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Mars

31 mars

 

Quatrième dimanche
de Carême


Parabole du Père prodigue
Lc 15, 1-3.11-3




Jésus et l'accueil des pécheurs (1-2)

15 1 Or les publicains et les pécheurs s'approchaient de lui pour l'entendre. 2 Et les Pharisiens et les scribes murmuraient entre eux disant: Celui-ci accueille les pécheurs et mange avec eux.

Les publicains et les pécheurs viennent entendre Jésus: eux ont des oreilles pour entendre (cf. 14, 35) et Jésus mange avec eux, avec autant de simplicité qu'avec les Pharisiens. Mais en voyant cela, scribes et Pharisiens murmurent. Ils sont scandalisés du comportement de Jésus: non seulement il accueille les pécheurs, mais il mange avec eux! Pécheurs, au verset 2, englobe aussi les publicains.
Jésus leur répond en trois paraboles. Il leur montre la place occupée par les pécheurs dans le dessein de salut de Dieu, l'amour que son Père leur porte.

Dans la troisième parabole, pour répondre au murmure des Pharisiens, il montre qu'il accueille les pécheurs parce que son Père fait ainsi; il ne fait pas autre chose que ce que fait son Père. Le Père est le personnage principal de la parabole.

La perte du fils cadet (11-19)

3 Or il leur dit cette parabole disant: […] 11 Or il dit: Un humain avait deux fils. 12 Et le plus jeune [d'entre] eux dit au père: Père, donne-moi la part d'avoir qui me revient. Or celui-ci leur partagea son bien (bios). 13 Et après peu de jours, ayant tout transformé en argent, le plus jeune fils partit pour un pays lointain et là il dilapida son avoir en vivant dans la perdition. 14 Or comme il avait tout dépensé, une forte famine arriva dans ce pays, et il commença à être soumis aux privations. 15 Et étant allé, il se mit au service d'un des citoyens de ce pays, et celui-ci l'envoya dans ses champs faire paître des cochons, 16 et il désirait se rassasier des caroubes que mangeaient les cochons, et personne ne lui [en] donnait. 17 Rentrant en lui-même il disait: Combien de salariés de mon père ont des pains en abondance, or moi ici je meurs de faim. 18 Me dressant, j'irai vers mon père et je lui dirai: Père, j'ai péché envers le ciel et devant toi, 19 et je ne suis plus digne d'être appelé ton fils; fais-moi comme un de tes salariés. 20 Et se dressant il allait vers son père.

Un père avait deux fils. Le plus jeune, voulant prendre son indépendance par rapport à son père, lui demanda une part de ses biens pour en jouir à sa guise. Le père ne cherche pas à le retenir de force et le laisse partir faire son expérience. L'argent est vite dépensé et une famine survint: le jeune homme se trouve dans la misère. Il est réduit à se faire embaucher et on lui donne des porcs; l'impureté s'ajoute à la misère et la faim est toujours là. Connaissant la bonté de son père, il pense revenir chez lui, en reconnaissant son péché contre Dieu; et il pense que le péché a rompu définitivement la relation de fils à père. Sachant donc qu'il n'est plus digne du rang de fils après tout ce qu'il a fait à son père, il espère de sa bonté, pouvoir vivre chez lui comme salarié. Sans plus hésiter, il se dresse et se met en route.

La restauration de la filiation (20-24)

Or comme il était encore éloigné, son père le vit et fut ému aux entrailles et ayant couru, il se jeta à son cou et il l'embrassa. 21 Or le fils lui dit: Père, j'ai péché contre le ciel et devant toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. 22 Le père dit à ses serviteurs: Vite, apportez la meilleure robe et habillez-le et donnez l'anneau à sa main et des sandales aux pieds. 23 Et apportez le veau gras, sacrifiez-le et mangeant festoyons, 24 car celui-ci, mon fils, était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et a été trouvé. Et ils commencèrent à festoyer.

Dès que le père aperçoit son fils, il est ému aux entrailles (cf. 7, 14; 10, 34), il court et l'embrasse: il l'accueille. Le fils lui donne son nom de Père et commence à dire la phrase qu'il avait préparée, mais avant d'avoir terminé son discours, le père le réintègre comme son fils. Il lui donne des vêtements qui conviennent à son statut de fils et prépare un festin en son honneur. Le motif de la joie du père: son fils, qui était mort puisqu'il avait pris son indépendance par rapport à son père, est revenu à la vie en retrouvant son statut de fils. Le père ajoute: «il était perdu et il a été trouvé», ce qui harmonise la parabole avec les deux précédentes; mais on ne voit pas très bien comment il a été trouvé puisque le père ne l'a pas cherché. Il semble donc que le sens de trouver est ici recouvrer (cf. 15, 27).
A ce point de la parabole, l'attitude de Jésus à l'égard des pécheurs devient claire: il fait ce que fait son Père.

La joie du Père, scandale pour le fils aîné (25-32)

25 Or son fils aîné était aux champs; et lorsque, venant, il s'approche de la maison, il entendit des instruments de musique et des chœurs, 26 et ayant appelé un des serviteurs il s'informa de ce que cela pouvait être.
27 Or celui-ci lui dit: Ton frère est venu et ton père a sacrifié le veau gras, car il l'a recouvré en bonne santé. 28 Il se mit en colère et ne voulait pas entrer; son père, étant sorti, le priait instamment. 29  Celui-ci répondant dit à son père: Voici tant d'années que je te sers et jamais je n'ai passé outre à un [de tes] commandements, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour que je festoie avec mes amis. 30 Or, lorsque ton fils, celui qui as dévoré ton bien avec des prostituées, vient, tu sacrifies pour lui le veau gras. 31 Or celui-là lui dit: Enfant, toi tu es toujours avec moi, et tout ce qui est mien est tien; 32 or il fallait festoyer et se réjouir, parce que ton frère était mort et il est revenu à la vie, et il était perdu et il a été trouvé.

Alors que la fête a commencé, le fils aîné continue sa vie ordinaire: son père ne l'en a pas averti. Il apprend donc par un serviteur ce qui se passe. Sa colère éclate: il ne supporte pas tant d'attention pour un fils qui a dilapidé le bien de son père; il est outré de tant de marques d'affection dont lui-même n'a jamais bénéficié. Il désapprouve la bonté de son père, qu'il trouve excessive et lui semble injuste à son égard: lui-même a observé tous les commandements avec fidélité et n'a jamais eu de récompense. Pourtant, il est un juste. Il refuse donc d'entrer et de prendre part à la fête. Le père sort alors à sa rencontre et lui parle avec douceur. Il n'est pas choqué par ses murmures. Il explique à son fils aîné qu'il a plus qu'une fête ponctuelle: il est en communion constante avec lui. N'est-ce pas le plus grand des biens? Son frère, par contre, avait rompu la communion jusqu'à connaître la mort. Alors, comment ne pas se réjouir de le voir revenu à la vie? Il essaie de faire rentrer son fils aîné dans ses propres sentiments, en lui rappelant que le cadet est fils mais qu'il est aussi son frère. Il l'invite à restaurer la fraternité qui les lie. La parabole s'arrête là, sans dire si le frère aîné a entendu et accueilli les paroles de son père. Aux auditeurs de Jésus de répondre, eux qui ont murmuré devant son accueil des pécheurs.

28 mars

Prier le Rosaire
pendant le Carême

Mystères glorieux

«Convertissez-vous et croyez à l'évangile!» (Mc 1,15).

La Résurrection

Nous avons été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions dans une vie nouvelle (Rm 6, 4).

Jésus-Christ est mort corporellement, et il est ressuscité; les néophytes étaient morts spirituellement par le péché, et ils sont ressuscités en sortant du péché (Jean Chrysostome).

Prions pour les défunts; que le Seigneur leur remette toutes leurs fautes et leur accorde le repos, l’apaisement, la béatitude.

 

L’Ascension

Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu (Mc 16, 19).

Ni l’avarice, ni la luxure ne montent avec notre médecin. Et c’est pourquoi, si nous voulons suivre le médecin dans son ascension, nous devons déposer le fardeau de nos vices et de nos péchés. Ils nous chargent tous, pour ainsi dire, de chaînes, ils s’efforcent de nous retenir captifs dans les filets de nos fautes (Augustin).

Fais de nous, Seigneur, des témoins du pardon des péchés.

 

La Pentecôte

Des langues apparurent aux apôtres qu’on aurait dites de feu et qui se partageaient; et il s’en posa une sur chacun d’eux (Ac 2, 3).

Tel est le pouvoir de l'Esprit Saint; et comme le feu ordinaire fait un vase solide d'une molle argile, de même le feu de l'Esprit divin, lorsqu'il trouve une âme bien préparée, quoique plus molle que l'argile, il la rend plus ferme que l'airain; et celui qui était souillé de la lie du péché, il le rend plus brillant que le soleil (Jean Chrysostome).

Que ton Esprit, Seigneur, souffle sur nous pour que nous soyons, chaque jour les ouvriers de ta volonté.

 

L’Assomption

Le Puissant fit pour moi des merveilles; Saint est son nom! (Lc 1, 49).

S'il fallait que la mère d'un Dieu mourût, elle ne pouvait mourir que d'un transport d'amour. Marie ne craint rien, parce qu'elle a toujours aimé son Dieu; elle ne regrette rien, parce qu'elle n'a jamais rien possédé que son Dieu. Voulons-nous mourir sans crainte? Vivons, comme Marie, dans l'innocence; fuyons le péché (Curé d'Ars).

Rendons grâces à Marie qui nous aide à éviter de pécher.

 

Le Couronnement de Marie

Etreins la sagesse et elle t’élèvera, elle fera ta gloire si tu l’embrasse; sur ta tête elle posera un diadème de grâce, elle t’offrira une couronne d’honneur (Pr 4,8-9).

Marie s'est faite toute à tous, et dans l'excès de sa charité, elle a voulu être la débitrice des sages et des insensés. Elle ouvre à tous le sein de sa miséricorde, afin que tous participent de sa plénitude; le captif y trouvera sa délivrance, le pécheur son pardon; le juste y puisera la grâce (Saint Bernard).

Je vous supplie, ô Mère unique, porte du ciel et avocate des pécheurs; à la fin de ma vie, secourez-moi selon votre grande miséricorde et amour (D'après saint Thomas d'Aquin).

 

25 mars

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24 mars

 

 

Troisième dimanche
de Carême


Lc 13, 1-9



Appel à la conversion (13,1-5)

13 1 Or quelques-uns, en ce moment-là étaient présents, rapportant à Jésus ce qui concerne des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec leurs sacrifices. 2 Et ayant répondu, il leur dit: Pensez-vous que ces Galiléens aient été pécheurs plus que tous les Galiléens l'ont été, parce qu'ils ont souffert cela? 3 Nullement, je vous dis, mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. 4 Ou bien ces dix-huit sur lesquels est tombée la tour de Siloé et qu'elle a tués, pensez-vous qu'ils aient été débiteurs plus que tous les humains habitant Jérusalem? 5 Nullement, je vous dis, mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même.

Jésus est toujours en marche vers Jérusalem; il n'est pas encore arrivé dans la ville. Quelques personnes qui en venaient, lui racontent ce qui vient de se passer: des Galiléens, donc des compatriotes de Jésus, étaient montés dans la capitale pour y offrir des sacrifices. Sans dire quel trouble ils avaient pu y provoquer, ils rapportent que Pilate les avait fait exécuter dans le Temple. De là à conclure que Dieu les avait châtiés pour leurs péchés, le passage se faisait facilement. La réponse de Jésus laisse penser que ses interlocuteurs l'avaient franchi. Il s'insurge en effet contre la doctrine de la rétribution personnelle qui transparaissait dans leurs propos, contre leur tendance à voir systématiquement dans le malheur de quelqu'un un châtiment de Dieu proportionnés aux péchés commis. Jésus n'exclut pas pourtant la possibilité d'un châtiment de Dieu. En effet, si ses interlocuteurs ne pensent pas à se convertir, la même chose leur arrivera. Il rappelle alors un autre événement qui s'est passé aussi à Jérusalem et qui était de notoriété publique: en tombant, la tour de Siloé a tué dix-huit personnes. Faudrait-il en conclure qu'elles étaient plus débitrices envers Dieu que les autres habitants de la ville? Ici encore, Jésus avertit qu'une mort violente peut survenir comme un châtiment de Dieu. Elle atteindra ses interlocuteurs, s'ils ne se convertissent pas effectivement.
Jésus adresse donc aux Juifs un appel pressant à la conversion; s'ils n'écoutent pas, le châtiment de Dieu les atteindra.

Un châtiment prochain (13,6-9)

6 Or il disait cette parabole: Quelqu'un avait un figuier planté dans sa vigne, et il vint cherchant du fruit sur lui et il n['en] trouva pas. 7 Or il dit au vigneron: Voici trois ans que je viens cherchant du fruit sur ce figuier et je n['en] trouve pas: coupe-le; aussi pourquoi occupe-t-il inutilement le sol? 8 Or celui-ci ayant répondu, il lui dit: Seigneur, laisse-le aussi cette année, jusqu'à ce que je creuse autour de lui et [que] je jette du fumier; 9 et si peut-être il faisait du fruit dans l'avenir? Mais sinon, tu le couperas.

Jésus, selon son habitude depuis qu'il est en route vers Jérusalem, étaye son enseignement avec des paraboles. Un propriétaire, dit-il, avait planté un figuier dans sa vigne. Or il était improductif. Pendant trois ans il avait patienté: c'était le délai que prescrivait le Lévitique pour pouvoir manger des fruits d'un arbre (Lv 19, 23). Donc, ne voyant pas de fruits au bout de ce laps de temps, le propriétaire ordonne à son vigneron de couper l'arbre qui épuise le sol inutilement. Celui-ci regrette que l'arbre soit coupé et propose d'essayer de faire tout son possible pour que le figuier produise des fruits. Il invite son patron à la patience et à la bonté: il n'est pas bon de prendre une décision aussi grave avant d'avoir tout essayé. Il reconnaît cependant que, si ses efforts sont infructueux, il n'y aura plus qu'à couper l'arbre. Il implore en fait pour une année de sursis.
Le figuier, c'est Israël qui, malgré tout ce que Dieu a fait pour lui, n'a pas produit le fruit qu'il aurait dû porter en entendant la prédication de Jésus et en voyant ses œuvres. A travers cette parabole, Jésus donne un ultime avertissement avant que le châtiment de Dieu n'atteigne son peuple si les Juifs persistent dans leur conduite. Ils ont à choisir: soit la conversion, soit la ruine.

22 mars

Office des Vêpres

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21 mars

Prier le Rosaire
pendant le Carême

Mystères douloureux

«Convertissez-vous et croyez à l'évangile!» (Mc 1,15).

L’Agonie

Jésus emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse (Mt 26, 37).

Comment t'imiterions-nous, Seigneur Jésus, si nous ne te suivions dans ton humanité, si nous ne croyions que tu es mort, si nous n'avions vu tes blessures. Comment les disciples auraient-ils cru qu'il allait mourir, s'ils n'avaient vu l'angoisse d'un mourant? (Ambroise).

O Seigneur, par ton agonie au Jardin des Oliviers, aie pitié de nous et du monde entier.

 

La Flagellation

Pilate leur relâcha Barabbas; quant à Jésus, il le fit flageller, et il le livra pour qu’il soit crucifié (Mt 27, 26).

Regarde-le sous des haillons sales, meurtris de coups, couverts de crachats, mortellement pâle. Consulte le bienheureux Isaïe, et il te décrira comment il l'a vu en esprit: l'homme de douleur, connaissant la souffrance et qui n'avait ni éclat ni beauté. Il s'est fait lui-même péché (Saint Bernard).

Toi, le Très Saint, Dieu des pécheurs, des tièdes et des indifférents, aie pitié de nous! (K. Rahner).

 

Le Couronnement d’épines

Avec des épines, les soldats tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête (Mt 27, 29).

O l'opprobre des hommes, mais la gloire des anges! Nul n'est plus grand que lui, et nul plus humble! De fait, le voici couvert de crachats, rassasié d'outrages, condamné à la mort la plus infâme, mis au rang des scélérats. Singulière et unique fut sa patience, en vérité, car sur son dos les pécheurs frappaient comme des forgerons sur l'enclume (Saint Bernard).

Donne-nous de rester fermes dans la foi à l’heure de l’épreuve, quand tout nous abandonne.

 

Le Portement de croix

Portant sa croix, Jésus sortit en direction du lieu dit Le Crâne (ou Calvaire) (Jn 19, 17).

Cherchez la Croix; portez la Croix; contemplez la Croix de Jésus-Christ jusqu'à languir d'amour. Regardez la Croix avec une foi profonde; mettez en elle une confiance sans limites, tant que vous demeurerez en cette vie. C'est un travail salutaire de consacrer à la Croix son cœur, sa bouche et ses œuvres (Saint Bonaventure).

Seigneur, pour obéir à ton Père, tu te laisses conduire à la croix; donne-nous le courage de t’accompagner humblement.

 

Le crucifiement et la mort de Jésus

L’un des malfaiteurs suspendus à la croix déclara: «Pour nous, c'est justice, nous payons nos actes; mais lui n'a rien fait de mal» (Lc 23, 39-41).

Il n'a pas osé dire: Souviens-toi de moi dans ton royaume avant d'avoir déposé par la confession, le fardeau de ses péchés. Comprenez-vous maintenant le prix de la confession? Le larron se confessa et il ouvrit le ciel; il se confessa et il acquit une telle confiance qu'ayant à peine cessé d'être voleur il demanda le ciel (Jean Chrysostome).

Seigneur, fais-nous entendre au jour de notre mort la parole que tu as dite au bon larron: Aujourd'hui, tu seras avec moi au Paradis.

19 mars
saint Joseph

17 mars

Deuxième dimanche
de Carême


La Transfiguration (Lc 9, 28b - 36)

 

28 Il arriva, après ces paroles, environ huit jours, [que] prenant avec lui Pierre et Jean et Jacques, Jésus monta sur la montagne pour prier.
29 Et il arriva, pendant qu'il priait que l'aspect de son visage [fut] autre et son vêtement blanc fulgurant [comme l'éclair]. 30 Et voici: deux hommes parlaient avec lui, lesquels étaient Moïse et Elie, 31 qui, apparus dans la gloire, parlaient de son exode qui allait s'accomplir à Jérusalem. 32 Or Pierre et ceux qui étaient avec lui étaient accablés de sommeil, se réveillant ils virent sa gloire et les deux hommes qui se tenaient debout avec lui.
33 Et il arriva pendant qu'ils se séparaient de lui, [que] Pierre dit à Jésus: Maître, il est bon [pour] nous d'être ici, et nous ferons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie, ne sachant pas ce qu'il disait. 34 Or alors qu'il disait cela, une nuée survint et elle les couvrait de son ombre; ils craignirent pendant qu'ils entraient dans la nuée. 35 Et une voix vint de la nuée disant: Celui-ci est mon Fils, l'élu, entendez-le. 36 Et pendant que la voix était arrivée, Jésus fut trouvé seul. Et eux se turent et ne rapportèrent à personne en ces jours-là rien de ce qu'ils avaient vu.

Jésus, à nouveau, part à l'écart pour prier, pour être en présence du Père. Cette fois, il «monta sur la montagne». L'article défini laisse penser qu'il n'y avait qu'une montagne possible, bien connue de l'entourage de Jésus; probablement une colline qui surplombe la plaine. Une notation temporelle indique le lien avec le paragraphe précédent: «environ huit jours», mais elle reste assez vague. Jésus prend avec lui les trois disciples qui ont assisté à la résurrection de la fille de Jaïre (8, 49-56). Gravir une montagne, c'est aller vers le lieu des révélations divines (cf. le Sinaï). Quelque chose d'important pour l'enseignement des apôtres va aussi s'y passer.
Après cette introduction, Luc décrit un événement inouï. Pendant que Jésus priait, l'aspect de son visage change, il devient «autre» sans aucune précision, comme s'il n'y avait pas de mot pour le dire. Cela fait penser au visage de Moïse qui rayonnait de gloire (Ex 34, 29). C'est la prière de Jésus qui irradie son visage, la communion avec son Père, la lumière de la divinité. Quant au vêtement de Jésus, il devient blanc comme l'éclair, c’est-à-dire une lumière vive, éblouissante, comme si l'irradiation du visage se communiquait au vêtement. Et deux hommes, Moïse et Elie apparaissent, enveloppés de la gloire de Dieu et ils parlaient avec Jésus de son exode qui allait s'accomplir à Jérusalem, c'est-à-dire de ce que Jésus a annoncé huit jours auparavant à ses disciples: il ressuscitera après avoir été mis à mort. Il y a comme une anticipation de la réalisation de ce qu'il a révélé. L'accomplissement du dessein du Père est au cœur de la prière de Jésus. Il est entièrement tendu vers ce but.
Pendant ce temps, les apôtres tombaient de sommeil; cette fois encore, seul Pierre est nommé. On a l'impression qu'ils se sont endormis pendant que Jésus priait et que, se réveillant tout à coup, ils aperçoivent la gloire de Jésus que Luc a déjà décrite, et ses deux interlocuteurs debout avec lui. Les apôtres n'ont donc pas entendu leur conversation. Ce qui les frappe, ce n'est pas la gloire de Moïse et d'Elie, mais celle de Jésus. Elle avait un éclat unique venant de l'intérieur et dévoilait quelque chose que ses disciples n'avaient jamais vu encore en lui. Elle tranchait avec la gloire des deux prophètes, qui était extérieure. La gloire de Jésus manifeste ce qu'il est, tandis que des deux hommes qui sont avec lui, ont reçu ce qu'ils n'avaient pas.
Alors que les deux compagnons de Jésus sont prêt à partir, Pierre encore intervient. Il essaie de les retenir et propose de faire une tente pour chacun et une autre pour Jésus. Mais la gloire de Dieu ne s'enferme pas dans une tente: il ne savait pas ce qu'il disait! Il était à peine réveillé de son sommeil et n'avait pas réalisé que les deux hommes étaient une apparition qui ne pouvait durer longtemps.
A ce moment-là, une nuée survient, qui les couvre tous de son ombre, comme elle avait couvert la Vierge Marie (1, 35). Cette nuée est le signe de la présence de Dieu, c'est elle qui avait recouvert la montagne du Sinaï dans le désert (Ex 19, 16-18; 24, 15-16.18). Alors que les apôtres entrent dans la nuée, Moïse et Elie se retirent, et ils sont envahis d'une grande crainte, comme tous ceux qui, dans l'Ancien Testament, sont bénéficiaires d'une théophanie.
Une voix vient alors de la nuée. Comme lors du baptême de Jésus (3, 22), une voix se fait entendre. La voix, en hébreu, a un sens beaucoup plus souple que le mot français «voix», comme nous l'avons dit. La voix sort de la nuée, comme au Sinaï: «le Seigneur vous a parlé du milieu du feu; le son de ses paroles, vous l’entendiez, mais vous n’avez vu aucune forme; rien qu’une voix!» (Dt 4, 12). La parole suit la voix. Au Sinaï, Dieu avait donné les dix paroles (Ex 20, 1-17); ici, il proclame que Jésus est le Fils, l'Elu.
«Celui-ci est mon Fils, l'Elu, entendez-le». La voix s'adresse aux trois disciples pour leur parler de Jésus, pour leur faire faire un pas de plus dans la foi: ils entrent en présence du Père. Le Messie confessé par Pierre peu auparavant est le Fils de Dieu: «mon Fils». Dieu se présente comme le Père — source, origine — qui a envoyé son Fils; Jésus, le Fils, est donc entièrement tourné vers lui. Dire que «mon Fils» est l'Elu (Is 42, 1), c'est dire qu'il est le prophète sur lequel l'Esprit est descendu et à qui le Père a donné mission de conduire le peuple: il faut donc écouter ses paroles: «Entendez-le»; «entendre» est la condition même de la foi. Le Père demande aux disciples d'écouter Jésus parce qu'il leur révèle qui il est, ce qu'il a appris auprès de lui, et la mission qu'il lui a confiée. Dans le contexte où se situe la théophanie de la transfiguration, il est urgent que les apôtres entendent l'enseignement nouveau que Jésus vient de dispenser: il doit souffrir, être tué, se dresser d'entre les morts après trois jours; et ceux qui veulent le suivre doivent porter leur croix. Le Père lui-même confirme donc le message donné par Jésus et demande aux trois apôtres de le faire leur. C'est la condition pour que leur foi puisse grandir. Il y a un enrichissement par rapport à ce que le Père avait dit lors du baptême.
Jésus maintenant est seul: ses deux compagnons sont partis lorsque la nuée est arrivée; c'est donc aux disciples que le Père s'est adressé. Ils n'ont pas vu arriver Moïse et Elie, ils ne les ont pas entendus, ils ne les ont pas vu partir; ils les ont seulement aperçus. Et, sans en avoir reçu la consigne, les apôtres gardèrent le silence sur ce dont ils avaient été témoins, au moins pour un temps dont Luc ne donne pas la durée.

13 mars

Prier le Rosaire
pendant le Carême

Mystères lumineux

«Convertissez-vous et croyez à l'évangile!» (Mc 1,15).

Le Baptême
Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent (Mt 3, 16).

Jésus, lumière du monde, tu fus baptisé dans le Jourdain et nous as manifesté le Père et l'Esprit qui du ciel t'ont rendu témoignage: purifie-nous par ta sainte descente, éclaire-nous de ta véritable connaissance et nous t'élèverons la louange et la gloire (Liturgie maronite).

Prions pour les catéchumènes qui naîtront à la vie de Dieu dans la nuit pascale.

Cana
Jésus dit à ceux qui servaient: «Remplissez d’eau les jarres» (Jn 2, 7).

Si changer l'eau en vin est un exploit, il est autrement grand de changer les péchés en justice, de bonifier les mœurs plutôt que les boissons. De ces jarres, les convives ont tiré l'ivresse, nous, la justice, eux, une coupe de vin, nous le calice du salut. Ce qu'ils ont bu a passé, dirais-je, ce que nous avons absorbé demeure (Maxime de Turin).

Change nos cœurs, Seigneur, donne-nous un esprit nouveau.

L’Annonce du Royaume
Les temps sont accomplis: le règne de Dieu est tout proche. Faites pénitence et croyez à l’Évangile (Mc 1, 15).

Celui qui veut jouir du bonheur éternel, c'est-à-dire du royaume de Dieu, fait pénitence. Celui, en effet, qui désire goûter le fruit de la noix, en brise l'enveloppe. La douceur du fruit dédommage de l'amertume de la racine; l'espoir de la guérison adoucit la douleur que cause l'opération du médecin (Jérôme).

Soutiens-nous dans la lassitude, pardonne nos péchés, oriente nos pas sur la voie du bien.

La Transfiguration
Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne (Mt 17, 1).

Laissant à la terre ses vaines préoccupations, ô ami des hommes, l’élite des Apôtres t’a suivi loin de la terre vers la divine cité. Tu m’as fasciné de désir, ô Christ, et enivré de ton divin amour; mais brûle d’un feu immatériel mes péchés et rends-moi digne de me rassasier des délices qui sont en toi (Ménées des Grecs).

Que les prêtres aident les pécheurs à faire du péché le lieu même de leur transfiguration.

L’Eucharistie
Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude en rémission des péchés (Mt 26, 27-28).

Que le charbon ardent de ton Corps tout saint et de ton Sang très précieux soit pour moi la sanctification, l'illumination et la santé de mon âme et de mon corps, pour l'allégement de mes nombreuses transgressions (Liturgie de saint Jean Chrysostome).

Par chaque communion purifie-nous, Seigneur.

10 mars

Premier dimanche
de Carême


« Dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où il fut tenté » (Lc 4, 1-13)

4 1 Jésus, rempli d'Esprit Saint, revint du Jourdain et il était conduit par l'Esprit dans le désert, 2 quarante jours, étant éprouvé par le diable. Et il ne mangea rien en ces jours-là et ceux-ci étant achevés, il eut faim.
3 Or le diable lui dit: Si tu es Fils de Dieu, dis à cette pierre qu'elle devienne du pain. 4 Mais Jésus lui répondit: Il est écrit: L'homme ne vit pas seulement de pain.
5 Alors l'ayant mené en haut, il lui montra tous les royaumes de la terre habitée en un instant, 6 et le diable lui dit: A toi je donnerai toute cette autorité et leur gloire, parce qu'elle m'a été livrée et je la donne à qui je veux; 7 toi donc si tu te prosternes devant moi, elle sera tout entière à toi. 8 Et ayant répondu, Jésus lui dit: Il est écrit: Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu et à lui seul tu rendras un culte.
9 Il le conduisit à Jérusalem et le plaça debout sur le faîte du Temple et lui dit: Si tu es Fils de Dieu, jette-toi toi-même d'ici en bas; 10 car il est écrit: Il commandera à ses anges à ton sujet de te garder et: Ils te porteront sur leurs mains de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre. 12 Et Jésus, répondant, lui dit: Il est dit: Tu n'éprouveras pas le Seigneur ton Dieu.
13 Et ayant épuisé toute épreuve, le diable s'éloigna de lui jusqu'au moment (voulu).

 

Comme tout le peuple, Jésus a été baptisé sur les bords du Jourdain; il quitte ce lieu pour aller dans le désert, le désert de Juda probablement. Rempli d'Esprit Saint, il est conduit par l'Esprit. «Rempli d'Esprit Saint» est une expression propre à Luc qu'il a reprise pour les disciples de Jésus (cf. Ac 6, 3.5; 7, 55; 11, 24). L'Esprit est intimement uni au Fils de Dieu: il couvre Marie de son ombre lors de son incarnation (1, 35), il fait prophétiser Syméon à propos de Jésu (2, 25-26), il descend sur Jésus quand le Père proclame publiquement qu'il est son Fils (3, 22); et maintenant Luc mentionne l'Esprit comme œuvrant avec Jésus, alors qu'il va être mis à l'épreuve pour sa filiation divine.

Après la manifestation publique de sa filiation divine, vient la mise à l'épreuve de Jésus dans le désert. Pendant quarante jours, le diable l'éprouva, comme le peuple hébreu l'avait été après sa sortie d'Egypte, dans le désert du Sinaï: «Tu n'oublieras point tout le chemin par lequel le Seigneur t'a conduit dans le désert, afin de t'affliger, de t'éprouver et de faire en sorte que ce qui est dans ton cœur soit connu, et que l'on sache si tu observeras ou non ses commandements» (Dt 8, 2). Pour Jésus, la mise à l'épreuve vient du diable. Il vient d'être proclamé Fils de Dieu par le Père. Comment va-t-il vivre cette filiation?

Pendant quarante jours donc, Jésus est mis à l'épreuve par le diable. Et pendant tout ce temps-là, il ne mange pas car il ne ressent pas la faim, ce qui est surprenant. Il est vrai que Moïse et Elie sont aussi restés quarante jours sans manger, bien que dans un contexte différent. Moïse n'avait pas mangé pour se préparer à recevoir les dons des tables écrites par le doigt de Dieu (Dt 9, 9). Quant à Elie, il n'avait pas mangé pendant une marche de quarante jours jusqu'à la montagne de Dieu (1 R 19, 8). Dans les deux cas, se passer de nourriture est lié à la rencontre de Dieu. Or Jésus, rempli de l'Esprit Saint, est uni à son Père, prêt à accomplir la mission à laquelle son Père l'appelle; il est rassasié par la parole du Père qu'il a entendue, jusqu'à ne pas sentir la faim. Cette communion à son Père a une telle intensité qu'il ne sent pas la faim et reste ferme dans l'épreuve. Quelle forme a pris cette épreuve? Luc ne nous le dit pas. Mais le diable étant le diviseur, on peut penser qu'il s'en est pris à la communion de Jésus avec son Père;c'est une anticipation de ce qui se passera à Gethsémani.

Les quarante jours de mise à l'épreuve achevés, Jésus sent la faim. Il ne se soustrait pas à ce qui fait partie de la condition humaine, et cette faim devient le point de départ de la dernière mise à l'épreuve, en trois temps.

C'est encore la théophanie qui a suivi le baptême de Jésus qui pose question au diable. Le Père a appelé Jésus son Fils devant le peuple. Le diable le sait et il veut pousser Jésus a en dévoiler davantage. «Si tu es Fils de Dieu», dit-il. Deux nuances peuvent être contenues dans ce «si». Si tu l'es réellement, ou: puisque tu l'es, alors, montre-le. Fils n'est pas précédé d'un article, ce n'est pas la filiation divine de Jésus qui est en cause ici, mais sa messianité. A quel type de Messie conduit l'onction de l'Esprit reçue au baptême?

Le Messie, pensait-on, devait partager la puissance de Dieu. Alors, s'il est le messie, que Jésus le manifeste en transformant par sa parole une pierre en pain. Le pain, c'est ce que Jésus apprendra à ses disciples à demander dans la prière (11, 3). Le pain, c'est l'aliment indispensable pour maintenir la vie. Il pourrait donc sembler légitime que Jésus use de son pouvoir pour répondre à ce besoin vital; ce qui revient à user de la puissance donnée par Dieu à des fins personnelles. Mais la pierre, c'est le symbole du cosmos qui ne peut être soumis aux fantaisies de l'homme pour devenir un produit à consommer; c'est donc un asservissement du cosmos qui est proposé à Jésus. Il répond en s'appuyant sur la Parole de Dieu: «L'homme ne vit pas seulement de pain» (Dt 8, 3). L'homme vit aussi d'une saine relation au cosmos qui ne peut avoir pour but la seule satisfaction des besoins vitaux de l'homme.

Le diable mène alors Jésus en haut: il lui fait prendre de l'altitude. Et en un instant, dans une situation de domination par rapport au monde, il déploie devant ses yeux un vaste paysage, symbole de la terre habitée dans sa totalité. Il lui promet autorité sur tous les royaumes, c'est-à-dire un pouvoir politique universel (cf. 10, 17), et la gloire de tous les peuples rejaillirait sur lui. Comment peut-il faire une telle promesse? Qui lui a «livré» une pareille autorité, comme il l'affirme? Le passif fait penser à un passif divin, mais comment Dieu peut-il livrer tout l'univers habité au diable? Ce sont plutôt les hommes eux-mêmes qui se sont mis sous la domination du diable par leur manière de gouverner: volonté de puissance, orgueil, tyrannie, goût de la gloire. Le diable espère que le Messie qu'il a devant lui, acceptera son offre pour récupérer une puissance sur tous les peuples qui était promise au Fils de l'homme (Dn 7, 14). Dieu a promis de donner cette puissance au Messie mais, puisqu'elle est au pouvoir du diable, il faut bien qu'il passe par lui pour l'avoir. Le diable y met une condition: que Jésus le reconnaisse comme son suzerain en se prosternant devant lui, puisque c'est de lui seul qu'il peut avoir ce pouvoir indispensable pour exercer sa mission de Messie.

Jésus répond en citant à nouveau l'Ecriture: «Tu te prosterneras devant le Seigneur ton Dieu et à lui seul tu rendras un culte» (Dt 6, 13). Jésus ne s'engage pas dans une discussion sur la question de l'autorité; il affirme seulement son attachement à Dieu; il s'en remet à Dieu. C'est dire implicitement que le vrai pouvoir sur les peuples appartient à Dieu et qu'il ne peut le recevoir que de lui. L'homme ne peut asservir les autres hommes au profit de sa gloire personnelle.

Intérieurement conduit par l'Esprit, Jésus se laisse conduire extérieurement par le diable. Il arrive à Jérusalem et le diable le place, debout, sur le faîte du Temple. Les épreuves se terminent à Jérusalem, ville de l'épreuve finale de Jésus. Ici, le diable lui propose de se montrer invulnérable et pour en montrer le bien-fondé, il fait appel à l'Ecriture et cite les versets 11 et 12 du psaume 90. Comme dans la première épreuve, c'est la puissance de Dieu que possède le Messie qui est en jeu; mais cette fois c'est Dieu lui-même que Jésus est invité à mettre à l'épreuve. Ce n'est plus l'autorité dont le Messie est investi qui est en cause, mais un appel inconsidéré à la puissance de Dieu. Une confiance totale en Dieu est confondue avec le recours à un Dieu tout puissant pour braver les limites de la conditions humaine, pour se jeter du haut du Temple en comptant sur l'aide de Dieu pour en sortir indemne. Une des limites de l'homme, en effet, est sa fragilité: le corps humain s'écrase s'il se laisse tomber en chute libre. C'est vouloir asservir Dieu et le confondre avec une idole, que de le tenter pour qu'il libère l'homme de ses limites. Et cela, sur le faîte du Temple, lieu du service de Dieu. Jésus ne veut donc pas écouter l'interprétation que le diable donne de l'Ecriture et il lui cite un verset du Deutéronome qui permet de donner une juste interprétation du Psaume 90: «Tu n'éprouveras pas le Seigneur ton Dieu» (Dt 6, 16).

Les trois épreuves montrent que l'homme, sollicité par le diable, est prêt à asservir le cosmos, les autres et Dieu même, pour une exaltation de soi sans limite. Jésus n'a pas voulu pactiser avec cela; c'est son Père qui guide sa vie, c'est le royaume de son Père qu'il veut faire advenir, c'est son dessein de salut qu'il veut réaliser. Le diable a essayé de faire chuter Jésus, fils d'Adam, comme il avait fait tomber Adam, mais en vain. Il se retire jusqu'au temps marqué par Dieu.

Comme il avait permis au Satan de mettre Job à l'épreuve, Le Seigneur a permis au diable de faire de même avec Jésus, avant le début de sa prédication. Il lui permettra de faire une ultime tentative à la fin de sa vie. En effet, lorsque Jésus est arrêté, après avoir été livré par Judas en qui Satan était entré (22, 3), il dit à ses adversaires: «C'est votre heure et l'autorité de la ténèbre» (22, 53).

8 mars

Prier le Rosaire
pendant le Carême

Mystères joyeux

«Convertissez-vous et croyez à l'évangile!» (Mc 1,15).

L’Annonciation

L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre (Lc 1,35).

Le Fils du Père descendit et habita en la Vierge, en annonçant l'espérance et la libération; à l'annonce de sa naissance chacun s'émerveilla. Il a rompu la mort et la malédiction qui s'étaient nécrosées dans le paradis, à cause du péché; il promit la vraie vie et la bonne espérance à toutes les créatures (bréviaire chaldéen).

En ce temps du carême délivre-nous, Seigneur, de tous les ferments de mort présents dans notre cœur.

 

La Visitation

Marie dit: «Mon âme glorifie le Seigneur» (Lc 1,47).

C'est par les femmes que le péché a commencé, c'est aussi par les femmes que commence la réparation du mal; aussi n'est-ce pas sans dessein qu'Elisabeth prophétise avant Jean-Baptiste, et Marie avant la naissance du Seigneur; mais la prophétie de Marie est d'autant plus parfaite qu'elle est elle-même plus élevée en dignité (Ambroise).

Que les femmes soient messagères de paix dans les relations entre personnes et entre générations, dans la famille, dans la vie culturelle, sociale et politique des nations (Jean-Paul II).

 

La Nativité

Vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire (Lc 2,12).

Le Seigneur naît dans une grotte? Entendez cela de notre vie, aveugle, ténébreuse, souterraine, où vient naître celui qui se manifeste aux hommes enfoncés dans les ténèbres et l'ombre de la mort. Il est emmailloté de langes? C'est qu'il s'enroule dans les liens de nos péchés (Grégoire de Nysse).

Avive dans le cœur des chrétiens la conscience de leur péché: toi seul peut nous sauver.

 

La Présentation de Jésus

Tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole, car mes yeux ont vu le salut (Lc 2,29-30).

Ayant vu et touché le Sauveur, nous sommes délivrés de la servitude du péché et nous pouvons nous éloigner en paix du royaume du mal (P. Lev Gillet).

Seigneur mon Dieu, donne à mon cœur la pénitence, à mon esprit le repentir, à mes yeux la source des larmes, et à mes mains la largesse de l’aumône (Anselme).

 

Le Recouvrement de Jésus au Temple

Au bout de trois jours ils le trouvèrent dans le Temple (Lc 2,46).

Ce n'est pas sans dessein qu'oubliant ses parents selon la chair, Jésus au bout de trois jours est retrouvé au temple; c'était le signe que, trois jours après sa triomphante Passion, il devait, ressuscité, se présenter à notre foi sur le trône du ciel et parmi les honneurs divins, lui que l'on croyait mort (Ambroise).

Que chaque jour de carême, ta parole Seigneur nous accompagne vers ta résurrection.

6 mars

Mercredi des Cendres

«Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière»



Le cimetière rénové et embelli

 

 

 




3 mars

Huitième dimanche
du Temps ordinaire

(Lc 6, 39-45)

39 Or il leur dit aussi une parabole: Est-ce qu'un aveugle peut conduire un aveugle? Ne tomberont-ils pas tous deux dans un trou? 40 Le disciple n'est pas au-dessus du maître; or bien formé, chacun sera comme son maître.
41 Pourquoi regardes-tu la paille qui [est] dans l'œil de ton frère, or la poutre qui [est] dans ton propre œil, ne la remarques-tu pas? 42 Comment peux-tu dire à ton frère: Frère, laisse[-moi] jeter dehors la paille qui [est] dans ton œil, toi-même ne voyant pas la poutre [qui est] dans ton œil? Hypocrite, jette dehors la poutre hors de ton œil et alors tu t'occuperas de jeter dehors la paille qui [est] dans l'œil de ton frère.
43 En effet, il n'y a pas d'arbre beau faisant un fruit pourri, ni inversement d'arbre pourri faisant un fruit beau. 44 En effet chaque arbre se reconnaît à son propre fruit; en effet, on ne récolte pas des figues sur des épines, ni on ne vendange pas du raisin sur de la ronce. 45 L'humain bon produit le bon [à partir] du bon trésor du cœur et le mauvais produit le mauvais [à partir] du mauvais [fond]; en effet, sa bouche parle du trop plein du cœur.

Ici encore, Jésus commence par une sentence générale, sous forme de parabole cette fois, ou plus exactement de proverbe, concernant les disciples qui ont à guider leurs frères. Pour conduire celui qui est encore aveugle faute de connaissance, le guide doit voir le chemin sur lequel ils marchent ensemble. Si le guide lui aussi est aveugle, quand il y aura un trou sur la route, il tombera dedans avec son disciple. Jésus en tire la conclusion pour ses disciples qui auront la charge d'enseigner, donc d'indiquer aux autres une route de vie. S'ils ne la connaissent pas eux-mêmes, leurs disciples ne la connaîtront pas non plus, car un disciple par définition n'est pas supérieur à son maître: il est à son école pour apprendre. Une fois bien formé, il deviendra au mieux comme son maître. Si donc ce dernier ne connaît pas le chemin de la vie, ses disciples ne le connaîtront pas non plus.
La conduite des autres est un art qui implique des conditions. Le guide doit commencer par purifier l'œil de son cœur avant de s'occuper de l'état de l'œil de ses disciples. Jésus prend alors l'exemple de la paille et de la poutre qui sont, la première dans l'œil du prochain et la seconde dans celui du maître. Mais l'hypocrisie présente dans le cœur de ce dernier le conduit à s'occuper de la paille du voisin plutôt que de sa propre poutre. On peut en conclure que celui qui a charge de guider ses frères et de leur faire du bien doit porter sur eux un regard de miséricorde. Ce qui nécessite une conversion.
Jésus explique ce qu'il vient de dire à l'aide d'une petite parabole. Un arbre beau, sain, ne fait pas un fruit pourri; entendons: celui qui a un œil limpide ne fait pas de mal à ses frères. Par contre celui dont l'œil est malade à cause de la poutre qu'il contient, ne fait pas de bien à ses frères, il ne les conduit pas sur une voie bonne, tout comme un arbre pourri ne fait pas un beau fruit. De plus chaque espèce se reconnaît à son fruit. L'état de l'œil traduit l'état du cœur et les actions produites sont comme le reflet du profond du cœur, elles sont de même espèce en quelque sorte.
Aussi le guide qui transmet la parole de Jésus ne peut le faire avec fidélité que si son cœur est devenu bon. Dans le cas contraire, sa parole n'entraîne pas ceux qu'il enseigne à faire ce que Jésus demande. La parole des disciples vient du trop plein de leur cœur, comme une vasque qui déborde. La parole qui a transformé le cœur de celui qui enseigne est contagieuse, soit en bien, soit en mal.

 

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