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Juillet

 

 

Annonces

Fête de saint Dominique

Le 8 août

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28 juillet

 

17ème dimanche du Temps ordinaire

« Le notre Père »

(Lc 11,1-13)


Enseignement sur la prière des fils (Lc 11, 1-4)

11 1 Et il arriva pendant qu'il était priant dans un certain lieu [que] quand il eut cessé, un de ses disciples lui dit: Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean aussi l'a appris à ses disciples. 2 Il leur dit: Quand vous priez, dites: Père, que soit sanctifié ton nom, que ton Royaume vienne; 3 notre pain du jour donne-[le] nous jour après jour: 4 et remets-nous nos péchés, car nous-mêmes remettons aussi à tous [ceux qui] nous doivent; et ne nous conduis pas dans une épreuve.

Une nouvelle étape s'ouvre qui, comme la précédente, commence par la prière de Jésus. Il s'est retiré pour cela dans un «certain» lieu. Cette indication de lieu comporte une certaine précision tout en restant vague. Jésus prie son Père comme il l'a déjà fait souvent (3, 21; 6, 12;  9, 18.28-29), parfois près de ses disciples (9, 18). Quelque chose rayonnait de sa personne pendant qu'il priait et les disciples désirent en connaître le secret. Une fois que sa prière est terminée, ils lui demandent de leur apprendre à prier comme lui. Jean, disent-ils, a enseigné à ses propres disciples comment prier, et certains d'entre eux sont devenus disciples de Jésus. Mais ils sentent que Jésus vit quelque chose de plus. Jésus répond à leur désir et leur enseigne une prière courte qui est un reflet de sa propre prière: «Dites: Père». Père, c'est ainsi qu'il appelle Dieu dans sa prière (9, 21; 23, 46). Dire Père, pour les disciples, c'est donc entrer dans la prière du Fils, dans sa relation unique avec son Père. Le contenu de la prière comprend cinq demandes.
Que soit sanctifié ton nom;
Le nom, c'est l'être intime de Dieu. La première chose à demander donc, c'est qu'il soit reconnu de plus en plus largement dans le monde.
que ton Royaume vienne;
C'est le Royaume que Jésus est venu inaugurer, qui s'est approché des hommes en lui, et qui trouvera son accomplissement dans le monde à venir.
notre pain du jour donne-le nous jour après jour;
Cette demande implique que la prière soit dite tous les matins. Nous demandons le pain de la journée qui s'ouvre, ce qui indique que demander des biens matériels n'est pas prohibé par Jésus. Mais en le demandant, nous prenons conscience que notre Père veut nous les donner. Si tant d'hommes n'ont pas ce pain, c'est dû au péché. Nous devons le demander jour après jour, comme la manne dans le désert (Ex 16, 4).
et remets-nous nos péchés, car nous-mêmes remettons aussi à tous ceux qui nous doivent;
Nous demandons le pardon, mais nous ne pouvons le recevoir du Père si nous-mêmes refusons de l'accorder. Il ne faudrait cependant pas en conclure que le pardon de Dieu soit à la mesure du nôtre: il le dépasse infiniment. Notre pardon est simplement une petite participation au pardon de Dieu, il est lui-même un don reçu.
et ne nous conduis pas dans une épreuve.
L'épreuve est une action de Satan qui cherche à perdre l'homme, comme nous le verrons lors de l'entrée de Jésus dans sa passion. Il dira alors à ses apôtres: «Satan a obtenu de vous cribler comme le froment», c'est-à-dire de vous secouer pour vous faire tomber (22, 31), comme il l'a fait avec Job (Jb 1). Et Jésus leur demandera de prier pour ne pas entrer dans une épreuve (22, 40.46).
L'épreuve n'est donc pas une suggestion qui invite à faire le mal, comme la tentation; elle est extérieure et peut fortifier la foi, mais elle est dangereuse car elle peut faire tomber. Qui est sûr de tenir debout dans l'épreuve? Le Père ne nous conduit pas dans l'épreuve comme le fait le Satan; Dieu, en effet, n'éprouve personne (Jc 1, 13). L'expression est un sémitisme qui attribue certaines actions à Dieu sans tenir compte des causes secondes. Au désert, par exemple, Dieu a mis son peuple à l'épreuve (Dt 8, 2; cf. Ex 15, 15). On pourrait donc traduire la dernière demande du Pater: Fais que nous ne soyons pas conduits dans une épreuve, jusqu'à y succomber. C'est demander à Dieu d'intervenir sur les causes secondes qui peuvent être source de danger pour notre fidélité et qui pourraient nous faire tomber. C'est la prière que Jésus adressera un peu plus tard à son Père pour Pierre (22, 32).

La parabole de l'ami importun (Lc 11, 5-13)

5 Et il leur dit: Qui d'entre vous aura un ami et se rendra vers lui au milieu de la nuit, et lui dira: Ami, prête-moi trois pains 6 parce qu'un de mes amis est arrivé de voyage, chez moi, et je n'ai pas ce que je lui offrirai; 7 et celui-là répondant du dedans dit: Ne me cause pas de tracas; maintenant la porte est fermée et mes enfants sont au lit avec moi, je ne peux me lever pour te donner. 8 Je vous dis: Même s'il ne se lève pas pour lui donner parce qu'il est son ami, à cause de son sans-gêne du moins, ayant été réveillé il lui donnera tout ce dont il a besoin.
9 Et moi je vous dis: Demandez et il vous sera donné; cherchez et vous trouverez; frappez et il vous sera ouvert. 10 Car qui demande reçoit, et qui cherche trouve, et à qui frappe il sera ouvert.
11 Or quel père d'entre vous [à] qui le fils demandera un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson? 12 ou encore demandera un œuf et lui donnera un scorpion? 13 Donc si vous, étant mauvais, vous savez donner des dons bons à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera l'Esprit Saint à ceux qui lui demandent.

On constate que le verbe «donner», utilisé dans la troisième demande du Pater, revient huit fois dans les versets 5 à 13. Jésus veut faire comprendre à ses disciples la manière dont le Père donne.
Pour cela, il continue son enseignement sur la prière, mais avec une parabole maintenant. Un père de famille est dérangé en pleine nuit, raconte Jésus, par un ami qui vient lui demander trois pains car il n'a rien à offrir à un de ses amis arrivé de voyage. Il dérange son ami après avoir été lui-même dérangé par un autre ami. Le maître de maison le prend mal parce que toute sa famille dort et s'il se levait, il réveillerait ses enfants. Mais comment pourrait-il ne pas finir par se lever pour avoir la paix? La parabole ne le dit pas explicitement, mais elle laisse entrevoir l'insistance importune du visiteur nocturne. Le sans-gêne lui fait donc faire ce que l'amitié n'avait pu obtenir: il donne les pains.

Jésus en tire des conclusions sur la façon dont on doit demander au Père du ciel et sur la façon dont celui-ci donne. Il parle avec autorité: «Et moi je vous dis». Il donne un enseignement qui fera grandir ses disciples dans la prière. Comme dans les proverbes, il dit deux fois la même chose mais de façon différente. Il y a donc trois façons de s'y prendre pour obtenir quelque chose de quelqu'un: demander, chercher, frapper à la porte; c'est ce qu'a fait l'ami importun. Les trois attitudes obtiendront satisfaction dans la prière; en effet, c'est ainsi qu'il faut adresser au Père les demandes indiquées par Jésus, si l'on veut obtenir de Dieu ce qu'on lui demande. Jésus ne donne donc pas simplement un contenu de la prière mais il indique aussi comment présenter ces demandes au Père, car c'est la condition pour recevoir les dons de Dieu.
Jésus prend ensuite un autre exemple où un père de famille est le personnage central. Cette fois, c'est un fils qui demande du pain à son père: c'est cela même que Jésus a appris à ses disciples à demander au Père. De toute évidence, le père ne donnera pas à son fils quelque chose qui ne corresponde pas à la demande qui lui est faite: du poisson au lieu du pain par exemple. Il ne lui donnera pas non plus quelque chose de nuisible: un scorpion au lieu d'un poisson ou d'un œuf; car un père donne toujours de bonnes choses à ses enfants, tout mauvais qu'il soit, comme tous les hommes pécheurs. Il en est de même pour Dieu: il donne ce qu'on lui demande à ses enfants; la prière enseignée par Jésus est donc toujours exaucée. Elle est même exaucée avec une très grande largesse, car en réponse aux demandes du Pater, le Père donne le don par excellence, le don de surcroît qui permet de s'ouvrir aux autres dons, de les reconnaître et de les accueillir: l'Esprit Saint.

25 juillet

Nous préparons les 70 ans de la mort de soeur Marie de Nazareth le 13 octobre prochain.
Voilà un texte inédit: ses fioretti !
Pour les lire, cliquez ici !

25 juillet


 

Prier le Rosaire avec la bienheureuse Agnès de Langeac
(dominicaine)

Mystères glorieux

La Résurrection
Jésus leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur (Jn 20,20).

Notre Seigneur Jésus Christ lui apparut visiblement, vêtu d'une longue robe… Les plaies de ses pieds et de ses mains brillaient comme les rayons du soleil.

Prions pour tous les chrétiens qui se tourne vers les spiritualités orientales, vers la réincarnation. Que l'amour plus fort que la mort soit au cœur de leur vie.

 

L’Ascension

En Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a pénétré au-delà des cieux (He 4,14).

Elle fut portée au ciel en esprit et y vit le Fils de Dieu avec un visage fort majestueux, revêtu d'habits pontificaux magnifiques et tous les esprits bienheureux et tous les saints, qui l'adoraient fort profondément et chantaient à son honneur d'admirables cantiques.

Que chaque eucharistie soit pour nous l'occasion de participer à la liturgie que le Christ célèbre dans le ciel avec tous les saints.

 

La Pentecôte

Des langues comme de feu apparurent aux apôtres et, se partageant, et il s'en posa une sur chacun d'eux (Ac 2,3).

Quand le feu a desséché toute l'humidité qui était dans le bois auquel il est appliqué, il ne tarde point à le mettre tout en flammes. Ainsi le Saint-Esprit avait purifié le cœur d'Agnès. Ce feu sacré était si véhément en elle, qu'elle en faisait sentir la chaleur à toutes les personnes qui l'abordaient.

Pour que le Saint-Esprit soutienne l'œuvre des laïcs qui annoncent l'Evangile dans les pays les plus pauvres.

 

L’Assomption

Il faut que ce corps corruptible soit revêtu de l'incorruptibilité, et que ce corps mortel soit revêtu de l'immortalité (1 Co 15,53).

La fête de l'Assomption était arrivée, fête pour laquelle elle avait une grande dévotion parce qu'elle y considérait la très sainte Vierge mourant de la mort du pur amour, elle désira s'entretenir dans le repos avec son Seigneur.

Prions pour les agonisants: que la Vierge Marie et saint Joseph prient pour eux à l'heure du grand passage.

 

Le Couronnement de Marie

Etreins la sagesse et elle t’élèvera, elle fera ta gloire si tu l’embrasse; sur ta tête elle posera un diadème de grâce, elle t’offrira une couronne d’honneur (Pr 4,8-9).

Agnès fut conduite en esprit au ciel. Elle y vit la très sainte Vierge sur un trône majestueux et grand nombre d'anges qui lui rendaient leurs hommages. Pendant qu'elle les recevait, cette Reine incomparable s'adressa à elle et lui dit: «Agnès soyez-moi fidèle; conservez-moi dans votre cœur le zèle que vous avez pour moi, et je vous servirai de mère.»

Ô Marie, notre Mère, venez à notre aide en toute circonstance, rendez nos cœurs humbles et purs. accordez-nous une vie sainte.

22 juillet

 

 

 

Sainte Marie Madeleine
Patronne de la Province
des dominicains de Toulouse


Vocation de Marie Madeleine

par le P. Vayssière

Entraînée par les séductions d'un monde trompeur, Marie-Madeleine sortit des droits sentiers... Dieu permit cet égarement passager pour faire de Madeleine le modèle des cœurs pénitents, et pour tracer, dans sa vie repentante, la voie lumineuse qui désormais devrait conduire les âmes, de l'abîme du péché à la plus haute perfection.
La miséricorde divine ne tarda pas à visiter la pécheresse. Trop grande et trop noble, Marie-Madeleine pouvait bien un instant s'égarer hors du droit chemin, elle ne pouvait s'y attarder longtemps...
Elle vint tomber aux pieds du Divin Maître, dans la demeure de Simon le Pharisien; et là, son humilité, sa douleur, son amour éclatèrent d'une manière si admirable que, non seulement Jésus lui pardonna ses fautes, mais qu'il la releva encore, la réhabilita glorieusement aux yeux de tous, par la douceur de son accueil, par la haute préférence qu'il lui accorda sur les autres convives...
A partir de ce jour, elle est l'objet des meilleures prédilections et des plus touchantes tendresses du cœur de Jésus... Il l'admet à sa suite avec ses apôtres, sa virginale Mère, les saintes femmes. Souvent, au soir de ses longues et fatigantes courses, il aime à faire halte dans sa demeure... Enfin, au moment suprême du crucifiement, alors que ses apôtres l'avaient trahi, renié, abandonné, alors que ceux qui lui restaient fidèles encore se tenaient au loin, il appelle Madeleine au pied de la croix aux côtés de Marie et du Disciple bien-aimé, pour y représenter l'humanité déchue, et tels furent à cette heure d'angoisse la douleur et l'amour du cœur de Madeleine, que Jésus, pour la récompenser et la consoler, lui apparut, à elle la première, au matin de la Résurrection, l'appelant de son nom, se révélant à son cœur avec une tendresse ineffable dont le souvenir nous émeut; bien plus, il l'envoie à ses apôtres comme la digne messagère de sa résurrection et de son ascension prochaine; enfin, avant de remonter vers son Père, Jésus vient se reposer à Béthanie comme pour prendre congé de Madeleine, et lui faire ses adieux.

21 juillet

 

16ème dimanche du Temps ordinaire

« Marthe le reçut. Marie a choisi la meilleure part »

(Lc 10, 38-42)


38 Or pendant qu'ils marchaient, il entra dans un village; or une femme, du nom de Marthe, le reçut. 39 Et elle avait une sœur appelée Marie [qui], étant aussi assise aux pieds du Seigneur, entendait sa parole. 40 Or Marthe était tiraillée par un service multiple; or étant survenue, elle dit: Seigneur, tu ne te soucies pas que ma sœur m'ait laissé servir seule? Dis-lui donc de m'aider. 41 Répondant, le Seigneur lui dit: Marthe, Marthe, tu te soucies et t'agites pour [de] multiples (choses), 42 or il [n']est besoin que d'une seule. Car Marie a choisi la bonne part qui ne lui sera pas ôtée.

Jésus continue son chemin vers Jérusalem et entre dans un village dont Luc ne nous dit pas le nom. Dans toute cette partie d'ailleurs, comme nous l'avons déjà constaté, il ne donne aucun nom de lieu. C'est la portée théologique et spirituelle des événements qui l'intéresse.
Jésus donc, entre dans un village où probablement ses envoyés étaient passés pour trouver une maison qui l'accueillerait (10, 1).
C'est une femme, Marthe, qui le reçoit. Elle vivait avec sa sœur qu'on appelait Marie: Marie pourrait bien être un surnom (cf. 6, 15; 8, 2). C'est elle qui dirige la maison comme son nom l'indique (maîtresse), ce qui est étrange dans un milieu juif de l'époque de Jésus; et il est aussi étrange qu'elle reçoive un homme dans sa maison.
Quoi qu'il en soit de la vraisemblance historique de cette situation, Marie était assise aux pieds du Seigneur, dans l'attitude du disciple: Jésus est fidèle à sa mission d'enseigner la Parole de Dieu partout où il passe. Mais Marie ne se contente pas d'écouter comme Marthe et ceux qui sont venus avec Jésus dans la maison, elle est captivée par ce qu'elle entend et s'y consacre totalement. Marthe, par contre, est tiraillée entre l'écoute et le service de la maison, qui comporte des tâches diverses et nombreuses: elle n'avait pas uniquement la préparation de la table à gérer. Cette situation déplaît à Marthe et dure trop longtemps à son goût. Aussi, elle vient devant Jésus pour lui faire part de son grief à l'égard de sa sœur. Un mot de sa part suffirait pour répartir équitablement les tâches, car Marie lui obéirait. A travers ce dialogue, on voit que Jésus était un familier de cette maison.
Mais Jésus ne réagit pas comme Marthe l'attendait. Au lieu de compatir, il lui fait un reproche, car il voit plus profond que son intention de bien remplir son service. Il voit, dans son cœur, de la préoccupation et de l'agitation qui la détournent de l'écoute de sa parole. Pourquoi se préoccupe-t-elle de tant de choses quand une seule suffit. En effet, les parts de repas qu'elle préparent ne suffisent pas à combler la vie, une seule part suffit et c'est la bonne part. Notons que «part» fait penser aux lévites: Dieu était leur part, la part de choix (Nb 18, 20). Cette bonne part, c'est l'écoute de la parole de Jésus, c'est cette part que Marie a choisie et Jésus ne la lui ôtera pas en lui demandant de prendre part aux divertissements de Marthe. En présence de Jésus, toute agitation doit cesser pour laisser la place à l'écoute de sa parole.

19 juillet

Petite réflexion sur la prière

La prière, une longue patience

Tout l'environnement porte à chercher des expériences immédiates. Et sur le plan religieux, les Evangéliques et les Pentecôtistes sont en phase avec la quête de beaucoup. Alors que deviennent les monastères? Ils paraissent d'un autre âge.

Fidèles à la foi catholique, qui nous dit que Dieu agit lentement dans une histoire, ils proposent une expérience de Dieu sur la durée, et même une longue durée: toute une vie. Cela représente une longue patience, car pas de prière sans conversion au jour le jour, sans un approfondissement de la foi, sans une lecture de l'Ecriture qui ne devient lumière que très lentement; pas de prière sans avoir accepté la croix qui se présente un jour ou l'autre dans la vie; pas de prière sans l'intégration des tensions inhérentes à une vie en communauté, qui ne conduisent à la paix qu'au prix d'un long renoncement.

Et le but n'est jamais atteint: on ne peut que tendre vers lui. Car qui peut vivre tout de suite d'une foi lumineuse? de la plénitude de la charité? C'est un don qu'il faut longuement demander dans la prière.
C'est une grande illusion que de croire qu'il suffit de dire: "Dieu m'aime", pour être arrivé au terme du chemin qui se déroulerait ensuite comme un long fleuve tranquille. Reconnaître l'amour dont Dieu nous aime est un point de départ qui accompagne souvent une conversion. Mais la conversion s'approfondit ensuite tout au long de la vie.

La patience dans la prière conduit à dire avec de plus en plus de profondeur la prière de Jésus: Père, non pas ma volonté, mais la tienne. Voilà de quoi remplir la vie d'une moniale.

17 juillet


 

 

Prier le Rosaire avec la bienheureuse Agnès de Langeac
(dominicaine)

Mystères douloureux

Agnès Galand, en religion Agnès de Jésus dite Agnès de Langeac (1602-1634), était une moniale dominicaine réputée pour sa charité et ses vertus.

L’Agonie

Prenant avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, Jésus commença à s’attrister et à ressentir de l’angoisse (Mt 26,37).

C'est au Jardin des Oliviers que Jésus a le plus enduré, lorsque la vue de mes crimes lui tira le sang des veines. Aux autres stations, ce précieux sang sortait par la violence des fouets, des épines ou des clous. Mais dans cette sanglante agonie, ce fut la vue de mes péchés qui produisit cet effet.

Que ta miséricorde perce notre cœur Seigneur pour que nous prenions conscience de notre péché.

 

La Flagellation

Pilate prit Jésus et il le fit fouetter (Jn 19,1).

Elle vit Notre Seigneur dépouillé, puis attaché à la colonne, avec une douceur aussi grande de sa part, encore plus grande même, s'il se peut, que n'était la rage des tigres, à figure d'homme, qui le frappaient.

Nous te prions, Seigneur, pour tous ceux qui sont condamnés à mort, pour ceux qui sont torturés. Que ta grâce les rejoigne.

 

Le Couronnement d’épines

Les soldats tressant une couronne avec des épines, la placèrent sur la tête de Jésus (Jn 19,2).

Considérant son divin Epoux, soumis dans sa passion, à des douleurs si excessives pour l'amour d'elle, elle entrait en des sentiments inconcevables d'admiration, d'amour et de compassion, qui étaient toujours accompagnés d'un torrent de larmes.

Prions pour que le Seigneur accorde la paix aux régions du monde les plus atteintes par la guerre et la violence.

 

Le Portement de croix

Portant lui-même la croix, Jésus sortit vers le lieu dit du Crâne (Jn 19,17).

Une fois, ayant pris pour sujet d'oraison le Fils de Dieu portant sa croix, elle vit une grande salle toute en feu, et le Sauveur qui sortait de ce feu avec sa croix sur l'épaule et qui, passant par une petite porte fort étroite, appelait Agnès à sa suite.

Prions pour tous ceux dont la dignité est blessée par le chômage.

 

Le crucifiement et la mort de Jésus

Lorsqu'ils vinrent au lieu appelé Calvaire, ils le crucifièrent là (Lc 23,33).

Agnès choisissait surtout la passion de Notre Seigneur comme matière de son oraison. C'est dans les plaies de son Sauveur qu'elle s'est arrêtée, qu'elle s'est perdue; c'est là qu'elle a puisé tant de belles vertus et qu'elle a mérité d'endurer tant de peines et de douleurs.

Que l'amour du Seigneur qui a souffert tant de souffrance pour nous, grandisse dans notre cœur.

14 juillet

15ème dimanche du Temps ordinaire

« Qui est mon prochain ? »
Lc 10, 25-37


Que faire pour vivre? (Lc 10, 25-29)

25 Et voici: un légiste se dressa, le mettant à l'épreuve il dit: Maître, ayant fait quoi, hériterai-je la vie éternelle? 26 Or celui-ci lui dit: Qu'y a-t-il d'écrit dans la Loi? Que lis-tu? 27 Or ayant répondu, il dit: Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme et de toute ta force et de toute ta pensée, et le prochain comme toi-même. 28 Or il lui dit: Tu as répondu de façon droite; fais cela et tu vivras. 29 Or voulant se justifier lui-même, il dit à Jésus: Et qui est mon prochain?

Un scribe, un expert dans la connaissance de la Loi et de ses applications, se lève; il était donc assis, probablement dans une synagogue. Il s'adresse à Jésus en l'appelant: «Maître», ce qui marque la déférence et la reconnaissance de sa compétence en matière d'Ecriture. Il cherche à mettre Jésus à l'épreuve, comme le diable l'avait fait au désert (4, 12) après que le Père l'ait révélé comme son Fils: comment allait-il vivre la mission confiée par son Père? Maintenant, lui-même s'est révélé comme le Fils du Père qui conduit ses envoyés au Père; comment vit-il cette mission? Aussi, pour le mettre à l'épreuve, pour vérifier l'authenticité de sa parole, le scribe lui pose une question qui porte sur l'enjeu essentiel de l'existence: la vie éternelle. L'homme se demande ce qu'il faut faire pour la recevoir en héritage. La certitude qu'une vie éternelle nous est donnée se trouve déjà dans le livre de Daniel: «Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s'éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelle» (Dn 12, 2). Les prêtres et les lévites avaient bien un héritage ici-bas (Nb 18, 20; Ps 15, 5-6), mais ce scribe aspire à avoir en héritage la vie de Dieu pour l'éternité, il aspire à la récompense qui sera celle des justes; il désire donc grandir dans la justice. Cette vie de Dieu, Jésus vient de dire qu'elle est partage de l'intimité qui existe entre lui et le Père.
La question sur le faire — qui dénote un fidèle observateur de la Loi — est une question pratique qui peut, pense-t-il, mettre Jésus dans l'embarras. Jésus répond en se mettant sur le plan de son interlocuteur; il ne se met pas au-dessus de la Loi: il renvoie le scribe à la Loi en lui demandant de répondre lui-même à sa question. Comme scribe, il était capable de discerner le précepte à choisir parmi les six cent treize commandements. Effectivement, il cite un verset du Shema Israël (Dt 6, 4-6): «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme, et de toute ta pensée» (Dt 6, 5). Cette réponse était en partie induite par la question posée par Jésus. Qu'y a-t-il d'écrit? que lis-tu? sont les formules consacrées pour introduire un verset de l'Ecriture. Ce qui est étonnant par contre, c'est d'avoir ajouté au Shema Israël un verset du Lévitique sur le commandement de l'amour du prochain (Lv 19, 16), complété par «comme toi-même», ce qui renvoie à l'amour de l'étranger vivant au milieu du peuple juif (Lv 19, 34); il doit être aimé comme ceux qui vivent en Alliance avec Dieu.
Jésus approuve la réponse, déjouant ainsi le piège. Il ajoute que c'est bien la réponse à ce qui a mis en route la discussion: que faire? Le scribe n'a qu'à faire cela pour vivre. Jésus s'inspire ici de Lv 18, 5: «Vous observerez mes décrets et mes ordonnances; l’homme qui les mettra en pratique y trouvera la vie. Je suis le Seigneur».
Mais le scribe est embarrassé d'avoir permis à Jésus d'avoir le dernier mot. Il veut donc montrer la pertinence de ce qu'il a demandé en ciblant le point sur lequel Jésus et lui n'ont probablement pas la même vision des choses: «Qui est mon prochain?», qui peut être aimé à l'égal d'un coreligionnaire? Jésus lui explique alors sa pensée à l'aide d'une parabole où il met en scène non un simple étranger, mais un samaritain c'est-à-dire un frère ennemi.


Le miséricordieux voit et s'approche (Lc 10, 30-37)

30 Reprenant, Jésus dit: Un humain descendit de Jérusalem à Jéricho, et il tomba entre les mains de brigands, et ceux-ci l'ayant dépouillé et chargé de coups, s'éloignèrent [le] laissant à demi-mort. 31 Or par hasard un prêtre descendait par ce chemin et, l'ayant vu, il passa outre, 32 et de même un lévite, étant venu au même endroit et ayant vu, passa outre. 33 Or un samaritain, faisant route près de lui et ayant vu, fut ému aux entrailles, 34 et s'étant approché, pensa ses plaies versant huile et vin; or [l']ayant placé sur sa propre monture il le mena vers une hôtellerie et prit soin de lui. 35 Et le lendemain, ayant tiré deux deniers, il les donna à l'hôtelier et dit: Prends soin de lui, et ce que tu auras dépensé en plus, moi, lors de mon retour, je te [le] rendrai.

36 Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui est tombé entre les mains des brigands? 37 Celui-ci dit: Celui [qui] a fait la miséricorde avec lui. Jésus lui dit: Fais route et toi fais de même.

Jésus met en scène dans sa parabole un homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho, donc très certainement un Juif. Il voyage dans le désert de Judée infesté de brigands, à l'affût pour piller ceux qui empruntent ce chemin. L'homme est donc non seulement dépouillé de ses biens, mais aussi roué de coups et laissé à demi-mort. Passent alors successivement un prêtre et un lévite. Tous deux sont soumis à des lois de pureté en lien avec leur fonction et ces prescriptions peuvent entrer en conflit avec d'autres préceptes de la Loi, en particulier celui de l'amour du prochain. Le prêtre, en effet, ne pouvait toucher un homme «à demi-mort» (Lv 21, 1), et le lévite se rendait impur par le contact d'un mourant (Nb 19, 11-13, 16). Ainsi s'explique leur attitude: ils voient l'homme et passent leur chemin. Passe alors un samaritain, étranger et ennemi des Juifs, qui faisait route: il voit, il est ému aux entrailles, il s'approche, soigne le moribond puis passe le relais à un hôtelier jusqu'à son retour, car il doit poursuivre son voyage.

Jésus interroge alors à nouveau le scribe en lui renvoyant sa seconde question, mais modifiée; «qui est mon prochain», est devenu: qui s'est montré le prochain? Le scribe a compris le sens de la parabole, et il ne peut que dire: celui qui a fait miséricorde. Jésus voit que le scribe a cheminé et lui propose de faire encore route et de faire de même. C'est l'inviter à mette ses pas dans ceux du samaritain qui n'est autre qu'une figure de ce qu'il est en personne: l'envoyé du Dieu qui, lorsque son peuple était esclave en Egypte, a vu sa misère et s'est approché pour le délivré (Ex 3, 7-8). En ayant montré que le samaritain a été ému aux entrailles, Jésus a renvoyé son interlocuteur à l'attitude qui a été la sienne lors de l'enterrement du fils de la veuve de Naïn (7, 13); il réagit comme son Père. Il reviendra sur cette attitude de son Père dans la parabole où le père de l'enfant prodigue est ému aux entrailles en voyant revenir son fils qui était mort (15, 20). Jésus est l'envoyé du Père miséricordieux qui s'approche des hommes pour les sauver de la mort. Ceux qu'il envoie doivent faire de même.

11 juillet


 

 

Prier le Rosaire avec la bienheureuse Agnès de Langeac
(dominicaine)

Mystères lumineux

Agnès Galand, en religion Agnès de Jésus dite Agnès de Langeac (1602-1634), était une moniale dominicaine réputée pour sa charité et ses vertus.

Le Baptême

Jean voit Jésus venir à lui et dit: «Voici l'agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde» (Jn 1,29).

Par l'effet de son pur amour, le Seigneur vous a donné une âme qu'il a lavée dans les eaux du saint baptême, et rendue ainsi parfaitement pure et belle devant ses yeux, désirant infiniment que vous la conserviez toujours dans cette candeur, comme vous pouvez le faire avec le secours de sa grâce.

Que le sacrement de réconciliation nous aide rester dans la grâce de notre baptême.

 

Cana

Faites tout ce qu'il vous dira (Jn 2,5).

Son ange vint trouver Agnès et lui dit: «Eh bien! Etes-vous contente?» «Je le suis, en faisant la volonté de mon Epoux… Qu'il fasse en tout sa volonté».

Que Marie nous aide à écouter et à mettre en pratique la Parole de Dieu que nous entendons chaque dimanche à la messe.

 

L’Annonce du Royaume

L'Esprit du Seigneur est sur moi; il m'a oint pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres; il m'a envoyé proclamer aux captifs la liberté (Lc 4,18).

Elle répandait autour d'elle lumière et tranquillité, à tout instant et sans diminution, parce qu'elle recevait ce qu'elle donnait d'une source infinie, qui est la Fontaine de toute plénitude.

Que notre vie soit un témoignage pour tous ceux qui nous rencontre, une vivante prédication.

 

La Transfiguration

Pierre prit la parole et dit à Jésus: «Seigneur, il est heureux que nous soyons ici! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie» (Mt 17,4).

Dans une vision, il lui semblait être à genoux devant le Sauveur, la bouche appliquée à son côté sacré. Elle fut tellement comblée de joie qu'elle dit en esprit ces paroles que saint Pierre prononça autrefois sur le Thabor: «Oh! qu'il fait bon être ici!» Et elle s'y trouvait si bien, en effet, que tout son désir était d'y demeurer.

Que les chrétiens sachent prendre du temps pour prier, pour goûter la joie de contempler leur Seigneur et la rayonner.

 

L’Eucharistie

Celui qui me mangera vivra par moi (Jn 6,58).

Elle puisait dans la divine eucharistie la vie de son âme avec ses accroissements merveilleux, la vie de son corps avec sa conservation, si bien qu'avec saint Paul elle pouvait dire: «Jésus est ma vie, et c'est lui qui est en moi.»

Que les sacrements de la foi soient au cœur de notre vie et au cœur de l'évangélisation.

9 juillet
130 ans de présence à Lourdes!

Il y a 130 ans, notre communauté entrait dans le monastère qui finissait d'être construit.
Les annales nous ont gardé le souvenir du 9 juillet 1889. Voici la copie du texte conservé dans les archives.

 

Installation de la communauté
dans le nouveau monastère

Il avait été décidé, avec l'approbation de nos supérieurs, que la communauté serait installée dans le nouveau monastère le 9 juillet 1889, et que la veille, elle se rendrait en pèlerinage à la grotte afin d'aller une dernière fois présenter ses hommages à la Reine de ces lieux privilégiés et recevoir ses bénédictions maternelles.
En conséquence, le 8 juillet, à 5 heures du matin, les sœurs, sauf la Très Révérende Mère Prieure et deux de nos sœurs qui devaient assister à la messe de Mr l'aumônier dans notre chapelle provisoire, se mirent en route pour la Grotte. En attendant l'heure de la messe qu'on devait y célébrer à notre occasion, en attendant aussi la Très Révérende Mère Prieure qui devait nous y rejoindre, nous priâmes avec toute la ferveur dont nous étions capables devant la grille qui protège la Grotte. A ce moment, le Révérend Père Guillermin s'approcha des sœurs et leur remit un crucifix de bois et de nacre qu'il avait apporté de Jérusalem et qu'on destina à orner la sacristie intérieure de notre monastère. Un membre de l'hospitalité nous fit entrer dans la Grotte, où l'on n'admit aucune personne séculière, si ce n'est deux messieurs qui devaient assister le R. Père Duboë au Saint Autel. La messe commence à 8 heures. Le Père Duboë fit un beau discours à l'offertoire.
Nous remarquâmes son émotion lorsqu'il nous dit qu'on sentait la présence de la sainte Vierge à la Grotte. C'est sous son inspiration qu'il nous parlait… On sentait aussi en lui son amour pour ses enfants de saint Dominique.
Nous nous sommes approchées de l'autel, après la communion du prêtre, pour recevoir, deux à deux, la sainte eucharistie, puis, il est sorti pour la porter à la foule pieuse agenouillée au dehors. La sainte Messe étant achevée, on nous a remis des cierges et on s'est mis en procession pour accompagner le Saint Sacrement à la Basilique où on devait le déposer. On nous mit à la tête du cortège. Mr le Baron de Mallet, qui était l'un des deux servants à l'autel, nous précédait, il récitait le chapelet avec nous. Le R. Père Duboë suivait, portant en ses mains le Très Saint Sacrement, accompagné du R. Père Guillermin et de M. notre aumônier, puis suivait une foule sympathique et pieuse. Après avoir adoré quelques instants Notre Seigneur dans la Basilique, on nous conduisait par un escalier tournant dans le salon de l'Hospitalité où les Messieurs qui avaient été les servants à la Messe se firent nos servants à table. Quelques sœurs de Notre Dame des Sept Douleurs partagèrent avec nous une petite collation. Nous allâmes ensuite visiter la belle église du Rosaire qui était presque achevée, et que son Emminence le cardinal de Toulouse devait bénir et consacrer le mois suivant. Nous priâmes encore longtemps devant la Grotte, puis nous reprîmes le chemin de notre caserne. Les sœurs de l'orphelinat nous retinrent à notre passage et nous firent un accueil des plus fraternels. Nous dûmes, pour leur faire plaisir, accepter un goûter rafraîchissant et parcourir leurs appartements, voir les orphelins, admirer le panorama qui s'étend sous leurs regards. Les sœurs carmélites nous attendaient à leur tour. Nous entrâmes au parloir et causâmes quelque temps, à travers leur grille hérissée de pointes de fer. Leur R. Mère Prieure était retenue à l'infirmerie, elle était représentée auprès de nous par la Mère sous-Prieure et une autre Mère qui parlèrent au nom de la communauté accroupie tout autour. Enfin il fallait rentrer chez nos voisines, les sœurs de l'Assomption, qui nous avaient logées sous leur toit, à l'arrivée à Lourdes en 1888; elles nous reçurent avec la plus grande amabilité.
Le soir, Mr l'abbé Théas, vicaire général et notre supérieur, vint bénir la chapelle et le nouveau monastère, à la place de Mgr l'évêque qui avait été empêché de venir contre notre attente.
Le lendemain, fête de saint Jean de Gorcum et de ses compagnons, martyrs de notre Ordre, Mr le grand vicaire revint, accompagné du T.R.Père Prieur de Toulouse, des RR.P.P. Cormier et Guillermin et d'un nombreux clergé. Il prononça quelques paroles sur la cérémonie qui allait s'accomplir, puis enleva la sainte réserve et sortit de la chapelle provisoire. Un dais avait été préparé et était dressé en bas du perron, les prêtres, en habit de chœur, se mirent en procession, le Saint Sacrement porté sous le dais suivait, puis la communauté marchant en ordre, et enfin une nombreuse suite de personnes de la ville que la piété et aussi la curiosité avaient attirées: nous allions prendre définitivement possession de notre cher monastère et installer l'Hôte divin, le fidèle compagnon de notre pèlerinage, dans le tabernacle que les Pères de la Grotte nous avaient prêté, en attendant que des ressources suffisantes nous permissent d'acheter un autel aussi beau que nous le désirions. Le chemin avait été jonché de feuillage fraîchement coupé, par les soins diligents de la mère de notre entrepreneur, femme pieuse, qui plus tard nous fera don d'une table de communion en fer forgé et doré, et à qui nous devons la belle station de Notre Dame de Lourdes qui orne la chapelle. A l'approche du cortège, on sonna la cloche du monastère, la même qui nous appelait aux actes de communauté à Arles. Lorsque M. le Supérieur eût renfermé le saint ciboire dans le tabernacle, tout le clergé accompagna la communauté dans son nouveau chœur, où prirent place près de nous les sœurs de Nevers, de l'Immaculée Conception et les tourières des Carmélites qui étaient venues à cette fête de famille. Aussitôt commencèrent les chants de la messe de Dumont; les prêtres alternaient avec nous. M. le Supérieur qui célébrait, nous adressa quelques paroles de bienvenues et de félicitation. Nous fîmes la sainte communion avec une allégresse et une reconnaissance envers Dieu qui ne peuvent s'exprimer.
Après la sainte messe et l'action de grâces, nous chantâmes quelques couplets que nous devons à la muse du R. Père Mas, le poète de bien des fêtes dominicaines de la Province.

A Marie

                                   1
Nous découvrant ton Cœur, ô Vierge Immaculée,
Nous plaçant près de Lui, sous ton brillant manteau,
Rose du Paradis, lis de notre vallée,
Sous la première fleur de ce couvent nouveau.

                                   Refrain
Lourdes! salut aux blanches Pyrénées,
A l'humble grotte où le ciel se montra,
Que de vertus, nos âmes couronnées
Chantent en chœur un Ave Maria!

                                   2
Toi que Dieu fait régner sur nos blanches phalanges,
Toi qui tiens l'étendard des frères et des sœurs,
Toi qui pris ton essor sur les ailes des anges,
Marie!, emporte aussi nos esprits et nos cœurs!

                                   3
Mais puisqu'on peut, avant la céleste patrie
Savourer les parfums de la fraternité,
Reine du Saint Rosaire, accours, Vierge Marie,
Embaumer de tes dons notre communauté.

                                   4
Du séjour des élus, descends, divine Mère,
Tenant avec amour ton Fils entre tes bras:
Descends pour protéger notre humble monastère,
Y bénir notre vie, y diriger nos pas.

                                   5
Toi qui suivis Jésus sur la montagne sainte,
Toi qui restas debout, forte au pied de la croix,
Comme toi l'embrasant d'une amoureuse étreinte,
La nuit quand nous prions, accours à notre voix.

                                   6
Heureuse, souriante, affable, douce, aimable,
Sois là pour embellir nos récréations,
Accueillante pour tous et toujours charitable,
Sois là pour enchanter nos conversations.

                                   7
Jouissant à tes pieds d'un brillant paysage,
De Lourdes le couvent se souviendra du jour
Où, nouveau-né, ses cris saluent ta pure image,
Vieillissant, il sera fidèle à ton amour.

Notre modeste dîner fut partagé par plusieurs des sœurs étrangères qui avaient assisté à la messe. Jusqu'à l'heure de Vêpres le couvent fût ouvert à tout venant, tout fût visité et inspecté, jusqu'à l'indiscrétion de la part de plusieurs… justifions leur intention qui pouvait être bonne.
Les Vêpres furent chantées, comme la messe, par les prêtres et par nous, et furent suivies d'un discours éloquent du R. Père Guillermin, dont une trop courte analyse a été inscrite dans le Journal de la Grotte.
Un compte-rendu de la fête et de ce dernier sermon avait été fait avec assez d'étendue par le R. Père Fiteau, mais le rédacteur du journal l'a abrégé, nous a-t-il dit…
Le discours terminé, on a procédé à la bénédiction des clefs; puis le Vicaire général, accompagné de tout le clergé est allé fermer la porte extérieure.
Le salut du Saint Sacrement termina cette belle journée qui nous laissa au cœur le désir sincère de témoigner, par des actes pratiques, notre reconnaissance à Jésus et à Marie Immaculée, pour les grâces signalées que nous venions de recevoir de leur incompréhensible amour.

7 juillet

14ème dimanche du Temps ordinaire

Directives pour la mission
(Lc 10, 1-12.17-20)

10 1 Or après cela le Seigneur désigna soixante-dix (douze) autres et les envoya deux par deux devant sa face dans toute ville et lieu où il devait lui-même aller.

2 Il leur disait: La moisson [est] abondante or les ouvriers [sont] peu nombreux; priez donc le Seigneur de la moisson pour qu'il envoie des ouvriers vers sa moisson. 3 Allez: Voici: Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.

4 Ne portez ni bourse, ni besace, ni sandales, et ne saluez personne le long du chemin.
5 Or dans quelque maison où vous entrez, dites d'abord: Paix à cette maison. 6 Et s'il y a là un fils de paix, votre paix reposera sur lui; sinon assurément elle vous reviendra. 7 Or demeurez dans cette maison, mangeant et buvant les choses de chez eux: car l'ouvrier est digne de son salaire. Ne passez pas de maison en maison.
8 Or dans chaque ville où vous entrez et où l'on vous reçoit mangez ce qui vous est donné 9 et soignez les faibles qui s'y trouvent, et dites-leur: Le Royaume de Dieu s'est approché de vous.
10 Dans quelque ville où vous entrez et [où] on ne vous reçoit pas, étant sortis sur ses places dites: 11 Même la poussière de votre ville qui s'est collée à nous, aux pieds, nous l'essuyons pour vous; pourtant vous connaissez ceci, que le Royaume de Dieu s'est approché.

12 Je vous dis que pour Sodome, en ce jour-là, ce sera plus tolérable que pour cette ville.
[…]
17 Or les soixante-dix (douze) revinrent avec joie, disant: Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. 18 Or il leur dit: Je voyais le Satan tombé du ciel comme un éclair. 19 Voici: Je vous ai donné l'autorité de fouler aux pieds les serpents et les scorpions et [l'autorité] sur toute la puissance de l'ennemi, et rien ne vous nuira. 20 Cependant ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis, or réjouissez-vous parce que vos noms sont inscrits dans les cieux.

 

«Or après cela» est assez vague; on peut simplement en déduire que ce que Luc va rapporter maintenant n'est pas la suite immédiate de ce qui précède. Jésus désigne à nouveau des messagers; le verbe «désigner» indique que la tâche qui leur sera confiée est importante. Combien sont-ils? Soixante-dix pour certains manuscrits, soixante-douze pour d'autres. La table des peuples de Gn 10 indique soixante-dix peuples dans l'Ancien Orient. Soixante-dix messagers indique une mission universelle. Jésus envoie ces messagers devant sa face, face étant pris ici au sens de personne, mais il ne faut pas oublier la détermination qui est la sienne: il a durci sa face comme le serviteur souffrant (Is 50, 7). Il les envoie deux par deux car le témoignage rendu par plusieurs est plus fiable et de plus, un secours mutuels est possible. Leur mission n'est pas la même que celle des premiers envoyés. Ils ne préparent pas seulement l'hébergement de Jésus, ils préparent les cœurs pour qu'ils l'écoutent quand il viendra en personne. Le cadre n'est plus celui de la Galilée, comme pour les apôtres envoyés en mission, mais plutôt la Samarie et la Judée qui, en 17, 11, est encore le cadre du voyage. Ils doivent préparer tout un pays à la vue de Jésus, à la venue du Roi qui vient, qui marche vers Jérusalem.

Jésus situe la mission des soixante-dix dans le dessein de Dieu.
«La moisson est abondante». La moisson est une image du jugement de Dieu dans la Bible, ce qui donne aux paroles de Jésus une dimension eschatologique. Beaucoup d'épis sont mûrs et prêts à être récoltés parmi toutes les nations, mais il y a peu d'ouvriers pour faire ce travail. Le terme d'ouvrier désigne un travailleur loué à la journée, mais il a servi par la suite à désigner un prédicateur. Seul le Seigneur de la moisson, le Père, peut envoyer des ouvriers zélés à sa moisson, lui seul peut les «jeter dehors», les faire sortir de leur vie ordinaire; il faut donc le prier à cette intention: il y a urgence pour la mission.
Jésus passe ensuite d'une comparaison agricole à une comparaison tirée de la vie pastorale: les agneaux mis en danger par les loups (v. 3). Le Père est le Seigneur de la moisson, mais c'est Jésus qui est chargé d'envoyer: il est le berger qui envoie ses agneaux au milieu des loups; ils seront en butte à la persécution. Et d'entrée de jeu, Jésus les avertit qu'ils devront faire preuve de douceur… Heureux les doux.

Jésus donne ensuite des directives pratiques: une négative (v. 4) et deux positives qui sont bâties selon un parallélisme: «Dans quelque ville/maison où vous entrez» (v. 5 et 8.10).
Jésus commence donc par donner des conseils pratiques. Les disciples ne doivent pas prendre de bourse, donc pas d'argent: c'est une invitation à se dépouiller et à se confier à la providence divine sans craindre de manquer du nécessaire. Ne pas porter de sandales de rechange ni de besace pour les provisions, comme font habituellement les voyageurs, revient à ne prendre que le minimum indispensable pour une courte distance.
Jésus en vient ensuite au comportement à avoir à l'égard de ceux qui les accueillent ou non. En entrant dans une maison, les deux ouvriers prononcent une bénédiction: «Paix à cette maison». A travers la salutation courante (shalom), ils commencent à faire advenir la paix du Royaume, la paix messianique qui est pour tout homme (cf. 1, 79; 2, 14.29). Mais chaque membre de la famille a une responsabilité personnelle dans l'accueil de cette paix. Tous ne sont pas fils de la paix, c'est-à-dire prêt à accueillir la parole annoncée, la paix qui vient de Dieu. Certains peuvent refuser la bénédiction. Dans ce cas, elle reviendra vers ceux qui l'ont offerte. Quoi qu'il en soit, lorsque les messagers sont accueillis, ils reçoivent de leurs hôtes tout ce dont ils ont besoin, ils dépendent d'eux pour leur vie quotidienne et ils doivent se contenter de ce qu'on leur donne et qui constitue pour eux un salaire. Si d'autres familles veulent les recevoir chez eux, ils ne doivent pas accepter.
Après avoir parlé d'une maison, d'une famille, qui héberge ses envoyés, Jésus aborde la question de la ville, c'est-à-dire des autorités publiques. Il envisage l'éventualité d'un accueil et celle d'un rejet par la ville où ils sont entrés.
S'ils sont reçus, qu'ils acceptent l'hospitalité qui, nous venons de le voir, incombe plus particulièrement à une maison. Leur mission sera de soigner les faibles et d'annoncer que le Royaume de Dieu s'est approché d'eux. C'est semblable à une partie, pas à la totalité, de ce que Jésus a déjà confié aux Douze (cf. 9, 1-2). S'ils ne sont pas reçus, qu'ils aillent sur les places, lieu de leur parole publique. Qu'ils essuient la poussière de la ville qui s'est collée à leurs pieds pour ne rien garder qui en provienne: ce geste symbolique indique une rupture. Que les habitants le sachent pourtant: le Royaume s'est approché. Mais ils n'ont pas voulu le reconnaître.

Sans avoir parlé du départ des soixante-douze et de leur activité missionnaire, Luc raconte leur retour. Ils sont dans la joie car ce qu'ils ont réalisé a dépassé ce que Jésus leur avait donné comme pouvoir. En effet, les démons leur ont été soumis, «en ton nom», précisent-ils. Ils ont fait comme l'homme qui ne suivait pas Jésus et qui jetait dehors les démons en son nom (9, 49). Les envoyés ont agi au nom de Jésus et Jésus était présent à leur mission. C'est ainsi que lui-même a vu le Satan, l'accusateur, tomber du ciel comme un éclair. Il est tombé du ciel comme le roi de Babylone. Pourquoi «comme l'éclair»? Probablement parce que l'éclair tombe du ciel avec une grande rapidité et n'y retourne pas, il semble absorbé par la terre. Jésus n'était pas un spectateur à distance de ce que ses envoyés accomplissaient. Il était présent à l'intérieur de leur action, leur donnant tout ce qui était nécessaire à son accomplissement. Ils les a placés sous la protection de Dieu au milieu des dangers inattendus de la route, dangers symbolisés par les serpents et les scorpions (Ps 90, 13), bêtes sur lesquelles on risque de marcher sans les voir. Ainsi, s'ils ont pu traverser les périls rencontrés sans en ressentir aucun mal, c'est parce qu'il leur a donné un pouvoir pour y faire face. Cette autorité, il l'a aussi étendue à la puissance de l'ennemi pour qu'ils en soient victorieux. La défaite du Satan signifie que le Royaume de Dieu s'est approché, conformément à ce que Jésus leur a demandé d'annoncer.
Jésus leur a donné tout cela au cours de leur première mission et il confirme que ce pouvoir leur est donné de façon stable: rien ne leur nuira dorénavant.

3 juillet


 

 

Prier le Rosaire avec la bienheureuse Agnès de Langeac
(dominicaine)

Mystères joyeux

 

Les saints ont vécu dans leur chair les mystères de la vie du Christ; ils en sont une prédication vivante. Nous pouvons donc méditer les mystères du Rosaire en regardant leur vie. C'est le cas de la bienheureuse Agnès de Langeac (1602-16034), moniale dominicaine, qui récitait d'ailleurs le rosaire tous les jours.
Les méditations sont extraites de La Vie de la vénérable Mère Agnès de Jésus, par L. de Lantages.

 

L’Annonciation

Voici la servante du Seigneur; que tout se passe pour moi selon ta parole (Lc 1,38).

Soyez assurés qu'on ne peut rien faire de plus agréable à la sainte Vierge que de penser volontiers à sa pureté, à son humilité et à son amour incomparables.

Seigneur, aide-nous à grandir dans l'humilité avec l'aide de la Vierge Marie.

 

La Visitation

Marie se rendit en hâte vers une ville de Juda et pénétra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth (Lc 1,39-40).

La charité pour les pauvres dilatait le cœur d'Agnès. Notre Seigneur lui dit: «Persévère dans la pratique de la charité; et si tu ne la peux faire corporellement, fais-la spirituellement, priant pour les pécheurs, qui sont en grand nombre sur la terre.»

Que la charité emplisse notre cœur pour nous oublier nous-mêmes et nous donner pour les autres.

 

La Nativité

Tombant à genoux, les mages se prosternèrent devant l'enfant (Mt 2,10).

Elle vit la sainte Vierge à genoux, tenant le petit Jésus entre ses bras, et les rois à ses pieds, qui lui faisaient leurs offrandes. Elle se prosterna devant la divine Majesté et lui dit: «Mon Dieu, vous savez que je n'ai qu'une petite volonté, que vous m'avez donnée pour vous servir, je vous l'offre de tout mon cœur.»

Que notre adoration se fasse intercession pour tous ceux qui ne connaissent pas le Seigneur et ne peuvent l'adorer.

 

La Présentation de Jésus

Syméon prit l'enfant dans ses bras, et il bénit Dieu (Lc 2,28).

Agnès remarqua comme le divin Enfant se présentait à son Père éternel, comme la très sainte Vierge s'offrait elle-même en offrant son divin Fils, et comme le vénérable vieillard Siméon, tenant celui qui apporte le salut de Dieuentre ses bras, le porta vers l'autel des holocaustes, et là l'offrit à la divine majesté.

Envoie, Seigneur, des ouvriers à ta vigne pour que le salut parvienne aux extrémités du monde.

 

Le Recouvrement de Jésus au Temple

Ne le saviez-vous pas ? C'est chez mon Père que je dois être
(Lc 2,49).

Quand le divin sauveur quitta la compagnie de ses parents, à leur insu, pour demeurer dans le Temple, il a enseigné à ses disciples à savoir quitter le moindre bien en faveur d'un plus grand. Par ses paroles, il montre que les choses naturelles doivent céder aux surnaturelles.

Prions pour que la technologie, le bien-être, ne fassent pas oublier aux chrétiens leur vocation divine.

 

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