Octobre
29 octobre
1465-1520
|
À Florence, les Rucellai étaient des marchands qui avaient fait fortune surtout avec la teinture des tissus. Ils conservaient jalousement le secret de cette belle couleur violette, dite oricello (tirée d’un lichen). On peut dire qu’un quartier entier, celui de Sainte-Marie-Nouvelle, fut sous le patronage des Rucellai, dont le blason décorait ses nombreux monuments, symbole de fierté et d’opulence. La jeune Cammilla, de la noble famille des Bartolini, épousa Rodolfo Rucellai, et alla vivre dans le splendide palais des riches teinturiers. Mais vers 30 ans, les paroles de Savonarole la tirèrent des soins du monde, allumant en elle les feux de la plus profonde spiritualité. Rodolfo fut secoué lui aussi par les discours prophétiques du prédicateur, et il décida, un peu vite, de se séparer de sa femme, qui n’avait pas eu d’enfants, et de prendre l’habit dominicain à San Marco. Cammilla accepta la décision de son mari, mais sans la partager. Elle devint tertiaire dominicaine. Au bout de quelques mois, Rodolfo Rucellai, plus impulsif, mais moins fort que sa femme, se lassa de l’état religieux et voulut revenir dans le monde, essayant de convaincre sa femme de faire de même. Elle s’y opposa avec une ténacité inattendue. Après avoir souffert de la situation, elle avait trouvé dans son nouvel état une richesse spirituelle auprès de laquelle les plaisirs du monde lui paraissaient faibles. Rodolfo mourut peu après, et Cammilla, devenue soeur Lucie, resta au couvent des tertiaires dominicaines, et fonda un nouveau monastère, Sainte Catherine de Sienne, dont elle fut prieure après la fin tragique de Savonarole en mai 1498. Elle obtint pour ses tertiaires la permission de faire des vœux et plus tard celle de revêtir l’habit des sœurs du second Ordre. Mortifiée, pénitente, très sévère envers elle-même, Lucia priait avec tant de ferveur que, dit-on, le monastère apparaissait couronné de flammes, lorsqu’elle était en prière. À peine morte, après une maladie sereinement acceptée, son auréole de Bienheureuse vint embellir la gloire de la richissime famille Rucellai.
28 octobre
30ème dimanche du Temps ordinaire Mc 10, 46b-52 « Rabbouni, que je retrouve la vue » |
46 Et ils viennent à Jéricho. Et comme il sortait de Jéricho, lui et ses disciples et une foule assez nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle, était assis à mendier, au bord du chemin. 47 En entendant que c'était Jésus le Nazarénien, il commença à crier et à dire: «Fils de David, aie pitié de moi». 48 Et beaucoup le rabrouaient pour qu'il se taise; celui-ci criait beaucoup plus: «Fils de David, aie pitié de moi». 49 Et s'arrêtant, Jésus dit: «Appelez-le». Et ils appellent l'aveugle, lui disant: «Confiance, réveille-toi, il t'appelle». 50 Celui-ci ayant jeté son vêtement, ayant bondi, vient auprès de Jésus. 51 Et Jésus lui répondant, dit: «Que veux-tu que je fasse pour toi?» L'aveugle lui dit: «Rabbouni, que je recouvre la vue». 52 Et Jésus lui dit: «Va, ta foi t'a sauvé». Et aussitôt il recouvra la vue et il le suivait sur le chemin.
Jésus et ses apôtres font une halte à Jéricho, puis continuent leur chemin. Une foule assez nombreuse se joint à eux: sa réputation avait dû le précéder dans la ville. Tous reprennent la route, et franchissent la porte de la ville. Là, un mendiant aveugle est assis; c'est le pauvre par excellence: il n'a rien et dépend des autres en toute chose. Il était au bord du chemin: bonne place pour être vu des passants qui entraient ou sortaient de la ville et pour avoir ainsi quelque chance de recevoir une obole. Une rumeur accompagne le passage du groupe qui sort de la ville et arrive aux oreilles de l'aveugle: Jésus le Nazarénien passe non loin de lui. Mais ce n'est pas l'espoir de recevoir de l'argent de cet homme, qui l'intéresse maintenant. Il se met à crier: «Fils de David, aie pitié de moi». Son cri est une prière de supplication et en même temps une confession de foi. A l'instar de Pierre, il confesse que Jésus est le Messie: Fils de David est en effet un titre messianique; or le Messie rendra la vue aux aveugles, comme l'a annoncé le prophète Isaïe: «L'Esprit du Seigneur est sur moi […]. Il m'a envoyé annoncer aux aveugles le retour à la vue» (Is 61, 1, LXX). C'est la première fois que ce titre est donné à Jésus dans l'évangile de Marc, et justement alors qu'il s'apprête à entrer à Jérusalem. La foule réagit au cri de l'aveugle et le rabroue: il perturbe le passage de Jésus… comme les enfants qui lui avaient été apportés par leurs parents (10, 13). La foule veut faire taire ce gêneur. Mais l'aveugle ne l'entend pas de cette oreille: il veut que son cri soit entendu par Jésus. Il crie donc encore plus fort. Jésus entend ce cri de foi et s'arrête; il demande qu'on appelle l'aveugle. Du coup l'attitude de la foule change; un retournement se produit. Ils l'appellent et lui transmettent la demande de Jésus en reprenant la façon même de parler de Jésus: «Aie confiance». C'est la parole dite aux apôtres lorsqu'ils les avait rejoints en marchant sur la mer (6, 50). Et pour lui dire de se lever, la foule emploie le verbe: «se réveiller», celui-là même qui a déjà été utilisé (1, 30; 2, 11-12; 5, 41).
Se sachant appelé, aussitôt l'aveugle jette son vêtement pour ne pas en être encombré et être plus leste. Il bondit et vient près de Jésus, probablement avec l'aide d'une main secourable. Jésus répond alors à son cri par une question, la même que celle qu'il avait posée aux fils de Zébédée: «Que veux-tu que je fasse pour toi?» Jésus sait très bien ce que veut l'aveugle, mais il veut qu'il en fasse une demande explicite. C'est la pédagogie même de la prière: Jésus sait tout ce dont nous avons besoin avant même que nous l'exprimions, mais il veut que nous le lui demandions. L'aveugle dit alors son désir de recouvrer la vue, sûr que Jésus peut l'exaucer. Jésus lui dit: «Va, ta foi t'a sauvé». «Va», comme à l'homme riche: il peut partir, il est exaucé. «Ta foi t'a sauvé». Le cri de l'aveugle était un cri de foi en Jésus Messie; les yeux de son cœur voyaient la lumière, même si les yeux de son corps ne la voyaient pas. C'est à cause de sa foi que Jésus lui rend la vue. Et l'homme recouvre la vue — le verbe employé ne permet pas de savoir s'il s'agissait d'un aveugle de naissance ou non.
Et il le suivait sur le chemin. Jésus a dit: «Va», à l'aveugle, mais lui dans l'ardeur de sa foi, se met à sa suite; il est devenu disciple. Il était sur le bord du chemin, maintenant il prend le chemin de Jérusalem derrière Jésus.
La troisième séquence de la première section a explicité le contenu de la confession de foi de Pierre: le Messie qu'il avait proclamé est le Serviteur souffrant. Elle se termine par la confession de Jésus Fils de David par l'aveugle.
La section suivante en est un prolongement en quelque sorte. Elle commence par une acclamation à Jésus comme le Messie qui rétablit le Royaume de David.
27 octobre
à gauche : sainte Ursule à droite : saint Dominique
|
Quels furent les parents de la servante de Dieu? nous l'ignorons. Brunati, qui l'appelle Antonia Guaineri de Brescia, donne à entendre que son père portait ce nom: mais rien de précis sur ce point. Tous les auteurs s'accordent à la faire naître à Brescia et, comme elle vécut cent ans, sa naissance se place en l'an du Seigneur 1407. Elle rentra au monastère dominicain de Sainte-Catherine martyre dans sa ville natale.
La fidélité à la grâce de sa vocation se manifesta dès qu'elle fut revêtue de nos blanches livrées. Préoccupée uniquement de mourir à elle-même et à toutes ses inclinations naturelles, la jeune novice s'appliquait avec un soin jaloux à l'acquisition des vertus religieuses, mais plus spécialement à la recherche et au joyeux support du mépris et des humiliations.
Cependant cette âme choisie progressait de jour en jour dans les voies de la sainteté. Son exactitude aux observances régulières la recommandait tout particulièrement. Nos saintes Constitutions, en effet, furent toujours la règle de sa conduite. Egalement fidèle dans les moindres prescriptions comme dans les plus importantes, elle avait l'intime conviction que tout est grand et relevé dans l'état religieux, et qu'on n'y néglige jamais rien sans s'exposer au danger de déchoir.
Les supérieurs, qui pouvaient compter sur l'inviolable attachement de sœur Antonia aux obligations religieuses, songèrent à elle lorsqu'il fut décidé que l'on enverrait quelques sœurs à Ferrare pour en reformer le monastère, placé sous le vocable de Sainte-Catherine martyre, comme celui de Brescia.
Choisie la première pour cette tâche — elle avait alors quarante ans —la servante de Dieu se mit vaillamment à l'œuvre, et en peu de temps, grâce à ses soins, on vit refleurir l'antique observance dans cette maison. La vie exemplaire de la Bienheureuse contribua à cet heureux succès, plus encore que ses paroles convaincues. Elle était exacte à son poste, assidue au chœur, docile au moindre signe de la cloche, et si éloignée de rechercher les dispenses, que les plus graves infirmités ne pouvaient l'obliger à prendre un peu de soulagement. Supérieure a toutes en dignité et en sainteté, elle entendait néanmoins ne le céder à personne dans les corvées les plus rudes et les emplois les plus bas. On la voyait laver la vaisselle, s'occuper du jardinage, se réserver ce qu'il y avait de plus pénible a la cuisine, mettre son bonheur à décharger adroitement et à soulager les Sœurs de service.
Chaque nuit elle se levait pour Matines, et après l'Office, restait d'ordinaire en oraison, soit au chœur, soit dans sa cellule. Si parfois, vaincue par le sommeil, elle se sentait fléchir, elle appuyait sa tête contre un meuble ou contre la muraille, pour quelques instants seulement. Abîmée dans la contemplation des choses célestes, étrangère à tout ce qui se passait autour d'elle, la vénérable Mère éprouvait souvent des ravissements ineffables. Les mystères les plus sublimes lui étaient révélés alors, et elle sortait de là toute transfigurée. Son visage paraissait embrasé, quand elle essayait de communiquer à ses filles les flammes qui la dévoraient. Antonia était vraiment, au milieu d'elles, un flambeau ardent et luisant: elle n'avait pas de peine à les porter au souci des choses spirituelles, à l'esprit intérieur et à la générosité dans l'immolation. Sans cesse elle trouvait des paroles de feu pour exciter leur ferveur et leur faire mépriser tout bien terrestre.
Une fois, étant en oraison, elle fut surprise d'un moment de sommeil et aperçut, dans une mystérieuse vision, une vierge admirable de beauté, marchant comme une reine au milieu d'autres vierges, en nombre tel que tout le monastère se trouvait envahi. Antonia suivit des yeux ce brillant cortège et le vit se diriger vers une partie de la maison, occupée par une sœur gravement malade. Tout à coup retentit à son oreille cette parole: Elle est morte! A l'instant la vénérable Mère se réveille et, se rendant en toute hâte à l'infirmerie, trouve que la malade venait d'expirer. Or, cette sœur avait toujours eu grande dévotion à sainte Ursule: chaque année, la veille de sa fête, elle jeûnait au pain et à l'eau. Antonia comprit alors que la majestueuse reine de sa vision n'était autre que sainte Ursule, venant, avec ses onze mille compagnes, recueillir l'âme qui lui était si dévouée et la conduire triomphalement en Paradis.
Notre Bienheureuse aimait tant la pauvreté qu'elle ne passait jamais une semaine sans visiter minutieusement sa cellule et enlever tout ce qui lui semblait superflu. Elle avait à son usage des habits plus grossiers que ceux des autres sœurs, et autant que possible elle n'en voulait jamais étrenner de neufs. Douée d'un naturel pacifique et doux, elle n'hésitait pas, cependant, à employer la verge de la correction pour punir les négligences à l'Office divin et les infractions à la Règle.
Quelques-unes des sœurs, ennuyées de cette vie exacte et trouvant excessive la sévérité de leur Mère Prieure, portèrent plainte au Vicaire général. C'est ainsi que les bons et les plus zélés pour la régularité ont eu maintes fois à essuyer de fortes contradictions, souvent même de rudes persécutions de la part des mauvais ou des relâchés. Dieu, le jugeant opportun pour éprouver sa servante, permit que le Vicaire général acceptât la calomnie sans examen; sur-le-champ, il déposa la Mère Antonia, la priva de toute voix au Chapitre et lui donna rang au-dessous des Sœurs converses. La Bienheureuse, toujours humble et patiente, obéit sans essayer aucune justification, et descendit à la place qui lui avait été assignée.
Cependant plusieurs religieuses, sensiblement affligées de voir dans une humiliation imméritée une sœur aussi recommandable, s'adressèrent au Vicaire général, en le priant de vouloir bien examiner de nouveau les chefs d'accusation. Le supérieur accueillit de bonne grâce la supplique, reconnut sa précipitation imprudente, et répara immédiatement son erreur en réintégrant la servante de Dieu dans la charge dont il l'avait injustement privée.
Remise en fonction, Antonia continua d'édifier la communauté par la régularité de sa vie. On put alors constater combien sa vertu, épurée dans le creuset de l'humiliation, était forte et sincère. Sa charité jeta plus d'éclat qu'auparavant, et celles de ses filles qui l'avaient si odieusement poursuivie furent les premières à ressentir les effets de sa maternelle tendresse.
Jusqu'au terme de son existence, Antonia de Brescia porta le poids de nombreuses et graves infirmités avec une incroyable patience et un invincible courage. Mais Dieu la consolait lui-même et la récréait par d'admirables visions. Une nuit, étendue sur son lit de souffrances, elle vit en songe saint Dominique, opposant sa chape aux progrès d'un incendie. Après Matines, deux religieuses eurent l'idée d'aller dans un réduit, où se trouvait entassée une grande quantité de lin: elles le virent presque tout consumé et appelèrent au secours.
La communauté accourut, et quand toute trace de feu eut disparu, on apprit de la bouche de la Bienheureuse que le désastre avait été conjuré par l'intervention miraculeuse du saint Patriarche. Une nuit de Noël, les infirmières de la Mère Antonia la quittèrent pour se rendre à la Messe de minuit. Laissée seule, Antonia se mit à méditer sur l'ineffable mystère de la fête. Tout à coup, par l'effet de sa ferveur et des flammes intérieures qui la dévoraient, son visage parut éclatant comme un soleil, si bien que les sœurs à leur retour s'enfuirent épouvantées, se racontant l'une à l'autre la merveille dont elles avaient été témoins.
Dans une autre maladie, comme la Mère Antonia paraissait réduite à l'extrémité, ses filles furent convoquées autour de sa couche. Au moment même, la moribonde fut favorisée d'une apparition du divin Rédempteur. A cette vue, bien que n'ayant plus, pensait-on, qu'un souffle de vie, elle se sentit tressaillir d'un irrésistible élan de bonheur. Se prosternant à terre pour adorer Jésus-Christ et ne pouvant contenir ses larmes de joie, elle supplia le divin Maître de vouloir bien donner sa bénédiction aux sœurs présentes. Toutes, en effet, la reçurent à genoux.
Dieu s'apprêtait enfin à récompenser tant de veilles, tant de jeûnes, tant de maladies et de travaux supportés pour son amour. Antonia comptait alors cent ans; elle eut soin de le rappeler quand elle se sentit saisie d'une fièvre aiguë. Munie des sacrements des mourants, elle échangea les tristesses de l'exil pour les joies de la véritable patrie, le 27 octobre 1507, vigile des Apôtres Simon et jude. On rapporte qu'elle avait prédit le jour de sa mort; car, peu avant, ayant demandé quand tombait la fête de ces Apôtres et ayant reçu la réponse: «Bien, dit-elle, ce jour-là, je serai délivrée de tous mes maux.»
II y avait à l'infirmerie une pauvre sœur souffrant depuis dix ans d'une maladie d'estomac qui ne lui permettait de garder aucun aliment. La Bienheureuse, pendant sa vie, l'avait tenue en grande affection et lui avait même promis que si Dieu l'appelait la première et l'introduisait dans le Paradis, elle prierait pour le rétablissement de sa santé. Or, le jour où mourut la servante de Dieu, la sœur infirme garda parfaitement sa nourriture, et dès ce moment fut entièrement guérie.
Une autre sœur, prise d'une rage de dents, en fut instantanément délivrée, sitôt qu'elle se fut adressée à la Mère Antonia. On cite bien d'autres miracles opérés par la Bienheureuse non seulement après sa mort, mais pendant sa vie. Ainsi, il est avéré que, par un simple signe de croix, elle a guéri de nombreux malades souffrant de diverses et graves infirmités.
Daigne la B. Antonia de Brescia prier maintenant pour nous!
24 octobre
Prier le Rosaire avec Maurice Zundel Mystères glorieux
|
La Résurrection
Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort (Jn 11, 25).
La Résurrection ne pourra pas être comprise comme un phénomène physique: un cadavre a surgi du tombeau. Mais non! Il ne s’agit pas d’un miracle physique, il s’agit du mystère de l’Incarnation elle-même, il s’agit de la vie jaillissant de sa source, il s’agit de la révélation du Prince de vie, qui n’est mort que de notre mort pour vaincre en nous la mort et pour nous communiquer la vie.
Donne-nous, Seigneur, de laisser jaillir ta vie en nous.
L’Ascension
Ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu'il s'en allait (Ac 1, 10).
Les Apôtres, au jour de l'Ascension, tandis qu'ils regardent vers le ciel atmosphérique, vers le ciel «matériel», pour y retrouver le Seigneur disparu, sont avertis de cesser cette attente. Ils sont avertis finalement de retourner, ou plutôt de découvrir le ciel intérieur à eux-mêmes. C'est là le vrai Dieu. C'est là qu'ils rencontreront leur Seigneur. C'est la qu'Il les attend pour leur donner la plénitude de la Vie.
Prions pour que tous les chrétiens aient le désir de faire l'expérience de la présence de Dieu.
La Pentecôte
Si je m'en vais, je vous enverrai le Consolateur (Jn 16, 7).
Il faut que je m'en aille et alors, dans le feu de l'Esprit, dans le baptême de la Pentecôte, quand je ne serai plus là devant vos yeux de chair, alors vous dépasserez ce que vos rêves de chair projetaient sur moi et vous me découvrirez au-dedans de vous comme la source qui jaillit en vie éternelle.
Que l'Esprit Saint ouvre les yeux de notre cœur.
L’Assomption
Où est-il, mort, ton aiguillon? Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire par Notre Seigneur Jésus-Christ (1 Co 15, 56-57).
L’Assomption ne dit qu’une seule chose: toute la Vie de Marie s’accomplit en Jésus. «C’est pourquoi en elle la mort ne peut pas entrer. Rien en elle ne peut être purifié par la mort. Il n’y a rien à émonder parce qu’en elle tout est Lumière». Marie appartient à un ordre où la mort n’a plus rien à faire mourir, car tout en elle, est déjà vivant en Dieu.
Prions pour les agonisants qui s'apprêtent à traverser la mort.
Le Couronnement de Marie
Le Puissant fit pour moi des merveilles; Saint est son nom! (Lc 1, 49).
Marie est la Mère de Jésus, uniquement pour Le donner, pour Le donner au genre humain auquel Il est destiné, pour Le donner à tous et à chacun et, en même temps, en étant Sa Mère, Elle est, par identité, la nôtre. Alors Elle n'est pas seulement le parfait disciple, le premier membre de l'Eglise, Elle est chargée... de L'enfanter en nous, de Le faire naître en nous.
Marie, notre Mère, aide-nous à être disciple, comme toi.
21 octobre
Journée missionnaire mondiale
Témoignage missionnaire de soeur Marie de Nazareth
Grâces reçues durant la neuvaine de la Pentecôte 1923
Depuis bientôt deux ans, Jésus me sollicitait intérieurement par sa grâce, de me donner à lui, de me livrer à son amour pour la conversion des infidèles, offrant chaque jour large part de mes travaux, fatigues, souffrances, pour la mission du Brésil, pour les petits apostoliques du révérend Père Bigorre. De grand coeur, je me livrerai à cet attrait de grâce, mais il fallait l'approbation de mon confesseur, de ma bonne Mère Prieure. Je les ai eues et me voilà missionnaire.
Ô non, je ne veux pas traîner dans la vie religieuse une vie inutile, car je sais ô Jésus, que l'amour que je sens pour vous dans mon coeur peut féconder mes moindres actes, même lever une paille de terre. Oh! que je suis donc heureuse, ô Jésus, dans mon humble vocation, quel bonheur d'avoir toujours la dernière place, de n'avoir jamais à me mettre en avant, de pouvoir toujours cacher aux regards mêmes de mes Mères et de mes soeurs, les attraits de mon humble et obscur apostolat.
Mais je ne vais pas oublier maintenant la ferveur que je dois par mon travail et ma générosité, ma prière, à ma chère mission du Brésil. Oh celle-là, elle aura toujours la part de choix dans ma vie. Je l'aime tant cette chère mission, je veux travailler et souffrir pour elle; que nos Pères aient les joies, moi je veux les souffrances, ma petite part intime, pourvu que vous soyiez là.
Que le bon Père Bigorre ait des grâces, des lumières spéciales pour former et diriger ses petits apostoliques, qu'ils fassent un jour de saints prêtres; et que tous nos Pères qui lui succèderont aient aussi les mêmes grâces et aussi les mêmes (et plus) secours temporels pour nourrir ces chers petits.
[...]
Que Mgr Thomas et le Père Antoine Sala aient la joie de voir se convertir toutes leurs tribus d'Indiens. Oh! ces chers Indiens, mes frères, ce que je les aime!… et combien je sens mon âme portée sans cesse à prier pour eux et à me sacrifier pour leur salut. Enfin le bon Père Réginald. Oh! faites, ô Jésus, qu'il fasse beaucoup de bien lui aussi dans la mission à travers ce grand Brésil. Préservez-le des serpents et des fauves de la forêt et donnez-lui des âmes, beaucoup d'âmes, toutes les âmes. Enfin à tous nos Pères, frères et soeurs qui travaillent là-bas, donnez-leur force et courage, lumières et consolations; et si parfois l'ennui, le dégoût, la tristesse viennent envahir leurs âmes, oh je vous en prie, donnez-la moi plutôt, pourvu ô Jésus que vous m'aidiez de votre grâce et que vous me fassiez sentir que c'est l'heure de mon apostolat. Je ne parle ici que de mes frères que je connais, mais j'entends envelopper dans mes intentions et mes prières tous ceux qui viendront après eux et cela jusqu'au jugement dernier car, ô Jésus, après ma mort je ne veux pas rester inactive, mais travailler encore à sauver les âmes. Aussi je vous demande de ne pas me garder dans votre beau ciel mais, lorsque je paraîtrai devant vous et que vous m'aurez jugée, lorsque vous m'aurez dit: «C'en est fait, tu m'aimeras toujours, tu ne te sépareras jamais de moi; ton salut est assuré»; alors je vous embrasserai et je partirai à la conquête des âmes. J'irai faire mon purgatoire, si vous le voulez bien, au milieu des sauvages du Brésil et aider nos Pères à les convertir.
Non, non, ô Jésus. Vous voir, vous aimer, oui, mais me reposer, non. Jusqu'au jugement dernier, si vous ne me trouvez pas digne de la grâce que je vous demande en ce moment, mon Jésus, eh bien, mettez-moi plutôt à la porte de l'enfer. Je veux empêcher les âmes d'y tomber. Cela me sera-t-il possible, ô Jésus? Je ne voudrais que des élus qui vous glorifient.
21 octobre
29ème dimanche du Temps ordinaire Mc 10, 35-45 « Le Fils de l’homme est venu donner sa vie en rançon pour la multitude »
|
Un désir de grandeur et de gloire (Mc 10, 35-40)
Des souffrances… mais la première place (Mc 10, 35-39)
Les apôtres ont écouté les paroles graves de Jésus, mais ils ne semblent pas avoir compris, selon leur habitude. C'est ce que montre la requête de Jacques et de Jean. S'approchant de Jésus, mais sans aller à l'écart, ils lui parlent en lui donnant le titre de Maître: ils attendent de lui un enseignement autorisé. Ils lui demandent d'être exaucés mais sans pourtant dire l'objet de leur demande: «Nous voulons que tu fasses pour nous ce que nous te demandons». La formulation est impérative, mais Jésus, sans paraître y faire attention, s'enquiert de la nature de leur désir. Leur réponse est dans la continuité de la demande de l'homme riche: les apôtres sont préoccupés de la vie après la mort. La vie éternelle était la quête du riche propriétaire, les honneurs dans la gloire celle des deux frères. Ces derniers convoitent les premières places: de chaque côté de Jésus. Ils veulent que Jésus leur en garantisse dès maintenant la possession. Qu'ont-ils retenu de l'enseignement qu'il leur avait donné? On peut se poser la question.
Jésus ne les rabroue pas mais dit simplement: «Vous ne savez pas ce que vous demandez». Avant d'expliquer la raison de ces paroles, il leur pose à nouveau une question: Accepteront-ils de communier à ses souffrances? à la coupe qu'il doit boire, au calice de l'angoisse de la mort, en signe de l'unité de destin avec lui? Accepteront-ils d'être baptisés du baptême dont il doit être baptisé? d'être plongés dans l'abîme de la souffrance? dans les eaux de la mort? Sans hésiter, ils répondent par l'affirmative: ils ont entendu ce que Jésus a annoncé sur les persécutions à venir (10, 30); ils ont pris acte des souffrances annoncées pour ce monde-ci. Et Jésus confirme qu'effectivement, ils le feront: il sait qu'ils resteront fidèles, qu'ils entreront dans la gloire en passant par les souffrances.
Salut et prédestination (Mc 10, 40)
Mais Jésus ne peut pourtant pas satisfaire leur requête: il n'est pas en son pouvoir de leur donner les places demandées. «Ce sera donné…»: Jésus emploie le passif qui désigne Dieu, Dieu le Père. Etre assis à la droite ou à la gauche de Jésus, c'est le Père qui en dispose selon son dessein éternel: il le donne à ceux pour qui il l'a préparé, à ceux qu'il a prédestinés. Mais il faut bien en comprendre le sens. Il ne s'agit pas d'une décision prise d'avance, de façon arbitraire, sans tenir compte de la liberté des personnes. Tout simplement Dieu est libre de ses dons; les mérites, la vie bonne, sont aussi des dons de Dieu.
La grandeur du service (Mc 10, 41-45)
Les dix ont entendu question et réponse et s'indignent. Jésus les appelle près de lui; il semble les prendre à l'écart des deux autres. Il fait alors le point sur le sentiment qui les agite, indignation teintée de jalousie, du désir de puissance et de glorification personnelle. Ce n'est pas sans rappeler leur discussion et même une dispute qui s'était élevée entre eux: lequel est le plus grand? Demander à être assis dans la gloire à droite et à gauche de Jésus, est une autre façon de vouloir être les plus grands. Le désir de pouvoir et de gloire est fortement ancré dans leur cœur et les enseignements dispensés par Jésus ne semblent pas leur avoir été d'une grande utilité.
Comme il l'a fait bien des fois, Jésus prend une parabole: les puissants de ce monde dominent sur leurs sujets et font sentir leur puissance sur ceux qui leur sont soumis. Et vouloir occuper les places d'honneur dans le Royaume des cieux a quelque ressemblance avec le comportement des grands de ce monde. Jésus reprend alors son long enseignement sur le service à l'image du Serviteur, cœur du message qu'il cherche à faire passer à ses disciples avant sa passion. Ils ont du mal à l'intégrer et à chaque fois, leurs réactions trahissent le fond de leur cœur, en quête de grandeur. L'indignation des dix n'était pas pure et contenait un désir de pouvoir larvé, tout autant que la demande de Jacques et Jean.
Après la parabole, Jésus les renvoie à ce qui existe à l'intérieur du groupe qu'il forme avec ses disciples: «Il n'en est pas ainsi parmi vous», c'est au présent et non au futur; c'est le service que Jésus a voulu comme caractéristique de sa petite communauté.
Il rappelle alors explicitement comment parvenir à être «grand»: se faire serviteur (cf. 9, 35); comment être premier: être l'esclave de tous. C'est la première fois que Jésus emploie ce terme qui marque encore plus que serviteur, la distance immense qui sépare la grandeur des puissants de ce monde et la grandeur d'un disciple de Jésus. Il n'y a pas d'autre explication à un pareil renversement dans l'appréciation de la grandeur, que l'exemple de Jésus: «Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup». Le Fils de l'homme est venu pour servir: c'est la mission qui lui a été confiée. Et ce service le conduit à la mort. Il donnera «sa vie en rançon pour beaucoup». Le mot grec traduit par rançon renvoie à l'argent versé à quelqu'un pour racheter des captifs, mais à l'arrière il y a le rôle du goël, le vengeur de sang, qui devait libérer un proche parent assassiné ou tombé en esclavage. Or Jésus, par son incarnation, par son baptême dans le Jourdain, s'est fait proche de nous; il a noué une alliance indissoluble avec nous. Ce lien est si fort qu'il s'est engagé par le fait même à nous libérer de l'esclavage du péché et de la mort dans lequel toute l'humanité est tombée. Jésus portait les péchés de beaucoup (Is 53, 12) et il s'est livré à la mort (Ibid.) pour en justifier beaucoup (Is 53, 11). Sa mort peut être comparée à une rançon payée pour en libérer beaucoup: le même mot est employé en Mc 10, 45 et en Is 53. C'est encore le même mot que Jésus reprendra lors de l'institution de l'eucharistie: «le sang de l'alliance qui va être répandu pour beaucoup» (14, 24). Ce «beaucoup» ne veut pas dire que certains seraient exclus, mais indique que Jésus donne sa vie pour les autres.
19 octobre
Bse Agnès de Jésus Galand moniale dominicaine du XVIIe siècle |
|
|
Agnès Galand naquit au Puy en Velay le 17 novembre 1602. En 1621, elle fut reçue comme tertiaire dominicaine et revêtit l’habit des moniales, à Langeac, en 1624. Elle manifestait une sollicitude toute particulière envers les jeunes femmes sur le point d’être mère. Elle reçut du ciel l’invitation à guider, par sa prière et ses conseils, Monsieur Jean Jacques Olier vers la fondation des séminaires de Saint Sulpice. Elle mourut le 16 octobre 1634.
Extraits de la vie de Mère Agnès de Langeac
La confiance en la Providence
Une fois, le monastère se trouvant sans aucune provision de blé, elle en acheta quelques setiers à crédit. Peu de temps après, l'homme qui les lui avait vendus vint la presser de le payer. N'y ayant point d'argent dans la maison, qui à toujours été assez pauvre, ni aucun autre moyen d'en trouver sinon de recourir à Dieu, il arriva à point nommé qu'on lui apporta une aumône de dix écus, qui servit à acquitter cette dette.
Une autre fois encore, comme il n'y avait aucun argent dans le monastère, et que les emprunts, qu'on avait faits en divers lieux, ne permettaient pas qu'on osât faire de nouvelle dettes, elle eut recours amoureusement à la Providence divine, qui y pourvut incontinent, inspirant à une bonne femme de faire à cette pauvre maison une charité capable de subvenir à ce besoin.
Un créancier vint un jour au parloir réclamer une dette de cinquante livres d'une façon très pressante, et il forma sa demande avec des paroles pleines d'emportement et accompagnées de jurements. La sainte fille fut bien affligée de se voir dans l'impuissance d'apaiser cet homme qui offensait Dieu. Mais le grand pourvoyeur des âmes fidèles qui se confient en lui ne la laissa pas longtemps en cette peine; car il lui fit apporter au même instant une aumône de cent livres, dont elle paya cette dette et subvint à quelques autres nécessités pressantes.
La paix de son âme, qui était le doux fruit de sa confiance en Dieu, aussi bien que sa profonde humilité éclataient chez cette bonne mère, en de semblables occasions, avec une grande édification pour ses filles. On devait à un homme un une somme assez considérable, que la communauté ne pouvait encore acquitter. Il se présenta un jour au parloir du couvent et réclama l'argent à la mère Agnès. Voyant qu'il ne pouvait être satisfait, il se mit à faire du bruit et à invectiver cette sainte fille. Mais Agnès, prenant cet entretient comme un coup de la Providence, dit à ses sœurs: «Si vous saviez l'entretien que j'ai eu avec un grand homme de bien! jamais personne ne m'a si bien dit mes vérités que lui. Il faut bien que ce soit Dieu qui lui ait appris ma vie et ma conduite!»
Agnès avait, un jour, permit à ses filles de se récréer, et elles lui demandèrent, afin de rendre la récréation plus entière, quelque chose pour faire un petit goûter. «Hélas! leur répondit-elle, je n'ai rien du tout; mais allons faire oraison, et si Notre Seigneur m'envoie quelque chose, je vous le donnerai de bon cœur.» Elles s'en allèrent donc toutes devant le très saint Sacrement; et à peine y furent-elles arrivées qu'on sonna bien fort à la porte. Toutes se prirent à sourire, espérant que Dieu les allait exaucer, ou plutôt leur bonne mère. En effet, la personne qui sonnait à la porte apportait de quoi satisfaire leur désir innocent. C'est ainsi que plusieurs bonnes personnes l'assistaient de leurs aumônes, dans les besoins de la maison, par inspiration divine et sans qu'elle les sollicitât.
On remarque qu'elle ne voulait point accepter ce qu'on lui donnait, ou ce qu'on lui prêtait à regret. Ce fut une chose admirable qu'une demoiselle ayant prêté, malgré elle, un quart d'écu au monastère, en étant pressée par la tourière, elle trouva le lendemain dans sa bourse, où il n'y avait rien auparavant, un quart d'écu tout semblable à celui qu'elle avait prêté de si mauvaise grâce. Et on a reconnu que c'était plutôt le même, que Dieu n'avait pas voulu accepter.
18 octobre
Grâce au nettoyage des abords de la voie ferrée, beaucoup d'arbres sont tombés,
et nous avons de nouveau une belle vue sur la grotte depuis la prairie du chalet.
16 octobre
Prier le Rosaire avec Maurice Zundel Mystères douloureux
|
L’Agonie
Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi! (Mt 26, 39).
Pendant son agonie, nous voyons en Jésus une volonté humaine, une sensibilité humaine, une terreur humaine. Personne n'a redouté la mort comme lui. C'est que la mort, pour lui, n'est pas naturelle, car elle a des accointances indissociables avec le péché. Les ténèbres dans lesquelles le Christ s'enfonce sont si épouvantables qu'il demande que le calice s'éloigne. Sa solitude devant les apôtres endormis nous rend sensible la mission qu'il avait assumée de faire contrepoids à toute la puissance de refus et de haine accumulée dans l'humanité.
Prions pour tous ceux qui se laissent entraîner dans les groupes satanistes.
La Flagellation
Ayant fait flageller Jésus, Pilate le livra pour être crucifié (Mt 27, 26).
Dieu, en son Fils crucifié, assume toute la détresse humaine; que la croix du Christ, c'est justement le cri poussé à la face du monde, pour dire aux hommes de tous les temps, que Dieu a partie liée avec tout homme, qu'Il est flagellé dans nos tortures, qu'Il saigne dans nos blessures, qu'Il transpire dans nos sueurs, qu'Il gémit dans nos solitudes, qu'Il pleure dans nos larmes.
Prions pour tous les hommes et les femmes blessés, pour ceux qui sont enfermés dans une solitude sans espérance.
Le Couronnement d’épines
Ayant tressé une couronne d’épines, les soldats la mirent sur sa tête (Mt 27, 29).
Il faut que nous ressentions comme une blessure personnelle chacun des coups qu'on donne à Dieu. Si les hommes de guerre qui remplissent le monde de haine et de mort pouvaient s'arrêter pour écouter leur âme, ils se prendraient en horreur et se verraient comme une caricature de l'humanité qui fait le déshonneur de l'homme et de Dieu.
Prions pour la paix dans le monde.
Le Portement de croix
Portant sa croix, Il se rendit au lieu du Calvaire (Jn 19, 17).
Regardons Jésus chargé de sa Croix, sans rien perdre de sa grandeur, car il est tout don, toute dépossession. Rencontrer l'humilité de Dieu qui a toujours séduit les grandes âmes. Mettons-nous à son école, afin de mieux comprendre le sens de la grandeur vraie. Dépouillons-nous de cette gangue obscure qui écarte la lumière et faisons de tout notre être un élan d'amour vers Dieu.
Prions pour que l'humilité soient aimée par les chrétiens.
Le crucifiement et la mort de Jésus
Il a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, par ses meurtrissures vous avez été guéris (1 P 2, 24).
Jésus donne sa vie pour notre vie, c'est-à-dire qu'Il attribue à notre vie le poids de la sienne. Rien ne nous confond davantage, rien ne nous émeut plus profondément que cette équation sanglante et magnifique. Voilà ce que nous sommes aux yeux de Dieu, voilà ce que vous valons devant lui: Lui-même.
Prions pour les petits, les laissés-pour-compte dont la vie est méprisée.
14 octobre
28ème dimanche du Temps ordinaire Mc 10, 17-27 « Vends ce que tu as et suis-moi » |
17 Jésus s'en allant sur le chemin, un homme qui était accouru et s'agenouillait devant lui, l'interrogeait: «Bon Maître, que ferai-je pour avoir en héritage la vie éternelle?» 18 Or Jésus lui dit: «Pourquoi me dis-tu bon? Personne n'est bon sinon Dieu seul. 19 Tu connais les commandements: Ne tue pas, ne sois pas adultère, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère.» 20 Celui-ci déclara: «Maître, tout cela je l'ai observé depuis ma jeunesse». 21 Or Jésus, ayant fixé son regard sur lui, l'aima et lui dit: «Une seule chose te manque: va, vends tout ce que tu as et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel, et viens suis-moi.» 22 Celui-ci s'étant assombri à la parole, s'éloigna attristé; en effet il se trouvait avoir de grandes possessions.
23 Et ayant regardé autour [de lui], Jésus dit à ses disciples: «Combien difficilement ceux qui ont des richesses entreront dans le Royaume de Dieu!» 24 Or les disciples étaient stupéfiés de ses paroles. Or Jésus répondant de nouveau, leur dit: «Enfants, combien il est difficile d'entrer dans le Royaume de Dieu. 25 Il est plus facile à un chameau de passer à travers le chas d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu.» 26 Ceux-ci étaient excessivement saisis de surprise, disant entre eux: «Et qui peut être sauvé?» 27 Ayant fixé son regard sur eux, Jésus dit: «Pour les hommes, c'est impossible, mais non pour Dieu; en effet tout est possible pour Dieu.»
En quête de vie éternelle (Mc 10, 17-22)
Jésus reprend la route et il continue à attirer les gens sur son passage. Un homme arrive en effet en courant. Il devait occuper une place importante dans la société puisque, dira Marc plus loin, «il se trouvait avoir de grandes possessions» (10, 22), des propriétés (cf. Ac 2, 45). Il s'agenouille devant Jésus, comme l'avait fait le lépreux (1, 40), en signe de grand respect: il a perçu que Jésus n'était pas un homme ordinaire, même s'il ne peut savoir qui il est vraiment. Il a perçu qu'il était un Maître, un expert dans la connaissance des Ecritures, et qui plus est un «bon Maître»: c'est le titre qu'il donne à Jésus car il a entendu parler de sa bonté à l'égard des malades et des possédés, des petits enfants, des parents qui souffrent pour leur enfant mort ou malade. Il attend de lui une parole pleine de bonté; il a confiance qu'un conseil donné par Jésus sera bon pour lui. Sa question porte sur l'enjeu essentiel de l'existence: la vie éternelle. Et l'homme se demande ce qu'il doit faire pour la recevoir en héritage. La certitude qu'une vie éternelle nous est donnée se trouve déjà dans le livre de Daniel: «Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles» (Dn 12, 2). Les prêtres et les Lévites avaient bien Dieu comme héritage ici-bas (Nb 18, 20; Ps 15, 5-6), mais cet homme aspire à avoir en héritage la vie de Dieu pour l'éternité, il aspire à la récompense qui sera celle des justes et désire donc grandir dans la justice. Sa quête spirituelle est profonde et dépasse les biens temporels. Mais il ne sait ce qu'il faut faire pour recevoir ce don de Dieu. Sa question sur le faire trahit un fidèle observateur de la Loi, ce que la suite du récit confirmera. Pour lui, pratiquer les préceptes de la Loi conduit à la vie, alors qu'est-ce que Jésus lui conseille de faire pour que Dieu lui donne la vie éternelle en récompense.
Jésus réagit immédiatement sur le qualificatif de bon, car Dieu seul est bon; Dieu, c'est-à-dire le Père puisque Dieu est précédé d'un article. Comme l'homme qui est en face de lui le prend pour un Maître hors du commun, mais quand même pour un homme, Jésus ne veut pas qu'il s'imagine qu'un homme puisse avoir une bonté comparable à celle de Dieu. Il répond donc en s'adaptant au niveau où en est son interlocuteur. Jésus veut tourner le regard de son interlocuteur vers Dieu, même s'il ne peut percevoir encore en lui le Fils de ce Dieu bon qui est Père. La bonté de Dieu est grande, infinie (Ps 103, 1); elle est immense et pour tous (Ps 144, 7.9). La bonté de Dieu est bienveillance: volonté de bien pour tous. La bonté est en Dieu, le Père; c'est de lui que Jésus la reçoit. Dieu est bon, et les commandements qu'il a donnés à son peuple traduisent sa bonté: vivre en conformité avec les commandements de Dieu est le meilleur moyen d'accueillir la bonté de Dieu, de se préparer à recevoir la vie éternelle. Et Jésus cite les six derniers commandements, ceux qui concernent la relation au prochain. Il les prend dans la version contenue en Deutéronome 5, 7-15, qui est plus concise que celle de l'Exode. Jésus cite librement l'Ecriture. Les quatre premiers commandements sont dans l'ordre du texte, mais il introduit une modification dans le cinquième. «Ne fais pas de tort» en effet n'est pas dans le texte de la Loi; il l'adapte en résumant en quelques mots le développement sur tous les biens qui peuvent être objet de convoitise et qui sont énuméré dans la Torah (Dt 5, 21). Quant à l'honneur dû aux parents, au lieu de le mettre en tête, Jésus l'a placé en finale. Peut-être pour le mettre en relief? En effet, Jésus demandera peu après de quitter père et mère, et il ne faudrait pas penser que ce conseil donné aux disciples annule le commandement de Dieu. Comme on pouvait s'y attendre à la façon dont il avait formulé sa question, l'homme avait pratiqué tous ces commandements depuis sa jeunesse. Il pressent qu'il peut y avoir une plénitude à cela, mais il ne sait pas laquelle. Il attend que Jésus, qu'il perçoit être un Maître qui surpasse les scribes, l'éclaire sur l'attente qui est en lui, y réponde.
Jésus fixe alors son regard sur lui et l'aima. Lui qui voit dans les cœurs, a découvert la vérité de la réponse qui lui a été donnée: l'homme qui lui parle est en effet fidèle à l'observance de la Loi en toute vérité. Jésus aime trouver une pareille attitude. Mais en même temps, il voit qu'il y a en lui une quête inassouvie et il désire lui montrer le chemin à suivre pour combler totalement le désir de son cœur. L'homme avait demandé ce qu'il devait faire qu'il ne faisait pas encore, pour avoir la vie éternelle. Jésus lui confirme qu'il lui manque quelque chose. Mais à celui qui attendait d'acquérir un supplément, il demande de tout perdre. Il lui propose la radicalité du chemin tracé par le Serviteur, le chemin du renoncement (8, 34): perdre sa vie pour la sauver (cf. 8, 35); pour l'homme riche cela devient: perdre ses biens pour les sauver de façon définitive, pour leur donner une dimension d'éternité. S'il accepte, il aura non seulement la vie éternelle plus tard, après sa mort, mais dès maintenant un trésor dans le ciel, trésor impalpable il est vrai. Jésus lui dit en effet: «Une seule chose te manque: va, vends tout ce que tu as et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel, et viens suis-moi». Il s'adapte à son interlocuteur en quête de vie éternelle et lui indique le chemin le plus court. Va… puis viens. Comme au gérasénien (5, 18), il demande de partir, mais ensuite de venir à lui et de le suivre: ce qu'il n'avait pas voulu accorder au possédé qu'il avait libéré. Va, le temps de transférer ton trésor de la terre au ciel par la médiation des pauvres. Puis viens, pour te mettre à ma suite, comme Simon, André, Jacques et Jean (Mc 1, 12), comme Lévi (2, 14). Jésus lui indique le chemin pour posséder déjà maintenant ce qu'il désirait passionnément pour plus tard. Ce qui lui manque n'est pas un avoir, fût-il spirituel, mais l'attachement à Jésus.
L'homme s'assombrit: son visage ouvert à l'attente d'une parole de vie, se referme; l'espérance qu'il avait mise en Jésus est déçue, il se rend compte qu'il s'est mépris sur sa bonté. Il avait vu en Jésus un homme bon, mais il n'avait pas perçu jusqu'où allait sa bonté, ce qu'elle était réellement: à la mesure du dessein bienveillant de Dieu pour les hommes. Jésus ne voulait lui donner rien de moins que de partager sa vie. Pour cela, il lui proposait de mettre sa foi en lui; de mettre ses pas dans les siens, de suivre le chemin du renoncement qui conduit à la vie, à la gloire. Mais le riche recule devant ce chemin que Jésus ouvre devant lui. Il s'éloigne attristé, car il avait de grands biens. La vie éternelle, à ses yeux, était pour plus tard; elle était la récompense de la justice obtenue par la pratique de la Loi. Il ne peut accepter qu'elle bouscule sa vie aujourd'hui et préfère renoncer à sa quête d'une vie sans fin. Il pressent pourtant qu'il a perdu quelque chose, que sa vie ouverte vers l'infini se rétrécit sur les biens terrestres: d'où sa tristesse. Jésus ne le juge pas. Il lui a proposé le meilleur de ce qu'il a pour combler la soif qu'il avait vue en lui, mais son don n'a pas été accepté. L'homme riche a mis sa confiance dans ses bonnes œuvres et n'a pas fait le saut dans l'inconnu qui lui était offert: prendre appui sur Jésus et non sur sa justice.
Les richesses et le Royaume (Mc 10, 23-27)
L'homme partit. Jésus regarde autour de lui avec un regard circulaire, geste qui lui était habituel si l'on en croit Marc (six occurrences): il n'y a plus que ses disciples. Au propriétaire terrien venu lui demander un conseil, Jésus a proposé d'échanger ses terrains contre des richesses célestes et de le suivre. S'il avait embrassé ce chemin radical, il aurait intégré la communauté des disciples de Jésus. Ce chemin, Jésus ne le propose pas à tous, comme l'indique le cas du gérasénien qui aurait voulu suivre Jésus, mais a été renvoyé dans sa famille.
A partir de la réaction du riche propriétaire, Jésus élargit son enseignement à toute forme de richesse. L'homme riche était attaché à ses biens et ne voulait s'en séparer à aucun prix. Or là est l'obstacle pour suivre Jésus; ce que la parabole du grain semé dans les épines avait déjà montré (4, 19). D'où le constat: «Combien difficilement ceux qui ont des richesses entreront dans le Royaume de Dieu!», c’est-à-dire dans le ciel. Le Royaume de Dieu est regardé ici comme un lieu et les richesses sont un obstacle pour y entrer. On comprend la stupéfaction des disciples en entendant de telles paroles: pour un Juif, les richesses étaient un signe de la bénédiction de Dieu. Aussi, sans craindre de déplaire, Jésus insiste à cause de l'importance de l'enseignement qu'il vient de donner: il répète avec une insistance persuasive ce qu'il vient de dire: «Enfants, combien il est difficile d'entrer dans le Royaume de Dieu. Il est plus facile à un chameau de passer à travers le chas d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu». Jésus appelle ses disciples «enfants». Le mot grec utilisé renvoie à une relation liée à la naissance. On le trouve dans la bouche de Marie, lorsqu'elle retrouve Jésus dans le Temple: «Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela?» (Lc 2, 48). Jésus le reprendra dans son discours après la Cène: «Enfants, c'est pour peu de temps que je suis encore avec vous» (Jn 13, 33). Jésus est, pour ses disciples, comme un père qui éduque ses enfants. Après tout ce qu'il a dit sur les conditions pour le suivre, il fait un constat sans illusion: ce qu'il a proposé est difficile, voire impossible comme le montre la comparaison avec le chas d'une aiguille. Et cela est vrai pour le présent: il est difficile dès à présent d'entrer dans le Royaume, et pas seulement à la fin de sa vie. Et le grand obstacle ce sont les richesses. Jésus a tiré les conséquences pour la possession de toutes richesses, de la réaction du riche propriétaire.
Les disciples sont «saisis de surprise»: après la stupeur la surprise. Selon leur habitude, ils échangent entre eux leurs réflexions sur les paroles plus que surprenantes de Jésus et en tirent les conséquences: «Qui peut être sauvé?» Qui pourra vivre avec Dieu pour l'éternité? Jésus, qui sait tout, connaît leur question et il fixe sur eux son regard, un regard qui pénètre les pensées des cœurs; le même regard qu'il avait posé sur le riche propriétaire. Il confirme la pertinence de leur réflexion: «Pour les hommes c'est impossible»; cela dépasse les forces humaines! Mais il ajoute: «non pour Dieu». La grâce peut donner aux riches d'entrer dans le Royaume. Jésus termine par la phrase dite par le Seigneur à Abraham après que Sara ait ri à la pensée d'avoir un enfant dans sa vieillesse: «Est-ce que rien est impossible à Dieu?» (Gn 18, 14). On peut penser que Jésus a donné ce secours au riche propriétaire qui n'a pas voulu renoncer à ses richesses. Il est riche en miséricorde…
12 octobre
Prier le Rosaire avec Maurice Zundel Mystères lumineux
|
Le Baptême
Une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection (Mt 3, 17).
Jésus a entendu la voix à son Baptême, cette voix qui était le signe que sa vie publique, maintenant, devenait une réalité, que l'assomption qu'il avait accomplie, que l'humanité ne peut attendre davantage. Et puis en effet, aussitôt après son Baptême, il s'offre à sa mission en choisissant, à travers les tentations qu'il refoule, la voie dure qui va aboutir à la Croix.
Prions pour ceux qui portent une lourde croix.
Cana
Femme, qu'y a-t-il entre moi et toi ? Mon heure n'est pas encore venue (Jn 2, 4).
Sur le plan temporel, la mission de Jésus se développe comme celle d'un être appartenant à Israël: le Christ savait l'échec de sa mission dans Israël et pourtant sa mission s'accomplit chez les seuls juifs. Il semble que le Christ ait dû réaliser tous les jours l'échec de sa mission. Sur le même plan, considérez le miracle de Cana: la réponse du Christ est la même que celle qu'il fait à la Vierge à douze ans: il ne peut précéder l'heure de Dieu: c'est là la démission de l'humanité en Dieu.
Apprends-nous, Seigneur, à chercher en tout la volonté de Dieu.
L’Annonce du Royaume
L'Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu'il m'a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres (Lc 4, 18).
De quels pauvres s'agit-il? Il s'agit évidemment de ces pauvres selon l'esprit, il s'agit de ces âmes de pauvres, de ces êtres qui ne se regardent pas parce que leur trésor est ailleurs, qui sont ouverts à la Lumière qui luit au plus profond d'eux-mêmes parce que leur vie est tout entière une offrande d'amour.
Prions pour tous les hommes de bonne volonté.
La Transfiguration
Ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité des morts (Mt 17, 9).
Cette vision est comme un germe jeté dans ... un germe d'espérance: il faut que les apôtres se souviennent à travers les événements terrifiants qu'ils sont appelés à vivre, il faudra qu'ils se souviennent que Jésus, en l'apparence vaincu, que Jésus blessé, que Jésus condamné, que Jésus abandonné et crucifié, est néanmoins rattaché à un ordre divin, que la crucifixion n'est pas le dernier mot, et qu'à travers la mort une œuvre de vie s'accomplit.
Prions pour ceux qui sont persécutés, torturés, abandonnés.
L’Eucharistie
Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain (Mt 26, 26).
Jésus va inventer cette chose incomparable et merveilleuse: II va perpétuer Sa Présence sous cette miette de pain et sous cette goutte de vin, pour qu’il n’y ait pas de piège, que les apparences ne nous induisent pas dans l’erreur, que la Foi atteigne ici sa suprême réalité, la Foi qui est l’élan de l’amour, la Foi qui nous intériorise à la pensée de Dieu, la Foi qui nous rend aptes à entendre les secrets de Son Cœur.
Seigneur, augmente notre foi.
10 octobre
Messe maronite |
Au terme de son séjour de plusieurs semaines parmi nous, le P. Elie Daou (libanais) a concélébré aujourd'hui la messe, selon le rite maronite, avec le fr. Jean-Marie Mérigoux. Messe chantée en trois langues: syriaque, araméen et français. La prière de la consécration était en araméen: elle était dite dans la langue même utilisée par Jésus pour la donner à ses disciples. Alors que dans le rite romain, la croix reste tout le temps sur l'autel, le P. Daou l'a prise tout le temps dans sa main.
Chant d'entrée |
Introït II |
9 octobre
Saint Louis Bertrand, dominicain
Louis Bertrand est né à Valence en Espagen et 1526. Il prit l'habit dominicain le 26 août 1544 et fut ordonné prêtre en 1547. En 1562, il partit pour l'Amérique pour évangéliser les indigènes de Colombie. Il rentra en Espagne en 1569 et mourut à Valence en 1581.
Son entrée au noviciat ne fut pas acceptée de ses parents. Dès qu'ils apprirent la nouvelle, ils en furent profondément affligés, et se plaignirent hautement de la violence qu'ils prétendaient faite à leur fils pour l'attirer dans un Ordre auquel il ne leur paraissait point destiné. Ils en donnaient pour raisons sa santé délicate et le manque des talents nécessaires pour exercer avec honneur le ministère apostolique. Ils s'adressèrent directement à leur fils et lui proposèrent, pour ces motifs, de choisir un autre Ordre, celui des Pères Hiéronymites, par exemple, qui a moins d'austérités, ou celui des Chartreux, qui n'exige pas tant de doctrine. En réalité, ils cherchaient uniquement le moyen de lui faire abandonner le dessein de demeurer dans l'état religieux.
Le jeune novice tint ferme. Son père prit alors la plume, et dans une lettre étudiée rassembla tout ce que la prudence humaine peut suggérer de plus touchant. Voici la réponse qu'il reçut.
« Monsieur mon Père,
« J'ai lu attentivement votre lettre, et j'ai remarqué qu'elle se réduit à deux raisons principales, par lesquelles vous voulez me persuader de quitter la vie que j'ai embrassée. Vous dites que si j'ai pris la résolution d'être Religieux, vous désirez que j'entre dans l'Ordre de Saint-Jérôme ou dans celui des Chartreux, et que votre intention étant raisonnable et pieuse, je suis obligé de m'y soumettre. Vous ajoutez qu'il n'est pas certain que ma vocation soit de Dieu, attendu que les Religieux de Saint-Dominique m'ont attiré chez eux par leurs sollicitations. Pour le premier point, je vous conjure, mon cher Père, de ne point me presser de m'engager dans un Ordre pour lequel je n'ai nulle inclination; je n'y pourrais trouver que du dégoût et un vrai supplice. Vous alléguez que ma complexion faible ne pourra pas supporter les jeûnes, les abstinences et les travaux de l'Ordre de Saint-Dominique, et que mon esprit ayant peu de disposition pour les sciences, et mon naturel triste étant enclin à la solitude, je réussirai mieux là où Tout s'applique à la contemplation et non pas à l'étude. Je vous répondrai que les jeûnes et les abstinences de l'Ordre que je choisis ne m'effraient nullement; car le royaume de Dieu que je cherche ne consiste pas dans le boire et le manger, au dire de l'Apôtre. Ne croyez pas que la religion dominicaine ne fasse état que de la doctrine, pour avoir des hommes qui paraissent savants aux yeux du monde : elle joint à l'étude des sciences l'exercice continuel de la contemplation et de la prière, afin que ses enfants puissent s'acquitter dignement des fonctions qu'ils remplissent pour le salut des âmes : c'est une vérité connue de tous. Croyez, s'il vous plaît, mon très honoré Père, que la prévision d'être le rebut parmi les doctes, vu mes très petits moyens, ne me trouble pas, car je cherche l'humiliation de Jésus-Christ, et je ne veux pas être mieux traité que mon divin Maître.
Je prends la devise de l'Apôtre : Il m'importe peu d'être estimé des hommes, pourvu que je contente mon Dieu, c'est lui qui me jugera. Cela m'oblige à vous prier d'agréer ma résolution ; car assurément, elle vient du Saint-Esprit, et je lui résisterais, si je faisais autrement. Permettez-moi de suivre ses inspirations : un jour, vous et ma mère serez consolés de me voir content en la voie de mon salut. Laissez-moi donc dire ce verset du Psalmiste : Voici le lieu de mon repos, jusqu'aux siècles des siècles.
Quant au second point que les Pères m'ont attiré à leur couvent, je prends le ciel à témoin que c'est tout le contraire ; car la plupart ont fait ce qu'ils ont pu pour me dissuader d'y entrer, et le maître des novices m'a toujours rejeté, croyant, que mes forces — comme vous le dites — ne seraient pas suffisantes pour garder la Règle. Mais enfin, ayant vu ma longue persévérance, ils ont cédé à mes importunités, et ont cru que me refuser, ce serait s'opposer au Saint-Esprit. Et pour vous faire voir combien les Religieux de cette maison sont désintéressés dans ma vocation, ils m'ont permis, contre la coutume, de vous écrire et de recevoir vos lettres, quoiqu'ils sachent bien que vous n'épargnerez rien pour m'enlever d'ici. Mais je ne veux plus accepter de ces sortes de permissions. Néanmoins, je vous parlerai encore une fois seul à seul, puisque mon Père-Maître me l'ordonne. Au reste, je veux vous dire la cruauté qu'il exerce à mon endroit. Il m'a mis dans la meilleure chambre du noviciat : il me fait donner quelque chose d'extraordinaire, le soir, trois fois la semaine. Ces jours passés, quand il faisait un froid si âpre, il tira la couverture de son lit pour m'en accommoder, tant il prend soin de ma santé : c'est un homme qui se réserve les rigueurs et procure les soulagements aux autres. Consolez-vous donc, si vous m'aimez, car j'ai, grâces à Dieu, l'esprit très satisfait, et je n'ai jamais senti mon corps moins infirme que maintenant. Prenez garde qu'on ne dise un jour contre vous cette parole du prophète : Ils ont tremblé de frayeur, là où il n'y avait aucun sujet de crainte. Je prie Dieu, jour et nuit, qu'il vous conserve, avec ma mère et toute la famille, dans sa sainte grâce. Amen !
Ce 6 octobre 1544, au couvent des Frères Prêcheurs. »
De son côté, le Prieur alla voir les parents de Louis et fit si bien par ses pieuses exhortations, qu'ils acquiescèrent volontiers l'un et l'autre à la sainte volonté de Dieu sur leur fils, le bénissant même de la fermeté et du courage que sa grâce daignait lui donner.
7 octobre
La solennité de N.-D. du Rosaire Fête du monastère |
Le nom du Saint Rosaire ne doit pas être une simple dénomination matérielle, mais une expression de sa vie intime, une expression de sa grâce, de cette grâce qui doit la sanctifier particulièrement et lui être, en même temps, un puissant secours dans son apostolat auprès des âmes.
Dire bien régulièrement son Rosaire tous les jours, et avec de la bonne volonté, c'est toujours possible. Il faut même en arriver à ce que cette récitation quotidienne ne soit pas seulement pour l'âme un devoir qu'on s'impose et qui, de ce fait, pourrait parfois paraître lourd et même fastidieux, mais un besoin de notre cœur, de notre foi, de notre vie spirituelle, qui ne peuvent se passer de cet aliment aimé, tout consolant et fécond.
Il faut, non seulement dire son Rosaire, mais s'établir dans l'atmosphère du Rosaire, dans la pensée de ses mystères, et, là, respirer habituellement le parfum divin qui s'en dégage. Ce qui se réalise en distribuant à travers les exercices de la journée les diverses dizaines de son Rosaire. Le souvenir de Jésus, de Marie et de saint Dominique, s'imposant ainsi à l'âme, l'arrachent aux préoccupations matérielles de la journée et la font vivre ici-bas des réalités surnaturelles.
Et alors, ainsi, le Rosaire n'est pas seulement récité, il est vécu. L'âme se tient sous l'influence habituelle de Marie.Là, dans la grâce maternelle de Marie qui s'épanche sur elle, avec une abondance proportionnée à sa ferveur et à sa fidélité, la vie de Jésus s'éveille, se développe, grandit en elle de jour en jour.
Il faut se pénétrer de l'esprit du mystère, il faut que ce soit une communion à la grâce du mystère plutôt qu'une méditation.
L'acte accompli par Jésus et Marie dans le mystère que l'on médite est passé. Mais la grâce du mystère demeure, en Jésus et Marie, pour nous être communiquée. Nous ne devons pas seulement y voir un modèle de vertu à imiter, mais demander pour nous la grâce du mystère. Ainsi, dans la flagellation, la pureté de Jésus; dans le crucifiement, son détachement absolu de tout.
Dans le Rosaire se trouve le remède contre les défections qui peuvent se rencontrer dans notre vie. Il est la vraie source de la ferveur qui doit de plus en plus animer notre vie tout entière.
Continuez, continuons à prier par le saint Rosaire, prière si agréable à Marie, et si sanctifiante ! si puissante ! Mais entrez dans son esprit, pénétrez-vous de sa grâce intime, désirez et cherchez Jésus dans chacun des mystères qu'il vous propose. Ne vous contentez pas d'un regard de l'esprit. Communiez de cœur et de désir à la grâce du mystère, pendant que les lèvres disent les Ave et inclinent sur nos besoins le cœur maternel de Marie. Le Rosaire, c'est une heure d'intimité avec Jésus et Marie, dans l'oubli de tout le reste. Il nous porte au plus intime de la vie chrétienne pour nous pénétrer de sa grâce et l'aviver sans cesse, en nous, davantage. Qui pratique ainsi le Rosaire est à la source d'une vraie sainteté.
Le Rosaire, c'est la Communion de tout le long du jour, et la Communion du soir qui traduit en lumière et en résolution féconde la Communion du matin. Ce n'est pas seulement une série d'Ave Maria pieusement récités, c'est Jésus revivant dans l'âme par l'action maternelle de Marie.
Récitez chaque dizaine, moins en réfléchissant qu'en communiant par le cœur à la grâce du mystère, à l'esprit de Jésus et de Marie, tel que le mystère vous le présente, entourée par le Christ, par la Sainte Vierge, communiant à chacun des aspects de leur grâce, pénétrant par là, et demeurant dans les abîmes du Cœur de Dieu.
Le Rosaire, c'est un enchaînement d'amour de Marie à la Trinité.
4 octobre
Notre Père saint François Extrait de: Catherine de Sienne, Dialogue, 158 |
Comment on parvient de l’obéissance commune à l’obéissance particulière. De l’excellence des Ordres religieux.
L’âme qui s’est soumise avec amour au joug de l’obéissance aux préceptes, en suivant la doctrine de ma Vérité de la manière que j e t’ai expliquée, par l’exercice des vertus et par la pratique de la loi, parviendra à l’obéissance particulière, guidée par la même lumière qui l’a conduite à la première. La lumière de la très sainte foi lui aura fait connaître dans le sang de l’humble Agneau qui est ma Vérité, l’amour ineffable que je lui porte, en même temps que sa propre fragilité qui l’empêche d’y répondre aussi parfaitement que j’y ai droit. C’est alors qu’avec cette lumière elle va cherchant où et comment elle pourra s’acquitter envers moi, fouler aux pieds sa propre sensualité et tuer sa volonté propre. Elle regarde autour d’elle, et la lumière de la foi lui découvre le bien qu’elle cherche : c’est la sainte religion instituée par l’Esprit-Saint et proposée à toutes les âmes qui veulent atteindre cette perfection, comme une barque qui les conduira au port du salut. Le patron de cette barque est l’Esprit-Saint lui-même, dont la direction n’est jamais mise en défaut par les manquements des subordonnés, quelque soit le religieux qui enfreigne ses ordres. Les méfaits de celui-ci ne nuisent qu’à lui-même, la barque n’en reçoit aucun dommage. Le pilote peut bien, il est vrai, la jeter dans la tempête, comme le font les mauvais pasteurs, préposés au gouvernail par le patron de la barque. Mais cette barque, en elle-même, est plus désirable qu’on ne le saurait dire.
Cette barque est chargée de richesses. Celui qui lui a confié son sort n’a pas à se préoccuper de ses besoins spirituels ou temporels. S’il est véritablement obéissant, fidèle observateur de la règle, c’est le Saint-Espnt lui-même, le patron de la barque, qui pourvoit à ses besoins, comme je te l’ai déjà dit en te parlant de ma providence, et en t’expliquant que si mes serviteurs sont pauvres, ils ne sont pas pourtant réduits à la mendicité. Il en est ainsi de ceux qui entrent dans la religion ; ils ne manquent jamais du nécessaire. Tous ceux qui ont pratiqué l’obéissance dans un Ordre ont pu en faire l’expérience, et tu peux voir toi-même qu’aux différentes époques, où dans les ordres religieux fleurissait cette vertu, en même temps que la pauvreté et la charité fraternelle, jamais les biens temporels ne firent défaut les ressources étaient même bien supérieures à leurs besoins. Mais depuis qu’ils ont été empoisonnés par l’amour-propre, depuis que l’égoïsme a introduit chez eux la vie privée, depuis que l’obéissance a été abandonnée, ils ont vu cette abondance diminuer, et leur misère s’accroître en même temps que leurs possessions. Juste châtiment de leur désobéissance, dont ils peuvent ainsi voir les fruits dans les plus petites choses Car, s’ils avaient été obéissants, ils auraient observé leur vœu de pauvreté, ils n’auraient pas possédé quelque chose comme leur appartenant en propre, ni mené la vie privée.
L’on trouve aussi sur cette barque, le trésor de ces saintes règles, composées avec tant de sagesse et tant de lumière, par ceux qui étaient devenus des temples du Saint-Esprit. Vois avec quelle belle ordonnance, Benoît sut disposer sa barque. Considère quelle perfection, quel parfum de pauvreté, quelles perles de vertus sur la barque de François. Il la lança dans la voie de la haute perfection, qu’il pratiqua le premier, en donnant à ses disciples pour épouse, la véritable et sainte pauvreté qu’il avait choisie, par abnégation et mépris de lui-même. Il ne souhaitait pas de plaire à aucune créature, en dehors de ma volonté ; au monde il ne demandait qu’une chose, les humiliations. Il macérait son corps, il mortifiait sa volonté, il se couvrait d’opprobres, de souffrances et d’affronts, pour l’amour de l’humble Agneau, avec lequel il s’était si amoureusement attaché et cloué sur la croix que, par une faveur singulière, apparurent sur son corps les plaies de ma Vérité, pour manifester dans sa chair l’ardeur qui embrasait son âme. C’est ainsi que François fraya la route aux autres.
Mais, me diras-tu, toutes les autres religions ne sont-elles pas également fondées sur la pauvreté ? Oui, en vérité, mais elle n’est pas pour chacune, le bien principal ? Il en est d’elle comme des autres vertus. Toutes les vertus procèdent de la charité, et cependant, comme je te l’ai dit ailleurs, chacun a une vertu qui lui est propre ; à celui-ci, telle vertu, à celui-là telle autre, bien que tous possèdent la charité. François, mon cher pauvre, eut en propre la vraie pauvreté, et à cause de l’amour qu’il avait pour elle, il en fit la pièce principale de sa barque, sur laquelle il établit une discipline étroite, faite pour des âmes, non pas communes, mais parfaites, peu nombreuses, mais bonnes. Je dis peu nombreuses, parce qu’il n’en est pas beaucoup, pour embrasser vraiment cette perfection. Mais, à raison même de leur relâchement, leur nombre s’est multiplié, en même temps que diminuait leur vertu. De ce malheur il ne faut pas accuser la barque, il n’est imputable qu’à la désobéissance des sujets ou à la négligence des mauvais pilotes.
Regarde maintenant la barque de ton père Dominique, mon fils bien-aimé, et vois avec quel ordre parfait tout y est disposé. Il a voulu que ses frères n’eussent point d’autre pensée que mon honneur et le salut des âmes, par la lumière de la science. C’est cette lumière dont il a voulu faire l’objet principal de son ordre. Il n’a pas renoncé pour autant, à la vraie pauvreté volontaire ; il l’aima, lui aussi, et la preuve qu’il la pratiquait, et qu’il avait en horreur la richesse, c’est la malédiction que par testament il laissa en héritage à ses fils, lorsqu’il déclara maudit de lui-même et de moi, ceux qui introduiraient, dans son Ordre, les possessions soit privées, soit communes. N’est-ce pas le signe que, lui aussi, avait élu pour son épouse la reine pauvreté. Mais, comme objet propre et plus spécial de sa religion, il avait choisi cette lumière de la science, pour extirper les erreurs qui s’étaient élevées de son temps. Son office fut celui du Verbe, mon Fils unique. Il apparut surtout au monde comme un apôtre, tant étaient puissants la vérité et l’éclat avec lesquels il semait ma parole, dissipait les ténèbres et répandait la lumière. Il fut lui-même une lumière que je donnai au monde, par l’intermédiaire de Marie ; sa mission, dans le corps mystique de la sainte Église, fut d’extirper les hérésies.
3 octobre
Prier le Rosaire avec Maurice Zundel Mystères joyeux
|
L’Annonciation
Le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu (Lc 1, 35).
La Sainte Vierge, au jour de l'Annonciation, connut le nom de son fils: Jésus, c'est-à-dire le Sauveur, Dieu qui sauve. Elle savait qu'elle serait la mère du Rédempteur, dont la mission lui était rendue intelligible dans la lumière de l'Esprit Saint. Elle savait que son consentement portait sur cet Unique qui serait Fils de Dieu et Fils de l'Homme.
Prions notre Sauveur pour ceux qui sont mettent leur espérance dans des messianismes terrestres.
La Visitation
Marie entra dans la maison de Zacharie, et salua Élisabeth (Lc 1, 40).
Demandons à notre Seigneur de nous convertir, de découvrir son visage, de reconnaître sa Présence, de prendre conscience que c'est sa vie qui est engagée dans la nôtre. C'est ceci qui est, maintenant, l'appel le plus brûlant du Christ: «Qu'est-ce que vous faites de ma vie qui vous est confiée? A travers vous, comment les autres peuvent-ils la recevoir de vous?» Pensons à cette scène admirable de la Visitation, où Marie entrant dans la maison d'Elisabeth, l'illumine de la cave au grenier, transforme tout, parce que, justement, elle porte Jésus, elle est toute transparente à lui.
Suscite, Seigneur, de nombreux témoins de ta Présence.
La Nativité
les bergers se dirent les uns aux autres: Allons jusqu'à Bethléem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître Lc 2, 15).
Ces humbles d'Israël que sont les bergers, au nom des nombreux humbles de son peuple, sont attirés par l'Esprit et arrivent à la grotte de Bethléem tout de suite après la naissance de Jésus: l'Esprit ne souffre pas de délai. Les bergers se convertissent tout de suite. Les humbles sont plus rapides.
Que ton Esprit, Seigneur, nous conduise à une profonde conversion.
La Présentation de Jésus
Quand les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moïse, Joseph et Marie le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur (Lc 2, 22).
Marie accepte d'apparaître dans le Temple comme revêtue d'une souillure dont elle doit être purifiée! C'est bien cela qu'on peut appeler l'humour, l'humour de Dieu! Car justement, cette loi ancienne à laquelle Jésus et Marie se soumettent, elle va exploser sous le poids de cet immense amour de Dieu qui se révèle et qui se communique par Jésus-Christ.
Prions pour nos frères Juifs qui n'ont pas reconnu en Jésus le poids de l'amour de Dieu.
Le Recouvrement de Jésus au Temple
Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père? (Lc 2, 49)
La vie humaine du Christ est sous le signe de l'échec. Dans toute son enfance et sa jeunesse, une seule parole, celle qu'Il dit au Temple à douze ans, nous révèle qu'il est voué à un destin exceptionnel: Ne savez-vous pas qu'il faut que je sois aux affaires de mon Père? A part cette parole, que Marie gardait dans son cœur, l'enfance de Jésus dut être semblable à toutes les autres, puisque les gens de Nazareth s'irritèrent lorsqu'il prêcha dans leur synagogue.
Prions pour les chrétiens qui doutent devant l'humilité des signes que Jésus nous a laissés.