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Décembre

31 décembre


Prier le Rosaire

avec saint Bernard

Mystères glorieux

La Résurrection

Jésus apparut aux onze apôtres lorsqu'ils étaient à table (Mc 16,14).

On peut bien dire qu'alors apparurent la bonté de notre Sauveur et son amour pour les hommes. En effet, quelle confiance ne nous donne-t-il point qu'il viendra au milieu de nous, lorsque nous serons en prières, quand nous le voyons arriver parmi ses disciples au moment même où ils sont à table? (S. pour l’Ascension, I, 1).

Nous te prions Seigneur, par la prière de la Vierge fidèle, pour tous ceux qui doutent, qui sont tentés d’abandonner la foi dans la traversée des épreuves.

 

L’Ascension

Jésus fut élevé et une nuée l’a soustrait aux yeux des apôtres (Ac 1,9).

A la droite du Père, se trouvent des délices sans fin; aussi quand l'Apôtre nous exhorte à rechercher les choses qui sont dans le ciel, où Jésus-Christ est assis à la droite de Dieu, c'est parce que c'est là qu'est Jésus-Christ, notre trésor, celui en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science, parce que c'est en lui qu’habite corporellement la plénitude de la divinité (S. pour l’Ascension, II, 2).

A l’école de Marie, garde les chrétiens, Seigneur, dans l’espérance de ta venue. Sois pour eux leur unique trésor.

 

La Pentecôte

Des langues comme de feu et qui se partageaient, apparurent aux apôtres et il s’en posa une sur chacun d’eux (Ac 2,3).

Le Saint-Esprit vint sur les apôtres sous la forme de langues de feu, afin qu'ils parlent dans la langue de tous les peuples des paroles de feu, et qu'ils annoncent avec une langue de feu une loi de feu (S. pour la Pentecôte, I, 2).

Seigneur, donne-nous ton Esprit Saint ; qu'il accompagne les prédicateurs dans toutes les nations.

 

L’Assomption

Toutes les générations l’appelleront bienheureuse (Lc 1,48).

Heureuse est Marie, mille fois heureuse est-elle, soit quand elle reçoit le Sauveur, soit quand elle est elle-même reçue par lui; dans l'un et dans l'autre cas, la dignité de la Vierge Marie est admirable, et la faveur dont la majesté divine l'honore, digne de nos louanges (S. pour l’Assomption, I, 4).

Demandons au Seigneur de savoir admirer la beauté de Marie, prémices de notre gloire future.

 

Le Couronnement de Marie

Une femme apparut, revêtue du soleil, et sur sa tête une couronne de douze étoiles ( Ap 12,1).

La bienheureuse Vierge est la Reine des cieux et une Reine de miséricorde et, de plus, elle est la Mère du Fils unique de Dieu; est-il rien qui puisse nous faire concevoir une plus haute estime de son pouvoir et de sa bonté? (S. pour l’Assomption, I, 2).

Par l’intercession de la Reine du ciel, demandons au Seigneur de répandre dans le monde sa miséricorde sans mesure.

30 décembre


La face cachée de la vie des moniales

L'orgueil



L'orgueil est l'aboutissement de la vaine gloire, tout comme le papillon est l'aboutissement du ver. La forme d'orgueil la plus répandue consiste à se glorifier des dons reçus de Dieu: une belle voix, un don artistique, une large culture, des relations mondaines.
L'orgueilleux vit du regard des autres et craint en permanence d'être déprécié. Il a la hantise d'être renvoyé au manque qu'il sent au plus profond de lui-même, à ses limites. Il sait qu'il ne peut avoir une totale confiance en lui-même, sur laquelle il pourrait s'appuyer ; mais il refuse de mettre sa confiance en Dieu. Cela le conduit à mépriser le prochain qu'il rend responsable de tous ses maux, à s'élever au-dessus de lui, à ne plus supporter de recevoir de reproches de qui que ce soit. Il se croit persécuté par tout le monde, incompris et pas apprécié à sa juste valeur, au lieu de se soucier de plaire à Dieu. Extérieurement la timidité, le repli sur soi, le rire sonore, sont des façons de donner le change.
Il est un point où l'orgueil se glisse, qui est tout à fait d'actualité. Les médias, aujourd'hui, font mousser les nouvelles communautés où il y a beaucoup de jeunes, et cherchent à mettre en avant nombre de choses mondaines — une liturgie somptueuse, des dons extraordinaires, les foules qu'elles attirent, une activité commerciale florissante — pour capter l'attention de leurs lecteurs ou auditeurs. Les communautés vieillissantes de moniales, qui ont vécu dans la fidélité au milieu de multiples épreuves, ne présentent pas grand intérêt de ce point de vue. Qui s'en soucie?
Les premières sont tentées de succomber à l'orgueil que font naître la gloire du nombre et de la jeunesse, sur des racines spirituelles encore fragiles. Les secondes ne sont pas à l'abri de tout danger, bien que le risque soit inverse. La tentation est grande de se lamenter sur leur petit nombre et sur l'âge avancé. Dans les deux cas, la maladie en cause est la même: l'orgueil, qui fait trouver sa gloire dans ses richesses, ou conduit, au contraire, à se décourager de sa pauvreté. Le résultat aussi est le même: la pureté du cœur est en fuite.

29 décembre


 

Dimanche de la sainte Famille L'exil en Égypte
(Mt 2, 13-15.19-23)

 

13 Eux s'étant retirés, voici: un ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph en disant: Te réveillant, prends avec toi le petit enfant et sa mère et fuis vers l'Egypte et sois là jusqu'à ce que je te [le] dise; en effet Hérode va chercher le petit enfant pour le perdre. 14 Se réveillant, il prit avec lui le petit enfant et sa mère, de nuit, et se retira vers Egypte. 15 Et il était là jusqu'à la mort d'Hérode, pour que s'accomplisse ce qui fut dit de la part du Seigneur par le prophète disant: D'Egypte, j'ai appelé mon fils. [...]

19 Hérode étant mort, voici qu'un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph en Egypte 20 disant: Te réveillant, prends le petit enfant et sa mère et va vers la terre d'Israël; ils sont morts, en effet, ceux qui cherchent la vie du petit enfant. 21 S'étant réveillé, il prit le petit enfant et sa mère et entra vers la terre d'Israël.
22 Entendant qu'Archélaüs règne sur la Judée à la place de son père Hérode, il craignit d'aller là; averti en songe, il se retira vers la région de Galilée, 23 venant il habita dans une ville dite Nazareth, pour que s'accomplisse ce qui fut dit par les prophètes, qu'il sera appelé Nazôréen.

Joseph a engendré Jésus légalement et l'épisode des mages et de l'enfant roi a permis de confirmer l'insertion de Jésus dans la lignée davidique, avec l'appui de la prophétie de Michée.
Une autre mission est maintenant confiée à Joseph, toujours en songe: il doit accompagner l'enfant en exil. Ordre lui est donné de se réveiller, de prendre l'enfant et sa mère et de fuir. Joseph obéit et se met sur les pas de son ancêtre Jacob qui, lui aussi, était descendu en Egypte (Gn 46, 1-6). Hérode en effet cherche à faire périr l'enfant. Matthieu décrit cet exil comme un renouvellement de l'exode des Hébreux en Egypte. Il voit en effet dans cette fuite l'accomplissement d'une prophétie d'Osée concernant l'exode: «D'Egypte, j'ai appelé mon fils» (Os 11, 1b). Ce verset montre que Jésus est identifié au peuple que Dieu appelle son fils.

Joseph est ensuite favorisé d'une nouveau songe, dont le contenu est identique au précédent: seule la destination du voyage change. L'ange lui demande de retourner vers la Terre d'Israël, où les fils de Jacob étaient remontés, après un exode de quarante ans. Notons encore une autre ressemblance avec l'exil des Hébreux en Egypte: l'ange dit à Joseph ce que Dieu avait dit à Moïse, alors qu'il était exilé en Madiân, ayant dû fuir la cour du Pharaon: «Va, retourne en Egypte, car ils sont morts tous ceux-là qui en voulaient à ta vie» (Ex 4, 19). La phrase est appropriée, car Hérode est mort.

Ainsi, plusieurs exils sont perceptibles en filigrane, derrière l'exil de l'enfant Jésus en Egypte: celui de Jacob, celui de Moïse, celui des Israélites en Assyrie mais aussi à Babylone (1, 11). Jésus a épousé la condition humaine qui est une condition exilique dont Jacob est comme le prototype.

Joseph revient donc sur la terre d'Israël avec l'enfant et sa mère. Mais le fils d'Hérode régnait sur la Judée et Joseph craignait qu'il n'agisse comme son père.
Un nouveau songe lui indique la conduite à tenir. Au lieu de rentrer chez lui à Bethléem, il lui est demandé d'aller en Galilée, région qui tient une grande place dans l'évangile de Matthieu.
Ainsi s'accomplissait ce qui fut dit par «les prophètes»; il ne s'agit pas d'une prophétie particulière, comme toutes celles utilisées jusqu'ici, mais des prophéties en général. Or il se trouve que la ville de Nazareth n'apparaît pas dans les Ecritures. C'était une bourgade sans importance et elle est conforme à l'humilité dans laquelle est venue le messie, fils de David. Les tentations au désert confirmeront sa façon d'entrevoir sa mission.

25 décembre

Nativité du Seigneur

(Mt 1,1-25)



Livre de la généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham. Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères. Juda engendra Pharès et Zara de Thamar, Pharès engendra Esrom, Esrom engendra Aram […]. Eléazar engendra Mathan, Mathan engendra Jacob, Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ. […] Or la naissance de Jésus arriva ainsi. Sa mère, Marie, fiancée à Joseph, se trouva enceinte par la vertu du Saint Esprit avant qu’ils eussent habité ensemble. Joseph, son époux, qui était un homme juste et ne voulait pas la diffamer, résolut de la renvoyer secrètement. Comme il y pensait, voici qu’un ange du Seigneur lui apparut en songe et dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ton épouse, car ce qui est né en elle est du Saint-Esprit ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car il sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1, 1-21).

Né de Marie

« […] Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle naquit Jésus, que l’on appelle Christ » : ainsi se clôture la généalogie selon saint Matthieu. Nous avons entendu trente-neuf fois « engendra », mais le moule se casse la quarantième fois : Joseph n’a pas engendré Jésus, comme nous l’attendions.
De plus Jésus est né de Marie. Quatre femmes sont mentionnées dans la généalogie, mais d’aucune il n’est dit que son fils naquit d’elle. C’est l’engendrement qui est au premier plan : Judas engendra Pharès et Zara de Thamar, Salmon engendra Booz de Rahab, Booz engendra Jobed de Ruth, David engendra Salomon de la femme d’Urie.
Jésus naît donc de Marie sans être engendré comme l’a été la longue lignée de ses ancêtres, et comme l’est tout être humain. Pourquoi cette exception à ce qui est la règle de l’humanité ? Aussi haut est le ciel au dessus de la terre, aussi hautes sont les pensées de Dieu au dessus des nôtres. Mais pourtant il est possible de creuser le sens des mots humains qui nous annoncent la bonne nouvelle.
On peut remarquer que l’engendrement, s’il communique l’appartenance à la race humaine, n’est pas une simple transmission de la nature humaine, comme les animaux transmettent à leur progéniture leur nature, de chien, de chat, etc. On ne dit pas d’ailleurs que les animaux engendrent leur progéniture. Engendrer est le propre de l’homme, car engendrer ne conduit pas simplement à la continuation de l’espèce mais à la venue à l’existence d’une personne, de quelqu’un qui peut dire : « Je ». Remarquons encore qu’engendrer est un terme qui ne s’emploie que pour les hommes, non pour les femmes.
Il est donc évident que pour l’évangéliste, Jésus n’a pas Joseph pour père, qu’il a Marie pour mère, et que, de plus, il n’est pas un homme comme les autres : son « Je » n’est pas celui d’un homme.
Jésus est le couronnement et la perfection du peuple élu et plus précisément de la lignée de David, comme le donne à penser le chiffre quarante, chiffre de la plénitude. Mais pourtant avec lui nous sommes en présence d’une totale nouveauté : « il naquit d’une femme ». Nous le proclamons chaque fois que nous disons le Credo : « il est né de la Vierge Marie », car c’est une bonne nouvelle inouïe qui nous est annoncée.
La généalogie de Matthieu nous plonge dans la stupéfaction. Dire de Jésus qu’ « il est né de Marie » dépasse tout ce que nous pouvons concevoir : pas de père, une mère, pas de « Je » humain ! Qui est donc celui qui est né de Marie ?

Il ne faut pas s’arrêter au verset 17, mais lire le chapitre 1 jusqu’à la fin pour voir apparaître la solution de l’énigme. Car Jésus a bel et bien été engendré. « Voici comment », nous dit Matthieu (Mt 1, 18). Il se propose justement de répondre à la question qui a surgi à la lecture des versets 1-17. Il devait bien se douter que cette question viendrait à l’esprit de son lecteur !

Enceinte du fait du Saint-Esprit

« Marie se trouva enceinte par le fait de l’Esprit Saint » (v. 18). Cette affirmation dit simplement qu’un enfant est présent en Marie et qu’elle le portera pendant neuf mois — de sa conception à sa mise au monde ; mais cette grossesse est l’action de l’Esprit. L’ange expliquera à Joseph que c’est la prophétie d’Isaïe qui trouve là son accomplissement : « la Vierge concevra » (Is 7, 14). La conception est bien réelle : c’est un enfant qui est formé dans le sein de Marie, un enfant qui se développera dans le sein de sa mère comme les autres enfants. Mais cette conception ne s’est pas faite selon le mode habituel : c’est le Saint-Esprit qui l’a rendue possible, hors des lois de la nature humaine. « Il a été conçu du Saint-Esprit », chante le Credo. Mais rien n’est encore dit de l’engendrement.
Marie est donc la mère de Jésus : Matthieu le dit en toutes lettres (v. 18). Il nous dit aussi qu’elle était fiancée à Joseph quand Jésus fut engendré (v 18), alors qu’il venait de nous dire qu’elle était son épouse. Elle était donc épouse quand Jésus est né, mais simplement fiancée quand Jésus a été engendré. La première pensée qui vient à l’esprit est celle de l’adultère : Joseph n’a pas manqué de se la poser — « avant qu’ils eussent mené vie commune » ; « sans qu’il l’eût connue » —, surtout que Marie était déjà devenue son épouse quand il s’est aperçu de la présence de l’enfant à naître. Il pense donc à répudier Marie, « sans bruit », précise Matthieu. Il aurait pu, en effet, en fidèle observateur de la Loi, demander sa lapidation ; c’était la démarche normale, et Jésus sera confronté lui-même à une femme adultère que les Pharisiens voulaient lapider (Jn 8, 1-11). Mais Joseph était bon, il estimait et il aimait Marie : il ne l’a pas jugée, même si un soupçon — légitime — a effleuré son esprit. Il voulait donc simplement la répudier en secret.
Dire que Marie est enceinte par le fait de l’Esprit ne veut pas dire que l’Esprit a engendré Jésus. Matthieu en vient donc au mystère de l’engendrement qui est l’affirmation centrale.

Engendré par le Père en son humanité

Révélation dans un songe

Il n’était donc pas possible que Joseph puisse savoir ce qui s’était passé. Dieu lui-même lui révèle le mystère de l’engendrement de Jésus : là était bien la question.
Aujourd’hui, nous sommes surpris de l’apparition de « l’Ange du Seigneur » au cours d’un songe. L’Ange du Seigneur, c’est une manifestation de Dieu lui-même dans la Bible. Mais des esprits rationnels, pour qui le contact avec le monde invisible ne peut relever que de l’imaginaire, risquent de taxer cette parole de mise en forme littéraire, de croyances d’un autre âge. Nous risquons de récuser un peu vite tout contact avec le monde de Dieu autrement qu’au travers de la raison. Pourtant les saints sont là pour nous dire qu’ils en ont fait l’expérience, à commencer par saint Dominique, et la tradition a perduré jusqu’en plein vingtième siècle. Pourquoi Joseph n’aurait-il pas pu recevoir des grâces qui sont accordées aux saints ? Pourquoi voudrait-on contraindre les saints de l’évangile à justifier une approche purement critique de l’Ecriture en en faisant des saints qui ne peuvent pas être comme les autres ? On nous dira qu’une révélation faite au cours d’un songe est un procédé littéraire utilisé dans la Bible. Il est évident qu’on l’y retrouve maintes fois. Mais si Dieu avait de la suite dans les idées, et une pédagogie fidèle à elle-même ? Là encore il suffit de regarder les saints. Si l’on se cantonne aux moniales dominicaines, on retrouve des phénomènes extraordinaires semblables, quel que soit le siècle, et ce n’est pourtant pas purement copie littéraire !!! Il s’agit d’une expérience spirituelle authentique qui se reproduit au fil des siècles dans une même famille religieuse.
Il est donc préférable de croire tout simplement ce que nous dit Matthieu : l’Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui explique le mystère de l’engendrement de Jésus. Matthieu mérite peut-être au moins autant de crédit qu’un exégète…

Le mystère de l'engendrement de Jésus

Lorsqu’il avait énoncé les faits, Matthieu avait dit : « Voici comment Jésus fut engendré…» (v. 18). L’explication donnée par l’Ange à Joseph est rapportée en des termes qui nous éclairent un peu plus sur l’engendrement mystérieux de Jésus : « Ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint » (Mt 1, 20).
Ce n’est pas le Saint-Esprit qui a engendré Jésus en prenant la place d’un père humain ; Jésus a été engendré sans père. Et toute la tradition l’affirme : celui qui est engendré par le Père sans mère en sa divinité, a été engendré sans père en son humanité. Mais l’Esprit Saint seul pouvait rendre possible un engendrement qui n’est pas conforme aux lois de la nature : l’engendrement de celui qui pardonne les péchés, du propre Fils de Dieu. En effet, un engendrement humain, a pour terme une personne humaine, donc une créature : voilà pourquoi Joseph ne pouvait pas engendrer le Fils de Dieu, donc Dieu. L’engendrement du Fils de Dieu ne pouvait être autre que son engendrement éternel par le Père ; aussi Dieu dit dans le Psaume deuxième, en parlant de la venue dans la chair de son Fils : « Aujourd’hui je t’ai engendré ». Le Père engendre le Fils dans la nature humaine. Et le mystère d’engendrement du Fils se fait par l’Esprit.
On comprend dès lors que la virginité de Marie n’est pas le fruit d’une quête de merveilleux ; elle ne relève pas non plus du mépris du mariage, comme certains ont pu le penser. Mais la présence de la virginité à la source de l’incarnation du Fils manifeste à quel point Dieu a de respect pour la vérité de l’engendrement humain qui ne peut avoir Dieu pour terme.
L’Esprit avait déjà rendu possible des naissances qui ne pouvaient pas avoir lieu selon les lois de la nature : comment un homme âgé de cent ans comme Abraham, pouvait-il encore engendrer un fils, et qui plus est, d’une femme très âgée elle aussi ? Mais ce qui est accompli en Marie est infiniment plus : car c’est Dieu qui est engendré d’elle. Pour Abraham, l’engendrement se fait selon les lois de la nature, même si la réalisation dépasse les lois de la nature : il s’agit d’un miracle. Mais pour Jésus, l’engendrement n’est pas un engendrement humain : il ne s’agit pas d’un miracle ; c’est la foi au mystère de notre Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, en qui nous sommes plongés le jour de notre baptême, qui est en cause.
De toute éternité, l’engendrement du Fils par le Père se fait dans l’Esprit, l’engendrement du Fils en Marie se fait aussi dans et par l’Esprit. Nous percevons, à travers l’engendrement mystérieux de Jésus en Marie, quelque chose du mystère de la Trinité.

Conclusion

L’origine divine de Jésus est clairement affirmée : il vient de l’Esprit Saint, il est l’engendré du Père, il n’est pas une créature, même s’il est totalement homme. Il nous faut donc tenir la double affirmation de notre foi : il est d’origine divine et il est totalement homme par sa mère. « Vrai Dieu et vrai homme », dira le concile de Chalcédoine. Et nous ne devons pas oublier la finalité du mystère que nous venons de contempler : le Fils de Dieu est venu en Marie, il est né d’elle « pour nous et pour notre salut ».

23 décembre


La face cachée de la vie des moniales

La vaine gloire



La vaine gloire se caractérise par une estime de soi qui dépasse une saine perception du réel. Le vaniteux est toujours occupé à savoir si l'estime des autres est à la hauteur de celle qu'il se porte. Il s'inquiète peu du regard de Dieu, même s'il semble faire le bien pour le servir. Il cherche la gloire qui vient des hommes et non pas celle qui vient de Dieu.
La plupart des vices se démasquent facilement par leur effet mauvais, la vaine gloire au contraire se mêle aux actes les plus divers, et pour commencer aux biens visibles. Elle prend d'abord pour cible tout ce qui peut donner à quelqu'un un «plus» par rapport aux autres: l'avoir, le pouvoir, les qualités naturelles. Elle est beaucoup plus insidieuse que les autres vices, car elle se mêle aussi aux biens invisibles que sont les vertus: elle cherche à les détruire. Elle pousse le vaniteux à en reporter la valeur à ses propres mérites et à en majorer l'importance à ses propres yeux. Or elles sont don de Dieu.
La vaine gloire peut prendre l'apparence d'une vertu. Ainsi, contrairement aux autres vices, elle peut être un stimulant pour les commençants car les bonnes habitudes prises sous l'effet de la vaine gloire sont un acquis! Elle est toujours prête à retrouver sa vigueur quand le combat l'a affaiblie: elle change seulement son point d'attaque, car tout est bon pour elle.
Le vaniteux aime à être vu des hommes, à susciter l'admiration. Il faut donc se méfier des louanges comme de la peste, car elles mettent donc toujours en danger. La vaine gloire fait vivre dans l'imaginaire, dans le rêve; les idées de grandeur ou les chimères remplacent la réalité. Elle s'accompagne souvent de la jalousie: le vaniteux supporte difficilement que l'autre ait quelque chose qu'il n'a pas lui-même. Il s'attriste du bonheur de l'autre et en devient envieux.
Comment venir à bout de ce vice récalcitrant et chronique? En mettant sa délectation dans le bonheur promis par Dieu et qui est goûté dans la prière. Le remède le plus efficace est le désir de passer inaperçu, l'amour de ce pour quoi les autres n'ont guère d'estime. Comme ce combat ne se termine qu'au moment de la mort, une constante vigilance est nécessaire.

22 décembre

4ème dimanche de l'Avent

L'annonce de l'Emmanuel (Is 7, 10-16)

Commentaire de saint Thomas d'Aquin sur Isaïe

Le signe lui-même est donné: Voici que la Vierge.
C'est d'abord la conception miraculeuse : voici que la Vierge, en restant vierge, va concevoir ; par son enfantement, elle mettra au monde un fils.
Ensuite vient la merveilleuse appellation de celui qui est engendré et :
* Premièrement, sous le rapport de la divinité : elle l'appellera, savoir, la Vierge, ou tu l'appelleras toi, Juda, dans les dangers, de son nom Emmanuel, qu'on traduit Dieu avec nous (Mt 1,21) et tu lui donneras pour nom Emmanuel.
Et tout cela n'a rien de pareil ailleurs parce que c'est nouveau : et le Seigneur a créé du nouveau sur la terre : une femme va entourer un homme (Jr 31,22), c'est dire un homme parfait dans sa conception même, bien que non selon sa parfaite quantité, comme le dit Augustin sur Jn 2,20 : il a fallu quarante-six ans pour bâtir [ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèveras] ? Et cela dépasse l'homme, parce qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil. De la vient qu'une autre référence ne peut être trouvée en harmonie avec cette prophétie, si ce n'est l'histoire même. Lc 1,31 : voici que vous allé: concevoir et enfanter un fils. Ce fut annonce par Ez 44,2 : cène porte sera fermée, et elle ne sera pas ouverte ; et un homme ne passera pas par elle, parce que le Seigneur, le Dieu d'Israël, est entré par elle.
* Deuxièmement, sous le rapport de l'humanité : de beurre et de miel il se nourrira (v. 15) : à la lettre, d'aliments pour l'âge adulte, parce que depuis son enfance il s'est comporté comme les autres. Sg. 7,3 : une fois né, j'ai aspiré l'air commun à tous, et je suis tombé sur la terre semblablement faite pour tous et j'ai fait entendre, eu pleurant, les premiers vagissements semblables à ceux de tous. Ou en prenant la partie pour le tout […] il entend par ces nourritures tous les aliments humains. En sorte qu 'il sache : c'est la conséquence, de sorte que, ayant absorbé des aliments de ce genre, encore enfant il sache rejeter le mal, sans en avoir fait l'expérience, et choisir le bien, sans délibération, en possession de la connaissance parfaite de toutes choses. Cela, le diable l'avait promis. ruais il n'a pas tenu sa promesse (Gn 3,5). mais Dieu a donné gratuitement. Sg 7,17 : lui-même m'a donné la vraie connaissance de ce qui est, pour que je connaisse comment la terre est disposée, et les propriétés actives des éléments. Ou bien afin que est cause [finale], afin qu'il sache, c'est-à-dire afin qu'il montre qu'il sait, parce que par les aliments il est parvenu à la quantité de l'âge parfait, dans laquelle il montre qu'il sait. […] Le signe est là venu d'en bas, de la part de la Vierge qui enfante, et d'en haut, de la part de Dieu qui naît (Ps 84,13 : Le Seigneur donnera sa bonté et notre terre donnera son fruit.
[…] Il faut comprendre cet oracle du fils de Dieu.

20 décembre

Nous avons subi une violente tempête cette nuit et beaucoup d'arbres sont tombés
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20 décembre


Prier le Rosaire

avec saint Bernard

Mystères douloureux

L’Agonie

Entré en agonie, Jésus priait plus intensément; et sa sueur devint comme des caillots de sang tombant à terre (Lc 22,44).

Plaise au ciel qu'une goutte du sang qui coule dans ton agonie arrive jusqu'à notre terre, que notre cœur s'ouvre pour la boire, et qu'elle crie vers toi et avec toi vers ton Père, plus éloquemment que le sang d'Abel.

Seigneur Jésus, nous te prions. A l’heure de notre mort, lorsque l’angoisse étreindra notre cœur, qu’il te plaise de nous secourir, en nous fortifiant par la confiance en ta miséricorde.

 

La Flagellation

Ayant fait flageller Jésus, Pilate le livra pour être crucifié (Mt 27,26).

Rentre dans ton cœur, ô vieil Adam, vois en quel lieu et comment t'a cherché et trouvé le nouvel Adam. Il t'a montré dans son corps les ignominies de ton âme. Ce ne fut pas assez pour lui de courir après toi qui le fuyais, par la voie des soufflets, des fouets, et par de nouvelles moqueries, en criant et gémissant. Arrivé au dernier supplice, il te trouva et te saisit rendant presque l'âme.

Pour tous ceux qui personne n’écoute, qui se battent pour continuer à vivre, que le péché accable. Que le sang de Jésus répandu pour eux vivifie leur cœur.

 

Le Couronnement d’épines

Ayant tressé une couronne d’épines, les soldats la mirent sur sa tête (Mt 27,29).

Tressant une couronne d'épines, on la place sur sa tête, comme sur ce qui a été volé aux pauvres, on y met les richesses qui piquent comme des épines, et on élève son chef au-dessus du royaume de l’orgueil.

Guéris en nous, Seigneur Jésus, par l’exemple de ton humilité, la folie de notre orgueil ; et puisque la grandeur de tes plaies nous dit clairement que nous avons besoin d’un Rédempteur, que ton remède nous fasse savoir que nous l’avons déjà obtenu.

Le Portement de croix
Portant lui-même la croix, Jésus sortit vers le lieu dit du Crâne (Jn 19,17).

Ce qui met le mieux en lumière la patience du Christ et son humilité, c’est qu’il s’est livré lui-même à la mort, qu’il a porté les péchés d’un grand nombre, intercédant même pour les coupables, afin qu’ils ne périssent pas.

Convertis, Seigneur, tous ceux qui cherchent un bouc émissaire pour résoudre leurs malaises et leur angoisse. Accorde-leur la grâce de recevoir ton pardon.

 

Le crucifiement et la mort de Jésus

Pilate livra Jésus aux Juifs pour qu’il soit crucifié (Jn 19,16).

Ce fut le sixième jour de la semaine qu'il racheta l'homme sur la croix, le même jour que, dans le principe, il l'avait créé, et le lendemain il entra dans le sabbat du tombeau, pour s'y reposer de l'œuvre qu'il venait d'achever.

Accorde-nous, Seigneur, de ne pas oublier de te rendre grâces pour le salut que tu nous as apporté, pour tout ce que tu as souffert pour nous.

 

17 décembre


La face cachée de la vie des moniales

La colère


La colère est un vice très répandu. Elle peut être bonne quand nous l'exerçons pour lutter contre nos mauvaises tendances. La plupart du temps, pourtant, il faut le reconnaître, la colère est un vice. Mais il est si généralisé, que tout le monde finit par s'y habituer, malgré les mises en garde si fréquentes de l'Ecriture. La colère commence par un remue-ménage intérieur qui se traduit par des paroles, puis par de l'agitation, des cris, des injures… En bref, elle met dans un état où l'on est incapable de se maîtriser. Elle est un vrai feu dévorant !
Comme tous les vices, la colère repose sur une illusion: croire que l'on est dans son droit, alors qu'on cherche en réalité à se faire justice. Loin de faire le bien, le coléreux satisfait sa passion de vengeance à l'égard de celui qui a commis une faute.
La lutte contre la colère se mène sur un double front: contre la colère de notre propre cœur et contre la violence présente dans le cœur de nos proches qui éveille un désir de vengeance. Elle ne vient pas du fait que l'autre se soit laissé entraîner au mal, mais de la répercussion de ce mal sur soi. La colère ne guérit donc pas le prochain de sa violence, du mal qu'il a fait, mais elle satisfait notre impatience devant ses défauts. Et le souvenir des injures que nous avons subies, des blessures reçues, entretient la colère dans notre cœur; il manifeste la présence en nous d'une colère invétérée. Or se mettre en colère, c'est perdre la pureté de cœur, aussi rien ne peut la justifier.
Les causes de la colère sont multiples. La plus fréquente vient du fait que nous aimons posséder seul, au lieu de partager. Si l'on veut nous prendre quelque chose, spontanément nous résistons. Et pourtant, en cédant ce que l'autre convoite, nous désamorçons en nous l'impulsivité de la colère et conservons la paix du cœur. La vie commune fournit mille occasions de faire cet exercice!
Le seul moyen pour guérir de la colère est de la contrecarrer en pratiquant l'humilité, la douceur. La partie est gagnée lorsque nous nous rendons compte que la cause de la colère est en nous: l'autre est seulement le révélateur du vice caché dans notre cœur. Mais nous manquons de jugement en ce domaine.

15 décembre

3ème dimanche de l'Avent

Jean Baptiste (Mt 11,2-11)



Extrait de la Chaine d'or de saint Thomas d'Aquin

La Glose. L’Évangéliste vient d’exposer comment Notre-Seigneur, par ses miracles et par sa doctrine, avait instruit ses disciples aussi bien que le peuple ; il nous apprend maintenant comment ces enseignements parvinrent jusqu’aux disciples de Jean, qui paraissaient avoir quelque jalousie contre le Christ. " Or Jean ayant appris dans la prison, " etc.

S. Grég. (homél. 6 sur les Evang.) Il nous faut rechercher pourquoi Jean-Baptiste, prophète et plus que prophète, qui avait fait connaître le Sauveur, lorsqu’il vint se faire baptiser, en lui rendant ce témoignage : " Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui efface les péchés du monde, " envoie de la prison où il est enfermé ses disciples pour demander : " Êtes-vous celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? " Il semble ignorer celui qu’il a lui-même manifesté au peuple, et ne pas connaître le Sauveur qu’il a proclamé si hautement dans ses prédictions, lors de son baptême, et quand il le voyait venir à lui.

S. Ambr. (liv. 5, sur S. Luc.) Il en est qui expliquent cette difficulté en disant que Jean était un grand prophète qui connut le Christ, et annonça la rémission future des péchés ; mais qu’en prédisant sa venue comme un saint prophète, il n’avait pas cru qu’il devait être soumis à la mort. Ce n’est donc pas sa foi qui doute, mais sa piété ; et saint Pierre lui-même partagea ce doute lorsqu’il dit au Sauveur : " Épargnez-vous, Seigneur, cela ne vous arrivera pas. " (Mt 16, 11) — S. Chrys. (hom. 37.) Mais cette explication n’est pas fondée, car Jean ne pouvait pas ignorer même cette circonstance, puisque c’est la première chose à laquelle il a rendu témoignage par ces paroles : " Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte les péchés du monde. " En lui donnant le nom d’Agneau, il dévoile le mystère de la croix, puisque ce n’est que par la croix qu’il a effacé les péchés du monde. Comment d’ailleurs serait-il plus qu’un prophète s’il ignorait ce que les prophètes eux-mêmes ont connu et annoncé ? En effet Isaïe n’a-t-il pas dit (Is 53) : " Il a été conduit à la mort comme une brebis ? "

S. Grég. (hom. 6 sur les Evang.) On peut donner à cette question une solution différente en réfléchissant sur le temps où ce fait s’est passé. Sur les bords du Jourdain, Jean-Baptiste a déclaré que Jésus était le rédempteur du monde ; mais dans sa prison il envoie demander s’il doit venir. Ce n’est pas qu’il doute que Jésus soit le Rédempteur promis, mais il demande si celui qui est venu sur la terre en se faisant annoncer par lui, suivra le même ordre pour descendre dans les enfers. — S. Jér. C’est pour cela qu’il ne dit pas : " Est-ce vous qui êtes venu ? " mais : " Est-ce vous qui viendrez ? " Et tel est le sens de ces paroles : Faites-moi savoir, à moi qui dois descendre aux enfers, si je dois aussi vous y annoncer, ou si vous devez confier ce ministère à un autre. — S. Chrys. (hom. 37.) Mais comment cette opinion même peut-elle être soutenue ? Car pourquoi Jean n’a-t-il pas dit : " Est-ce vous qui devez venir dans les enfers ? " mais dit-il simplement : " Qui devez venir ? " D’ailleurs n’est-il pas ridicule qu’il ait demandé s’il devait en allant dans les enfers l’annoncer dans ce lieu ? La vie présente seule est le temps de la grâce, et après la mort il ne reste que le jugement et la peine ; quel besoin donc d’envoyer un précurseur en ce lieu ? Mais encore, si les infidèles pouvaient être sauvés par la foi après leur mort, aucun d’eux ne périrait ; car tous alors se repentiront et adoreront le Fils de Dieu, puisqu’alors tout genou fléchira devant lui, dans le ciel, sur la terre et dans les enfers.

12 décembre


Prier le Rosaire

avec saint Bernard

Mystères lumineux

Le Baptême

Jésus dit à Jean : laisse faire, maintenant, en effet c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice (Mt 3,15).

Jean acquiesça et obéit : il baptisa l’Agneau de Dieu et purifia les eaux. C’est nous qui avons été lavés, non pas lui, car, nous le savons, les eaux ont été purifiées pour nous laver (S. pour l’Epiphanie, I, 6).

Pour tous les catéchumènes ; qu'ils deviennent par le baptême des fils adoptifs de Dieu et qu'ils renaissent de l'Esprit.

 

Cana

Le troisième jour il y eu une noce à Cana de Galilée et la mère de Jésus était là (Jn 2,1).

Tous nous sommes invités à des noces spirituelles où, en vérité, l’époux est le Christ Seigneur. Et l’épouse, c’est nous-mêmes; et, tous ensemble, nous formons une épouse unique, et chacune de nos âmes est comme une épouse distincte (S. après l’octave de l’Epiphanie, II, 2).

Pour les époux chrétiens qui rendent visibles aux yeux du monde l’amour du Christ et de son Eglise : qu’ils demeurent fidèles à la grâce du sacrement de mariage.

 

L’annonce du Royaume

Jésus, en apercevant une grande foule, monta sur une montagne (Mt 5,1).

Les populations quittaient les villes et les bourgades pour aller entendre les prédications du Seigneur qui sauvait les âmes des uns, guérissait les corps des autres, et se les attachait tous par les liens du cœur, autant que par le bonheur qu'ils avaient à le voir. Car, sa voix était douce et sa figure agréable. Tel est celui que nous suivons et à qui nous nous sommes attachés (S. pour la fête de la Toussaint, I).

Prions pour tous ceux qui viennent à Jésus avec leurs soucis d’argent, de santé, de famille. Qu’au cœur de leur détresse, la Parole de Jésus les attache à Lui.

 

La Transfiguration

La face de Jésus brilla comme le soleil. Ses vêtements devinrent comme la lumière (Mt 17,2).

Regardez la lumière éternelle, qui s'est accommodée à votre vue: celui qui habite une lumière inaccessible s'est rendu accessible à vos yeux faibles. Découvrez la lumière dans une lampe d'argile, le soleil dans une nuée, Dieu dans un homme, la splendeur de la gloire et l'éclat de la lumière éternelle dans votre chair (Guerric d’Igny, S. pour l’Epiphanie, II).

Fais-nous le don de la contemplation, Seigneur, pour qu’un rayon de ta lumière illumine notre cœur.

 

L’eucharistie

Jésus prit du pain et, après avoir prononcé la bénédiction, il le rompit et, l’ayant donné aux disciples, il dit: «Prenez et mangez, ceci est mon corps» (Mt 26,26).

Autre chose est de suivre Jésus, autre chose de le posséder, autre chose de le manger. Le suivre, c’est un projet qui assure le salut, le posséder et l’embrasser une joie peu fréquente, mais le manger, c’est la vie bienheureuse (Traité contre Abélard).

Seigneur Jésus, nous t’en prions. Donne-nous la pureté d’intention lorsque nous recevons le sacrement de ton corps pour la gloire de ton Nom, pour le remède de toutes nos faiblesses, pour nous soutenir dans la vie spirituelle.

10 décembre


La face cachée de la vie des moniales

La gourmandise


Il est nécessaire de regarder quatre vices de plus près: la gourmandise, la colère, la vaine gloire et l'orgueil, car ils sont les plus répandus. Si on les laisse prospérer, ils dégradent peu à peu les relations avec les autres. Le premier, la gourmandise, est lié à un besoin vital du corps. Or la juste mesure dans notre relation aux aliments est chose difficile. Il faut savoir qu'un manque de tempérance en ce domaine repose sur une illusion: sous prétexte de nourrir le corps, ce qui est une nécessité, l'esprit cherche une jouissance désordonnée. La gourmandise est donc une forme d'hypocrisie.
La gourmandise prend deux formes: soit elle fait devancer l'heure des repas, soit elle fait manger avec excès. La modération doit donc servir à apprécier l'usage que nous faisons de la nourriture. Nous devons la prendre dans la mesure où elle est nécessaire pour soutenir les forces de notre cœur, sans jamais satisfaire complètement notre désir. Chacun est donc renvoyé à sa conscience pour savoir ce qu'il doit manger. Il est conseillé de prendre chaque jour une quantité raisonnable de nourriture, plutôt que de jeûner et de faire ensuite des excès. Si l'on ne s'exerce pas à maîtriser son corps, il sera difficile de lutter contre les maladies spirituelles que sont la vaine gloire, l'orgueil. La tempérance peut porter aussi sur une autre forme de gourmandise beaucoup plus dangereuse: la médisance, la colère, l'envie, la vaine gloire, toutes les passions qui portent atteinte au prochain. Il est indispensable d'allier la maîtrise de l'âme à la maîtrise du corps.
Comme tous les vices sont solidaires, la relation à la nourriture peut être perturbée par d'autres vices, comme la vaine gloire ou la colère. La vaine gloire simulera une abstinence apparente de nourriture, car céder à la gourmandise n'est pas glorieux; la colère peut provoquer boulimie ou anorexie.
La tempérance dans la nourriture n'est pas une fin en soi comme l'est le jeûne pratiqué en vue d'un bien-être, elle est orientée vers la pureté de cœur, vers la charité. (à suivre)

9 décembre

Fête de notre monastère !

Immaculée Conception
de la Vierge Marie

Texte de M. Olier



Par l'amour singulier qu'il portait à Marie, Dieu l'avait figurée de mille manières dans l'ancienne loi; et s'il y eut des ombres infinies pour représenter Notre Seigneur, il y eut aussi des figures sans nombre pour exprimer la très sainte Vierge, cette tige bénie qui devait le produire, Dieu se plaisant à voir sans cesse présentes ces saintes images pour apaiser sa colère et attendre la venue de son cher Fils. Pour retirer les hommes de l'état malheureux où le péché les avait réduits, le Fils devait mourir pour eux; et Dieu voulait qu'il s'unît à la chair d'Adam, devenue passible et mortelle, sans en prendre la malignité, c'est-à-dire qu'il portât, quoique pur et innocent, toutes les marques et les peines du péché compatibles avec la sainteté de sa personne divine, comme d'être sujet à la faim, à la soif, à la douleur, à la mort. Pour cela, il avait décrété que son Fils prendrait chair dans une fille d'Adam, la bienheureuse Marie, en apparence pécheresse et semblable aux pécheurs, et pourtant pure et sans tache; car cette Vierge admirable est à la fois, selon le langage mystérieux de l'Écriture, noire et belle:noire dans l'apparence du péché; belle dans l'innocence et la pureté de sa nature, quoique de la descendance d'Adam.
Dieu voulant donc produire la mère de son Fils dans l'état de sainteté le plus parfait où ait été élevée une créature, se répand en elle au moment même où elle est conçue et, par un privilège spécial, la préserve de la malignité de la chair et du crime d'origine. Ainsi, dès sa conception, Marie est pour les personnes de la très sainte Trinité le premier objet de solide contentement qu'elles aient encore aperçu au monde, l'unique sujet de leur amoureuse complaisance depuis Adam, puisque toutes les autres créatures étaient souillées par le péché et qu'elle seule a paru sans offense. Il n'y a, en effet, selon la foi, que la très sainte Vierge qui, naissant d'Adam par la voie commune, n'ait point été comprise dans sa malédiction. Car Notre Seigneur n'était point compris dans le nombre de ceux qui naissent d'Adam selon la génération ordinaire, devant naître par l'opération du Saint-Esprit, et être redevable de sa conception au même Esprit qui régénère les âmes par le baptême.

8 décembre

2ème dimanche de l'Avent

Jean Baptiste (Mt 3,1-12)

Commentaire de saint Jean Chrysostome

01 En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée : 02 « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » 03 Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. 04 Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage. 05 Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui, 06 et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés. 07 Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? 08 Produisez donc un fruit digne de la conversion. 09 N’allez pas dire en vous-mêmes : “Nous avons Abraham pour père” ; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. 10 Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. 11 Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. 12 Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »


AinJean les épouvante de tous côtés pour les porter, et comme pour les forcer à la pénitence, car les menaces qu’il leur fait d’être exclus de la gloire de leurs ancêtres, de la voir transférée à d’autres, et d’être exposés à des maux irréparables qui étaient déjà présents, et qu’il a marqués par cette cognée prête à couper la racine; ces menaces, dis-je, étaient capables de réveiller les âmes les plus assoupies, et de leur inspirer le désir de la vertu.

Saint Paul use de la même conduite lorsqu’il écrit aux Romains: « Que Dieu réduirait son peuple à un très petit nombre.» Mais ne craignez point quand vous entendez ces menaces, ou plutôt craignez beaucoup, mais ne perdez point la confiance, puisque vous pouvez encore espérer de vous convertir. Dieu n’a pas prononcé la sentence. Ce fer tranchant ne devait pas couper l’arbre, car qui l’en aurait empêché, puisqu’il était déjà près de la racine; mais il ne devait que vous donner de la crainte pour vous rendre meilleurs, et pour vous forcer à porter du fruit. C’est pour ce sujet qu’il ajoute: «Tout arbre qui ne produit point de bon fruit sera coupé et jeté dans le feu.» Quand il dit «tout arbre», il n’excepte aucune grandeur, ni aucune dignité du monde. Quand vous descendriez d’Abraham, et que vous compteriez mille patriarches entre vos pères, cela ne servira qu’à augmenter votre punition, si vous ne portez de bons fruits. Ce fut par la sévérité de ces paroles qu’il porta la terreur et l’épouvante dans le coeur des publicains, et qu’il fit trembler les soldats, non pour les jeter dans le désespoir, mais pour les délivrer de leur indifférence. Car il les intimide de telle sorte qu’il les console en même temps, parce qu’en menaçant l’arbre qui ne porte pas de bons fruits, il fait assez voir que celui qui en porte de bons n’aura rien à craindre.

Vous me direz peut-être: comment pouvons-nous porter ces fruits en si peu de temps, pour prévenir le coup d’une hache qui est déjà à la racine, sans qu’on nous donne un peu de trêve et qu’on nous accorde quelque délai? Vous pouvez prévenir ce coup. Ce fruit que l’on exige de vous n’est pas comme ce fruit qui vient sur nos arbres; il n’a pas besoin d’un si long temps: il n’est point assujetti à la vicissitude des saisons, ni à tant de travaux nécessaires à la culture; il suffit de vouloir, et l’arbre germe et pousse aussitôt. Ce n’est pas seulement la racine de l’arbre, mais c’est principalement le soin et l’art du jardinier qui lui font porter ses fruits. Afin donc que ce peuple ne pût pas dire: vous nous remplissez de trouble; vous nous pressez trop, et vous nous réduisez à ne savoir plus que faire, puisqu’en nous menaçant d’une cognée qui va couper l’arbre, vous nous demandez que nous portions du fruit dans le temps même où vous ne nous parlez que de supplice, il les encourage, en leur montrant combien était facile la production de ce fruit.

«Pour moi, je vous baptise avec l’eau», leur dit-il; «mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de dénouer les cordons de ses souliers. C’est lui qui vous baptisera par le Saint-Esprit et par le feu.» Il montre assez clairement par ces paroles, qu’il ne faut pour recevoir ce baptême que la foi et la volonté, et non les travaux et les sueurs; et qu’il n’est pas moins aisé à Dieu de nous changer et de nous rendre meilleurs, qu’il ne lui est facile de nous baptiser.

Après donc qu’il a étonné les Juifs par la terreur du jugement, par l’attente du supplice, par les menaces de les couper comme un arbre par le pied, de les priver de l’héritage de leurs ancêtres, en le donnant à d’autres enfants, et enfin par cette double peine d’être retranchés et jetés au feu; après avoir en tant de manières amolli leur coeur endurci et les avoir enfin porté à désirer se voir délivrés de tant de maux, il leur parle ensuite de Jésus-Christ d’une manière qui témoigne le profond respect qu’il a pour lui. Car, ayant fait voir la grande différence qui était entre eux deux, pour empêcher qu’on ne la regarde comme un respect et une déférence volontaires qu’il lui rendait, il l’appuie et l’autorise par la comparaison de leur ministère. Il ne commence pas par dire qu’il n’est pas digne de délier les cordons de ses souliers, il ne le fait qu’après avoir montré combien son baptême était imparfait, en témoignant que tout ce qu’il pouvait faire, c’était de les porter à la pénitence.

«Je vous baptise dans l’eau,» dit-il, non de la rémission des péchés, mais « de la pénitence.» Et il parle ensuite du baptême de Jésus-Christ comme étant rempli, d’un don et d’une grâce ineffable. Il semble qu’il leur dise: quoique Celui que je vous annonce ne soit venu qu’après moi, ne croyez pas pour cela qu’il n’ait point d’avantage sur moi. Apprenez quelle est la grandeur de la grâce qu’il vous doit faire, et vous comprendrez aisément que je n’ai rien dit de trop, ni même d’assez grand, quand j’ai protesté que je n’étais pas digne de délier le cordon de ses souliers. Et quand vous m’entendez dire «qu’il est plus fort que moi,» ne croyez pas que je veuille par là me comparer avec lui, puisque je ne mérite pas même d’être au nombre des moindres de ses serviteurs, ni de lui rendre les derniers services. C’est pourquoi il ne se contente pas de nommer les souliers, il parle même d’en «délier les cordons,» voulant marquer par là le service le plus bas qu’on lui pouvait rendre. Enfin, pour que l’on ne crût pas qu’il parlait ainsi seulement par humilité, mais par un sentiment sincère de la vérité, il cite des faits pour le prouver.

«Il vous baptisera,» dit-il, «dans le Saint-Esprit et dans le feu.» Qui n’admirera ici la sagesse de ce saint précurseur du Sauveur? Lorsqu’il prêche de lui-même, il ne fait entendre que des paroles de menace et de terreur; et lorsqu’il envoie vers le Christ, il ne promet que des biens et des consolations. Il ne parle plus d’une hache tranchante, d’un arbre coupé et jeté au feu, ni de la colère à venir; mais de la rémission des péchés, de la destruction de l’enfer et de la mort, de justification, de sanctification, de délivrance, d’adoption au nombre des enfants de Dieu, d’union avec Jésus-Christ, dont les hommes doivent devenir les frères et les cohéritiers, et enfin des dons ineffables du Saint-Esprit. Il comprend toutes ces grâces en disant: «Il vous baptisera dans le Saint-Esprit.» Cette expression figurée marque encore davantage l’abondance de la grâce qu’ils devaient attendre. Car il ne dit pas: «Il vous donnera le Saint-Esprit», mais «il vous baptisera dans le Saint-Esprit.» Et ce mot même «de feu», qu’il met ensuite, marque encore davantage la force et l’efficace de la grâce.

6 décembre


Prier le Rosaire

avec saint Bernard

Mystères joyeux

L’Annonciation
Réjouis-toi, comblée de grâce… L’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu (Lc 1,28.35).

C’est une gloire singulière, et un privilège unique, excellent, pour notre Vierge, pour Marie, d'avoir eu pour Fils, par un effet de la grâce, un seul et même Fils avec Dieu le Père (S. pour l’Annonciation, II, 2).

Prions le Seigneur pour que tous les chrétiens annoncent à temps et à contre temps leur foi en Jésus Fils du Père.

 

La Visitation

Heureuse es-tu d'avoir cru, parce que les choses qui t’ont été dites de la part du Seigneur s'accompliront en toi (Lc 1,45).

Si Marie se montre si humble dans l'estime qu'elle fait d'elle, elle ne s'en montre pas moins magnanime dans la manière dont elle croit à la promesse qui lui est faite, et, tout en ne se regardant que comme l'humble servante du Seigneur, elle ne fit aucune difficulté de se croire élevée à l'incompréhensible mystère, à l'admirable échange, au sacrement insondable de la future maternité de l'homme Dieu (S. pour le dimanche dans l’octave de l’Assomption, 13).

Accorde-nous, Seigneur, de savoir reconnaître tes dons sans pusillanimité et notre faiblesse avec humilité.

 

La naissance du Seigneur

Dans la ville de David, un sauveur est né pour vous aujourd’hui, qui est Christ Seigneur (Lc 2,11).

Une vierge croit, par la foi une vierge conçoit, une vierge enfante et demeure toujours vierge: n'y a-t-il point là de quoi s'étonner? Le Fils du Très-Haut, un Dieu engendré de Dieu avant tous les siècles vient au monde; le Verbe naît enfant; qui pourrait ne point être frappé d'admiration? (S. pour la Nativité, I, 1).

Prions pour tous les parents qui sont dans l’angoisse pour leurs enfants. Que la foi inébranlable de la Vierge Marie soit pour eux un modèle et un soutien.

 

La Présentation de Jésus

Lorsque furent accomplis les jours de la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur (Lc 2,22).

C'est aujourd'hui qu'on offre au Créateur le fruit sublime de la terre, aujourd'hui que, par les mains d'une Vierge, est présentée à Dieu, dans son temple, une hostie de propitiation, une victime agréable; aujourd'hui qu'elle est portée par ses parents, et attendue par des vieillards (S. pour la Purification, II, 1).

Que la grandeur et la beauté de l'amour de Dieu attirent beaucoup de jeunes à suivre le Christ dans l’offrande d’eux-mêmes sur le chemin de la vie consacrée.

 

Le Recouvrement de Jésus au Temple

Mon fils, pourquoi as-tu agi ainsi avec nous? (Lc 2,48).

Marie, se sentant mère, appelle avec confiance du nom de fils celui dont les anges servent la majesté avec respect. Et Dieu ne répugne point à s'entendre appeler par le nom de ce qu'il a daigné être, car un peu plus loin, l'évangéliste fait remarquer qu’il leur était soumis (S. pour l’Annonciation, I, 7).

Accorde à tous les chrétiens, Seigneur, de répondre avec ferveur et humilité à l'appel de Dieu.

3 décembre


La face cachée de la vie des moniales

Huit vices


Pour combattre les maladies de l'âme, il est indispensable de les connaître. Il y a en effet huit vices qui sont en chacun à l’état latent, comme des germes de plantes prêts à pousser au premier arrosage. C'est d'abord la gourmandise, ou gloutonnerie; puis la luxure; l'avarice qui est l'amour de l'argent; la colère; la tristesse; l'acédie qu'on peut appeler aussi inquiétude, ou dégoût du cœur; le septième vice est la vaine gloire ou jactance; et le dernier: l'orgueil. Ces vices peuvent se répartir en deux sortes; car les uns sont naturels, comme la gourmandise, les autres ne le sont pas, comme l'avarice.
Du point de vue de leur mise en œuvre, les vices se subdivisent en quatre groupes. Certains ont besoin du support du corps, ainsi la gourmandise et la luxure; pour d'autres cela n'est pas nécessaire, comme pour l'orgueil et la vaine gloire. Certains reçoivent l'impulsion d'une cause extérieure: c'est le cas de l'avarice et de la colère, mais d'autres sont éveillés par des motions intérieures, ce qui est le cas de l'acédie et de la tristesse.
Tous les vices sont en nous, mais nous ne les mettons pas tous en œuvre en même temps. Certains sont d'ailleurs incompatibles: comment exercer en même temps la colère et la vaine gloire? La colère n'a rien de glorieux! Si tous les vices sont néfastes pour la santé de l'âme, on peut cependant faire une exception pour la vaine gloire. Elle contribue parfois à un progrès spirituel, car pratiquer une vertu par vaine gloire crée une habitude bonne et quand vient le jour pour l'âme de lutter contre la vaine gloire, l'habitude de la vertu demeure.
Les huit vices sont comme les racines d'un arbre: ils contribuent tous à la luxuriance du feuillage des passions. Notons que « passion » est pris dans son sens négatif; il ne s'agit pas des mouvements de l’appétit sensible.
Tous les vices ne présentent pas le même danger pour tous. Il y en a toujours un plus corrosif, plus violent. Si on prend la comparaison du serpent, ce vice principal est comme la tête, car c'est par la tête que vient la morsure venimeuse! (à suivre)

1er décembre

1er dimanche de l'Avent

Veillez pour être prêts (Mt 24, 37-44)

Appel à veiller (Mt 24, 42 - 44)

42 Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient.

43 Vous connaissez cela: si le maître de maison savait à quelle veille le voleur vient, il aurait veillé et il n'aurait pas laissé percer sa maison. 44 C'est pourquoi vous aussi soyez prêts, car à l'heure que vous ne pensez pas, le Fils de l'homme vient.

 Commentaire de saint Thomas d'Aquin, Chaîne d'or sur Matthieu

S. Jér. Notre-Seigneur explique ici clairement ce qu’il a dit plus haut : « Personne ne sait rien de ce jour, si ce n’est le Père, » car il n’était point utile aux Apôtres de connaître ce jour ; étant toujours au contraire dans l’incertitude, et comme en suspens, ils s’attendaient continuellement à le voir venir, puisqu’ils ignoraient le moment de son arrivée. Ces paroles sont donc la conclusion de celles qui précèdent : « Veillez donc, puisque vous ignorez, » etc. Il ne dit pas : parce que nous ignorons, mais : « Parce que vous ignorez, » pour montrer que quant à lui, il connaît le jour du jugement. — S. CHRYS. (hom. 77.) Il veut qu’ils soient toujours dans une attente pleine de sollicitude : « Veillez » leur dit-il. — S. Grég. (hom. 13 sur les Evang.) Celui-là veille qui tient les yeux ouverts à la véritable lumière ; celui-là veille, qui traduit sa foi dans ses oeuvres ; celui-là veille qui repousse loin de lui les ténèbres de la langueur et de la négligence. — ORIG. (Traité 31 sur S. Matth.) Un certain interprète assure avec plus de simplicité que de raison, que le Sauveur veut parler ici d’un second avènement, et un autre affirme qu’il est ici question de l’avènement spirituel du Verbe dans l’intelligence de ses disciples, où il n’était pas encore venu, comme il devait le faire plus tard (cf. Lc 24, 45).

S. Aug. (Lettre à Hésych.) Ce n’est pas seulement à ceux qui l’écoutaient alors, que Notre-Seigneur adresse ces paroles : « Veillez, » mais encore à tous Ceux qui sont venus après eux jusqu’à nous, et il nous les adresse à nous-mêmes, ainsi qu’à tous ceux qui viendront après nous, jusqu’au jour de son dernier avènement qui intéresse tous les hommes en un certain sens. Car cet avènement viendra pour chacun de nous aven le jour où il nous faudra sortir de cette vie tels que nous serons jugés dans ce dernier jour. Tout chrétien doit donc veiller pour que l’avènement du Seigneur ne le surprenne pas au dépourvu ; car ce jour surprendra, sans y être préparé, celui qui ne le sera pas au dernier jour de sa vie.

 

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La face cachée de la vie des moniales

Les médias font connaître l'extérieur de la vie monastique, ce que l'on peut filmer. Mais l'important échappe à la caméra. De quoi s'agit-il? Au fil des semaines, vous pourrez découvrir cette face cachée de la vie des moniales. La vie de la moniale est une recherche de Dieu qui se traduit concrètement par un combat de tous les jours.

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