Juin
26 juin
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24 juin
Mystères glorieux |
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La Résurrection (Julien de Vezelay)
Quel est celui-là qui vient d'Edom, de Bosra en habits tachés de pourpre? (Is 63, 1).
Tel est le cantique des anges qui chantent et acclament la résurrection du Seigneur, lorsqu'ils admirent, en sa personne, le changement survenu à notre nature humaine. Le Seigneur venait de triompher de l'homme fort et armé. Ils admirent le retour si glorieux des enfers, de celui qu'ils avaient contemplé suspendu à la croix dans une telle infamie et une telle humiliation. Il est magnifique dans son vêtement et sa démarche révèle une force considérable. Il est magnifiquement drapé dans l'habit de sa résurrection, de son immortalité, de son incorruptibilité.
Jésus, rédempteur des hommes, remplis-nous de la joie de ta résurrection.
L’Ascension (Geoffroy d'Auxerre)
Celui qui est descendu est aussi celui qui est monté afin de tout remplir (Ep 4, 10).
Que s'élèvent notre pensée et notre avidité, que s'élève notre vie, que s'élève notre cœur là où se trouve notre trésor, là où Jésus est notre rédemption, notre amour, notre désir. Car la rédemption de l'âme de l'homme, c'est sa richesse propre. Si avec lui nous sommes ressuscités, montons aussi avec lui. Car comme il est monté pour nous, il a aussi souffert pour nous, il est ressuscité pour nous, et pour nous encore il a été exalté. Tout cela, il nous l'a offert, et il ne nous l'offre pas moins maintenant.
Jésus, désir de notre cœur, ne me repousse pas nos prières!
La Pentecôte (Guerric d'Igny)
Des langues qu’on aurait dites de feu leur apparurent; elles se partageaient, et il s’en posa une sur chacun des apôtres (Ac 2, 3).
Elles étaient bien de feu, ces langues en lesquelles se partagea ce feu, et qui embrasèrent tellement les âmes des apôtres, et leurs langues aussi, que de nos jours encore tout auditeur pieux s'enflamme à leurs paroles. Oui, elle était de feu, la langue de Pierre, et de feu également, la langue de Paul: de nos jours encore, leurs paroles alimentent un feu continu qui jette son éclat sur nos cœurs si nous nous en approchons et si nous ne détournons pas l'oreille de leurs discours.
Jésus, Sagesse du Père, donne-nous l'intelligence des Ecritures.
L’Assomption (Héminand de Froidmont)
La mort a été engloutie dans la victoire (1 Co 15, 54).
Ainsi la mort et la nécessité de mourir, tout comme la misère de la corruption ont été englouties dans la résurrection de la Vierge Marie, et dans son Assomption. Sans aucun doute il en sera de même pour la résurrection de nos corps, si nous l'avons imitée dans la force déployée pour emporter tant de victoires.
Jésus, santé de notre corps, augmente notre foi en la résurrection.
Le Couronnement de Marie (Adam de Perseigne)
Désormais toutes les générations me diront bienheureuse, parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses (Lc 1, 48-49).
Vraiment tu es la souveraine. Près de toi on a amoncelé la plénitude de tous les biens; près de toi on a caché des trésors inépuisables de vérité et de grâce, de paix et de miséricorde, de salut et de sagesse, de gloire et d'honneur. Pour moi tu es l'ancre au milieu du ballottement des flots, le port dans le naufrage, le secours dans la tribulation, la consolation dans la douleur.
Jésus, pilote des navigateurs, par Marie, conduis-nous au port de la vie éternelle.
19 juin
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17 juin
Mystères douloureux |
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L’Agonie (Pseudo-Bernard)
Jésus vient vers ses disciples et leur dit: «Désormais vous pouvez dormir et vous reposer; voici toute proche l’heure où le Fils de l’homme va être livré» (Mt 26, 26).
Nous dormons tandis que tu pries pour nous, parce que nos yeux sont appesantis par le sommeil. Secoue-nous pour nous réveiller et pour nous faire prier, afin de ne pas entrer en tentation, parce que la tribulation est fort près de nous. Que notre œil est prompt à se fermer pour ne pas te voir, que notre pied glisse vite en cette mer immense, aux bras étendus, où se trouvent des reptiles sans nombre! Excite-nous, Seigneur, afin que nous nous réveillons et prions au moins une heure avec toi.
Jésus, notre secours, donne à ton peuple de veiller quand la tempête secoue l'Eglise.
La Flagellation (Pseudo-Bernard)
Après avoir fait flageller Jésus, Pilate le livra pour être crucifié (Mc 15,15).
Pilate te fit paraître nu en présence de ceux qui t'insultaient, il ne les retint pas de déchirer de coups très cruels ta chair virginale, frappant de nouveaux coups sur les premiers, et faisant des plaies sur tes déchirures. O Fils élu de mon Seigneur Dieu, qu'as-tu commis de digne d'une si grande souffrance et d'une confusion si extraordinaire? absolument rien. C'est moi qui ai été cause de toute ta douleur et de toute ta honte.
Jésus, Dieu plein de miséricorde, regarde avec bonté ceux qui t'on renié.
Le Couronnement d’épines (Pseudo-Bernard)
Les soldats, tressant une couronne avec des épines, la posèrent sur la tête de Jésus, et ils le revêtirent d'un manteau de pourpre (Jn 19, 2).
Après la croix, il n'y a plus de supplice, parce que le péché finit à la mort. Mais aux approches de la fin, le pécheur est plus fatigué des illusions du Démon. Le dépouillant en effet de tout l'éclat du nom de chrétien qui l'entoure comme un habit, on lui donne, pour vêtement royal, une chlamyde de pourpre. Tressant une couronne d'épines, on la place sur sa tête, comme sur ce qui a été volé aux pauvres, on y met les richesses qui piquent comme des épines, et on élève sa tête au-dessus du royaume de l'orgueil.
Jésus, vêtement d'allégresse, sois notre réconfort à l'heure de notre mort.
Le Portement de croix (Saint Bernard)
Jésus sortit, portant sa croix, et vint au lieu dit du Crâne — ce qui se dit en hébreu Golgotha (Jn 19, 17).
Je déclare deux et trois fois malheureux ceux qui portent la croix de Jésus Christ sans marcher à sa suite, et qui ne partagent point l'humilité de celui dont ils partagent les humiliations. Ils sont bien rares, Seigneur, ceux qui veulent marcher à ta suite, et pourtant il n'est personne qui ne veuille parvenir jusqu'à toi. On sait bien qu'à ta droite sont les délices éternelles. Tous veulent jouir de toi mais pour suivre ton exemple, c'est une autre affaire: partager ton règne, tous le désirent, mais non pas prendre part à ta souffrance.
Jésus, tout compatissant, nous te prions pour ceux qui sont tentés, pour ceux qui sont dans l'épreuve.
Le crucifiement et la mort de Jésus (Jean de Ford)
Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine (Jn 19, 25).
Se tenir près de la croix de Jésus, c'est avec celle qui est à la fois la mère et l'épouse du Verbe, lever les yeux vers le Crucifié, darder ses regards sur lui, et évaluer avec l'affection très pure d'une tendre piété les richesses d'une telle charité. Ah! plaise à Dieu que nous ne soyons pas jugés indignes d'avoir là notre part!
Jésus, Fils de Dieu, aie pitié de nous!
12 juin
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9 juin
Mystères lumineux |
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Le Baptême (Saint Bernard)
Jean le vit qui venait vers lui, et il dit: «Voici l'Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde» (Jn 1, 29).
Il vint comme un homme du peuple, lui qui, seul, était sans péché. Qui, à ce moment, l'aurait cru Fils de Dieu? Qui l'aurait pensé le Seigneur de majesté? Voici que lui-même, pour opérer la purification des fautes, pour purifier notre bourbier, il vient. Et cependant, après ce témoignage, il veut être baptisé par Jean. Celui-ci tremble: quoi d'étonnant? Quoi d'étonnant si un homme tremble et n'ose pas toucher à la tête sainte de Dieu?
Jésus, vrai Dieu, fais déborder l'adoration dans notre cœur.
Cana (Saint Bernard)
Le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit: «Ils n'ont plus de vin» (Jn 2, 3).
Combien de fois me faut-il, à la suite de vos plaintes et de vos larmes, supplier la Mère de miséricorde de souffler à son très doux Fils que vous n’avez plus de vin? Et, je vous l’affirme, si nous frappons à sa porte avec affection, elle ne se soustraira pas à notre besoin, car elle est miséricordieuse, et mère de la Miséricorde. Si en effet elle a éprouvé de la compassion pour l’embarras de ceux qui l’avaient invitée, combien plus aura-t-elle compassion de nous, si nous la prions avec affection.
Jésus, boisson inépuisable, à la prière de ta mère donne-nous part à ta vie.
L’Annonce du Royaume (Bienheureux Oger)
Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant la bonne nouvelle du royaume (Mt 4, 23).
Tu es venu, Seigneur, vers les brebis perdues de la maison d'Israël, qui étaient perdues; tenant élevée la lampe du Verbe divin pour éclairer ouvertement l'univers entier, prêchant le royaume de Dieu à tous ceux qui obéissent à ta parole, tu as confirmé ta prédication par les prodiges qui l'accompagnaient, tu as fait éclater en toutes choses, la vertu de ta divinité, déployant gratuitement, envers les malades, et envers toutes les nations, les soins qui convenaient au salut des pécheurs, afin de gagner tous les cœurs.
Jésus, notre Pasteur, prends pitié des pécheurs, de tous ceux qui sont dans le besoin.
La Transfiguration (Bienheureux Pierre le Vénérable)
Pierre prit la parole et dit à Jésus: «Seigneur, il est heureux que nous soyons ici! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie» (Mt 17,4).
Il est nécessaire que tu sois son compagnon dans la passion afin que tu puisses participer à sa gloire. Là, lui-même t’accueillera avec tous les autres dans ses tentes éternelles. Là, tu ne prépareras pas trois tentes: une pour le Christ, une pour Moïse et une pour Elie, mais une seule pour le Père, pour le Fils et le Saint-Esprit: tu seras cette tente. Alors Dieu sera tout en tous.
Jésus, clarté de l'âme, que ta lumière brille dans la nuit des désespérés.
L’Eucharistie (Guillaume de Saint-Thierry)
Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit et, le donnant aux disciples, il dit: «Prenez, mangez: ceci est mon corps» (Mt 26, 26).
Avec la même compassion et tendresse qui lui a fait charger sur ses épaules la brebis perdue, c'est-à-dire assumer notre nature corrompue dans l'unité de sa personne, oui, avec la même compassion et tendresse, maintenant, il prend cette substance terrestre du pain, en vertu de sa puissance divine, à qui tout obéit en tout dès qu'il le veut; il la change en sa véritable chair.
Jésus, nourriture solide, rassasie-nous de ta vie.
5 juin
«L’Esprit Saint vous enseignera tout» |
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2 juin
Mystères joyeux |
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L’Annonciation (Guigues II le chartreux)
Tu concevras et tu enfanteras un fils, et tu le nommeras Jésus. […] L’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu (Lc 1,31.35).
Cours, pauvre âme, vers ta souveraine. Elle fait aujourd'hui un grand festin, recevant le Fils du Très Haut dans son sein. Aujourd'hui sont célébrées des noces royales, on accède aux celliers, les greniers sont ouverts, et les affamés rassasiés. Cours, hâte-toi, avant que ne soit fermée la porte.
Jésus, accomplissement des prophètes, réveille la foi de ceux qui se sont éloignés de toi.
La Visitation (Hugues de Saint-Victor)
Il a déployé la force de son bras (Lc 1, 51).
Il a déployé la force de son bras, car sil a vaincu le diable par l'humanité de son Fils. Son bras, c'est son Fils. Il a déployé la force de son bras, puisque, grâce à ce qui est advenu, en lui a été racheté ce qui a été fait par lui. Il a déployé sa force, il a déployé sa faiblesse, et cette faiblesse elle-même a été sa force, car c'est par elle que le diable a été vaincu et que l'homme a été racheté à son emprise.
Jésus, puissance invincible, rends-nous forts dans la faiblesse.
La Nativité (Isaac de l'étoile)
Marie mit au monde son fils premier-né, l'emmaillota et le coucha dans une crèche (Lc 2,7).
Sortant, à la fois Semence et Semeur, le Verbe quitta le mystérieux et insondable grenier de la divinité, où habite la plénitude, il fut envoyé dans une corbeille de chair, grâce à l'enfantement de la Vierge, de là il se sème lui-même, lui, la Semence, le Semeur, la corbeille.
Jésus étonnement des anges, que ta Parole ensemence le cœur des hommes.
La Présentation de Jésus (Baudouin de Ford)
Syméon dit à Marie sa mère: «Ton âme sera percée d'un glaive» (Lc 2, 35).
La grandeur de l'amour de la Mère de Dieu a été la mesure de sa douleur: aimant son Fils plus qu'elle-même, elle a ressenti au plus intime de son âme la douleur des blessures que lui, il a reçues dans son corps. La passion du Christ a été pour elle un martyre, car la chair du Christ était bien un peu la sienne, chair tirée de sa chair.
Jésus, consolation des affligés, fais-nous la grâce de souffrir avec toi dans nos épreuves.
Le Recouvrement de Jésus au Temple (Aelred de Rievaulx)
Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume (Lc 2, 42).
Il est loisible de penser que durant ce voyage l'enfant Jésus accordait la douceur de sa présence, tantôt à son père et aux hommes de son entourage, tantôt à sa mère et aux femmes qui l'accompagnaient. Aussi, essayons d'imaginer tout le bonheur de ceux à qui il fut donné, pendant tous ces jours, de contempler son visage et d'ouïr ses paroles douces comme le miel; d'observer en cet enfant des hommes le rayonnement d'une vertu céleste, et d'entremêler leurs conversations de réflexions sur le mystère de la sagesse qui sauve.
Jésus, source d'intelligence, abreuve les assoiffés que nous sommes.