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Novembre

27 novembre

1er dimanche de l'Avent

Veillez pour être prêts (Mt 24, 37-44)

Appel à veiller (Mt 24, 42 - 44)

42 Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient.

43 Vous connaissez cela: si le maître de maison savait à quelle veille le voleur vient, il aurait veillé et il n'aurait pas laissé percer sa maison. 44 C'est pourquoi vous aussi soyez prêts, car à l'heure que vous ne pensez pas, le Fils de l'homme vient.

 Commentaire de saint Thomas d'Aquin, Chaîne d'or sur Matthieu

S. Jér. Notre-Seigneur explique ici clairement ce qu’il a dit plus haut : « Personne ne sait rien de ce jour, si ce n’est le Père, » car il n’était point utile aux Apôtres de connaître ce jour ; étant toujours au contraire dans l’incertitude, et comme en suspens, ils s’attendaient continuellement à le voir venir, puisqu’ils ignoraient le moment de son arrivée. Ces paroles sont donc la conclusion de celles qui précèdent : « Veillez donc, puisque vous ignorez, » etc. Il ne dit pas : parce que nous ignorons, mais : « Parce que vous ignorez, » pour montrer que quant à lui, il connaît le jour du jugement. — S. CHRYS. (hom. 77.) Il veut qu’ils soient toujours dans une attente pleine de sollicitude : « Veillez » leur dit-il. — S. Grég. (hom. 13 sur les Evang.) Celui-là veille qui tient les yeux ouverts à la véritable lumière ; celui-là veille, qui traduit sa foi dans ses oeuvres ; celui-là veille qui repousse loin de lui les ténèbres de la langueur et de la négligence. — ORIG. (Traité 31 sur S. Matth.) Un certain interprète assure avec plus de simplicité que de raison, que le Sauveur veut parler ici d’un second avènement, et un autre affirme qu’il est ici question de l’avènement spirituel du Verbe dans l’intelligence de ses disciples, où il n’était pas encore venu, comme il devait le faire plus tard (cf. Lc 24, 45).

S. Aug. (Lettre à Hésych.) Ce n’est pas seulement à ceux qui l’écoutaient alors, que Notre-Seigneur adresse ces paroles : « Veillez, » mais encore à tous Ceux qui sont venus après eux jusqu’à nous, et il nous les adresse à nous-mêmes, ainsi qu’à tous ceux qui viendront après nous, jusqu’au jour de son dernier avènement qui intéresse tous les hommes en un certain sens. Car cet avènement viendra pour chacun de nous aven le jour où il nous faudra sortir de cette vie tels que nous serons jugés dans ce dernier jour. Tout chrétien doit donc veiller pour que l’avènement du Seigneur ne le surprenne pas au dépourvu ; car ce jour surprendra, sans y être préparé, celui qui ne le sera pas au dernier jour de sa vie.

24 novembre

Prier le Rosaire
avec des saints du XXe siècle

Mystère glorieux



La Résurrection

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin (Jn 20, 1).

Après la messe de la résurrection, suivie d'une magnifique procession dans notre beau jardin, tout était si calme, si mystérieux, qu'il semblait qu'à travers les allées solitaires le Maître allait nous apparaître comme autrefois à Madeleine, et si nos yeux ne l'ont vu, du moins nos âmes l'ont rencontré dans la foi. C'est si bon la foi, c'est le ciel dans les ténèbres, mais un jour le voile tombera (Sainte sœur Elisabeth de la Trinité).

Seigneur, apporte-nous ta lumière, écarte les ténèbres et les doutes de nos cœurs.

 

L’Ascension

Tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux (Ac 1, 9).

L'Ascension aux cieux consomme glorieusement la vie terrestre de Jésus. De toutes les fêtes, l'Ascension est la plus grande, parce qu'elle est la glorification suprême du Christ Jésus. C'est la glorification divine de l'humanité du Christ, au-dessus de tous les cieux (Bienheureux Dom Columba Marmion).

Accorde-nous, Seigneur, de vivre en esprit dans les cieux.

 

La Pentecôte

Certains se moquaient et disaient: «Ils sont pleins de vin doux!» (Ac 2, 13).

La Pentecôte, c'est l'Eglise naissant dans le vent et dans le feu. C'est l'animation divine du corps mystique du Christ, selon la récente promesse d'une consolation éternelle. Vérité merveilleuse, merveilleuse réalité: l'homme est devenu le temple du Saint-Esprit! Le feu de la Pentecôte ne s'est plus éteint dans l'Eglise vivante du Christ. Il brûle encore; et à chaque acte sacramentel, à chaque humble prière, le «bon Esprit» est présent, est agissant (Bienheureux Paul VI).

Renouvelle en nous ton Esprit, Seigneur, rends-nous libres et unis.

 

L’Assomption

Un grand signe apparut dans le ciel: une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles (Ap 12, 1).

Par l'identification ecclésiale avec la femme enveloppée de soleil, on peut dire que «l'Eglise, en la personne de la bienheureuse Vierge, atteint déjà à la perfection qui la fait sans tache ni ride»; c'est pourquoi les chrétiens, en levant les yeux avec foi vers Marie durant leur pèlerinage terrestre, «sont tendus dans leur effort pour croître en sainteté» (Saint Jean-Paul II).

Marie, fille de Sion, aide tous tes fils à trouver dans le Christ la route qui conduit à la maison du Père.

 

Le Couronnement de Marie

Toutes les générations me diront bienheureuse, car le Puissant a fait pour moi de grandes choses (Lc 1,48-49).

Ô Glorieuse Reine du Saint Rosaire, viens à mon secours! A ceux qui te vénèrent le chapelet à la main, tu as promis de grandes grâces. C'est aussi le chapelet à la main que tu me vois faire appel à toi! Tu es la consolatrice des affligés, le salut des malades, le refuge des pécheurs, l'Espoir des désespérés; tu es la dispensatrice des grâces et des miséricordes de Dieu. Du haut de ton trône, bénis-moi! Ô Reine du Saint Rosaire, prie pour nous! (Bienheureux Bartolo Longo).

Que Marie, Mère bienveillante et attentive, nous aide à être des étincelles resplendissantes de la lumière salvifique de son Fils Jésus.

20 novembre

34ème dimanche du Temps ordinaire

« Jésus, souviens-toi de moi
quand tu viendras dans ton Royaume »
Lc 23, 33-43


33 Et lorsqu'ils arrivèrent au lieu appelé Le Crâne, là ils le crucifièrent et les malfaiteurs l'un à droite, et l'autre à gauche. 34 Or Jésus disait: Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. Or [pour] partager ses vêtements, ils tirèrent au sort.
35 Et le peuple se tenait là, regardant.
Or les chefs aussi se moquaient disant: Il [en] a sauvé d'autres, qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ de Dieu, l'élu.
36 Or les soldats aussi se moquaient de lui, s'approchant, lui offrant du vinaigre, 37 et disant: Si toi, tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même. 38 Or il y avait aussi une inscription au-dessus de lui: Celui-ci, le roi des Juifs.
39 Or l'un des malfaiteurs suspendus l'injuriait disant: Toi, n'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même et nous [aussi]. 40 Répondant, l'autre le reprenant, lui déclara: Toi, tu ne crains pas Dieu, parce que tu es sous la même condamnation? 41 Et pour nous, d'une part, [c'est] justement car nous recevons ce qui est digne de ce que nous avons commis; mais d'autre part lui n'a rien commis de malhonnête. 42 Et il disait: Jésus, souviens-toi de moi lorsque tu viendras dans ton royaume. 43 Et il lui dit: Amen je te dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis.

Tous ceux qui forment le cortège qui suit Jésus, arrivent au lieu du supplice dont Luc ne donne que le nom grec: Le Crâne. Là, «ils le crucifient». A nouveau, aucune précision n'est fournie sur ceux qui exécutent les ordres donnés. L'imprécision donne à entendre que la parole que Jésus prononce: «Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font», ne concerne pas que les bourreaux, mais aussi les chefs du peuple, du peuple de l'alliance. Les romains, en effet, ne peuvent savoir ce qu'ils font, tandis que les chefs auraient dû savoir; ce sont eux qui ont provoqué le crucifiement. Jésus demande au Père de leur pardonner: ils ne savent pas ce qu'ils font à cause de leur aveuglement.
Deux malfaiteurs sont crucifiés à ses côtés; et ainsi se réalise la parole d'Isaïe: «Avec des sans-loi il fut compté» (Is 53, 12). Les soldats se partagent ensuite les vêtements de Jésus, accomplissant ainsi la prophétie du psalmiste (Ps 21, 19). Jésus le prophète, est le serviteur souffrant.
Luc donne ensuite les réactions de tous ceux qui sont là. Comme dans la description du cortège, il distingue plusieurs catégories de personnes.
Le peuple tout d'abord: il est là, près de la croix et regarde. On dirait que sa fureur d'un instant est retombée. Quelques-uns cependant, devaient se moquer de Jésus, car Luc note juste après que les chefs «aussi» se moquaient. Leurs moqueries reprennent la question posée à Jésus par le sanhédrin, sur sa prétention messianique: «Si tu es le Christ de Dieu». Mais maintenant, les chefs mettent Jésus au défi, en s'adressant à la foule: «S'il est le Christ de Dieu, l'élu» (cf. 9, 35; Is 42, 1). En effet, il a sauvé bien des gens en les guérissant (4, 38-39.40; 5, 15.17-25, etc.), en chassant des esprits mauvais (4, 36), en ressuscitant des morts (7, 11-17), mais il n'a pas fait de signe éclatant pour prouver sa messianité, alors qu'ils l'attendaient (11, 29). Pour être cru, que maintenant il fasse un signe en se sauvant lui-même, en descendant de la croix sain et sauf! A l'arrière de leur moquerie, se profile la troisième tentation du diable, dans le désert: Si tu es Fils de Dieu, fais une manifestation d'éclat.
C'est ensuite au tour des soldats de se moquer. Pour la première fois, ils sont explicitement mentionnés. Leurs propos ressemblent aux précédents, mais ils s'adressent au roi des Juifs tristement pendu sur une croix. Ils ne font que reprendre l'inscription placée au-dessus de Jésus, sur la croix. Ils tendent alors à Jésus une boisson vinaigrée, comme l'annonçaient le psaume du juste opprimé (Ps 69, 21).
Après les chefs et les soldats, c'est au tour d'un des malfaiteurs, un suspendu — ce qui est l'équivalent de crucifié —, de l'injurier. Il surenchérit sur les moqueries des chefs et des soldats. Comme dans les moqueries précédentes, c'est le salut qui est mis au premier plan, mais Jésus ne cherche pas à sauver sa vie, lui qui a dit: «Qui voudra sauver sa vie, la perdra» (9, 24; 17, 33). Le malfaiteur en tirerait volontiers profit.
Une triple moquerie fait pendant à la triple tentation au désert.
Les deux condamnés sont juifs, parce qu'on ne crucifiait pas les citoyens romains. Le second reprend son compagnon en faisant appel à sa foi. On peut comprendre ainsi les paroles qu'il lui adresse: Tu es donc si dépourvu de crainte de Dieu que tu oses insulter un innocent, simplement parce qu'il a été condamné comme toi? Mais notre châtiment est justifié par nos actes; le sien, non. Il se tourne alors vers Jésus et l'appelle par son nom, Jésus, le nom donné par Dieu le jour de l'annonciation (1, 31). «Jésus, souviens-toi de moi lorsque tu viendras dans ton Royaume.» Comme Pilate, il sait que Jésus est innocent, il vient de le dire à son compagnon. Et, comme tout Juif, il attend que le Messie vienne inaugurer le Royaume. Il l'a reconnu en Jésus: n'est-il pas le roi des Juifs, comme l'indique l'inscription placée au-dessus de lui? Le malfaiteur croit que Jésus va entrer sous peu dans son Royaume et viendra plus tard l'inaugurer sur la terre. C'est pourquoi il demande à Jésus de se souvenir de lui, en ce jour-là. La réponse qu'il reçoit dépasse toutes ses espérances. Jésus lui promet en effet la réalisation de son désir le jour même: aujourd'hui (cf. 2, 11; 4, 21; 19, 5.9). Sous peu, il sera avec lui, en communion avec lui; il lui fait la promesse qu'il avait faite à ses disciples (cf. 22, 28-29). Aujourd'hui donc, le malfaiteur sera introduit dans un lieu de délices, le paradis, où les justes ressuscités trouveront place (cf. 4 Esd 8, 52: «Car c'est pour vous que le paradis a été ouvert, que l'arbre de la vie a été planté, que le monde futur a été préparé, que la joie a été ordonnée et établie; que la bénédiction s'est levée ainsi que la bonté, et que la racine de la sagesse a été cueillie»).

18 novembre

Prier le Rosaire
avec des saints du XXe siècle

Mystère douloureux



L’Agonie

Dans l'angoisse, Jésus priait avec plus d'insistance (Lc 22, 43).

O Nuit, comme il n’y en a jamais de pareille ! Voici la place où Jésus vient prier. Il dépouille sa sainte humanité de la force à laquelle elle a droit par son union à la divine personne. Il plonge dans l’abîme de tristesse, d’angoisse, d’abjection. Son esprit semble submergé. Il voit à l’avance toute sa Passion. Il voit Judas, son apôtre, le tant aimé, qui le vend pour juste quelques sous. Le voici qui court vers sa perdition. Jésus pleure (Saint Padre Pio).

Donne-nous d'accepter avec générosité ta volonté, dans la douleur et la souffrance.

 

La Flagellation

Pilate ordonna d'emmener Jésus pour le flageller (Jn 19, 1).

Notre Sauveur, le Fils de Dieu, vrai Dieu et vrai homme, frémissait et se tordait comme un ver sous les coups de ces misérables ; ses gémissements doux et clairs se faisaient entendre comme une prière affectueuse sous le bruit des verges de ses bourreaux (Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich).

Fais-nous comprendre, Seigneur, que nous n'arrivons à la plénitude de la vie qu'en mourant sans cesse à nous mêmes et à nos désirs égoïstes.

 

Le Couronnement d’épines

Les soldats tressèrent une couronne avec des épines, et la lui mirent sur la tête (Jn 19, 2).

Je me suis retrouvée avec Jésus qui souffrait des douleurs horribles. Comment faire pour regarder Jésus souffrir et ne pas vouloir l’aider ? Je fus prise alors d’un grand désir de souffrir, et demandai à Jésus de m’accorder cette grâce. Il ne fut pas long à me contenter. Il s’est approché de moi, enleva de sa tête la couronne d’épines et la posa sur la mienne et alla se placer à l’écart (Sainte Gemma Galgani).

Seigneur, ouvre nos oreilles ; que nous entendions les appels de ceux qui ont faim, de ceux qui ont froid, de ceux qui ont peur et que l'on opprime.

 

Le Portement de croix

Jésus, portant lui-même sa croix, sortit en direction du lieu dit : Le Crâne, ou Calvaire (Jn 19, 17).

Oui, j'aime la Croix, la Croix seule. Je l'aime parce que je la vois toujours sur les épaules de Jésus. Désormais, Jésus se rend bien compte que toute ma vie, tout mon cœur lui sont totalement consacrés, à lui et à ses souffrances (Saint Padre Pio).

Seigneur crucifié et ressuscité, apprends-nous à affronter les luttes de la vie quotidienne.

 

Le crucifiement et la mort de Jésus

Ils amènent Jésus au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire). Alors ils le crucifient (Mc 15, 22-24).

Qu'il soit toujours plus vivant, plus Maître en moi, ce Dieu humble et doux de cœur qui a voulu se laisser supplicier sur la croix pour mon âme. Bonté, Beauté suprême ! je vous aime ; faites que rien de moi ne soit pas à vous… rendez mon amour toujours plus amour ! (Vénérable Marthe Robin).

Seigneur, nous te rendons grâces de ce que tu es mort sur la croix pour nos péchés.

13 novembre

 

33ème dimanche du Temps ordinaire

Le discours eschatologique
(Lc 21,5-19)



Le discours est en forme de chiasme. Les versets 5 à 7 et les versets 37 à 38 situent le discours: il a pour point de départ le Temple dont Jésus annonce la destruction, et il se situe dans le Temple.
Puis Jésus répond à la question sur le moment de l'événement aux versets 8-9. Il parle alors des signes (v. 10-11 et 25-26) qui forment une inclusion au cœur de laquelle sont situées les persécutions qui atteindront les disciples (v. 12-19) et la destruction de Jérusalem qui suivra (v. 20-24). Jésus regarde alors la destruction de la Ville sainte comme un signe de la venue du Royaume.
La liturgie de ce dimanche a retenu les versets 5 à 19.

Annonce de la destruction du Temple (Lc 21, 5-7)

5 Et comme certains disaient du Temple qu'il est orné de pierres belles et d'ex-voto, il dit: 6 De ce que vous contemplez, viendront des jours où il ne sera pas laissé pierre sur pierre qui ne sera détruite. 7 Or ils l'interrogeaient disant: Maître, quand donc cela sera-t-il et quel sera le signe que cela va arriver?

«Certains» interviennent; on ne sait qui pour l'instant. Ils admirent les ornements du Temple — le lieu où Dieu habite — devant Jésus: les belles pierres et les riches offrandes. Les pierres ne sont pas à proprement parler un ornement, mais leur taille colossale suscitait l'admiration. Qui parle? Ce qui précède laisse penser que Jésus continue à parler à ses disciples en présence du peuple (19, 45) dans l'enceinte du Temple.
Jésus a une réponse surprenante; il annonce la destruction du Temple: il sera rasé, il n'en restera rien; toute cette beauté disparaîtra. Effectivement, sa prophétie sera réalisée après l'incendie de Jérusalem, en 70, lorsque Titus rasera la ville. Cette annonce suscite une question; en effet, ceux qui avaient manifesté leur admiration pour le Tempe; interrogent alors Jésus en l'appelant: Maître, Rabbi, titre donné aux scribes. Ils voudraient savoir quand l'événement se produira et quel en sera le signe précurseur.

Le moment erroné (Lc 21, 8-9)

8 Or il dit: Prenez garde d'être égarés; car beaucoup viendront en mon nom disant: C'est moi (Moi je suis), et: Le moment s'est approché; ne marchez pas derrière eux. 9 Or lorsque vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne craignez pas; car il faut que cela arrive d'abord, mais [ce ne sera] pas tout de suite la fin.

Jésus commence par répondre à la question portant sur le moment de l'événement. Mais au lieu de dire quand cela se produira, il donne des critères pour discerner le faux moment. Ces critères portent sur deux points. Tout d'abord sa venue — «C'est moi» — en la personne de faux messies qui annoncent que le moment s'est approché, reprenant à leur compte ce que Jésus dit du Royaume (10, 1). Le deuxième point touche aux bouleversements inévitables de l'histoire des hommes; ils arrivent sans indiquer pour autant que ce soit la fin du monde, le terme des événements qui trament leur histoire. Tout ceci a pour but d'égarer les disciples. Jésus donne donc deux conseils: ne pas suivre les imposteurs, ne pas se faire leurs disciples, et ne pas craindre des bouleversements interprétés de façon alarmiste et erronée comme la fin de monde.

Les signes et l'événement (Lc 21, 10-19)

10 Alors il leur disait: Nation se dressera contre nation, et royaume contre royaume, 11 il y aura de grands séismes et selon les endroits des famines et des pestes, et il y aura des phénomènes effrayants et de grands signes venant du ciel.
12 Or avant tout cela, ils mettront leurs mains sur vous et [vous] persécuteront, [vous] livrant aux synagogues et aux prisons, [vous] emmenant devant rois et gouverneurs à cause de mon nom; 13  [cela] aboutira pour vous à un témoignage. 14 Mettez donc dans vos cœurs de ne pas vous soucier par avance de vous défendre, 15 car moi-même je vous donnerai une bouche et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni s'opposer ni contredire. 16 Or vous serez livrés même par des parents, et des frères, et ceux de votre parenté, et des amis et ils [en] mettront à mort parmi vous, 17 et vous serez haïs de tous à cause de mon nom. 18 Et pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. 19 Par votre persévérance, vous possèderez vos âmes.

Les signes (Lc 21, 10-11)

La question portait sur le signe et Jésus répond par des signes en forme d'inclusion. Ces signes sont introduits par «Alors» qui montre l'importance du point traité. Ils précèderont la destruction du Temple. Il y aura des guerres violentes et on peut voir derrière les paroles de Jésus une reprise d'Is 19, 2 et 2 Ch 15, 6. La dimension cosmique renvoie aux signes qui accompagneront le Jour du Seigneur. Ils se produiront dans le ciel (cf. Is 13, 10; Ez, 32, 7), mais aussi sur la terre: la mer déchaînée épouvantera les nations (cf. Ps 46, 2-4). Un ébranlement mondial annoncera la destruction de Jérusalem et les hommes auront peur de l'attente de ce qui doit arriver, effrayés par l'ébranlement qui se produira dans les étoiles (Is 34, 4; Ag 2, 6.21). Toute la nature sera associée à l'épreuve qui surviendra à Jérusalem.
Le cadre posé est cosmique, comme le sera celui de la crucifixion de Jésus (24, 44-45): la mort de Jésus se prolonge dans notre histoire et lui donne sens. C'est à cette lumière que doit se lire la destruction du Temple.
Au cœur de ces signes cosmiques, Jésus situe la persécution qui atteindra les disciples et la ruine de Jérusalem.

Des persécutions (Lc 21, 12-19)

«Avant tout cela» renvoie au quotidien de la vie des disciples. Ils seront arrêtés et persécutés sans que Jésus disent par qui. Il reste évasif et dit simplement «Ils». Les disciples donc, seront livrés aux synagogues pour y recevoir le châtiment qui s'y donnait: la flagellation publique. Ils comparaîtront aussi devant les tribunaux civils à cause de leur foi au nom de Jésus. Ce sera pour eux l'occasion de rendre témoignage à l'évangile devant ceux qui les maltraitent, devant les puissants de la terre. Ils n'ont donc pas à préparer par avance leur défense car ce qu'ils diront ne viendra pas d'eux. C'est Jésus lui-même qui sera à la source de leurs paroles dans lesquelles s'exprimera une sagesse que personne ne pourra réfuter; c'est ce que Dieu avait fait pour Moïse (cf. Ex 4, 11).
La persécution viendra aussi des membres de leurs familles: parents, frères, parenté et amis. Et Jésus leur annonce que si certains seulement seront mis à mort, tous seront haïs: leur attachement à lui sera source de haine universelle, liée aux préjugés qui ont cours contre les disciples du Christ.
Jésus fait alors appel à une sentence qui étonne: alors que les disciples seront maltraités, voire même tués, «pas un cheveu de leur tête ne sera perdu». Il faut comprendre que rien de mal ne pourra leur arriver car Dieu prendra soin d'eux. Soutenus par l'action de Dieu, ils ne cèderont pas devant les persécutions et Dieu leur donnera la vie, même s'ils sont mis à mort.

12 novembre

Prier le Rosaire
avec des saints du XXe siècle

Mystère lumineux



Le Baptême
Jésus vint de la Galilée au Jourdain, auprès de Jean, pour être baptisé par lui (Mt 3,13).

Ô Seigneur, Jésus Christ, ton baptême au Jourdain nous parle de l’immense grâce de la miséricorde divine qui nous est accordée dans le sacrement du baptême. Elle nous fait ressembler à toi, ainsi devenons-nous enfants de Dieu dans lesquels le Père céleste a prédilection. Nos âmes sont une demeure de Dieu (Sainte Faustine).

Ô Jésus, fais que nous nous conduisions toujours comme des enfants du Père.

 

Cana

Sa mère dit aux serviteurs : «Faites tout ce qu'il vous dira» (Jn 2, 5).

L’heure de Jésus n’est pas venue mais, puisque Marie le lui demande, il la devance en quelque sorte, et il va faire ce miracle de bonté sur l’intercession de sa Mère. Retenons cette place de Marie. Elle intervient dans la nuit. L’heure de la nuit, l’heure des situations perdues, c’est son heure à elle. Dieu lui a confié ce rôle qui est un rôle maternel, pour être l’«instrument» de sa Miséricorde (Bienheureux Père Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus).

O Marie, notre Mère, augmentez notre confiance en votre maternelle intercession pour nous, auprès de votre divin Fils Jésus!

 

L’Annonce du Royaume

Le Royaume de Dieu est proche (Mt 3, 2).

L'Eglise a une bonne nouvelle à annoncer aux pauvres: Bienheureux, vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous. Et en conséquence, elle a aussi une bonne nouvelle à annoncer aux riches: qu'ils se fassent pauvres pour partager avec les pauvres les biens du Royaume (Bienheureux Oscar Roméro).

Fais que notre foi, Seigneur, rayonne d'espérance et d'amour pour conduise à la vérité ceux qui doutent.

 

La Transfiguration

Il fut transfiguré devant eux; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements blancs comme la lumière (Mt 17,2).

Dans l'événement de la Transfiguration, nous contemplons la rencontre mystérieuse entre l'histoire qui s'édifie chaque jour et l'héritage bienheureux qui nous attend au Ciel, dans la pleine union avec le Christ, Alpha et Oméga, Principe et Fin (Saint Jean-Paul II).

Doux Jésus, que toute notre vie ne soit plus qu'un reflet de ta lumière.

 

L’Eucharistie

Prenez, mangez: ceci est mon corps… Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude en rémission des péchés (Mt 26, 26.28).

La victime du Calvaire parcourant chaque jour l'univers entier, afin de s'immoler sans cesse pour la gloire de son Père et le salut du monde, l'infirme, le malade, l'affligé pourront à toute heure du jour et de la nuit, pendant ces longues heures que la souffrance et l'insomnie rendent si pénibles, ces pauvres âmes pourront dire: à cette heure, à tel endroit, un prêtre monte à l'autel, offre la victime de propitiation, la victime d'expiation (Bienheureux Marie-Joseph Cassant).

Que l'adoration, Seigneur, soit notre réponse au don de l'eucharistie que tu nous a fait.

6 novembre

32ème dimanche du Temps ordinaire

« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants »
(Lc 20, 27-38)



27 Or quelques-uns des Sadducéens — qui disent qu'il n'y a pas de relèvement [résurrection] — s'étant approchés, l'interrogèrent 28 disant: Maître, Moïse a écrit pour nous: Si le frère de quelqu'un meurt ayant femme et qu'il soit sans enfant, que son frère prenne la femme et suscite une descendance à son frère. 29 Il y avait donc sept frères: et le premier ayant pris femme mourut sans enfant; 30 et le deuxième 31 et le troisième la prirent, de même aussi les sept ne laissèrent pas d'enfants et moururent. 33 Finalement la femme mourut aussi. 33 La femme donc lors du relèvement [résurrection], duquel d'entre eux devient-elle [la] femme? Car les sept l'ont eue pour femme. 34 Et Jésus leur dit: Les fils de ce siècle épousent et sont donnés en mariage, 35 or ceux qui seront jugés dignes d'obtenir [d'avoir part à] cet autre siècle et [au] le relèvement [résurrection] d'entre les morts n'épousent pas et ne sont pas donnés en mariage; 36 car ils ne peuvent plus mourir, car ils sont égaux aux anges, et ils sont fils de Dieu, étant fils du relèvement [résurrection]. 37 Or que les morts se réveillent, Moïse l'a indiqué, selon le buisson, quand il dit: Le Seigneur, le Dieu d'Abraham et [le] Dieu d'Isaac et [le] Dieu de Jacob; 38 or il n'est pas Dieu des morts mais des vivants, car tous vivent pour lui.

Des Sadducéens viennent vers Jésus. Luc précise qu'ils ne croient pas à la résurrection, indiquée ici par le mot relèvement. D'emblée, il situe le point qui sera discuté. Ils appartiennent à un parti sacerdotal, issu principalement de familles riches, qui contrôle le Temple de Jérusalem. C'est la première fois que Jésus se trouve en face à face avec eux. Apparemment, ils ne sont pas envoyés par le Sanhédrin. Ils se distinguent des Pharisiens par le fait qu'ils ne croient pas à la résurrection (cf. Ac 23, 8) et que seule la Loi écrite fait autorité à leurs yeux; les traditions des Anciens, chères aux Pharisiens, n'avaient donc pas de poids pour eux. Et à l'intérieur de la Loi, ils s'appuient surtout sur le Pentateuque et n'accordent pas beaucoup d'importance aux prophètes.
Ces Sadducéens viennent donc consulter Jésus, ou tout au moins font comme si c'était leur intention: comme les Pharisiens et les Hérodiens, ils l'appellent Maître, le reconnaissant comme un interprète autorisé de l'Ecriture et ils posent directement la question qu'ils ont préparée, sans la faire précéder de flatteries. Le choix est judicieux et reflète leurs positions: ils se réfèrent à Moïse, à qui le Pentateuque était attribué, et plus précisément à la loi sur le lévirat contenue dans le livre du Deutéronome (25, 5-10). On peut constater qu'ils en modifient le contenu. On lit dans la Torah: «Lorsque des frères habitent ensemble, si l’un d’eux meurt sans avoir de fils, l’épouse du défunt ne pourra pas appartenir à quelqu’un d’étranger à la famille; son beau-frère viendra vers elle et la prendra pour femme; il accomplira ainsi envers elle son devoir de beau-frère. Le premier-né qu’elle mettra au monde perpétuera le nom du frère défunt ; ainsi, ce nom ne sera pas effacé d’Israël» (Dt 25, 5-6). La loi du lévirat concerne des frères qui habitent ensemble. Or les Sadducéens disent simplement: «Si le frère de quelqu'un meurt». Et ils imaginent, à partir de cette loi du lévirat, un scénario complètement ridicule, pour tourner en dérision la résurrection: si Jésus récuse cette invraisemblance et tombe dans le piège, il se mettra les Pharisiens à dos. Un homme donc, qui était marié, avait six frères; il meurt sans laisser de descendance, sans garçon premier-né. Ses frères tour à tour exercent la loi du lévirat, car chacun meurt sans avoir laissé de descendance au premier époux de la femme que tous prennent pour femme les uns après les autres; la femme meurt ensuite. D'où la question: lorsque les morts se dresseront d'entre les morts — c'est-à-dire du lieu où ils sont couchés en attentant le jugement, selon la croyance juive —, duquel d'entre eux sera-t-elle femme? «Les sept en effet l'ont eue pour femme». Le scénario imaginé par les Sadducéens paraît en effet placer la femme dans une situation inextricable, dans la perspective d’une résurrection corporelle vue comme la continuation de la vie sur la terre: elle aurait sept maris! Il se pourrait que cette représentation de la résurrection, soit celle que partageaient les Pharisiens. Comme à son habitude, Jésus prend de la hauteur; il élude les arguties juridiques et plonge directement au fond du problème, par un raisonnement en deux temps, très sémitique.
Tout d'abord, affirme-t-il, dans l'autre siècle, celui de la résurrection — destiné à ceux qui en seront jugés dignes —, il n'y a pas de mariage contrairement à ce qui existe dans ce siècle-ci. Pourquoi? Car il n'y a pas de mort, donc plus besoin d'une postérité pour prolonger le nom et garder les biens terrestres intacts; par suite, il n'y a plus besoin de la loi du lévirat! Mais la question rebondit: pourquoi les ressuscités ne meurent-ils plus? parce qu'ils sont semblables aux anges. Jésus aborde ici un point qui, comme celui de la résurrection, faisait problème aux Sadducéens: ils niaient en effet l'existence des anges. Or l'occupation des anges est entièrement comblée par Dieu; ils vivent de sa vie auprès de lui. De plus, ils sont immortels et n'ont pas à se préoccuper de perpétuer une descendance, ce qui est une forme de victoire sur la mort. Et non seulement les ressuscités sont égaux aux anges, mais ils sont de plus fils de Dieu: la résurrection les a introduits dans une vie nouvelle et glorieuse; ils sont au-dessus des préoccupations du mariage.
Jésus montre ensuite que cette croyance s'enracine dans le Pentateuque qui a pour les Sadducéens valeur normative plus que les autres livres. Il suffit de se référer à l'épisode du buisson ardent (Ex 3, 1-14). Dieu, du buisson, s'est révélé à Moïse en lui disant: «Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob» (Ex 3, 6). Or Dieu ne peut être le Dieu des morts: comment le lien intime qui a relié Dieu à ses amis pendant leur vie pourrait-il cesser à jamais? Les justes, en Israël, croyaient qu'un jour, le séjour du shéol où les morts menaient une vie diminuée, déboucherait sur une vie plénière avec Dieu. Ainsi un psalmiste chante: «Mon cœur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en confiance: tu ne peux m'abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption. Tu m'apprends le chemin de la vie: devant ta face, débordement de joie! A ta droite, éternité de délices!» (Ps 15, 9-11). Et encore au psaume 48: «Mais Dieu rachètera ma vie aux griffes du shéol: c'est lui qui me prendra» (Ps 48, 16).
Cette vie avec Dieu n'est pas réservée à quelques-uns, elle est pour tous, car «tous vivent pour lui». Elle concerne tous ceux qui attendent le moment fixé pour la résurrection (cf. 13, 29).

4 novembre

Prier le Rosaire
avec des saints du XXe siècle

Mystère joyeux




L’Annonciation

Voici la servante du Seigneur; qu'il m'arrive selon ta parole (Lc 1, 38).

L'attitude de la Vierge durant les mois qui s'écoulèrent entre l'Annonciation et la Nativité est le modèle des âmes intérieures, des êtres que Dieu a choisis pour vivre au-dedans, au fond de l'abîme sans fond. Dans quelle paix, dans quel recueillement Marie se rendait et se prêtait à toutes choses! Comme celles qui étaient les plus banales étaient divinisées par elle! Car à travers tout la Vierge restait l'adorante du Don de Dieu! (Sainte Elisabeth de la Trinité).

Seigneur, que toutes nos activités deviennent prière.

 

La Visitation

Marie dit alors: «Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur»(Lc 1, 46-47).

La joie de Jésus est le résultat de son union continuelle avec Dieu, tandis qu’Il faisait la volonté du Père. Vivre en présence de Dieu nous remplit de joie. Dieu est joie. Pour nous apporter de la joie, Jésus s’est fait homme. Marie est la première à avoir reçu Jésus: Mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur. L’enfant dans le sein d’Élisabeth a tressailli de joie parce que Marie lui apportait Jésus. Ce même Jésus que nous recevons en communion; il n’y a aucune différence (Sainte Teresa de Calcutta).

Doux Jésus, aide-nous A répandre ton odeur où que nous allions. Inonde nos âmes de ton esprit et de ta vie.

 

La Nativité

Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime (Lc 2, 14).

Doux enfant de Bethléem,
accorde-nous de communier
de toute notre âme
au profond mystère de Noël.
Mets dans le cœur des hommes cette paix
qu’ils recherchent parfois si âprement,
et que toi seul peux leur donner.
Aide-les à se connaître mieux,
et à vivre fraternellement
comme les fils d’un même Père (Saint Jean XXIII).

Apprends-nous, Seigneur, à nous laisser convertir par le mystère de ta Nativité.

 

La Présentation de Jésus

Cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction et toi, ton âme sera traversée d’un glaive (Lc 2, 34-35).

La présentation du Seigneur est une mémoire conjuguée du Fils et de la Mère, c’est-à-dire la célébration d’un mystère du salut opéré par le Christ, auquel la Vierge fut intimement unie en tant que Mère du Serviteur souffrant de Yahvé, en tant qu’exécutrice d’une mission qui appartenait à l’ancien Israël et en tant que figure du nouveau Peuple de Dieu, continuellement éprouvé dans sa foi et dans son espérance, par la souffrance et par la persécution (Saint Paul VI).

Seigneur, fais que nous puissions, avec une âme purifiée, nous présenter devant toi.

 

Le Recouvrement de Jésus au Temple

Ne saviez-vous pas que je me dois aux affaires de mon Père? (Lc 2, 49).

L’âme de l’Enfant Jésus est un mystère même pour Marie et pour Joseph: mystère de Jésus qui obéit à la volonté de son Père. Marie, apprends-nous que le mystère de ton Fils est mystère de foi et mystère d’amour (Bienheureux Père Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus).

Mère très aimante, agis en nous selon ta volonté, en notre âme et notre corps, en notre vie et notre mort et notre éternité.

1er novembre

homélie de M.-J. Le Guillou, o.p.
pour la Toussaint

Ap 7, 2-4 ; 9-14     I Jn 3, 1-12     Mt 5, 1-12



Je voudrais vous poser une question directe : êtes-vous heureux comme le Seigneur vous demande de l'être, heureux du bonheur de Dieu ? Est-ce que le mystère de Dieu est vraiment entré dans vos vies de telle manière que votre bonheur est vraiment la certitude que la vie a triomphé de la mort ? C'est la Vie qui a triomphé de la mort dans la mort du Christ, c'est la joie de Dieu qui a jailli quand la résurrection du Seigneur est apparue.
Croyez-vous vraiment à ce mystère, car c'est un mystère puisque c'est dans la foi que nous le tenons ? Croyez-vous vraiment que le Seigneur est là au cœur de vos vies, plus important que toutes les choses concrètes qui sont autour de vous, plus important aussi que tous les pro­blèmes qui sont dans vos vies, plus important que tout ce que vous faites de bien ou de mal enveloppé par le mys­tère de la miséricorde de Dieu ?
Croyez-vous à la plénitude de la vie qui jaillit du cœur du Christ, qui jaillit du Christ ressuscité, qui jaillit de l'amour, qui jaillit de la paix, qui jaillit de la joie de Dieu ?
Est-ce que c'est la réalité qui enveloppe toutes vos souffrances et tous vos malheurs ? Car vous l'avez remarqué, le Seigneur ne dit pas simplement « heureux » mais « heureux les pauvres de cœur, le Royaume des Cieux est à eux», «heureux les doux... heureux ceux qui pleurent». Quel paradoxe étonnant ! « Heureux » ! Je crois que l'on ne comprend rien à l'Evangile si, à la base, il n'y a pas toute cette annonce de bonheur. Et je le dis tout clairement, je suis heureux parce que le Seigneur est le Seigneur, parce qu'il est ce qu'il est, qu'il peut tout et qu'il m'aime. Oui, II nous aime chacun d'entre nous au plus profond de notre cœur et si je porte la mort au fond de mon être comme chacun de nous tous, je sais que la Vie a triomphé de la mort. C'est par ce triomphe que nous sommes devenus enfants de Dieu. C'est la grande affirmation de saint Jean : « Voyez comme il est grand l'amour dont le Père nous a aimés. Il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu et nous le sommes ».
« II a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu et nous le sommes». Agissons-nous vraiment comme des enfants de Dieu, non pas comme si nous étions des enfants de Dieu, mais comme des enfants de Dieu, avec cette vérité, cette plénitude, avec cette joie, avec cet amour propre à des enfants ? Je sais bien que tout va contre cela. Toutes les apparences sont contre l'Evangile. C'est pour cela que le Christ a été crucifié. Mais le Seigneur est le Seigneur et il nous aime, II donne sa vie pour que nous puissions la partager !
Et puis il y a ce fait merveilleux : un jour, nous serons face à face avec le Seigneur. Et la Vie pénétrera en plénitude nos êtres, nos corps, tout nous-mêmes, tellement qu'au moment voulu par Dieu, nous serons avec Lui au festin des noces, ce festin qui n'aura pas de fin, qui est la joie de Dieu et qui sera notre joie.
Lorsque la Vie paraîtra, nous serons semblables au Seigneur parce que nous le verrons tel qu'il est. Nous verrons le Christ tel qu'il est, nous verrons Dieu tel qu'il est et nous serons transfigurés dans sa lumière, transfigurés jusque dans nos corps, jusque dans notre chair, jusqu'aux moindres molécules de notre être. Nous serons, nous le savons, semblables au Christ car nous le verrons tel qu'il est. Quelle merveille ! Est-ce que votre cœur chante devant cette perspective que nous avons tous les uns et les autres ? Ce qui est à l'un est à l'autre : nous avons tout en commun, je dis bien tout. Tout le mystère de Dieu nous est commun et toutes les grâces que nous recevons sont communautaires. Elles sont ecclésiales : elle sont à tous, elles sont données pour tous.
Alors, avez-vous cette espérance invincible que le Seigneur peut pénétrer toujours plus profond dans notre être? Faites-vous de votre vie une aventure avec le Seigneur? N'est-ce pas trop souvent une aventure avec tout ce qui vous empêche de rencontrer le Seigneur ? Vous savez dans l'Evangile, il y a: « excuse-moi, je viens d'acheter une paire de bœufs, il faut que je l'essaie », « je viens de me marier, attends ». Or le Seigneur nous demande de venir et c'est cela la vérité de l'Evangile. Le Seigneur nous demande de le reconnaître et de ne pas nous excuser, de ne pas avoir de bonnes excuses pour ne pas le rencontrer.
Nous avons besoin de silence dans ce monde si tourmenté, si cassé, si brisé. Nous avons besoin du Seigneur et c'est Lui qu'il nous faut rencontrer.
Aimer Dieu... Je voudrais que vous découvriez ce qu'est l'Amour de Dieu, ce qu'est cet amour infini sur chacune de nos vies, cet amour qui nous a appelés à l'existence. Nous sommes jaillis de l'amour et nous retournons à l'amour. Nous sommes jaillis tout neufs dans le regard de Dieu et nous retournons tout neufs dans le regard de Dieu, tout nouveaux parce que fondés dans la purification que le Christ nous apporte, parce que si nous croyons qu'il vient, nous sommes purs comme il est pur, nous dit St Jean.
Réjouissez-vous ! Soyez dans l'allégresse ! Soyez heureux du bonheur des Béatitudes ! Le Seigneur ne mâche pas ses mots ! Il n'a jamais biaisé devant les réalités de cette vie, de sa mort vers laquelle il monte. Le Seigneur a toujours dit la vérité et il l'a dite brutalement : « Celui qui ne prend pas sa croix ne peut me suivre ». Mais cette croix est lumineuse, il faut la découvrir ensemble et nous serons comblés de l'amour de Dieu, comblés de cet amour qui est là, comblés de cette certitude que nous verrons Dieu ensemble avec tous les hommes. La vie éternelle, c'est cette présence de Dieu au milieu de nous, cette présence qui revigore tout, renouvelle tout, transforme tout. L'assemblée chrétienne est une assemblée qui proclame cette joie, qui la proclame parce que c'est vrai !
Je voudrais vous dire que la joie est possible, que la joie au milieu de la souffrance et de la misère est possible, que la joie peut éclater comme éclate un coup de tonnerre et qu'elle peut tout transformer, qu'elle peut tout délivrer et qu'elle peut livrer le mystère de Dieu, son mystère ineffable, son mystère qui est au-delà de tout et qui est le mystère d'amour.
Je voudrais que vos entrailles chantent un chant de joie. Aimez le Seigneur, je vous en supplie : aimez-le du fond de votre cœur et que ça jaillisse et que ça crie et que ça chante et que vous portiez le malheur des hommes dans la joie. Voilà le mystère de l'Evangile : ne pas s'abstraire du mal mais le porter dans la joie, dans la joie de Dieu qui est capable de dépasser tout cela, qui est capable de nous envelopper de la toute puissance de l'infini de l'Amour.
Soyez doux, pauvres, humbles, vous verrez Dieu ! J'ai envie de vous glisser à l'oreille cette bonne nouvelle pour qu'elle envahisse votre vie : nous verrons Dieu ! Qu'au plus profond de votre cœur murmure quelque chose qui vous appelle vers Dieu : « Je sens en moi, dit St Ignace d'Antioche, une eau qui me dit : viens vers le Père ! ». Aujourd'hui, nous chantons cette eau qui est l'Esprit Saint. Il est en nous et nous dit : « Viens vers le Père ». Nous serons heureux, heureux comme il n'est pas possible d'être heureux. Le Seigneur est le Seigneur et il nous aime. Aimez ! C'est le seul mot que je puisse vous dire. Aimez le Seigneur et tout vous sera donné par surcroît. Amen !

(dans: La puissance de l'amour de Dieu dans sa Parole, homélies Année C)

 

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