Août
30 aoùt
Prier le Rosaire sur les pas du Bienheureux Charles de Foucauld Mystères glorieux |
La Résurrection
Jésus vint à leur rencontre et dit: «Réjouissez-vous». Elles s'approchèrent pour saisir ses pieds, et elles se prosternèrent devant lui (Mt 28, 9).
Voici la joie de Pâques. La joie de Dieu nous est donnée dans le Christ, mais nous ne pouvons, pour le moment, qu'en jouir imparfaitement et par intermittence… Cette joie nous attend, elle attend l'humanité entière. Nous sommes tous en marche vers cette joie, bien souvent comme des aveugles (René Voillaume).
Demandons au Seigneur que notre esprit soit toujours occupé de lui ou de ce qu’il nous charge de faire pour son service.
L’Ascension
Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu (Mc 16, 19).
Voici la fin du plus beau jour de l'année! du plus beau jour pour vous, mon frère, mon époux, mon bien-aimé, mon Dieu Jésus et par conséquent du plus beau jour pour moi… Le Seigneur monte sur l'aile des vents… Tout en sachant ce que nous perdons à l'Ascension, nous savons aussi de combien de manières ce bon Jésus reste avec nous (Charles de Foucauld).
Avec ta grâce, Seigneur, que notre prière s'élève sans interruption vers le ciel, comme une fumée d’encens.
La Pentecôte
Ils furent tous remplis du Saint Esprit (Ac 2, 4).
Oh Seigneur Jésus, envoyez-nous votre Esprit, envoyez-le à tous les hommes, vos enfants, à tous les hommes pour qui vous êtes mort, à tous les hommes que vous aimez, à tous puisque vous voulez que tous vous suivent, que tous vous imitent en vous aimant, en vous obéissant, envoyez-le en particulier à tous ceux que vous avez mis plus près de moi sur la terre… (Charles de Foucauld).
Esprit Saint, envoie ta lumière à tous ceux qui ne connaissent pas encore le Seigneur.
L’Assomption
Un grand signe apparut dans le ciel: une femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles (Ap 12, 1).
Vous donnez à Adam l'espérance de la plus grande gloire et du plus grand bonheur. Vous lui laissez voir de loin, cette semence et cette femme bénie par qui sera brisée la tête du serpent (Charles de Foucauld).
Prions pour l'Église qui peine et qui souffre, pour les chrétiens qui seraient tentés de perdre confiance.
Le Couronnement de Marie
Il jette les souverains à bas de leurs trônes et il élève les humbles (Lc 1,52).
Tous nous devons traiter la sainte Vierge comme une mère, lui rendre les devoirs qu'un bon fils doit à une très bonne mère: affection, honneur, service, confiance; en un mot, tout ce que Notre Seigneur lui-même rendait à la très sainte Vierge (Charles de Foucauld).
Par la prière de la Vierge Marie, accorde-nous Seigneur de choisir la meilleure part qui a été la sienne et celle de saint Joseph, à Nazareth.
29 août
Nous avons rencontré aujourd'hui les membres de l'association "La lumière de Raphaël" qui viennent pour la quinzième année à l'hôtellerie pour leur pèlerinage à Lourdes: "Pour la vie et contre le suicide".
Vous pouvez vous unir à leur prière pour les jeunes qui désirent se suicider. En fait l'association s'est ouverte aux personnes désireuses de mettre fon à leur jour, quel que soit leur âge.28 aoùt
Fête de notre Père saint Augustin |
Saint Augustin est le docteur de la charité. Dans sa Règle, tous les préceptes sont une invitation à la charité. Voici un passage du commentaire de la première épître de saint Jean où saint Augustin comment ces versets: Aimons Dieu, puisqu'il nous a aimés le premier. Si quelqu'un dit: J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur (1 Jn 4, 19-20).
9. « Aimons Dieu, puisqu'il nous a aimés le premier ». Car comment l'aimer, s'il ne nous avait aimés le premier? En l'aimant, nous sommes devenus ses amis; mais pendant que nous étions ses ennemis, il nous a aimés afin que nous devinssions ses amis. Il nous a aimés le premier, et c'est de lui que nous avons reçu la grâce de l'aimer. Nous ne l'aimions pas encore; l'amour que nous avons pour lui, nous embellit à ses yeux. Que fait un homme difforme et laid de figure, s'il aime une belle femme; ou bien, que fait une femme difforme, laide et noire, si elle aime un bel homme ? Son affection pour lui serait-elle capable de la rendre belle? L'amitié que cet homme ressentira pour une belle femme, aura-t-elle le privilège de le rendre agréable à la vue? Il aime une femme charmante, et quand il se regarde au miroir, il rougit de montrer son visage à sa belle, à celle qui possède son coeur. Que fera-t-il pour devenir beau? Attendra-t-il que la beauté lui vienne? Mais pendant qu'il attendra, viendra la vieillesse, qui ajoutera encore à sa laideur. Il n'est donc pas question de faire une chose ou l'autre, de donner à cet homme tel ou tel avis; il n'a qu'un parti à prendre : s'arrêter et ne pas être assez hardi pour aimer une personne si différente de lui-même; ou bien si, par hasard, il l'aime trop et qu'il veuille l'épouser, il doit rechercher en elle, non la beauté du corps, mais la pureté des mœurs. Mais, mes frères, le péché souille notre âme; en aimant Dieu, elle recouvre sa beauté première. Quel amour rend pure l'âme qui en est remplie? Pour Dieu, il est toujours beau, jamais difforme, jamais sujet à changer. Lui, qui est toujours beau, il nous a aimés le premier ! Et, en quel état nous trouvions-nous quand il nous a aimés, sinon dans un état de souillure et de difformité? Evidemment, ce n'était point pour nous y laisser, mais pour nous en tirer, et, de difformes que nous étions, nous rendre beaux. Et comment nous revêtirons-nous de beauté ?, En aimant celui qui est toujours beau. Autant l'amour de Dieu grandit en toi, autant s'y manifeste la beauté; car la charité est la beauté de l'âme. « Aimons Dieu, parce qu'il nous a aimés le premier ». Ecoute l'apôtre Paul : « Dieu a fait paraître son amour envers nous, puisque, quand nous étions encore pécheurs, Jésus-Christ est mort pour nous ». Il était juste, et nous, injustes ; il était pur, et nous, souillés. Où trouvons-nous la preuve que Jésus était pur? « Vous surpassez en beauté les plus beaux des enfants des hommes; la grâce est répandue sur vos lèvres ». D'où vient cette beauté ? Voyez encore d'où elle lui vient : « Il surpasse en beauté les plus beaux des enfants des hommes », parce qu' « au commencement était le Verbe, et » que « le Verbe était en Dieu, et que le Verbe était Dieu ». Mais comme il s'est fait homme, il s'est, en quelque sorte, revêtu de ta malpropreté, c'est-à-dire, il a pris ta nature mortelle, afin de se placer à ton niveau, de devenir ton égal et de te porter à aimer la beauté intérieure. Nous avons trouvé la preuve de cette beauté qui distinguait Jésus du reste des enfants des hommes. Où trouvons-nous celle de son état de souillure et de difformité? Qui nous fait connaître qu'il a aussi été difforme? Interroge Isaïe : « Nous l'avons vu, et il n'avait ni éclat ni beauté ». Voilà deux flûtes qui semblent être en discordance; mais c'est le même Esprit qui les remplit de son souffle. L'une dit, par l'organe du Psalmiste : « Il surpasse en beauté les plus beaux des enfants des hommes » ; l'autre dit, par la bouche d'Isaïe : « Nous l'avons vu, et il n'avait ni éclat ni beauté ». C'est le même Esprit qui a rempli de son souffle ces deux flûtes ; elles ne sont point en discordance. Ne détourne pas tes oreilles , applique ton intelligence. Interrogeons l'apôtre Paul; il nous expliquera comment ces deux flûtes sont en accord parfait. Ecoutons : « Il surpasse en beauté les enfants des hommes, lui qui, ayant la nature de Dieu, n'a point cru que ce fût de sa part une usurpation de s'égaler à Dieu ». Voilà pour ce passage : « Il surpasse en beauté les enfants des hommes ». Ecoutons encore : « Nous l'avons vu, et il n'avait ni éclat ni beauté: il s'est humilié lui-même en prenant la forme d'esclave, en se rendant semblable aux hommes, et en se faisant reconnaître comme homme par tout ce qui a paru de lui ». « Il n'avait ni beauté ni éclat », afin de te donner éclat et beauté. Quel éclat? Quelle beauté? La dilection de la charité, afin que tu courres en aimant, et que tu aimes en courant. Tu es déjà beau, mais ne t'arrête pas, dans la crainte de perdre ce que tu as reçu; dirige ta course vers celui qui t'a fait beau. Sois donc beau pour qu'il t'aime à son tour. Reporte vers lui toutes les puissances de ton âme, cours à sa rencontre, empresse-toi pour recevoir ses embrassements, crains de t'éloigner de lui ; une crainte pure, et qui demeure éternellement, puisse-t-elle habiter en toi ! « Aimons Dieu, parce qu'il nous a aimés le premier ».
10. « Si quelqu'un dit : J'aime Dieu ». Quel Dieu ? Pourquoi l'aimons-nous? « Parce qu'il a nous a aimés le premier », et qu'il nous a fait la grâce de l'aimer. Il a aimé des hommes impies pour les rendre pieux, des hommes injustes pour les justifier, des hommes malades, afin de les guérir. « Aimons-le » donc, « puisqu'il nous a aimés le premier ». Interroge un chacun; qu'on te dise si l'on aime Dieu; on crie, on confesse: «Je l'aime», il le sait. Il y a un autre moyen de le savoir. Si quelqu'un dit : J'aime Dieu, et qu'il « haïsse son frère, c'est un menteur ». Comment prouver que c'est un menteur? Ecoute : « Comment, en effet, celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas? » Eh quoi ! aime-t-on Dieu par cela même qu'on aime son frère? Il est nécessaire d'aimer Dieu, comme aussi la charité elle-même. Peut-on aimer son frère, sans aimer en même temps la charité ? Il faut aimer la charité. Eh quoi ! aime-t-on Dieu, par cela même qu'on aime la charité? Evidemment, oui. En aimant la charité, on aime Dieu. Aurais-tu déjà oublié ce que tu as dit il n'y a qu'un instant : « Dieu est amour ? » Puisque Dieu est charité, quiconque aime la charité, aime Dieu par là même. Aime donc ton frère, et sois tranquille. Tu ne peux dire : J'aime mon frère, mais je n'aime pas Dieu. De même que tu mens , si tu dis : J'aime Dieu, quand tu n'aimes pas ton frère; de même tu te trompes en disant : J'aime mon frère, si tu penses ne pas aimer Dieu. Pour aimer ton frère, il est indispensable pour toi d'aimer la charité elle-même; or, « Dieu est charité »; il faut donc que quiconque aime son frère, aime aussi Dieu. Si tu n'aimes pas ton frère que tu vois, comment pourrais-tu aimer Dieu que tu ne vois pas? Pourquoi ne voit-on pas Dieu ? C'est qu'on n'a pas la charité. On ne voit pas Dieu, parce qu'on n'a pas la charité; on n'a pas la charité, parce qu'on n'aime pas son frère : par conséquent, on ne voit pas Dieu, parce qu'on n'a pas la charité. Car, si l'on a la charité, on voit Dieu, puisque « Dieu est charité ». La charité éclaircit de plus en plus la vue de l'âme, et lui permet de contempler cette immuable substance dont la présence fera ses délices, quand elle en jouira éternellement avec les anges; mais qu'elle se hâte maintenant, afin de pouvoir se réjouir bientôt dans la patrie. Qu'elle ne donne point ses affections à ce lieu d'exil, qu'elle n'aime point le chemin où elle marche; que tout lui soit insupportable, à l'exception de celui qui l'appelle, jusqu'au moment où nous entrerons en possession de lui, et où nous lui dirons ce que disait autrefois le Psalmiste « Vous retranchez tous ceux qui vous deviennent infidèles ». Et qui sont ceux qui deviennent infidèles à Dieu? Ceux qui s'éloignent de lui et qui aiment le monde. Qu'en est-il de toi? Le Prophète continue, en disant : « Pour moi, mon bien est d'approcher du Seigneur ». M'attacher gratuitement à Dieu, voilà tout mon bien. Si tu demandes au Prophète : Pourquoi t'attacher à Dieu ? et qu'il te réponde : Afin de recevoir quelques dons, ne lui diras-tu pas : Que te donnerait-il ? Il est le créateur du ciel et de la terre; quel don t'accordera-t-il ? Il t'appartient lui-même; trouve mieux, il te le donnera.
11. « Car, celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas? Et c'est de Dieu même que nous avons reçu ce commandement : « Que celui qui aime Dieu, aime aussi son frère ». Tu disais avec emphase: « J'aime Dieu », et tu détestes ton frère ! Homicide, comment peux-tu aimer Dieu? N'as-tu pas entendu ces paroles précitées dans l'épître de Jean : « Quiconque hait son frère, est un homicide? — Je n'aime pas mon frère, mais j'aime Dieu de tout mon cœur.— Si tu détestes ton frère, tu n'aimes pas du tout Dieu. Je le prouve par un autre passage du même livre. Jean lui-même a dit : « Dieu nous a donné un commandement, c'est de nous aimer les uns les autres ». Peux-tu dire que tu aimes Dieu, dès lors que tu foules aux pieds son commandement? Quel est l'homme qui tiendrait ce langage : J'aime l'empereur, mais j'abhorre ses lois? L'empereur reconnaît qu'on l'aime, lorsqu'on observe ses lois dans toutes les provinces de son empire. Quelle est la loi du souverain Maître? « Je vous donne un commandement « nouveau, c'est que vous vous aimiez les uns les autres ». Tu dis que tu aimes le Christ; observe donc son commandement, chéris ton frère. Mais si tu ne le chéris pas, comment peux-tu aimer le Christ, puisque tu méprises son précepte? Mes frères, je ne me lasse point de vous parler de la charité au nom du Sauveur. Autant vous éprouvez le désir de la posséder, autant j'ai lieu de penser qu'elle grandit en vous et qu'elle en fait sortir la crainte, afin de n'y laisser qu'une crainte pure qui demeure éternellement. Supportons le monde , les tribulations, le scandale des tentations ; ne nous éloignons pas du chemin droit, attachons-nous à l'unité de l'Eglise, au Christ, à la charité; ne nous séparons, ni des membres de son épouse, ni de la foi, afin que nous puissions nous glorifier en sa présence; ainsi resterons-nous en lui pleins de tranquillité, maintenant par la foi, plus tard en le voyant tel qu'il est, comme nous en avons reçu la précieuse promesse dans le don de l'Esprit Saint.
27 aoùt
Fête de Sainte Monique Mère de notre Père saint Augustin |
Extrait des Confessions de saint Augustin
III, 11 , 19. Et vous avez étendu votre main d’en-haut, et de ces profondes ténèbres vous avez retiré mon âme (Ps. CXLIII, 7). Car, devant vous, votre fidèle servante, ma mère, me pleurait avec plus de larmes que d’autres mères n’en répandent sur un cercueil. Elle voyait ma mort à cette foi, à cet esprit qu’elle tenait de vous, et vous l’avez exaucée, Seigneur. Vous l’avez exaucée, et n’avez pas dédaigné ces larmes dont le torrent arrosait la terre sous ses yeux partout où elle versait sa prière, et vous l’avez exaucée. Car d’où pouvait venir ce songe, qui lui donna tant de consolation qu’elle m’accorda de partager sa demeure et sa table, dont naguère elle m’avait éloigné, dans l’aversion et l’horreur que lui inspiraient mes hérétiques blasphèmes?
Elle se voyait debout sur une règle de bois, quand vient à elle un jeune homme rayonnant de lumière, serein, et qui souriait à sa douleur morne et profonde. Il lui demande la cause de sa tristesse et de ses larmes journalières, de ce ton qui ne s’informe pas, mais qui veut instruire; et sur sa réponse qu’elle pleurait ma perte, il lui commande de ne se plus mettre en peine, et de faire attention qu’où elle était, là j’étais aussi, moi. Elle regarda, et me vit à côté d’elle, sur la même règle, debout. Oh! assurément vous aviez l’oreille à son coeur, Bonté toute-puissante, qui prenez soin de chacun de nous comme s’il était seul, de tous comme de chacun.
20. Et, nouveau témoignage de votre grâce, lorsqu’au récit de sa vision, je cherchais à l’entraîner vers l’espérance d’être un jour elle-même ce que j’étais, elle me répondit sur l’heure sans hésiter : — Non, il ne m’a pas été dit, où il est, tu seras, mais, il sera où tu es.
— Je vous confesse, Seigneur, mon souvenir, autant que ma mémoire me le représente, souvenir plus d’une fois rappelé ; je fus frappé de cette parole lancée par ma mère, qui, vigilante à la garde de votre oracle, sans se laisser troubler par le mensonge d’une spécieuse interprétation, vit aussitôt ce qu’il fallait voir, ce que certainement je n’avais pas vu avant sa réponse, Oui, je fus plus frappé de cette parole que de la vision même, présage de ses joies futures, si tardives, et consolation de sa tristesse présente.
Car neuf années s’écoulèrent encore, où, me débattant dans les fanges de l’abîme et les ténèbres du mensonge, après de fréquents efforts pour me relever, et de cruelles rechutes, je gravitais toujours plus. au fond. Et cependant cette veuve, chaste, pieuse et sobre, telle que vous les aimez, plus vive à l’espérance, mais non moins assidue à pleurer et gémir, ne cessait aux heures de ses prières d’élever pour moi en votre présence la voix de ses soupirs. (385) Et ses prières pénétraient jusques à vous, et vous me laissiez toujours rouler et plonger dans la nuit!
19 aoùt
21ème dimanche du Temps Ordinaire « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » |
Chaîne d'or de saint Thomas d'Aquin
60 Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » 61 Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? 62 Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !... 63 C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. 64 Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. 65 Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » 66 À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. 67 Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » 68 Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. 69 Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
S. AUG. (Traité 27 sur S. Jean.) Les Juifs ne crurent pas que ces paroles de Jésus renfermaient de sublimes vérités, et recouvraient un grand mystère de grâce, ils les entendirent à leur manière, dans un sens tout naturel, et comme si Jésus devait leur partager et leur distribuer par morceaux la chair dont le Verbe s'était revêtu : « Plusieurs donc, non point de ses ennemis, mais de ses disciples, l'entendant, dirent : Ces paroles sont dures. » — S. CHRYS. (hom. 47.) C'est-à-dire qu'elles étaient difficiles à comprendre, et dépassaient la portée de leur intelligence. Ils s'imaginaient que le Sauveur tenait un langage bien supérieur à sa puissance, et ils se disaient : « Qui peut l'écouter ? » cherchant par là à justifier leur conduite inexcusable. — S. AUG. (Traité 27.) Mais si les disciples de Jésus trouvèrent ces paroles dures, que durent en penser ses ennemis ? Et cependant il fallait leur enseigner cette vérité bien que tons ne dussent pas la comprendre ; le secret de Dieu doit exciter l'attention et ne point soulever d'opposition. — THEOPHYL. Par ces disciples qui murmuraient, il ne faut point comprendre ceux qui étaient réellement et véritablement ses disciples, mais ceux qui paraissaient extérieurement prendre part à ses enseignements, car parmi ses véritables disciples, il se trouvait un certain nombre d'hommes qui passaient pour ses disciples, uniquement parce qu'on les voyait depuis longtemps avec eux. — S. AUG. (Traité 27.) Ils faisaient cette réflexion entre eux, de manière à ne pas être entendus, mais Jésus qui connaissait les pensées les pins intimes de leur cœur les entendait en lui-même : « Or Jésus connaissant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit : Cela vous scandalise ? » — ALCUIN. C'est-à-dire ce que je viens de vous enseigner, la nécessité de manger ma chair et de boire mon sang.
S. CHRYS. (hom. 47.) Une des preuves de sa divinité, c'était de révéler publiquement le secret des cœurs. Il ajoute : « Donc, quand vous verrez le Fils de l'homme monter où il était auparavant ? » Suppléez : Que direz-vous ? C'est la réflexion qu'il avait déjà faite à Nathanaël : « Parce que je vous ai dit : Je vous ai vu sous le figuier, vous croyez ; vous serez témoin de plus grandes choses. » Nôtre-Seigneur n'ajoute pas ici difficultés sur difficultés, mais il veut les attirer par la grandeur et le nombre des vérités sublimes qu'il leur enseigne. S'il leur avait dit simplement tout d'abord qu'il était descendu du ciel, sans rien ajouter de plus, il aurait augmenté le scandale de ceux qui l'écoutaient ; il suit donc une marche toute différente, il déclare que sa chair est la vie du monde, que de même qu'il a été envoyé par son Père vivant, il vit aussi par son Père, et c'est alors qu'il ajoute qu'il est descendu du ciel pour faire disparaître toute espèce, de doute. Ce n'est donc point pour scandaliser ses disciples, c'est au contraire pour détruire le scandale que ses paroles avaient fait naître qu'il s'exprime de la sorte. Tant qu'ils ne voyaient en lui que le Fils de Joseph, ses paroles n’avaient pour eux aucune autorité ; ceux au contraire qui croiraient qu’il était descendu du ciel, et qu'il devait y remonter, prêteraient une attention plus grande à ses enseignements. — S. AUG. (Traité 27.) Ou bien encore, il résout la difficulté qui les troublait ; ils s'imaginaient qu’il donnerait son corps par morceaux, et il leur dit qu'il remontera tout entier dans le ciel : « Que sera-ce donc lorsque vous verrez le Fils de l'homme monter où il était auparavant ? » Certes vous comprendrez alors qu'il ne donne pas son corps de la manière que vous pensez et qu'on ne peut consumer par la bouche le mystère de sa grâce. Le Christ n'a commencé à être le Fils de l'homme que sur la terre par sa naissance de la Vierge Marie, lorsqu'il se fut revêtu d'une chair mortelle ; pourquoi donc s'exprime-t-il de la sorte : « Lorsque vous verrez le Fils de l'homme monter où il était auparavant ? » C'est qu'il voulait nous faire comprendre que le Christ Dieu et homme tout à la fois, ne forme qu'une seule personne et non pas deux, et que l'objet de notre Foi doit être non pas la quaternité, mais la Trinité. Le Fils de l'homme était donc dans le ciel, comme le Fils de Dieu était sur la terre. Il était sur la terre le Fils de Dieu dans la chair qu'il s'était unie, il était le Fils de l'homme dans le ciel par suite de l'unité de personne. — THEOPHYL. N'allez pas croire pour cela que le corps de Jésus-Christ soit descendu du ciel comme l'enseigne l'hérésie de Marcion et d'Apollinaire, le Fils de Dieu et le Fils de l'homme ne sont qu'une seule et même personne.
S. CHRYS. (hom. 47.) Nôtre-Seigneur donne encore une autre solution : « C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. » Voici le véritable sens de ces paroles : Il faut entendre spirituellement ce que je viens de dire de moi, si vous prenez mes paroles dans un sens charnel, vous n'en retirerez aucune utilité. Or entendre ces paroles dans un sens charnel, c'est ne voir que ce qui frappe les yeux sans aller au delà. Ce n'est pas ainsi qu'il en faut juger, il faut considérer les mystères avec les yeux intérieurs et les entendre toujours spirituellement. C'était au contraire les entendre dans un sens charnel, que de formuler ce doute. Comment pourra-t-il nous donner sa chair à manger ? Quoi donc, est-ce qu'il ne nous donne pas sa véritable chair ? Sans aucun doute, il nous la donne ; si donc il déclare que la chair ne sert de rien, il ne veut point parler de sa chair, mais de ceux qui donnaient à ses paroles une interprétation toute charnelle. — S. AUG. (Traité 27.) Ou bien encore, la chair ne sert de rien, dans le sens des Capharnaïtes qui s'imaginaient que cette chair serait comme la chair d'un cadavre qu'on démembre ou qu'on vend au marché, et ne comprenaient pas que cette chair était remplie de l'esprit de Dieu et de la vie delà grâce. Quel esprit s'unisse à la chair, alors la chair est d'une grande utilité. Car si la chair ne servait de rien, le Verbe ne se serait pas fait chair pour habiter parmi nous. C'est donc à l'esprit qu'il faut rapporter ce qui a été opéré par la chair pour notre salut.— S. AUG. (de la Cité de Dieu, 10, 24.) Ce n'est point évidemment par elle-même que la chair purifie noire âme, mais parle Verbe qui s'en est revêtu, et qui étant le principe de toutes choses, s'est uni à la fois à une âme et à un corps pour purifier l'âme et la chair de ceux qui croiraient en lui. C'est donc l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien, de la manière qu'ils l'entendaient, ce n'est pas ainsi que je la donne à manger, et ce n'est pas dans ce sens tout charnel que nous devons goûter cette chair. Aussi Nôtre-Seigneur ajoute : « Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. » — S. CHRYS. (hom. 47.) C'est-à-dire elles sont toute spirituelles, elles n'ont rien de charnel, elles ne sont point soumises aux effets naturels, et sont eu dehors de toute nécessité terrestre et de toutes les lois d'ici bas. — S. AUG. (Traité 27 sur S. Jean.) Si vous entendez ces paroles spirituellement, elles sont esprit et vie pour vous, si vous les entendez dans un sens charnel, elles sont encore esprit et vie, mais non point pour vous. Nous avons dit précédemment que la fin que s'est proposée Nôtre-Seigneur en nous donnant sa chair à manger et son sang à boire c'est que nous, demeurions en lui et qu'il demeure en nous ; or, la charité seule peut produire cet effet, et la charité de Dieu a été répandue dans nos cœurs par l'Esprit saint qui nous a été donné. (Rm 5) C'est donc l'esprit qui vivifie.
S. CHRYS. (hom. 47.) Après avoir signalé cette interprétation charnelle et grossière, Nôtre-Seigneur ajoute : « Mais il y en a parmi vous quelques-uns qui ne croient point. » En disant : « Quelques-uns, il excepte ses disciples, en même temps qu'il prouve sa puissance divine en révélant le secret des cœurs. — S. AUG. (Traité 27 sur S. Jean.) Il ne dit pas : Il en est parmi vous qui ne comprennent pas, mais il indique la cause de leur défaut d'intelligence, car le prophète a dit : « Si vous ne commencez par croire, vous ne comprendrez point. » Comment celui qui résiste peut-il être vivifié ? Il est l'ennemi du rayon de lumière qui veut le pénétrer, il en détourne les yeux, il lui ferme son âme. « Qu'ils croient donc et qu'ils ouvrent leur âme, et ils seront comblés de lumière. — S. CHRYS. (hom. 47) Et remarquez que ce n'est point après leurs murmures et le scandale qu'ils ont pris des paroles du Sauveur, qu'il a connu les dispositions de leur cœur, car l'Evangéliste prend soin d'ajouter : « Jésus savait, dès le commencement, qui étaient ceux qui ne croyaient point. » — THEOPHYL. Il nous apprend ainsi qu'avant même la création du monde, il connaissait toutes choses, ce qui était une preuve évidente de sa divinité.
S. AUG. (Traité 27) Après avoir fait la distinction de ceux qui croient d'avec les incrédules, Nôtre-Seigneur remonte à la cause pour laquelle ils ne croient point : « C'est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, s'il ne lui est donné par mon Père. » — S. CHRYS. (hom. 47) C'est-à-dire je ne suis ni troublé ni surpris de ce que quelques-uns ne croient point, car je connais ceux à qui mon Père a fait cette grâce. Il s'exprime ainsi pour leur prouver qu'il ne cherchait en aucune façon la gloire qu'ils pouvaient lui donner, et pour les bien convaincre que son Père n'était pas Joseph, mais Dieu lui-même. — S. AUG. (Traité 27.) La foi est donc un don de Dieu, et un don d'une grande importance. Or, si ce don est aussi grand et aussi précieux, réjouissez-vous d'avoir la foi, mais n'en concevez pas d'orgueil, « car qu'avez-vous que vous n'ayez reçu ? » (l Co 4) — S. AUG. (de la prédest. des saints, chap. 9) Que ce don de la foi soit accordé aux uns et refusé aux autres, c'est ce qu'on ne peut nier sans se mettre en opposition avec les témoignages les plus incontestables de la sainte Ecriture. Le chrétien ne doit pas s'étonner que ce don ne soit pas accordé à tous, dès lors qu'il croit que le péché d'un seul a été le juste sujet de la condamnation de tous les hommes, à ce point qu'on ne pourrait adresser à Dieu aucun juste reproche quand même un seul homme n'échapperait pas à cette sentence de mort. C'est donc par l'effet d'une grâce tout à fait extraordinaire qu'un grand nombre sont arrachés à la damnation. Mais pourquoi l'un est-il plutôt sauvé que l'autre ? c'est là un effet des jugements incompréhensibles de Dieu et de ses voies impénétrables. (Rm 11, 33.)
« De ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent et ne marchaient plus dans sa compagnie. » — S. CHRYS. (hom. 47.) L'Evangéliste ne dit pas précisément qu'ils l'abandonnèrent, mais qu'ils marchèrent en arrière, c'est-à-dire, qu'ils cessèrent de suivre les enseignements du Sauveur avec de bonnes dispositions et qu'ils perdirent la foi qu'ils avaient pu avoir auparavant. — S. AUG. (Traité 27 sur S, Jean.) Ils perdirent la vie en se séparant du corps, parce que peut-être ils n'en firent jamais partie, et ils doivent être rangés parmi les incrédules, bien qu'ils parussent être du nombre des disciples de Jésus. Ce fut en grand nombre qu'ils se retirèrent de Jésus-Christ pour marcher à la suite de Satan, comme l'Apôtre le dit de certaines femmes de son temps : « Déjà quelques-unes se sont égarées pour suivre Satan. » Quant à Pierre, Nôtre-Seigneur ne le repousse point en le renvoyant à la suite de Satan, mais il lui commande seulement d'aller derrière lui.
S. CHRYS. (hom. 46 sur S. Jean.) On demandera peut-être quelle utilité pouvaient avoir ces discours, puisqu'ils étaient bien plutôt un sujet de scandale que d'édification. Nous répondons qu'ils avaient une immense utilité. Les Juifs recherchaient avec empressement la nourriture du corps, ils rappelaient le souvenir de la manne donnée à leurs pères, Notre-Seigneur leur apprend donc que ce n'étaient là que des figures, et il leur suggère l'idée de la nourriture spirituelle. Il n'y avait là aucune raison pour eux de se scandaliser, et ils devaient se contenter de l'interroger. La cause de leur scandale doit donc être tout entière attribuée à leurs mauvaises dispositions plutôt qu'à l'obscurité de la doctrine du Sauveur. — S. AUG. (Traité 27.) Peut-être aussi Dieu permit-il ce scandale pour notre consolation ; il arrive en effet quelquefois qu'un homme dit la vérité sans parvenir à se faire comprendre, ceux qui l'entendent se scandalisent et se retirent ; cet homme regrette alors d'avoir fait connaître la vérité, et il se dit : Je n'aurais pas dû parler de la sorte. C'est ce qui arrive ici à notre Sauveur, il fait connaître la vérité, et il perd un grand nombre de disciples ; cependant il ne s'en trouble point, parce qu'il savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croiraient point. Si donc nous sommes soumis à la même épreuve, n'en soyons point troublés, cherchons notre consolation en Notre-Seigneur, cependant que la prudence dirige toutes nos paroles.
BEDE. Notre-Seigneur savait parfaitement si les autres disciples avaient l'intention de s'en aller; cependant il les interroge pour faire ressortir leur foi et la proposer comme modèle aux autres : « Jésus dit donc aux douze : Et vous, voulez-vous aussi vous en aller ? » — S. CHRYS. (hom. 47.) C'est en effet le moyen le plus convenable pour les attirer à lui. S'il leur avait prodigué les éloges, ils y eussent été par trop sensibles, et se seraient persuadés qu'en restant fidèles à Jésus-Christ, ils lui rendaient un grand service. Il se les attache donc bien plus fortement, en leur montrant qu'il n'a que faire de leur obéissance et de les voir marcher à sa suite. Toutefois il ne leur dit pas : Allez-vous en, (ce qui eût été les renvoyer,) mais il leur demande s'ils veulent s'en aller, il leur donne toute liberté, il ne veut pas qu'un certain sentiment de pudeur les retienne à sa suite, le suivre par nécessité est pour lui comme s'ils l'abandonnaient. Or, Pierre qui aimait ses frères et professait un ardent amour pour le Sauveur, répond pour tout le collège apostolique : « Mais Simon Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? » — S. AUG. (Traité 21) Il semble dire : Est-ce que vous nous renvoyez ? Donnez-nous donc un autre à qui nous puissions aller, si nous venons à vous quitter.
— S. CHRYS. (hom. 47.) Ces paroles montrent le grand amour des vrais disciples de Jésus pour leur divin Maître ; ils le mettaient dans leur esprit et dans leur cœur bien au-dessus de leurs pères et de leurs mères. Et s'il parlait ainsi, ce n'est point dans la crainte que personne ne voulût les recevoir, après qu'ils auraient quitté Jésus, c'est pourquoi il ajoute : « Vous avez les paroles de la vie éternelle. » Il montre ainsi qu'il se rappelle les paroles du Seigneur : « Je le ressusciterai au dernier jour; » et encore : « Il aura la vie éternelle. » Les Juifs disaient : « C'est le fils de Joseph, » Pierre, au contraire, s'écrie : « Nous avons cru et nous avons connu que vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant. — S. AUG. (Traité 27.) Nous avons cru pour connaître, car si nous avions voulu connaître avant de croire, nous n'aurions été capables ni de connaître, ni de croire. Nous avons cru et nous avons connu que vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant, c'est-à-dire, que vous êtes la vie éternelle, et que c'est vous-même que vous nous donnez dans votre chair et dans votre sang.
22 aoùt
Prier le Rosaire sur les pas du Bienheureux Charles de Foucauld Mystères douloureux |
La Résurrection
Jésus vint à leur rencontre et dit: «Réjouissez-vous». Elles s'approchèrent pour saisir ses pieds, et elles se prosternèrent devant lui (Mt 28, 9).
Voici la joie de Pâques. La joie de Dieu nous est donnée dans le Christ, mais nous ne pouvons, pour le moment, qu'en jouir imparfaitement et par intermittence… Cette joie nous attend, elle attend l'humanité entière. Nous sommes tous en marche vers cette joie, bien souvent comme des aveugles (René Voillaume).
Demandons au Seigneur que notre esprit soit toujours occupé de lui ou de ce qu’il nous charge de faire pour son service.
L’Ascension
Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu (Mc 16, 19).
Voici la fin du plus beau jour de l'année! du plus beau jour pour vous, mon frère, mon époux, mon bien-aimé, mon Dieu Jésus et par conséquent du plus beau jour pour moi… Le Seigneur monte sur l'aile des vents… Tout en sachant ce que nous perdons à l'Ascension, nous savons aussi de combien de manières ce bon Jésus reste avec nous (Charles de Foucauld).
Avec ta grâce, Seigneur, que notre prière s'élève sans interruption vers le ciel, comme une fumée d’encens.
La Pentecôte
Ils furent tous remplis du Saint Esprit (Ac 2, 4).
Oh Seigneur Jésus, envoyez-nous votre Esprit, envoyez-le à tous les hommes, vos enfants, à tous les hommes pour qui vous êtes mort, à tous les hommes que vous aimez, à tous puisque vous voulez que tous vous suivent, que tous vous imitent en vous aimant, en vous obéissant, envoyez-le en particulier à tous ceux que vous avez mis plus près de moi sur la terre… (Charles de Foucauld).
Esprit Saint, envoie ta lumière à tous ceux qui ne connaissent pas encore le Seigneur.
L’Assomption
Un grand signe apparut dans le ciel: une femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles (Ap 12, 1).
Vous donnez à Adam l'espérance de la plus grande gloire et du plus grand bonheur. Vous lui laissez voir de loin, cette semence et cette femme bénie par qui sera brisée la tête du serpent (Charles de Foucauld).
Prions pour l'Église qui peine et qui souffre, pour les chrétiens qui seraient tentés de perdre confiance.
Le Couronnement de Marie
Il jette les souverains à bas de leurs trônes et il élève les humbles (Lc 1,52).
Tous nous devons traiter la sainte Vierge comme une mère, lui rendre les devoirs qu'un bon fils doit à une très bonne mère: affection, honneur, service, confiance; en un mot, tout ce que Notre Seigneur lui-même rendait à la très sainte Vierge (Charles de Foucauld).
Par la prière de la Vierge Marie, accorde-nous Seigneur de choisir la meilleure part qui a été la sienne et celle de saint Joseph, à Nazareth.
19 aoùt
20ème dimanche du Temps Ordinaire |
51 « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »
52 Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
53 Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous.
54 Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
55 En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.
56 Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui.
57 De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi.
58 Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
S. CHRYS. (hom. 46.) Nôtre-Seigneur relève ensuite une circonstance qui devait faire sur eux une vive impression, c'est qu'ils ont été bien plus favorisés que leurs pères que la manne n'a pas empêchés de mourir : « Voici le pain qui descend du ciel, pour que celui qui en mange ne meure point. » Il fait ressortir la différence des deux nourritures par la différence des résultats. Le pain dont il parle ici, ce sont les vérités du salut, et la foi que nous devons avoir en lui, ou bien son corps, car toutes ces choses conservent la vie de l'âme.
S. AUG. (Traité 26) Mais est-ce que nous qui mangeons le pain descendu du ciel, nous ne mourrons pas aussi ? Ceux qui ont mangé la manne sont morts comme nous mourrons nous-mêmes un jour de la mort du corps. Mais quand à la mort spirituelle dont leurs pères sont morts, Moïse et un grand nombre d'autres qui ont mangé la manne et qui ont été agréables à Dieu, n'y ont pas été soumis, parce qu'ils ont reçu cette nourriture visible avec des dispositions toutes spirituelles, ils l'ont désirée dans l'esprit, goûtée dans l'esprit, ils en ont été rassasiés dans l'esprit. Encore aujourd'hui nous recevons une nourriture visible, mais autre chose est le sacrement, autre chose est la vertu du sacrement. Combien qui reçoivent ce pain de l'autel, et qui meurent en le recevant ! comme le dit l'Apôtre : « Il mange et boit son jugement. » (1 Co 11) Mangez donc spirituellement ce pain céleste, apportez l'innocence au saint autel. Tous les jours vous péchez, mais que vos péchés ne soient point de ceux qui donnent la mort à l'âme. Avant d'approcher de l'autel, pesez bien ce que vous dites : Remettez-nous nos dettes, comme nous les remettons à nos débiteurs. Si vous les remettez véritablement, on vous remettra les vôtres. Approchez donc avec confiance, c'est du pain et non du poison qu'on vous présente : « Si quelqu'un mange de ce pain, il ne mourra point. » Mais il s'agit ici de la vertu du sacrement, et non de ce qui est visible dans le sacrement ; de celui qui se nourrit intérieurement de ce pain, et non de celui qui se contente de le manger extérieurement. — ALCUIN. Celui qui mange ce pain ne meurt pas « parce que je suis le pain vivant qui suis descendu du ciel. » — THEOPHYL. Il est descendu du ciel par son incarnation, il n'a donc point commencé par être homme avant de s'unir à la divinité comme le rêve Nestorius. — S. AUG. (Traité 26.) La manne est aussi descendue du ciel, mais la manne n'était que figurative, et nous avons ici la vérité. Or, ma vie, dit le Sauveur, est pour les hommes une source de vie : « Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra non-seulement dans cette vie par la foi et la justice, mais il vivra éternellement. » « Et le pain que je donnerai, est ma chair qui sera livrée pour la vie du monde. » — LA GLOSE. Le Seigneur explique ici dans quel sens il est un véritable pain, ce n'est pas seulement par sa divinité qui donne la nourriture à tout ce qui existe, mais par son humanité qui a été unie au Verbe de Dieu, et c'est pour cela qu'il ajoute : « Et le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde. » — BEDE. Le Seigneur a donné ce pain lorsqu'il a livré à ses disciples le mystère de son corps et de son sang, et quand il s'est offert lui-même à Dieu son Père sur l'autel de la croix. La vie du monde dont il parle ici ne doit point s'entendre des éléments matériels qui composent le monde, mais de tous ceux que l'on comprend sous le nom de monde. — THEOPHYL. En disant : « Que je donnerai, » il fait ressortir sa puissance et prouve que s'il a été crucifié, ce n'est pas comme étant inférieur à son Père, mais de sa pleine volonté. Car bien que nous disions qu'il a été livré par son Père, cependant il s'est véritablement livré lui-même. Considérez encore que le pain que nous mangeons dans les saints mystères n'est pas seulement la figure de la chair de Jésus-Christ, mais qu'il est lui-même la vraie chair de Jésus- Christ. Car il ne dit pas : Le pain que je donnerai est la figure de ma chair, mais : « c'est ma chair. » En vertu de paroles ineffables, ce pain est changé au corps de Jésus-Christ par une bénédiction mystérieuse et par l'habitation de l'Esprit saint dans la chair de Jésus-Christ. Mais pourquoi ne voyons-nous pas cette chair ? Parce que la vue de cette chair nous inspirerait une vive horreur lorsque nous voudrions nous en nourrir. C'est donc pour condescendre à notre faiblesse que cette nourriture spirituelle nous est donnée d'une manière conforme à nos habitudes. Jésus donne sa chair pour la vie du monde, parce que c'est en mourant qu'il a détruit l'empire de la mort. Cette vie du monde, je puis l'entendre de la résurrection, car la mort du Seigneur a été pour tout le genre humain un principe de résurrection. Peut-être aussi peut-on entendre cette vie qui est le fruit de la justification et de la sanctification par l'Esprit ; car bien que tous n'aient pas reçu la vie qui consiste dans la sanctification et dans la participation de l'Esprit saint, cependant le Seigneur s'est livré pour le monde et il a fait ce qui dépendait de lui, pour que le monde tout entier fût sanctifié.
S. AUG. (Traité 26.) Mais comment la chair pourrait-elle comprendre que Notre Seigneur ait donné le nom de pain à sa propre chair ? Les fidèles connaissent le corps de Jésus-Christ, si toutefois ils ne négligent pas de devenir eux-mêmes le corps de Jésus-Christ. Oui, qu'ils fassent partie du corps de Jésus-Christ, s'ils veulent vivre de l'esprit de Jésus-Christ. Est-ce que mon corps peut recevoir le mouvement et la vie de votre esprit ? C'est ce pain dont parle l'Apôtre, lorsqu'il dit : « Nous ne faisons tous qu'un même corps, nous qui mangeons d'un même pain. O sacrement de la piété ! O symbole de l'unité ! O lien de la charité! Celui qui veut vivre, possède ici une source de vie, qu'il approche, qu'il croie, et qu'il s'incorpore à Jésus-Christ pour recevoir la vie.
S. AUG. (Traité 26 sur S. Jean.) Les Juifs ne comprenaient pas quel était ce pain d'union, et c'est la raison de leurs disputes : « Les Juifs donc se disputaient entre eux, disant : Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ? » Pour ceux au contraire qui se nourrissent de ce pain, ils n'ont point de dispute entre eux, car c'est par la vertu de ce pain que Dieu fait habiter ensemble ceux qui n'ont qu'un même esprit. (Ps 67, 7)
BEDE. Les Juifs s'imaginaient que le Seigneur leur partagerait sa chair par morceaux, et la leur donnerait ainsi à manger, ils disputaient donc entre eux, parce qu'ils ne comprenaient point. — S. CHRYS. (hom. 46.) Ils prétendaient qu'il était impossible qu'il leur donnât ainsi sa chair, et il leur montre que loin d'être impossible, c'est une chose absolument nécessaire : « Et Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, » etc., c'est-à-dire vous ignorez comment ce pain peut vous être donné, et de quelle manière vous devez le manger, et cependant, je vous le déclare, si vous ne mangez ce pain, vous n'aurez point la vie en vous., etc.
BEDE. Et pour étendre à tous l'obligation de ce précepte il le généralise en disant : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang » etc. Or, dans la crainte de voir appliquer à la vie présente les effets de la communion à sa chair, il ajoute : « Il a la vie éternelle. » Celui donc, qui ne mange pas sa chair et ne boit pas son sang, demeure privé de cette vie. On peut jouir de la vie présente sans manger ce pain, mais pour la vie éternelle, cela est impossible. Il n'en est pas ainsi de la nourriture que nous prenons pour soutenir la vie du corps, elle est absolument nécessaire à la conservation de cette vie, et cependant elle ne peut la conserver indéfiniment, car il arrive tous les jours qu'un grand nombre de ceux qui l'ont prise meurent par suite de maladie, de vieillesse ou de quelque autre accident. Mais les effets de cette nourriture et de ce breuvage, c'est-à-dire du corps et du sang de Jésus-Christ, sont bien différents ; celui qui ne les reçoit point ne peut avoir la vie, et celui qui les reçoit a nécessairement la vie et la vie éternelle. — THEOPHYL. Car ce n'est pas seulement la chair d'un homme, c'est la chair d'un Dieu, chair qui a la puissance de rendre l'homme tout divin, en l'enivrant de sa divinité.
S. AUG. (Traité 26.) Notre Seigneur veut donc que dans cette nourriture et dans ce breuvage, nous voyions la société de son corps et de ses membres, c'est-à-dire l'Eglise, composée de saints que Dieu a prédestinés, appelés, justifiés, et glorifiés, et de ses fidèles. Le symbole de cette vérité, c'est-à-dire, l'unité du corps et du sang de Jésus-Christ, nous est présenté tous les jours dans certains lieux, à des jours marqués dans d'autres endroits, sur la table du Seigneur, et c'est sur cette table que les fidèles prennent ce sacrement, les uns pour leur vie, les autres pour leur mort. Mais la vérité qui est elle-même figurée par ce sacrement est un principe de vie pour tous, et n'est une cause de mort pour aucun de ceux qui ont le bonheur d'y participer. Comme les Juifs auraient pu croire que la promesse de la vie éternelle faite à ceux qui prendraient cette nourriture et ce breuvage, entraînait l'affranchissement de la mort du corps, Notre Seigneur prévient cette pensée en ajoutant : « Et je le ressusciterai au dernier jour », c'est-à-dire, que son âme jouira d'abord de la vie éternelle dans le repos que Dieu a préparé aux âmes des saints, et que son corps lui-même ne sera point privé de cette vie éternelle, dont il entrera en possession au dernier jour de la résurrection des morts.
17 aoùt
Prier le Rosaire sur les pas du Bienheureux Charles de Foucauld Mystères douloureux |
L’Agonie
Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite! (Mt 26, 42).
C'est la lourde et sanglante prière de l'agonie à Gethsémani, cette prière d'offrande de lui-même jointe à une vision aiguë de la misère des hommes, cette misère que vous côtoyez et que rien ne devrait vous faire oublier. C'et la prière qui est demeurée comme la petite flamme vacillante d'une veilleuse enfouie sous le lourd manteau de la fatigue de son corps meurtri (Petits frères de Jésus).
Mon Père, je m'abandonne à toi, fais de moi ce qu'il te plaira. Quoi que tu fasses de moi, je te remercie.
La Flagellation
Pilate le livra à leur volonté (Lc 23, 25).
Leur volonté, c'est la flagellation, le couronnement d'épines, le portement de croix… Tout cela, mon Dieu, vous l'avez souffert par amour, pour notre amour, pour nous sanctifier, pour nous porter à vous aimer par la vue de votre immense amour, pour nous porter à embrasser la souffrance… Que vous nous aimez, mon Dieu!
Seigneur, lorsque tout nous pèse, fais-nous la grâce de nous cramponner à la vie de foi (Charles de Foucauld).
Le Couronnement d’épines
Ils lui mirent une couronne d'épines et ils frappaient sa tête (Mc 15, 17).
Mon Dieu, voilà où vous a conduit votre Cœur, voilà où vous a conduit votre amour pour nous!… Pourquoi êtes-vous là, mon Seigneur Jésus, si ce n'est parce que Dieu a tant aimé les hommes qu'ils a donné pour eux son Fils unique et voulut qu'il souffrît ainsi pour le bien de leurs âmes? (Charles de Foucauld).
Jésus notre modèle, apprends-nous à tout souffrir pour toi.
Le Portement de croix
Portant sa croix, Il se rendit au lieu du Calvaire (Jn 19, 17).
Pour nous, par amour pour nous, vous portez cette croix, marchant lentement, vous traînant, trébuchant, tombant, et votre croix tombant sur vous, vous meurtrissant, vous écrasant, vous déchirant!… Vous voyez à peine, le sang coule de votre tête et remplit vos yeux, inonde votre visage! O le plus beau des enfants des hommes, en quel état êtes-vous! (Charles de Foucauld).
Seigneur, que nos chutes nous rendent humbles, dans l'espérance de ne plus retomber.
Le crucifiement et la mort de Jésus
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi l'as-tu abandonné? (Mt 27, 46).
Cette parole, mon enfant, dit Jésus, est une parole d'obéissance. Je souffre ainsi pour obéir à l'idéal que Dieu s'est fait du Messie, à la conception du Messie qui était dans l'esprit divin avant la création de mon âme humaine, que Dieu a dépeinte dans les prophéties, qu'il m'a révélées dès le premier moment de la création de mon âme, et à laquelle je me suis tout de suite soumis de tout mon cœur (Charles de Foucauld).
Père, je remets mon âme entre tes mains. Je te la donne, mon Dieu, avec tout l'amour de mon cœur, parce que je t'aime.
16 aoùt
Les gens du voyage |
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15 aoùt
Solennité de l'Assomption L'Assomption de la Vierge par Jacques de Voragine |
Un livre apocryphe, attribué à saint Jean l’évangéliste, nous apprend les circonstances de l’Assomption de la bienheureuse vierge Marie. Tandis que les apôtres parcouraient les différentes parties du monde pour y prêcher, la bienheureuse Vierge resta, dit-on, dans une maison près de la montagne de Sion. Elle visita, tant qu'elle vécut, avec une grande dévotion, tous les endroits qui lui rappelaient son fils, comme les lieux témoins de son baptême, de son jeûne, de sa prière, de sa passion, de sa sépulture, de sa résurrection et de son ascension, et d'après Epiphane, elle survécut de vingt-quatre ans à l’ascension de son fils. Il rapporte donc que la sainte Vierge était âgée de quatorze ans quand elle conçut Jésus Christ, qu'elle le mit au monde à quinze, et qu'elle vécut avec lui trente-trois ans, et vingt-quatre autres après la mort de Jésus Christ. D'après cela, elle avait soixante-douze ans quand elle mourut. Toutefois ce qu'on lit ailleurs parait plus probable, à savoir qu'elle survécut de douze ans à son fils, et qu'elle était sexagénaire, lors de son assomption, puisque les apôtres employèrent douze ans à prêcher dans la Judée et les pays d'alentour, selon le récit de l’Histoire ecclésiastique. Or, un jour que le cœur de la Vierge était fortement embrasé du regret de son fils, son esprit enflammé s'émeut et elle répand une grande abondance de larmes. Comme elle ne pouvait facilement se consoler de la perte de ce fils qui lui avait été soustrait pour un temps, voici que lui apparut, environné d'une grande lumière, un ange qui la salua en ces termes, avec révérence, comme la mère du Seigneur: «Salut, Marie qui êtes bénie; recevez la bénédiction de celui qui a donné le salut à Jacob. Or, voici une branche de palmier que je vous ai apportée du paradis comme à ma dame; vous la ferez porter devant le cercueil; car dans trois jours, vous serez enlevée de votre corps; votre fils attend sa révérende mère.» Marie lui répondit: «Si j'ai trouvé grâce devant vos yeux, je vous conjure de daigner me révéler votre nom. Mais ce que je demande plus instamment encore, c'est que mes fils et frères les apôtres soient réunis auprès de moi, afin de les voir des yeux du corps, avant que je meure, et d'être ensevelie par eux après que j'aurai rendu en leur présence mon esprit au Seigneur. Il est encore une autre chose que je réclame avec instance, c'est que mon âme, en sortant du corps, ne voie aucun mauvais esprit, et que pas une des puissances de Satan ne se présente sur mon passage.» L'ange lui dit: «Pourquoi, ô dame, désirez-vous savoir mon nom qui est admirable et grand? Quant aux apôtres, ils viendront tous et seront réunis auprès de vous; ils feront de magnifiques funérailles lors de votre trépas qui aura lieu en leur présence. Car celui qui autrefois a porté en un clin d'œil, par un cheveu, le prophète de la Judée à Babylone, celui-là assurément pourra en un instant amener les apôtres auprès de vous. Mais pourquoi craignez-vous de voir l’esprit malin, puisque vous lui avez entièrement brisé la tête et que vous l’avez dépouillé de toute sa puissance? Soit faite cependant votre volonté, afin que vous ne les voyiez pas.» Après avoir dit ces mots, l’ange monta aux cieux au milieu d'une grande lumière. Or, cette palme resplendissait d'un très grand éclat, et par sa verdure elle était en tout semblable à une branche; mais ses feuilles brillaient comme 1'étoile du matin. Or, il arriva que, comme Jean était à prêcher à Ephèse, un coup de tonnerre éclata tout à coup, et une nuée blanche l’enleva, et l’apporta devant la porte de Marie. Il frappa, entra dans l’intérieur de la maison, et avec grande révérence, l’apôtre vierge salua la Vierge. L'heureuse Marie en le voyant fut saisie d'une grande crainte et ne put retenir ses larmes, tant elle éprouva de joie. Alors elle lui dit: «Jean, mon fils, aie souvenance des paroles de ton maître, quand il m’a confiée à toi comme un fils, et quand il t'a confié à moi comme à une mère. Me voici appelée par le Seigneur à payer le tribut à la condition humaine, et je te recommande d'avoir un soin particulier de mon corps. J'ai appris que les Juifs s'étaient réunis et avaient dit: ‟Attendons, concitoyens et frères, attendons jusqu'au moment où celle qui a porté Jésus subira la mort, aussitôt nous ravirons son corps et nous le jetterons pour être la pâture du feu.ˮ Tu feras porter alors cette palme devant mon cercueil, lorsque vous porterez mon corps au tombeau.» Et Jean dit: «Oh! plût à Dieu que tous les apôtres mes frères fussent ici, afin de pouvoir célébrer convenablement vos obsèques et vous rendre les honneurs dont vous êtes digne.» Pendant qu'il parlait ainsi, tous les apôtres sont enlevés sur des nuées, des endroits où ils: prêchaient et sont déposés devant la porte de Marie. En se voyant réunis tous au même lieu, ils étaient remplis d'admiration: «Quelle est, se disaient-ils, la cause pour laquelle le Seigneur nous a rassemblés ici en même temps?» Alors Jean sortit et vint les trouver pour les prévenir que leur dame allait trépasser; puis il ajouta: «Mes frères, quand elle sera morte, que personne ne la pleure, de crainte que le peuple témoin de cela ne se trouble et dise: ‟Voyez comme, ils craignent la mort, ces hommes qui prêchent aux autres la résurrection.ˮ»
Denys, disciple de saint Paul, raconte les mêmes faits dans son livre des Noms divins. Il dit qu'à la mort de la Vierge, les apôtres furent réunis et y assistèrent ensemble; ensuite que chacun d'eux fit un discours en l’honneur de Jésus Christ et de la Vierge. Et voici comme il s'exprime en parlant à Timothée: «Tu as appris que nous et beaucoup de saints qui sont nos frères, nous nous réunîmes pour voir le corps qui a produit la vie et porté Dieu. Or, se trouvaient là Jacques, le frère du Seigneur, et Pierre, coryphée et chef suprême des théologiens. Ensuite il parut convenable que toutes les hiérarchies célébrassent, chacune selon son pouvoir, la bonté toute-puissante de Dieu qui s'était revêtu de notre infirmité.» Quand donc la bienheureuse Marie eut vu tous les apôtres rassemblés, elle bénit le Seigneur, et s'assit au milieu d'eux, après qu'on eut allumé des lampes et des flambeaux. Or, vers la troisième heure de la nuit, Jésus arriva avec les anges, l’assemblée des patriarches, la troupe des martyrs, l’armée des confesseurs et les chœurs des vierges. Tous se rangent devant le trône de la Vierge et chantent à l’envi de doux cantiques. On apprend dans le livre attribué à saint Jean quelles ont été les funérailles qui furent alors célébrées. Jésus commença le premier et dit: «Venez, vous que j'ai choisie, et je vous placerai sur mon trône parce que j'ai désiré votre beauté.» Et Marie répondit: «Mon cœur est prêt, Seigneur, mon cœur est prêt.» Alors tous ceux qui étaient venus avec Jésus entonnèrent ces paroles avec douceur: «C'est elle qui a conservé sa couche pure et sans tache; elle recevra la récompense qui appartient aux âmes saintes.» Ensuite la Vierge chanta en disant d'elle-même: «Toutes les nations m’appelleront bienheureuse; car le Tout-Puissant a fait de grandes choses en ma faveur: et son nom est saint.» Enfin le chantre donna le ton à tous en prenant plus haut: «Venez du Liban, mon épouse, venez du Liban, vous serez couronnée.» Et Marie reprit: «Me voici, je viens; car il est écrit de moi dans tout le livre de la loi, que je ferais votre volonté, ô mon Dieu; parce que mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur.» C'est ainsi que l’âme de Marie sortit de son corps et s'envola dans les bras de son fils. Elle fut affranchie de la douleur de la chair, comme elle avait été exempte de la corruption. Et le Seigneur dit aux apôtres: «Portez le corps de la Vierge Mère dans la vallée de Josaphat et renfermez-le dans un sépulcre neuf que vous y trouverez. Après quoi, pendant trois jours, vous m’attendrez jusqu'à ce que je vienne.» Aussitôt les fleurs des roses l’environnèrent; c'était l’assemblée des martyrs, puis les lys des vallées qui sont les compagnies des anges, des confesseurs et des vierges. Les apôtres se mirent à s'écrier en s'adressant à elle: «Vierge pleine de prudence, où dirigez-vous vos pas? Souvenez-vous de nous, ô notre Dame!» Alors les chœurs de ceux qui étaient restés au ciel, en entendant le concert de ceux qui montaient, furent remplis d'admiration et s'avancèrent à leur rencontre; à la vue de leur roi portant dans ses bras l’âme d'une femme qui s'appuyait sur lui, ils furent stupéfaits et se mirent à crier: «Quelle est celle-ci qui monte du désert, remplie de délices, appuyée sur son bien-aimé?» Ceux qui l’accompagnaient leur répondirent: «C'est celle qui est belle au-dessus des filles de Jérusalem. Vous l’avez déjà vue pleine de charité et d'amour.» Ainsi fut-elle reçue toute pleine de joie dans le ciel et placée à la droite de son fils sur un trône de gloire. Quant aux apôtres ils virent son âme éclatant d'une telle blancheur qu'aucune langue humaine ne le pourrait raconter.
Trois vierges qui se trouvaient là, dépouillèrent le corps de Marie pour le laver. Aussitôt ce corps resplendit d'une si grande clarté qu'on pouvait bien le toucher, mais qu'il était impossible de le voir: cette lumière brilla jusqu'à ce que le corps eût été entièrement lavé par les vierges. Alors les apôtres prirent ce saint corps avec révérence et le placèrent sur un brancard. Et Jean dit à Pierre: «Pierre, vous porterez cette palme devant le brancard; car le Seigneur vous a mis à notre tête et vous a ordonné le pasteur et le prince de ses brebis.» Pierre lui répondit: «C'est plutôt à vous à la porter; vous avez été élu vierge par le Seigneur, et il est digne que celui qui est vierge porte la palme d'une vierge. Vous avez eu l’honneur de reposer sur la poitrine du Seigneur, et vous y avez puisé plus que les autres des torrents de sagesse et de grâce, il paraît juste qu'ayant reçu plus de dons du fils, vous rendiez plus d'honneur à la Vierge. Vous donc, devez porter cette palme de lumière aux obsèques de la sainteté, puisque vous vous êtes enivré à la coupe de la lumière, de la source de l’éternelle clarté. Pour moi, je porterai ce saint corps avec le brancard et nos autres frères qui seront à l’entour célébreront la gloire de Dieu.» Alors Paul dit: «Et moi qui suis le plus petit d'entre vous tous, je le porterai avec vous.» C'est pourquoi Pierre et Paul enlevèrent la bière; Pierre se mit à chanter: «Israël sortit de l’Egypte, alleluia.» Puis les autres apôtres continuèrent ce chant doucement. Or, le Seigneur enveloppa d'un nuage le brancard et les apôtres, en sorte qu'on ne voyait rien, seulement on les entendait chanter. Des anges aussi unirent leurs voix à celle des apôtres et remplirent toute la terre d'une mélodie pleine de suavité. Tous les habitants furent réveillés par ces doux sons et cette mélodie: ils se précipitèrent hors de la ville en demandant avec empressement ce qu'il y avait. Les uns dirent: «Ce sont les disciples de Jésus qui portent Marie décédée. C'est autour d'elle qu'ils chantent cette mélodie que vous entendez.» Aussitôt ils courent aux armes, et s'excitent les uns les autres en disant: «Venez, tuons tous les disciples et livrons au feu ce corps qui a porté ce séducteur.» Or, le prince des prêtres, en voyant cela, fut stupéfait et il dit avec colère: «Voici le tabernacle de celui qui a jeté le trouble parmi nous et dans notre race. Quelle gloire il reçoit en ce moment!» Or, en parlant ainsi il leva les mains vers le lit funèbre avec la volonté de le renverser et de le jeter par terre. Mais aussitôt ses mains se séchèrent et s'attachèrent au brancard, en sorte qu'il y était suspendu: il poussait des hurlements lamentables, tant ses douleurs étaient atroces. Le reste du peuple fut frappé d'aveuglement par les anges qui étaient dans la nuée. Quant au prince des prêtres, il criait en disant: «Saint Pierre, ne m’abandonnez pas dans la tribulation où je me trouve; mais je vous en conjure, priez pour moi, car vous devez vous rappeler qu'autrefois je vous suis venu en aide et que je vous ai excusé lors de l’accusation de la servante.» Pierre lui répondit: «Nous sommes retenus par les funérailles de Notre-Dame et nous ne pouvons nous occuper de votre guérison: néanmoins si vous vouliez croire en Notre Seigneur Jésus Christ et en celle qui l’a engendré et qui l’a porté, j'ai lieu d'espérer que vous pourriez être guéri tout de suite.» Il répondit: «Je crois que le Seigneur Jésus est vraiment le Fils de Dieu et que voilà sa très sainte mère.» A l’instant ses mains se détachèrent du cercueil; cependant ses bras restaient desséchés et la douleur violente ne disparaissait pas. Alors Pierre lui dit: «Baisez le cercueil et dites: Je crois en Dieu Jésus-Christ que celle-ci a porté dans ses entrailles tout en restant vierge après l’enfantement.» Quand il l’eut fait, il fut incontinent guéri. Alors Pierre lui dit: «Prenez cette palme des mains de notre frère Jean et vous la placerez sur ce peuple aveuglé; quiconque voudra croire recouvrera la vue, mais celui qui ne voudra pas croire ne verra plus jamais.» Or les apôtres qui portaient Marie la mirent dans le tombeau, autour duquel ils s'assirent, ainsi que le Seigneur l’avait ordonné. Le troisième jour, Jésus arriva avec une multitude d'anges et les salua en disant: «La paix soit avec vous.» Ils répondirent: «Gloire à vous, ô Dieu, qui seul faites des prodiges étonnants.» Et le Seigneur dit aux apôtres: «Quelle grâce et quel honneur vous semble-t-il que je doive conférer aujourd'hui à ma mère?» «Il paraît juste, Seigneur, répondirent-ils, à vos serviteurs que, comme vous qui régnez dans les siècles après avoir vaincu la mort, vous ressuscitiez, ô Jésus, le corps de votre mère et que vous le placiez à votre droite pour l’éternité.» Et il l’octroya; alors l’archange Michel se présenta aussitôt et présenta l’âme de Marie devant le Seigneur. Le Sauveur lui parla ainsi: «Levez-vous, ma mère; ma. colombe, tabernacle de gloire, vase de vie, temple céleste; et de même que, lors de ma conception, vous n'avez pas été souillée par la tache du crime, de même, dans le sépulcre, vous ne subirez aucune dissolution du corps.» Et aussitôt l’âme de Marie s'approcha de son corps qui sortit glorieux du tombeau. Ce fut ainsi qu'elle fut enlevée au palais céleste dans la compagnie d'une multitude d'anges. Or, Thomas n'était pas là, et quand il vint, il ne voulut pas croire, quand tout à coup, tomba de l’air la ceinture qui entourait la sainte Vierge; il la reçut tout entière afin qu'il comprît ainsi qu'elle était montée tout entière au ciel. […]
Observons que la glorieuse vierge Marie fut transportée et élevée au ciel intégralement, honorablement, joyeusement et, excellemment. Elle fut transportée intégralement en corps et en âme, selon une pieuse croyance de l’Eglise. Un grand nombre de saints ne se contentent pas de l’avancer, mais ils s'attachent à en donner une quantité de preuves. Voici celle de saint Bernard: «Dieu s'est plu singulièrement à honorer les corps des saints. Ainsi, il a rendu les dépouilles de saint Pierre et de saint Jacques tellement vénérables, et il les a décorées d'honneurs si étonnants, qu'il a choisi, pour leur rendre des hommages, un lieu vers lequel accourt le monde entier. Si donc on disait que le corps de Marie fût sur la terre sans que la dévotion des fidèles s'y portât avec affluence, et que ce lieu ne jouit d'aucun honneur, on pourrait croire que Jésus Christ ne se serait point intéressé à la gloire de sa mère, quand il honore ainsi sur la terre les corps des autres saints.» Saint Jérôme avance de son côté que la sainte Vierge monta au ciel le 18 des calendes de septembre. Quant à l’assomption corporelle de Marie, il dit que l’Eglise se contente de rester en suspens sans se prononcer. Plus loin, il s'attache à en prouver la croyance de cette manière: «S'il en est qui disent que dans ceux dont là résurrection a coïncidé avec celle de Jésus-Christ, la résurrection soit accomplie pour toujours à leur égard, et s'il en est un certain nombre qui croient que saint Jean, le gardien de la: sainte Vierge, jouisse du bonheur du ciel avec Jésus-Christ et dans sa chair qui a été glorifiée, à plus forte raison doit-on le croire de la mère du Sauveur? Car celui qui a dit: Honore ton père et ta mère, et qui a dit encore: Je ne suis pas venu détruire la loi, mais l’accomplir, celui-là, certainement, a honoré sa mère, et ce n'est pas pour nous le sujet d'une ombre de doute.» Saint Augustin ne l'affirme pas seulement, mais il en donne trois preuves. La première, c'est que la chair de Jésus-Christ et celle de la Vierge ne font qu'une: «Puisque, dit-il, la nature humaine est condamnée à la pourriture et aux vers, et que d'ailleurs Jésus Christ ne fut pas exposé à cet outrage, la nature de Marie en est donc exempte, car en elle, Jésus Christ a pris la sienne.» La seconde raison qu'il en donne est tirée de la dignité de son corps: «C'est, dit-il, le trône de Dieu, le lit nuptial du Seigneur, le tabernacle de Jésus-Christ doit être où il est lui-même. Il est plus digne de conserver ce trésor dans le ciel que sur la terre.» La troisième raison, c'est la parfaite intégrité de sa chair virginale. Voici ses paroles: «Réjouissez-vous, ô Marie, d'une joie ineffable, dans votre corps et dans votre âme, en Jésus-Christ votre propre fils, avec votre propre fils et par votre propre fils. La peine de la corruption n'est pas le partage de celle qui n'a pas éprouvé de corruption dans son intégrité, quand elle a engendré son divin fils. Toujours elle sera à l’abri de la corruption, celle qui a été comblée de tant de grâces; il faut qu'elle vive dans toute l’intégrité de sa nature, celle qui a mis au monde l’auteur de la perfection et de la plénitude dans la vie; il faut qu'elle demeure auprès de celui qu'elle a porté dans ses entrailles; il faut qu'elle soit à côté de celui qu'elle a engendré, qu'elle a réchauffé, qu'elle a nourri. C'est Marie, c'est la Mère de Dieu, c'est la nourrice, c'est la servante de Dieu. Je n'oserais penser autrement, et ce serait présomption de ma part de dire autre chose.» Un poète élégant s'en exprime comme il suit:
«Elle monte au ciel
La Vierge mère,
La Vierge de Jessé.
C'est avec son corps
Et pour l’éternité,
Qu'elle s'élève jusqu'à celui qui est.»
Secondement. Elle fut transportée au ciel au milieu de la joie. Gérard, évêque et martyr, dit à ce propos: «En ce jour, les cieux ont reçu la bienheureuse Vierge avec joie. Les Anges se réjouissent, les Archanges jubilent, les Trônes s'animent, les Dominations la célèbrent dans les cantiques, les Principautés unissent leurs voix, les Puissances accompagnent de leurs instruments de musique, les Chérubins et les Séraphins entonnent des hymnes. Tous la conduisent jusqu'au souverain tribunal de la divine Majesté.»
Troisièmement elle fut élevée au ciel au milieu de grands honneurs. Jésus lui-même et la milice céleste vinrent au-devant d'elle. «Qui pourrait s'imaginer, dit saint Jérôme, quelle fut la gloire dont la Reine du monde fut environnée lors de son passage? Quel respect affectueux! Quelle multitude de légions célestes allant à sa rencontre! Qu'ils étaient beaux les cantiques qui l’accompagnèrent jusqu'à son trône! Quelle majesté, quelle grandeur dans les divins embrassements de son fils qui la reçoit et l’élève au-dessus de toutes les créatures!» «Il est à croire, dit ailleurs le même Père, que la milice des cieux alla en triomphe au devant de la Mère de Dieu, et qu'elle l’environna d'une immense lumière, qu'elle la conduisit en chantant ses louanges et des cantiques jusqu'au trône de Dieu. La milice de la Jérusalem céleste tressaille d'une joie ineffable: elle est fière de tant d'amour et de reconnaissance. Cette fête qui n'arrive qu'une fois pour nous dans le cours de l’année, ne doit point avoir eu de terme dans les cieux. On croit encore que le Sauveur vint au-devant d'elle de sa personne, dans cette fête, et qu'il la fit asseoir plein de joie auprès de lui sur le trône. Autrement il n'eût point accompli ce que lui-même a ordonné par cette loi: Honore ton père et ta mère.»
Quatrièmement. Elle fut reçue avec magnificence. «C'est le jour, dit saint Jérôme, où la mère sans souillure, la Vierge, s'avança jusqu'à son trône élevé, où elle s'assit glorieuse auprès de Jésus-Christ.» Voici comment le bienheureux Gérard montre en ses homélies à quel degré de gloire et d'honneur elle fut élevée: «Notre Seigneur Jésus-Christ a pu seul la grandir comme il l’a fait pour qu'elle reçût de la majesté elle-même la louange et l’honneur à toujours. Elle est environnée des chœurs angéliques, entourée des troupes archangéliques, accompagnée des Trônes pleins d'allégresse, au milieu de l’enthousiasme des Dominations; les Principautés la vénèrent. les Puissances l'applaudissent, elle est honorée parles Vertus, chantée par les Chérubins et louée par les hymnes des Séraphins. La très ineffable Trinité l'applaudit elle-même avec des transports qui n'ont point de fin et la grâce dont elle l’inonde tout entière fait que tous ne pensent qu'à cette Reine. L'illustre compagnie des Apôtres l’élève au-dessus de toute louange, la multitude des martyrs est toute en suppliante autour d'une si grande Maîtresse, l’innombrable armée des confesseurs lui adresse des chants magnifiques, le chœur des Vierges aux vêtements blancs célèbre sa gloire avec des accents ineffables; l'enfer lui-même hurle de rage, et les démons insolents l’acclament.» Un clerc très dévot à la Vierge Marie voulait pour ainsi dire consoler Notre-Dame au sujet des cinq plaies de Notre Seigneur Jésus-Christ, en lui adressant tous les jours cette prière: «Réjouissez-vous, Mère de Dieu, Vierge immaculée, réjouissez-vous, puisqu'un ange vous apporte la joie; réjouissez-vous puisque vous avez enfanté la clarté de la lumière éternelle; réjouissez-vous, Mère; réjouissez-vous, sainte Vierge, Mère de Dieu. Vous seule êtes la Mère Vierge: toutes créatures vous louent: O mère de lumière, je vous en prie, ne cessez d'intercéder pour nous.» Atteint d'une grave maladie ce clerc, réduit à l’extrémité, fut troublé par la frayeur. La sainte Vierge lui apparut et lui dit: «Mon fils, pourquoi une si grande crainte de ta part? toi qui si souvent m’as annoncé la réjouissance. Réjouis-toi aussi toi-même et pour te réjouir éternellement, viens avec moi.» […]
12 aoùt
19ème dimanche du Temps ordinaire Commentaire extrait de la Chaîne d'Or de saint Thomas d'Aquin |
— SaintAugustin : (Traité 26 sur Saint Jean).Notre Seigneur a voulu révéler aux Juifs ce qu'il était : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle » ; c'est-à-dire, celui qui croit en moi, me possède. Qu'est-ce que me posséder ? c'est posséder la vie éternelle; car la vie éternelle, c'est le Verbe qui était au commencement avec Dieu, et cette vie était la lumière des hommes. La vie s'est revêtue de la mort, afin que la mort fût détruite par la vie.
— Théophylactus : Comme ce peuple insistait pour obtenir la nourriture corporelle, et rappelait le souvenir de la manne qui avait été donnée à leurs pères, le Sauveur veut leur montrer que tous les faits de la loi ancienne étaient une figure de la vérité qu'ils avaient présente sous leurs yeux, et les élève à la pensée d'une nourriture toute spirituelle, en leur disant : « Je suis le pain de vie. »
— Saint Jean Chrysostome : (hom. 46). Il se donne le nom de pain de vie, parce qu'il contient le principe de notre vie, de cette vie présente et de la vie future.
— Saint Augustin : (Traité 26). Mais pour réprimer l'orgueil des Juifs qui étaient fiers de la manne [qui avait été donnée à leurs pères], Jésus ajoute : « Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et sont morts. » Ce sont véritablement vos pères, et vous leur êtes semblables, ils sont les pères qui murmurent, d'enfants imitateurs de leurs murmures, car le plus grand crime que Dieu ait relevé contre ce peuple, ce sont ses murmures contre Dieu. Or, ils sont morts, parce qu'ils ne croyaient que ce qu'ils voyaient, et qu'ils ne croyaient ni ne comprenaient ce qui était invisible à leurs yeux.
— Saint Jean Chrysostome : (hom. 46). Ce n'est pas sans dessein que le Sauveur ajoute cette circonstance : « dans le désert », il veut leur rappeler indirectement le peu de temps pendant lequel la manne a été donnée [à leurs pères], et qu'elle ne les a pas suivis dans la terre promise. Mais les Juifs estimaient encore le miracle de la multiplication des pains comme de beaucoup inférieur au miracle de la manne, parce que la manne semblait descendre du ciel, et que le miracle de la multiplication des pains avait lieu sur la terre; c'est pourquoi Notre Seigneur ajoute : « Voici le pain descendu du ciel. »
— Saint Augustin : (Traité 26). Ce pain a été figuré par la manne, il a été figuré par l'autel de Dieu. De part et d'autre, c'étaient des symboles figuratifs; les signes extérieurs sont différents, l'objet figuré est le même. Entendez l'Apôtre qui vous dit : « Ils ont tous mangé la même nourriture spirituelle. » (1 Co 10)
— Saint Jean Chrysostome : (hom. 46). Notre Seigneur relève ensuite une circonstance qui devait faire sur eux une vive impression, c'est qu'ils ont été bien plus favorisés que leurs pères que la manne n'a pas empêchés de mourir : « Voici le pain qui descend du ciel, pour que celui qui en mange ne meure point. » Il fait ressortir la différence des deux nourritures par la différence des résultats. Le pain dont il parle ici, ce sont les vérités du salut, et la foi que nous devons avoir en lui, ou bien son corps, car toutes ces choses conservent la vie de l'âme.
— Saint Augustin : (Traité 26) Mais est-ce que nous qui mangeons le pain descendu du ciel, nous ne mourrons pas aussi ? Ceux qui ont mangé la manne sont morts comme nous mourrons nous-mêmes un jour de la mort visible de notre corps charnel. Mais quand à la mort spirituelle dont leurs pères sont morts, Moïse et un grand nombre d'autres qui ont mangé la manne et qui ont été agréables à Dieu, n'y ont pas été soumis, parce qu'ils ont reçu cette nourriture visible avec des dispositions toutes spirituelles, [ils l'ont désirée dans l'esprit], goûtée dans l'esprit, ils en ont été rassasiés dans l'esprit. Encore aujourd'hui nous recevons une nourriture visible, mais autre chose est le sacrement, autre chose est la vertu du sacrement. Combien qui reçoivent ce pain de l'autel, et qui meurent en le recevant ! comme le dit l'Apôtre : « Il mange et boit son jugement. » (1 Co11) Manger donc spirituellement ce pain céleste, c’est apporter l'innocence au saint autel. Tous les jours vous péchez, mais que vos péchés ne soient point de ceux qui donnent la mort à l'âme. Avant d'approcher de l'autel, pesez bien ce que vous dites : Remettez-nous nos dettes, comme nous les remettons à nos débiteurs. Si vous les remettez véritablement, on vous remettra les vôtres. Approchez donc avec confiance, c'est du pain et non du poison qu'on vous présente : « Si quelqu'un mange de ce pain, il ne mourra point. » Mais il s'agit ici de la vertu du sacrement, et non de ce qui est visible dans le sacrement; de celui qui se nourrit intérieurement de ce pain, et non de celui qui se contente de le manger extérieurement.
— Saint Augustin : (Traité 26). La manne est aussi descendue du ciel, mais la manne n'était que figurative, et nous avons ici la vérité.
— Alcuin : Or, ma vie, dit le Sauveur, est pour les hommes une source de vie : « Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra non seulement dans cette vie par la foi et la justice, mais il vivra éternellement. »
— Saint Augustin : Le Seigneur explique ici dans quel sens il est un véritable pain, ce n'est pas seulement par sa divinité qui donne la nourriture à tout ce qui existe, mais par son humanité qui a été unie au Verbe de Dieu, et c'est pour cela qu'il ajoute : « Et le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde. »
— Saint Bède : Le Seigneur a donné ce pain lorsqu'il a livré à ses disciples le mystère de son corps et de son sang, et quand il s'est offert lui-même à Dieu son Père sur l'autel de la croix. La vie du monde dont il parle ici ne doit point s'entendre des éléments matériels qui composent le monde, mais de tous ceux que l'on comprend sous le nom de monde.
— Saint Augustin : (Traité 26). Mais comment la chair pourrait-elle comprendre que Notre Seigneur ait donné le nom de pain à sa propre chair ? Les fidèles connaissent le corps de Jésus-Christ, si toutefois ils ne négligent pas de devenir eux-mêmes le corps de Jésus-Christ. Oui, qu'ils fassent partie du corps de Jésus-Christ, s'ils veulent vivre de l'esprit de Jésus-Christ. On ne vit de l’esprit de Jésus-Christ qu’en vivant du corps de Jésus-Christ. Est-ce que mon corps peut recevoir le mouvement et la vie de votre esprit ? C'est ce pain dont parle l'Apôtre, lorsqu'il dit : « Nous ne faisons tous qu'un même corps », [nous qui mangeons d'un même pain]. O sacrement de la piété ! O symbole de l'unité ! O lien de la charité! Celui qui veut vivre, [possède ici une source de vie], qu'il approche, qu'il croie, et qu'il s'incorpore à Jésus-Christ pour recevoir la vie.
9 aoùt
Prier le Rosaire sur les pas du Bienheureux Charles de Foucauld Mystères lumineux |
Le Baptême
Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain (Mc 1,9).
Après trente ans entiers de vie cachée, dit Jésus, je me suis fait baptiser, pour vous, par amour pour vous. Voyez encore une fois que tous mes actes je les fais par amour pour vous, et que par conséquent je vous appelle par tous mes actes à deux choses, à m'aimer par reconnaissance de cet amour dont je vous aime, et à vous aimer les uns les autres pour m'imiter dans cet amour où je vous embrasse tous (Charles de Foucauld).
Que tous les baptisés, prêtres, religieux, religieuses, laïcs, se sentent responsables des «plus délaissés».
Cana
Faites tout ce qu'il vous dira! (Jn 2,3).
Marie, qui a été médiatrice auprès de Charles de Foucauld pour le conduire au Cœur de Jésus sans retour, ne le retiendra pas. Son affection est absolument pure, car elle est toute «en Dieu». Comme fit la Vierge Marie avec Notre Seigneur, elle le laissera suivre sa vocation jusqu’au désert, et ce sera sa montée du Calvaire (Père Bernard Domini).
Donne la force, Seigneur, aux mères de familles de ne retenir leurs enfants, de les laisser suivre leur route.
L’Annonce du Royaume
Jésus disait: «Les temps sont accomplis: le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile» (Mc 1,15).
«Votre vie publique, mon Seigneur Jésus, que fût-elle?» «Je tâche de sauver les hommes par la parole et les œuvres de miséricorde, au lieu de me contenter de les sauver par la prière et la pénitence comme je le faisais à Nazareth… Mon zèle des âmes paraît au dehors» ((Charles de Foucauld).
Nous te confions, Seigneur, tous ceux qui ne te connaissent pas, tous ceux qui vivent loin de toi.
La Transfiguration
Jésus fut transfiguré devant eux; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière (Mt 17,2).
Toute la beauté de la fille du roi est au-dedans. Voilà ce que l'Esprit veut que soit notre vie de chaque jour: au-dedans, transfigurée par l'immense amour qui la porte… au-dedans, pour que sa beauté n'apparaisse qu'à Dieu… pas à nous-mêmes pour que nous n'en ayons pas d'orgueil, pas aux autres non plus… Tout pour le Maître lui tout seul (P. Peyriguère).
Imprègne-nous, Seigneur, de ton esprit, en méditant sans cesse tes paroles et tes exemples.
L’Eucharistie
Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit et, le donnant aux disciples, il dit: «Prenez, mangez: ceci est mon corps» (Mt 26,26).
A la veille de mourir j'instituerai la sainte Eucharistie, dit Jésus, vous apprenant combien je vous aime et combien vous devez vous aimer les uns les autres, puisque je vous aime tant, puisque je me donne tout entier à chacun de vous et que je veux vivre et être toujours en chacun de vous. Ô mon Dieu, quelles immensités d'amour! Quels horizons infinis! (Charles de Foucauld).
Accorde-nous, Seigneur, de trouver dans l'eucharistie, la source d'une fraternité universelle.
8 aoùt
Solennité de saint Dominique Quelques fioretti de saint Dominique par Géraud de Frachet |
Comment cet homme bienheureux priait et avec quelle ferveur.
Le frère Jean de Bologne, homme plein de vertu et de discrétion, a raconté qu’il avait veillé pendant sept nuits pour voir comment se comportait le bienheureux Père; il dit donc qu’en prière il se tenait tantôt debout, tantôt à genoux, tantôt prosterné, persévérant jusqu’à ce que le sommeil le gagnât. A son réveil, il allait visiter les autels, jusqu’aux environs de minuit. Alors, il visitait les frères, dans leur sommeil, et très doucement recouvraient ceux qui s’étaient découverts. Puis il retournait à l’église et priait longuement. Le même frère qui lui avait souvent servi la messe, dit aussi que fréquemment il avait vu des larmes couler de ses yeux, quand il se retournait, après avoir reçu le corps du Christ, pour recevoir le vin et l’eau.
De l’efficacité de sa parole et de son action.
Il remarqua que son socius, frère Bertrand, s’affligeait trop de ses péchés; il lui dit de ne plus pleurer sur ses propres fautes, mais celles des autres; si grande fut la puissance de ses mots, que frère Bertrand pleura dès lors abondamment pour les autres, mais ne put pleurer pour lui-même, même s’il le voulait.
Un usurier se trompait lui-même en se croyant juste; il demanda l’eucharistie. Dominique la lui donna; mais bientôt l’hostie brûla son palais comme un charbon enflammé, comme le feu de la fournaise avait rafraîchi les enfants, mais avait brûlé les chaldéens impies. Touché de repentir, l’usurier se convertit, et restitua tout ce qu’il avait mal acquis.
Des pains multipliés.
Frère Réginald, pénitencier du Seigneur Pape, et plus tard archevêque d’Armagh, homme d’une grande piété, disait qu’il était présent à Bologne quand le procureur vint trouver l’homme de Dieu Dominique; il se plaignit de n’avoir à donner à la grande multitude des frères que deux pains; à l’imitation du Seigneur, Dominique lui dit de les partager en petits morceaux, puis il les bénit, se confia à Dieu qui est libéral envers tous ceux qui l’invoquent et remplit de bénédiction tout ce qui vit, et il commanda au servant de faire le tour des tables en donnant à chacun deux ou trois morceaux de ce pain. Quand il eut fait le tour, il y avait des restes: après un deuxième puis un troisième tour, en distribuant des morceaux, il vit que la famine se changeait en abondance. Que dire encore? Si souvent il fit le tour des tables en plaçant du pain, que tous les frères furent rassasiés. Et ce qui resta de ce pain venu de Dieu fut plus abondant que ce qui était venu des hommes.
Comment il vit des anges envoyés pour garder les frères.
Un légiste citoyen de Bologne, entra dans l’Ordre. Ses amis du monde voulaient l’enlever de force. Pour défendre le couvent, les frères terrifiés voulaient aller chercher des soldats, mais le bienheureux Dominique leur dit: «Nous n’avons pas besoin de soldats; car je vois autour de l’église deux cents anges, au moins, envoyés à la garde des frères.» Alors, ces hommes, remplis d’une crainte divine à cette nouvelle, et pleins de confusion, se retirèrent, et le novice, consolé, put rester dans l’Ordre.
D’un frère gourmand, qu’il délivra du démon.
A Bologne, un frère assigné au service des malades mangeait parfois la viande qui restait, sans permission. Un soir où il agissait ainsi, il fut possédé par le démon et commença à crier fort et terriblement. Les frères accoururent, et le bienheureux s’avança. Dans sa compassion pour le frère horriblement tourmenté, il reprocha au démon d’être entré dans son corps. Alors le diable lui répondit: «Je suis entré dans celui qui l’a mérité; car il mangeait les mets des malades, en cachette et sans permission, contre les constitutions de ton Ordre.» Le bienheureux Dominique lui dit alors: «Par l’autorité du Seigneur, moi, je l’absous de son péché. Et toi, démon, je te commande, au nom de Notre Seigneur Jésus Christ, de sortir de son corps et de ne plus le tourmenter.» Le frère fut aussitôt libéré.
De sa compassion envers les pécheurs, et de la crainte du scandale.
Il compatissait extrêmement aux péchés et aux misères des hommes. Ainsi, lorsqu’il arrivait dans une ville, ou un village, dès qu’il apercevait ce lieu d’une hauteur proche, il pensait aux misères des hommes, et aux péchés qu’on y commettait, et il fondait en larmes. Lorsque la fatigue du chemin l’obligeait à s’arrêter dans quelque hôtellerie, il étanchait d’abord sa soif à la première source qu’il trouvait; il craignait que l’intensité de sa soif, due aux peines du voyage, ne lui fasse dépasser la mesure en buvant, et en montrer quelques traces. Il avait quelque crainte, non seulement en cela, mais en tout.
De son détachement des choses matérielles.
Il gardait son cœur tellement uni à Dieu qu’il était détaché de tout objet, aussi bien de ceux qui avaient de l’importance que des plus ordinaires, ainsi des vêtements, des livres, des ceintures, des couteaux (qu’il portait rarement), et tout ce dont il se servait était très commun. Il reprenait les frères qui recherchaient l’élégance avec trop d’intérêt dans ces choses.
Comment il étudiait dans le livre de la charité.
Un étudiant clerc lui demanda un jour dans quel livre il avait le plus étudié, car il constatait l’excellence de sa prédication et sa science des Ecritures. Le saint lui répondit qu’il avait surtout étudié dans le livre de la charité, plus que dans aucun autre; car c’est le livre qui enseigne sur tout.
5 aoùt
18ème dimanche du Temps ordinaire Commentaire extrait de la Chaîne d'Or de saint Thomas d'Aquin |
En ce temps-là, quand la foule vit que Jésus n’était pas là,
ni ses disciples,
les gens montèrent dans les barques
et se dirigèrent vers Capharnaüm
à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent :
« Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure
jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. »
Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel
et qui donne la vie au monde. »
Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. »
Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »
— Saint Augustin : (Traité 25). Il ne dit pas : C'est que vous croyiez à lui, mais : « C'est que vous croyiez en lui. » On peut croire à Jésus-Christ, sans croire immédiatement en lui; ainsi les démons croyaient à Jésus-Christ, sans cependant croire en lui; ainsi nous croyons à Paul, sans pour cela croire en Paul. Croire en Jésus-Christ, c'est donc l'aimer en croyant, c'est unir la foi à l'amour, c'est s'unir à lui par la foi et faire partie du corps [dont il est le chef]. C'est la foi que Dieu exige de nous, et qui opère par la charité. (Gal 5) Cependant la foi est distincte des œuvres, selon la doctrine de l'Apôtre : « L'homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi. » (Rm 3, 28). Il est des œuvres qui paraissent bonnes, quoique séparées de la foi en Jésus-Christ, mais elles ne le sont pas en réalité, parce qu'elles ne se rapportent pas à la fin qui les rend véritablement bonnes : « Car Jésus-Christ est la fin de la loi, pour justifier tout homme qui croit. » (Rm 10) Voilà pourquoi Notre Seigneur n'a pas voulu distinguer la foi des œuvres, mais qu'il a déclaré que la foi est l'ouvrage de Dieu; car c'est la foi qui opère par la charité. Et il ne dit pas : Votre œuvre, mais : « L'œuvre de Dieu est que vous croyiez en lui, » afin que celui qui se glorifie, ne se glorifie que dans le Seigneur. (2 Co 10, 17). Croire en lui, c'est donc manger la nourriture qui demeure pour la vie éternelle. Pourquoi préparer vos dents et votre estomac ? Croyez, et vous avez mangé. A cause de cette invitation que le Sauveur leur fait de croire en lui, ils répondent en demandant de nouveaux miracles pour appuyer leur foi; car c'est le propre des Juifs de demander des miracles : « Ils lui répartirent : Quel miracle faites-vous, pour que, le voyant, nous croyions en vous ? »
— Saint Jean Chrysostome : (hom. 45). Rien de plus déraisonnable à des hommes qui ont pour ainsi dire un miracle entre les mains, que de tenir un pareil langage, comme s'ils n'avaient jamais été les témoins d'aucun miracle. Ils ne laissent même pas au Sauveur le choix du miracle, mais ils veulent le mettre dans la nécessité de n'opérer d'autre prodige que celui qui a été fait en faveur de leurs ancêtres : « Nos pères ont mangé la manne dans le désert. »
— Alcuin : Et pour ne point exposer cette manne au mépris, ils la relèvent par l'autorité du Psalmiste en ajoutant : « Ainsi qu'il est écrit : Il leur a donné à manger le pain du ciel. » (Ps 77)
— Saint Jean Chrysostome : (hom. 45). Parmi tant de miracles que Dieu opéra dans l'Egypte, dans la mer Rouge, dans le désert, ils rappellent de préférence le souvenir du miracle de la manne, dont la tyrannie de leur ventre leur faisait désirer le retour. Remarquez qu'ils n'attribuent point ce miracle à Dieu, pour ne point paraître égaler le Sauveur à Dieu, ils ne présentent point non plus Moïse comme en étant l'auteur, parce qu'ils ne veulent point humilier Jésus-Christ; ils échappent à cette double difficulté en disant : « Nos pères ont mangé la manne dans le désert. »
— Saint Augustin : (Traité 25). Ou bien encore, Notre Seigneur se posait comme supérieur à Moïse, car jamais Moïse n'osa dire de lui qu'il donnait la nourriture qui ne périt point. Au souvenir donc des grands miracles opérés par Moïse, ils en voulaient de plus grands encore, et semblaient dire au Sauveur : Vous promettez la nourriture qui ne périt point, et vous êtes loin de faire des miracles semblables à ceux de Moïse, ce ne sont point des pains d'orge qu'il a donnés au peuple de Dieu, mais la manne qui tombait du ciel.
— Saint Jean Chrysostome : (hom. 45). Notre Seigneur aurait pu leur répondre que Moïse avait fait de plus grands miracles [que celui de la manne]; mais ce n'était pas le moment de leur parler de la sorte, il n'avait en vue qu'une seule chose, c'était de leur inspirer le désir de la nourriture spirituelle : « Jésus leur répondit donc : En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a point donné le pain du ciel, mais c’est mon Père qui vous donne le vrai pain qui vient du ciel.» La manne ne venait donc point du ciel ? [si l'Ecriture dit qu'elle venait du ciel], c'est dans le même sens qu'elle appelle les oiseaux, les oiseaux du ciel (Ps 8), et qu'elle dit ailleurs : « Le Seigneur a tonné du haut du ciel. » (Ps 17; Qo 46). Le Sauveur dit que la manne n'était pas un pain véritable, non pas que la manne ne fût vraiment miraculeuse, mais parce que c'était une figure et non la vérité. Remarquez encore qu'il ne dit pas : Moïse ne vous a pas donné, mais c’est moi (qui vous ai donné) ; c'est Dieu qu'il oppose à Moïse, et il se met lui-même à la place de la manne.
— Saint Augustin : (Traité 25). Voici le vrai sens des paroles du Sauveur : La manne était symbolique : le symbole de la nourriture dont je viens de vous parler, et toutes ces choses étaient des figures de la vérité qui devait s'accomplir en moi; vous vous appréciez mes miracles, et vous n'avez que du mépris pour ce qu’ils signifient. C'est Dieu, en effet, qui donne le pain figuré par la manne, c'est-à-dire Notre Seigneur Jésus-Christ : « Car le pain véritable est celui qui descend du ciel et donne la vie au monde. »
— Saint Bède : Le monde doit s'entendre ici non pas des éléments qui le composent, mais des hommes qui l'habitent.
— Théophylactus : Notre Seigneur déclare qu'il est le pain véritable, parce que le premier et le principal objet figuré par la manne, c'était le Fils unique de Dieu fait homme. Le mot manne signifie en effet : Qu'est-ce que cela ? Car les Juifs ayant vu la manne tomber du ciel, se disaient l'un à l'autre dans leur étonnement : « Quelle chose est-ce là ? » (Ex 16) Or, le Fils de Dieu fait homme est par-dessus tout cette manne, objet d'étonnement pour les Juifs, qui se demandaient aussi les uns les autres : « Qu'est-ce que cela veut dire ? Comment le Fils de Dieu peut-il être le Fils de l'homme ? Comment deux natures ne forment-elles qu'une seule personne ? »
— Alcuin : Il est descendu des cieux en se revêtant de notre humanité, et c'est la divinité qui s'en est revêtue qui donne la vie au monde.
— Théophylactus : Ce pain, qui de sa nature est la vie, parce qu'il est le Fils du Dieu vivant, fait l'œuvre qui lui est propre, en donnant la vie à tout ce qui existe; de même, en effet, que le pain matériel conserve notre faible vie corporelle, ainsi Jésus-Christ donne la vie à l'âme par les secrètes opérations de l'Esprit. Il communique même au corps un principe d'incorruptibilité, qu'il lui assure par sa résurrection, et c'est en ce sens qu'il donne la vie au monde.
— Saint Jean Chrysostome : (hom. 45). Et ce n'est pas seulement aux Juifs, mais à tous les hommes répandus sur la surface de la terre. Mais ceux qui l'écoutaient ne portaient pas encore leurs pensées si haut : « Ils lui dirent donc : Seigneur, donnez-nous ce pain. » Il vient de leur déclarer que c'était son Père qui leur donnait ce pain, et ils ne lui disent pas : Priez-le de nous le donner, mais : « Donnez-nous ce pain. »
— Saint Augustin : [référence à vérifier] À l'exemple de la Samaritaine, qui avait pris dans un sens matériel ces paroles du Sauveur : « Celui qui boira de cette eau n'aura jamais soif, » et qui lui disait pour se mettre à l'abri du besoin : « Donnez-moi de cette eau », les Juifs disent à Jésus : « Donnez-nous toujours ce pain » pour qu’il nous soutienne et ne nous fasse jamais défaut. »
2 aoùt
Le 8 août, la messe de la fête de saint Dominique célébrée à 10h 30.
Elle sera présidée par Mgr Raffin, évêque émérite de Metz
1er aoùt
Prier le Rosaire sur les pas du Bienheureux Charles de Foucauld Mystères joyeux |
L’Annonciation
Voici la servante du Seigneur; que tout m’advienne selon ta parole (Lc 1, 38).
Notre Dame qui, par ton «Oui» a changé la face du monde, prends près de Toi ceux qui veulent dire «oui» pour toujours. Tu sais le prix de ce mot, fais que nous ne reculions pas devant ce qu’il exige de nous; apprends-nous à le dire comme Toi, dans l’humilité, la simplicité et l’abandon à la Volonté du Père. Demande à ton fils, Jésus, que nos «oui» quotidiens servent plus parfaitement la Volonté de Dieu pour notre bonheur et celui du monde entier (Charles de Foucauld).
Notre Dame, apprends-nous à dire «oui» comme Toi.
La Visitation
En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée (Lc 1, 39).
Ce que va faire la Vierge dans sa Visitation, ce n'est pas une visite à sa cousine pour se consoler mutuellement par le récit des merveilles de Dieu en elles. C'est encore moins une visite de charité matérielle pour aider sa cousine dans les derniers mois de sa grossesse et dans ses couches. C'est bien plus que cela. Marie part pour sanctifier saint Jean, pour lui annoncer la Bonne Nouvelle, pour l'évangéliser et le sanctifier, non par ses paroles, mais en portant Jésus en silence, auprès de lui, au milieu de sa demeure (Charles de Foucauld).
Prions pour les religieux voués à la contemplation; qu'ils portent Jésus, au milieu des hommes, en silence, sans paroles.
La Nativité
Vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire (Lc 2, 12).
Si vous aviez d'abord appelé les riches, les pauvres n'auraient pas osé s'approcher de vous, ils se seraient cru obligés de rester à l'écart à cause de leur pauvreté, ils vous auraient regardé de loin, laissant les riches vous entourer. Mais en appelant les bergers les premiers, vous avez appelé à vous tout le monde. Que vous êtes bon! Comme vous avez pris le bon moyen pour appeler d'un seul coup autour de vous tous vos enfants, sans aucune exception (Charles de Foucauld).
A l'école de Charles de Foucauld, que Jésus nous enseigne à entrer dans cette pauvreté où il nous conduit.
La Présentation de Jésus
Les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur (Lc 2, 22).
Dans la présentation, vous vous offrez tout entier à votre Père, sans restriction, corps et âme, répétant les paroles du psaume que vous disiez dès votre incarnation, dès votre naissance: Voici je viens… pour faire votre volonté (Charles de Foucauld).
Apprends-nous, Seigneur, à reconnaître ta volonté dans notre existence de chaque jour.
Le Recouvrement de Jésus au Temple
Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père? (Lc 2, 49).
Chaque fois que nos actes ne tendent pas à la gloire de Dieu, au salut de notre âme, ou au salut des âmes des autres, nous ne sommes pas occupés à l'affaire de notre Père: nous nous volons à lui, nous lui volons notre temps et les moyens qu'il nous a donnés: «Il vous sera demandé compte même d'une parole oiseuse que vous aurez dite» (Charles de Foucauld).
Demandons la grâce d'être à chaque instant là où Dieu nous veut.