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Septembre

Prier chaque jour avec un saint dominicain...

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29 septembre

 

La prière en 4 étapes

La contemplation



Puis la contemplation prend quelquefois la relève de cette prière: le Seigneur vient en celui qui l'a cherché. On  n'est plus en peine de chercher au moyen de la méditation des aiguillons d'amour mais on jouit du même amour trouvé et souhaité». La contemplation est la douceur de la communion au Verbe lui-même, dans le silence. Par l'action de l'Esprit, nous sommes unis à Jésus et conduits vers le Père.
Peu àpeu l'image de ce que nous lisons s'est ainsi imprimée dans les profondeurs de notre subconscient, captée par notre cœur grâce aux sens spirituels — notre cœur en effet comme notre corps a des yeux, des oreilles, etc. Le Christ s'est lentement formé en nous et, en retour, il nous configure à lui. C'est là le but même de l'Ecriture: faire de nous les enfants d'adoption du Père, nous unir à lui dans l'amour.

«Le Seigneur, dont le regard se pose sur les justes, et qui non seulement écoute leurs prières, mais se rend attentif au cœur même de la prière, n’attend pas que celle-ci soit tout à fait achevée. Il interrompt cette prière au milieu de son cours; il se présente à l’improviste, il se hâte de venir à la rencontre de l’âme qui le désire, baigné de la rosée d’une céleste douceur» (Guigues II le Chartreux, Lettre sur la vie contemplative, 4).

27 septembre

 

La prière en 4 étapes

La méditation

Vient ensuite la méditation. Son premier bienfait est d'apprivoiser l'imagination qui «s'en va souvent de la maison comme un esclave fugitif sans congé, rôdant ça et là par le monde avant que nous sachions ce qu'elle est devenue»! L’Ecriture est ruminée, creusée, mangée. L'important n'est pas d'acquérir des connaissances nouvelles, mais de s'arrêter aux pensées «où on trouve plus de goût et plus d'avantage». L'Ecriture devient peu à peu une parole qui nous est adressée personnellement. Nous découvrons notre propre histoire dans l'Ecriture et dans notre histoire nous découvrons l'Ecriture. Les étapes de l'humanité des origines, les étapes de la vie du peuple élu, les étapes de la vie de Jésus deviennent les nôtres.
Par la méditation, le désir de notre cœur s'est précisé: il s'est tendu vers la «vie bienheureuse». Un dialogue avec le Seigneur s'amorce alors, né du désir d'atteindre ce qui a été perçu. Une instante prière s'élève du cœur pour demander à Dieu d'en faire le don.

25 septembre

 

La prière en 4 étapes

La prière



A la lecture succède la prière. Il s'agit de frapper à la porte, de supplier le Seigneur pour que l'intelligence des Ecritures nous soit donnée. Cette supplication est très importante. Car qui, mieux que l'auteur de l'Ecriture, peut nous en révéler le sens? «Dieu ne donne l'intelligence qu'à celui qui le prie, alors qu'il a fait don de sa Parole sans en être prié» (Augustin). Demander à Dieu l'intelligence des Ecritures, c'est lui demander de nous faire connaître quel est le vrai désir de notre cœur. Dieu veut que nous formulions l'objet de notre désir, non pour le lui faire connaître — il sait bien ce dont nous avons besoin, ce qu'il veut nous donner —, mais pour nous le remettre en mémoire. Chaque passage de l'Ecriture va donc devenir l'occasion de découvrir une facette de notre désir profond.

24 septembre

25ème dimanche du temps ordinaire (A)

Mt 20, 1-16

La vie éternelle, un don à recevoir


20 1 Le Royaume des cieux est semblable à un homme maître de maison, qui sortit de grand matin embaucher des ouvriers vers sa vigne. 2 Se mettant d'accord avec les ouvriers d'un denier pour le jour, il les envoya vers sa vigne. 3 Et étant sorti autour de la troisième heure, il en vit d'autres se tenant sur la place, désœuvrés; 4 et il leur dit: Allez, vous aussi vers la vigne, et je vous donnerai ce qui est juste. 5 Ceux-ci s'éloignèrent. De nouveau, sortant autour de la sixième et de la neuvième heure, il fit de même. 6 Sortant autour de la onzième heure, il en trouva d'autres se trouvant là et il leur dit: Pourquoi vous êtes-vous tenus ici, désœuvrés, le jour tout entier? 7 Ils lui disent: Parce que personne ne nous a embauchés. Il leur dit: Allez vous aussi vers ma vigne.
8 Le soir étant arrivé, le Seigneur de la vigne dit à son intendant: Appelle les ouvriers et remets-leur le salaire en commençant par les derniers jusqu'aux premiers. 9 Et les ouvriers autour de la onzième heure, venant, reçurent chacun un denier. 10 Et venant, les premiers pensèrent qu'ils recevraient plus, mais ils reçurent un denier, eux aussi. 11 Le recevant, ils murmuraient contre le maître de maison, 12 disant: Ceux-ci, les derniers, firent une seule heure, et tu les as faits égaux à nous qui avons porté le poids du jour et de la chaleur.
13 Répondant à l'un d'eux, il dit: Ainsi je ne suis pas injuste envers toi; ne t'es-tu pas accordé avec moi d'un denier? 14 Emporte le tien et va. Je veux donner à celui-ci, le dernier, comme à toi aussi. 15 Ne m'est-il pas permis de faire de ce qui est mien ce que je veux? Ou ton œil est-il mauvais parce que moi je suis bon?
16 Ainsi les derniers seront premiers et les premiers derniers.

Embauchés à la vigne (Mt 20, 1-7)

Un maître de maison sort de grand matin embaucher des ouvriers pour sa vigne. On pense immédiatement au Seigneur qui planta une vigne, son peuple élu, et en prit soin (Is 5, 1-7; Jr 2, 21). Jésus y ajoute l'embauche d'ouvriers pour faire le travail, embauche qui s'échelonne tout au long du jour.
Le Seigneur, en effet, est sorti plusieurs fois; dès le lever du soleil à six heures, puis toutes les trois heures: à neuf heures, à midi, à trois heures de l'après-midi. Enfin à cinq heures, soit une heure avant le coucher du soleil qui marquait la fin du travail. Chaque fois, le maître de la vigne embauche les ouvriers sans travail, qui attendent sur la place que quelqu'un veuille bien leur en donner. C'est d'ailleurs l'excuse mise en avant par les derniers embauchés pour justifier d'être restés toute la journée sans rien faire. Jésus indique le montant du salaire fixé avec les premiers: un denier pour la journée; ensuite il parle seulement d'une juste rétribution.


Un salaire unique pour tous (Mt 20, 8-12)

Le soir arrive, où les ouvriers se regroupent pour recevoir leur paye. Le Seigneur de la vigne fait distribuer le salaire par l'intendant qui régit ses biens. Il commence par les derniers embauchés, faisant ainsi attendre les premiers qui pourtant ont travaillé depuis le matin et auraient pu espérer être les premiers à pouvoir partir. Mais cette tactique leur permet de voir ce que les derniers reçoivent, et met à nu les sentiments de leur cœur. Voyant que les derniers reçoivent un denier, ils espèrent qu'ils bénéficieront d'une augmentation du salaire convenu avec le Seigneur de la vigne. Mais une déception les attend: quand vient leur tour, ils ne reçoivent qu'un denier. Des murmurent se font alors entendre contre le Seigneur… comme les Hébreux dans le désert: «Le peuple se répandit en murmures qui arrivèrent aux oreilles du Seigneur; cela lui déplut» (Nb 11, 1).


Gratuité du salut (Mt 20, 13-16)

Le Maître de maison donne ce qui lui appartient à qui il veut: ses dons ne sont pas mesurés à l'aune du travail effectué. Il donne ses biens librement et avec libéralité, de façon gratuite; c'est l'expression de sa bonté. Et en agissant ainsi, il n'est pas injuste à l'égard des premiers. Nous savons donc maintenant pourquoi, au jeune homme qui voulait faire quelque chose de bon, Jésus avait proposé de vendre ses biens et d'en donner le montant aux pauvres: il lui proposait d'imiter Dieu.
Qui sont ces premiers qui sont devenus derniers? Le peuple juif qui a travaillé sous le joug de la Loi, portant le poids du jour et de la chaleur. Les derniers arrivés à la vigne, ce sont les pécheurs et les publicains. A tous, le Père donne le même salaire: la vie éternelle qui se reçoit comme un don. Un travail est bien demandé à chacun, mais le don accordé n'est pas proportionné au travail accompli. Jésus lui-même est donné à tous ceux qui veulent bien l'accueillir. Les fidèles observateurs de la Loi refusent de rentrer dans le dessein de Dieu qui traite tout le monde également: tant les élus de la première heure que les convertis de la dernière heure, publicains et pécheurs. Ils jettent sur cette attitude un œil mauvais, critique et jaloux. En le leur reprochant, Jésus les invite à la conversion. S'ils ne changent pas leur regard, ils seront exclus, comme le montre la conclusion qui explicite la phrase énigmatique par laquelle il avait commencé: Ainsi les derniers seront premiers et les premiers derniers.

22 septembre

 

La prière en 4 étapes

La lecture

 



Pour entrer en contact avec l'Ecriture, il faut d'abord tout simplement la lire, par une lecture directe, sans intermédiaire exégétique ou autre, bien qu'une certaine introduction soit nécessaire. Des conditions matérielles sont requises. Il est important de «s'adonner à des heures déterminées à des lectures déterminées». Il est néfaste de papillonner d'un livre à l'autre, ou de prendre le premier texte qui tombe sous la main: ces habitudes rendent l'esprit superficiel. La lecture doit aussi être fréquente. Elle va ainsi canaliser l'incessante activité de notre pensée, car notre mémoire «ressemble à un moulin qui ne s'arrête jamais et qui moud sans cesse ce qu'on jette dedans»! Il faut encore une préparation spirituelle, une conversion, une purification du cœur, qui rende docile à l'écoute de la Parole, dans l'obéissance et l'humilité. Dans ce premier temps, nous entrons en contact avec le texte par la capacité que nous avons de voir, d'entendre intérieurement ce qui est raconté. Comme le dit saint Augustin, ce qui est lu se passe sous nos yeux.



20 septembre

 

La prière en 4 étapes



L’Écriture est une page divine, une lectio divina, car l’auteur en est le Saint-Esprit. Par extension, cette expression en est venue à désigner une certaine forme de lecture de l’Écriture sainte: les Pères de l’Église l’ont reçue du judaïsme et, au moyen âge, elle a pris une forme structurée avec Guigues le Chartreux: «Un jour, qu’occupé aux travaux manuels, je m’étais mis à réfléchir sur l’exercice de l’homme spirituel, quatre degrés spirituels se présentèrent subitement à moi: la lecture, la méditation, la prière, la contemplation. C’est l’échelle des moines, celle qui les élève de la terre au ciel. Ces degrés ne sont pas nombreux, mais ils sont d’une grandeur immense et incroyable. Leur base est fixée à la terre, leur extrémité supérieure pénètre les nues et entre dans les secrets des cieux. Les degrés se distinguent par leur nom et par leur nombre, aussi bien par leur ordre que par leur emploi. […] La lecture est un regard attentif jeté sur les Écritures avec application de l’esprit. La méditation est l’action studieuse de l’âme, recherchant sous la conduite de sa propre raison, la connaissance d’une vérité cachée. L’oraison est l’intention dévote du cœur vers Dieu, pour éloigner le mal et obtenir le bien. La contemplation est l’élévation vers Dieu de l’âme suspendue en l’air et goûtant les délices de l’éternelle douceur» (Lettre sur la vie contemplative, 1).

La lectio divina, activité essentielle des moniales, a été recommandée par le Concile à tous les chrétiens. Nous en parcourrons les différentes étapes.

19 septembre

Prier le Rosaire avec Jean Tauler
Mysère glorieux

La Résurrection

Les disciples se dirent l'un à l'autre: «Est-ce que notre cœur n'était pas brûlant en nous, lorsqu'il nous parlait sur le chemin, tandis qu'il nous dévoilait les Ecritures?» (Lc 24,32)

Le Seigneur fit extérieurement, pour les yeux de leur corps, ce qui se passait intérieurement en eux pour les yeux de leur cœur. Au-dedans d'eux-mêmes, en effet, ils aimaient et doutaient tout ensemble: au dehors, Jésus leur était présent et cependant il ne leur révélait pas qui il était. A ceux qui parlaient de lui, il manifesta sa présence, mais à ceux qui doutaient de lui, il dissimula sa connaissance. Leur foi était encore mêlée de doute, et cependant ils parlaient de lui avec amour et, en l'entendant, leur cœur s'enflammait davantage de charité.

Demandons au Seigneur de réveiller la foi dans les chrétiens qui doutent ou qui se sont éloignés de lui.

 

L’Ascension

Tandis qu'il les bénissait, il s'éloigna d'eux, et il était enlevé vers le ciel (Lc 24,51).

Puisque Notre Seigneur Jésus Chris est monté au ciel dans toute sa majesté et sa puissance, il est non seulement possible, mais digne et tout à fait juste que les membres, c'est-à-dire tous les élus, suivent leur tête. Or, ceux qui montent au ciel, après le Christ, ne doivent désormais, dans ce monde qui passe, rien rechercher, rien désirer, en fait de consolation ou de plaisir où on s'attache, mais ne suivre que lui seul.

Réveille Seigneur chez les chrétiens l'espérance et le désir du ciel.

 

La Pentecôte

Tous furent remplis d'Esprit Saint (Ac 2,1).

Le Saint-Esprit vint avec une grande richesse et avec une plénitude débordante dans les disciples et dans tous ceux qui étaient prêts à le recevoir, en les inondant intérieurement. C’est comme si brusquement on enlevait un barrage qui retient les eaux du Rhin. Le fleuve se répandrait alors à pleins flots jusqu’à déborder sur les rives, menaçant de tout inonder et de tout noyer, remplissant toutes les vallées et tous les fonds sur son passage.

Mets dans nos cœurs, Seigneur, les fruits de l'Esprit: joie, paix, charité.

 

L’Assomption

J'ai cherché partout le repos, mais c'est à l'héritage du Seigneur que je m'arrêterai (Si 24,7).

Cette toute aimable Dame n'avait aucun doute que cet enfant fût Dieu, elle en était absolument sûre […]; toutefois, durant toute sa vie, son cœur n'a pas trouvé un seul instant, en cela, son repos et sa totale satisfaction, mais sans cesse, son âme montait et s'élevait jusqu'à l'abîme de Dieu. En lui seul état son héritage, son repos, sa demeure.

Prions le Seigneur pour les mourants, qu'ils s'ouvrent à la grâce de Celui qui les attend.

 

Le Couronnement de Marie

Etreins la sagesse et elle t’élèvera, elle fera ta gloire si tu l’embrasse; sur ta tête elle posera un diadème de grâce, elle t’offrira une couronne d’honneur (Pr 4,8-9).

Qu'est-ce que cette couronne? Et qu'est-ce que l'illustre héritage? Rien autre chose que Notre Seigneur Jésus Christs; c'est lui qui est l'illustre héritage, car il est un héritier de son Père et nous sommes ses cohéritiers comme dit saint Paul.

Que la Vierge Marie nous garde sous sa protection tout au long de notre vie.

17 septembre

 

24ème dimanche du temps ordinaire (A)

Le pardon entre frères (Mt 18, 21-22)

21 Alors venant auprès [de lui] Pierre lui dit: Seigneur, combien de fois mon frère pèchera-t-il envers moi et lui pardonnerai-je? Jusqu'à sept fois? 22 Jésus lui dit: Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept.

Au verset 15, Jésus envisageait le cas d'un frère qui pèche. Maintenant, Pierre pose la question du pardon à accorder à celui qui l'a offensé. Il a reçu de Jésus le pouvoir de lier et de délier (16, 19), de remettre les péchés, mais il n'a pas perçu la mesure du pardon de Jésus. Pardonner sept fois lui semble le comble de la miséricorde! Jésus répond: soixante-dix fois sept fois! C'est-à-dire un pardon sans limite, à la mesure du pardon de Dieu. Or trois fois, dans l'Ancien Testament, apparaissait comme une mesure surabondante. Elihu par exemple, disait dans le livre de Job: «Voilà tout ce que fait Dieu, deux fois, trois fois pour l'homme» (Jb 33, 29). On constate que la mesure du pardon est semblable à celle du châtiment: «Caïn sera vengé sept fois, mais Lamech soixante-dix fois sept» (Gn 4, 24).


Pardon donné, condition du pardon reçu (Mt 18, 23-35)

23 C'est pourquoi le Royaume des cieux a été comparé à un (homme) roi qui voulut régler [son] compte avec ses serviteurs. 24 Commençant à régler, un débiteur de mille talents fut porté auprès de lui. 25 Comme il n'avait pas [de quoi] payer, le Seigneur ordonna qu'il soit vendu et la femme et les enfants, et tout ce qu'il a et pour que [la dette] soit payée. 26 Tombant donc, le serviteur se prosternait devant lui disant: Sois magnanime envers moi et je te payerai tout. 27 Emu aux entrailles, le Seigneur de ce serviteur le délia et lui remit sa dette.
28 Sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons de service, qui lui devait cent deniers, et le saisissant il l'étranglait disant: Paye s'il est vrai que tu dois quelque chose. 29 Tombant donc son compagnon de service le suppliait, disant: Sois magnanime envers moi et je te payerai. 30 Celui-ci ne voulait pas, mais s'éloignant, il le jeta en prison jusqu'à ce qu'il ait payé son dû.
31 Ses compagnons de service, voyant donc les choses qui étaient arrivées, furent fortement attristés et, venant, expliquèrent à leur Seigneur toutes les choses qui étaient arrivées. 32 Alors l'appelant auprès de lui, son Seigneur lui dit: Serviteur mauvais, toute cette dette, je [l']ai remise puisque tu m'as supplié; 33 ne fallait-il pas, toi aussi, avoir pitié de ton compagnon de service, comme moi aussi j'ai eu pitié de toi? 34 Et se mettant en colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu'à ce qu'il ait payé tout ce dû. 35 Ainsi vous fera aussi mon Père céleste, si vous ne remettez pas chacun à son frère [du fond] de vos cœurs.

Jésus ne s'étend pas sur la fréquence du pardon à accorder. Il explicite, sous forme de parabole, ce qu'il avait dit dans son enseignement sur la montagne: «Si vous remettez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste remettra à vous aussi; mais si vous ne remettez pas aux hommes, votre Père non plus ne remettra pas vos fautes» (6, 14-15). C'était l'explicitation d'une demande du Notre Père: «Remets-nous nos dettes comme nous avons remis à nos débiteurs» (6, 12). Le Siracide disait déjà: «Pardonne à ton prochain ses torts, alors, à ta prière, tes péchés seront remis» (Si 28, 2).
D'entrée de jeu, Jésus commence: «Le Royaume des cieux a été comparé à un roi». Par qui? quand? on ne sait. Ce roi, c'est le Père (cf. 22, 2). Ce roi donc, fait ses comptes avec ses serviteurs. On lui amène un serviteur qui lui doit une somme colossale: dix mille talents, soit soixante millions de drachmes. Comme il n'avait pas de quoi rembourser, le roi le traite avec une sévérité qui étonne, après ce que Jésus vient de dire de son Père qui prend soin des petits (18, 10), qui cherche la brebis égarée (18, 13). Le châtiment du roi est sans pitié: il condamne son serviteur à être vendu comme esclave avec sa femme et ses enfants. Evidemment l'argent qui résulterait de la vente ne pouvait assurer le remboursement de la dette. Mais cela servirait de leçon à d'autres. Le serviteur supplie alors son maître et fait appel à sa magnanimité: il promet de tout rembourser. Evidemment, c'était une promesse impossible à tenir. Mais le roi, ému aux entrailles — comme l'a été Jésus devant les foules qui avaient faim (14, 14; 15, 32) — par le repentir de son serviteur, lui accorde encore plus que ce qu'il demande: il le délie du lien qui l'attachait à lui et lui remet sa dette.
Sitôt parti, le serviteur prend le contre-pied de ce que le roi vient de faire pour lui. Alors qu'il n'a plus aucune dette à rembourser, qu'il est libre, il se précipite sur un débiteur, un de ses compagnons de service, réclamant un dû de cent deniers seulement, soit à peu près cent drachmes. Alors qu'il n'est même pas sûr que la dette soit réelle, sans même prendre la peine de vérifier, il l'étrangle. L'autre reproduit ce que lui-même a fait devant le roi: il le supplie en implorant sa magnanimité et lui promet de rembourser. Cette promesse avait d'ailleurs plus de chance d'être tenue que celle que lui-même avait faite à son Seigneur. Mais le serviteur délié reste impassible, insensible à la détresse de son compagnon; il le fait jeter en prison jusqu'à ce qu'il ait tout payé. Rien n'est dit sur la façon dont le prisonnier pouvait payer sa dette tout en étant incarcéré.
Les autres serviteurs furent profondément attristés en voyant le comportement du débiteur délié: ils auraient attendu de lui un geste de magnanimité. Aussi vont-ils tout rapporter à leur Seigneur; Seigneur est le titre donné à Dieu, ici au Père. Celui-ci appelle le serviteur et le jugement tombe: serviteur mauvais! Mauvais: cet adjectif a été plusieurs fois utilisé par Jésus, en particulier lorsqu'il s'est présenté comme le juge des cœurs: «L'homme mauvais, à partir du mauvais trésor, jette dehors des choses mauvaises» (12, 33), et le juge de cette génération «mauvaise» (12, 45). Or seul Dieu peut juger les cœurs. La parabole nous montre donc la source où Jésus puise ce qu'il est, ce qu'il fait: il partage avec le Père non seulement des entrailles de miséricorde, mais il exerce comme lui le jugement des cœurs. Dans une parabole qu'il proposera plus loin, il mettra en scène le Seigneur des serviteurs qui vient régler ses comptes avec eux. Or là, il s'agit du retour de Jésus après une longue absence (25, 19). Dans les deux paraboles, il s'agit de régler des comptes, donc d'exercer un jugement. Dans la première, c'est le Père; dans la seconde, c'est Jésus qui est au centre. Mais dans les deux cas, un des serviteurs est qualifié de mauvais (25, 26).
Le Père avait remis la dette à son débiteur qui l'en avait supplié. Celui-ci était donc dans l'obligation — «Ne fallait-il pas…» — de faire de même. Comment celui qui a été l'objet de la pitié de Dieu, peut-il se montrer dur pour son compagnon?
Dieu juge son cœur et dans sa colère rend la sentence: il livre le serviteur mauvais aux bourreaux jusqu'à ce qu'il ait tout payé. Ce qui veut dire qu'il travaillera pour rembourser, tout en étant soumis à des tortures répétées; cela «jusqu'à ce qu'il ait payé son dû», ce qui indique une peine éternelle, car il était impossible de rembourser une somme aussi importante.
Jésus termine en donnant clairement à Pierre le sens de la parabole: c'est ainsi que fera le Père céleste à l'égard de celui qui ne remet pas à son frère; et il précise: «du fond de vos cœurs», sans arrière-pensée, sans rancune cachée.
L'enseignement donné à Pierre est clair: il lui faut pardonner à ceux qui commettent des fautes contre lui, car elles sont bien moindres que celles commises à l'égard du Seigneur. Le jugement de Dieu sera très sévère pour qui ne pardonne pas à son frère.

14 septembre

Croix glorieuse

Sur la fin de l'empire de Phocas, Chosroès, roi des Perses, ayant occupé l'Egypte et l'Afrique, s'empara aussi de Jérusalem où il massacra des milliers de chrétiens. La Croix du Seigneur, dont sainte Hélène avait enrichi le Calvaire, fut par lui emportée en Perse. Héraclius (575-641) cependant succédait à Phocas. Réduit aux dernières extrémités par les calamités de la guerre, il demandait la paix, sans pouvoir, aux plus dures conditions, l'obtenir de Choroès qu'enflaient ses victoires. C'est pourquoi, s'absorbant dans le jeûne et la prière, il se tourne vers Dieu, implorant secours en son péril extrême; avis lui est donné du ciel de rassembler des troupes; il les mène à l'ennemi, et défait trois généraux de Choroès avec leurs armées.

Abattu par ces revers, et fuyant vers le Tigre qu'il s'apprête à passer, Choroès associe au trône son fils Médarsès. Mais Siroès, l'aîné, furieux de l'injure, dresse des embûches à son père et à son frère, les arrête dans leur fuite et les tue peu après; ce qu'étant accompli, il obtint d'être reconnu roi par Héraclius, sous certaines clauses dont la première portait restitution de la Croix du Seigneur. Quatorze ans après qu'elle était tombée au pouvoir des Perses, la Croix fut donc reconquise; Héraclius, venant à Jérusalem, la reporta en grande pompe sur ses propres épaules à la montagne où le Sauveur l'avait portée.

A cette occasion, eut lieu un insigne miracle bien digne de mémoire. Car Héraclius, couvert comme il l'était d'ornements d'or et de pierreries, ne put franchir la porte qui conduisait au Calvaire; plus ses efforts pour avancer étaient grands, plus il semblait retenu sur place. D'où stupeur d'Héraclius, et de la multitude. Mais l'évêque de Jérusalem, Zacharie, prenant la parole: Considérez, dit-il, empereur, que cette parure de triomphe, en portant la Croix, ne rappelle pas assez peut-être la pauvreté et l'humilité de Jésus Christ. Héraclius alors, dépouilant ses habits de luxe, nu-pieds, et vêtu comme un homme du peuple, fit sans difficulté le reste de la route, et replaça la Croix au Calvaire, dans le même lieu d'où les Perses l'avaient enlevée? La fête de l'Exaltation de la sainte Croix, qui se célébrait tous les ans en ce jour, acquit dès lors un éclat nouveau, en mémoire de ce que cette Croix sainte fut de la sorte rétablie par Héraclius à l'endroit où on l'avait d'abord dressée pour le Sauveur.

12 septembre

 

Prier le Rosaire avec Jean Tauler
Mysère douloureux


L’Agonie


S'étant mis à genoux, Jésus priait, disant:» «Père, si tu veux, détourne de moi ce calice. Cependant, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui soit faite (Lc 22,41-42).

Le Christ a été parfaitement résigné, il a fait lui-même pleine abnégation de sa volonté propre. Au mont des Oliviers, dans son agonie, quand il sentait une sueur de sang perler sur tous ses membres, il dit avec humilité: Père, que ta volonté soit faite.

Donne-nous, Seigneur, de savoir rechercher ta volonté en toutes choses.

 

La Flagellation


Après avoir fait flageller Jésus, Pilate le remit aux soldats pour être crucifié (Mt 27,26).

Notre très doux sauveur restait debout, le cœur débordant d'affection et d'ardente charité; il souffrit patiemment jusqu'au bout cette horrible torture, pour nos péchés, offrant à son Père céleste son corps resplendissant de jeunesse et de beauté, comme une victime vivante broyée et moulue pour notre salut.

Prions le Seigneur de nous donner une véritable contrition de nos péchés.

 

Le Couronnement d’épines


Les soldatstressèrent une couronne avec des épines, qu'ils posèrent sur sa tête, avec un roseau dans sa main droite (Mt 27,29).

Courbe ton esprit orgueilleux sous la couronne d'épines du Sauveur, et suis ton Seigneur, et ton Dieu crucifié, suis-le, avec un cœur soumis, dans un vrai anéantissement de toi-même, au-dedans ou au dehors, dans un vrai anéantissement de toi-même.

Demandons au Seigneur la mortification de l'esprit et des cœurs, la mortification de l'amour-propre.

 

Le Portement de croix


Portant lui-même la croix, Jésus sortit vers le lieu dit du Crâne (Jn 19,17).

Tous ceux qui désirent être les vrais imitateurs du Dieu rédempteur, Notre Seigneur Jésus Christ, doivent humblement, sans murmurer, prendre sur leurs épaules la croix des souffrances intérieures ou extérieures, souffrances méritées ou injustes; et ainsi chargés, ils s'en iront, joyeusement, à la suite de leur Seigneur. C'est le seul moyen d'arriver, un jour, là où le Christ nous a précédés.

Donne-nous, Seigneur, la patience de porter nos croix quotidienne, en union avec toi.

 

Le crucifiement et la mort de Jésus


Jésus clama d'une voix forte: «Père, je remets mon esprit entre tes mains.» Et, ce disant, il expira (Lc 23,46).

La leçon de la croix, c'est la charité parfaite. Notre Seigneur, en effet, a daigné supporter les tourments atroces de sa passion et de sa mort, non seulement pour les bons et pour ses amis, mais même pour les méchants et pour ses ennemis. […] Il a voulu restaurer l'amitié violée, en acceptant pour nous la mort la plus atroce que la cruauté humaine pouvait lui infliger.

Demandons au Seigneur la conversion des pécheurs, le soulagement des âmes du Purgatoire, et la persévérance finale de tous.


10 septembre

 

 

23ème dimanche du Temps Ordinaire
(A
nnée A)

Mt 18, 15-20
Une communauté de pécheurs pardonnés

 

Jésus donne des recommandations pour les frères pécheurs (18, 15-21). Utilisant le tutoiement, il s'adresse à tout disciple, à tout membre de la communauté qui se rassemblera autour de sa personne: il s'adresse à la conscience.


Avertir son frère pécheur (Mt 18, 15-17)

15 Si ton frère pèche, pars, réprimande-le, entre toi et lui seul.
S'il t'entend, tu auras gagné ton frère.
16 Mais s'il n'entend pas, prends encore avec toi un seul ou deux, pour que s'arrête tout mot sur la parole de deux ou trois témoins.
17 S'il refuse de les entendre, dis-le à l'Eglise;
s'il refuse aussi d'entendre l'Eglise, qu'il soit pour toi comme le païen et le publicain.

Jésus passe de la brebis égarée au frère qui pèche, qui s'égare par son péché. Le tutoiement montre que les consignes qu'il donne concerne tout membre de la communauté, pas seulement les responsables.
«Si ton frère pèche, pars». Le disciple est envoyé vers le pécheur qui est appelé frère; il est donc lui aussi un fils du Père des cieux. A l'exemple du berger de la parabole, c'est-à-dire du Père des cieux, tout disciple a une responsabilité à l'égard du frère pécheur; par son attitude, il doit être témoin de la miséricorde du Père à son égard. Jésus indique trois étapes pour faire revenir le frère pécheur, pour le réintégrer dans la communauté.
Le premier devoir, c'est d'avertir le pécheur, de lui faire des reproches pour le corriger. Cette première étape se fait dans un entretien seul à seul, qui crée un climat plus propice à la confiance et évite la délation. Si le pécheur accepte d'écouter la remontrance, s'il revient sur la voie droite, dans la communion fraternelle, le disciple aura gagné son frère, il partagera la joie du Père qui a trouvé la brebis égarée.
Mais s'il refuse d'écouter, s'il s'est endurci dans son péché, il faut aller le trouver avec deux ou trois témoins. Ce nombre suffisait en matière pénale (Dt 19, 15), à plus forte raison pour convaincre un pécheur dans le cadre de la communauté des disciples. Mais le but de Jésus est de faire revenir le pécheur; aussi deux ou trois témoins auront-ils probablement plus de force de persuasion qu'un seul. S'il sait que son péché est connu, peut-être que le pécheur aura honte et se repentira? Le but est de traduire dans la trame de la vie la miséricorde du Père qui n'a de cesse d'avoir retrouvé la brebis perdue pour la ramener au bercail.
Mais si le pécheur s'enfonce dans son endurcissement, il faut le dénoncer à l'Eglise, à la communauté rassemblée autour de Jésus, car l'Eglise est responsable de la foi de chacun. C'est la deuxième fois que Jésus parle de l'Eglise (cf. 16, 18). Il parle à ses disciples pour le temps proche où il ne sera plus là et où ils auront la direction des disciples. C'est l'Eglise qui peut seule exclure un frère de la communauté. Cette faculté existait déjà chez les Juifs. Et pour bien montrer que le pécheur invétéré n'a plus de lien avec la communauté, Jésus le compare au païen et au publicain. Pourquoi le païen? Lui-même n'a pas envoyé ses disciples vers les païens (10, 5) et n'est pas allé vers eux; le païen est l'exemple même de celui qui est en dehors de la communauté des Juifs. Quant au publicain, si Jésus les invite à la conversion, il ne les intègre pas comme tels aux disciples rassemblés autour de lui. Ainsi exclu de la communauté, le pécheur récalcitrant n'est plus compté au nombre des frères. Mais la miséricorde du Père qui part à la recherche de la brebis égarée, demeure.


Pardon des apôtres, pardon de Jésus (Mt 18, 18-20)

18 Amen je vous le dis: tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel
et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel.

19 De plus je vous dis que si deux d'entre vous se mettent d'accord sur la terre au sujet de toute affaire qu'ils demanderont, [cela] arrivera d'auprès de mon Père qui est dans les cieux.
20 En effet là où deux ou trois sont rassemblés vers mon nom, je suis là au milieu d'eux.

Maintenant Jésus emploie le «vous»; il s'adresse aux apôtres qu'il a investis d'une mission particulière (10, 1-42) dans la communauté. Tout disciple est responsable de son frère pécheur: il doit l'avertir comme nous l'avons vu. Mais les apôtres auront une autorité sur la terre pour pardonner ou non les péchés. Ils peuvent lier ou délier et Dieu ratifie ce qu'ils font. Jérôme explique: Le Seigneur «donne aux apôtres un pouvoir tel que l'on sache que ceux qui sont condamnés, il les ont frappés d'une sentence qui est fortifiée par une sentence divine». A travers les apôtres, c'est donc le jugement de Dieu et sa miséricorde qui s'exercent. Cette autorité confiée par Jésus à Pierre, tous les apôtres y participeront. Et c'est l'autorité même de Jésus: «Le Fils de l'homme a autorité sur la terre de remettre les péchés» (9, 6). Jésus parle au futur: «tout ce que vous lierez…». Quand il ne sera plus là, les apôtres agiront comme lui, avec son autorité propre. Jésus ne fait qu'un avec son Eglise. Il leur confie ce qui dans la Loi était confié au Grand Prêtre: c'est lui seul qui pouvait offrir le sacrifice pour le pardon des péchés: «les gestes rituels du pardon et de la purification seront effectués par le prêtre qui aura été consacré par l'onction d'huile et installé pour succéder à son père comme Grand Prêtre» (Lv 16, 32).

Jésus continue avec deux versets qui, au premier abord, n'ont pas de lien avec le pouvoir accordé aux apôtres. Il passe à un conseil sur la prière, qui ne concerne plus seulement les apôtres, mais tous les disciples: «deux ou trois d'entre vous». Une ressemblance apparaît cependant avec le verset 18: l'opposition entre «sur la terre» et «dans les cieux». En effet, avec certains actes, dans certaines conditions, c'est déjà le Royaume des cieux qui commence sur la terre. Ceci vaut pour les péchés liés ou déliés par les apôtres, mais encore pour la prière. Si deux ou trois disciples se mettent d'accord sur la terre avant de demander quelque chose à Dieu, le Père des cieux l'accordera. Jésus en donne la raison: il est présent au milieu de la communauté rassemblée vers son nom. L'unité vient de Jésus et elle est en tension vers lui; elle n'est jamais acquise une fois pour toute. Jésus s'identifie à la communauté qu'il fonde. On comprend que le Père ne puisse refuser ce que son Fils lui demande.
Donc, quand les frères sont rassemblés au nom de Jésus, Jésus est vivant au milieu d'eux et agit. Ce thème était déjà présent dans la tradition juive. On lit par exemple: «Lorsque deux sont assis et s'entretiennent de la Torah, la Shekinah réside au milieu d'eux».
Sans Jésus, la communauté ne pourrait se maintenir dans l'unité. C'est dans cette union indéfectible entre Jésus et la communauté que se fonde la participation des apôtres au pouvoir de pardonner les péchés qui est le pouvoir propre de Jésus.

8 septembre

 

 

 

Maria Bambina

En ce 8 Septembre où nous célébrons la naissance de la Vierge Marie représentée ici par la "Bambina", nous plaçons chaque année cette petite statue devant l'autel.

Le culte de la Bambina remonte à la deuxième moitié du XIXe siècle, époque de la fondation de notre monastère.
Au moyen âge, on ne représentait pas Marie enfant sans sa mère Anne. C'est à partir du Concile de Trente qu'on commence à représenter la Vierge dans un berceau. Le P. Olier, fondateur de Saint-Sulpice, demanda à une de ses pénitentes de représenter en image la façon dont il concevait la Nativité de Marie.

Soeur Isabella Chiara Fornari, religieuse franciscaine, qui modelait des figures de cire en eu connaissance et réalisa le modèle primitif de la statue en 1735 à Todi. Ces petites statuettes s’appelleront désormais des «Maria Bambina» (Marie Enfant), ou sous différentes variantes: «Santa Bambina» (Sainte Enfant) ou «Santissima Bambina» (Très Sainte Enfant).

En 1842, une statue est confiée aux soeurs de la Charité de Milan où elle produisit des miracles. Le 8 décembre 1888, la statue fut transférée dans la nouvelle chapelle attenante au Couvent, construite en son honneur. La dévotion fut reconnue le 4 décembre 1903, jour où la statue fut solennellement couronnée par le pape Pie X.

Vers 1890, les Carmélites-Déchaussées de Laval eurent une image de la Bambinaet quatre ans plus tard, elles eurent l'autorisation de copier la statue d'Italie et de la répandre dans le monde. La Maison Raffl de Paris reproduira ces statues par fac-similés, moulées dans du plâtre-stuc. La statue de la Vierge enfant est couchée sur un berceau. Une centaine de statues fut ainsi «adoptée» dans la plupart des monastères, couvents et abbayes.

Homélie de Saint Jean de Damas

Salut, Marie, douce enfant d'Anne; l’amour à nouveau me conduit jusqu’à vous. Comment décrire votre démarche pleine de gravité? votre vêtement? le charme de votre visage ? cette sagesse que donne l'âge unie à la jeunesse du corps? Votre vêtement fut plein de modestie, sans luxe et sans mollesse. Votre démarche grave, sans précipitation, sans heurt et sans relâchement. Votre conduite austère, tempérée par la joie, n'attirant jamais l'attention des hommes. Témoin cette crainte que vous éprouvâtes à la visite inaccoutumée de l'ange; vous étiez soumise et docile à vos parents ; votre âme demeurait humble au milieu des plus sublimes contemplations. Une parole agréable, traduisant la douceur de l'âme. Quelle demeure eût été plus digne de Dieu ? Il est juste que toutes les générations vous proclament bienheureuse, insigne honneur du genre humain. Vous êtes la gloire du sacerdoce, l’espoir des chrétiens, la plante féconde de la virginité. Par vous s'est répandu partout l'honneur de la virginité Que ceux qui vous reconnaissent pour la Mère de Dieu soient bénis, maudits ceux qui refusent...

O vous qui êtes la fille et la souveraine de Joachim et d'Anne, accueillez la prière de votre pauvre serviteur qui n'est qu'un pécheur, et qui pourtant vous aime ardemment et vous honore, qui veut trouver en vous la seule espérance de son bonheur, le guide de sa vie, la réconciliation auprès de votre Fils et le gage certain de son salut. Délivrez-moi du fardeau de mes péchés, dissipez les ténèbres amoncelées autour de mon esprit, débarrassez-moi de mon épaisse fange, réprimez les tentations, gouvernez heureusement ma vie, afin que je sois conduit par vous à la béatitude céleste, et accordez la paix au monde. A tous les fidèles de cette ville, donnez la joie parfaite et le salut éternel, par les prières de vos parents et de toute l'Eglise.

5 septembre

 

Prier le Rosaire avec Jean Tauler
mysère lumineux


Le Baptême

Laisse faire maintenant, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice (Mt 3,15).

Jésus se présenta au baptême à l’âge de trente ans et vint courber, sous la main de Jean-Baptiste, un front qui fait trembler les Puissances et que les Principautés adorent. Celui qui n’est venu que dans la plénitude des temps et en qui habite la plénitude de la divinité, ne sait qu’une chose: tout remplir (1).

Ouvrons nos cœurs à la grâce dont le Seigneur veut remplir notre cœur.

 

Cana

Le troisième jour, il se fit des noces à Cana en Galilée (Jn 2,1).

L'Epoux dont on célèbre les noces, c'est le Fils du Roi, Notre Seigneur Jésus Christ; l'épouse, c'est nous-mêmes, c'est votre âme et la mienne: et tous, nous sommes appelés à ces noces, et déjà tout est prêt pour l'union de Dieu avec l'âme aimante, son épouse.

Que le bruit qui nous entoure ne nous détourne pas de la recherche des biens du Royaume.

 

Annonce du Royaume

Il a bien fait toutes choses, il a fait entendre les sourds et parler les muets (Mc 7,37).

C'est pour avoir écouté la voix du démon qu'Adam, notre premier père, devint sourd aux inspirations divines, et si nous-mêmes nous n'entendons plus celles-ci, c'est parce que nous prêtons l'oreille aux suggestions diaboliques. Voilà la cause de notre surdité, voilà ce qui fait que non seulement les douces et aimables inspirations du Verbe éternel ne nous frappent plus, mais que nous ne pouvons plus les comprendre.

Ouvre nos oreilles, Seigneur, pour que nous soyons attentifs à l'écoute de ta Parole.

 

La Transfiguration

Jésus se transfigura devant ses apôtres: son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière (Mt 17,2).

Quand le Père éternel et tout-puissant prévenait par la lumière divine les disciples du Christ, ceux-ci ouvraient spontanément et tant qu'ils pouvaient les yeux de leur âme; ils rejetaient virilement toutes les poutres, c'est-à-dire les intermédiaires. C'est alors seulement que le Père céleste, faisant à son tour ce qu'il pouvait, les attira à lui.

Comme la Vierge Marie, laissons-nous transfigurer par l'Esprit Saint.

 

L’Eucharistie

Jésus rompit le pain et le donna à ses disciples, en disant: «Prenez et mangez, ceci est mon corps» (Mt 26,26).

Admirons sa charité surprenante et souveraine. Il ne lui a pas suffi de revêtir notre faible et misérable nature, de devenir notre frère. Il n'y a pas de nation si grande, ayant des dieux qui se rapprochant d'elle, comme notre Dieu se rend présent à nous! Nous le mangeons et nous jouissons de lui! Faut-il que son amour pour nous soit merveilleux et ineffable pour avoir trouvé cette manière de se donner!

Seigneur Jésus, lorsque nous communions à ton corps, donne-nous d'accueillir l'effusion de ton Esprit.


(1) Tauler n'ayant pas parlé du baptême du Seigneur, nous proposons un texte de saint Bernard pour ce mystère.

3 septembre

 

22ème dimanche du Temps Ordinaire (Année A)

Mt 16, 21-27

 

Deuxième prophétie de la mort et de la résurrection de Jésus (Mt 17, 22-23)

22 Comme ils s'étaient rassemblés en Galilée Jésus leur dit: Le Fils de l'homme doit être livré aux mains des hommes, 23 et ils le tueront et le troisième jour il se réveillera. Et ils furent fortement attristé.

On ne sait quand, quelque part en Galilée, les disciples se rassemblent auprès de Jésus. Il leur annonce à nouveau ce qui va lui arrive tout en donnant quelques précisions nouvelles par rapport à la première annonce (16, 21): il sera livré aux mains des hommes qui le tueront. Le passif utilisé est un passif divin; c'est le Père qui, dans une décision commune avec son Fils, le livre aux hommes, à tous les hommes, et pas simplement à une catégorie précise. Ce n'est donc pas seulement le Sanhédrin qui le fera souffrir.
Les disciples ont certainement compris, cette fois, que l'issue annoncée était inéluctable: ils s'attristent donc à cause de l'amour qu'il porte à leur Maître. La résurrection n'est pas encore pour eux une source de consolation qui l'emporte sur la tristesse. Mais on peut constater un progrès: ils ne cherchent pas à s'interposer devant ce qui attend Jésus.

Pierre, fils avec le Fils (Mt 17, 24-27)

24 Comme ils venaient vers Capharnaüm, ceux qui perçoivent les didrachmes vinrent auprès de Pierre et dirent: Votre maître ne paie-t-il pas [les] didrachmes? 25 Il dit: Oui. Et venant à la maison, Jésus le devança disant: Que te semble-t-il, Simon? Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils taxes et impôt? De leurs fils ou des étrangers? 26 Disant: Des étrangers, Jésus lui déclara: les fils sont donc libres. 27 Afin que nous ne les scandalisions pas, rends-toi à la mer, jette l'hameçon, et soulève le premier poisson qui montera et lui ouvrant la bouche, tu trouveras un statère; le prenant, donne[-le] leur pour moi et pour toi.

Jésus et ses disciples se rendent à Capharnaüm. Ils forment un groupe qui a son chef et sa doctrine propres, mais ils sont Juifs et sont donc soumis aux lois juives. Ils sont tenus de payer l'impôt du Temple. Cet impôt a son origine dans le livre de l'Exode: «Et voici ce que donnera quiconque aura présenté son nom: une drachme […]; cette drachme offerte par eux sera pour le Seigneur» (Ex 30, 13). Après l'exil, il était demandé de donner «un tiers de sicle pour le culte du Temple de notre Dieu»; et au temps de Jésus l'impôt était d'un didrachme, soit un demi-sicle, le sicle valant quatre drachmes.

Un collecteur d'impôts passe près du groupe et demande à Pierre, peut être déjà considéré comme ayant un rôle particulier dans la petite communauté, si leur maître paie bien l'impôt du Temple. Il n'avait pas dû encore le payer et peut-être voulait-il le prendre en défaut par rapport aux lois en vigueur? Pierre répond qu'il paie habituellement la redevance due pour le Temple.

«Venant à la maison» où Jésus habite quand il est de passage à Capharnaüm, semble concerner à tous les disciples qui étaient venus à Capharnaüm avec lui. Mais Jésus s'adresse à Pierre seul au sujet de la conversation qu'il a eue avec le collecteur d'impôts. Il en connaît le contenu avant que Pierre n'en ait parlé. Sous forme de parabole, Jésus lui en explique le véritable enjeu. Remarquons que Jésus appelle Pierre par son nom familier de Simon (cf. 16, 11).

Dans cette parabole, Jésus se réfère à la pratique des impôts en vigueur dans la société de l'époque. Les impôts prélevés par les rois, directs et indirects, ne servaient pas uniquement à la gestion des affaires publiques, mais aussi aux besoins du roi. Aussi les membres de la famille du roi et ses proches en étaient-ils dispensés. Jésus interroge donc: est-ce que les fils sont soumis à l'impôt, ou seulement ceux qui sont étrangers à la famille du roi? Simon répond que les fils en sont dispensés. Jésus approuve: les fils sont libres du paiement. Pour comprendre la portée de cette réponse, il faut se souvenir du contexte dans lequel prend place la parabole. Pierre a confessé Jésus comme étant le Fils de Dieu (16, 16) et le Père lui-même a témoigné que Jésus est son Fils (17, 5). Jésus étant le Fils est donc dispensé de payer l'impôt du Temple, de la maison de son Père. Et il associe Simon à son privilège, car lui aussi est fils. Le Père des cieux est le Père de tous les disciples de Jésus (6, 1.4.6.8.9.14.15.17-18.26.32), mais Pierre occupe une place particulière parmi eux. Matthieu le met plusieurs fois en avant (14, 29; 16, 16.22-23; 17, 4).

Cependant, comme les collecteurs d'impôts ignorent tout de la filiation divine de Jésus, il se soumet à la loi, comme il l'a toujours fait. Car user de la liberté que lui donne sa relation unique avec son Père, pourrait être pour eux une occasion de scandale.

Mais Jésus n'a pas d'argent. Il use donc d'un miracle que l'on retrouve dans la vie de certains saints: il demande à Pierre d'aller pêcher. Le premier poisson qu'il prendra aura un statère dans la bouche, ce qui équivaut à deux didrachmes: juste la somme à payer pour Jésus et Simon. Comme chacun sait, les poissons sont voraces! Mais de là à trouver dans la bouche d'un poisson l'argent dont on a besoin, il y a de la distance. Pierre cependant obéit à ce que Jésus lui demande de faire: sa foi s'est affermie, et se manifeste dans le quotidien. Et tout se passe comme Jésus le lui avait dit. Dieu pourvoit aux besoins de ceux qui se sont dépouillés de tout pour proclamer la Parole.

1er septembre

Prier le Rosaire avec Jean Tauler
Mystères joyeux

Jean Tauler est né et mort à Strasbourg (1300-1361). Il entra dans l'Ordre des Frères Prêcheurs et fut élève de Maître Eckhart. Ses prédications développent surtout le thème du détachement.

L’Annonciation

L'ange répondit à Marie: «L'Esprit Saint viendra sur toi, et la vertu du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu» (Lc 1,35).

L'esprit de Marie était le ciel de Dieu, son âme le paradis de Dieu, son corps le palais de Dieu: tellement irradiée de la clarté divine qu'entre Dieu et elle il n'y avait aucun milieu.

Demandons au Seigneur de nous purifier par le sacrement de la réconciliation pour qu'il puisse faire en nous sa demeure.

 

La Visitation

Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles (Lc 1,51-52).

D'où vient cette exaltation merveilleuse de l'âme? Elle vient de son humiliation. Plus, en effet, on s'abaisse, plus on est élevé d'une manière sublime. Ces deux choses se correspondent. Ici, c'est une sorte d'unité qui est faite. La sublimité divine aime avant tout contempler l'abaissement de l'humilité, comme la lumière descend des montagnes dans les vallées.

Dans un monde où le pouvoir et la violence se déchaînent, demandons au Seigneur de nous faire la grâce d'une sincère humilité.

 

La Nativité

Un enfant nous est né, un fils nous est donné (Is 9,6).

En la fête de la Nativité, on célèbre une triple naissance. La première et la plus sublime naissance est celle où le Père céleste engendre son fils unique dans l’unité de l’essence divine, dans la distinction des personnes. La seconde naissance vient de la fécondité maternelle advenue à la chasteté virginale dans sa véritable pureté. La troisième naissance est celle par laquelle Dieu, tous les jours et à toute heure, naît en vérité, spirituellement, par la grâce et l’amour, dans une âme bonne.

Par l'intercession de la Vierge Marie, que le Seigneur nous fasse la grâce de naître en notre cœur.

 

La Présentation de Jésus

Puis, lorsque les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moïse, ils le menèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur (Lc 2,22).

L'office du prêtre consiste à offrir pour le peuple le Fils unique à son Père du ciel. Mais d'une manière spirituelle, une femme peut offrir ce sacrifice aussi bien qu'un homme, et cela quand elle le veut, la nuit ou le jour. Elle doit alors pénétrer dans le Saint des Saints et laisser dehors tout le vulgaire. Ayant laissé dehors toutes les choses sensibles, elle dit offrir au Père du Ciel le tout aimable sacrifice, son Fils bien-aimé.

Que le Seigneur nous donne de nous offrir à lui en sacrifice qui lui plaise, à la louange de sa gloire.

 

Le Recouvrement de Jésus au Temple

Les parents de Jésus le cherchèrent parmi leurs parents et connaissance. Ne l'ayant point trouvé, ils s'en retournèrent à Jérusalem en le recherchant (Lc 2,44-45).

La glorieuse Vierge Marie avait perdu le Christ, son divin Fils, quand celui-ci occupé à l'école de la science suprême de son Père, semblait ne plus faire attention à sa mère. Oui, il en sera ainsi pour l'âme sainte, dont l'école est la divinité, si elle entre à cette école, si elle apprend à connaître Dieu, à voir ce qu'iI est dans la Trinité des personnes, dans l'œuvre de l'Incarnation, dans sa volonté sainte et dans son bon plaisir en tout.

Prions pour ceux qui cherchent le Seigneur avec un cœur droit et sincère.

Neuvaine pour les vocations

Neuvaine pour les vocations dans notre communauté. Merci de prier avec nous.

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