Octobre
31 octobre
Controverse avec un scribe
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27 octobre
La Résurrection
Marie Madeleine aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus (Jn 20, 14).
Marie n'imagine pas un instant que le Seigneur la précède et l'attend au plus profond d'elle-même, dans sa Galilée intérieure. Et elle ne peut le rencontrer que là, en revenant à elle- même. Une telle rencontre ne sait être un simple fait extérieur. On ne rencontre pas le Ressuscité comme n'importe quel homme dans la rue (Eloi Leclerc).
Marie, prie pour nous ton Fils très doux: que nous soyons fidèles à la prière.
L’Ascension
Tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux (Ac 1, 9).
En ressuscitant Jésus et en l’élevant jusqu’à lui, Dieu confirme que ce chemin est celui de la vraie vie. Accepter le risque de la foi et mettre sa confiance en l’amour de Dieu nous fait passer, avec le Christ, de la mort à la vie. L’Ascension du Christ nous prépare à notre ascension; cette montée a commencé au jour de notre baptême et doit se continuer tout au long de notre vie (Abbé Jean Compazieu - OFS).
Marie, prie pour nous ton Fils très doux: que nos chutes nous fassent grandir.
La Pentecôte
Si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous; mais si je pars, je vous l’enverrai (Jn 16, 7).
Le Saint-Esprit est le froment qui nous réconforte sur le chemin de la patrie, il est le vin qui nous réjouit dans la tribulation, l'huile qui adoucit les amertumes de la vie. Il fallait ce triple secours aux apôtres qui devaient aller prêcher dans le monde entier. C'est pourquoi Jésus leur envoie le Saint-Esprit (Antoine de Padoue).
Marie, prie pour nous ton Fils très doux: qu'il nous accorde son Esprit consolateur.
L’Assomption
Toutes les générations me diront bienheureuse (Lc 1, 48).
Marie, en montant au ciel, ne s'est point dépouillée de ses entrailles de mère, et n'a pas rejeté loin d'elle la charité qui, au contraire, brûle toujours dans sa poitrine. Aussi bien, plus semblable à Dieu que tous les saints et tous les élus, elle nous regarde sans cesse de ses yeux miséricordieux, et compatit d'un cœur maternel à toutes nos afflictions (Laurent de Brindes)
Marie, prie pour nous ton Fils très doux: qu'il nous accorde la sainteté et le salut éternel.
Le couronnement de Marie
Il jette les souverains à bas de leurs trônes et il élève les humbles (Lc 1,52).
Mère si belle, Mère chérie, comme tu es belle! S'ils n'avaient pas la foi, les hommes te déifie- raient. Tes yeux sont plus rayonnants que le soleil; tu es belle, ma Mère, je t'aime. Je t'en prie, viens à mon aide (Padre Pio).
Marie, prie ton Fils: qu'il nous accorde de demeurer dans la fidélité.
24 octobre
30ème dimanche du Temps ordinaire Mc 10, 46b-52
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21 octobre
L’Agonie
Jésus commença à ressentir tristesse et angoisse (Mt 26, 37).
Au jardin des oliviers, le Seigneur a ressenti la souffrance physique et surtout l'ingratitude, ce qui est pire encore. L'âme, qui ne connaît pas cette souffrance-là, mais seulement la souffrance physique ne souffre pas beaucoup. Aussi, l'âme qui supporte ces souffrances intérieures par amour pour Dieu, peut dire qu'elle possède l'amour divin (Maximilien Kolbe).
Marie, prie pour nous le Roi d'amour: qu'il nous accorde de compter sur sa miséricorde à l'heure de notre mort.
La flagellation
Quant à Jésus, Pilate le fit flageller, et il le livra pour qu'il soit crucifié (Mt 27,26).
Le Seigneur est dépouillé; on l'attache à une colonne et on le flagelle de diverses manières. Cette chair brillante de beauté reçoit les coups douloureux et sanglants de ces infâmes. Ce corps, la fleur de toute chair et de toute la nature humaine, est couvert de coups et de blessures. De toutes parts coule son sang royal (Bonaventure).
Marie, prie pour nous le Roi d'amour: qu'il nous accorde de supporter par amour peines et in jures.
Le Couronnement d’épines
Avec des épines, les soldats tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête (Mt 27, 29).
Voyez sa tête couverte d'épines, que l'on frappe sans cesse avec le roseau. Les épines perçaient cruellement sa tête vénérable; son corps était couvert du sang qui en ruisselait. O malheureux! comme cette tête royale que vous frappez à cette heure vous apparaîtra terrible un jour ! (Bonaventure).
Marie, prie pour nous le Roi d'amour: qu'il nous accorde le pardon des péchés.
Le Portement de croix
Lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieu dit Le Crâne ou Calvaire (Jn 19, 17).
Parfois le Seigneur te fait sentir le poids de la croix. Ce poids te semble insupportable, et pourtant tu le portes parce que le Seigneur, qui est plein d'amour et de miséricorde, te tend la main et te donne la force nécessaire (Padre Pio).
Marie, prie pour nous le Roi d'amour: qu'il nous donne de porter notre croix dans la douceur et la patience.
Le crucifiement et la mort de Jésus
Inclinant la tête, il remit l’esprit (Jn 19, 30).
Ô chère pauvreté, que le Seigneur Jésus-Christ a daigné préférer à toute autre chose, lui qui, de toute éternité, régnait sur le ciel et sur la terre! Les renards, disait-il, ont une tanière, et les oiseaux du ciel leur nid, mais le Fils de l'Homme, c'est-à-dire le Christ, n'a pas trouvé où reposer sa tête; quand il a laissé reposer sa tête, ce fut pour jamais, et il rendit l'esprit (Claire d’Assise).
Mère des douleurs, prie pour nous le Roi d'amour: qu'il nous remplisse de son amour.
17 octobre
29ème dimanche du Temps ordinaire « Le Fils de l’homme est venu donner sa vie en rançon pour la multitude »
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14 octobre
Le Baptême
Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice (Mt 3, 15).
La justice de Dieu, vue souvent sous l'angle de la colère, s'appelle désormais Miséricorde! Par ce geste où Jésus se met dans la foule des pécheurs, c'est un peu Dieu qui se penche sur la misère de l'homme, qui met son cœur sur la misère. Par ce geste, Jésus est allé chercher les pécheurs là où ils étaient (Frère Max).
Marie, intercède pour tous ceux qui se préparent au baptême.
Les noces de Cana
Et le troisième jour, il se fit des noces à Cana en Galilée; et la mère de Jésus y était. Jésus fut aussi convié aux noces avec ses disciples (Jn 2, 1-2).
Nous attendons la nouveauté de Dieu; nous attendons, toujours et de toute façon, la manifesta- tion de sa gloire, qui, depuis Cana, se répand dans tous les coins du monde; nous attendons quelque chose d’extraordinairement inattendu, comme le bon vin qui s’épuise à la fin d’un banquet (Frère Pierbattista Pizzaballa, custode de Terre Sainte).
Marie, intercède pour les chrétiens de Terre Sainte.
L’Annonce du Royaume
Voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait (Mt 5, 1-2).
Le Seigneur Jésus, ayant appelé ses disciples à lui en dehors de la foule, alla avec eux sur la montagne du Thabor, afin de les nourrir de sa doctrine. Il convenait, en effet, qu'il instruisît d'abord, et avec plus de soin que le reste des hommes, ceux qu'il devait établir pour être les maîtres et les guides des autres (Bonaventure).
Marie, intercède pour que les chrétiens deviennent apôtres du règne de Dieu.
La Transfiguration
En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre: «Ne parlez de cette vision à per- sonne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts» (Mt 17, 9).
Si le chemin de la croix aboutit à la lumière du Royaume, c'est parce qu'il libère l'homme de tous ses enfermements sur lui-même et l'ouvre à la communion divine. Mais l'étoile du matin, celle de la résurrection, ne s'était pas encore levée dans le cœur des disciples. Jésus, en des- cendant de la montagne, se retrouvait seul avec les secrets du Royaume qu'il avait mission de révéler (Eloi Leclerc).
Marie, intercède pour que nous devenions des instruments de paix.
L’Eucharistie
Prenez, mangez: ceci est mon corps (Mt 26, 26).
Ceci est le corps qui a été conçu par la vertu du Saint-Esprit; ceci est le corps qui a été formé dans un instant; ceci est le corps né de la Vierge; ceci est le corps qui a été élevé en croix; ceci est le corps qui a été chargé de chaînes; ceci est le corps qui a été cruellement flagellé; ceci est le corps qui a été transpercé d'une lance (Antoine de Padoue).
Marie, intercède pour que nous comprenions mieux l'amour que ton Fils a pour nous.
10 octobre
28ème dimanche du Temps ordinaire Mc 10, 17-27 « Vends ce que tu as et suis-moi » |
17 Jésus s'en allant sur le chemin, un homme qui était accouru et s'agenouillait devant lui, l'interrogeait: «Bon Maître, que ferai-je pour avoir en héritage la vie éternelle?» 18 Or Jésus lui dit: «Pourquoi me dis-tu bon? Personne n'est bon sinon Dieu seul. 19 Tu connais les commandements: Ne tue pas, ne sois pas adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère.» 20 Celui-ci déclara: «Maître, tout cela je l'ai observé depuis ma jeunesse». 21 Or Jésus, ayant fixé son regard sur lui, l'aima et lui dit: «Une seule chose te manque: va, vends tout ce que tu as et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel, et viens suis-moi.» 22 Celui-ci s'étant assombri à la parole, s'éloigna attristé; en effet il se trouvait avoir de grandes possessions.
23 Et ayant regardé autour [de lui], Jésus dit à ses disciples: «Combien difficilement ceux qui ont des richesses entreront dans le Royaume de Dieu!» 24 Or les disciples étaient stupéfiés de ses paroles. Or Jésus répondant de nouveau, leur dit: «Enfants, combien il est difficile d'entrer dans le Royaume de Dieu. 25 Il est plus facile à un chameau de passer à travers le chas d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu.» 26 Ceux-ci étaient excessivement saisis de surprise, disant entre eux: «Et qui peut être sauvé?» 27 Ayant fixé son regard sur eux, Jésus dit: «Pour les hommes, c'est impossible, mais non pour Dieu; en effet tout est possible pour Dieu.»
En quête de vie éternelle (Mc 10, 17-22)
Jésus reprend la route et il continue à attirer les gens sur son passage. Un homme arrive en effet en courant. Il devait occuper une place importante dans la société puisque, dira Marc plus loin, «il se trouvait avoir de grandes possessions» (10, 22), des propriétés (cf. Ac 2, 45). Il s'agenouille devant Jésus, comme l'avait fait le lépreux (1, 40), en signe de grand respect: il a perçu que Jésus n'était pas un homme ordinaire, même s'il ne peut savoir qui il est vraiment. Il a perçu qu'il était un Maître, un expert dans la connaissance des Ecritures, et qui plus est un «bon Maître»: c'est le titre qu'il donne à Jésus car il a entendu parler de sa bonté à l'égard des malades et des possédés, des petits enfants, des parents qui souffrent pour leur enfant mort ou malade. Il attend de lui une parole pleine de bonté; il a confiance qu'un conseil donné par Jésus sera bon pour lui. Sa question porte sur l'enjeu essentiel de l'existence: la vie éternelle. Et l'homme se demande ce qu'il doit faire pour la recevoir en héritage. La certitude qu'une vie éternelle nous est donnée se trouve déjà dans le livre de Daniel: «Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles» (Dn 12, 2). Les prêtres et les Lévites avaient bien Dieu comme héritage ici-bas (Nb 18, 20; Ps 15, 5-6), mais cet homme aspire à avoir en héritage la vie de Dieu pour l'éternité, il aspire à la récompense qui sera celle des justes et désire donc grandir dans la justice. Sa quête spirituelle est profonde et dépasse les biens temporels. Mais il ne sait ce qu'il faut faire pour recevoir ce don de Dieu. Sa question sur le faire trahit un fidèle observateur de la Loi, ce que la suite du récit confirmera. Pour lui, pratiquer les préceptes de la Loi conduit à la vie, alors qu'est-ce que Jésus lui conseille de faire pour que Dieu lui donne la vie éternelle en récompense.
Jésus réagit immédiatement sur le qualificatif de bon, car Dieu seul est bon; Dieu, c'est-à-dire le Père puisque Dieu est précédé d'un article. Comme l'homme qui est en face de lui le prend pour un Maître hors du commun, mais quand même pour un homme, Jésus ne veut pas qu'il s'imagine qu'un homme puisse avoir une bonté comparable à celle de Dieu. Il répond donc en s'adaptant au niveau où en est son interlocuteur. Jésus veut tourner le regard de son interlocuteur vers Dieu, même s'il ne peut percevoir encore en lui le Fils de ce Dieu bon qui est Père. La bonté de Dieu est grande, infinie (Ps 103, 1); elle est immense et pour tous (Ps 144, 7.9). La bonté de Dieu est bienveillance: volonté de bien pour tous. La bonté est en Dieu, le Père; c'est de lui que Jésus la reçoit. Dieu est bon, et les commandements qu'il a donnés à son peuple traduisent sa bonté: vivre en conformité avec les commandements de Dieu est le meilleur moyen d'accueillir la bonté de Dieu, de se préparer à recevoir la vie éternelle. Et Jésus cite les six derniers commandements, ceux qui concernent la relation au prochain. Il les prend dans la version contenue en Deutéronome 5, 7-15, qui est plus concise que celle de l'Exode. Jésus cite librement l'Ecriture. Les quatre premiers commandements sont dans l'ordre du texte, mais il introduit une modification dans le cinquième. «Ne fais pas de tort» en effet n'est pas dans le texte de la Loi; il l'adapte en résumant en quelques mots le développement sur tous les biens qui peuvent être objet de convoitise et qui sont énuméré dans la Torah (Dt 5, 21). Quant à l'honneur dû aux parents, au lieu de le mettre en tête, Jésus l'a placé en finale. Peut-être pour le mettre en relief? En effet, Jésus demandera peu après de quitter père et mère, et il ne faudrait pas penser que ce conseil donné aux disciples annule le commandement de Dieu. Comme on pouvait s'y attendre à la façon dont il avait formulé sa question, l'homme avait pratiqué tous ces commandements depuis sa jeunesse. Il pressent qu'il peut y avoir une plénitude à cela, mais il ne sait pas laquelle. Il attend que Jésus, qu'il perçoit être un Maître qui surpasse les scribes, l'éclaire sur l'attente qui est en lui, y réponde.
Jésus fixe alors son regard sur lui et l'aima. Lui qui voit dans les cœurs, a découvert la vérité de la réponse qui lui a été donnée: l'homme qui lui parle est en effet fidèle à l'observance de la Loi en toute vérité. Jésus aime trouver une pareille attitude. Mais en même temps, il voit qu'il y a en lui une quête inassouvie et il désire lui montrer le chemin à suivre pour combler totalement le désir de son cœur. L'homme avait demandé ce qu'il devait faire qu'il ne faisait pas encore, pour avoir la vie éternelle. Jésus lui confirme qu'il lui manque quelque chose. Mais à celui qui attendait d'acquérir un supplément, il demande de tout perdre. Il lui propose la radicalité du chemin tracé par le Serviteur, le chemin du renoncement (8, 34): perdre sa vie pour la sauver (cf. 8, 35); pour l'homme riche cela devient: perdre ses biens pour les sauver de façon définitive, pour leur donner une dimension d'éternité. S'il accepte, il aura non seulement la vie éternelle plus tard, après sa mort, mais dès maintenant un trésor dans le ciel, trésor impalpable il est vrai. Jésus lui dit en effet: «Une seule chose te manque: va, vends tout ce que tu as et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel, et viens suis-moi». Il s'adapte à son interlocuteur en quête de vie éternelle et lui indique le chemin le plus court. Va… puis viens. Comme au gérasénien (5, 18), il demande de partir, mais ensuite de venir à lui et de le suivre: ce qu'il n'avait pas voulu accorder au possédé qu'il avait libéré. Va, le temps de transférer ton trésor de la terre au ciel par la médiation des pauvres. Puis viens, pour te mettre à ma suite, comme Simon, André, Jacques et Jean (Mc 1, 12), comme Lévi (2, 14). Jésus lui indique le chemin pour posséder déjà maintenant ce qu'il désirait passionnément pour plus tard. Ce qui lui manque n'est pas un avoir, fût-il spirituel, mais l'attachement à Jésus.
L'homme s'assombrit: son visage ouvert à l'attente d'une parole de vie, se referme; l'espérance qu'il avait mise en Jésus est déçue, il se rend compte qu'il s'est mépris sur sa bonté. Il avait vu en Jésus un homme bon, mais il n'avait pas perçu jusqu'où allait sa bonté, ce qu'elle était réellement: à la mesure du dessein bienveillant de Dieu pour les hommes. Jésus ne voulait lui donner rien de moins que de partager sa vie. Pour cela, il lui proposait de mettre sa foi en lui; de mettre ses pas dans les siens, de suivre le chemin du renoncement qui conduit à la vie, à la gloire. Mais le riche recule devant ce chemin que Jésus ouvre devant lui. Il s'éloigne attristé, car il avait de grands biens. La vie éternelle, à ses yeux, était pour plus tard; elle était la récompense de la justice obtenue par la pratique de la Loi. Il ne peut accepter qu'elle bouscule sa vie aujourd'hui et préfère renoncer à sa quête d'une vie sans fin. Il pressent pourtant qu'il a perdu quelque chose, que sa vie ouverte vers l'infini se rétrécit sur les biens terrestres: d'où sa tristesse. Jésus ne le juge pas. Il lui a proposé le meilleur de ce qu'il a pour combler la soif qu'il avait vue en lui, mais son don n'a pas été accepté. L'homme riche a mis sa confiance dans ses bonnes œuvres et n'a pas fait le saut dans l'inconnu qui lui était offert: prendre appui sur Jésus et non sur sa justice.
Les richesses et le Royaume (Mc 10, 23-27)
L'homme partit. Jésus regarde autour de lui avec un regard circulaire, geste qui lui était habituel si l'on en croit Marc (six occurrences): il n'y a plus que ses disciples. Au propriétaire terrien venu lui demander un conseil, Jésus a proposé d'échanger ses terrains contre des richesses célestes et de le suivre. S'il avait embrassé ce chemin radical, il aurait intégré la communauté des disciples de Jésus. Ce chemin, Jésus ne le propose pas à tous, comme l'indique le cas du gérasénien qui aurait voulu suivre Jésus, mais a été renvoyé dans sa famille.
A partir de la réaction du riche propriétaire, Jésus élargit son enseignement à toute forme de richesse. L'homme riche était attaché à ses biens et ne voulait s'en séparer à aucun prix. Or là est l'obstacle pour suivre Jésus; ce que la parabole du grain semé dans les épines avait déjà montré (4, 19). D'où le constat: «Combien difficilement ceux qui ont des richesses entreront dans le Royaume de Dieu!», c’est-à-dire dans le ciel. Le Royaume de Dieu est regardé ici comme un lieu et les richesses sont un obstacle pour y entrer. On comprend la stupéfaction des disciples en entendant de telles paroles: pour un Juif, les richesses étaient un signe de la bénédiction de Dieu. Aussi, sans craindre de déplaire, Jésus insiste à cause de l'importance de l'enseignement qu'il vient de donner: il répète avec une insistance persuasive ce qu'il vient de dire: «Enfants, combien il est difficile d'entrer dans le Royaume de Dieu. Il est plus facile à un chameau de passer à travers le chas d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu». Jésus appelle ses disciples «enfants». Le mot grec utilisé renvoie à une relation liée à la naissance. On le trouve dans la bouche de Marie, lorsqu'elle retrouve Jésus dans le Temple: «Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela?» (Lc 2, 48). Jésus le reprendra dans son discours après la Cène: «Enfants, c'est pour peu de temps que je suis encore avec vous» (Jn 13, 33). Jésus est, pour ses disciples, comme un père qui éduque ses enfants. Après tout ce qu'il a dit sur les conditions pour le suivre, il fait un constat sans illusion: ce qu'il a proposé est difficile, voire impossible comme le montre la comparaison avec le chas d'une aiguille. Et cela est vrai pour le présent: il est difficile dès à présent d'entrer dans le Royaume, et pas seulement à la fin de sa vie. Et le grand obstacle ce sont les richesses. Jésus a tiré les conséquences pour la possession de toutes richesses, de la réaction du riche propriétaire.
Les disciples sont «saisis de surprise»: après la stupeur la surprise. Selon leur habitude, ils échangent entre eux leurs réflexions sur les paroles plus que surprenantes de Jésus et en tirent les conséquences: «Qui peut être sauvé?» Qui pourra vivre avec Dieu pour l'éternité? Jésus, qui sait tout, connaît leur question et il fixe sur eux son regard, un regard qui pénètre les pensées des cœurs; le même regard qu'il avait posé sur le riche propriétaire. Il confirme la pertinence de leur réflexion: «Pour les hommes c'est impossible»; cela dépasse les forces humaines! Mais il ajoute: «non pour Dieu». La grâce peut donner aux riches d'entrer dans le Royaume. Jésus termine par la phrase dite par le Seigneur à Abraham après que Sara ait ri à la pensée d'avoir un enfant dans sa vieillesse: «Est-ce que rien est impossible à Dieu?» (Gn 18, 14). On peut penser que Jésus a donné ce secours au riche propriétaire qui n'a pas voulu renoncer à ses richesses. Il est riche en miséricorde…
6 octobre
L’Annonciation
Notre Seigneur Jésus Christ, qui est riche, est devenu pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté (2 Co 8, 9).
Puisqu'un si grand et si glorieux Seigneur a voulu descendre dans le sein de la Vierge, puis- qu'il a voulu apparaître au monde méprisé, nécessiteux et pauvre, afin que les hommes, indi- gents, nécessiteux et affamés de nourriture céleste, deviennent riches grâce à lui en prenant possession du royaume des cieux, exultez de joie (Claire d'Assise).
Marie, palais de Dieu, prie ton Fils pour que nous progressions dans l'humilité et la prière.
La Visitation
Aussitôt que la voix de ta salutation s'est fait entendre à mes oreilles, l'enfant que je porte en mon sein a tressailli de joie (Lc 1, 44).
Elisabeth ne fut pas remplie du Saint-Esprit avant son fils; mais le fils, en étant rempli d'abord, en remplit sa mère, non pas en produisant par lui-même quelque effet en son âme, mais en méritant que le Saint-Esprit fit paraître en elle quelque marque de sa présence; car la grâce de cet Esprit divin brillait plus abondante en lui, et il éprouva le premier ses faveurs (Bonaventure).
Servante du Père, prie ton Fils pour que nous soyons dociles à l'Esprit Saint.
La Nativité
Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, pour que nous soyons adoptés comme fils (Ga 4, 4-5).
Jésus est né de la Vierge Marie. Il a eu besoin de son aide. Elle s'est dévouée pour lui. Il faut lui permettre de nous élever à l'exemple du Seigneur Jésus. Que vous soyez nourris par elle- même du lait de sa grâce, qu'elle vous élève, vous éduque comme elle l'a fait pour notre frère aîné, Jésus (Maximilien Kolbe).
Sainte mère de Dieu, prie ton Fils pour que nous pratiquions ce qu'il nous a enseigné.
La Présentation de Jésus
Car mes yeux ont vu le salut, lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël (Lc 2, 30-32).
Quand nous affirmons que le Christ est lumière, il ne s'agit pas d'une simple formule poétique. Pour le croyant, il s'agit d'une réalité vitale. Le contraire de la lumière, c'est l'obscurité, la nuit, l'incompréhension totale, l'absence de sens. L'Ecriture présente, par la bouche de Syméon, le Christ comme celui qui donne sens à notre vie, celui qui permet d'y voir clair et de savoir où on va (P. Boris).
Marie Vierge pure, intercède pour que nos misères deviennent un trône de la miséricorde du Christ.
Le Recouvrement de Jésus au Temple
Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem, en continuant à le chercher (Lc 2, 45).
N'ayant point trouvé Jésus, jugez vous-même quel repos Marie et Joseph pouvaient prendre, surtout Marie qui l'aimait plus profondément encore. Bien que ses amis cherchent à fortifier son courage, elle ne pouvait cependant se consoler. En effet que n'était-ce point pour elle que la perte de Jésus? Ayez pour elle une compassion profonde, car son âme est dans l'angoisse (Bonaventure).
Marie, temple de Dieu, intercède pour que les jeunes loin de la foi rencontrent le Seigneur en vérité.
3 octobre
27ème dimanche « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (Mc 10, 2-12)
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Le sel de l'alliance dans le mariage
Jésus reprend la route et se dirige vers le sud : la Judée et le Jourdain. Après avoir annoncé par deux fois sa passion, il prend la direction de Jérusalem, lieu où elle se déroulera. Il vient d’enseigner longuement ses disciples (9, 28-50) pour les faire rentrer dans la nouveauté de ses paroles, qui les avait déconcertés. Maintenant, il retrouve la foule ; nombreux sont ceux, en effet, qui se rassemblent sur son passage. Et, selon ce qui est devenu maintenant son habitude, il les enseigne.
Des Pharisiens se détachent de la foule et s’approchent de lui. Ils cherchent à le mettre à l’épreuve, comme il l’ont déjà fait en demandant un signe (8, 11). Ils lui posent une question insidieuse : « Est-il permis à un homme de renvoyer une femme ? » La question porte sur le renvoi de la femme. Or deux écoles rabbiniques s’affrontaient sur le sujet à cette époque, s’appuyant toutes deux sur le même verset du Deutéronome : « Lorsqu'un homme aura pris une femme et aura cohabité avec elle, s'il arrive qu'elle ne trouve pas grâce devant ses yeux, parce qu'il aura trouvé en elle quelque chose de honteux, il lui écrira une lettre de scission, la lui donne à la main et la renvoie » (Dt 24, 1). L’école de Hillel acceptait le divorce, et celle de Shammaï minimisait la portée de ce précepte de la Loi, qui avait pour but de protéger la femme.
Selon son habitude, Jésus répond par une question. Il renvoie les Pharisiens à la Loi. Et ceux-ci répondent : « Moïse a concédé d’écrire un acte de divorce et de renvoyer » : ils s’appuient sur le verset qui était sujet à diverses interprétations. Jésus ne se prononce pas sur le précepte du Deutéronome, mais il en donne le motif. Le divorce n’est qu’une permission, accordée à cause du cœur endurci de cette génération pécheresse et adultère. Ce précepte deutéronomique n’abolit pas ce qui est dit dans la Genèse, car là se trouve ce qui permet de le bien comprendre. Jésus renvoie aussi ses interlocuteurs à l’ensemble de la Torah. On lit, en effet, en Gn 1, 27, dans le texte de la Septante : « Et Dieu créa l’homme ; il le créa à l’image de Dieu ; il les créa mâle et femelle » : Dieu a uni les sexes ; cela remonte au commencement de la création et correspond au projet créateur de Dieu. Mâle et femelle, renvoie à une sexualité différenciée et complémentaire. Et Jésus l’éclaire à l’aide de Gn 2, 24 : « À cause de cela, un homme quittera son père et sa mère […] et ils seront deux en une seule chair. » Dieu a uni l’homme et la femme, il les a mis sous un même joug. Et Jésus conclut par une affirmation qui n’admet pas de réplique : un homme ne doit pas séparer ce que Dieu a uni dès la création du monde. Il ne peut aller contre le plan originel de Dieu. L’indissolubilité de mariage s’enracine dans l’acte créateur lui-même, dans une volonté explicite de Dieu, contenue dans la Torah. Le divorce, par contre, est une concession accordée par Moïse à des cœurs endurcis. Jésus a donc répondu au point précis sur lequel portait la question des Pharisiens : le divorce et le renvoi. Il ne s’est pas prononcé sur le verset du Deutéronome ; la dureté de cœur garde son actualité à ce précepte.
Avec ses disciples, Jésus va plus loin dans ses explications. Lorsqu’il est seul avec eux, il complète son enseignement sur le mariage. Il a traité du renvoi de la femme avec les Pharisiens, il aborde maintenant le remariage après un divorce, ce que le Deutéronome n’envisageait pas directement. Sa position est claire : c’est un adultère, aussi bien pour l’homme que pour la femme qui se remarient. Ils appartiennent à cette génération adultère, ils sont de ceux qui n’ont pas dans le cœur, le sel de l’alliance. Rompre l’unité scellée par le mariage qui existe entre un homme et une femme, c’est le signe que l’alliance est rompue avec Dieu. Les disciples ne réagissent pas aux paroles de Jésus. Leur silence laisse supposer qu’il ont entendu son enseignement.
Que conclure de cette péricope ? Jésus n’envisage pas la séparation des époux sans divorce, ce qui peut avoir lieu, lorsqu’il y a impossibilité de s’entendre. Il situe le mariage dans le contexte de la section qui développe les implications, dans la vie chrétienne, de la radicalité attachée à l’exigence de porter sa croix à sa suite. Cette radicalité concerne les relations entre les disciples, plus largement entre tous les hommes, comme nous l’avons dit précédemment. Mais elle se situe aussi au cœur du mariage. Toute la vie en est marquée.
Pour situer la portée de l’enseignement de Jésus, il ne faut pas oublier qu’il est donné dans le cadre d’une controverse : les Pharisiens veulent lui faire prendre parti par rapport à un précepte de la Loi de Moïse. Va-t-il l’approuver ou le désapprouver ? En fait, Jésus n’abolit pas ce précepte du Deutéronome concernant le divorce. Il rappelle l’exigence de Dieu qui est à hauteur du chemin qu’il vient d’indiquer comme conduisant au Royaume, à la vie. Mais au vu de sa réponse, on peut penser que le divorce continue à être toléré à cause des cœurs endurcis qui peuvent mettre du temps à se convertir ; ce qui précède dans l’évangile de Marc, l’a suffisamment montré, à commencer par la réaction de Pierre devant l’annonce de la Passion.
1er octobre
Soeur Marie de Nazareth a promis de s'occuper toujours de sa communauté de Lourdes.
Nous vous invitons à prier avec elle et avec nous, Notre Dame du Prompt Secours, pour des vocations pour le monastère.