dit à l'ange: «Voici la servante du Seigneur: qu'il me soit fait selon votre parole!»  (Lc 1,38).

La réponse de Marie a été l’écho parfait de la réponse du Verbe au Père. Son me voici est possible, car le me voici du Fils de Dieu qui, au moment du consentement de Marie devient le Fils de l’homme, l’a précédé et soutenu.

Que la Vierge de l’Annonciation fasse de nous des serviteurs dociles de la Parole.

 

La Visitation

En ces jours-là Marie partit et s'en alla en hâte vers la montagne, en une ville de Juda. Et elle entra dans la maison de Zacharie, et salua Elisabeth (Lc 1,39).

Particulièrement significative est la direction du voyage de la très Sainte Vierge : ce sera de la Galilée à la Judée, tout comme la route missionnaire de Jésus. En effet, par sa visite à Elisabeth, Marie réalise le prélude de la Mission de Jésus.

Prions pour tous les missionnaires qui se mettent en route pour apporter à d’autres peuples la lumière du Christ.

 

La Nativité

Marie mit au monde son fils premier-né, l'emmaillota et le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans l'hôtellerie (Lc 2,7).

L’Eglise est le berceau dans lequel Marie dépose Jésus et le livre à l’adoration et à la contemplation de tous les peuples.

Prions pour ceux qui sont en quête de paix et de salut. Que l’enfant de Bethléem se révèle à eux comme l’unique Seigneur.

 

La Présentation de Jésus

Puis, lorsque les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moïse, ils le menèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur (Lc 2,22).

En remettant à Dieu ce Fils qu’elle vient tout juste de recevoir, pour le consacrer à sa mission de salut, Marie se livre aussi elle-même à cette mission. Ce geste exprime le consentement de la femme nouvelle à l’œuvre de la rédemption.

Prions pour tous les chrétiens : qu’ils ouvrent leur cœur pour accueillir le Christ des mains de Marie.

 

Le Recouvrement de Jésus au Temple

Jésus répondit aux docteurs: «Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il me faut être dans les choses de mon Père?» Mais ils ne comprirent pas la parole qu'il leur dit (Lc 2,49).

En cette occasion, Jésus révèle, avec sa forte personnalité, qu’il a conscience de la mission qui est la sienne. Jésus déclare qu’il n’assume, comme norme de son comportement, que sa seule appartenance au Père.

Que la sainte Famille bénisse toutes les familles et protège des germes de division, les fasse cheminer vers une réconciliation.

2 février

Présentation du Seigneur

« Mes yeux ont vu ton salut » (Lc 2, 22-40)

Dans le Temple (Lc 2,22-38)

22 Et lorsque furent remplis les jours de leur purification selon la loi de Moïse, ils le montèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, 23 selon qu'il est écrit dans la Loi du Seigneur: tout mâle ouvrant la matrice sera appelé saint pour le Seigneur, 24 et pour donner en sacrifice, selon qu'il est écrit dans la Loi du Seigneur, un couple de tourterelles ou deux petites colombes.

25 Et voici: un homme était à Jérusalem, du nom de Syméon, et cet homme [était] juste et pieux attendant [la] consolation d'Israël et l'Esprit Saint [était] sur lui; 26 et il lui avait été révélé en songe par l'Esprit Saint [qu'il] ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. 27 Et il vint, dans l'Esprit, au Temple; et au moment où les parents emmenaient le petit enfant Jésus pour faire selon ce qui est la coutume de la Loi à son sujet, 28 et il le reçut dans ses bras et il bénit Dieu et dit:

29 Maintenant tu délies ton serviteur en paix, ô Maître, selon ta parole-événement; 30 car mes yeux ont vu ton salut, 31 que tu préparas à la face de tous les peuples, 32 lumière pour une révélation de nations et gloire de ton peuple Israël. 33 Et son père et sa mère s'étonnaient des choses révélées à son sujet.

34 Puis Syméon les bénit et dit à Marie sa mère: Voici que celui-ci est placé (étendu) pour une chute et un relèvement (anastasis) de beaucoup en Israël et pour [être] signe contredit — 35 et un glaive transpercera ton âme — de sorte que soient révélées les pensées de beaucoup de cœurs.

36 Et il était une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser — elle-même [était] avancée en jours nombreux, ayant vécu avec un homme sept ans depuis sa virginité, 37 et elle [était] veuve jusqu'à quatre-vingt-quatre ans — qui ne s'éloignait pas du Temple, servant Dieu nuit et jour, par des jeûnes et des supplications. 38 Et paraissant là à cette heure, elle rendit grâces à Dieu et parlait à son sujet à tous ceux qui attendaient le rachat de Jérusalem.

Purification et présentation (Lc 2,22-24)

Après la circoncision, Luc fait une deuxième référence à la Loi, sous le même mode que pour la première: «Lorsque furent remplis les jours».

C'est maintenant l'accomplissement de la purification, de «leur» purification. Mais de qui s'agit-il? En effet, la Loi prévoyait seulement la purification de la mère après l'accouchement (Lc 12, 6; 5, 7), non celle de l'enfant comme «leur» le laisserait entendre.
La mère devait se purifier sept jours jusqu'à la circoncision et encore trente-trois jours après (Lv 12, 1-4). Le quarantième jour donc, elle offrait au prêtre «un agneau d'un an pour un holocaustes et un pigeon ou une tourterelle en sacrifice pour le péché» (Lv 12, 8). C'est à cela que renvoie le verset 24, bien que l'agneau d'un an soit remplacé par un oiseau. C'est donc plutôt du sacrifice pour le péché qu'il est question (Lv 5, 7). Le flou sur le sacrifice dont il est question trouvera sa signification avec la présentation de Jésus dans le Temple. Marie et Joseph ont donc apporté le sacrifice des pauvres. Remarquons que d'après la Loi, ce sacrifice ne concernait que la mère et ne requérait pas la présence de l'enfant.

Quant à Jésus, nous dit Luc, «ils» le montèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. C'est bien là encore ce que prescrivait la Loi: le premier-né était apporté au Seigneur dans le Temple (Nb 13, 5) car il appartenait au Seigneur et devait lui être consacré (Ex 13, 1-2); et cela valait aussi bien pour les hommes que pour les animaux. Mais les premiers-nés de la femme étaient rachetés (Nb 13, 15) pour cinq sicles d'argent, dans le mois de sa naissance (Nb 18, 16). Luc assimile ce rite à une purification et en retient un élément: la présentation au Seigneur. Quant au rachat, il est passé sous silence, mais le verbe «présenter» indique que le but était d'offrir l'enfant en sacrifice. La présentation est un acte de consécration, selon ce que prescrit la Loi, mais il n'est pas dit que Jésus est consacré: curieusement Luc mentionne que «l'enfant sera appelé saint pour le Seigneur» (v. 23). Jésus cependant était saint depuis sa conception, comme Gabriel l'avait dit à Marie: l'enfant sera saint parce que la puissance du Très-Haut l'avait prise sous son ombre (1, 35), et il sera appelé Fils de Dieu. Jésus est saint, mais il a voulu être porté à Jérusalem comme tous les enfants après leur naissance. Il accomplissait ainsi la prophétie de Malachie: «Soudain il entrera dans son sanctuaire, le Seigneur que vous cherchez» (Ml 3, 1). Là était le sens profond de la démarche de Marie et de Joseph: l'enfant entre dans la maison de son Père qui est sa maison; ce que l'épisode suivant rapporté par Luc confirmera (2, 41-52). Il est vrai que l'évangéliste ne parle pas ici du Temple, mais c'est pour aller dans le Temple qu'on montait à Jérusalem.
Luc, par la conjonction «et», établit un lien entre la présentation et l'offrande du sacrifice des oiseaux. Les deux sont mentionnés comme le but de la montée à Jérusalem et du coup l'offrande du sacrifice que la Loi prescrivait pour la mère concerne aussi Jésus. Les oiseaux offerts deviennent ainsi le signe du sacrifice offert par Jésus à son Père et toute la péricope converge vers ce sacrifice, annonçant son sacrifice à Jérusalem.
Mais en quoi cette présentation sacrificielle est-elle une purification pour Jésus? Luc ne le dit pas, mais elle annonce que Jésus sera lui-même le sacrifice pour le péché, préfiguré par les deux oiseaux.

Rencontre entre Syméon et Jésus (Lc 2,25-28)

Un homme surgit tout à coup, dont on ne connaît que le nom: Syméon, celui qui écoute, qui obéit, qui met son oreille sous la Parole. Il habite Jérusalem et, comme les bergers, il est un homme quelconque aux yeux des hommes. Plus que sa personne, c'est donc ce qu'il représente qui intéresse Luc. Il était juste et pieux, donc observateur rigoureux de la Loi et il était habité par l'attente messianique d'Israël; il attendait la consolation d'Israël (cf. Is 40, 1), une consolation similaire à celle qui avait fait suite au deuil dans lequel le peuple était plongé après la déportation à Babylone. Pour Syméon, il s'agissait du joug des romains auquel le Messie devait arracher son peuple. Il était dans une attitude d'attente.
L'Esprit était sur lui, comme il l'avait été sur le prophète Isaïe qui avait reçu du Seigneur un message de consolation avec deux volets: délivrance et libération (Is 61, 1). Il était mû par l'Esprit de façon charismatique avec une telle intensité qu'il était rempli de l'Esprit Saint. Et toujours par l'action charismatique de l'Esprit, il avait reçu en songe un message prophétique de la part du Seigneur.
Le songe est une révélation divine qui se produit pendant le sommeil. Il a pour but d'assurer le dessein de Dieu: ici, de faire connaître la naissance du Messie d'Israël. En effet, il avait eu l'assurance qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. Ce message est proche de l'annonce aux bergers, mais il est davantage situé à l'intérieur de l'attente d'Israël. Dieu suscite des témoins de la parole-événement qui s'est accomplie.
Dans l'Ancien Testament, le Christ du Seigneur désignait celui qui était oint pour régner sur Israël (1 S 24, 7-11; Ps 22, 2). Par la promesse de voir le Christ du Seigneur, Syméon avait la certitude de voir le descendant de David; ce que les bergers avaient appris par un ange, Syméon l'a appris en songe. On ne sait depuis quand cette révélation lui avait été faite et depuis quand il en attendait la réalisation.
Or l'Esprit dont Syméon était rempli le pousse à aller au Temple: le moment de l'accomplissement de la prophétie qu'il a reçue est en effet venu. Au moment même où Joseph et Marie — «les parents de Jésus» — arrivent avec le petit enfant au lieu de destination de leur voyage, pour accomplir les prescriptions de la Loi, Syméon se trouve là: il entre dans l'enceinte sacrée. Mû par l'Esprit, Syméon reconnaît dans l'enfant qui est là, celui qu'il attend. A travers lui, a lieu la rencontre entre le Seigneur et son peuple: Marie lui tend l'enfant, il le reçoit dans ses bras et une bénédiction jaillit de son cœur, comme elle avait jailli du cœur de Zacharie après qu'il eut retrouvé la parole. Il bénit le Dieu qui a accompli sa promesse, rappelant tout le bien que Dieu a accordé.

Le cantique de Syméon (Lc 2,29-33)

«Maintenant tu délies ton serviteur en paix, ô Maître, selon ta parole-événement»;
La parole qui avait été adressée en songe à Syméon est devenue un événement, elle est devenue tangible et son attente est comblée. Aussi son chant fait écho à la parole d'Israël à son fils Joseph: «Je puis maintenant mourir, puisque j'ai vu ton visage, et que tu vis encore» (Gn 46, 30); il peut maintenant mourir, comme un navire détaché du rivage (Tb 3, 6; Nb 20, 29); il peut aller en paix comme Abraham (Gn 15, 15). Tout sa vie était tendue vers le signe annoncé; puisqu'il s'est accompli, il est comblé et peut donc mourir en paix. Puisqu'il a vu ce qui lui avait été annoncé, il comprend que la fin de sa vie est proche. Dieu va couper les amarres qui le relient à une vie remplie d'épreuves pour le conduire dans la paix.

«car mes yeux ont vu ton salut»,
La vie de Syméon est comblée: il a vu de ses yeux de chair le salut de Dieu (Is 40, 5; cf. 3, 6), tout comme les bergers ont vu un signe. Et ce salut, c'est un bébé.

«que tu préparas à la face de tous les peuples»
La prophétie d'Isaïe commence à s'accomplir dans le peuple d'Israël et de là se propage dans le monde — «Tous les confins de la terre ont vu le salut de Dieu» (Is 52, 10). Syméon le sait: «Dieu l'a préparé à la face de tous les peuples». La manifestation du salut se fait dans le Temple, mais elle a une dimension universelle.

«lumière pour une révélation de nations et gloire de ton peuple Israël»,
L'enfant que le vieillard tient dans ses bras est une lumière qui soulève le voile qui cachait aux nations le dessein de Dieu (cf. Is 42, 6; 49, 6). Il est aussi «gloire de ton peuple Israël», du peuple de Dieu choisi depuis de long siècles et dont Dieu lui-même est la gloire. C'est dire qu'en lui se manifeste la gloire de Dieu même.

«Et son père et sa mère s'étonnaient des choses révélées à son sujet».
Notons que pour la première fois, Luc désigne Joseph comme le père de Jésus. Ceux qui avaient entendu parler les bergers s'étonnaient (2, 18) et les parents de Jésus s'étonnaient aussi en entendant Syméon (2, 33). Ils découvrent que leur enfant est au cœur de l'accomplissement du dessein de Dieu annoncé par Isaïe.

Nouvelle prophétie (Lc 34-35)

Syméon bénit les parents après avoir béni Dieu et adresse à Marie une parole de bénédiction surprenante. L'enfant, salut, lumière et gloire comme il vient de le dire, sera placé comme un signal, étendu comme un objet — comme il était étendu dans la mangeoire et comme il le sera dans le tombeau — sur le chemin des Israélites, pour une chute et un relèvement de beaucoup. Donc beaucoup de ceux qui étaient debout trébucheront à cause de la présence du Sauveur. Heureux qui ne trébuchera pas à cause de lui, pourra dire Jésus (7, 23). Beaucoup tomberont mais ensuite ressusciteront; ils accèderont à la foi après la résurrection du Seigneur comme le montrent les Actes des Apôtres (2, 41). Lui-même sera un signe contredit: certains le reconnaîtront pour le messie, d'autres se dresseront contre lui et le rejetteront. «Ceci, commente Grégoire de Nysse, quoique dit du Fils, s'applique aussi à la Mère qui participe à ses vicissitudes et à sa gloire; [Syméon] ne lui annonce pas seulement des joies, il lui annonce aussi des douleurs». En effet, il s'adresse alors directement à Marie et lui annonce qu'elle sera elle-même touchée par ce qui arrivera à son enfant: le signe contredit sera comme un glaive qui transpercera son âme; elle sera associée aux contradictions auxquelles son enfant sera en butte et en ressentira une profonde souffrance; une sorte de mort intérieure l'atteindra: l'intensité de la contradiction apparaît à travers cette prophétie qui rejaillira sur la mère.
Syméon annonce ensuite la finalité de la vocation tragique de Jésus: révéler les pensées de beaucoup de cœurs. A travers cet effet surprenant produit par le Messie, le dessein de Dieu s'accomplit. L'attitude profonde des cœurs se manifestera: la droiture des cœurs justes et saints, des humbles; le mensonge des orgueilleux qui refusent de reconnaître pour Messie l'envoyé de Dieu.

La prophétesse Anne (Lc 2,36-38)


Une prophétesse entre alors en scène. Tout ce qui en est dit a une portée symbolique. Son nom Anne veut dire «grâce»; elle est fille de Phanuel qui signifie «face de Dieu» et elle descend de la tribu d'Aser «le bienheureux». Quant à son âge, quatre-vingt-quatre ans, il résulte de la multiplication de sept par douze. Or sept est le chiffre qui symbolise les nations et douze celui du peuple d'Israël. Mariée pendant sept ans, elle était veuve et vivait dans le Temple. De plus, en elle s'accomplissait la promesse faite à Abraham rapportée dans le cantique de Zacharie: «servir le Seigneur en sainteté et justice devant ses yeux durant tous nos jours» (1, 73-74). En effet, elle servait Dieu constamment, nuit et jour. Luc en précise les modalités: des jeûnes et des supplications, comme le faisait Judith, veuve célèbre, «qui jeûnait tous les jours de son veuvage» (Jdt 8, 6).
Comme nous l'avons dit, Anne était prophétesse. Vivant dans la fidélité au Seigneur, elle en recevait la révélation de choses cachées qu'elle annonçait. C'est ainsi que, secrètement avertie, elle arrive alors que Syméon vient de bénir les parents de l'enfant Jésus et elle rend grâces à Dieu. Alors qu'elle ne l'avait jamais vu, elle parle de l'enfant à tous les Juifs présents dans le Temple, à ceux qui «attendaient le rachat de Jérusalem», grâce pour laquelle Zacharie avait béni Dieu (1, 68). En réalité, il avait béni Dieu pour le rachat du peuple, tandis qu'Anne parle du rachat de Jérusalem, ce qui rappelle Is 40, 2: «Parlez au cœur de Jérusalem. Proclamez que son service est accompli, que son crime est expié, qu’elle a reçu de la main du Seigneur le double pour toutes ses fautes». Luc présente Jérusalem comme le cœur de l'œuvre du salut.

Retour à Nazareth (2,39-40)

Luc rapporte un seul récit concernant l'enfance proprement dite de Jésus: sa présence au milieu des docteurs, à Jérusalem. Et il entoure ce récit de deux sommaires qui le situent au lieu habituel de son enfance: Nazareth.

39 Et lorsqu'ils eurent achevé tout cela selon la Loi du Seigneur, ils retournèrent vers la Galilée, dans leur ville Nazareth.
40 Or le petit enfant croissait et se fortifiait se remplissant de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

Joseph et Marie étaient montés à Jérusalem pour accomplir ce que prescrivait la Loi du Seigneur. Après l'avoir réalisé, ils retournent donc chez eux.
Luc conclut comme il l'avait fait pour Jean: «Le petit enfant grandissait et se fortifiait», reprenant des expressions stéréotypées utilisées pour les enfants prédestinés par Dieu (cf. Gn 21, 8-20); Jg 13, 24-25) en particulier pour Samuel qui sera un grand prophète (1 S 2, 26).
A cette croissance physique — le bébé (2, 16) est devenu un petit enfant —, s'ajoute un accroissement quotidien de sagesse. L'enfant pénétrait les choses de Dieu et des hommes avec intelligence, il avait un discernement perspicace et était toujours adapté à la situation dans laquelle il se trouvait. Il se développait donc comme tout enfant, mais d'une façon qui retenait l'attention. De plus «la grâce de Dieu était sur lui», sa bienveillance, sa faveur (cf. Pr 3, 4). En effet, comme l'ange l'avait dit à Marie, Dieu était son père d'une manière unique.

 

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