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Février

27 février


Prier le rosaire avec Aelred de Rievaulx et Guerric d'Igny

Mystères glorieux

La Résurrection
Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre, de grand matin, comme le soleil venait de se lever (Mc 16, 2).

Vint le sabbat, et le Seigneur se reposa de ses œuvres, couché dans le tombeau jusqu'au huitième jour, le jour où il ressuscita. Et voici le jour que le Seigneur a fait: soyons dans l'allégresse et la joie. Remarquez bien. Durant six jours, le labeur; le septième jour, le repos le huitième jour, la gloire. Celui-ci est donc bien meilleur que les autres, bien plus glorieux, bien plus heureux.

Seigneur, que les chrétiens redécouvrent la joie que nous apporte ta résurrection.

L’Ascension
Jésus fut élevé pendant que les apôtres le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux (Ac 1, 9).

Frères, pensons-nous que l'homme pourra soudain s'envoler vers les cieux, si ici-bas, il n'apprend pas à voler par un exercice chaque jour répété? Si vous demandez qui le lui apprendra, qui le conduira, est-ce que le Christ, semblable à un aigle, n'excitait pas ses petits à voler, lorsqu'il planait au-dessus d'eux, lorsque, en leur présence, il s'élevait, suivi de leurs regards qui l'accompagnaient aux cieux?

Seigneur, que ton ascension nous apprenne à diriger constamment notre regard vers le ciel.

La Pentecôte
Comme il se trouvait avec eux, il leur recommanda de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre ce que le Père avait promis (Ac 1, 4).

Le Christ dans sa gloire nous envoie son Esprit pour que nous n'ayons pas à envier le ciel. Toute la douceur de la terre, c'est l'humanité du Christ; toute la douceur du ciel, l'Esprit du Christ. Un heureux et salutaire échange s'opéra donc: l'humanité du Christ est montée aux cieux et l'Esprit du Christ est descendu du ciel en ce jour de la Pentecôte.

Par ton Esprit, Seigneur, répande en nos cœurs la douceur de ta charité.

L’Assomption
Le Puissant fit pour moi des merveilles; Saint est son nom! (Lc 1, 49).

Etant en Marie et avec elle dans la vie interminable et d'une façon incompréhensible, le Seigneur la rassasie de la gloire des visions béatifiques, lui donne au dehors la forme de la chair glorifiée, et lui imprime au-dedans celle du Verbe glorifiant.

Par l'intercession de ta Mère, ouvre nos vies Seigneur à la gloire que tu veux nous donner.

Le Couronnement de Marie
Etreins la sagesse et elle t’élèvera, elle fera ta gloire si tu l’embrasse; sur ta tête elle posera un diadème de grâce, elle t’offrira une couronne d’honneur (Pr 4,8-9).

O Marie, tu as porté le Seigneur petit enfant dans ton âme. Tu as été son hôtellerie quand il était pèlerin, tu seras son palais quand il sera un roi trônant dans la gloire. Tu as été son tabernacle quand il venait combattre dans le monde; quand il triomphera dans le ciel, tu lui serviras de trône. Tu as été le lit nuptial de l'Epoux incarné, tu sera le trône du roi couronné.

Confions tous les hommes à notre Mère du ciel qui les entoure de sa tendresse.

25 février


Deuxième dimanche de Carême

La transfiguration de Jésus

Mc 9, 2-10

2 Et après six jours, Jésus prend [avec] lui Pierre, et Jacques et Jean, et il les emmène sur une montagne élevée, à l'écart, seuls. Et il fut transfiguré devant eux, 3 et ses vêtements devinrent resplendissants, tout à fait blancs, tel qu'un foulon sur la terre ne peut blanchir ainsi. 4 Et leur apparut Elie avec Moïse, et ils étaient à parler avec Jésus. 5 Et répondant, Pierre dit à Jésus: «Rabbi, il est bon pour nous d'être ici, et faisons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie». 6 En effet il ne savait pas ce qu'il avait répondu, en effet il arriva [qu'ils étaient] saisis de terreur.

7 Et arriva une nuée les couvrant de son ombre
et arriva de la nuée une voix: «Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, entendez-le».
8 Et soudain en regardant autour [d'eux] ils ne virent plus personne, mais Jésus seul avec eux-mêmes.

9 Et comme il descendait de la montagne, il leur recommanda de ne raconter à personne ce qu'ils avaient vu, sinon quand le Fils de l'homme se serait dressé d'entre les morts. 10 Et ils gardèrent la parole, discutant entre eux: «qu'est-ce que ‟se dresser d'entre les mortsˮ»?

La vision du Royaume de Dieu (Mc 9, 2-6)

«Six jours après»…, après l'annonce que Jésus vient de faire. Mais cette notation temporelle a aussi un arrière-fond vétéro-testamentaire.
Tout d'abord on peut y voir un renvoi à la fête des tentes, Souccot, célébrée le quinzième jour du septième mois, soit six jours après la fête de Yom Kippour, la fête du Grand Pardon, célébrée le dixième jour de ce même mois (Lv 23, 27.34). Or cette fête a une coloration messianique; elle rappelle que «le Messie est celui qui conduira toute l'humanité à se repentir de ses péchés devant Dieu». Cette fête fait mémoire de la pérégrination du peuple au désert, temps pendant lequel il expérimenta une totale dépendance par rapport au Seigneur et une totale liberté par rapport au créé. Ce jour-là la liturgie prescrivait la construction de souca, cabanes en branchages à travers lesquelles on peut voir le ciel, rappelant que Dieu a protégé son peuple qui avait mis en lui toute sa confiance. Cette fête a une tonalité joyeuse.
«Six jours après»…, rappelle aussi la révélation de Dieu à Moïse sur le Sinaï: «Six jours après, le Seigneur appela Moïse du milieu de la nuée. L'aspect de la gloire du Seigneur était aux yeux des Israélites celui d'une flamme dévorante au sommet de la montagne» (Ex 24, 16).
Après six jours donc, Jésus prend avec lui les trois apôtres privilégiés, Pierre, Jacques et Jean, qui ont assisté à la résurrection de la fille de Jaïre (5, 37) et qui seront présents lors de son agonie (14, 33). Il les emmène sur une montagne, lieu des révélations divines, comme il l'avait fait pour l'institution des Douze. Ils vont donc à l'écart, et l'on peut prévoir que quelque chose d'important va se passer, en vue de l'enseignement des disciples (cf. 4, 10.33; 6, 31.32). La montagne est élevée, ce qui est une allusion au Sinaï et confirme le sens des six jours comme un rappel de la révélation de Dieu à Moïse.
Pierre, dont Marc était un disciple, fait un rappel de la transfiguration dans sa deuxième épître. Il écrit: «Nous étions avec lui sur la montagne sainte» (2 P 1, 18); la montagne est dite «sainte» ce qui est encore une allusion au Sinaï. Dieu en effet avait demandé à Moïse de délimiter le pourtour de la montagne où il allait descendre (Ex 9, 11-12). Car la sainteté de Dieu implique la séparation du profane: la majesté de Dieu, sa sainteté sont inaccessibles; d'où l'interdiction de se rendre sur les lieux où il se rend présent.

«Et Jésus est transfiguré devant eux»: Marc a retenu la blancheur de ses vêtements, symbole du caractère divin de la transfiguration; cette blancheur si pure n'existe nulle part sur la terre, aucun foulon le peut la produire. Les disciples voient le Royaume de Dieu (9, 1) dont Jésus venait de parler devant la foule et tous ses disciples. Mais il n'avait pas divulgué ce qui allait se passer, et qui le verrait: «Il devait leur montrer dans sa transfiguration avec quelle gloire il doit venir dans son second avènement. La transfiguration n'était, en effet, que la prophétie figurative du second avènement, dans lequel brilleront les saints et le Christ» (Théophile). Après ce qu'ils ont vu, les apôtres ont dû mesurer à quel point la foule fait erreur en prenant Jésus pour Elie ou l'un des prophètes; seul Jésus resplendit de la blancheur qu'ils ont sous leurs yeux. Et leur confession de Jésus comme Messie fait tout à coup pâle figure!

«Et leur apparut Elie avec Moïse». Malachie avait annoncé le retour d'Elie: «Voici que je vais vous envoyer Elie le prophète» (Ml 3, 23). Quant à Moïse, Dieu lui avait dit: «Je ferai se lever au milieu de leurs frères un prophète comme toi; je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur dira tout ce que je lui prescrirai» (Dt 18, 18). Mais Elie et Moïse résument en quelque sorte l'attente messianique d'Israël. Tous deux parlent maintenant avec Jésus. Luc nous rapporte que la conversation tournait autour «de l'exode qu'il allait accomplir à Jérusalem» (Lc 9, 31). Mais les disciples n'entendent pas leur échange.

«Il nous est bon d'être ici». Pierre, avec ses deux compagnons, est dans la joie d'avoir goûté quelque chose du Royaume de Dieu venu avec puissance. Il propose à Jésus de construire des tentes, une pour lui et une pour chacun de ses deux visiteurs. Ces tentes pourraient être un rappel de la fête de souccot, bien connue de Pierre, et qui lui paraît en totale adéquation avec la situation dans laquelle il se trouve: introduit dans la sphère divine, il est coupé du créé, ou plutôt il est entré en contact avec le créé transfiguré.
L'atmosphère est bien la même que lors de la fête des tentes, mais les paroles de Pierre sont totalement inadaptées pour exprimer ce qu'il ressent. Il aimerait pourtant garder vive en lui, pendant six jours — la durée passée sous des huttes lors de la fête de Souccot — la joie que lui procure ce qu'il a devant les yeux.
«Arriva qu'ils étaient saisis de terreur» devant une pareille vision. Ils avaient été saisis de stupeur devant la résurrection de la fille de Jaïre, mais il voient maintenant la gloire même de la résurrection, sans le savoir; aussi la stupeur fait place à la terreur. Si la gloire qui entourait Moïse était telle que «les fils d'Israël ne pouvaient fixer les yeux sur le visage de Moïse à cause de la gloire de son visage» (2 Co 3, 7), on comprend que les apôtres soient terrassés par la gloire du Christ transfiguré, par la gloire de Dieu. Isaïe avait réagi d'une façon semblable; en voyant la gloire du Seigneur dans le temple, il s'était écrié: «Malheur à moi! je suis perdu, […] mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur de l’univers!» (Is 6, 5).

La théophanie (Mc 9, 7-8)

«Arriva une nuée les couvrant de son ombre». La nuée est un signe de la présence de Dieu. Dans le désert, sur le Sinaï, «une épaisse nuée» (Ex 19, 16) avait recouvert la montagne et Dieu était descendu sur la montagne (Ex 19, 18). «Le Seigneur appela alors Moïse au sommet de la montagne et Moïse monta» (Ex 19, 20) et Dieu prononça les dix Paroles. De la nuée, Dieu a parlé et a donné ses commandements. De même pour la conclusion de l'alliance, Moïse monta à nouveau sur la montagne: «La nuée recouvrit la montagne, la gloire du Seigneur demeura sur la montagne du Sinaï, que la nuée recouvrit pendant six jours. […] Moïse entra dans la nuée» (Ex 24, 15-16.18).

«et arriva de la nuée une voix…» Comme lors du baptême de Jésus (1, 11), une voix se fait entendre. La voix, en hébreu, a un sens beaucoup plus souple que le mot français «voix», comme nous l'avons dit. La voix sort de la nuée, comme au Sinaï: «le Seigneur vous a parlé du milieu du feu; le son de ses paroles, vous l’entendiez, mais vous n’avez vu aucune forme; rien qu’une voix!» (Dt 4, 12). La parole suit la voix. Au Sinaï, Dieu avait donné les dix paroles (Ex 20, 1-17); ici, il proclame que Jésus est le Fils, le bien-aimé.

«Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, entendez-le». Au lieu de s'adresser à Jésus, comme lors du baptême (1, 11), la voix s'adresse aux trois disciples pour leur parler de Jésus, pour leur faire faire un pas de plus dans la foi. Le Messie confessé par Pierre peu auparavant est le Fils de Dieu: «mon Fils». Dieu se présente comme Père — source, origine — qui a envoyé son Fils; Jésus, le Fils, est donc entièrement tourné vers lui. Ce Fils est le bien-aimé comme lors du baptême. «Le bien-aimé»: c'est ainsi que Dieu a nommé Isaac (Gn 22, 2) lorsqu'il a demandé à Abraham de le lui offrir en sacrifice. Dire que «mon Fils» est le bien-aimé, c'est indiquer sa mission: devenir le serviteur souffrant dont Jésus vient de parler à ses disciples, se livrer pour la vie du monde. Le Père ajoute: «Entendez-le». Entendre est le verbe qui revenaient presque comme un leitmotiv dans le discours en paraboles, car «entendre» est la condition même de la foi. Le Père demande aux disciples d'écouter Jésus parce qu'il leur révèle qui il est, ce qu'il a appris auprès de lui, et la mission qu'il lui a confiée. Dans le contexte où se situe la théophanie de la transfiguration, il est urgent que les disciples entendent l'enseignement nouveau que Jésus vient de dispenser: il doit souffrir, être tué, se dresser d'entre les morts après trois jours; et ceux qui veulent le suivre doivent porter leur croix. Le Père lui-même confirme donc le message donné par Jésus et demande aux trois apôtres de le faire leur. C'est la condition pour que leur foi puisse grandir.

L'énigme de la résurrection (Mc 9, 9-10)

Les apôtres, malgré la vision dont ils ont été favorisés, buttent toujours sur l'enseignement tout nouveau que Jésus leur a donné avant la transfiguration.
Soudain, c'est pour les disciples le retour à la réalité ordinaire: Jésus est seul avec eux. La voix s'est tue, Elie et Moïse ont disparu. Jésus redescend alors avec eux de la montagne et leur demande de ne rien dire à personne (9, 9) comme après la résurrection de la fille de Jaïre (5, 43) et la profession de foi de Pierre (8, 30). Une différence pourtant; la consigne de silence est accompagnée d'une restriction: ils pourront raconter ce qu'ils ont vu quand le Fils de l'homme se sera dressé d'entre les morts, ce qui sous-entend la réalisation prochaine de ce qu'il leur a enseigné peu avant (8, 31), mais ils ne comprennent pas. Que veulent dire les paroles de Jésus: «se dresser d'entre les morts»? Les apôtres viennent de le voir en gloire; d'autre part, ils croient, comme Jésus et comme les Pharisiens, à la résurrection pour la fin du monde (12, 18-27); ils savent aussi que le Fils de l'homme viendra sur les nuées du ciel et qu'il lui sera «conféré empire, honneur et royaume» (Dn 7, 14). Mais ce qu'ils ne peuvent envisager, c'est que Jésus — qu'ils ont reconnu comme le Messie (8, 29) — passe par la mort. Ils n'ont pas réalisé que tout ce que Jésus leur a annoncé, ses souffrances et sa mort, lui arriverait réellement. Ils discutent donc entre eux sur la parole énigmatique de Jésus, mais ne l'interrogent pas.

22 février

 

2018
160ème anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à Bernadette.

 

Sentence de sainte Bernadette

O Jésus et Marie, faites enfin que toute ma consolation en ce monde soit de vous aimer et de souffrir pour les pécheurs.

O mon Jésus, donnez-moi de comprendre la sainte Jalousie du céleste Amour! Dégagez, attirez, élevez toutes mes affections... Que mon coeur crucifié s'abîme pour jamais dans le vôtre et s'ensevelisse dans la blessure mystérieuse qu'en lui a ouverte l'entrée de la lance.

20 février

Prier le rosaire avec Aelred de Rievaulx et Guerric d'Igny

Mystères douloureux

 

L’Agonie

Dans l'angoisse, Jésus priait avec plus d'insistance; et sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient jusqu'à terre (Lc 22,44).

II se mit à prier, et, reprenant trois fois la même prière, il entra en agonie. Et alors on le vit, s'il est permis de parler ainsi, pleurer non seulement de ses yeux mais comme de tous les membres de son corps, afin de purifier par ses larmes son corps tout entier: l'Eglise! (Bernard de Clairvaux).

Regarde, Seigneur, les larmes de ceux qui souffrent et donne-leur la force de continuer leur chemin.

 

La Flagellation

Pilate fit flageller Jésus, et le leur livra pour qu'il soit crucifié (Mt 27,26).

Pilate dit: «Voici l'homme!» Oui, c'est bien un homme. Qui en douterait? Les traces des fouets sont là pour le prouver, les blessures livides et la saleté des crachats. C'est bien un homme, dis-tu. Mais alors d'où vient qu'au milieu de tant d'horreurs il ne s'irrite pas comme un homme, il ne se révolte pas contre ses bourreaux? C’est qu’il y a ici plus qu'un homme.

Nous te prions, Seigneur, pour les chrétiens persécutés, bafoués comme toi: qu'ils restent fidèles à leur foi.

 

Le Couronnement d’épines

Les soldats, avec des épines, tressèrent une couronne, et la posèrent sur sa tête (Mt 27-29).

La méditation de l'admirable patience du Seigneur est un stimulant efficace à l'amour des ennemis, perfection de l'amour fraternel. Il offre son beau visage aux crachats, il laisse mettre un bandeau sur ses yeux qui règlent l'univers, il expose ses flancs aux fouets, courbe sous la couronne d'épines une tête qui fait trembler les principautés et les puissances.

Que la patience de Jésus soit pour nous source de patience dans la vie quotidienne.

 

Le Portement de croix

Jésus, portant lui-même sa croix, sortit en direction du lieu dit: Le Crâne, ou Calvaire, en hébreu: Golgotha (Jn 19,17).

Quelle douceur votre cœur n'a-t-il pas puisée quand par votre œil intérieur, vous avez vu le Seigneur portant lui-même sa croix? Qui pourrait rendre compte de cette humilité, de cette mansuétude, de cette patience? Comme une brebis, il a été conduit à la mort; comme l'agneau devant les tondeurs, il s'est tu, il n'a pas ouvert la bouche.

Accorde-nous, Seigneur, une sérénité semblable à la tienne devant la mort.

 

Le crucifiement et la mort de Jésus

Un des soldats avec sa lance lui perça le côté; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau (Jn 19, 34).

Vite, hâte-toi, va manger le rayon avec son miel, va boire ton vin avec ton lait. Car le sang se change en vin pour t’enivrer et l’eau devient du lait pour te nourrir. Vraiment des fleuves ont jailli pour toi de la pierre, des trous ont été percés dans la muraille de son corps: les blessures de ses membres. Dans le creux de celles-ci, comme la colombe, tu peux aller te blottir, les baisant une à une.

Que ta croix, Seigneur, soit notre refuge dans les adversités, les trahisons, les calomnies.

18 février


Premier dimanche de Carême

Tentation de Jésus au désert

Mc 1, 12-15

Tentation de Jésus par le Satan (Mc 1, 12-13)

Jeté dehors par l'Esprit

12 Et aussitôt l'Esprit le jette dehors au désert.
13 Et il se trouvait dans le désert quarante jours, mis à l'épreuve par le Satan,
et il se trouvait avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient.

Aussitôt que la voix du Père eut retenti après le baptême de Jésus, dévoilant la mission confiée à Jésus, l'Esprit jette Jésus dehors, au désert. Jean vivait dans le désert, maintenant Jésus y part dans l'obéissance. «Aussitôt», mot cher à Marc, montre l'urgence qu'il y a pour Jésus d'accomplir cette mission.
Pourquoi l'Esprit le jette-t-il dehors? hors de quel lieu? «Jeter dehors» sera utilisé par Jésus à propos des esprits impurs et du lépreux guéri, qu'il jette dehors. Etant donné que cette action de l'Esprit se situe juste après sa propre manifestation et la parole du Père, il semble que l'Esprit le jette en quelque sorte hors de cette communion qui existe entre Jésus, le Père et l'Esprit. Il doit sortir, partir, pour accomplir le dessein bienveillant du Père et attirer tous les hommes dans cette communion. Il est sorti du Père et venu dans le monde et c'est ce qui s'actualise par l'action de l'Esprit.
L'Esprit le jette au désert, lieu de l'épreuve, mais aussi lieu des épousailles. C'est ce double volet du désert qui est ensuite décrit par Marc. D'un côté la mise à l'épreuve par le Satan, de l'autre la familiarité avec les bêtes sauvages et la soumission des anges. Les deux dimensions sont introduites par: il se trouvait.

La mise à l'épreuve

L'épreuve de Jésus dura quarante jours. Quarante jours, c'est la durée de l'épreuve d'Israël marchant à travers le désert (Nb 14, 34); c'est aussi celle du voyage d’Élie dans le désert (1 R 19, 8). Quarante, c'est le temps d'une expérience spirituelle. La quarantaine de Jésus au désert est une mise à l'épreuve qui prend un visage particulier: elle vient du Satan, l'adversaire, le diviseur, l'accusateur — celui qui accuse l'homme devant la cour céleste. C'est le Satan du livre de Job qui résonne en filigrane (Jb 2), ainsi que le serpent du livre de la Genèse (Gn 3, 1-7).
Jésus, en descendant dans le Jourdain pour y recevoir le baptême, s'était uni toute l'humanité; il s'est montré comme le nouvel Adam venu pour réconcilier toute la création avec le Père. Il est maintenant mis à l'épreuve par le Satan comme le premier Adam. Mais à la différence d'Adam et d'Eve, Jésus reste fidèle à la parole du Père et ne se laisse pas prendre au piège du Satan. Comme Job il connaîtra la souffrance, mais ne sera pas vaincu. Jésus passe par un chemin d'épreuve, de vérification et de purification; il se montre capable d'écouter la voix du Père; il obéit à son Père.

Le désert, lieu de la réconciliation

Jésus se trouvait mis à l'épreuve dans le désert et il se trouvait en même temps avec les bêtes sauvages, servi par les anges. Les deux sont simultanés: restant fidèle à son Père, il transforme le désert en lieu paradisiaque, en lieu de réconciliation. En lui, l'homme revient déjà au paradis dont il avait été expulsé. Jésus est le messie davidique qui rétablit la paix, qui restaure l'harmonie entre l'homme et la nature (Is 11, 6-8) qui avait été brisée par le péché (Gn 3, 17-19), et aussi l'harmonie entre le ciel et la terre: les anges le servaient. La parole du psalmiste se réalise: «Le Seigneur donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins. Ils te porteront sur leurs mains pour que ton pied ne heurte les pierres» (Ps 90, 11-12).

Le Royaume de Dieu s'est approché (Mc 1, 14-15)

14 Après que Jean ait été livré, Jésus vient en Galilée proclamant l'évangile du Royaume de Dieu 15 et disant que le temps est accompli et que le Royaume de Dieu s'est approché: «Convertissez-vous et croyez en l'évangile».

Après la mort de Jean Baptiste, Jésus commence à prêcher l'évangile de Dieu, l'évangile du Royaume de Dieu, selon certains manuscrits. «Le Royaume, comme l’écrit si bien J. Radermakers, n'est pas la projection d'un idéal de fraternité humaine, le rêve d'un amour qui se fait et se défait au gré des désirs de chacun, l'utopie d'une société sans classe. Le Royaume, c'est le Christ, c'est se laisser mener vers le Père, dans une communauté de vie et de destin avec le Fils bien-aimé, souffrant nos souffrances d'hommes et nous livrant avec lui à l'amour de Dieu.» Le Royaume de Dieu, c'est Dieu qui règne dans les cœurs.
En effet, «le temps est accompli», car le dessein bienveillant de Dieu, caché en Dieu de toute éternité et qui s'est peu à peu dévoilé dans le temps, franchit une nouvelle étape. Le temps de la préparation est achevé; la promesse faite par Dieu au peuple d'Israël a trouvé son accomplissement dans la venue de Jésus. Le Fils de Dieu s'est fait homme; il est l'ange du Grand Conseil qui s'est tenu en Dieu avant la création du monde, il est le messager de son dessein bienveillant chargé d'annoncer ce dessein aux hommes.
«Le temps est accompli» et cet accomplissement s'accompagne d'une nouveauté radicale: «le Royaume de Dieu s'est approché». Le roi en personne — le Grand Roi, le Très Haut — s'est approché de son peuple. L'ange avait annoncé à Marie à propos de son enfant: «Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin» (Lc 1, 32-33). C'est bien Dieu qui s'est approché, qui a eu l'initiative de s'approcher des hommes: ce n'est pas l'homme qui s'est approché de Dieu par ses propres forces. Le Royaume de Dieu, c'est donc la présence de Dieu au milieu de son peuple. C'est toujours Dieu qui fait le premier pas pour venir vers nous.
L'annonce de l'évangile demande une réponse: la conversion et la foi. Ce n'est plus seulement la conversion des mœurs, la pénitence, que prêchait Jean Baptiste. Il faut croire, non pas des vérités nouvelles que Jésus annoncerait, mais croire «en» l'évangile. Il s'agit d'une relation de confiance, de l'adhésion à quelqu'un dans l'amour: l'évangile, c'est Jésus lui-même qui vient nous donner sa vie en partage, faire de nous des fils du Père. Cela demande une conversion. Toute la suite de l'évangile de Marc montrera que cette conversion est plus difficile que celle demandée par Jean en vue du baptême dans l'eau, car croire que Jésus est le Fils de Dieu relève de l'impossible, à vues humaines.
Comment naît et grandit cette foi? En se mettant à la suite de Jésus, d'où le récit de l'appel des premiers disciples, mis par Marc en tête de la première partie de son évangile.

15 février

2018
160ème anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à Bernadette.

 

 

Sentence de sainte Bernadette

Marie a tout sacrifié, et Dieu seul lui tient lieu de tout. A son exemple, désormais, le Seigneur seul sera mon partage. Pourquoi suis-je venue ici, sinon pour aimer Notre-Seigneur de tout mon coeur. Pour lui prouver mon amour, je dois, à son exemple, souffrir et lui sacrifier tout avec générosité. Courage, mon âme, la prière obtient tout, le coeur de Jésus est là, frappons.

12 février

Prier le rosaire avec Aelred de Rievaulx et Guerric d'Igny

Mystères lumineux

 

Le Baptême

Jésus était venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui (Mt 3, 13).

Qu’elle est immense la grâceselon laquelle s’est incliné sous la main de son serviteur Celui qui a tout créé, qui régit toutes choses, qui remplit tout, qui soutient tout! Pourquoi a-t-il fait cela? Pour sanctifier les eaux du baptême, pour instituer les sacrements de la perfection évangélique, pour donner un exemple d’humilité.

Conduis ton Eglise, Seigneur, sur un chemin d'humilité.

 

Cana

On manqua de vin. La mère de Jésus lui dit: «Ils n’ont pas de vin» (Jn 2, 3).

La mère de Jésus eut pitié des mariés dans sa bonté et prit part à leur embarras. Que peut-il couler de la source de la bonté sinon de la bonté? Oui, je vous le demande, comment nous étonner que des entrailles mêmes de sa bienveillance se produise une telle bienveillance? Est-ce que la main qui, pendant une demi-journée, a tenu un fruit n'en conservera point l'odeur le reste du jour? Quels parfums de bonté n'a donc point répandus dans les entrailles de Marie, la vertu même de charité qui y a séjourné pendant neuf mois entiers?

Seigneur, que la bonté de Marie embaume notre vie.

 

L’Annonce du Royaume

Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux (Mt 5, 3).

Le Royaume de Dieu, c'est le bonheur; le chemin pour parvenir à ce royaume, ce sont les tentations, les épreuves, les persécutions; voilà pourquoi il en est bien peu qui s'avancent par ce chemin. Cela ne signifie pas que ce soit un bonheur de faire l'expérience de ces maux, mais les endurer patiemment pour le nom du Christ est un chemin vers le bonheur.

Seigneur, par le soutien de la Vierge Marie, accorde-nous de ne pas nous décourager dans les épreuves de notre vie.

 

La Transfiguration

La face de Jésus brilla comme le soleil. Ses vêtements devinrent comme la lumière (Mt 17,2).

Découvrez la lumière dans une lampe d'argile, le soleil dans une nuée, Dieu dans un homme, la splendeur de la gloire et l'éclat de la lumière éternelle dans votre chair, ce vase de boue! Son humanité, il est vrai, cache sa majesté, et son humble apparence dérobe sa puissance, mais les signes et les prodiges qui en jaillissent ne laissent place à aucun doute sur leur source.

Quand la foi semble une nuit profonde, garde-nous Seigneur fidèles à la prière.

 

L’Eucharistie

Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude en rémission des péchés (Mt 26, 27-28).

Quel est ce bois? C'est celui où fut suspendue la succulente grappe d'où a coulé avec abondance le vin qui réjouit aujourd'hui le monde entier. Songez à la grappe que les fils d'Israël ont rapportée sur une perche. Qu'est-ce que la grappe sur une perche sinon le Christ sur la croix? Aujourd'hui, mes frères, le monde entier se nourrit du vin qui a coulé de cette perche. Quel chrétien ne boit pas aujourd'hui le sang du Christ?

Que la messe soit au cœur de notre vie comme une braise ardente.

11 février

6ème dimanche du Temps ordinaire (B)

Mc 1, 40-45

 

 

40 Un lépreux vient près de lui, le suppliant et tombant à genoux; et lui dit:
«Si tu veux, tu peux me purifier».
41 Irrité contre lui, il étendit la main sur lui, le toucha et lui dit:
«Je le veux, sois purifié»,
42 et aussitôt la lèpre s'éloigna de lui, et il fut purifié.
43 L'ayant rudoyé, Jésus aussitôt le jeta dehors 44 et lui dit:
«Vois, ne dis rien à personne, mais va toi-même te montrer au prêtre et apporte pour ta purification ce qui est prescrit par Moïse, en témoignage pour eux».
45 Etant sorti, il commença à proclamer beaucoup et à divulguer la Parole, si bien que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais il restait dehors dans des lieux déserts; et on venait près de lui de partout.

Jésus est maintenant à l'écart de la ville, seul, et un lépreux s'approche: il a certainement entendu parler de ce que Jésus a accompli en Galilée, de sa puissance divine. Qui d'autre que Dieu, en effet, peut jeter dehors un esprit impur et mettre les démons dehors de sa propre autorité?
Le lépreux s'approche donc de Jésus, le Saint de Dieu, comme l'a dit l'esprit impur (1, 24). Il défie Jésus par cette attitude, car un lépreux, d'après la Loi (Lv 13, 46) devait demeurer loin des habitations et des gens en bonne santé pour éviter la contagion. En Lc 17, 12, on voit les lépreux s'arrêter à distance et Jésus ne les touche pas. Jésus s'irrite donc devant cette attitude qui va à l'encontre de ce que la Loi prescrit au niveau de la pureté. D'après le Lévitique en effet, quand quelqu'un avait des taches sur la peau, il devait aller se présenter au prêtre et si celui-ci diagnostiquait la lèpre, la personne était déclarée impure (Lv 13, 3) et le lépreux devait crier: «Impur, impur», pour que les gens s'écartent de lui à son passage; le Lévitique prescrit: «Tant qu’il gardera cette tache, il sera vraiment impur. C’est pourquoi il habitera à l’écart, son habitation sera hors du camp» (Lv 13, 45-46). Avec le lépreux, nous sommes dans un contexte d'impureté, comme avec l'homme qui avait un esprit impur. Les deux textes se répondent d'ailleurs: dans un cas il s'agit d'une impureté spirituelle, dans l'autre d'une impureté physique; mais la lèpre était liée aussi au péché. En effet, lorsqu'il constatait une guérison, le prêtre faisait un sacrifice pour le péché (Lv 14, 19). L'impureté de l'homme qui s'approche est donc aussi spirituelle.

Arrivé devant Jésus, le lépreux lui adresse une demande: être purifié. Après la prière d'intercession des apôtres pour la belle-mère de Pierre et la prière silencieuse de Jésus avant sa mission, c'est maintenant la prière de supplication du lépreux. Or Dieu seul pouvait purifier de la lèpre et du péché. Jésus ayant déjà accompli des miracles qui relèvent de la puissance de Dieu, le lépreux lui dit donc: «si tu le veux, tu le peux», car rien n'est impossible à Dieu. Jésus exauce immédiatement la prière qui lui est faite: il étend la main et touche le lépreux, comme il avait étendu la main et touché la belle-mère de Pierre; il fait un geste qui relève le défi que le lépreux lui a lancé. En effet, en touchant le malade, non seulement il ne se rend pas impur, mais il purifie jusqu'aux tréfonds de son être l'homme impur. Il purifie par son toucher: sa chair purifie la chair. Lui, le sans péché, n'est pas souillé par le péché, mais au contraire, le pécheur est purifié par sa sainteté — comme dans l'eucharistie. Le geste de Jésus est accompagné d'une parole: «Je le veux», qui est immédiatement efficace: la lèpre «s'éloigne»; elle est personnifiée.
Le lépreux s'était approché de Jésus, maintenant c'est la lèpre qui s'éloigne de lui: nous sommes là au cœur du récit.

Jésus, après s'être irrité de la demande, rudoie maintenant celui qu'il a guéri… ce qu'il avait fait à l'égard de l'esprit impur (1, 25). Jésus le rudoie pour qu'il ne dise rien; il savait bien en effet ce que l'homme voudrait faire: parler de son bienfaiteur à tout le monde. Il jette ensuite l'homme dehors, comme il l'avait fait pour les démons (1, 34). Il renvoie le lépreux au prêtre pour accomplir ce que la Loi prescrivait. «Je veux, sois purifié, […] va te montrer au prêtre», dit-il. Jésus ne veut pas que l'homme fasse des commentaires sur le comment de sa guérison. Q'il accomplisse simplement le sacrifice prescrit! cette attitude sera pour les prêtres un témoignage rendu au respect de Jésus pour la Loi. Jésus ne prend pas leur place.
La visite au prêtre est sous-entendue: Marc n'en parle pas. Il souligne par contre que l'homme guéri a rendu publique la Parole cachée. La guérison lui a fait retrouver sa place dans la société, et il parle aux gens qui l'entourent. Mais il ne parle pas de lui, il parle de ce qu'il a entendu. Or proclamer la Parole entendue, c'est le rôle du prophète. Jésus, quant à lui, va dans des lieux déserts: les rôles sont inversés, puisque Jésus était venu pour semer la Parole alors que le lépreux devait vivre loin des lieux habités.

7 février

Prier le rosaire avec Aelred de Rievaulx et Guerric d'Igny

Mystères joyeux

L’Annonciation

Voici la servante du Seigneur; que tout m’advienne selon ta parole (Lc 1, 38).

O vierge fidèle, que ton oreille soit donc ouverte pour entendre et ton esprit pour croire: par l'oreille, tu reçois la parole de l'ange, par le cœur, accueille le Verbe du Très Haut et, dans ton corps, conçois le Fils de Dieu. Ainsi s'ouvrit sans nul doute la terre, afin de recevoir la rosée que les cieux laissaient tomber, et de germer son Sauveur.

Seigneur, donne à tous les chrétiens le goût de lire et prier la Parole.

 

La Visitation

Marie partit, s'en alla vers les montagnes de la Judée chez Elisabeth et après qu'elle l’eut saluée, Jean tressaillit dans le sein de sa mère (Lc 1, 39.41).

La voix de Marie, retentissant aux oreilles d'Elisabeth, pénètre au cœur de Jean, caché dans les entrailles de sa mère, réveille son esprit et le remplit d'une joie salutaire, et cet enfant, à qui la nature n'avait point encore donné une vie complète, la vertu de la voix de Marie le remplit de l'Esprit avec la plus grande abondance, puisque sa mère en reçut de son fils une communication copieuse.

Seigneur, que la joie de l'Esprit transforme notre vie.

 

La Nativité

Elle enfanta son fils premier-né. Elle l'emmaillota, et le coucha dans une crèche (Lc 2, 7).

Celui qui remplit le ciel et la terre repose dans une crèche; celui qui possède l'univers ne trouve pas place dans une auberge. Pourquoi? D'un mot: pour nous. Mais encore qu'avions-nous besoin? C'était pour faire la paix, car c'était le désaccord, voyez-vous, entre Dieu et l'homme, entre l'homme et l'ange, entre l'homme et le démon.

Seigneur, apprends-nous à rendre grâce sans cesse pour ta grande miséricorde envers nous.

 

La Présentation de Jésus

Il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël
(Lc 2, 25).

Siméon n'avait pas vu le Christ, mais il avait la foi en sa parole. Il avait appris des prophètes qu'il viendrait, de quelle manière il viendrait: très humblement, et aussi la raison pour laquelle il viendrait. Siméon avait reçu l'annonce de la venue du Fils de Dieu. Comment se ferait-elle? Dans la chair. Sous quel aspect? Si c'est de la beauté que vous voulez parler, c'est le plus beau des enfants des hommes.

Seigneur, fais grandir en nous la foi et l'adoration.

 

Le Recouvrement de Jésus au Temple

Mon Fils, pourquoi nous as-tu fait cela? Voici que ton père et moi, angoissés, nous te cherchions (Lc 2,48).

Je te le demande, O ma Dame, pourquoi t'affliger? Ce n'était pas la faim, je pense, ni la soif, ni le dénuement que tu redoutais pour l'enfant, que tu savais être Dieu. Tu te plaignais seulement d'être restée privée, si peu que ce fût, des délices ineffables de sa présence. Car le Seigneur Jésus est si doux pour ceux qui le goûtent, si beau pour ceux qui le voient, si suave pour ceux qui l'embrassent, que son absence, même courte, provoque une souffrance extrême.

Seigneur, que dans nos tâches les plus simples, nous soyons attentifs à entretenir ta présence en nous.

5 février
Neuvaine à Notre-Dame de Lourdes

0 Marie,
Vous êtes là devant nous, comme avec Bernadette
dans l'humble grotte.
Vous nous enseignez comment prier le Seigneur.
Aux Noces de Cana, vous avez constaté ce qui
manquait. A votre Fils Jésus, vous avez confié votre
inquiétude et vous avez appelé les serviteurs à faire
« tout ce qu'il vous dira ». Vers vous, Notre-Dame du Oui et de la Confiance, nous nous tournons pour présenter nos intentions
car votre Fils vous écoute. Nous vous confions les personnes malades,
de nos familles et de nos communautés, afin qu'elles soient encouragées dans leur épreuve.
Nous vous prions pour ceux qui doutent
et ceux qui affrontent des difficultés affectives,
sociales et matérielles.
Vous êtes attentive aux besoins d'amour donné
et reçu, d'espoir, de reconnaissance, d'attention.
Veillez sur chacun de nous Notre Dame de Lourdes,
accueillez notre prière, fortifiez en nous la foi
au Christ, votre Fils, notre Seigneur, qui vit et règne
avec le Père et dans l'Esprit, pour les siècles des siècles.
Amen

4 février

5ème dimanche du Temps ordinaire (B)

Mc 1, 29-39

 

29 Et étant aussitôt sorti de la synagogue,
Jésus vint dans la maison de Simon et d'André avec Jacques et Jean. 30 La belle-mère de Simon était couchée, étant fiévreuse et aussitôt, ils lui parlent d'elle. 31 S'approchant, il la fit réveiller en saisissant sa main; et la fièvre la quitta, et elle les servait.

32 Le soir venu, quand le soleil se coucha,
on portait près de lui tous les malades et les possédés de démons; 33 et la ville entière était rassemblée près de la porte.
34 Et il soigna de nombreux malades de maladies variées et il jeta dehors des démons nombreux, et il ne laissait pas parler les démons, parce qu'ils le connaissaient.
35 Et au matin, alors qu'il faisait totalement nuit, s'étant levé il sortit et s'éloigna vers un lieu désert et là il priait.
36 Et Simon alla à sa recherche, ainsi que ceux qui étaient avec lui; 37 ils le trouvèrent et lui dirent: «Tous te cherchent». 38 Et il leur dit: «Allons ailleurs dans les bourgades voisines, pour que là aussi je proclame; c'est pour cela, en effet, que je suis sorti».
39 Et il alla proclamer dans leurs synagogues, dans la Galilée entière, et il jetait les démons dehors.

Jésus vient d'enseigner dans la synagogue de Capharnaüm où il a chassé un esprit impur qui savait qui il était. Aussitôt, il sort, fuyant une popularité naissante.
Il  vient chez Pierre et André avec ses quatre premiers disciples. La belle-mère de Pierre étant malade, ses disciples «aussitôt», parlent d'elle à Jésus, comme l'a fait Marie à Cana. Ils intercèdent auprès de Jésus qui s'approche de la malade. S'approcher, c'est un mouvement qui fait partie de l'être de Jésus; il s'est approché de nous en prenant une chair semblable à la nôtre. La belle-mère de Pierre avait de la fièvre, mais elle attendait autre chose de Jésus: il la fit réveiller, dit Marc. Or c'est ce verbe qu'il emploie pour dire que Jésus est ressuscité (16, 6). Jésus lui tend la main, comme il la tendra à Adam et Eve lorsqu'il ira à leur rencontre aux enfers. En rendant la santé à cette femme, Jésus la fait venir à la vie, à sa vie.

La vie qu'il donne à la belle-mère de Pierre, beaucoup viennent la chercher près de lui. On lui porte TOUS les malades et possédés. Et TOUTE la ville se rassemble au coucher du soleil, lorsque le sabbat prend fin et que commence une nouvelle semaine: le jour UN. Jésus se manifeste comme le messie en répondant à l'attente des malades; tous cependant ne sont pas guéris, bien que beaucoup le soient. Il chasse aussi des esprits impurs. Il peut paraître étrange qu'il y ait autant de possédés dans une si petite ville! On dirait que Jésus les attire comme un aimant. Et encore une fois, Marc souligne que les démons savent qui est Jésus, alors que la foule ne le connaît pas encore pour ce qu'il est. Mais Jésus les empêche de parler. Cependant, si les démons connaissent Jésus, ils n'ont pas foi en lui. On peut s'étonner que certains commentateurs, aujourd'hui, réduisent ce que les évangélistes appellent les démons, les esprits impurs, aux tendances mauvaises qui sont en nous. Nous ne savons pas par nous-mêmes qui est Jésus, qu'il est le Fils de Dieu. Ce n'est pas par nos tendances mauvaises que nous pouvons le savoir, mais par la foi! Cette connaissance n'est pas spontanée chez les hommes, mais par contre les démons, eux, le savent.
Après avoir donné toute la soirée à ceux qui l'entourent, Jésus écourte son repos et part dans le désert. Il termine la nuit auprès de son Père, seul avec son Père dans la prière. Il lui parle dans la solitude. Il présente à son Père toutes ces brebis qui ont besoin d'un berger, il attend de lui l'accomplissement de la mission qu'il lui a confiée.

Alors que Jésus s'était approché de la belle-mère de Pierre, maintenant il s'éloigne. Pierre et ceux qui étaient avec lui se mettent donc à sa recherche. Ils ne comprennent pas que Jésus ne soit pas resté avec eux, pas plus d'ailleurs que ceux qui ont bénéficié de ses bienfaits. Tous le cherchent… comme l'épouse du Cantique, comme le fera Marie de Magadala au matin de la résurrection; comme l'ont fait les parents de Jésus pendant trois jours à Jérusalem: ils l'ont cherché et ils l'ont trouvé dans le Temple, occupé aux affaires de son Père. Les disciples de Jésus le trouvent aussi près de son Père: dans le silence de la prière.
Les disciples sont les porte-parole de ceux à qui il a manifesté sa bonté. Tous cherchent Jésus pour le retenir, mais Jésus ne se laisse pas retenir. Il entraîne ailleurs: il sort sans cesse. Après être sorti de la synagogue, il est sorti de la maison de Pierre; il est le semeur sorti pour semer (4, 3). Après avoir manifesté le Père par ses gestes, il veut manifester son dessein bienveillant par la parole. Il part donc proclamer la Parole dans les synagogues de la Galilée entière et y joint des expulsions de démons: comme bien souvent chez Marc, parole et acte vont de pair. Etre avec Jésus ce n'est pas l'accaparer pour soi, c'est être entraîné avec lui dans sa mission: mettre le feu sur la terre.

2 février
Présentation du Seigneur

Commentaire de l'icône

Quarante jours après la naissance de Jésus, Joseph et Marie vont à Jérusalem pour accomplir, au Temple, les prescriptions ordonnées par la Loi. En effet, depuis les plaies d'Egypte (Ex 12,29), la Loi demandait que l'on consacre à Dieu les premiers-nés (Ex 13,2), en action de grâce pour le salut accordé aux enfants des Hébreux protégés par le sang de l'agneau.
Purification de la mère, bénédiction de l'enfant: tels étaient les préceptes que la Sainte Famille venait accomplir.

La liturgie byzantine chante ainsi cet événement:
«Nous magnifions le Verbe Premier-Né
Le Fils du Père éternel
Devenu le premier-né
D'une Mère toujours Vierge» (Matines, rite byzantin, 9e Ode).

L'icône représente exactement la scène décrite dans l'évangile (Lc 2,22-38). Au centre, nous voyons la Saint Mère de Dieu, les bras tendus en un geste d'offrande:
«Que, la Porte du Ciel s'ouvre en ce jour, car le Verbe éternel du Père, ayant commencé son existence temporelle, sans s'être séparé de sa divinité, se laisse volontiers porter au temple de la Loi, enfant de quarante jours» (Vêpres).

Le Christ est présenté comme un Agneau offert en sacrifice près de l'autel:
«Tu n'as voulu ni sacrifice ni oblation,
Mais tu m'as façonné un corps.
Tu n'as agréé ni holocaustes,
Ni sacrifices pour les péchés,
Alors j'ai dit: "Voici, je viens!" » (He 10,5-7).

Et La Liturgie chante:
«L'Ancien des Jours se fait Enfant pour moi; le Dieu très pur prend part aux sacrifices pour me confirmer la vérité de cette chair qu'il a reçue de la Vierge» (Début des Matines).

«Le Christ, sortant du sein de la divinité, est offert comme Enfant à Dieu son Père, par la Vierge sa Mère, Lui qui existe avant toutes choses» (Matines, Ode 1).

Marie accomplit un geste prophétique en amenant Jésus au Temple où Syméon va le reconnaître comme Sauveur du monde:
«La Mère de Dieu, Marie, portait dans ses bras, Celui qui s'avance porté sur les chars des Chérubins et qui est célébré par les hymnes des Séraphins» (Vêpres).

L'Auteur de la Loi, accomplit les dispositions de la loi!
«Aujourd'hui, la Sainte Mère de Dieu, plus sublime que le Temple, pénètre dans le Temple pour manifester au monde le Donateur et Auteur de la Loi! » (Vêpres).

Au milieu de la foule de parents et d'enfants - cette foule qui envahit le Temple - Marie et Joseph rencontrent le juste vieillard Syméon qui, Inspiré par l'Esprit Saint, attendait le Sauveur. En Orient, on a donc donné à cette Fête le nom de RENCONTRE (YPAPANTE).
«Sois plein de joie, Syméon, disait la Mère de Dieu, toi l'initié des choses indicibles; reçois dans tes bras l'Enfant dont tu avais reçu l'annonce par le Saint-Esprit, car c'est le Verbe,  le Christ» (Matines, 4e Ode).

«Tu portes le Feu, répondit Syméon. ô toute Pure, je crains de recevoir dans mes bras cet Enfant qui est le Dieu de la Lumière sans déclin, le Maître de la Paix» (Matines, 5e Ode).

Aussi, chantons avec la Liturgie:
«Réjouis-toi, pleine de grâce, Vierge, Mère de Dieu, car de toi s'est levé le Soleil de Justice, le Christ notre Dieu, illuminant ceux qui sont dans les ténèbres. Réjouis-toi aussi, juste vieillard qui reçois dans tes bras le Libérateur de nos âmes, Celui qui nous accorde aussi la Résurrection» (Vêpres, Apolitikion).

Jésus passe des bras de Marie, dans les bras de Syméon; Heureux es-tu, Syméon, tu vois ce que nul œil n'a jamais vu:
«Accueille Celui que vit Moïse jadis dans la Nuée, donnant la loi au Sinaï et qui s'est fait Enfant et soumis à la Loi. C'est Lui qui a parlé par la Loi, c'est Lui qui s'est fait entendre  dans les Prophètes, qui s'est incarné pour nous et qui sauve l'humanité. Adorons-Le. » (Grandes Vêpres).

Le Vieillard portait l'Enfant, mais c'était 1'Enfant qui portait le Vieillard:
«Portant la Vie, Syméon demandait d'être délivré de la vie. Il disait: "Maître, laisse-moi aller maintenant annoncer à Adam que j'ai vu le Dieu éternel devenu Enfant sans aucun changement, et Sauveur du monde"» (Vêpres).

«Mes yeux ont vu, manifesté en ces derniers jours, le Mystère caché depuis toujours: c'est la Lumière dissipant les ténèbres des païens, c'est la gloire pour le nouvel Israël. Aussi,délivre ton serviteur des liens de son corps de chair, en échange de la Vie admirable sans vieillesse et sans déclin, ô Toi qui accordes au monde ta grande pitié» (Vêpres).

«Lui, Jésus, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu» (Ph 2,6):
«Celui que, dans la liturgie céleste, les esprits incorporels supplient avec tremblement, est reçu ici-bas dans les bras corporels de Syméon et celui-ci proclame l'union de la divinité avec l'humanité» (Vêpres).

«Sana être séparé du sein du Père dans ta divinité, ô Christ, tu étais porté, incarné, de par ton bon vouloir, dans les bras de la toujours Vierge, et tu fus remis à Syméon qui reçut ainsi la divinité, ô Toi dont la main contient toutes choses» (Laudes).

L'Eglise, figurée par Sion, est dans l'allégresse:
«Orne ta chambre nuptiale, Sion, et reçois le Christ Roi. Embrasse Marie la Porte du Ciel, semblable au trône des Chérubins: elle porte le Roi de gloire. La Vierge est une nuée de Lumière, portant son Fils, né avant l'étoile du matin. Le recevant dans ses bras, Syméon annonce aux peuples qu'il est le Maître de la Vie et de la mort et le Sauveur du monde» (Vêpres; cf. rite romain).

Près de Marie, s'avance Joseph portant l'offrande des pauvres:
«un couple de tourterelles: l'Eglise sans souillure et le nouveau peuple élu...les deux Testaments» (Vêpres).

Près de lui, Anne dont l'attitude exprime l'inspiration. Sur son parchemin on lit: «Cet Enfant soutient le ciel et la terre».
«Interprète de la volonté divine, Anne la Prophétesse confessa le Seigneur dans le Temple... et magnifiait la Mère de Dieu» (Ode 9).

La Rencontre se termine sur l'annonce des Mystère douloureux:
«Un glaive percera ton cœur lorsque tu verras en croix ton Fils... Cet Enfant sera un signe de contradiction, étant Dieu et Enfant... » (7e et 8e Odes)

Sur l'icône, au fond, quelques bâtiments, pas de plafond pour ne pas poser de limites: l'or, la Lumière du Christ, éclaire toutes les Nations qui s'écrient:
«Toi qui, en ce jour, as daigné reposer dans les bras du vieillard comme sur le char des Chérubins, Christ notre Dieu, délivre-nous de la tyrannie des passions et sauve nos âmes!» (Laudes).

«Tu es apparu, Seigneur,
comme la Lumière qui dissipe les ténèbres des Nations.
Soleil de Justice,
tu es porté sur une Nuée légère,
mettant fin à l'ombre de la loi
et faisant luire 1'aurore de la grâce nouvelle! »

 

Carême 2018 avec sainte Bernadette

2018
160ème anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à Bernadette.

Nous vous proposerons des textes de sainte Bernadette au long du Carême. Son carnet de notes intimes est un véritable chemin de conversion.

Bon carême !

Neuvaine pour demander des vocations

Neuvaine pour les vocations dans notre communauté. Merci de prier avec nous.

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Diaporamas

Vous pouvez regarder quelques diaporamas...

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Rosaire médité

Chaque mois, vous pouvez trouver sur le site un Rosaire médité.

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Neuvaine pour demander un bébé

Neuvaine à Notre-Dame du Prompt-Secours pour demander la naissance d'un bébé par l'intercession de soeur Marie de Nazareth.

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