Septembre
29 septembre
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Prier le Rosaire avec des spirituels du XVIIe siècle Mystères glorieux |
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La Résurrection (Jacques-Bénigne Bossuet)
Car Dieu, qui a dit: La lumière brillera du sein des ténèbres! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ (2 Co 4,6).
Ce Dieu Sauveur, sujet auparavant à toutes les misères d'une vie obscure et pauvre, parut tout brillant de lumière: tellement que la gloire de son corps surpassa la plus vive splendeur du soleil. Sa clarté éblouit les yeux, son agilité le transporte dans un moment d'un lieu à un autre; et avec ce don de subtilité, qui en fait comme un corps spirituel, rien ne l'arrête. Il passe à travers des murailles et il pénètre partout.
Seigneur, sois la lumière de ceux qui marchent dans la nuit. Sois l’espérance de ceux qui doutent.
L’Ascension (Saint François de Sales)
Ce Jésus qui vous a été enlevé pour le ciel viendra de la même manière que vous l'avez vu s'en aller vers le ciel (Ac 1,11).
Pour vivre content du pèlerinage de cette vie il faut tenir présente à nos yeux l'espérance de l'arrivée en notre patrie où éternellement nous nous arrêtons. Ne prévenez pas les accidents de cette vie par l'appréhension, mais prévenez-les par une parfaite espérance; à mesure qu'ils arriveront, Dieu, à qui vous êtes, vous délivrera.
Relève notre espérance, que nous reprenions souffle en ton amour.
La Pentecôte (Sainte Jeanne de Chantal)
Ils virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d'eux (Ac 2, 3).
Je ne cesse de vous souhaiter l'abondance des dons sacrés du Saint-Esprit, afin que, comblés de célestes faveurs, nous nous consumions au service de sa gloire et au feu de son très pur amour.
Père saint, tu nous as donné ton Fils Jésus pour vaincre toute mort, tout mal et tout péché; envoie sur nous et sur nos proches ton Esprit Saint.
L’Assomption (Bienheureuse Agnès de Langeac)
Le Christ voulait se la présenter à lui-même toute resplendissante, sans tache ni ride ni rien de tel, mais sainte et immaculée (Ep 5, 27).
Un jour de l'Assomption de Notre-Dame, la Mère Agnès fut saisie en l'oraison d'un grand ravissement, pendant lequel elle vit monter au ciel la Mère de Dieu, accompagnée d'une grande multitude d'anges, qui chantaient des cantiques à leur Reine.
Ô Vierge Immaculée, donne-nous de répondre à l'appel de Jésus et de le suivre sur le chemin de la vie qui conduit au Père.
Le Couronnement de Marie (Saint Laurent de Brindisi)
Etreins la sagesse et elle t’élèvera, elle fera ta gloire si tu l’embrasse; sur ta tête elle posera un diadème de grâce, elle t’offrira une couronne d’honneur (Pr 4,8-9).
Marie est la première forme et l'exemplaire, l'archétype de toute l'Église des élus de Dieu. Le Seigneur la prédestina, au-dessus de tous les saints; il la prédestina au suprême degré de grâce, au suprême degré de gloire, au suprême degré de dignité. De la sorte, la Vierge est bien vraie Fille de Dieu, Épouse et Mère de Dieu, Reine des anges et de tous les saints.
Reine du ciel et de la terre, Refuge des pécheurs et Mère très aimante, agis en moi selon ta volonté.
25 septembre
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Lazare et le riche (Lc 16, 19-31) |
19 Un humain était riche et il se revêtait de pourpre et de lin fin et festoyait chaque jour magnifiquement. 20 Or un pauvre, nommé Lazare, se trouvait étendu devant son portail, couvert d'ulcères 21 et désirant être rassasié de ce qui tombait de la table du riche: mais les chiens aussi venant, léchaient ses ulcères. 22 Il arriva au pauvre de mourir et il fut emporté par les anges dans le sein d'Abraham; le riche aussi mourut et fut mis au tombeau. 23 Et dans l'Hadès, levant ses yeux, se trouvant dans les tourments, il voit Abraham de loin et Lazare en son sein. 24 Et l'appelant il dit: Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare pour qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau et rafraîchisse ma langue, car je suis tourmenté dans cette flamme. 25 Or Abraham dit: Enfant, souviens-toi: tu as reçu tes biens dans ta vie, et Lazare pareillement les maux; or maintenant ici il est consolé, et toi tu es tourmenté. 26 Et en tout cela, un grand abîme a été fixé entre nous et vous pour que ceux qui veulent passer d'ici vers vous ne le puissent et on ne traverse pas de là-bas vers nous. 27 Il dit: Je te prie donc, père, de l'envoyer vers la maison de mon père — 28 en effet j'ai cinq frères —, pour qu'il les exhorte, afin qu'eux aussi ne viennent pas dans ce lieu de tourment. 29 Or Abraham dit: Ils ont Moïse et les prophètes; qu'ils les entendent. 30 Celui-ci dit: Non, père Abraham, mais si quelqu'un de chez les morts va vers eux, ils se convertiront. 31 Il lui dit: S'ils n'entendent pas Moïse et les prophètes, même si quelqu'un des morts se dresse, ils ne seront pas persuadés.
La parabole du riche et de Lazare est à l'adresse des Pharisiens qui aiment l'argent et se moquent de l'enseignement de Jésus sur cette question. Jésus les dépeint à travers un homme riche, somptueusement habillé, qui faisait chaque jour bonne chère. Le pauvre, auquel il donne le nom de Lazare, c'est-à-dire «Dieu a secouru», était à la porte du riche, affamé et malade, couvert d'ulcères comme Job. Et comme le fils cadet de la parabole, il désirait se rassasier (cf. 15, 16), non des caroubes des porcs, mais des miettes de la table du riche. Il ressort de ce tableau que le riche n'avait que mépris pour le pauvre; et pire: il ne le voyait même pas. Or, dit Jésus, les deux moururent; et il s'intéresse à leur sort éternel. Le pauvre ne semble pas avoir eu droit à une sépulture, mais il est accueilli dans le sein d'Abraham, emporté par les anges selon les représentations en cours à cette époque: c'est dire que le pauvre est maintenant le fils chéri d'Abraham. Il suffit de lire la parabole racontée par Natân à David pour le comprendre: un pauvre avait une petite brebis dormant dans son sein, c'était comme sa fille (2 S 12, 3). Lazare est reconnu comme fils d'Abraham: qui aurait pensé cela possible de son vivant? Le riche, lui, véritable fils d'Abraham et reconnu comme tel, a droit à un tombeau; mais il est accueilli non par son père Abraham, mais par l'Hadès: il y est tourmenté par les flammes de la soif; privé de l'eau qui coule au paradis. De la cavité inférieure, cavité de ténèbres, où il se trouve, il aperçoit son père Abraham et Lazare dans une cavité supérieure, une cavité de lumière. Il implore Abraham d'avoir pitié de lui: qu'il envoie Lazare lui humecter la langue, cette langue qui a joui des délices de tant de festins. Abraham lui rappelle alors sa richesse: il a reçu sa récompense de son vivant: les biens dont il a joui seul, comme s'il en avait été le propriétaire. Quant à Lazare, il était dans le dénuement. Maintenant consolation et tourments sont inversés et en conséquence, il n'est pas possible d'établir quelque communication que ce soit entre les deux. Il est donc trop tard pour demander de l'aide. C'était pendant sa vie que le riche aurait dû se faire, avec ses biens, des amis qui l'auraient accueilli après sa mort. Maintenant il est trop tard.
Le riche, alors, pense à ses frères qui vivent comme lui-même a vécu. S'il n'est pas possible d'établir une communication après la mort, Lazare pourrait aller les voir tant qu'ils sont vivants: en le voyant revenir de la mort, ils se convertiraient. Mais Abraham fait appel à Moïse et aux prophètes; ils ont parlé du bon usage des richesses. Si, comme lui, ses frères ne savent pas les entendre, ils n'écouteront pas Lazare s'il se dressait d'entre les morts. Les paroles que Jésus vient de dire peu auparavant (16, 16) deviennent très claires. Moïse et les prophètes ont déjà annoncé à leur façon ce que lui-même enseigne: faites-vous des amis dans les cieux avec votre argent! Que font les frères du riche des paroles d'Isaïe qui demande de partager son pain avec l'affamé (Is 58, 7)? Il ne suffit pas d'écouter la Loi et les prophètes dans la synagogue, il faut laisser les Ecritures convertir le cœur. Etre fils d'Abraham ne sert à rien pour le salut, sans cette conversion.
23 septembre
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Prier le Rosaire avec des spirituels du XVIIe siècle Mystères douloureux |
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L’Agonie (Marie Madeleine de Pazzi)
Père, non pas comme je veux, mais comme tu veux (Mt 26, 39).
«Mes sœurs, oh! que la Volonté de Dieu est aimable!» Il plut à Dieu de crucifier longtemps Marie Madeleine par des douleurs indicibles, qui la clouaient sur son lit, dans un état d'immobilité en même temps que de sensibilité extraordinaire. Loin de demander soulagement, elle s'écriait bien souvent: «Toujours souffrir et ne jamais mourir!»
Que les malades, Seigneur, découvrent dans leur épreuve combien tu veux être proche d'eux par des frères qui soutiennent leur courage.
La Flagellation (Sainte Marie de l'Incarnation)
Après avoir fait flageller Jésus, Pilate le livra pour qu’il soit crucifié (Mt 27, 26).
Je me vis toute plongée en du sang, et mon esprit fut convaincu que ce sang était le Sang du Fils de Dieu, de l'effusion duquel j'étais coupable par tous les péchés qui m'étaient représentés, et que ce Sang précieux avait été répandu pour mon salut.
Efface nos péchés, Seigneur, et purifie nos âmes avec le Sang que ton Fils unique a versé pour nous.
Le Couronnement d’épines (Saint Claude de la Colombière)
Ayant tressé une couronne d’épines, les soldats la mirent sur sa tête (Mt 27, 29).
De toutes les vertus que Jésus a pratiquées à sa Passion, celle qui a éclaté davantage, c’est la patience et la patience lie la langue par le silence, compose le visage par la tranquillité, et calme le cœur par la douceur. En quelque endroit de la Passion qu’il vous plaira, vous trouverez partout Jésus muet, tranquille et plein de douceur.
Jésus, doux et humble de cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre.
Le Portement de croix (Saint Robert Bellarmin)
Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne (Jn 19, 17).
Prenez mon joug. Et quel est votre joug? Mon joug est suave, répondez-vous, et mon fardeau léger. Qui ne porterait volontiers un joug qui, loin de comprimer, dilate; un fardeau qui, loin d'accabler, réconforte? Vous avez raison d'ajouter: Vous trouverez le repos de vos âmes. Et quel est donc ce joug qui ne fatigue pas, mais qui repose? C'est le commandement, le premier et le plus important: Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur.
Seigneur, je dépose mon fardeau à tes pieds! Je te remercie pour la paix et le repos que tu me donnes.
Le crucifiement et la mort de Jésus ( Sainte Anne de Saint-Barthélémy)
Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine (Jn 19, 25).
Si vous voulez posséder Jésus-Christ en vos cœurs, vous ne devez plus être à vous-mêmes, mais à lui seul et vous abandonner entièrement aux soins de sa providence. Contemplez souvent la très sainte Vierge au pied de la croix de son Fils où son amour s'est montré fort comme la mort, puisque, malgré la douleur dans laquelle elle était plongée, elle n'a pas défailli.
Nous te prions pour les visages défigurés par la vie, pour les hommes et les femmes qui redonnent un visage humain à ceux qui ont perdu toute dignité.
18 septembre
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Mettre l'argent à sa place |
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10 Celui [qui est] fidèle pour [ce qui est] petit, est fidèle aussi pour [ce qui est] grand, et celui qui est injuste pour [ce qui est] petit est injuste aussi pour [ce qui est] grand. 11 Si donc vous n'êtes pas fidèles pour l'Argent (Mamon) injuste, qui vous confiera le [bien] véritable? 12 Et si vous n'êtes pas fidèles pour ce qui est étranger, qui vous donnera ce qui est vôtre?
13 Or aucun domestique ne peut servir deux seigneurs: car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l'Argent (Mamon).
Deux sentences sont rattachées à la parabole du gérant avisé qui, toutes deux, concernent aussi l'argent.
Jésus oppose fidélité et injustice, deux attitudes qui se manifestent aussi bien pour les petites choses que pour les grandes. Il y a en effet une constante dans la vie de chacun, qui ne dépend pas de ce dont on s'occupe mais de l'attitude intérieure qui sous-tend ce que l'on fait. L'argent est un lieu privilégié de vérification: fidélité ou injustice? d'autant plus que la tentation d'injustice y est grande. Ne l'appelle-t-on pas l'argent injuste? Jésus utilise ici l'adjectif et non plus le nom — injustice —, comme dans le verset précédent. Ainsi, celui donc qui n'est pas fidèle à la Loi de Dieu pour l'argent injuste qui est peu de chose — il faut comprendre: celui qui ne s'en est pas dépouillé comme tout disciple doit le faire (cf. 14, 33; 12, 33) —, sera aussi infidèle pour le bien véritable qui est grand, c'est-à-dire les biens spirituels. Qui penserait, dans ces conditions, à le lui confier? Il ne saurait en assurer la gérance en toute gratuité, sans les accaparer.
L'argent est un bien de peu d'importance, mais il est aussi un bien étranger. Donc, de même que ne pas être fidèle à l'argent qui est peu, empêche de se voir confier le bien véritable, de même ne pas être fidèle à ce qui est étranger, est un obstacle pour recevoir en don ce qui est nôtre. Tout d'abord, pourquoi un bien étranger? Sont ainsi qualifiés les biens qui sont extérieurs à l'homme — à la différence de la vertu, par exemple. On les oppose aux biens spirituels qui sont nôtres et pourtant nous sont donnés par Dieu: ils ne viennent pas de nous. Donc à celui qui n'est pas fidèle pour les biens du dehors, en particulier pour l'argent, Dieu ne saurait donner les biens spirituels.
Jésus donne ensuite la raison pour laquelle on ne peut confier, donner les biens spirituels à qui ne sait pas être fidèle pour les choses temporelles, en particulier pour l'argent. Pour cela, il compare l'Argent et Dieu qui nous donne les biens spirituels, à deux maîtres — l'argent est personnifié. Or de toute évidence, on s'attache à celui que l'on aime et on désire le servir. De plus, on ne peut servir deux maîtres de façon inconditionnelle. Donc, si l'on aime l'Argent, on lui est asservi; ce qui est une manière de le servir; par contre si l'on aime Dieu, on le sert en toute liberté. Ainsi s'éclaire ce que Jésus vient de dire sur la fidélité: être infidèle à Dieu en matière d'argent, se traduit par une dépendance à l'égard de l'argent, un asservissement. Et à l'inverse, la fidélité à Dieu pour les biens spirituels s'accompagne du service de Dieu.
15 septembre
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Prier le Rosaire avec des spirituels du XVIIe siècle Mystères lumineux |
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Le Baptême (Pierre de Bérulle)
Jésus venir vers lui, Jean déclara: «Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde» (Jn 1, 29).
Jésus-Christ en ce baptême fut chargé par saint Jean qui agissait en la personne du Père éternel, de tous les péchés du monde, et obligé de satisfaire à son Père pour tous... Dieu seul peut charger Jésus-Christ de nos fautes.
Seigneur, accorde aux chrétiens de mourir au péché et de vivre pour la justice.
Cana (Vénérable Jean-Jacques Olier)
Et le troisième jour, il se fit des noces à Cana en Galilée; et la mère de Jésus y était (Jn 2, 1-2).
Les noces de Cana étaient la figure d'un événement bien plus important. Elles signifiaient mystérieusement les noces que Jésus-Christ venait célébrer avec le genre humain ou l'Église. Par l'Incarnation il avait épousé déjà la nature humaine en général dans la personne de la très sainte Vierge; mais c'était par la communion à son corps et à son sang qu'il devait épouser chaque âme en particulier.
Seigneur, que les époux chrétiens réactivent à chaque eucharistie, leur mutuelle.
L’Annonce du Royaume (Saint Vincent de Paul)
L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint; il m'a envoyé pour évangéliser aux pauvres; pour guérir ceux qui ont le cœur froissé (Lc 4, 18).
Ne sommes-nous pas bien heureux, mes frères, d'exprimer au naïf la vocation de Jésus Christ? Car qui exprime mieux la manière de vie que Jésus Christ a tenue sur la terre, que les missionnaires? Oh! que ceux-là sont heureux qui pourront dire, à l'heure de la mort ces belles paroles de Notre Seigneur: le Seigneur m'a envoyé évangéliser les pauvres!
Prions pour qu’inspirés par la Parole de Dieu, les chrétiens s’engagent au service des pauvres et de ceux qui souffrent.
La Transfiguration (Jacques-Bénigne Bossuet)
Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis tout mon amour; écoutez-le! (Mt 17, 5).
Pour que vous sachiez mieux ce que signifie cet oracle, et pourquoi le Père céleste a voulu nous le proposer dans la glorieuse transfiguration de Notre Seigneur Jésus Christ, remarquez avant toutes choses qu'il a envoyé son Fils pour nous apporter trois paroles qu'il est nécessaire que nous écoutions: la parole de sa doctrine qui nous enseigne ce qu'il faut croire; la parole de ses préceptes qui nous montre comme il faut agir; la parole de ses promesses qui nous apprend ce qu'il faut attendre.
L’Eucharistie (Sainte Marguerite-Marie Alacoque)
Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi (1 Co 11, 25).
Comme j'allais à la communion, le Seigneur me fit entendre qu'il venait lui-même imprimer dans mon cœur la sainte vie qu'il mène dans la sainte Eucharistie; vie toute cachée et anéantie aux yeux des hommes; vie de mort et de sacrifice, et qu'il me donnerait la force de faire ce qu'il désirait de moi.
Vierge Marie, nous T'adressons cette prière: Aide-nous à écouter d’un cœur ouvert et sincère la Parole de Dieu, pour qu’elle oriente nos pensées, nos choix et nos actions de chaque jour.
11 septembre
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Les pécheurs dans le Royaume
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Jésus et l'accueil des pécheurs (Lc 15,1-2)
15 1 Or les publicains et les pécheurs s'approchaient de lui pour l'entendre. 2 Et les Pharisiens et les scribes murmuraient entre eux disant: Celui-ci accueille les pécheurs et mange avec eux.
Les publicains et les pécheurs viennent entendre Jésus: eux ont des oreilles pour entendre (cf. 14, 35) et Jésus mange avec eux, avec autant de simplicité qu'avec les Pharisiens. Mais en voyant cela, scribes et Pharisiens murmurent. Ils sont scandalisés du comportement de Jésus: non seulement il accueille les pécheurs, mais il mange avec eux! Pécheurs, au verset 2, englobe aussi les publicains.
Jésus leur répond en trois paraboles. Il leur montre la place occupée par les pécheurs dans le dessein de salut de Dieu, l'amour que son Père leur porte.
La joie de Dieu: les pécheurs perdus retrouvés (Lc 15,3-10)
Parabole de la brebis perdue et trouvée (Lc 15,3-7)
3 Or il leur dit cette parabole disant: 4 Quel humain parmi vous, ayant cent brebis et en ayant perdu une, ne laisse pas les quatre-vingt-dix-neuf dans le désert et [ne] va vers la brebis perdue jusqu'à ce qu'il l'ait trouvée? 5 Et [l']ayant trouvée, il la met sur ses épaules, se réjouissant, 6 et étant venu à la maison, il convoque les amis et les voisins, leur disant: Réjouissez-vous avec moi, car j'ai trouvé ma brebis perdue. 7 Je vous dis: Ainsi il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion.
Un homme avait cent brebis. Cent brebis, c'est un troupeau qui commence à être conséquent, même si ce n'est pas grand-chose à côté des sept mille brebis de Job. Cent brebis est un nombre qui permet au berger de connaître chacune d'elles. Il se rend donc compte facilement si une manque au compte, surtout dans un désert où la visibilité est bonne. S'il s'aperçoit qu'une brebis est perdue, il laisse le reste du troupeau et va chercher dans les collines, où elle peut bien être cachée. Quand il l'a trouvée, nous dit Jésus, sa joie est grande et il la met sur ses épaules; probablement parce qu'elle est affaiblie, car une brebis en bonne santé marche derrière le berger sans difficulté. Quand il arrive chez lui, il l'a met dans le parc à brebis pour en prendre soin et prévient ses connaissances pour leur faire partager sa joie: il a trouvé la brebis perdue. Le berger, c'est Dieu. Un oracle du prophète Ezéchiel rapporte en effet ceci: «Je chercherai la brebis qui est perdue, je ramènerai celle qui est égarée» (Ez 34, 16).
Et Jésus tire la leçon de la parabole: «Il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion». Le futur n'indique pas forcément le jugement final; il indique que chaque fois qu'un pécheur se convertira, Dieu sera dans la joie.
Cette conclusion est paradoxale, car c'est Dieu qui a cherché et trouvé la brebis perdue et Jésus explique que c'est l'image d'un pécheur qui se convertit. Qui a agi: Dieu ou le pécheur? La conversion est avant tout une démarche de Dieu qui a l'initiative de ramener un pécheur à la maison, alors qu'il était perdu; et sa joie est grande. Il y a bien sûr une démarche du pécheur, mais ce n'est pas ce qui intéresse Jésus dans cette parabole. Il met en lumière la source de salut: Dieu.
Parabole de la drachme perdue et trouvée (Lc 15,8-10)
8 Ou bien quelle femme ayant dix drachmes, si elle [en] perd une, n'allume une lampe et [ne] balaie la maison et [ne] cherche avec soin jusqu'à ce qu'elle [la] trouve? 9 Et [l']ayant trouvée, elle convoque ses amies et voisines disant: Réjouissez-vous avec moi, car j'ai trouvé la drachme que j'ai perdue. 10 Ainsi, je vous dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit.
Cette parabole est la réplique de la précédente. Mais il s'agit d'une femme et non plus d'un homme, de drachme et non plus de brebis, ce qui indique une situation de pauvreté. Et la joie qui éclate quand la femme a trouvé la drachme, est partagée immédiatement «devant les anges de Dieu», symbole du Royaume.
9 septembre
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Prier le Rosaire avec des spirituels du XVIIe siècle Mystères joyeux |
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L’Annonciation (Sainte Louise de Marillac)
Tu vas concevoir et enfanter un fils; tu lui donneras le nom de Jésus (Lc 1, 31).
Voici le temps de l'accomplissement de votre promesse. Soyez béni à jamais, ô mon Dieu, du choix que vous avez fait de la Sainte Vierge. Vous vous serviez du sang de la Sainte Vierge pour en former un corps à votre cher Fils.
Seigneur, protège et sauve les enfants à naître!
La Visitation (Vénérable Jean-Jacques Olier)
Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée (Lc 1, 39).
Dans le mystère de la Visitation, Marie ne paraît pas seulement comme dispensatrice des grâces de Dieu pour les hommes, comme maîtresse et reine des apôtres; elle est encore par son zèle le modèle et la règle de tous les hommes apostoliques qui participent par elle à la grâce de faire connaître Jésus-Christ. Dès qu'elle l'a conçu et formé dans son sein, elle est la première à parler pour l'annoncer.
Vierge et Mère, Marie, donne-nous la sainte audace de chercher de nouvelles voies pour que la joie de l’Evangile parvienne jusqu’aux confins de la terre.
La Nativité (Vénérable Marguerite du Saint-Sacrement)
Marie retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur (Lc 2, 19).
Donnez-nous, ô Jésus, la grâce de garder le saint silence en l'honneur de vôtre, incomparable, que vous avez voulu garder en la sainte crèche et que votre sainte Mère et saint Joseph y ont gardé admirablement. Ô Jésus! votre douceur et humilité qui remplissaient votre sainte crèche et cachaient l'éclat de votre splendeur éternelle feront, s'il vous plaît, notre pratique continuelle.
Donne-nous, Seigneur, de connaître le silence qui donne un regard neuf sur toutes choses.
La Présentation de Jésus (Vénérable Jean-Jacques Olier)
Les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur (Lc 2, 22).
Si, dès le moment de l'Incarnation, le Fils de Dieu s'offrit ainsi et fit vœu d'hostie et de servitude à son Père, ce fut intérieurement et dans le secret des entrailles de Marie. Il fallait donc qu'il fût porté au temple de Jérusalem; et qu'il y réitérât solennellement son offrande, rendant ainsi à Dieu ses vœux devant son peuple, et par un culte extérieur et public: Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple.
Seigneur, tout ce que j'ai, c'est Toi qui me l’as donné: A Toi, Seigneur, je le rends. Tout est à Toi, disposes-en selon Ton entière volonté.
Le Recouvrement de Jésus au Temple (saint Jean Eudes)
Tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement (Lc 2, 47-48).
N'est-il pas vrai aussi, O Mère de Jésus, que la joie dont votre cœur a été rempli en diverses occasions, pendant que vous étiez ici-bas avec votre Fils bien-aimé, a fait sortir de vos yeux une douce pluie de larmes, mais de larmes de joie et de consolation: comme quand vous l'avez retrouvé dans le temple au milieu des Docteurs, après l'avoir égaré durant trois jours; quand vous l'avez vu monter glorieusement dans le ciel.
Seigneur, fortifie notre volonté, qu'elle n'agisse que pour toi; éclaires notre esprit et qu'il ne pense qu'à toi, donne à nos cœurs la vraie joie.
4 septembre
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Trois conditions pour être disciple |
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25 Or des foules nombreuses faisaient route avec lui et s'étant retourné il leur dit:
26 Si quelqu'un vient auprès de moi et ne hait son propre frère et sa mère et son épouse et ses enfants et ses frères et ses sœurs, et encore sa propre vie, il ne peut être mon disciple.
27 Celui qui ne porte pas sa propre croix et [ne] vient [pas] derrière moi ne peut être mon disciple.
28 Car qui d'entre vous, voulant bâtir une tour, ne s'assied d'abord pour calculer la dépense [et savoir] s'il a pour l'achèvement? 29 De peur qu'ayant posé sa fondation et n'étant pas capable de terminer, tous ceux qui le regardent ne commencent à se moquer de lui 30 disant: Cet homme a commencé à bâtir et n'a pas été capable de terminer.
31 Ou quel roi marchant pour combattre à la guerre un autre roi, s'étant d'abord assis, ne délibère [pour voir] s'il est capable avec dix mille [hommes] d'aller à la rencontre de [celui] qui vient contre lui avec vingt mille? 32 Si non certes, lui étant encore loin, ayant envoyé un ambassadeur, il adresse une demande en vue de la paix.
33 Ainsi donc quiconque d'entre vous qui ne renonce pas à tous ses biens, ne peut être mon disciple.
Jésus s'est remis en route et des foules nombreuses reprennent la route avec lui. Alors il se tourne vers tous ces gens qui le suivent et leur adresse la parole. Le suivre est une chose, être son disciple en est une autre, car cela suppose non seulement de venir auprès de lui, mais d'accepter trois exigences: haïr les siens et soi-même; porter sa croix derrière lui; renoncer à tous ses biens. Un choix est à faire avant d'aller plus loin.
Tout d'abord Jésus doit être préféré à tous. Aucun amour ne peut être mis en balance avec l'amour que le disciple lui porte. Bien sûr, les liens d'affection familiale ne s'opposent pas à l'amour envers lui, mais si cette affection devient un obstacle, elle doit être sacrifiée. Le verbe «haïr» qu'il emploie, montre la radicalité que comporte le détachement des liens familiaux et même de sa vie. Suivre Jésus implique d'être prêt à sacrifier sa vie pour lui.
Deuxième exigence: porter sa propre croix et suivre Jésus qui porte lui aussi sa croix: il sait ce qui l'attend. Jésus avait déjà donné cet avertissement à tous (9, 23). La répétition montre l'importance qu'il y attache.
La troisième exigence concerne les biens matériels, la fortune. Il faut savoir y renoncer pour persévérer à la suite du Christ. Jésus, à l'aide de deux paraboles, montre que quand on veut atteindre un but, il faut bien réfléchir avant de commencer et faire ensuite ce qui est nécessaire pour y parvenir. Ainsi, quand on a commencé à bâtir, il faut calculer la dépense avant d'aller plus loin et voir si on aura de quoi terminer la construction, sous peine d'être tourné en ridicule. De même celui qui part en guerre et s'aperçoit qu'il n'a pas assez de soldats avec lui, envoie une ambassade en vue de la paix et renonce à livrer le combat sous peine de perdre la guerre. Ainsi, celui qui veut être disciple de Jésus, doit bien réfléchir avant de se mettre en route, et s'il est déjà en route, avant de continuer la route avec lui. Car est-il déterminé à honorer une condition essentielle pour suivre réellement Jésus: renoncer à tous ses biens? Sinon on se moquera de lui parce qu'il n'arrivera pas au but. Paradoxalement, pour parler du disciple qui doit renoncer à ses biens, Jésus met en scène deux personnages qui doivent s'assurer d'avoir une certaine richesse en argent ou en hommes, pour mener à bien leur projet. Mais pour lui, la richesse nécessaire est le dépouillement.