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Août

 

 

 

Annonces

Fête de saint Dominique

Le 8 août

Pour le programme cliquez ici !


 

31 août



Prier le Rosaire avec
des fils
de saint Dominique

Mystères glorieux
avec Maître Eckhart

La Résurrection

Notre Pâque, le Christ, a été immolé (1 Co 5, 7).

Ces paroles sont nouvelles, parce que la vie triomphe de la mort, c'est-à-dire le Christ. C'est pourquoi dans Jean il est dit: Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Ces paroles sont grandes parce qu'il est revenu à la vie. En effet, qu'un mort revienne parfois à la vie, on l'a déjà vu; mais que celui-là même se réveille pour vivre toujours, c'est tout à fait grand et insolite.

Fortifie, Seigneur, la foi des chrétiens qui se laissent séduire par la réincarnation.

 

L’Ascension

Montant dans les hauteurs il a emmené des captifs, il a donné des dons aux hommes (Ep 4, 8).

Le Fils unique n'était sorti de sa chambre nuptiale que pour y rentrer avec sa fiancée, [l'humanité]. Cette chambre nuptiale, c'est l'obscurité silencieuse de la paternité cachée de Dieu. Là d'où il était sorti du plus haut des cieux, là Il voulait rentrer avec sa fiancée et lui révéler le mystère caché de sa secrète divinité, où Il repose avec Lui-même et avec toutes les créatures.

Fais grandir dans nos cœurs, Seigneur, l'espérance et le désir du ciel.

 

La Pentecôte

Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux (Ac 2, 3).

Lorsque le feu veut attirer le bois dans soi et soi en retour dans le bois, il trouve le bois inégal à lui. A cela il faut du temps. En premier lieu, il le rend chaud et brûlant, et alors il fume et craque, car il lui est inégal; et plus le bois devient brûlant plus il devient silencieux et tranquille, et plus il est égal au feu plus paisible il est, jusqu’à ce qu’il devienne pleinement feu.

Que le feu de l'Esprit remplisse nos cœurs de charité et nous transforme.

 

L’Assomption

Qui est celle qui surgit, semblable à l’aurore, belle autant que la lune, brillante comme le soleil? (Ct 6, 10).

Le pouvoir de la lumière produit d'incroyables choses sur la terre. Ainsi en est-il de même avec notre Dame: toute la perfection que Dieu peut donner à une créature, elle l'a reçue.

Prions pour l'Eglise; que grandisse sa confiance en Marie qui nous a précédés auprès de son Fils.

 

Le Couronnement de Marie

Parmi tes bien-aimées sont des filles de roi; à ta droite, la préférée, sous les ors d'Ophir (Ps 44, 10).

Combien tu es en délices belle et charmante, très chère. Belle à l'intérieur, pour ce qui a trait à la conscience, charmante à l'extérieur pour ce qui a trait à l'abondance des bonnes œuvres. C'est pourquoi il est dit: La reine se tient à ta droite.

Prions pour que le Seigneur nous accorde la grâce de la persévérance, pour qu'un jour nous puissions partager la gloire de Marie.

28 août
Fête de notre Père, saint Augustin

Dans son homélie sur le discours sur le pain de vie du chapitre 6 de l'évangile de saint Jean, Augustin a une merveilleuse présentation de la foi. En voici un extrait.

Reporte ton attention sur ces paroles: « Nul ne vient à moi, si mon Père ne l’attire». Ne t’imagine pas que tu sois attiré malgré toi; car l’amour entraîne les âmes. Il est des hommes qui pèsent le sens de toutes les paroles, et qui sont loin de comprendre toutes choses, surtout les choses de Dieu; mais nous n’avons nullement à craindre de les voir nous reprocher ce passage des saintes Ecritures qui se trouve dans l’Evangile, et nul d’entre eux ne nous dira : Si je suis entraîné, comment pourrai-je avoir une foi parfaitement libre? Car je le dis : ce n’est pas assez d’être entraînés volontairement, nous le sommes encore avec plaisir. Qu’est-ce, en effet, qu’être entraîné avec plaisir? « Mets tes délices dans le Seigneur, et il remplira tous les désirs de ton cœur ». Le cœur qui éprouve la douceur du pain céleste, ressent un véritable plaisir. Or, s’il est vrai de dire avec le poète : « Chacun est conduit par l’attrait de ses propres penchants »; non par la nécessité, mais par l’attrait du plaisir; non par le devoir, mais par la jouissance : à plus forte raison devons-nous dire que celui-là est attiré vers le Christ, qui trouve ses délices dans la vérité, la béatitude, la justice, l’éternelle vie ; car le Christ est tout cela. Quand les sens corporels ont leurs plaisirs, les facultés de l’âme en seraient-elles dépourvues? Et si l’âme n’avait point de jouissances à elle, comment le Psalmiste aurait-il pu dire : « Les enfants des hommes espéreront à l’ombre de vos ailes; ils seront enivrés de l’abondance de votre maison; vous des abreuverez au torrent de vos délices; car, en vous est la source de la vie, et dans votre lumière nous verrons la lumière ? » Donne-moi un homme qui aime Dieu, et il éprouvera la vérité de ce que je dis: donne-moi un homme rempli du désir et de la faim de ce pain céleste, engagé dans le désert de cette vie et dévoré par la soif de la justice, soupirant après la fontaine de l’éternelle patrie ; donne-moi un tel homme, et il me comprendra. Mais si je m’adresse à un homme glacé par le froid de l’indifférence, il ne saisira pas mes paroles. Tels étaient les murmurateurs dont parle notre évangile.
« Celui que mon Père attire vient à moi ».
Mais pourquoi dire : « Celui que mon Père attire », puisque le Christ attire aussi? dans quelle intention le Sauveur a-t-il dit : « Celui que mon Père attire? » Si nous devons être entraînés, soyons-le par celui à qui l’épouse, animée par l’amour, adressait ces paroles : « Nous courrons sur tes pas à l’odeur de tes parfums ». Remarquons bien, mes frères, et, autant que possible, efforçons-nous de comprendre ce que le Sauveur veut nous faire entendre. Le Père attire à son Fils ceux qui croient au Fils, parce qu’ils reconnaissent Dieu pour son Père; car Dieu le Père s’est engendré un Fils égal à lui; l’homme qui reconnaît dans sa pensée que le Fils est égal au Père, et qui, sous l’empire de sa foi, sent vivement cette vérité, et la rappelle sans cesse à son esprit, le Père l’attire vers son Fils. […]
Le Père a attiré celui qui a dit: « Vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant ». Vous n’êtes ni un Prophète, ni saint Jean, ni un grand saint, mais « vous êtes le Christ Fils » unique « du Dieu vivant », et son égal. Oui, il a été attiré: il l’a été par le Père; tu en trouves la preuve dans ces paroles du Sauveur: « Simon, fils de Jonas, tu es heureux, car la chair et le sang ne t’ont pas révélé ceci, mais mon Père qui est dans les cieux  ». Cette révélation du Père n’est autre que son attraction. Tu montres à une brebis une branche de feuillage, et tu l’attires; offre des noix aux regards d’un enfant, et tu l’attireras: et il est attiré à l’endroit où il court, par l’affection, sans dommage pour son corps, sous l’empire des sentiments de son coeur. S’il est vrai qu’un homme se laisse entraîner vers un objet dont les attraits et les délices sollicitent son affection, suivant cet incontestable adage: « Chacun est conduit par l’attrait de ses propres penchants » ; le Père, en faisant connaître le Christ, n’aurait aucun empire sur les coeurs? Mais rien n’a plus de force que la vérité pour exciter dans une âme d’ardents désirs. Pour quelle occurrence avoir un meilleur appétit, pourquoi désirer un palais plus apte à juger des saveurs, sinon pour se nourrir et s’abreuver de la sagesse, de la justice, de la vérité, de l’éternité?

Augustin, Tract. in Io. Ev., 26,4-5.

25 août


21ème dimanche
du Temps ordinaire

Annonce de l'endurcissement des Juifs et du salut des païens
(Lc 13, 22-30)


La position des Juifs ayant une responsabilité sur le peuple, s'est durci de plus en plus à l'égard de Jésus, mais cela n'empêchera pas la croissance du Royaume. Dans ce contexte une question est posée à Jésus sur le nombre de ceux qui seront sauvés.

22 Et il passait par villes et villages, enseignant et faisant route vers Jérusalem.
23 Or quelqu'un lui dit: Seigneur, est-ce que ceux qui sont sauvés sont peu nombreux? Celui-ci leur dit: 24 Luttez pour entrer par la porte étroite, parce que beaucoup, je vous dis, chercheront à entrer et ne pourront pas.
25 Dès que le maître de maison se sera levé et aura fermé la porte, et que vous commencerez à vous tenir dehors et à frapper à la porte disant: Seigneur, ouvre-nous, et ayant répondu il vous dira: Je ne sais pas d'où vous êtes. 26 Alors vous commencerez à dire: Nous avons mangé devant toi et nous avons bu et tu nous as enseigné sur les places publiques. 27 Et il vous dira, disant: Je ne sais d'où vous êtes; éloignez-vous de moi, artisans d'injustice. 28 Là seront les pleurs et les grincements de dents, lorsque vous verrez Abraham et Isaac et Jacob et tous les prophètes dans le Royaume de Dieu, et vous jetés dehors. 29 Et ils viendront du levant et du couchant et du nord et du midi et ils se coucheront à table dans le Royaume de Dieu.
30 Et voici: Des derniers seront premiers et des premiers derniers.

Alors qu'il n'a pu traverser la Samarie parce qu'on refusait de l'y accueillir (9, 23), Jésus continue son chemin vers Jérusalem, en longeant la frontière de ce territoire. Il marche donc vers le Jourdain. De nouveau, quelqu'un lui pose une question. Cette fois, elle porte sur le nombre des sauvés. La façon de formuler la demande montre que cet homme est porté à croire qu'ils seront peu nombreux. Comment le comprendre dans la bouche d'un Juif? En effet, par la pratique de la Loi, les Juifs sont assurés de leur salut puisque la sainteté de Dieu les rend saints. Mais on peut entendre «peu nombreux» de ceux qui ne sont pas Juifs. Y en aura-t-il? Ou encore «peu nombreux», car uniquement des Juifs? Peu peuvent remplir les conditions pour être sauvés. Le Royaume, en effet, croît d'une façon irrésistible comme nous venons de le voir; mais qui est concerné? Un petit nombre? Jésus ne répond pas à la question posée et au «peu nombreux», il répond par «beaucoup». Ce qu'il faut savoir, c'est que beaucoup n'entreront pas, faute d'en avoir pris les moyens. La porte qui permet d'entrer dans le Royaume est étroite; on ne peut la passer qu'en luttant, en faisant des efforts pour se convertir, en faisant fondre l'embonpoint de la superbe hypocrite; or tout ce qui précède a montré que les auditeurs de Jésus n'en ont pas le souci. Tous aspirent donc à entrer dans le Royaume et pensent y entrer, mais beaucoup ne le pourront pas. C'est en effet chose difficile qui se prépare dès maintenant.
Jésus propose ensuite une parabole qui se focalise sur ce qui se passera à la porte, le jour du Jugement. Le Maître de maison, après avoir déjà fait entrer des invités, se lèvera et fermera la porte. Alors arriveront les Juifs à qui Jésus est en train de parler. Il auront beau frapper à la porte en suppliant le Maître de maison — qui n'est autre que Jésus lui-même —, celui-ci ne leur ouvrira pas. Il leur dira simplement qu'il ne les connaît. En effet, ils ne lui ont pas donné leur foi quand il était avec eux, assurés qu'ils étaient d'entrer sans faire cas de lui, le moment venu. Ils sont donc étonnés de la raison du refus invoquée par le Maître de maison: comment ne sait-il pas d'où ils sont? N'ont-ils pas vécu près de lui, mangé et bu avec lui? N'étaient-ils pas parmi ceux qui ont écouté son enseignement? Mais Jésus répète ce qu'il vient de dire: «Je ne sais d'où vous êtes». Autrement dit: Vous n'avez pas entendu mon appel à la conversion, vous êtes des artisans d'iniquité qui ne peuvent vivre avec moi. En effet, ceux qui n'ont pas su s'ajuster au dessein de Dieu réalisé en Jésus, ne peuvent vivre avec lui. Et Jésus ne leur permettra pas de franchir la porte. Ce sera alors le désespoir des réprouvés devant un pareil jugement sans appel; ils seront en proie aux pleurs et aux claquements de dents, dans le lieu où ils ont été envoyés: la géhenne. Leur désespoir sera d'autant plus grand qu'ils pourront apercevoir les patriarches et les prophètes déjà dans le Royaume, alors qu'eux-mêmes ont été jetés dehors: la porte ne leur a pas été ouverte.
Si la porte a été fermée pour les Juifs qui ont vécu avec Jésus, elle n'est pourtant pas définitivement fermée; elle s'ouvre ensuite pour les païens venus des quatre points cardinaux, c'est-à-dire de la totalité de la terre. Et ils prennent place au festin messianique (cf. Is 25, 6) alors que les descendants des patriarches en ont été exclus, eux qui faisaient partie des premiers appelés: ils sont comptés parmi les derniers. Des païens, par contre, derniers arrivés, seront premiers: ils entreront dans le Royaume.

22 août
Marie, Reine

En Marie s’est accomplie parfaitement la promesse de la Sagesse : elle a reçu une couronne de gloire, d’honneur, de lumière. Cette promesse, c’est celle de son fils, Fils de Dieu et Sagesse de Dieu (1 Co 1, 24) en personne.

La sagesse de Dieu couronne les justes

La Sagesse existait avant que le monde soit, dès l’éternité (Pr 8, 22-23), Envoyée par Dieu, elle est venue parmi les enfants des hommes (Pr 8, 31) comme une amie (Pr 1, 6) ; elle a dressé sa tente parmi eux. Elle leur a révélé les secrets de Dieu (Pr 7, 1-3) pour les rassasier (Si 24, 19-21). Une fois sa mission accomplie, elle est retournée auprès de Dieu (Is 55, 5).
Dans ce parcours de la Sagesse, on perçoit en filigrane le chemin de descente et de remontée du Verbe de Dieu. Il était dans le sein du Père avant la création du monde (Jn 8, 24) ; il est venu planter sa tente parmi les hommes (Jn 1, 14) pour leur révéler les secrets du Père (Jn 3, 11) ; une fois sa mission terminée, il est retourné vers le Père en étant élevé de terre (Jn 13, 3). Le Verbe de Dieu, le Fils de Dieu, est la Sagesse de Dieu !
Marie a donc étreint et a embrassé la Sagesse, au sens spirituel et au sens propre. Le petit enfant qu’elle a tenu dans ses bras à Bethléem et à Nazareth, le fils qu’elle a embrassé, il était la Sagesse de Dieu. Mais elle a aussi gardé la Sagesse dans son cœur, elle s’en est nourrie, elle l’a mangée et elle l’a bue, elle l’a trouvée et a trouvé la Vie (Pr 8, 35). La gloire de Marie, c’est bien la Sagesse. Il n’est donc pas étonnant que la Sagesse ait couronné Marie comme elle couronne les justes. La couronne de la Mère de Dieu cependant resplendit d’un éclat incomparable.
Mais pourquoi parler de couronne ? Nous risquons d’assimiler ce mot à une idée de pouvoir, de puissance, et nous ne voyons pas très bien comment il pourrait s’allier à la compassion, à la douceur maternelle. C’est oublier la richesse biblique du symbolisme de la couronne.

Le symbolisme biblique de la couronne

Dans toutes les civilisations, la couronne évoque la royauté, l’élévation, la puissance, l’illumination.
En Israël aussi, la couronne est un symbole royal (Ps 20, 2-8) : le roi est le représentant de Dieu auprès de son peuple. Le Roi véritable d’Israël, c’est le Seigneur : il comble le roi, mais aussi son peuple, de ses bénédictions ; autrement dit, il couronne de ses bienfaits ceux qui lui sont fidèles (Ez 16, 12 ; Is 62, 3). Israël, comblé des bénédictions de Dieu, devient ainsi un signe de sa faveur pour tous les hommes ; les prophètes l’appellent « couronne » du Seigneur.
Symbole d’origine solaire, la couronne est faite souvent avec l’or, le plus précieux des métaux ; et sertie de pierres précieuses, elle brille comme une auréole de lumière. Placée au-dessus de la tête, elle symbolise un don venu d’en haut. Circulaire, elle manifeste la perfection de ce don. Récompense d’une épreuve (1 Co 9, 25-27), elle est le don du salut offert à celui qui marche de tout son cœur dans la voie évangélique : la couronne n’est pas une récompense de nos efforts, mais la vie accordée à ceux qui ont aimé le Seigneur (Jc 1, 12). Couronne de vie, elle est donnée à celui qui reste fidèle jusqu’à la mort : jusqu’au martyre (Ap 2, 10). Couronne de gloire, elle évoque tout particulièrement la victoire finale des élus (Ap 4, 4-10), associés à la victoire de l’Agneau (Ap 14, 14). Couronne de lumière, elle est un rayonnement de la justice, du salut, de la lumière intérieure (Is 62, 3 ; Ba 5, 1-3), couronne de grâce, elle est donnée à celui qui observe ce que demande la sagesse (Pr 1, 9), à celui qui est amoureux de la sagesse divine (Pr 4, 9.18). Couronne nuptiale aussi, elle est placée sur la tête des époux le jour du mariage (Ct 3, 11).
La couronne est ainsi un signe d’honneur, de gloire, de joie, de victoire, d’illumination, de lien sponsal.

Jésus couronne son amie en sa mère

Jésus a été couronné de gloire, d’honneur (He 2, 7) et de beauté (Ps 8, 6), « parce qu’il a souffert la mort » (He 2, 9). Sa couronne d’épines a été transformée en couronne de gloire. « Il fallait » que Marie soit couronnée comme son fils, car en elle se sont réalisées les noces de l’alliance.
Dans la liberté de Marie, dans son Oui uni à l'action de l'Esprit, s’est nouée une alliance toute nouvelle, union du Verbe et de ce Oui, de l'œuvre divine et de l'œuvre humaine, du Don et de l'Accueil, du Verbe et de la chair. En livrant son Fils unique, dans son Esprit d'amour, le Père se donne, et Marie donne, offre, tout son être.
Le lien qui se noue entre Marie et le Fils du Père qui vient en elle, n’est pas un lien purement semblable à celui qui se tisse habituellement entre une  mère et son fils. Il s’apparente à un lien sponsal. On peut dire que le consentement de Marie le jour de l’annonciation est un consentement nuptial : Marie se donne totalement à son fils qui se donne totalement à elle ; sa volonté est intimement unie à la sienne, un amour indéfectible les enlace. Qui ne perçoit que tout cela s’apparente à la relation d’un époux et une épouse ?Marie a adhéré intimement avec son fils au dessein du Père qu’il est venu réaliser ; elle a communié à sa vie divine et à tous ses sentiments, comme seule une épouse peut le faire. En elle s’est pleinement réalisée la prière de Jésus lors de la dernière Cène : « Qu’ils soient un comme nous sommes un » (Jn 17, 22). La source de l’union intime entre Jésus et sa mère est à cherche dans l’amour du Père et du Fils.
Par son couronnement, Marie est proclamée reine parce qu’épouse. La couronne nuptiale que le Christ pose sur sa tête est un symbole de la relation nuptiale qui l’unit à elle, un symbole de sa présence intime en elle. La Sagesse l’épouse et lui dit : Viens, mon amie, ma belle, viens. L’Epoux l’appelle : amie. Le couronnement de Marie, en effet, scelle une relation d’amitié sponsale qui se réalise enfin dans une totale possession.
Jésus admire la beauté de Marie — ma belle —, cette beauté que lui-même lui a donnée. Il en est ébloui et ne peut en détacher son regard : « Que tu es belle ! » (Ct 2, 2 ; 4, 1 ; 6, 4), répète-t-il. Leurs regards se croisent comme ils s’étaient croisés bien des fois pendant plus de trente ans. A travers tous ces regards échangés s’était tissée et approfondie l’alliance qui les unit. Et dans le regard de Jésus, Marie découvre sa propre beauté ; elle l’a reçue de ce regard, regard de miséricorde qui l’a enveloppée avant la création du monde. La miséricorde, l’amour, l’ont rendue belle, à la ressemblance de son fils. Par l’amour, le Bien-aimé et son amie sont présents l’un à l’autre : c’est bien ce que faisait pressentir le Cantique des Cantiques.
Jésus ajoute : « Tu es toute belle, mon amie, et sans défaut en toi » (Ct 4, 7). Marie est belle parce qu’aimée, elle est belle de la propre beauté du Verbe : elle est une parfaite image de la beauté divine ; en elle l’image déformée a été totalement restaurée. Son fils est louange à la vue de son œuvre. Il ne tarit pas d’éloge sur cette beauté parfaite, sans défaut, sans tache ni ride (Ep 5, 27) qui reflète la beauté de Dieu, sans que rien ne vienne la ternir. Le Saint-Esprit, en effet, a entièrement purifié le cœur de Marie en répandant l’amour dans son cœur (Rm 5, 5) ; elle est totalement donnée, elle est devenue don. Elle est pleine de grâce (Lc 1, 28).
Mais sous sa couronne, Marie porte un voile, signe de sa virginité. Elle est épouse et elle est vierge. Elle est bien la vierge d’Israël dont le Seigneur a fait son épouse : « Te voici, tu es belle, mon amie ; te voici, tu es belle. Tes yeux : des colombes derrière ton voile. […] Comme un fil d’écarlate, tes lèvres, et ton parler est séduisant. Comme une grenade coupée au milieu, ta tempe derrière ton voile » (Ct 4, 1.3). Sponsalité et virginité permettent de dire le mystère de l’alliance nouée entre la mère et le fils.

Marie Reine du Rosaire

Marie est Reine ; elle est en particulier Reine du Rosaire, Son couronnement est la reconnaissance de la place unique qu’elle tient dans les Mystères du Christ : elle est à leur source. Les perles qui étincellent de lumière sur sa couronne sont les vingt mystères du Rosaire : sa lumière, sa gloire, c’est son fils ! Les chrétiens ne se sont pas trompés lorsque, dès le XIVe siècle, ils ont pris l’habitude, pour honorer Marie, de poser des coiffures de roses sur la tête des statues qui la représentaient.
Les deux cents Ave Maria qui montent vers elle quand nous contemplons les mystères du Rosaire sont aussi comme des roses qu’elle recueille une à une pour se tresser une couronne. La beauté, le parfum, l’éclat, de sa couronne, ce sont donc les Mystères de son fils ! Et en la glorifiant, nous tressons, nous aussi, pour nous-mêmes une couronne de lumière et de gloire.
Vierge Marie, que ton rosaire, tel une corde solide, nous relie sans cesse à la source de la Vie. Que tous les Mystères qu’il nous fait contempler transforment notre vie comme ils ont transformé la tienne.

Conclusion

Il n’est pas sûr que sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ait perçu la profonde signification du couronnement de Marie, lorsqu‘elle disait que Marie était plus mère que reine. Elle est reine parce que mère d’une façon unique, parce que mère et épouse. Partageant tous les sentiments de son fils, comment ne nous aimerait-elle pas de l’amour même dont son fils nous aime ?
… Mais à la manière d’une mère.

21 août



Prier le Rosaire avec
des fils
de saint Dominique

Mystères douloureux
avec le Bx Henri Suso

 

L’Agonie

Entré en agonie, Jésus priait avec plus d’insistance, et sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient sur la terre (Lc 22, 44).

Après la dernière Cène, lorsque, sur la Montagne, je me résignai aux souffrances de ma mort cruelle et que je compris qu'elle était toute proche, les angoisses de mon cœur sensible et la détresse de toute ma nature humaine me firent répandre une sueur de sang.

Prions pour tous ceux qui vivent leurs derniers instants dans la solitude et l'abandon.

 

La Flagellation

Après avoir fait flageller Jésus, Pilate le livra pour qu’il soit crucifié (Mc 15, 15).

Tout mon corps était couvert de plaies et de meurtrissures, et mon cœur aimant supportait tout avec amour.

Prions pour les chrétiens persécutés, exilés, martyrs de la foi.

 

Le Couronnement d’épines

Ils lui posent sur la tête une couronne d’épines qu’ils ont tressée
(Mc 15, 17).

Mon humanité est la voie que l'on suit, ma Passion est la porte que l'on doit franchir si l'on veut arriver à la sublimité divine et à une douceur ineffable. Tu seras couronné de dérision quand on méprisera ta vie sainte.

Prions pour que nous sachions communier aux souffrances de Jésus dans les épreuves de chaque jour.

 

Le Portement de croix

Lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieu dit Le Crâne (Jn 19, 17).

Tu suivras avec moi le douloureux chemin de croix lorsque tu abandonneras ta volonté propre, que tu renonceras à toi-même et que tu seras vraiment dépouillé de toutes les créatures en tout ce qui peut te détourner de ton salut éternel.

Prions pour tous ceux qui sont accablés par la révolte devant des injustices.

 

Le crucifiement et la mort de Jésus

Ils crucifièrent Jésus, avec les deux malfaiteurs, l’un à droite et l’autre à gauche (Lc 23, 33).

Lorsque je fus pendu à la haute branche de la croix à cause de mon amour infini pour toi et pour tous les hommes, tout mon corps fut lamentablement déformé. Toute la beauté de mon corps s'évanouit aussi complètement que celle d'un lépreux, comme si je n'avais jamais été la belle Sagesse.

Prions pour tous ceux qui souffrent de la mort d'un être aimé, d'une famille déchirée.

18 août


20ème dimanche
du Temps ordinaire

« Un disernement en cours »
(Lc 12, 49-53)


Face aux exigences posées par Jésus, chacun doit prendre position, sans attendre le jour du jugement.

49 Je suis venu jeter un feu sur la terre, et ce que je veux: que déjà il soit allumé. 50 Or j'ai à être baptisé d'un baptême et combien je suis angoissé jusqu'à ce qu'il soit accompli. 51 Pensez-vous que je sois venu donner la paix sur la terre? Nullement, je vous dis, au contraire la division. 52 Car dès maintenant cinq dans une seule maison seront divisés: trois contre deux et deux contre trois, 53 ils seront divisés père contre fils et fils contre père, mère contre la fille et fille contre la mère, belle-mère contre la belle-fille et belle-fille contre la belle-mère.

Jean Baptiste avait annoncé que Jésus baptiserait dans le feu (3, 16). Ce feu est un feu purificateur qui opère un discernement et obligera chacun à se positionner par rapport à Jésus. Ce feu mettra chacun en face de sa conscience; il ne sera plus possible de biaiser devant les paroles de Jésus. Jésus est venu pour répandre ce feu sur la terre, comme il le dit. Sa volonté? Qu'il soit déjà allumé. Mais auparavant, il doit recevoir un baptême dont le baptême dans le Jourdain était une préfiguration: une plongée dans la mort. Cette perspective le remplit d'angoisse, angoisse qui arrivera à son paroxysme à Gethsémani (22, 43).
Croire que Jésus va instaurer la paix messianique est donc une illusion; il apporte la division qui d'ailleurs est déjà là, bien qu'encore latente: il existe des clans qui s'opposent les uns aux autres à cause de la foi en lui. Le discernement opéré par le feu portera la division à son paroxysme, avec une opposition de personne à personne au cœur même des familles: entre père et fils, mère et fille, belle-mère et belle-fille. Ce qui fait cinq personnes puisque la mère du fils est la belle-mère de l'épouse du fils. Cette division est déjà un jugement.

15 août

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L'assomption de la Vierge Marie
par Jacques de Voragine

 


Un livre apocryphe, attribué à saint Jean l’évangéliste, nous apprend les circonstances de l’Assomption de la bienheureuse vierge Marie. Tandis que les apôtres parcouraient les différentes parties du monde pour y prêcher, la bienheureuse Vierge resta, dit-on, dans une maison près de la montagne de Sion. Elle visita, tant qu'elle vécut, avec une grande dévotion, tous les endroits qui lui rappelaient son fils, comme les lieux témoins de son baptême, de son jeûne, de sa prière, de sa passion, de sa sépulture, de sa résurrection et de son ascension, et d'après Epiphane, elle survécut de vingt-quatre ans à l’ascension de son fils. Il rapporte donc que la sainte Vierge était âgée de quatorze ans quand elle conçut Jésus Christ, qu'elle le mit au monde à quinze, et qu'elle vécut avec lui trente-trois ans, et vingt-quatre autres après la mort de Jésus Christ. D'après cela, elle avait soixante-douze ans quand elle mourut. Toutefois ce qu'on lit ailleurs parait plus probable, à savoir qu'elle survécut de douze ans à son fils, et qu'elle était sexagénaire, lors de son assomption, puisque les apôtres employèrent douze ans à prêcher dans la Judée et les pays d'alentour, selon le récit de l’Histoire ecclésiastique. Or, un jour que le cœur de la Vierge était fortement embrasé du regret de son fils, son esprit enflammé s'émeut et elle répand une grande abondance de larmes. Comme elle ne pouvait facilement se consoler de la perte de ce fils qui lui avait été soustrait pour un temps, voici que lui apparut, environné d'une grande lumière, un ange qui la salua en ces termes, avec révérence, comme la mère du Seigneur: «Salut, Marie qui êtes bénie; recevez la bénédiction de celui qui a donné le salut à Jacob. Or, voici une branche de palmier que je vous ai apportée du paradis comme à ma dame; vous la ferez porter devant le cercueil; car dans trois jours, vous serez enlevée de votre corps; votre fils attend sa révérende mère.» Marie lui répondit: «Si j'ai trouvé grâce devant vos yeux, je vous conjure de daigner me révéler votre nom. Mais ce que je demande plus instamment encore, c'est que mes fils et frères les apôtres soient réunis auprès de moi, afin de les voir des yeux du corps, avant que je meure, et d'être ensevelie par eux après que j'aurai rendu en leur présence mon esprit au Seigneur. Il est encore une autre chose que je réclame avec instance, c'est que mon âme, en sortant du corps, ne voie aucun mauvais esprit, et que pas une des puissances de Satan ne se présente sur mon passage.» L'ange lui dit: «Pourquoi, ô dame, désirez-vous savoir mon nom qui est admirable et grand? Quant aux apôtres, ils viendront tous et seront réunis auprès de vous; ils feront de magnifiques funérailles lors de votre trépas qui aura lieu en leur présence. Car celui qui autrefois a porté en un clin d'œil, par un cheveu, le prophète de la Judée à Babylone, celui-là assurément pourra en un instant amener les apôtres auprès de vous. Mais pourquoi craignez-vous de voir l’esprit malin, puisque vous lui avez entièrement brisé la tête et que vous l’avez dépouillé de toute sa puissance? Soit faite cependant votre volonté, afin que vous ne les voyiez pas.» Après avoir dit ces mots, l’ange monta aux cieux au milieu d'une grande lumière. Or, cette palme resplendissait d'un très grand éclat, et par sa verdure elle était en tout semblable à une branche; mais ses feuilles brillaient comme 1'étoile du matin. Or, il arriva que, comme Jean était à prêcher à Ephèse, un coup de tonnerre éclata tout à coup, et une nuée blanche l’enleva, et l’apporta devant la porte de Marie. Il frappa, entra dans l’intérieur de la maison, et avec grande révérence, l’apôtre vierge salua la Vierge. L'heureuse Marie en le voyant fut saisie d'une grande crainte et ne put retenir ses larmes, tant elle éprouva de joie. Alors elle lui dit: «Jean, mon fils, aie souvenance des paroles de ton maître, quand il m’a confiée à toi comme un fils, et quand il t'a confié à moi comme à une mère. Me voici appelée par le Seigneur à payer le tribut à la condition humaine, et je te recommande d'avoir un soin particulier de mon corps. J'ai appris que les Juifs s'étaient réunis et avaient dit: ‟Attendons, concitoyens et frères, attendons jusqu'au moment où celle qui a porté Jésus subira la mort, aussitôt nous ravirons son corps et nous le jetterons pour être la pâture du feu.ˮ Tu feras porter alors cette palme devant mon cercueil, lorsque vous porterez mon corps au tombeau.» Et Jean dit: «Oh! plût à Dieu que tous les apôtres mes frères fussent ici, afin de pouvoir célébrer convenablement vos obsèques et vous rendre les honneurs dont vous êtes digne.» Pendant qu'il parlait ainsi, tous les apôtres sont enlevés sur des nuées, des endroits où ils: prêchaient et sont déposés devant la porte de Marie. En se voyant réunis tous au même lieu, ils étaient remplis d'admiration: «Quelle est, se disaient-ils, la cause pour laquelle le Seigneur nous a rassemblés ici en même temps?» Alors Jean sortit et vint les trouver pour les prévenir que leur dame allait trépasser; puis il ajouta: «Mes frères, quand elle sera morte, que personne ne la pleure, de crainte que le peuple témoin de cela ne se trouble et dise: ‟Voyez comme, ils craignent la mort, ces hommes qui prêchent aux autres la résurrection.ˮ»
Denys, disciple de saint Paul, raconte les mêmes faits dans son livre des Noms divins. Il dit qu'à la mort de la Vierge, les apôtres furent réunis et y assistèrent ensemble; ensuite que chacun d'eux fit un discours en l’honneur de Jésus Christ et de la Vierge. Et voici comme il s'exprime en parlant à Timothée: «Tu as appris que nous et beaucoup de saints qui sont nos frères, nous nous réunîmes pour voir le corps qui a produit la vie et porté Dieu. Or, se trouvaient là Jacques, le frère du Seigneur, et Pierre, coryphée et chef suprême des théologiens. Ensuite il parut convenable que toutes les hiérarchies célébrassent, chacune selon son pouvoir, la bonté toute-puissante de Dieu qui s'était revêtu de notre infirmité.» Quand donc la bienheureuse Marie eut vu tous les apôtres rassemblés, elle bénit le Seigneur, et s'assit au milieu d'eux, après qu'on eut allumé des lampes et des flambeaux. Or, vers la troisième heure de la nuit, Jésus arriva avec les anges, l’assemblée des patriarches, la troupe des martyrs, l’armée des confesseurs et les chœurs des vierges. Tous se rangent devant le trône de la Vierge et chantent à l’envi de doux cantiques. On apprend dans le livre attribué à saint Jean quelles ont été les funérailles qui furent alors célébrées. Jésus commença le premier et dit: «Venez, vous que j'ai choisie, et je vous placerai sur mon trône parce que j'ai désiré votre beauté.» Et Marie répondit: «Mon cœur est prêt, Seigneur, mon cœur est prêt.» Alors tous ceux qui étaient venus avec Jésus entonnèrent ces paroles avec douceur: «C'est elle qui a conservé sa couche pure et sans tache; elle recevra la récompense qui appartient aux âmes saintes.» Ensuite la Vierge chanta en disant d'elle-même: «Toutes les nations m’appelleront bienheureuse; car le Tout-Puissant a fait de grandes choses en ma faveur: et son nom est saint.» Enfin le chantre donna le ton à tous en prenant plus haut: «Venez du Liban, mon épouse, venez du Liban, vous serez couronnée.» Et Marie reprit: «Me voici, je viens; car il est écrit de moi dans tout le livre de la loi, que je ferais votre volonté, ô mon Dieu; parce que mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur.» C'est ainsi que l’âme de Marie sortit de son corps et s'envola dans les bras de son fils. Elle fut affranchie de la douleur de la chair, comme elle avait été exempte de la corruption. Et le Seigneur dit aux apôtres: «Portez le corps de la Vierge Mère dans la vallée de Josaphat et renfermez-le dans un sépulcre neuf que vous y trouverez. Après quoi, pendant trois jours, vous m’attendrez jusqu'à ce que je vienne.» Aussitôt les fleurs des roses l’environnèrent; c'était l’assemblée des martyrs, puis les lys des vallées qui sont les compagnies des anges, des confesseurs et des vierges. Les apôtres se mirent à s'écrier en s'adressant à elle: «Vierge pleine de prudence, où dirigez-vous vos pas? Souvenez-vous de nous, ô notre Dame!» Alors les chœurs de ceux qui étaient restés au ciel, en entendant le concert de ceux qui montaient, furent remplis d'admiration et s'avancèrent à leur rencontre; à la vue de leur roi portant dans ses bras l’âme d'une femme qui s'appuyait sur lui, ils furent stupéfaits et se mirent à crier: «Quelle est celle-ci qui monte du désert, remplie de délices, appuyée sur son bien-aimé?» Ceux qui l’accompagnaient leur répondirent: «C'est celle qui est belle au-dessus des filles de Jérusalem. Vous l’avez déjà vue pleine de charité et d'amour.» Ainsi fut-elle reçue toute pleine de joie dans le ciel et placée à la droite de son fils sur un trône de gloire. Quant aux apôtres ils virent son âme éclatant d'une telle blancheur qu'aucune langue humaine ne le pourrait raconter.
Trois vierges qui se trouvaient là, dépouillèrent le corps de Marie pour le laver. Aussitôt ce corps resplendit d'une si grande clarté qu'on pouvait bien le toucher, mais qu'il était impossible de le voir: cette lumière brilla jusqu'à ce que le corps eût été entièrement lavé par les vierges. Alors les apôtres prirent ce saint corps avec révérence et le placèrent sur un brancard. Et Jean dit à Pierre: «Pierre, vous porterez cette palme devant le brancard; car le Seigneur vous a mis à notre tête et vous a ordonné le pasteur et le prince de ses brebis.» Pierre lui répondit: «C'est plutôt à vous à la porter; vous avez été élu vierge par le Seigneur, et il est digne que celui qui est vierge porte la palme d'une vierge. Vous avez eu l’honneur de reposer sur la poitrine du Seigneur, et vous y avez puisé plus que les autres des torrents de sagesse et de grâce, il paraît juste qu'ayant reçu plus de dons du fils, vous rendiez plus d'honneur à la Vierge. Vous donc, devez porter cette palme de lumière aux obsèques de la sainteté, puisque vous vous êtes enivré à la coupe de la lumière, de la source de l’éternelle clarté. Pour moi, je porterai ce saint corps avec le brancard et nos autres frères qui seront à l’entour célébreront la gloire de Dieu.» Alors Paul dit: «Et moi qui suis le plus petit d'entre vous tous, je le porterai avec vous.» C'est pourquoi Pierre et Paul enlevèrent la bière; Pierre se mit à chanter: «Israël sortit de l’Egypte, alleluia.» Puis les autres apôtres continuèrent ce chant doucement. Or, le Seigneur enveloppa d'un nuage le brancard et les apôtres, en sorte qu'on ne voyait rien, seulement on les entendait chanter. Des anges aussi unirent leurs voix à celle des apôtres et remplirent toute la terre d'une mélodie pleine de suavité. Tous les habitants furent réveillés par ces doux sons et cette mélodie: ils se précipitèrent hors de la ville en demandant avec empressement ce qu'il y avait. Les uns dirent: «Ce sont les disciples de Jésus qui portent Marie décédée. C'est autour d'elle qu'ils chantent cette mélodie que vous entendez.» Aussitôt ils courent aux armes, et s'excitent les uns les autres en disant: «Venez, tuons tous les disciples et livrons au feu ce corps qui a porté ce séducteur.» Or, le prince des prêtres, en voyant cela, fut stupéfait et il dit avec colère: «Voici le tabernacle de celui qui a jeté le trouble parmi nous et dans notre race. Quelle gloire il reçoit en ce moment!» Or, en parlant ainsi il leva les mains vers le lit funèbre avec la volonté de le renverser et de le jeter par terre. Mais aussitôt ses mains se séchèrent et s'attachèrent au brancard, en sorte qu'il y était suspendu: il poussait des hurlements lamentables, tant ses douleurs étaient atroces. Le reste du peuple fut frappé d'aveuglement par les anges qui étaient dans la nuée. Quant au prince des prêtres, il criait en disant: «Saint Pierre, ne m’abandonnez pas dans la tribulation où je me trouve; mais je vous en conjure, priez pour moi, car vous devez vous rappeler qu'autrefois je vous suis venu en aide et que je vous ai excusé lors de l’accusation de la servante.» Pierre lui répondit: «Nous sommes retenus par les funérailles de Notre-Dame et nous ne pouvons nous occuper de votre guérison: néanmoins si vous vouliez croire en Notre Seigneur Jésus Christ et en celle qui l’a engendré et qui l’a porté, j'ai lieu d'espérer que vous pourriez être guéri tout de suite.» Il répondit: «Je crois que le Seigneur Jésus est vraiment le Fils de Dieu et que voilà sa très sainte mère.» A l’instant ses mains se détachèrent du cercueil; cependant ses bras restaient desséchés et la douleur violente ne disparaissait pas. Alors Pierre lui dit: «Baisez le cercueil et dites: Je crois en Dieu Jésus-Christ que celle-ci a porté dans ses entrailles tout en restant vierge après l’enfantement.» Quand il l’eut fait, il fut incontinent guéri. Alors Pierre lui dit: «Prenez cette palme des mains de notre frère Jean et vous la placerez sur ce peuple aveuglé; quiconque voudra croire recouvrera la vue, mais celui qui ne voudra pas croire ne verra plus jamais.» Or les apôtres qui portaient Marie la mirent dans le tombeau, autour duquel ils s'assirent, ainsi que le Seigneur l’avait ordonné. Le troisième jour, Jésus arriva avec une multitude d'anges et les salua en disant: «La paix soit avec vous.» Ils répondirent: «Gloire à vous, ô Dieu, qui seul faites des prodiges étonnants.» Et le Seigneur dit aux apôtres: «Quelle grâce et quel honneur vous semble-t-il que je doive conférer aujourd'hui à ma mère?» «Il paraît juste, Seigneur, répondirent-ils, à vos serviteurs que, comme vous qui régnez dans les siècles après avoir vaincu la mort, vous ressuscitiez, ô Jésus, le corps de votre mère et que vous le placiez à votre droite pour l’éternité.» Et il l’octroya; alors l’archange Michel se présenta aussitôt et présenta l’âme de Marie devant le Seigneur. Le Sauveur lui parla ainsi: «Levez-vous, ma mère; ma. colombe, tabernacle de gloire, vase de vie, temple céleste; et de même que, lors de ma conception, vous n'avez pas été souillée par la tache du crime, de même, dans le sépulcre, vous ne subirez aucune dissolution du corps.» Et aussitôt l’âme de Marie s'approcha de son corps qui sortit glorieux du tombeau. Ce fut ainsi qu'elle fut enlevée au palais céleste dans la compagnie d'une multitude d'anges. Or, Thomas n'était pas là, et quand il vint, il ne voulut pas croire, quand tout à coup, tomba de l’air la ceinture qui entourait la sainte Vierge; il la reçut tout entière afin qu'il comprît ainsi qu'elle était montée tout entière au ciel. […]
Observons que la glorieuse vierge Marie fut transportée et élevée au ciel intégralement, honorablement, joyeusement et, excellemment. Elle fut transportée intégralement en corps et en âme, selon une pieuse croyance de l’Eglise. Un grand nombre de saints ne se contentent pas de l’avancer, mais ils s'attachent à en donner une quantité de preuves. Voici celle de saint Bernard: «Dieu s'est plu singulièrement à honorer les corps des saints. Ainsi, il a rendu les dépouilles de saint Pierre et de saint Jacques tellement vénérables, et il les a décorées d'honneurs si étonnants, qu'il a choisi, pour leur rendre des hommages, un lieu vers lequel accourt le monde entier. Si donc on disait que le corps de Marie fût sur la terre sans que la dévotion des fidèles s'y portât avec affluence, et que ce lieu ne jouit d'aucun honneur, on pourrait croire que Jésus Christ ne se serait point intéressé à la gloire de sa mère, quand il honore ainsi sur la terre les corps des autres saints.» Saint Jérôme avance de son côté que la sainte Vierge monta au ciel le 18 des calendes de septembre. Quant à l’assomption corporelle de Marie, il dit que l’Eglise se contente de rester en suspens sans se prononcer. Plus loin, il s'attache à en prouver la croyance de cette manière: «S'il en est qui disent que dans ceux dont là résurrection a coïncidé avec celle de Jésus-Christ, la résurrection soit accomplie pour toujours à leur égard, et s'il en est un certain nombre qui croient que saint Jean, le gardien de la: sainte Vierge, jouisse du bonheur du ciel avec Jésus-Christ et dans sa chair qui a été glorifiée, à plus forte raison doit-on le croire de la mère du Sauveur? Car celui qui a dit: Honore ton père et ta mère, et qui a dit encore: Je ne suis pas venu détruire la loi, mais l’accomplir, celui-là, certainement, a honoré sa mère, et ce n'est pas pour nous le sujet d'une ombre de doute.» Saint Augustin ne l'affirme pas seulement, mais il en donne trois preuves. La première, c'est que la chair de Jésus-Christ et celle de la Vierge ne font qu'une: «Puisque, dit-il, la nature humaine est condamnée à la pourriture et aux vers, et que d'ailleurs Jésus Christ ne fut pas exposé à cet outrage, la nature de Marie en est donc exempte, car en elle, Jésus Christ a pris la sienne.» La seconde raison qu'il en donne est tirée de la dignité de son corps: «C'est, dit-il, le trône de Dieu, le lit nuptial du Seigneur, le tabernacle de Jésus-Christ doit être où il est lui-même. Il est plus digne de conserver ce trésor dans le ciel que sur la terre.» La troisième raison, c'est la parfaite intégrité de sa chair virginale. Voici ses paroles: «Réjouissez-vous, ô Marie, d'une joie ineffable, dans votre corps et dans votre âme, en Jésus-Christ votre propre fils, avec votre propre fils et par votre propre fils. La peine de la corruption n'est pas le partage de celle qui n'a pas éprouvé de corruption dans son intégrité, quand elle a engendré son divin fils. Toujours elle sera à l’abri de la corruption, celle qui a été comblée de tant de grâces; il faut qu'elle vive dans toute l’intégrité de sa nature, celle qui a mis au monde l’auteur de la perfection et de la plénitude dans la vie; il faut qu'elle demeure auprès de celui qu'elle a porté dans ses entrailles; il faut qu'elle soit à côté de celui qu'elle a engendré, qu'elle a réchauffé, qu'elle a nourri. C'est Marie, c'est la Mère de Dieu, c'est la nourrice, c'est la servante de Dieu. Je n'oserais penser autrement, et ce serait présomption de ma part de dire autre chose.» Un poète élégant s'en exprime comme il suit:
«Elle monte au ciel
La Vierge mère,
La Vierge de Jessé.
C'est avec son corps
Et pour l’éternité,
Qu'elle s'élève jusqu'à celui qui est.»
Secondement. Elle fut transportée au ciel au milieu de la joie. Gérard, évêque et martyr, dit à ce propos: «En ce jour, les cieux ont reçu la bienheureuse Vierge avec joie. Les Anges se réjouissent, les Archanges jubilent, les Trônes s'animent, les Dominations la célèbrent dans les cantiques, les Principautés unissent leurs voix, les Puissances accompagnent de leurs instruments de musique, les Chérubins et les Séraphins entonnent des hymnes. Tous la conduisent jusqu'au souverain tribunal de la divine Majesté.»
Troisièmement elle fut élevée au ciel au milieu de grands honneurs. Jésus lui-même et la milice céleste vinrent au-devant d'elle. «Qui pourrait s'imaginer, dit saint Jérôme, quelle fut la gloire dont la Reine du monde fut environnée lors de son passage? Quel respect affectueux! Quelle multitude de légions célestes allant à sa rencontre! Qu'ils étaient beaux les cantiques qui l’accompagnèrent jusqu'à son trône! Quelle majesté, quelle grandeur dans les divins embrassements de son fils qui la reçoit et l’élève au-dessus de toutes les créatures!» «Il est à croire, dit ailleurs le même Père, que la milice des cieux alla en triomphe au devant de la Mère de Dieu, et qu'elle l’environna d'une immense lumière, qu'elle la conduisit en chantant ses louanges et des cantiques jusqu'au trône de Dieu. La milice de la Jérusalem céleste tressaille d'une joie ineffable: elle est fière de tant d'amour et de reconnaissance. Cette fête qui n'arrive qu'une fois pour nous dans le cours de l’année, ne doit point avoir eu de terme dans les cieux. On croit encore que le Sauveur vint au-devant d'elle de sa personne, dans cette fête, et qu'il la fit asseoir plein de joie auprès de lui sur le trône. Autrement il n'eût point accompli ce que lui-même a ordonné par cette loi: Honore ton père et ta mère
Quatrièmement. Elle fut reçue avec magnificence. «C'est le jour, dit saint Jérôme, où la mère sans souillure, la Vierge, s'avança jusqu'à son trône élevé, où elle s'assit glorieuse auprès de Jésus-Christ.» Voici comment le bienheureux Gérard montre en ses homélies à quel degré de gloire et d'honneur elle fut élevée: «Notre Seigneur Jésus-Christ a pu seul la grandir comme il l’a fait pour qu'elle reçût de la majesté elle-même la louange et l’honneur à toujours. Elle est environnée des chœurs angéliques, entourée des troupes archangéliques, accompagnée des Trônes pleins d'allégresse, au milieu de l’enthousiasme des Dominations; les Principautés la vénèrent. les Puissances l'applaudissent, elle est honorée parles Vertus, chantée par les Chérubins et louée par les hymnes des Séraphins. La très ineffable Trinité l'applaudit elle-même avec des transports qui n'ont point de fin et la grâce dont elle l’inonde tout entière fait que tous ne pensent qu'à cette Reine. L'illustre compagnie des Apôtres l’élève au-dessus de toute louange, la multitude des martyrs est toute en suppliante autour d'une si grande Maîtresse, l’innombrable armée des confesseurs lui adresse des chants magnifiques, le chœur des Vierges aux vêtements blancs célèbre sa gloire avec des accents ineffables; l'enfer lui-même hurle de rage, et les démons insolents l’acclament.» Un clerc très dévot à la Vierge Marie voulait pour ainsi dire consoler Notre-Dame au sujet des cinq plaies de Notre Seigneur Jésus-Christ, en lui adressant tous les jours cette prière: «Réjouissez-vous, Mère de Dieu, Vierge immaculée, réjouissez-vous, puisqu'un ange vous apporte la joie; réjouissez-vous puisque vous avez enfanté la clarté de la lumière éternelle; réjouissez-vous, Mère; réjouissez-vous, sainte Vierge, Mère de Dieu. Vous seule êtes la Mère Vierge: toutes créatures vous louent: O mère de lumière, je vous en prie, ne cessez d'intercéder pour nous.» Atteint d'une grave maladie ce clerc, réduit à l’extrémité, fut troublé par la frayeur. La sainte Vierge lui apparut et lui dit: «Mon fils, pourquoi une si grande crainte de ta part? toi qui si souvent m’as annoncé la réjouissance. Réjouis-toi aussi toi-même et pour te réjouir éternellement, viens avec moi.» […]

13 août



Prier le Rosaire avec
des fils
de saint Dominique

Mystères lumineux
avec le P. M.-A. Enard

 

Le Baptême

Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent (Mt 3, 16).

Si les cieux ont pu se déchirer, c'est que la terre s'est ouverte. Résumant toute l'attente de l'Ancien Testament, la prière de Marie a forcé les cieux: «Ah! si tu déchirais les cieux et si tu descendais…»

Prions pour les nouveaux baptisés; que leur cœur s'ouvre toujours plus à la grâce.

 

Cana

Sa mère dit à ceux qui servaient: «Tout ce qu’il vous dira, faites-le» (Jn 2, 5).

La prière de Marie devient prière d'abandon et de consentement au plan de Dieu. C'est désormais ce qu'elle dit à tous les hommes qui la prient. L'office de Marie est de nous faire consentir à Dieu.

Que tous ceux qui prient le Rosaire se laissent guider dans l'abandon à Dieu.

 

L’Annonce du Royaume

Ouvrant la bouche, Jésus les enseignait (Mt 5, 1).

Le Christ ne se contente pas de promettre le bonheur, d'indiquer le but du Royaume, il en précise aussi les conditions d'accès: les béatitudes, qui constituent ce qu'on a pu appeler «la charte du Royaume».

Prions pour tous ceux qui cherchent le bonheur dans la richesse, l'abondance, la possession: qu'ils s'ouvrent à la foi.

 

La Transfiguration

Jésus fut transfiguré devant ses apôtres (Mt 17, 2).

A Marie aussi, Dieu ménage des étapes de lumière. L'ombre qui enveloppe les trois disciples est identique à celle qui recouvrait la Vierge de l'Annonciation. Des paroles mystérieuses sont aussi sorties de la nuée et lui ont désigné la gloire de son Fils: Il sera grand, on l'appellera Fils du Très Haut.

Prions pour tous ceux qui cherchent Dieu dans la nuit. Qu'une lumière leur fasse découvrir Dieu tout proche.

 

L’Eucharistie

J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir! (Lc 22, 15).

La Cène apparaît comme l'accomplissement d'un désir vers lequel l'âme du Christ était tendue avec angoisse. Pourquoi ce désir véhément du Christ? C'est qu'avec l'eucharistie s'ouvre une ère nouvelle. Centre de la vie spirituelle du Royaume fondé par Jésus, l'eucharistie «accomplit» […] la Pâque qui sera célébrée d'une manière totale et sans voiles à la fin des temps.

Prions pour que les chrétiens aient faim du pain eucharistique et grandissent dans l'unité.

10 août



 

19ème dimanche
du Temps ordinaire

« Vous aussi, tenez-vous prêts » (Lc 12, 35-40)

Jésus aborde la question de la veille, en deux paraboles.

L'heure incertaine de sa venue (Lc 12, 35-38)

35 Que vos reins soient ceints et vos lampes allumées; 36 et vous, [soyez] semblables à des humains qui attendent leur Seigneur lorsqu'il part des noces pour que, arrivant et frappant, aussitôt ils lui ouvrent. 37 Heureux ces serviteurs que, arrivant, le Seigneur trouvera veillant! Amen je vous dis qu'il se ceindra et les fera s'étendre à table et, étant passé de l'un à l'autre, il les servira. 38 Et si à la deuxième et si à la troisième veille, il vient et [les] trouve ainsi, heureux sont ceux-là.

Pour ne pas se laisser surprendre comme l'homme qui avait amassé des biens dans ses granges (12, 13-21), Jésus invite ses disciples à veiller. En effet, le Seigneur vient à l'improviste et il veut trouver une maison prête à l'accueillir: les serviteurs avec les reins ceints — c'est-à-dire avec le vêtement retroussé et retenu à la ceinture — et toutes les lampes allumées. Quand le Seigneur de la maison reviendra des noces et frappera à la porte, les serviteurs seront alors prêts à lui ouvrir immédiatement. Ils sont heureux, dit Jésus, d'être trouvés en train de veiller; ils connaîtront une récompense qui dépasse tout ce qui peut se concevoir. En effet, alors qu'ils étaient en tenue de service pour recevoir leur maître, c'est le Seigneur qui se mettra en tenue de service, les fera étendre à table et les servira. Leur mérite sera en proportion de la longueur de l'attente. Si le Seigneur vient à la première veille, à neuf heures du soir, les serviteurs ne feront rien de plus que ce qu'ils font habituellement. Mais si la noce s'est prolongée dans la nuit et si le Seigneur vient à la deuxième ou à la troisième veille de la nuit, soit à minuit ou à trois heures du matin, la vigilance des serviteurs sera méritoire. Ils en seront d'autant plus heureux!

Garder les yeux ouverts (Lc 12, 39-40)

39 Or vous connaissez que si le maître de maison savait à quelle heure le voleur vient, il n'aurait pas souffert que sa maison soit percée. 40 Et vous, soyez prêts, parce qu'à l'heure que vous ne pensez pas le Fils de l'homme vient.

Dans la parabole que nous venons de lire, l'heure de la venue apparaît comme incertaine, mais Jésus insiste sur ce point à l'aide d'une petite parabole qui se place du point de vue de celui qui vient et non plus du point de vue des serviteurs: la veille prend donc un caractère eschatologique. Nous ne savons pas quand le Seigneur vient; il vient à l'improviste non seulement à la fin de notre vie, mais aussi au dernier jour; et dans les deux cas, nous ne connaissons ni le jour ni l'heure. Dans cette deuxième parabole, parabole du voleur, Jésus met en lumière un premier aspect de la veille: tenir les yeux ouverts dans la nuit. Il se compare à un voleur qui vient à l'improviste pendant la nuit, alors que la vigilance est relâchée. Si le propriétaire de la maison savait quand le voleur va venir, il veillerait pour protéger ses biens. Or il faut avoir autant de soin de son âme que de ses richesses. Ainsi, le Seigneur venant lui aussi à l'improviste, les disciples doivent-ils constamment être prêts. Saint Grégoire commente: «Le Seigneur a voulu que la dernière heure soit cachée, afin qu'on puisse à tout moment croire à sa présence, et faire que nous nous préparions sans relâche à le recevoir, à cause de cette impossibilité où nous sommes de la prévoir». Mais ce n'est pas la seule dimension de la veille. Jésus en explicite une autre dans la parabole suivante.

8 août


Fête de saint Dominique

Amour de Dominique
pour la Vierge Marie

 

Un jour que, selon sa coutume, Dominique avait passé la nuit en prière dans l’église des Frères de Sainte-Sabine, à Rome, au milieu de la nuit, tandis que tout était plongé dans le sommeil, il entra dans le dortoir et s’arrêta à une des extrémités pour prier. En levant les yeux pour regarder de l’autre côté, il vit trois vierges d’une beauté merveilleuse, dont l’une, celle qui était au milieu, l’emportait encore sur les autres par le charme incomparable que respirait son visage.
Le bon Père, se levant de son oraison, alla au-devant de la Reine, jusqu’au milieu du dortoir, là où la lampe était suspendue; et se jetant à ses pieds, il la supplia humblement en disant: «Je vous en conjure, Madame, faites savoir à votre serviteur qui vous êtes». Tout en faisant cette demande, il la connaissait déjà bien en esprit. Dans ce temps-là, l’antienne Salve Regina se récitait à genoux seulement, dans le couvent des frères et des Sœurs à Rome.
La dame répondit à son serviteur en disant: «Je suis cette Reine de miséricorde que vous invoquez dévotement tous les soirs; et lorsque vous dites: Eia ergo, advocata nostra (Alors, toi qui es notre avocate), je me prosterne devant mon Fils en le suppliant pour la conservation de cet Ordre.» Alors le fidèle serviteur prenant confiance: «Quelles sont, lui dit-il, ô Madame, ces vierges si belles qui vous accompagnent?» Elle lui répondit: «Ce sont Cécile et Catherine.» Et lui de nouveau: «Pourquoi, Madame, avez-vous passé ce frère en vous détournant?» «Parce qu’il n’était pas vêtu comme il faut», répondit-elle. Et ayant achevé le tour des frères, qu’elle aspergea et bénit, elle disparut.
Or, le saint homme retourna au lieu où il s’était arrêté auparavant pour prier. Et voilà que tout à coup, la main de Dieu s’étendant sur lui, il fut ravi en esprit devant Dieu, et il vit le Seigneur assis, et la glorieuse Vierge sa Mère assise à sa droite, revêtue d’une chape de couleur de saphir. Et regardant autour de lui il vit toutes les familles des Pères spirituels qui ont engendré à Jésus Christ, par les saintes religions, des fils et des filles spirituels, amener des multitudes innombrables, qui se glorifiaient en présence du Très-Haut et comme il n’y voyait aucun de ses fils, rougissant et attristé du fond du cœur, il se mit à pleurer amèrement. Dans l’effroi que lui causait l’éclatante majesté du Seigneur, il se tenait à distance et n’osait pas s’approcher du glorieux visage et du trône sublime de la Vierge. Notre-Dame lui fit signe de la main de venir vers elle. Mais lui, effrayé et tremblant, n’osa point s’approcher jusqu’à ce que le Seigneur de majesté l’eut appelé à son tour.
Alors, enfin, il s’approcha plein de componction, l’esprit humilié, le cœur contrit, et tout baigné de larmes amères, il se prosterna dévotement et humblement aux pieds miséricordieux du Fils et de la Mère. Le consolateur de ceux qui pleurent, le Seigneur de gloire, lui dit: «Lève-toi.» Et lorsqu’il fut debout devant le Seigneur, celui-ci lui demanda: «Pourquoi pleures-tu si amèrement?» Il répondit: «C’est parce que je vois, en présence de la gloire, des religieux de tous les Ordres, et que des enfants de mon Ordre je ne vois personne, hélas!» Le Seigneur lui dit: «Veux-tu voir ton Ordre?» Il répondit: «Je le désire, Seigneur, mon Dieu.» Le Fils de Dieu, posant sa main sur l’épaule de la Vierge sa Mère, lui dit: «J’ai confié ton Ordre à ma Mère.» Et comme il s’attachait encore avec une pieuse insistance au désir de voir son Ordre, le Seigneur lui dit de nouveau: «Veux-tu absolument le voir?» Il répondit: «Je le voudrais bien, mon Seigneur.» À ce moment, la Mère Vierge, voyant le bon plaisir de son Fils, ouvrit largement la chape dont elle était revêtue, et l’étendit sous les yeux mouillés de larmes de son serviteur Dominique: c’était un vêtement d’une ampleur et d’une immensité telles qu’il embrassait et contenait dans ses doux replis toute la patrie céleste.
Sous cet abri de toute sûreté, dans cet asile de piété, le contemplateur des choses sublimes et le confident des secrets de Dieu, Dominique, vit une multitude innombrable de frères de son Ordre, placés sous la garde d’une protection particulière, et embrassés dans les bras d’un amour spécial. Aussi son deuil se changea-t-il en joie, et ses lamentations en cris d’allégresse. Le cœur tressaillant, il se prosterna et rendit grâces au Fils de Dieu et à la glorieuse Vierge sa Mère.
Alors, revenant à lui-même, il donna avec la cloche le signal des Matines, et les frères se levèrent aussitôt. À la fin des Matines, ayant convoqué les frères au chapitre, il leur fit un grand et beau sermon pour les exhorter à l’amour de la Vierge Mère, parce qu’il avait été rassasié du lait de ses consolations.

6 août



Prier le Rosaire avec
des fils
de saint Dominique

Mystères joyeux avec J. de Voragine

 

L’Annonciation

Voici la servante du Seigneur; que tout m’advienne selon ta parole (Lc 1, 38).

De même que le diable tenta la femme pour l’amener au doute, du doute au consentement, du consentement à la chute, de même l’ange annonça à la Vierge pour l’exciter à la foi, par la foi au consentement et par le consentement à ce qu'elle conçût le Fils de Dieu.

Prions pour que nous consentions à ce que le Seigneur s'incarne au cœur de nos vies.

 

La Visitation

Marie partit, s'en alla vers les montagnes de la Judée chez Elisabeth et après qu'elle l’eut saluée, Jean tressaillit dans le sein de sa mère (Lc 1, 39.41).

Jean tressaillit dans le sein de sa mère ne le pouvant faire avec la langue; il tressaille de cœur pour saluer Jésus Christ et commencer l’office de Précurseur. La sainte Vierge aida sa cousine, pendant trois mois, jusqu'à la naissance de saint Jean qu'elle leva de terre de ses mains.

Prions pour que nous sachions humblement servir nos frères.

 

La Nativité

Vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire (Lc 2, 12).

Le Fils de Dieu s'humilia pour les hommes, c'est-à-dire pour leur utilité et leur salut; jusqu'aux hommes, par une naissance semblable à la leur; au-dessus des hommes, par une naissance différente de la leur. Car sa naissance fut en un point semblable à la nôtre […] et en un point, différente de la nôtre, car il est né du Saint-Esprit et de la Vierge Marie.

Prions pour que nous sachions reconnaître le Fils de Dieu dans les signes qu'il met sur notre route.

 

La Présentation de Jésus

Les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem (Lc 2, 22).

C'est l'anéantissement de la bonté, puisque lui qui est le seul bon, le seul saint, a voulu être purifié avec sa mère, comme un homme immonde. C'est l’anéantissement de sa majesté, puisque celui qui porte tout par la parole de sa force, s'est laissé prendre et porter entre les bras d'un vieillard; lui cependant portait celui qui le portait lui-même, d'après cette parole de la liturgie: «Le vieillard portait l’enfant, mais l’enfant dirigeait le vieillard.»

Que nous devenions des temples où Dieu habite, pour entrer un jour dans son temple de gloire.

 

Le Recouvrement de Jésus au Temple

Tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses (Lc 2, 47).

Jésus se mit à parler dans le temple. Voyez, tenez-le pour vrai: quelqu’un d’autre que Jésus seul veut-il discourir dans le temple, c’est-à-dire dans l’âme, alors Jésus se tait, comme s’il n’était pas chez lui… Mais Jésus doit-il discourir dans l’âme, alors il faut qu’elle soit seule et il faut qu’elle-même se taise, si elle doit entendre Jésus discourir. Ah, il entre alors et commence à parler. Que dit le Seigneur Jésus? Il dit ce qu’il est. Qu’est-il donc? Il est une Parole du Père (Maître Eckhart).

Apprends-nous, Seigneur, à méditer ta Parole, à l'écouter et à la mettre en pratique.

4 août

 

18ème dimanche du Temps ordinaire

« Ce que tu auras accumulé,
qui l’aura ? »
(Lc 12, 13-21)



13 Or quelqu'un de la foule lui dit: Maître, dis à mon frère de partager avec moi l'héritage. 14 Or il lui dit: Humain, qui m'a établi juge ou chargé des partages sur vous? 15 Or il lui dit: Voyez et gardez-vous de toute cupidité, car ce n'est pas parce que quelqu'un est dans l'abondance [que] sa vie vient de ses biens.
16 Or il leur dit une parabole, disant: La terre d'un humain riche rapporta. 17 Et il réfléchissait en lui-même disant: Que ferai-je car je n'ai pas où rassembler mes produits? 18 Et il dit: Je ferai ceci: j'abattrai mes granges et j['en] construirai de plus grandes, et je rassemblerai là tout le blé et mes biens 19 et je dirai à mon âme: Âme, tu as beaucoup de biens mis de côté pour de nombreuses années; repose-toi, mange, bois, réjouis-toi. 20 Dieu lui dit: Insensé, cette nuit, on te redemande ton âme; or ce que tu as préparé, à qui sera-t-il? 21 Ainsi [en est-il] de celui qui thésaurise pour lui-même et ne s'enrichit pas en vue de Dieu.

Jésus vient de parler à ses disciples. Il se tourne maintenant vers la foule qui s'est mise en place. Quelqu'un alors lui pose une question concrète. Il est en litige avec son frère à propos d'un partage de biens et il voudrait que Jésus tranche en sa faveur, reconnaissant ses droits. Il l'appelle même Maître, signe qu'il lui reconnaît une autorité. Jésus se récuse avec vivacité: personne ne lui a confié cette tâche de médiateur pour arranger les affaires temporelles. Mais ici encore, il n'en reste pas à la surface de la situation; il voit le fond du cœur de son interlocuteur. Il le met en garde contre son penchant à la cupidité, son désir d'amasser des biens. La question posée n'était pas motivée par la seule justice. Cet homme est aveugle: il ne voit pas que la vraie vie n'est pas donnée par l'abondance des biens; cette vie traverse la mort, c'est elle que, peu auparavant, Jésus invitait ses disciples à préférer à la vie du corps. Jésus illustre donc ses propos par une parabole pour mieux faire comprendre.
Un homme s'enrichissait par son travail et construisit des bâtiments pour rassembler ses biens. Puis il dit à son âme, c'est-à-dire à lui-même: tu peux te reposer et jouir de la vie, grâce à l'abondance de tes biens (cf. Ps 48, 7-12). Mais Dieu intervient alors et l'avertit: cette nuit, mes envoyés reprendront ta vie pour te demander des comptes. Qui jouira de tes biens? Certainement pas toi. Le récit laisse même entendre que l'homme n'avait pas désigné d'héritier, ne pensant pas que la mort pourrait survenir. Et Jésus en tire la leçon pour celui qui l'avait interrogé et qui était mené par la cupidité sans le savoir: il en sera ainsi pour lui. Mais autre sera le sort de celui qui s'enrichit pour faire des libéralités et qui regarde Dieu comme sa fin.

1er août


 

Fête de saint

Alphonse Marie de Liguori

Préparation à la fête de saint Dominique

Alphonse de Liguori, dans : « Les vertus de Marie »

On sait que la dévotion du très saint rosaire a été révélée à saint Dominique par la sainte Vierge elle-même. Un jour que le saint était plongé dans l'affliction et se plaignait à Marie des hérétiques albigeois, qui dans ces temps là faisaient beaucoup de mal à l'Église, elle lui dit : " Ce terrain sera toujours stérile jusqu'à ce que la pluie y tombe. " Saint Dominique comprit alors que cette pluie était la dévotion du rosaire qu'il devait publier. En effet, le saint alla prêcher en tous lieux cette dévotion ; elle fut embrassée par tous les catholiques à tel point, qu'aujourd'hui il n'est pas de dévotion plus en usage parmi les fidèles de tout rang que celle du très saint rosaire. Que n'ont pas dit les hérétiques modernes, Calvin, Bucer et autres, pour la discréditer ? mais les grands avantages que le monde entier a retiré de cette excellente dévotion sont assez connus. Combien qui par le moyen de cette pratique ont été délivrés du péché ! combien qui ont été conduits à une vie sainte ! combien qui ont fait une bonne mort et maintenant son sauvés ! On peut lire tous les ouvrages qui en parlent ; mais qu'il suffise de savoir que cette dévotion a été approuvée par l'Église, et que les souverains pontifes l'ont enrichie d'indulgences. Toute personne qui récite la troisième partie du rosaire, gagne une indulgence de soixante et dix mille années, ceux qui le récitent en entier quatre-vingt mille, et plus encore si on le récite devant la chapelle du rosaire. Benoît XIII en dernier lieu attacha au rosaire pour quiconque en récite au moins un tiers sur un chapelet bénit par les dominicains, toutes les indulgences qui sont attachés au chapelet de sainte Brigitte, c'est-à-dire cent jours pour tout Ave Maria et Pater noster que l'on récite. De plus ceux qui récitent le rosaire gagnent l'indulgence plénière dans toutes les fêtes principales de Marie et de la sainte Église, ainsi que des saints de l'ordre de Saint-Dominique, pourvu qu'on visite leurs églises après s'être confessé et communié. Mais on remarquera que tout cela s'entend uniquement des personnes inscrites dans le livre du rosaire ; celles-ci gagnent encore le jour où elles s'inscrivent, après s'être confessées et avoir communié, une indulgence plénière ; et si elles portent le rosaire, une indulgence de cent ans ; enfin, si elles font l'oraison mentale une demi-heure par jour, une indulgence de sept ans chaque fois qu'elles la font, et une indulgence plénière au commencement du mois.

V. Comme saint Dominique prêchait à Carcassonne, en France, on lui conduisit un hérétique albigeois qui, pour avoir voulu décréditer en public la dévotion du rosaire, était tombé au pouvoir des démons. Alors le saint commanda aux malins esprits, de la part de Dieu, de faire connaître s'il était vrai qu'il eût tenu sur le saint rosaire les discours qu'on lui imputait. Eux, se mettant à hurler, dirent aussitôt : Écoutez, chrétiens ; tout ce que cet ennemi est accusé d'avoir dit de Marie et du saint rosaire est vrai. Ils ajoutèrent en outre qu'ils n'avaient aucune force contre les serviteurs de Marie, et qu'à l'article de la mort plusieurs, malgré ce qu'ils avaient mérité, se sauvaient en invoquant Marie. Enfin, ils dirent en dernier lieu : Nous sommes contraints de déclarer que nul ne se damne de ceux qui persévèrent dans la dévotion à Marie et au saint rosaire, parce que Marie obtient aux pécheurs un repentir sincère avant leur mort. Ensuite saint Dominique fit réciter le rosaire par le peuple assemblé, et, ô merveille ! à chaque Ave Maria plusieurs démons sortaient du corps de ce misérable en forme de charbons ardents jusqu'à ce que, le rosaire étant terminé, il se vît entièrement délivré des malins esprits. Ce fait décida un grand nombre d'hérétiques à se convertir.
VII. Il y avait à Rome une femme de mauvaise vie appelée Catherine la Belle. Un jour, cette femme ayant entendu saint Dominique prêcher sur la dévotion du saint rosaire, se fit inscrire dans le livre des soeurs. Elle se mit donc à dire le rosaire, mais sans renoncer à la vie déshonnête. Il arriva un soir qu'il se présenta chez elle un jeune homme qui paraissait d'une naissance distinguée ; elle le reçut avec politesse, et comme ils étaient ensemble à souper, elle vit que des mains du jeune homme, pendant qu'il coupait le pain, tombaient comme des gouttes de sang : elle observa ensuite que toutes les viandes qu'il prenait étaient teintes de sang. Elle lui demanda ce qu'était que ce sang. Le jeune homme répondit que le chrétien ne doit prendre aucun aliment qui ne soit teint du sang de Jésus-Christ, et qui ne soit assaisonné du souvenir de sa passion. Sur cette réponse, elle lui demanda toute stupéfaite qui il était. Je vous le ferai connaître plus tard, lui répondit-il. Ensuite, comme ils furent passés dans une autre chambre, le jeune homme changea de figure, et se fit voir à elle couronné d'épines, avec les chairs toutes déchirées, en lui disant : Veux-tu savoir maintenant qui je suis ? ne me connais-tu pas ? Je suis ton Rédempteur. Catherine, quand cesseras-tu de m'offenser ? vois ce que j'ai souffert pour toi. Allons, c'est bien assez de m'avoir offensé jusqu'à ce jour ; change de vie. Alors Catherine se mit à pleurer amèrement, et Jésus lui dit en l'encourageant : Allons, aime-moi désormais autant que tu m'as offensé, et sache que tu as reçu de moi cette grâce par ta fidélité à réciter le rosaire. Là-dessus il disparut. Catherine alla le lendemain matin se confesser à saint Dominique ; ensuite elle donna aux pauvres tout ce qu'elle avait, et mena une vie si sainte qu'elle parvint à la plus haute perfection. La Vierge lui apparut plusieurs fois, et il fut révélé à saint Dominique par Jésus-Christ lui-même que cette pénitent lui était devenue extrêmement chère.
IX. Il y avait à Saragosse un homme de haute naissance, mais extrêmement dépravé ; il se nommait Pierre, et était parent de saint Dominique. Or, un jour que le saint prêchait dans une église, il vit entrer Pierre, et pria le Seigneur de montrer à toute l'assitance l'état de ce malheureux pécheur. Aussitôt, Pierre parut aux yeux de tous semblable à un monstre de l'enfer, entouré et traîné par une foule de démons. Tout le monde prit la fuite, même l'épouse de Pierre qui était dans l'église, ainsi qu eses domestiques qui l'accompagnaient. Alors saint Dominique lui envoya dire par un de ses amis de se recommander à Marie et de se mettre à réciter le rosaire qu'elle lui envoyait. D'après ce message, Pierre s'humilia, envoya remercier le saint, et obtint de Dieu la grâce de voir lui-même les démons dont il était entouré. Ensuite il alla se confesser au saint lui-même en versant un torrent de larmes, et il en reçut ll'assurance que déjà il était pardonné. Continuant depuis à dire le rosaire, il parvint à un si heureux état de perfection qu'un jour le Seigneur le fit paraître aux yeux de tous dans l'église couronné de trois couronnes de roses.

 

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