Avril
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Horaire de la Semaine Sainte
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30 avril
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Jn 10, 1-10 Sermon 137 de saint
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On vous a dit, en lisant l'Évangile « Celui qui entre par la porte est le pasteur; mais celui qui monte par ailleurs est un voleur et un larron, qui cherche à troubler, à disperser et à ravir. » Qu'est-ce qu'entrer par la porte ? C'est entrer par le Christ. Qu'est-ce qu'entrer par le Christ? C'est l'imiter dans ses souffrances, c'est le reconnaître dans son humilité, et Dieu s'étant fait homme, c'est avouer que l'on est homme et non pas Dieu. Est-ce en effet imiter un Dieu fait homme que de vouloir paraître Dieu quand on n'est qu'un homme? On ne t'invite pas à devenir moins que tu es, mais on te dit: Reconnais que tu es homme, que tu es pécheur; reconnais que Dieu justifie et que tu es souillé. Avoue les taches de ton coeur, et tu feras partie du troupeau de Jésus-Christ; car cet aveu de tes fautes portera le médecin à te guérir, autant que l'éloigne de lui le malade qui prétend être en bonne santé.
Le Pharisien et le Publicain n'étaient-ils pas montés au temple? L'un se vantait de sa bonne santé, et l'autre montrait ses plaies au Médecin. Le premier disait effectivement : « O Dieu, je vous rends grâces de ce que je ne suis pas comme ce Publicain. » Ainsi s'élevait-il superbement au dessus de lui, et si le Publicain n'eût pas été malade, dans l'impuissance de se préférer à lui, le Pharisien l'aurait haï. Avec de telles dispositions à la jalousie et à la haine, en quel état se trouvait donc le Pharisien montant au temple? Sûrement il était malade, et en se disant bien portant il ne fut point guéri quand il quitta le temple. Le Publicain au contraire tenait les yeux à terre sans oser les lever vers le ciel, et se frappant la poitrine il disait: « O Dieu, ayez pitié de moi, pauvre pécheur. » Et que conclut le Seigneur? « En vérité je vous le déclare : le Publicain sortit du temple justifié, plutôt que le Pharisien; car quiconque s'élève sera abaissé, et quiconque s'abaisse sera élevé. » Ceux donc qui s'élèvent veulent monter par ailleurs dans le bercail; tandis que ceux qui s'abaissent, y entrent par la porte. Aussi est-il dit, de l'un, qu'il entre et de l'autre, qu'il monte. Monter, vous le voyez, c'est rechercher les grandeurs, ce n'est pas entrer, c'est tomber; au lieu que s'abaisser pour entrer par la porte, ce n'est pas tomber, c'est être pasteur.
27 avril
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Prier le Rosaire avec les Pères de l'Eglise de Syrie Mystères glorieux |
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La Résurrection
Marie Madeleine aperçoit deux anges vêtus de blanc (Jn 20, 12).
A sa venue sur terre, il s’était donné d’abord à la Vierge Marie; Marie recevant les prémices de l’évangile, représentait l’Eglise. A sa résurrection, il apparaît tout d’abord à une autre Marie; comme la Vierge Marie, celle-ci voit les anges; comme Marie, elle représente l’Eglise: Jésus est ressuscité pour l’Eglise (Ephrem).
Prions pour que la résurrection du Seigneur redevienne la grande joie des chrétiens.
L’Ascension
Il est monté sur la hauteur, il a capturé des captifs, il a fait des dons aux hommes (Ep 4, 8).
En ce jour le pain nouveau et spirituel est monté au ciel. Les mystères ont été dévoilés en ton corps qui est monté comme une offrande. Seigneur, que ton pain soit béni! Tu es offrande au ciel et ici bas car tu fus immolé et, en même temps, adoré. Tu es venu sur terre où tu devins victime, tu es monté au ciel comme offrande suprême. Tu es monté, Seigneur et tu parfais l'oblation (Ephrem).
Prions pour que nous sachions faire de toute notre vie une offrande unie à l'offrande du Seigneur.
La Pentecôte
Des langues leur apparurent qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux (Ac 2, 3).
Cénacle qui as étonné Jérusalem par un prodige bien plus grand que celui de la fournaise qui a émerveillé les habitants de Babylone! Le feu de la fournaise brûlait ceux qui étaient autour, mais protégeait ceux qui étaient au milieu de lui; le feu du Cénacle rassemble ceux du dehors qui désirent le voir tandis qu’il réconforte ceux qui le reçoivent (Ephrem).
Prions pour que les grâces de l'Esprit remplisse le cœur des confirmands.
L’Assomption
Monte, Seigneur, vers le lieu de ton repos, toi, et l'arche de ta force! (Ps 131, 8).
Aujourd'hui l'arche sacrée et vivante du Dieu vivant, celle qui a porté dans son sein son Auteur, se repose dans le temple du Seigneur non fait de main d'homme, et David son ancêtre et l'ancêtre de Dieu exulte; et les archanges applaudissent, les chérubins chantent des louanges (Jean Damascène).
Prions pour tous les défunts: qu'ils entrent dans la vie.
Le Couronnement de Marie
Fille de roi, elle est là, dans sa gloire, vêtue d'étoffes d'or; on la conduit, toute parée, vers le roi (Ps 44, 13-15).
Descends, descends, ô Souverain, viens payer à ta mère la dette qu'elle mérite pour t'avoir nourri! Adresse-lui un doux appel: Viens, ô belle, ma bien-aimée, resplendissante par la beauté virginale plus que le soleil; tu m'as fait part de tes biens: viens, jouis avec moi de ce qui m'appartient. Approche, ô Mère, de ton Fils: approche et partage la puissance royale avec Celui qui, né de toi, vécut avec toi dans la pauvreté (Jean Damascène).
Prions pour la prière du chapelet renforce les liens familiaux.
20 avril
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Prier le Rosaire avec les Pères de l'Eglise de Syrie Mystères douloureux |
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L’Agonie
Vous n’avez pas eu la force de veiller seulement une heure avec moi? Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation; l’esprit est ardent, mais la chair est faible (Mt 26, 40-41).
Ce n’est pas sans sujet qu’il s’adresse particulièrement à saint Pierre, quoique les autres fussent aussi endormis que lui. Il voulut lui reprocher sa tiédeur après tant de protestations qu’il avait faites de mourir pour lui. Mais, après avoir fait ce reproche en particulier à saint Pierre, il parle à tous ses disciples pour leur représenter leur faiblesse. Ils se laissent abattre de sommeil pendant que Jésus-Christ était dans une agonie qui faisait sortir une sueur de sang de tout son corps (Jean Chrysostome).
Prions pour tous ceux qui ont abandonné le combat spirituel, pour ceux qui mènent le dernier combat.
La Flagellation
Quant à Jésus, Pilate le fit flageller, et il le livra pour qu’il soit crucifié (Mt 27, 28).
Il fut bafoué, le Maître de tout dont un séraphin ne peut contempler la splendeur! Chérubins et séraphins, tandis qu'on l'humiliait, se sont voilé la face, ayant peur de regarder. tandis qu'on se moquait de lui, Michel s'est mis à trembler. Gabriel pour sa part est resté stupéfait, sidéré et sans voix (Ephrem).
Prions pour les enfants et les femmes battus.
Le Couronnement d’épines
Avec des épines, ils tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête (Mt 27, 29).
De ses fleurs le mois d'avril couronne le peuple indigne qui mange, honore et magnifie l'agneau temporaire. Ils ont erré au point de cueillir des épines au lieu d'herbes amères, de ridiculiser l'Agneau véritable, de couronner le Roi par dérision et de tuer le Juste avec iniquité (Ephrem).
Prions pour ceux qui, dans les sociétés riches, méprisent les faibles, les laissés-pour-compte.
Le Portement de croix
Jésus, portant sa croix, sortit en direction du lieu dit Le Crâne (Jn 19, 17).
Les Juifs voyant Jésus condamné le chargèrent de la croix; ayant ce bois en abomination, ils ne voulurent même pas y toucher. Mais ce que nous voyons aujourd'hui, une figure l'avait prédit et annoncé; Isaac avait porté le bois pour son sacrifice. Ce sacrifice alors n'a eu son accomplissement que dans la volonté du Père, parce qu'il était seulement la figure de ce qui devait arriver; mais aujourd'hui la chose s'accomplit, comme la réalisation de la figure (Jean Chrysostome).
Prions pour ceux qui peinent sous le poids de leur croix quotidienne.
Le crucifiement et la mort de Jésus
Ils crucifièrent Jésus, avec les deux malfaiteurs, l’un à droite et l’autre à gauche (Lc 23, 33).
Notre Seigneur est le glorieux fils du charpentier qui, sur le char de sa croix, est venu au-dessus de la gueule vorace du séjour des morts et a transféré le genre humain dans la demeure de la vie. Et parce que, à cause de l’arbre du paradis, le genre humain était tombé dans le séjour des morts, c’est par l’arbre de la croix qu’il est passé dans la demeure de la vie (Ephrem).
Prions pour les condamnés à mort, pour les victimes des guerres et des attentats à travers le monde.
16 avril
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Doute de Thomas |
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« Marie-Madeleine vint, annonçant aux disciples : J'ai vu le Seigneur, et il m'a dit ces choses. Quand le soir du même jour fut venu, et c'était le premier jour de la semaine , et les portes du lieu, où les disciples étaient assemblés à cause de la crainte des Juifs, étant fermées, Jésus vint et se tint debout au milieu d'eux, et leur dit : « La paix soit avec vous; et lorsqu'il eut ainsi parlé, il leur montra ses mains et a son côté ». Car les clous avaient percé ses mains, et la lance avait ouvert son côté. Pour guérir des coeurs rongés par le doute, (144) Jésus avait conservé la marque de ses plaies. Les portes étaient fermées; ce ne fut pas néanmoins un obstacle au passage d'un corps où la divinité résidait, car celui qui était venu au monde sans porter la moindre atteinte à la virginité de sa mère, pouvait très-bien entrer en un lieu dont les portes n'étaient pas ouvertes. « Les disciples donc se réjouirent à la vue du Seigneur. Il leur dit de nouveau : La paix soit avec vous ». Répéter une chose, c'est lui donner un nouveau degré d'assurance, et le Seigneur, par la bouche du Prophète, ajoute la paix à la paix qu'il accorde (1). « Comme mon Père m'a envoyé », dit Jésus, « je vous envoie moi-même ». Nous savons que le Fils est égal au Père, mais, ici, nous le reconnaissons à son langage comme notre médiateur. Le Père m'a envoyé, et moi je vous envoie. « Après qu'il eut dit ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit : Recevez le Saint-Esprit ». En soufflant sur eux, il montra que le Saint-Esprit n'est pas seulement l'Esprit du Père, mais qu'il est aussi le sien. « Ceux à qui vous a remettrez les péchés, ils leur seront remis, et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus ». La charité de l'Eglise, que l'Esprit-Saint répand en nos coeurs, remet les péchés de ses membres, mais elle retient les péchés de ceux qui ne lui appartiennent pas. Aussi, après avoir dit : « Recevez l'Esprit-Saint », le Sauveur a-t-il immédiatement parlé de la remise et de la retenue des péchés.
« Thomas, l'un des douze, appelé Dydime, n'était pas avec eux quand Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur répondit : Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la plaie des clous, et ma main dans son côté, je ne croirai point. Et huit jours après, comme ses disciples étaient encore dans le même lieu, et Thomas avec eux, Jésus vint, les portes étant fermées, et il se tint debout au milieu d'eux et dit : La paix soit avec vous ! Il dit ensuite à Thomas : Porte ici ton doigt, et regarde mes mains; approche ta main et mets-la dans mon côté, et ne sois plus incrédule, mais fidèle. Thomas répondit et lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu! » Il voyait et touchait l'homme; il confessait le Dieu qu'il ne voyait ni ne touchait; mais parce qu'il voyait et touchait, il se débarrassait de ses doutes et croyait à ce qu'il ne pouvait ni voir ni toucher. « Jésus lui dit : Parce que tu m'as vu, tu as cru ». Il ne dit point: Tu m'as touché; mais : «tu m'as vu », parce que le sens de la vue appartient en quelque sorte à toutes les parties du corps; il se dit, en effet, des quatre autres sens ; car ne s'exprime-t-on pas ainsi : Ecoute et vois que cette musique est harmonieuse ! sens et vois combien ce parfum est délicieux; goûte et vois comme cette saveur est agréable ; touche et vois comme cet objet est chaud. En ces différents cas, tu as dit : vois; mais, par là, tu n'as point prétendu soutenir que les yeux ne sont point l'organe propre de la vue. Voilà pourquoi le Sauveur s'exprime lui-même ainsi : « Porte ici ton doigt, et vois mes mains ». Etait-ce dire autre chose que ceci : Touche et vois? Cependant, Thomas n'avait pas d'yeux au doigt. « Parce que », soit en me regardant, soit en me touchant, « tu m'as vu, tu as cru ». Quoique le Sauveur offrit à son disciple de le toucher, on ne peut néanmoins dire que celui-ci n'osa pas le faire; car il n'est pas écrit que Thomas le toucha. Mais qu'en le regardant ou en le touchant, Thomas ait vu son Maître et ait cru, peu importe; ce qui suit a particulièrement trait à la foi des Gentils, et lui donne du prix : « Bienheureux ceux qui n'ont pas a vu et qui ont cru ». L'Evangéliste s'est, en ces paroles, servi du prétérit, parce que, d'après les desseins de sa providence, le Seigneur regardait déjà comme fait ce qui devait avoir lieu plus tard. Mais nous ne devons point donner à ce discours une plus grande étendue; un autre jour, Dieu nous fera la grâce d'expliquer ce qui reste.
13 avril
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Mystères lumineux |
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Le Baptême
Alors paraît Jésus. Il était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui (Mt 3, 13).
Miracle! Lui qui rend tout pur, il descend à l'eau et s'y plonge! Les mers déclarent bienheureux, Seigneur, le fleuve où tu te baignes, et les eaux du ciel sont jalouses de ne point mériter ton bain (Ephrem).
Prions pour tous les enfants qui ne reçoivent pas le grand don du baptême.
Cana
Le troisième jour, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage (Jn 2, 1-2).
L'époux terrestre a invité l'époux céleste, et le Seigneur, prêt pour les noces, s'y est rendu. Ils l'ont invité, et il est venu à eux; puis lui-même les a invités, et ils ne sont pas venus à ses noces. Ils l'ont appelé et il n'a pas refusé de venir; lui-même les a appelés et ils ont refusé son repas (Ephrem).
Prions pour tous ceux qui s'éloignent des sacrements.
L’Annonce du Royaume
Un grand nombre de Juifs qui avaient vu ce que Jésus avait accompli — la résurrection de Lazare —, crurent en lui (Jn 11, 45).
Quand Jésus a demandé: Où l'avez-vous déposé?, les larmes venaient aux yeux de notre Seigneur. Ses larmes ont été comme la pluie, Lazare comme le grain, et le sépulcre comme la terre. Il a crié d'une voix de tonnerre, la mort a tremblé à sa voix, Lazare a jailli comme le grain, est sorti et a adoré le Seigneur qui l'avait ressuscité (Ephrem).
Prions pour toutes les familles en deuil.
La Transfiguration
Ses vêtements étaient blancs comme la lumière (Mt 17, 2).
Il a montré que la gloire de sa divinité jaillissait de tout son corps et que, de tous les membres de son corps brillait la lumière. En effet, sa chair ne luisait pas d'une beauté extérieure comme Moïse, mais c'est de lui-même que jaillissait la gloire de sa divinité. Sa lumière parut et se rassembla en lui-même. Et il n'a pas déployé tout l'abîme de sa gloire, mais seulement autant qu'en pouvait contenir la dimension des pupilles de leurs yeux (Ephrem).
Prions pour que les chrétiens retrouvent le chemin de la confession et leur vêtement de lumière.
L’Eucharistie
Tel est le pain qui est descendu du ciel: celui qui mange ce pain vivra éternellement (Jn 6, 58).
Dans ton pain se cache l’Esprit qui n’est pas comestible; dans ton vin demeure le feu qui ne se boit pas; l’Esprit dans ton pain, dans ton vin le feu: miracle singulier que nos lèvres ont reçu! Lorsque sur terre, chez les mortels, le Seigneur descendit, il fit d’eux une création nouvelle, comme des anges; du Feu et de l’Esprit il fit en eux mélange pour qu’invisiblement ils soient feu et esprit (Ephrem).
Prions pour que l'eucharistie fasse de nous des êtres de feu.
9 avril
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Dimanche de Pâques Apparition à Marie-Madeleine Commentaire de saint Thomas, d'Aquin |
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MARIE (...) VIT JÉSUS DEBOUT ; ET ELLE NE SAVAIT PAS QUE C'ÉTAIT JÉSUS. En effet, elle voyait sous une apparence non glorieuse celui que les anges, le voyant glorieux, honoraient.
Il nous est aussi montré par là que si quelqu'un désire voir le Christ, il doit se tourner vers lui - Tournez-vous vers moi, dit le Seigneur des armées, et je me tournerai vers vous. Ceux-là parviennent à le voir qui se convertissent totalement à lui par l'amour - Elle [la Sagesse] se porte au-devant de ceux qui la désirent. Au sens mystique, cela signifie que cette femme avait tourné le dos au Christ par l'infidélité ; mais quand son âme s'est convertie pour le connaître, elle s'est retournéeen arrière.
Mais pourquoi ne l'a-t-elle pas reconnu, puisqu'il était le même ? Disons qu'il en fut ainsi soit parce que celui qu'elle avait vu mort, elle ne le croyait pas ressuscité, soit parce que ses yeux étaient empêchés de le reconnaître, comme il est dit des deux disciples allant à Emmaus.
L'Évangéliste expose d'abord l'interrogation du Christ, puis la réponse de la femme.
Au sujet du premier point, il faut savoir que cette femme progresse peu à peu ; car les anges s'enquièrent de la cause de ses pleurs, mais le Christ interroge pour savoir ce qu'elle cherche. En effet, les pleurs étaient causés par le désir de la recherche. Il interroge donc pour savoir qui elle cherche pour augmenter son désir, afin qu'en nommant qui elle cherchait, son amour devienne plus ardent et qu'ainsi elle recherche toujours - Recherchez sans cesse sa face. - Le chemin des justes est comme une lumière de l'aube dont l'éclat grandit jusqu'au plein jour.
L'Évangéliste rapporte ensuite la réponse de la femme, et d'abord l'opinion qu'elle avait de celui qui interrogeait. Puis il rapporte les paroles de sa réponse.
Elle pensait que C'ÉTAIT LE JARDINIER, car elle savait que les gardes, terrifiés à cause des anges, avaient déjà fui et que personne n'occupait les lieux, sauf celui qui les cultivait. Comme le dit Grégoire, cette femme tout en se trompant ne se trompa pas en croyant que le Christ était le jardinier ; car il plantait dans son cœur les semences des vertus par la force de son amour - J'ai dit : j'arroserai les plantations de mon jardin, et j'enivrerai le fruit de ma prairie.
Elle lui répondit : SEIGNEUR, SI C'EST TOI QUI L'AS EMPORTÉ, DIS-MOI – elle l'appelle SEIGNEUR pour capter sa bienveillance. Mais comme celui-ci venait d'arriver et qu'elle ne lui avait pas dit qui elle cherchait, pourquoi dit-elle : SI C'EST TOI QUI L'AS EMPORTÉ ? Qui, lui ?
Il faut dire que la force de l'amour réalise ceci dans l'âme, qu'elle croit que nul autre n'ignore celui auquel elle pense toujour. De là vient que lorsque le Seigneur demanda en Luc : Quelles sont ces paroles que vous échangiez entre vous ? on lui répondit : Tu es le seul pèlerin à Jérusalem à ignorer ce qui y est arrivé ces jours-ci !
Mais pourquoi dit-elle : SI C'EST TOI QUI L'AS EMPORTÉ, DIS-MOI OÙ TU L'AS MIS, ET MOI J'IRAI LE PRENDRE ? Admirable audace de cette femme, que l'aspect d'un mort ne terrifie pas et qui dans sa vaillance désire plus qu'elle ne le peut : emporter le lourd cadavre d'un mort ! Mais c'est bien ce que dit la première épître aux Corinthiens : La charité espère tout5. Elle voulait donc le prendre, de peur que les Juifs ne s'acharnent sur le corps inanimé, et désirait le transporter dans un autre lieu inconnu.
L'Évangéliste traite ensuite de la reconnaissance du Christ par la femme, et d'abord de son appel quand Jésus dit « MARIE » à celle qu'il avait appelée plus haut du nom commun de « femme ». Ici, il l'appelle par son nom propre, MARIE, pour montrer la connaissance spéciale qu'il a des saints- Lui qui compte la multitude des étoiles et à toutes leur donne un nom. —Je te connais par ton nom ; et pour montrer que, bien que toutes les réalités soient mues par Dieu d'une certaine motion générale, cependant une grâce spéciale est nécessaire pour la justification de l'homme.
On voit ensuite l'effet de l'appel : ELLE, SE RETOURNANT, LUI DIT : « RABBOUNI ! » (CE QUI VEUT DIRE MAÎTRE).
Mais est-ce qu'elle ne regardait pas vers le Christ qui l'avait appelée ? Je réponds : selon Augustin, il faut dire que ceci se réfère à la disposition intérieure de son esprit : en effet, d'abord lorsqu'elle se retourna physiquementelle pensa que le Christ était ce qu'il n'était pas, à savoir le jardinier ; mais à présent, elle est convertie de cœur car elle a reconnu ce qu'il était.
On peut dire aussi qu'elle croyait qu'il était quelqu'un d'autre. C'est pourquoi tandis qu'il lui parlait, préoccupée de ce qu'elle portait dans son cœur, elle ne le regarda pas, lui, mais regarda tout autour, cherchant à voir un signe de celui qui avait été enseveli. C'est pourquoi le Christ, l'appelant de nouveau, l'appela par son nom propre en lui disant « MARIE », comme s'il lui disait : « Où regardes-tu ? Reconnais celui par qui tu es reconnue. » Et c'est pourquoi aussitôt, appelée par son nom, elle en reconnut l'auteur en disant « RABBOUNI ! » (CE QUI VEUT DIRE MAÎTRE), car c'est ainsi qu'elle l'appelait d'habitude.
En cela il nous est donné de comprendre que l'appel du Christ est la cause de notre justification et de la vraie confession.
4 avril
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Mystères joyeux |
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A l'époque patristique la Syrie s'étendait d'Antioche, au bord de la Méditerranée, à l'Irak actuel. Linguistiquement et politiquement, il faut distinguer la Syrie de l'est et celle de l'ouest. La Syrie de l’est est hors des frontières de l’Empire romain, on y parle le syriaque (cf. Ephrem) ; la Syrie de l'ouest par contre appartient à la province de Syrie de l'Empire et on y parle grec (cf. Jean Chrysostome). Les musulmans ont ensuite conquis la totalité de la Syrie (cf. Jean Damascène).
L’Annonciation
Tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus (Lc 1, 31).
Merveille que ta mère : le Seigneur vint en elle se faire serviteur ; le Verbe vint en elle pour se taire en son sein ; la foudre vint en elle pour ne faire aucun bruit; le berger vint en elle et le voici Agneau nouveau-né qui bêle (Ephrem).
Prions le Seigneur pour tous les bergers, pour les agriculteurs, qui gagnent durement leur vie.
La Visitation
Lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi (Lc 1, 44).
Tu vois, ami, quel mystère nouveau et admirable ! Jean ne naît pas encore et déjà il parle par ses tressaillements ; il ne peut pas encore crier et déjà il se fait entendre par des actes ; il n’a pas encore commencé sa vie et déjà il prêche Dieu ; il ne voit pas encore la lumière et déjà il montre le soleil ; il n’est pas encore mis au monde et déjà il se hâte d’agir en précurseur (Jean Chrysostome).
Prions pour tous les enfants qui ne verront jamais la lumière du jour et pour leur mère.
La Nativité
Et toi, Bethléem Ephrata, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël, et dont l'origine remonte aux temps anciens (Mi 5, 2).
Ô Bethléem, le Roi David de fine étoffe était vêtue; le Seigneur de David, le Fils de David, cache en des langes sa Majesté, fait de ses langes une robe de gloire pour l’humanité ! (Ephrem).
Prions pour que nous sachions voir la gloire du Seigneur cachée dans les pauvres.
La Présentation de Jésus
Siméon les bénit, et il dit à Marie, sa mère: «Voici qu'il est placé pour la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël» (Lc 2, 35).
C'est ce que dit le prophète: Voici que je mets en Sion une pierre d'achoppement; celui qui croit en elle ne sera pas confondu. On peut aussi comprendre: pour la chute et le relèvement du peuple et des nations, ou: pour la chute de l'iniquité et pour le relèvement de la justice (Ephrem).
Prions pour tous ceux qui se moquent de la croix du Christ et blasphèment.
Le Recouvrement de Jésus au Temple
Ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions (Lc 2, 46-47).
Jésus dans son enfance n'a rien fait de plus que ce que rapporte saint Luc. Par les questions qu'il avait faites aux docteurs, il s'était rendu digne d'admiration. D'ailleurs, on conçoit aisément qu'il n'ait pas commencé dès son enfance à faire des miracles. Les Juifs les auraient regardés comme de pures illusions (Jean Chrysostsome).
Prions pour que les chrétiens soient des témoins du Christ dans leur vie ordinaire.
2 avril
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Dimanche des Rameaux (Jn 11, 3-7.17.20-27.33b-45)
Commentaire de saint Augustin
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L’Evangile, dont vous venez d’entendre la lecture, s’exprime ainsi : « Le lendemain, une grande foule qui était venue à la fête ayant appris que Jésus se rendait à Jérusalem, prit des branches de palmier et s’avança au-devant de lui, en criant : « Hosanna, béni soit le Roi d’Israël qui vient au nom du Seigneur ». Les branches de palmier sont les louanges et sont l’emblème de la victoire ; car, en mourant, le Seigneur allait vaincre la mort, et, par sa croix, triompher du diable, prince de la mort. « Hosanna », comme disent quelques-uns qui connaissent la langue hébraïque, est une exclamation de prière; elle indique un sentiment plutôt qu’une chose précise: ainsi sont les mots que, dans la langue latine, on appelle interjections : par exemple, dans la douleur, nous disons : hélas ! ou dans la joie nous disons : oh ! ou bien dans l’admiration nous disons : ô la grande chose ! car alors le terme ô ne signifie rien, si ce n’est le sentiment, l’admiration où nous sommes. Ce qui doit nous faire croire qu’il en est ainsi, c’est que ni la version grecque ni la version latine n’ont pu traduire ce mot, non plus que cet autre : « Celui qui aura dit à son frère: Racha ». Ce dernier mot semble être aussi une interjection qui indique un mouvement de colère.
Mais « béni soit le roi d’Israël qui vient « au nom du Seigneur » ; il semble que par « au nom du Seigneur », il faille entendre au none de Dieu le Père : quoiqu’on puisse l’entendre aussi de son nom à lui, car il est aussi le Seigneur. C’est pourquoi ailleurs il est écrit : « Le Seigneur fit pleuvoir par la puissance du Seigneur ». Mais elles dirigent bien mieux notre intelligence, les paroles de Celui qui a dit : « Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne m’avez pas reçu ; un autre viendra en son nom, et vous le recevrez ». Jésus-Christ, en effet, est le docteur de l’humilité, car il s’est humilié lui-même, en se faisant obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix. Mais il ne perd pas sa nature divine, quand il nous enseigne l’humilité: par la divinité, il est égal au Père; par l’humilité, il nous est semblable. En tant qu’il est égal au Père, il nous a créés pour nous faire exister; en tant qu’il nous est semblable, il nous a rachetés pour ne pas nous laisser périr.
La foule lui adressait ces louanges « Hosanna, béni soit le roi d’Israël qui vient au nom du Seigneur ». Quel cruel tourment de coeur devaient souffrir dans leur envie les princes des Juifs, quand une si grande multitude proclamait roi Jésus-Christ ? Mais qu’était-ce pour le Seigneur que d’être roi d’Israël? Quel avantage y avait-il pour le roi des siècles de devenir roi des hommes? Jésus-Christ n’était pas roi d’Israël pour exiger des tributs, pour former des armées et combattre des ennemis visibles : il était roi d’Israël pour gouverner les âmes, préparer les biens éternels et conduire au royaume des cieux ceux qui croient et espèrent en lui et qui l’aiment. Le Fils de Dieu égal au Père, le Verbe par qui toutes choses ont été faites, a voulu être roi d’Israël, mais c’est par condescendance et non pour s’élever : c’est de sa part une marque de bonté, et non pas une augmentation de pouvoir. Car celui qu’on appelait, sur la terre, roi des Juifs, est dans les cieux le Seigneur des anges.
« Et Jésus trouva un ânon et s’assit dessus ». Jean rapporte ce fait en peu de mots: pour les autres évangélistes, ils racontent très au long comment la chose se fit ; seulement Jean cite le passage du prophète qui a prédit cet événement, afin de montrer que c’était par malice que les princes des Juifs ne reconnaissaient pas Celui en qui s’accomplissait ce qu’ils lisaient. « Jésus trouva » donc « un ânon et s’assit dessus, ainsi qu’il est écrit : Ne crains point, fille de Sion, voici ton roi qui vient assis sur le poulain d’une ânesse ». Au milieu de ce peuple était donc la fille de Sion; et Sion, c’est Jérusalem. Dans ce peuple, dis-je, réprouvé et aveugle, était la fille de Sion, à qui le Prophète avait dit : « Ne crains point, voici ton roi qui vient assis sur le poulain d’une ânesse ». Cette fille de Sion, à qui Dieu faisait dire ces paroles, était du nombre de ces brebis qui écoutaient la voix du pasteur; elle se trouvait dans cette multitude qui louait avec tant d’énergie le Seigneur pendant sa marche et l’accompagnait en si grande foule. Le Prophète lui dit: « Ne crains pas », reconnais celui dont tu chantes les louanges, et ne te laisse pas intimider par ses souffrances, car ce sang qui est répandu est celui qui doit effacer ton péché et te rendre la vie. Ce poulain d’ânesse sur lequel personne ne s’était encore assis (ainsi que nous le lisons dans les autres évangélistes), représente les peuples Gentils, qui n’avaient point reçu la foi du Seigneur. L’ânesse (car l’un et l’autre firent amenés au Seigneur), l’ânesse figurait ,la portion du peuple juif qui vint à Jésus, sans éprouver de sentiments tout à fait hostiles, et qui reconnut la crèche du Sauveur.
« Ses disciples ne comprirent point cela d’abord; mais quand Jésus eut été glorifié », c’est-à-dire quand il eut montré la vertu de sa résurrection, « alors ils se rappelèrent que ces choses avaient été écrites de lui, et que les Juifs les avaient accomplies », c’est-à-dire ne lui avaient fait autre chose que ce qui avait été écrit de lui, repassant dans leur mémoire ce qui, d’accord avec l’Ecriture, était arrivé avant ou pendant la passion du Seigneur. Ils trouvèrent que, d’après les Prophètes, il devait s’asseoir sur le poulain d’une ânesse.