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Février

 

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27 février

Prier le Rosaire
à l'école des mystiques rhénans



Mystères glorieux

Les méditations proposées proviennent du livre de Renée Zeller sur les mystères du Rosaire. Les mystères lumineux ont été ajoutés.

La Résurrection

Celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera aussi par Jésus (2 Co 4, 14).

Mon corps glorifié est impassible désormais, dit Jésus; il est entré dans son éternité de gloire. Je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde; maintenant je quitte le monde et je retourne au Père; mais de même que je l'ai quitté pour toi, j'y retourne aussi pour toi, pour te faire ressusciter avec moi, dès ici-bas, et cacher ta vie en moi.

Christ Ressuscité, que nos frères défunts soient transformés à ton image.

 

L’Ascension

Quand je serai allé vous préparer une place, je reviendrai vous prendre avec moi; et là où je suis, vous y serez aussi (Jn 14, 3).

Suis-moi d'un immense désir, suis-moi jusqu'au ciel, et tu me trouveras, car là où est ton trésor, là sera ton cœur. Suis-moi par une foi qui ne défaille pas, même dans les ténèbres de la vie; par un amour avide, un amour toujours béant. Puisque je t'invite, mon invitation est un ordre, il faut absolument que tu rejoignes celui qui t'aime et que tu aimes.

Prêtre éternel, toi qui es entré dans le saint des saints, intercède pour nous.

 

La Pentecôte

Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi! (Jn 7, 37-38).

Si je ne m'en étais pas allé, je ne t'aurais pas ouvert le cœur de mon Père, d'où sort l'Esprit avec ses sept dons. C'est moi la porte du Cœur divin. C'est mon humanité sainte qui te permet, à toi, homme pécheur, de prétendre accéder à la divinité. Viens à moi et je te donnerai le don par excellence, le Paraclet.

Seigneur, que le feu de ton Esprit, allume en nous le feu de ton amour.

 

L’Assomption

Le Christ voulait se la présenter à lui-même toute resplendissante, sans tache ni ride ni rien de tel, mais sainte et immaculée. (Ep 5,27)

Ma Mère Marie, voici venue vraiment l'heure du repos que vous n'avez pu trouver sur la terre, vous toute divine. Ayez pitié de moi qui demeure dans le chemin, cherchant encore ici ou là où reposer mon cœur. J'ai soif de joie, et la fin bienheureuse me semble encore trop lointaine et trop mystérieuse pour me rassasier d'espérance.

O Marie, Reine du ciel, qu'en tes mains toutes pures, nous devenions un instrument de ton amour.

 

Le Couronnement de Marie

Toutes les générations m’appelleront bienheureuse (Lc 1,48).

Vous êtes toute belle, ô Marie, la souillure originelle vous a laissée intacte. Vous êtes la gloire de la céleste Jérusalem, vous êtes la joie du peuple des élus, vous êtes l'honneur de notre race. Ô Vierge Mère, femme belle entre toutes, j'unis ma louange de pécheur à celle des armées célestes qui vous glorifient.

Vierge Marie, notre mère et notre protectrice, nous te confions nos familles, les prêtres, les vocations.

 

25 février


La face cachée de la vie des moniales

L'humilité


« Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. » L’humilité est la vertu spécifique du chrétien, car elle rend semblable au Christ qui s’est humilié jusqu’à la mort et à la mort de la croix. Elle donne à toutes les autres vertus leur caractère chrétien, elle les soude entre elles, en quelque sorte, pour en faire un édifice solide. Il faut remarquer que c’est la seule vertu que le diable ne sache pas singer : elle met donc à l’abri de toute illusion spirituelle.
Par l’humilité, nous nous situons à notre juste place devant Dieu ; nous reconnaissons que tout nous vient de lui, qu’il est la source de tout le bien que nous faisons. L’humilité se répercute dans nos relations avec les autres. Elle est le principal remède à la colère, à la vaine gloire et à l’orgueil. Ainsi celui qui est humble ne s’irrite pas et n’irrite pas les autres, parce que son cœur est occupé de Dieu et non de lui-même.
Mais qu’est-ce que l’humilité ? Plutôt que d’en connaître la définition, il est important de reconnaître les signes qui manifestent sa présence. L’humble est ajusté à lui-même, il fait la vérité sur lui, il s’abaisse ; il supporte le mépris, il ne se met pas en avant et il est prêt à reconnaître ses torts ; l’humble se garde comme de la peste de la recherche des honneurs, il ne fait pas acception des personnes, il apprend à garder le silence, il vit dans la paix et le repos ; il renonce à toute estime de lui-même, il sait garder le juste milieu entre un abaissement excessif et une exaltation démesurée.
L’humilité garde de la dépression sous les coups inévitables de la vie, car elle fait vivre dans la profondeur de soi-même, là où les tempêtes de l’existence ne peuvent faire de remous ; elle protège du désespoir où conduit un abaissement non assumé en Dieu. Elle nous apprend à décharger sur Dieu toutes nos inquiétudes et à renoncer à ce que les choses soient selon notre désir. Elle nous fait rechercher en Dieu notre consolation dans les difficultés. N’est-ce pas lui qui conduit notre vie ? Elle est comme le gouvernail qui permet à notre bateau de garder la direction du port. (à suivre).


23 février

7ème dimanche du Temps Ordinaire
(Mt 5, 38-48)
« Aimez vos ennemis »



De la vengeance au renoncement à son droit (Mt 5, 38-42)

38 Vous avez entendu qu'il a été dit: Œil pour œil et dent pour dent.
39 Et moi je vous dis de ne pas résister au mauvais;
mais celui qui te gifle vers ta joue droite; tourne aussi l'autre vers lui. 40 Et à celui qui veut te traîner en Justice et prendre ta tunique, laisse-lui aussi le manteau; 41 et qui te réquisitionnera pour un mille, va avec lui [pour] deux.
42 A [celui qui] te demande, donne, et de [celui qui] veut emprunter, ne te détourne pas.

Jésus envisage la régulation des conflits. Il vient de parler du «Mauvais» et enchaîne avec «le mauvais»: l'homme de mauvaise foi.
Que dit la Loi de Moïse? Elle donne pour mesure: «Œil pour œil, dent pour dent» (Ex 21, 24). C'est la loi du talion qui représentait un réel progrès. Elle limitait la vengeance qui auparavant pouvait excéder largement l'offense reçue. Ainsi le Seigneur dit à Caïn: «Si quelqu'un tue Caïn, on le vengera sept fois» (Gn 4, 15).
Jésus promeut une attitude radicalement nouvelle: la vengeance laisse place au support du mal venant d'un autre, avec une grande patience, sans se venger de quelque façon que ce soit; et même en étant prêt à accueillir un nouvel outrage.
Suivent trois exemples concrets. Face à celui qui envoie une gifle sur la joue droite, tendre l'autre pour bien montrer que l'on ne se vengera pas et que l'on ne se dérobe pas à l'outrage qui est fait. La violence ne répond pas à la violence. Autre exemple: un pauvre est traîné injustement devant la Justice par quelqu'un qui cherche à lui prendre ce qui lui est indispensable: sa tunique, c'est-à-dire son vêtement de dessous. Non seulement Jésus demande de ne pas résister, mais de ne pas recourir à la Justice pour se défendre. Au contraire: il est meilleur de donner son vêtement de dessus, le manteau, par-dessus le marché. Troisième exemple: quelqu'un est réquisitionné sans raison par une autorité civile pour faire une course d'environ un mille, soit près de mille cinq cents kilomètres. Au lieu de se défendre face à la contrainte, Jésus demande de faire deux milles. Il conclut en évoquant une situation où les enjeux sont moindres que dans les cas précédents, mais où l'attitude dans laquelle il cherche à engager ses disciples n'est pas plus facile à mettre en pratique pour autant. Il ne s'agit plus de ne pas résister au méchant, mais à toute personne qui demande quelque chose. Cela vaut pour un emprunteur qui, d'après le contexte, camoufle son intention de ne pas rendre le bien emprunté. Là encore il ne faut pas se détourner, donc il ne faut pas résister.

De la haine à l'amour des ennemis (Mt 5, 43-47)

43 Vous avez entendu qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
44 Et moi je vous dis: Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent 45 afin que vous deveniez fils de votre Père qui [est] dans [les] cieux; parce qu'il fait lever son soleil sur mauvais et bons et il fait pleuvoir sur justes et injustes.
46 En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense avez-vous? Est-ce que les publicains aussi ne font pas la même [chose]? 47 Et si vous saluez vos frères seulement, que faites-vous de surabondant? Les païens aussi ne font-ils pas la même [chose]?

Jésus envisage un dernier point de la Loi: qui aimer? Il fait appel à deux impératifs antithétiques: «Tu aimeras ton prochain» et «Tu haïras ton ennemi». Le premier précepte se trouve dans le livre du Lévitique (Lv 19, 18). Mais on ne trouve le second nulle part dans l'Ancien Testament. Quelques versets cependant vont dans ce sens et expriment une attitude assez semblable. Par exemple on trouve dans le livre des Nombre le précepte de la vengeance du sang (Nb 35, 19). Les psaumes d'imprécation laissent percevoir aussi une certaine haine des ennemis. Par exemple cette prière, véritable cri de haine, se trouve dans la bouche du psalmiste: «Suscite contre lui le méchant» (Ps 108, 6).
Jésus prend radicalement le contre-pied du deuxième précepte par celui-ci: «Aimez vos ennemis». Jésus n'énonce pas une vérité générale, comme il l'a fait jusqu'à présent pour porter la Loi à sa perfection. Mais il utilise l'impératif, à la deuxième personne du pluriel. Ce précepte est totalement nouveau, il est la plénitude de la justice surabondante; aussi Augustin y voyait-il le spécifique de la vie chrétienne. Quoi qu'il en soit, Jésus donne là la raison profonde de la patience dans les épreuves dont il vient de parler. En effet, cela permet de comprendre comment il est possible de supporter les torts causés par le prochain. Une des conséquences de l'amour des ennemis est de prier pour ses persécuteurs. La béatitude des persécutés pour la justice en reçoit une profondeur nouvelle car les disciples persécutés ne supportent pas simplement le mal qui leur est fait, ils prient pour ceux qui les persécutent. Jésus lui-même en a donné l'exemple sur la croix (Lc 23, 34) et Etienne aussi (Ac 7, 60). En agissant ainsi, les disciples sont semblables à Dieu qui est la bonté même. Et comme le fils est à l'image de son père, la bonté fait d'eux des fils du Père. La béatitude des miséricordieux en est à son tour éclairée d'une lumière nouvelle: la miséricorde va jusqu'à aimer ses ennemis. Il en ressort que Père lui-même est la mesure d'un amour universel. Il répand ses dons sur mauvais et bons, justes et injustes: la structure en chiasme utilisée par Matthieu met bien en relation mauvais et injustes. A tous, Dieu accorde ses dons par pure bonté. On peut remarquer que mauvais rappelle l'enseignement précédent: ne résistez pas aux mauvais. Et l'on comprend maintenant pourquoi: le Père agit ainsi. Il fait pleuvoir en effet sur justes et injustes; or la pluie est un bienfait de Dieu indispensable à la vie. Mais soit on le reçoit comme tel, soit l'on fait preuve d'ingratitude à l'égard du donateur. Quoi qu'il en soit, Dieu donne à tous également; les dons du Père ne sont pas simplement une récompense pour la justice accomplie: elle la précède.
Jésus en tire les conséquences pour le comportement concret des disciples, mais ici, il continue à employer le «vous»: il ne passe pas au «tu». Peut-être leur parle-t-il en tant que communauté? Il s'arrête sur l'amour qui répond à l'amour et constate que c'est une chose naturelle, à la portée de tous; cet amour ne mérite aucune récompense. Même les publicains, pécheurs notoires, en font autant. Autre cas: ne saluer que ses frères, ceux qui appartiennent à la même communauté que soi, au même groupe social ou religieux, c'est chose naturelle pratiquée même par les païens; cela n'a rien à voir avec la justice surabondante enseignée par Jésus.

Appel à la perfection (Mt 5, 48)

48 Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.

Conduisant la Loi à son accomplissement, à sa perfection, Jésus est celui qui accomplit toute justice (3, 15). Il invite d'autre par ses disciples à marcher vers la perfection: «Soyez parfaits». L'homme ne peut pas bien sûr le devenir par lui-même, mais il le peut en répondant à la perfection de la Loi que Jésus vient de leur présenter. Perfection est à entendre de la justice qui surabonde (5, 20), de la fidélité à l'observance de la Loi, comme le dit le psalmiste: «Heureux ceux qui, dans leur voie, conservent l'innocence, et cheminent en la loi du Seigneur» (Ps 119, 1). Parfaits… «comme votre Père céleste est parfait»: le Père est la source de la perfection. Dans cet appel de Jésus, résonne comme un écho de ce qui est dit dans la Torah: «Soyez saints parce que moi je suis saint» (Lv 19, 2). En effet, seul le Père est parfait par nature. Quelle est cette perfection? La péricope qui précède immédiatement la conclusion, nous montre que c'est sa bonté universelle. Aussi lui seul nous montre le chemin de la perfection grâce à l'enseignement que Jésus vient donner: il nous invite à tendre vers cette perfection, à la partager.

21 février

Prier le Rosaire
à l'école des mystiques rhénans



Mystères douloureux

Les méditations proposées proviennent du livre de Renée Zeller sur les mystères du Rosaire. Les mystères lumineux ont été ajoutés.

L’Agonie

Jésus leur dit: «Mon âme est triste à mourir. Restez ici et veillez» (Mc 14, 34).

O ineffable bonté de mon Jésus, ô amour incompréhensible! Toi seul étais sans péché et toi seul prends tous les péchés sur toi. N'es-tu pas la joie du ciel, et te voilà dans une tristesse mortelle. Des tourments effroyables t'accablent à cause de ces fautes que nous avons commises avec tant de plaisir et de légèreté!

Seigneur, nous apportons devant toi le mal que nous voyons en nous et autour de nous, éclaire-le de ta lumière.

 

La Flagellation

Après avoir fait flageller Jésus, Pilate le livra pour qu’il soit crucifié (Mc 15, 15).

Puise la patience et la grâce de tous les renoncements, dit Jésus, dans la vertu de mon supplice d'amour. Le vase de mon corps a été brisé, mais c'est pour que l'huile de la miséricorde s'en écoulât. Ma chair s'est revêtue de pourpre; c'était pour t'attirer à mon amour comme un époux paré pour les noces. Rien n'est resté intact en moi, c'était pour qu'en ton âme rien ne demeure impur et partagé.

Très miséricordieux Jésus, que tous les hommes aient confiance en ta miséricorde et qu'ils la louent pour l'éternité.

 

Le Couronnement d’épines

Les soldats lui posent sur la tête une couronne d’épines qu’ils ont tressée
(Mc 15, 17).

Je te vois, mon Maître, mon Roi, mais je n'ose plus contempler ta face ravissante dont la beauté éclipsait celle de toute créature! Le sang y découle comme d'une source jaillissant par des fissures multiples creusées par des épines! Ta tête est vraiment couverte d'une rosée d'amour, ô mon époux, tes cheveux sont humides des gouttes de la nuit, de la nuit de mes péchés!

Seigneur, par ton sang versé, change en joie tous les gémissements qui montent de la terre.

 

Le Portement de croix

Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne (Jn 19, 17).

Il te faudra, dit Jésus, porter aussi ta croix, car la souffrance est le don de Dieu à ses amis. Mais plus courageusement tu l'accueilleras par amour et imitation de mes douleurs, plus ta croix sera légère et plus je me rapprocherai de toi pour t'aider. Lève-toi, prends courage, n'aie peur de rien.

Donne-nous, Seigneur, de reconnaître qu'en partageant ta souffrance et les souffrances de ce monde nous devenons serviteurs du salut.

 

Le crucifiement et la mort de Jésus

Jésus dit au disciple: «Voici ta mère» (Jn 19, 27).

Je suis là, Jésus, je suis debout contre ta croix sanglante avec Marie, la Mère que tu m'as donnée; j'écoute les battements désordonnés de ton cœur prêt à se rompre de douleur, je reçois ses larmes brûlantes qui se mêlent à ton sang, j'écoute avec elle les dernières paroles de miséricorde pour tes bourreaux, d'amour altéré pour les âmes et de résignation envers ton Père.

Nous te prions, ô Jésus, pour ceux qui portent des croix très lourdes: prisonniers, malades, humiliés et rejetés.

18 février


La face cachée de la vie des moniales

L'amour du bien commun


La présence de la charité se reconnaît à des signes. Il en est un qui vient en tête dans la vie commune : préférer le bien commun à son bien propre. En effet, un choix est à faire à chaque instant : soit la voie du repli sur soi qui dessèche la vie spirituelle, soit la voie du don de soi qui est la voie de la sainteté.
Notre tendance naturelle est égoïste : satisfaire ses goûts et ses besoins, chercher à réaliser ses désirs personnels, être accaparé par ses préoccupations, par ce qui nous concerne, etc. Ne pas chercher son avantage personnel est une voie de renoncement qui est source de paix. Elle est liée à la mise en commun de tout ce qui fait le quotidien de la vie. En effet, dans un monastère, nous n’avons rien en propre, mais tout est commun ; nous dépendons les unes des autres.
La journée est jalonnée d’occasions qui nous invitent à renoncer à notre propre intérêt, à donner notre vie pour nos sœurs, au prix d’un surcroît de fatigue parfois. La tentation est souvent forte de récupérer quelque chose pour soi seule ; de dire : c’est à moi ! J’ai bien le droit de décider ! etc. Or d’où viennent la plupart des querelles ? du fait que chacun cherche à faire prévaloir ce qui lui plaît sans s’occuper de l’autre. La charité conduit ainsi à préférer une décision prise par la communauté, plutôt que de suivre sa volonté propre, aussi excellente soit-elle. C’est un moyen très sûr pour se décentrer de soi-même.
Mais il est très difficile d’être contente de tout, d’être satisfaite de tout, de découvrir en tout la volonté de Dieu. Cela suppose d’avoir son regard fixé sur le Royaume, sur le bonheur de la patrie vers laquelle nous allons. Choisir le bien commun, c’est s’exercer à la vie dans le Royaume, c’est commencer dès maintenant à y trouver son bonheur. La vie commune est un raccourci pour y parvenir ! (à suivre).

16 février

6ème dimanche du Temps Ordinaire
Mt 5, 20-22a.27-28.33-34a.37
« Il a été dit aux Anciens.
Eh bien ! moi, je vous dis »

L'accomplissement de la Loi par Jésus (Mt 5,20)

20 En effet je vous dis que, si votre justice ne surabonde pas plus que [celle] des scribes et des Pharisiens, vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux.

Jésus donne donc à ses disciples un enseignement sur deux points où la justice des scribes et des Pharisiens doit être conduite à leur perfection: la compréhension juridique de la Loi et la façon d'accomplir les préceptes de la Loi avec hypocrisie. Il termine avec des conseils qui sortent de son cœur et traduisent le radicalisme de la justice du Royaume.

Une justice surabondante (Mt 5, 21-48)

Jésus prend six exemples tirés de la Loi de Moïse pour montrer comment il l'accomplit, comment il la porte à sa perfection; mais nous pouvons constater qu'il ignore la loi cultuelle. Il n'envisage que des points de morale: l'homicide, l'adultère, le divorce, les serments, le renoncement à son droit et l'amour des ennemis. Les six développements sont bâtis pratiquement sur le même modèle, en trois temps. Après avoir exposé ce qu'ils ont entendu dans la synagogue sur ces diverses questions, Jésus annonce le perfectionnement qu'il leur apporte en l'introduisant par «Mais moi, je vous dis». Puis, comme il l'avait fait à la suite des béatitudes, il donne des conseils à ses disciples en s'adressant à eux à la deuxième personne; il leur permet de mieux mesurer la profondeur de la nouveauté qu'il apporte et leur apprend jusqu'où doit aller la délicatesse de leur conscience. Seule la péricope sur le divorce ne comporte pas ce complément plus pratique.

De l'homicide à la réconciliation (Mt 5, 21-22)

21 Vous avez entendu qu'il a été dit aux Anciens: Tu ne tueras pas; celui qui tuera sera passible du tribunal.
22 Et moi je vous dis que tout [homme] qui se met en colère contre son frère, sera passible du Sanhédrin; celui qui dit: tête vide, sera passible vers la géhenne de feu.

Jésus se réfère à l'enseignement entendu par les disciples dans les synagogues, où on lisait la Torah. Cet enseignement remonte aux Anciens à qui Josué a transmis les paroles données par Dieu à Moïse sur le Sinaï. Il prend le cas de l'homicide. On lit en effet dans le livre de l'Exode: «Tu ne tueras pas» (Ex 20, 13; cf. Dt 5, 7), et la sanction qui y est associé: «Quiconque frappe quelqu'un et cause sa mort sera mis à mort» (Ex 21, 12). Jésus cite librement l'Ecriture et précise l'instance qui déterminait la punition: le tribunal, composé d'un nombre restreint de membres qui se réunissaient pour les délits graves.
Mais Jésus remet en cause cette justice, purement pénale. Il le fait en son propre nom: «Moi je vous dis». Il se démarque ainsi des prophètes qui parlaient au nom de Dieu, introduisant leurs enseignements par «Oracle du Seigneur». Cela revenait à se faire l'égal du Dieu qui a donné la Loi à Moïse. Jésus fait comprendre que des délits, moindres à première vue que l'homicide, sont très graves; la colère et une parole injurieuse, par exemple. Les sanctions qu'il prône à leur encontre montre leur importance. Probablement au grand étonnement de ses disciples, il rend la colère passible du Sanhédrin, c'est-à-dire le tribunal au grand complet, et la parole injurieuse passible de la géhenne de feu, c'est-à-dire de la condamnation éternelle. Jésus cherche à faire passer ses disciples d'une justice liée à l'accomplissement d'une loi civile et pénale à l'exigence d'une morale intérieure, à la perfection intérieure. C'est par cette perfection intérieure que se fait l'accomplissement de la Loi. Il affine la Loi, car la mort n'est pas la seule atteinte grave portée au prochain. Saint Jean dira, dans la même ligne: «Quiconque hait son frère est homicide» (1 Jn 3, 15).

De l'adultère à la racine du péché (Mt 5, 27-28)

27 Vous avez entendu qu'il a été dit: tu ne commettras pas d'adultère.
28 Et moi je vous dis que tout [homme] regardant une femme pour la désirer, a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur.

Jésus passe ensuite à la question de l'adultère en se plaçant du point de vue de l'homme. Il commence par rappeler ce que dit la Loi: «Tu ne commettras pas d'adultère» (Ex 20, 14; Dt 5, 18) en citant le verset littéralement. La Loi prévoyait la peine de mort (Lv 20, 10).
Il va plus loin. Il montre comment comprendre ce précepte dans toute sa profondeur morale: «Et moi je vous dis…», en mettant en lumière les dispositions du cœur qui précèdent l'adultère. Il y a en effet un adultère secret, commis dans le cœur par le consentement à un désir mauvais. Ce consentement intérieur se traduit ensuite par un regard de convoitise qui est la deuxième étape de l'adultère, avant de passer à l'acte. Le désir impur présent dans le cœur, qui est la racine du péché, se rend donc visible d'abord par le regard. Job disait déjà: «J'avais fait un pacte avec mes yeux, disant: Je ne regarderai plus une vierge» (Jb 31, 1). Un conseil sur cette question est aussi donné par le Siracide: «N'arrête pas ton cœur sur une jeune fille, de peur d'avoir à subir des châtiments à cause d'elle» (Si 9, 5). Mais Jésus met en lumière la place du désir, du cœur. Il va à la source du regard.

Du serment à la vérité (Mt 5, 33-37)

33 Vous avez entendu qu'il a été dit aux Anciens: tu ne te parjureras pas, mais tu rendras au Seigneur tes serments.
34 Et moi je vous dis de ne pas jurer du tout; ni par le ciel, car il est trône de Dieu, ni par la terre, car elle est marchepied pour ses pieds. 37 Mais que votre parole soit oui, oui; non, non; ce qui est surabondant est du Mauvais.

Jésus introduit ensuite la question des serments en reprenant la formule utilisée pour le premier cas: il fait à nouveau mention des Anciens (cf. 5, 21). Cette fois encore il cite librement le texte biblique ne retenant que les points qu'il veut porter à leur accomplissement. Il envisage donc les serments qui prennent Dieu à témoin de façon mensongère et ceux qui sont pris envers Dieu. Deux citations sont le soubassement de ce qu'il présente comme étant le contenu de la Loi, et il résume chacune. «Tu ne prendras pas le nom du Seigneur ton Dieu en vain: car le Seigneur ne regardera pas comme innocent qui aura pris le nom du Seigneur son Dieu en vain» (Ex 20, 7) devient: «Tu ne parjureras pas», c'est-à-dire: tu ne feras pas de faux serments, ce que prescrivait déjà explicitement le Lévitique (19, 12). La deuxième partie de la citation faite par Jésus: «mais tu rendras au Seigneur tes serments», résume ce verset du Deutéronome: «Si un homme a voué un vœu au Seigneur, ou s'est lié par serment, il ne rendra point vaine sa parole, mais il effectuera tout ce qu'il a promis» (Nb 30, 3). Jésus envisage donc deux points de la Loi: ne pas prendre Dieu à témoin d'un mensonge et aussi tenir compte de la parole donnée à Dieu. Il faut savoir que les serments servaient quelquefois à couvrir des abus.
Ici encore, Jésus demande d'aller plus loin: il interdit tout serment — ce qui, bien sûr n'exclut pas les serments faits devant la Justice. Prendre Dieu à témoin, en effet, est une façon de mettre la main sur lui en l'engageant dans sa parole.
Plutôt que de faire des serments pour attester la vérité de nos paroles — ce qui est une surabondance de paroles nuisible —, il est préférable d'aller à la racine de ce qui est en question, en faisant disparaître de notre cœur la pente au mensonge qui lui est inné. La vérité se suffit à elle-même, le surplus est du Mauvais, dit Jésus, car c'est chercher à cacher la vérité. Or le Mauvais est bien le père du mensonge.

14 février


La face cachée de la vie des moniales

La charité



La charité est une vertu divine, puisqu’elle est l’amour même de Dieu à l’œuvre en nous ; elle est le signe de la présence de Dieu dans notre cœur et en même temps, elle permet à cette présence de se déployer. En effet, elle nous rend semblables au Christ qui a aimé jusqu’à donner sa vie pour ses frères, et là est le signe que c’est bien la charité divine qui est en nous.
L’amour de Dieu est un feu qui nettoie peu à peu notre cœur de toutes ses scories. C’est ainsi que la charité éteint la colère, réduit l’orgueil en cendres, ouvre la main avare de ses biens, déracine la cupidité, fait trouver sa joie dans le bien de l’autre, etc. La charité met le cœur dans une attitude de don ; elle le fait passer d’un amour centré sur soi à un amour tourné vers les autres. La transformation de notre cœur par la charité, est avant tout un don de Dieu auquel nous avons à répondre par notre bonne volonté, par notre effort aussi. Nous sommes loin de la guérison psychologique qui fait courir les chrétiens oublieux de la tradition spirituelle chrétienne.
L’Ecriture nous donne des repères pour baliser notre chemin de conversion à la charité. A toutes les pages de la Bible, nous trouvons la charité en acte : l’Ecriture ne parle que de charité. C’est vrai des paroles de Jésus dans les évangiles, mais aussi de l’Ancien Testament : il nous montre la charité imparfaite de David et de bien d’autres et c’est pour nous un encouragement à ne pas nous décourager de nos faux-pas.
La charité nous tourne vers nos sœurs, et nous tourne aussi vers Dieu ; elle est le chant qui lui plaît, qui rend notre psalmodie agréable à ses oreilles. D’où l’importance de la purification de notre cœur, si nous voulons prier en vérité. La louange qui monte vers Dieu, c’est celle qui s’élève vers lui portée par la charité.
La charité est le meilleur remède pour guérir toutes les maladies de notre cœur et son efficacité est renforcée par les autres vertus qui sont en fait de multiples facettes de cette même charité. C’est sur elles que nous allons nous pencher maintenant. (à suivre).

12 février

Prier le Rosaire
à l'école des mystiques rhénans



Mystères lumineux

Les méditations proposées proviennent du livre de Renée Zeller sur les mystères du Rosaire. Les mystères lumineux ont été ajoutés.

Le Baptême

Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau (Mt 3, 16).

Médite chaque jour, dit Jésus, sur les actions de ma vie. J'ai courbé mon front sous la main de Jean Baptiste ; je suis descendu dans le Jourdain pour le salut du monde. Humilie-toi, mendie, et tu recevras avec amour ma grâce qui ne te fera jamais défaut. Rejette tes péchés par une humble confession, prie pour l'Eglise et le monde.

O Christ, mis au rang des pécheurs, conduis tous les hommes au salut.

 

Cana

Le maître du repas goûta l’eau changée en vin (Jn 2, 9).

Moi, le Fils du Roi, dit Jésus, je célèbre mes noces avec mon épouse, avec vous-mêmes. Venez aux noces. Le vin coule en abondance. C'est le sang sorti de mon côté qui, comme un bain salutaire, lave les taches de vos vices. Attisez la soif de votre cœur, je viendrai et je vous emplirai de moi-même.

Seigneur, que ton sang purifie les pécheurs endurcis.

 

L’Annonce du Royaume

Le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile (Mc 1, 15).

Tu étais plongé, dit Jésus, dans d'épaisses ténèbres, tu étais éloigné du sentier de la vérité. Deviens étranger à toi-même par l'abandon de tes sens, écoute ma parole et suis mon exemple. Donne-moi ton cœur et ta vie; n'attends plus de soulagement et de secours de personne, sinon de moi qui seul peux te comprendre et t'aimer parfaitement.

O Christ, soutiens les missionnaires qui portent témoignage à l'évangile.

 

La Transfiguration

Il fut transfiguré devant eux; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière (Mt 17, 2).

Mon Fils est comme un soleil; dès qu'il voit un cœur dépouillé, il l'envahit de sa lumière, il l'éclaire des splendeurs de sa lumière. Et de même qu'après avoir fixé le soleil, nos yeux voient sur toutes choses sa tache lumineuse, ainsi l'âme fixée en Dieu le voit partout et reconnaît sa main dans tout ce qui lui arrive.

Mère de Dieu, par ton intercession, que la joie de la victoire du Christ transfigure ton Église.

 

L’Eucharistie

Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle (Jn 6, 54).

Le sacrement de l'eucharistie, voici l'accès le plus direct, le contact le plus étroit, l'assimilation à moi-même. Viens-y aussi souvent qu'il t'est possible, viens-y comme les Apôtres, dans le silence, le repos et la prière de désir.

Prêtre de la nouvelle alliance, rassemble en toi ceux que tu nourris d'un même pain.

11 février
Notre Dame de Lourdes

9 février

5ème dimanche du Temps Ordinaire
Mt 5, 13-16
Des oeuvres belles, une lumière

13 Vous êtes le sel de la terre; si le sel s'affadit, par quoi sera-t-il salé? Il n'est plus fort pour rien, sinon pour être jeté dehors et piétiné par les hommes.

14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville ne peut être cachée, située en haut d'une montagne; 15 et on n'allume pas une lampe et on ne la met pas sous le boisseau, mais sur le lampadaire et elle brille pour tous ceux qui [sont] dans la maison.
16 Ainsi, que brille votre lumière devant les hommes, pour qu'ils voient [vos] (les) belles œuvres, et glorifient votre Père qui [est] dans les cieux.

Jésus prend deux comparaisons, le sel et la lumière, pour faire comprendre aux disciples le rôle qui est le leur dans le monde.
Tout d'abord être sel de la terre: leur mission est de redonner aux hommes leur saveur première, divine, perdue par le péché. Mais s'ils y sont infidèles ils seront jetés dehors par Jésus, comme le sel affadi qui est jeté hors de la maison car «fort pour rien» (Jr 31, 14).
Les disciples sont encore lumière pour le monde: ils sont comme la lumière qui doit éclairer tous ceux qui sont dans la maison. Ce qui revient à dire que leur enseignement doit faire luire aux yeux de tous la lumière de Dieu. Là encore, ils doivent être fidèles à leur mission: Jésus leur confie en quelque sorte de prolonger sa prédication pour la faire connaître de tous.
Les disciples sont lumière, mais leur vie transformée par les béatitudes leur fait produire des œuvres qui sont aussi lumière: visibles par tous. Leur beauté est un don du Père et invite à le glorifier. Cela sous-entend que les disciples sont des pauvres en esprit, des doux, qui reçoivent tout de Dieu et ne se glorifient pas des dons reçus comme s'ils venaient d'eux. Leurs œuvres sont donc transparentes et laissent voir le donateur. Face à la vue de ces œuvres resplendissantes de lumière, deux attitudes sont possibles: glorifier le Père ou persécuter ceux qui dérangent et remettent en question les habitudes de vie; d'où les persécutions annoncées.
Dieu est appelé par Jésus «votre Père», pour la première fois dans l'évangile de Matthieu. Nous avons vu le dévoilement du Père de Jésus lors du baptême dans le Jourdain. Etre appelés fils de Dieu était la promesse liée à une béatitudes. Et maintenant, nous pouvons en comprendre la raison: le Père de Jésus est aussi notre Père. Il est dans les cieux, comme la théophanie du baptême l'a révélé: une voix est venue des cieux (3, 17).

7 février


La face cachée de la vie des moniales

Le désir


Avant de nous arrêter sur les principales vertus, il faut revenir sur le désir, moteur de notre vie spirituelle.
Nous avons un désir de bonheur inscrit au plus profond de nous-mêmes ; concrètement, il se traduit par de multiples désirs qui se succèdent et s'entrechoquent tout en laissant le plus souvent un arrière-goût d'insatisfaction : aucun ne peu combler.
Dans la vie monastique, les désirs les plus légitimes n’ont plus cours : un travail qui épanouit, un bon salaire, des relations agréables, un engagement où l’on met le meilleur de soi-même, etc. Comme il n’est pas possible de vivre sans désirs, le désir risque alors de s’accrocher là où il peut. Ce sera un emploi qui devient comme une propriété privée, une charge où l'on s'investit totalement, une collection de souvenirs auxquels on tient comme à la prunelle de ses yeux, et mille autres broutilles. Si l'on n'y prend garde, tout cela finit par détourner le désir de ce qui a fait quitter beaucoup de choses : Dieu. Et alors les vertus n’ont plus grand intérêt. Seul l’amour du Christ, le désir de lui ressembler, peut motiver suffisamment pour se mettre à cultiver les vertus avec constance.
Une simple question permet de savoir où l’on en est : qu'est-ce qui me rend triste si je le perds ? Qu’est-ce qui me donne de la joie quand je le possède ? Il faut reconnaître que les vertus ne sont pas tous les jours cause d’une grande joie : elles sont incompatibles avec nombre de nos habitudes. Et pourtant, le progrès dans les vertus est le travail quotidien qui permet de ne pas dévier, qui garde à la vie de tous les jours la plus banale son goût de bonheur et sa joie sereine.
Un exemple tout simple et qui se reproduit bien souvent. Je rencontre une sœur qui a l’art de m’exaspérer. Je peux détourner mon chemin pour ne pas la rencontrer, ou je peux me réjouir d’avoir l’occasion de pratiquer la patience pour apprendre à aimer. Mais la patience est-elle pour moi un bien plus important que mes antipathies et mes sympathies ?
Pour aimer les vertus et y accrocher son désir, il faut commencer par les connaître, les trouver belles et bonnes. C’est ce qu’il nous faut découvrir maintenant. (à suivre).

4 février

Prier le Rosaire
à l'école des mystiques rhénans



Mystères joyeux

Les méditations proposées proviennent du livre de Renée Zeller sur les mystères du Rosaire. Les mystères lumineux ont été ajoutés.

L’Annonciation

Le Verbe s'est fait chair (Jn 1, 14).

J'ai voulu, sans quitter pourtant la droite de mon Père, vous manifester ma présence, dit Jésus. Je m'enferme, par excès d'amour pour vous, dans l'obscure prison de la chair, je veux goûter à toutes vos amertumes ; moi qui me rassasiais des délices éternelles, je veux partager toutes vos misères ; moi, le prince unique qui conduit les mondes, je veux souffrir avec vous et mourir pour vous.

Toi qui as partagé la faiblesse humaine, souviens-toi Seigneur de ceux qui sont faibles et fragiles.

 

La Visitation

Marie se mit en route et entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth (Lc 1, 39-40).

Conduite par la lumière et non par le sens propre, je n'ai rien voulu garder de moi-même ni m'attribuer le grand don de l'Incarnation, dit la Vierge; je ne m'étais pas attachée à Dieu pour en jouir ni pour le plaisir de mon esprit; alors, pressée de charité, sous l'effusion du don, je courus porter ma surabondance d'Esprit Saint dans la maison d'Elisabeth.

Vierge très pure, jette dans les âmes les racines d'une ardente charité.

 

La Nativité

Alors qu'un profond silence enveloppait toutes choses et que la nuit en était au milieu de son cours, ta Parole toute-puissante, Seigneur, est venue du ciel, ta demeure royale! (Sg 18, 14-15).

Viens à moi dans le dénuement le plus complet qu'il te soit possible, dit Jésus. Donne-moi tout, ton cœur et ta vie; n'attends plus de soulagement et de secours de personne, sinon de moi qui seul peux te comprendre et t'aimer parfaitement; abdique ta volonté, et cherche partout à connaître la mienne. Je te donnerai la force de l'accomplir. Enfin viens à moi à minuit, c'est l'heure du grand silence nocturne, l'heure à laquelle je viens.

Fils éternel du Père, conduis les hommes sur les chemins de la paix.

 

La Présentation de Jésus

Les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur (Lc 2, 22).

Je suis saisi d'admiration pour l'humilité qui est en vous et vous porte, ô Reine de pureté, à venir vous purifier au Temple comme les femmes souillées. Vous et votre divin Fils vous échappiez à la loi de Moïse, puisque vous étiez née sans tache et que vous nous aviez conçu le Verbe-lumière. Vous avez voulu cependant vous soumettre et soumettre votre enfant au rite consacré qui ne vous concernait pas.

Vierge miséricordieuse, prie pour que nos esprits trouvent l'humilité.

 

Le Recouvrement de Jésus au Temple

Ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi: il les écoutait et leur posait des questions (Lc 2, 46).

Mon Fils, dit Marie, est au fond de l'âme que représente le Temple, et c'est là qu'il enseigne. Le Verbe éternel n'est proféré que dans la solitude, dans cette solitude où l'homme, après s'être quitté lui-même et avoir quitté toutes choses, est vraiment exilé dans le désert. C'est loin de toute consolation des créatures, dans le mépris de nous-même que se trouve la vraie paix de l'esprit, propice à l'enseignement de Jésus.

Mère de la divine grâce, que ton exemple conduise beaucoup de chrétiens sur le chemin de la vie intérieure.

2 février

Présentation du Seigneur

« Mes yeux ont vu ton salut » (Lc 2, 22-40)

Dans le Temple (Lc 2,22-38)

22 Et lorsque furent remplis les jours de leur purification selon la loi de Moïse, ils le montèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, 23 selon qu'il est écrit dans la Loi du Seigneur: tout mâle ouvrant la matrice sera appelé saint pour le Seigneur, 24 et pour donner en sacrifice, selon qu'il est écrit dans la Loi du Seigneur, un couple de tourterelles ou deux petites colombes.

25 Et voici: un homme était à Jérusalem, du nom de Syméon, et cet homme [était] juste et pieux attendant [la] consolation d'Israël et l'Esprit Saint [était] sur lui; 26 et il lui avait été révélé en songe par l'Esprit Saint [qu'il] ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. 27 Et il vint, dans l'Esprit, au Temple; et au moment où les parents emmenaient le petit enfant Jésus pour faire selon ce qui est la coutume de la Loi à son sujet, 28 et il le reçut dans ses bras et il bénit Dieu et dit:

29 Maintenant tu délies ton serviteur en paix, ô Maître, selon ta parole-événement; 30 car mes yeux ont vu ton salut, 31 que tu préparas à la face de tous les peuples, 32 lumière pour une révélation de nations et gloire de ton peuple Israël. 33 Et son père et sa mère s'étonnaient des choses révélées à son sujet.

34 Puis Syméon les bénit et dit à Marie sa mère: Voici que celui-ci est placé (étendu) pour une chute et un relèvement (anastasis) de beaucoup en Israël et pour [être] signe contredit — 35 et un glaive transpercera ton âme — de sorte que soient révélées les pensées de beaucoup de cœurs.

36 Et il était une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser — elle-même [était] avancée en jours nombreux, ayant vécu avec un homme sept ans depuis sa virginité, 37 et elle [était] veuve jusqu'à quatre-vingt-quatre ans — qui ne s'éloignait pas du Temple, servant Dieu nuit et jour, par des jeûnes et des supplications. 38 Et paraissant là à cette heure, elle rendit grâces à Dieu et parlait à son sujet à tous ceux qui attendaient le rachat de Jérusalem.

Purification et présentation (Lc 2,22-24)

Après la circoncision, Luc fait une deuxième référence à la Loi, sous le même mode que pour la première: «Lorsque furent remplis les jours».

C'est maintenant l'accomplissement de la purification, de «leur» purification. Mais de qui s'agit-il? En effet, la Loi prévoyait seulement la purification de la mère après l'accouchement (Lc 12, 6; 5, 7), non celle de l'enfant comme «leur» le laisserait entendre.
La mère devait se purifier sept jours jusqu'à la circoncision et encore trente-trois jours après (Lv 12, 1-4). Le quarantième jour donc, elle offrait au prêtre «un agneau d'un an pour un holocaustes et un pigeon ou une tourterelle en sacrifice pour le péché» (Lv 12, 8). C'est à cela que renvoie le verset 24, bien que l'agneau d'un an soit remplacé par un oiseau. C'est donc plutôt du sacrifice pour le péché qu'il est question (Lv 5, 7). Le flou sur le sacrifice dont il est question trouvera sa signification avec la présentation de Jésus dans le Temple. Marie et Joseph ont donc apporté le sacrifice des pauvres. Remarquons que d'après la Loi, ce sacrifice ne concernait que la mère et ne requérait pas la présence de l'enfant.

Quant à Jésus, nous dit Luc, «ils» le montèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. C'est bien là encore ce que prescrivait la Loi: le premier-né était apporté au Seigneur dans le Temple (Nb 13, 5) car il appartenait au Seigneur et devait lui être consacré (Ex 13, 1-2); et cela valait aussi bien pour les hommes que pour les animaux. Mais les premiers-nés de la femme étaient rachetés (Nb 13, 15) pour cinq sicles d'argent, dans le mois de sa naissance (Nb 18, 16). Luc assimile ce rite à une purification et en retient un élément: la présentation au Seigneur. Quant au rachat, il est passé sous silence, mais le verbe «présenter» indique que le but était d'offrir l'enfant en sacrifice. La présentation est un acte de consécration, selon ce que prescrit la Loi, mais il n'est pas dit que Jésus est consacré: curieusement Luc mentionne que «l'enfant sera appelé saint pour le Seigneur» (v. 23). Jésus cependant était saint depuis sa conception, comme Gabriel l'avait dit à Marie: l'enfant sera saint parce que la puissance du Très-Haut l'avait prise sous son ombre (1, 35), et il sera appelé Fils de Dieu. Jésus est saint, mais il a voulu être porté à Jérusalem comme tous les enfants après leur naissance. Il accomplissait ainsi la prophétie de Malachie: «Soudain il entrera dans son sanctuaire, le Seigneur que vous cherchez» (Ml 3, 1). Là était le sens profond de la démarche de Marie et de Joseph: l'enfant entre dans la maison de son Père qui est sa maison; ce que l'épisode suivant rapporté par Luc confirmera (2, 41-52). Il est vrai que l'évangéliste ne parle pas ici du Temple, mais c'est pour aller dans le Temple qu'on montait à Jérusalem.
Luc, par la conjonction «et», établit un lien entre la présentation et l'offrande du sacrifice des oiseaux. Les deux sont mentionnés comme le but de la montée à Jérusalem et du coup l'offrande du sacrifice que la Loi prescrivait pour la mère concerne aussi Jésus. Les oiseaux offerts deviennent ainsi le signe du sacrifice offert par Jésus à son Père et toute la péricope converge vers ce sacrifice, annonçant son sacrifice à Jérusalem.
Mais en quoi cette présentation sacrificielle est-elle une purification pour Jésus? Luc ne le dit pas, mais elle annonce que Jésus sera lui-même le sacrifice pour le péché, préfiguré par les deux oiseaux.

Rencontre entre Syméon et Jésus (Lc 2,25-28)

Un homme surgit tout à coup, dont on ne connaît que le nom: Syméon, celui qui écoute, qui obéit, qui met son oreille sous la Parole. Il habite Jérusalem et, comme les bergers, il est un homme quelconque aux yeux des hommes. Plus que sa personne, c'est donc ce qu'il représente qui intéresse Luc. Il était juste et pieux, donc observateur rigoureux de la Loi et il était habité par l'attente messianique d'Israël; il attendait la consolation d'Israël (cf. Is 40, 1), une consolation similaire à celle qui avait fait suite au deuil dans lequel le peuple était plongé après la déportation à Babylone. Pour Syméon, il s'agissait du joug des romains auquel le Messie devait arracher son peuple. Il était dans une attitude d'attente.
L'Esprit était sur lui, comme il l'avait été sur le prophète Isaïe qui avait reçu du Seigneur un message de consolation avec deux volets: délivrance et libération (Is 61, 1). Il était mû par l'Esprit de façon charismatique avec une telle intensité qu'il était rempli de l'Esprit Saint. Et toujours par l'action charismatique de l'Esprit, il avait reçu en songe un message prophétique de la part du Seigneur.
Le songe est une révélation divine qui se produit pendant le sommeil. Il a pour but d'assurer le dessein de Dieu: ici, de faire connaître la naissance du Messie d'Israël. En effet, il avait eu l'assurance qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. Ce message est proche de l'annonce aux bergers, mais il est davantage situé à l'intérieur de l'attente d'Israël. Dieu suscite des témoins de la parole-événement qui s'est accomplie.
Dans l'Ancien Testament, le Christ du Seigneur désignait celui qui était oint pour régner sur Israël (1 S 24, 7-11; Ps 22, 2). Par la promesse de voir le Christ du Seigneur, Syméon avait la certitude de voir le descendant de David; ce que les bergers avaient appris par un ange, Syméon l'a appris en songe. On ne sait depuis quand cette révélation lui avait été faite et depuis quand il en attendait la réalisation.
Or l'Esprit dont Syméon était rempli le pousse à aller au Temple: le moment de l'accomplissement de la prophétie qu'il a reçue est en effet venu. Au moment même où Joseph et Marie — «les parents de Jésus» — arrivent avec le petit enfant au lieu de destination de leur voyage, pour accomplir les prescriptions de la Loi, Syméon se trouve là: il entre dans l'enceinte sacrée. Mû par l'Esprit, Syméon reconnaît dans l'enfant qui est là, celui qu'il attend. A travers lui, a lieu la rencontre entre le Seigneur et son peuple: Marie lui tend l'enfant, il le reçoit dans ses bras et une bénédiction jaillit de son cœur, comme elle avait jailli du cœur de Zacharie après qu'il eut retrouvé la parole. Il bénit le Dieu qui a accompli sa promesse, rappelant tout le bien que Dieu a accordé.

Le cantique de Syméon (Lc 2,29-33)

«Maintenant tu délies ton serviteur en paix, ô Maître, selon ta parole-événement»;
La parole qui avait été adressée en songe à Syméon est devenue un événement, elle est devenue tangible et son attente est comblée. Aussi son chant fait écho à la parole d'Israël à son fils Joseph: «Je puis maintenant mourir, puisque j'ai vu ton visage, et que tu vis encore» (Gn 46, 30); il peut maintenant mourir, comme un navire détaché du rivage (Tb 3, 6; Nb 20, 29); il peut aller en paix comme Abraham (Gn 15, 15). Tout sa vie était tendue vers le signe annoncé; puisqu'il s'est accompli, il est comblé et peut donc mourir en paix. Puisqu'il a vu ce qui lui avait été annoncé, il comprend que la fin de sa vie est proche. Dieu va couper les amarres qui le relient à une vie remplie d'épreuves pour le conduire dans la paix.

«car mes yeux ont vu ton salut»,
La vie de Syméon est comblée: il a vu de ses yeux de chair le salut de Dieu (Is 40, 5; cf. 3, 6), tout comme les bergers ont vu un signe. Et ce salut, c'est un bébé.

«que tu préparas à la face de tous les peuples»
La prophétie d'Isaïe commence à s'accomplir dans le peuple d'Israël et de là se propage dans le monde — «Tous les confins de la terre ont vu le salut de Dieu» (Is 52, 10). Syméon le sait: «Dieu l'a préparé à la face de tous les peuples». La manifestation du salut se fait dans le Temple, mais elle a une dimension universelle.

«lumière pour une révélation de nations et gloire de ton peuple Israël»,
L'enfant que le vieillard tient dans ses bras est une lumière qui soulève le voile qui cachait aux nations le dessein de Dieu (cf. Is 42, 6; 49, 6). Il est aussi «gloire de ton peuple Israël», du peuple de Dieu choisi depuis de long siècles et dont Dieu lui-même est la gloire. C'est dire qu'en lui se manifeste la gloire de Dieu même.

«Et son père et sa mère s'étonnaient des choses révélées à son sujet».
Notons que pour la première fois, Luc désigne Joseph comme le père de Jésus. Ceux qui avaient entendu parler les bergers s'étonnaient (2, 18) et les parents de Jésus s'étonnaient aussi en entendant Syméon (2, 33). Ils découvrent que leur enfant est au cœur de l'accomplissement du dessein de Dieu annoncé par Isaïe.

Nouvelle prophétie (Lc 34-35)

Syméon bénit les parents après avoir béni Dieu et adresse à Marie une parole de bénédiction surprenante. L'enfant, salut, lumière et gloire comme il vient de le dire, sera placé comme un signal, étendu comme un objet — comme il était étendu dans la mangeoire et comme il le sera dans le tombeau — sur le chemin des Israélites, pour une chute et un relèvement de beaucoup. Donc beaucoup de ceux qui étaient debout trébucheront à cause de la présence du Sauveur. Heureux qui ne trébuchera pas à cause de lui, pourra dire Jésus (7, 23). Beaucoup tomberont mais ensuite ressusciteront; ils accèderont à la foi après la résurrection du Seigneur comme le montrent les Actes des Apôtres (2, 41). Lui-même sera un signe contredit: certains le reconnaîtront pour le messie, d'autres se dresseront contre lui et le rejetteront. «Ceci, commente Grégoire de Nysse, quoique dit du Fils, s'applique aussi à la Mère qui participe à ses vicissitudes et à sa gloire; [Syméon] ne lui annonce pas seulement des joies, il lui annonce aussi des douleurs». En effet, il s'adresse alors directement à Marie et lui annonce qu'elle sera elle-même touchée par ce qui arrivera à son enfant: le signe contredit sera comme un glaive qui transpercera son âme; elle sera associée aux contradictions auxquelles son enfant sera en butte et en ressentira une profonde souffrance; une sorte de mort intérieure l'atteindra: l'intensité de la contradiction apparaît à travers cette prophétie qui rejaillira sur la mère.
Syméon annonce ensuite la finalité de la vocation tragique de Jésus: révéler les pensées de beaucoup de cœurs. A travers cet effet surprenant produit par le Messie, le dessein de Dieu s'accomplit. L'attitude profonde des cœurs se manifestera: la droiture des cœurs justes et saints, des humbles; le mensonge des orgueilleux qui refusent de reconnaître pour Messie l'envoyé de Dieu.

La prophétesse Anne (Lc 2,36-38)


Une prophétesse entre alors en scène. Tout ce qui en est dit a une portée symbolique. Son nom Anne veut dire «grâce»; elle est fille de Phanuel qui signifie «face de Dieu» et elle descend de la tribu d'Aser «le bienheureux». Quant à son âge, quatre-vingt-quatre ans, il résulte de la multiplication de sept par douze. Or sept est le chiffre qui symbolise les nations et douze celui du peuple d'Israël. Mariée pendant sept ans, elle était veuve et vivait dans le Temple. De plus, en elle s'accomplissait la promesse faite à Abraham rapportée dans le cantique de Zacharie: «servir le Seigneur en sainteté et justice devant ses yeux durant tous nos jours» (1, 73-74). En effet, elle servait Dieu constamment, nuit et jour. Luc en précise les modalités: des jeûnes et des supplications, comme le faisait Judith, veuve célèbre, «qui jeûnait tous les jours de son veuvage» (Jdt 8, 6).
Comme nous l'avons dit, Anne était prophétesse. Vivant dans la fidélité au Seigneur, elle en recevait la révélation de choses cachées qu'elle annonçait. C'est ainsi que, secrètement avertie, elle arrive alors que Syméon vient de bénir les parents de l'enfant Jésus et elle rend grâces à Dieu. Alors qu'elle ne l'avait jamais vu, elle parle de l'enfant à tous les Juifs présents dans le Temple, à ceux qui «attendaient le rachat de Jérusalem», grâce pour laquelle Zacharie avait béni Dieu (1, 68). En réalité, il avait béni Dieu pour le rachat du peuple, tandis qu'Anne parle du rachat de Jérusalem, ce qui rappelle Is 40, 2: «Parlez au cœur de Jérusalem. Proclamez que son service est accompli, que son crime est expié, qu’elle a reçu de la main du Seigneur le double pour toutes ses fautes». Luc présente Jérusalem comme le cœur de l'œuvre du salut.

Retour à Nazareth (2,39-40)

Luc rapporte un seul récit concernant l'enfance proprement dite de Jésus: sa présence au milieu des docteurs, à Jérusalem. Et il entoure ce récit de deux sommaires qui le situent au lieu habituel de son enfance: Nazareth.

39 Et lorsqu'ils eurent achevé tout cela selon la Loi du Seigneur, ils retournèrent vers la Galilée, dans leur ville Nazareth.
40 Or le petit enfant croissait et se fortifiait se remplissant de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

Joseph et Marie étaient montés à Jérusalem pour accomplir ce que prescrivait la Loi du Seigneur. Après l'avoir réalisé, ils retournent donc chez eux.
Luc conclut comme il l'avait fait pour Jean: «Le petit enfant grandissait et se fortifiait», reprenant des expressions stéréotypées utilisées pour les enfants prédestinés par Dieu (cf. Gn 21, 8-20); Jg 13, 24-25) en particulier pour Samuel qui sera un grand prophète (1 S 2, 26).
A cette croissance physique — le bébé (2, 16) est devenu un petit enfant —, s'ajoute un accroissement quotidien de sagesse. L'enfant pénétrait les choses de Dieu et des hommes avec intelligence, il avait un discernement perspicace et était toujours adapté à la situation dans laquelle il se trouvait. Il se développait donc comme tout enfant, mais d'une façon qui retenait l'attention. De plus «la grâce de Dieu était sur lui», sa bienveillance, sa faveur (cf. Pr 3, 4). En effet, comme l'ange l'avait dit à Marie, Dieu était son père d'une manière unique.

 

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