Novembre
Une pensée spirituelle pour chaque jour du mois Pendant le mois de novembre, nous prions pour les défunts. C'est l'occasion de se souvenir de l'adage "Avoir chaque jour la mort devant les yeux". Aussi nous vous présentons, pour chaque jour du mois une réflexion sur la mort. |
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30 novembre
GRANDE NEUVAINE DE L'IMMACULÉE CONCEPTION
bénie et encouragée par S.S. LE PAPE
30 Novembre au 8 Décembre
1) Une dizaine de Chapelet chaque jour, suivie de 3 fois l'invocation :
«Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.»
2) Une Communion le jour du 8 décembre ou un jour de l'octave. - Confession recommandée.
PRIERE
Très Sainte Vierge Marie, Reine des Anges et des saints, Médiatrice de toutes grâces, nous trouvons refuge et protection auprès de votre Cœur Immaculé, car vous êtes notre Mère.
Accordez-nous, comme vous l'avez promis aux trois pastoureaux de Fatima, de savoir offrir chaque jour notre vie pour le salut des pécheurs.
Que votre amour maternel touche les cœurs endurcis par le péché pour que tous les hommes, sauvés par le sang de votre Fils versé sur la croix, trouvent le chemin de l'amour, de la pénitence et de la réconciliation avec Dieu et avec leurs frères.
Alors, nous pourrons chanter tous ensemble et d'un seul cœur le triomphe de votre maternelle Miséricorde. Amen
Robert, cardinal SARAH
Le Vatican, le 25 mars 2017
Chapelet des Enfants 5, rue de l'Université - 75007 Paris - www.chapeletdesenfants.com
26 novembre
Dimanche du Christ Roi Le jugement des nations, Mt 25, 31-46 |
La mise en scène (Mt 25, 31-33)
31 Quand viendra le Fils de l'homme dans sa gloire et tous les anges avec lui, alors il siègera sur son trône de gloire; 32 et toutes les nations s'assembleront devant lui, et il séparera [les hommes] les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres 33 et il placera d'une part les brebis à sa droite et d'autre part les chèvres à sa gauche.
Les apôtres avaient demandé à Jésus quel sera le signe de sa parousie et de la consommation des siècles. Il a largement répondu pour le signe de la parousie, puis a donné des conseils pour se préparer à sa venue au dernier jour. Il termine son long enseignement par une parabole sur le signe de la consommation des siècles: le jugement des Nations (10, 18), c'est-à-dire des païens. En effet, dans la tradition juive, ce jugement était attendu comme le dernier acte de l'histoire et le premier du monde à venir. Nous en trouvons un témoignage dans une vision apocalyptique du quatrième livre d'Esdras; ce texte est à situer dans le cadre de l'expérience de la destruction de Jérusalem. Dieu parle ainsi du Messie: «Mon fils en personne accusera les nations rassemblées pour leur impiété. […] Il leur reprochera leurs pensées mauvaises et les supplices pour lesquels elles auront été suppliciées» (4 Esd 13, 37). Le «fils», le Messie, accuse les Nations et leur reproche leurs crimes avant de les vaincre. Il ne siège pas sur le trône du jugement, ce qui est réservé au Très-Haut qui va rétablir la justice: «Le Très-Haut se révèlera sur le trône du jugement, les miséricordes s'éloigneront et la longanimité se tarira; seul demeurera le jugement. La vérité se tiendra debout et la foi reprendra ses forces, les œuvres suivront et la récompense sera montrée; les actes de justice s'éveilleront et les actes d'injustice ne dormiront plus» (4 Esd 7, 33-37). Nous avons là l'arrière-fond du jugement des Nations qui termine le cinquième discours de Jésus. Mais avec cependant une différence notable: Jésus annonce que le Fils de l'homme, le Messie, siègera sur le trône du jugement dans sa gloire. De plus, il ne juge pas les Nations en bloc, mais les sépare les unes des autres comme le berger sépare les brebis des chèvres. Brebis et chèvres en effet paissent ensemble et sont séparées au moment de rentrer dans la bergerie. Il y a peut-être une réminiscence d'Ez 34, 17-23, mais le motif du tri n'est pas le même. Ici la séparation se fait en vue d'un jugement. Les brebis placées à la droite sont des justes, et les chèvres placées à gauche des réprouvés. Le jugement ne se réalisera donc pas comme les Juifs l'attendaient: il y a des justes parmi les Nations.
Après avoir séparé justes et réprouvés, Jésus jugera les uns plus les autres.
Le jugement des justes (Mt 25, 31-40)
34 Alors le roi dira à ceux qui sont à sa droite: Venez, les bénis de mon Père, héritez du Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. 35 J'ai eu faim en effet, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger et vous m'avez recueilli; 36 nu, et vous m'avez vêtu; j'étais malade et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi. 37 Alors les justes lui répondront: Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim et t'avons-nous nourri? ou avoir soif et t'avons-nous donné à boire? 38 Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli, ou nu et t'avons-nous vêtu? 39 Quand t'avons-nous vu malade ou en prison et sommes-nous allés vers toi? 40 Et répondant, le roi leur dira: Amen je vous dis, pour autant que vous l'avez fait à un seul de mes frères, [l'un] des plus petits, à moi vous l'avez fait.
Le jugement des justes se fait en quatre temps. Le roi accorde d'abord une récompense en en donnant le motif; puis les justes s'étonnent et Jésus leur répond.
Jésus ouvre aux païens le Royaume du Père (13, 43) qui leur a été préparé dès la fondation du monde. Le salut des païens fait donc partie du dessein éternel de Dieu; ils sont les bénis du Père: recevant en partage sa bénédiction, ils sont héritiers du Royaume, comme les Juifs.
Le juge leur explique le pourquoi de cette bénédiction; ils ont eu à son égard des gestes de compassion lorsqu'il était dans le besoin: faim, soif, nudité, manque de toit; ou dans une situation difficile: en prison ou malade. Ces paroles montrent à l'évidence que ceux qui sont à la droite du roi sont des justes, ce qui pour des Juifs était impensable, car est juste celui qui observe la Loi.
Les païens s'étonnent car le roi qui leur parle est pour eux un inconnu. Comment ont-ils pu lui venir en aide? Leur question amène Jésus à s'expliquer: quand ils ont fait cela à «un seul de mes frères (cf. 12, 50), l'un des plus petits, à moi vous l'avez fait». Cette phrase est un écho d'un verset contenu dans les prescriptions données aux apôtres: «Qui fera boire une coupe d'eau fraîche à un seul de ces petits en qualité de disciple, amen, je vous dis, pas de danger qu'il perde sa récompense» (10, 42). Ces petits, ce sont les disciples de Jésus que nous avons déjà rencontrés plusieurs fois dans l'enseignement de Jésus (11, 45; 18, 6.10.14); quant à celui qui donne un verre d'eau, il n'est pas spécifié que ce soit un disciple; ce peut-être un Juif ou un païen. Donc, ceux qui parmi les Nations ont fait pour un disciple de Jésus, pour un de ses frères, une œuvre bonne, c'est au Fils de l'homme, au Roi-Juge lui-même qu'il l'a fait.
Le jugement des réprouvés (Mt 25, 41 - 46)
41 Alors il dira à ceux de gauche: Allez loin de moi, maudits, vers le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. 42 J'ai eu faim en effet, et vous ne m'avez pas donné à manger, j'ai eu soif et vous ne m'avez pas donné à boire, 43 j'étais étranger et vous ne m'avez pas recueilli, nu et vous ne m'avez pas vêtu, malade et en prison et vous ne m'avez pas visité. 44 Alors eux aussi répondront, disant: Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim ou soif, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison et ne t'avons-nous pas servi? 45 Alors il leur répondra: Amen je vous dis: pour autant que vous ne l'avez pas fait à un seul de ces plus petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait.
46 Et ceux-ci s'en iront vers un châtiment éternel, mais les justes vers une vie éternelle.
Ceux de gauche font l'objet d'une condamnation: le roi les envoie à la damnation éternelle dont le feu est le symbole (13, 42.50; 18, 8.9). Il est spécifié ici que ce feu a été préparé pour le diable et ses anges, non pour les hommes: Dieu a créé l'homme en vue du bonheur; le feu a été préparé pour les anges déchus.
Le roi donne à ceux de gauche la raison du châtiment qu'il vient de leur annoncer: ils n'ont pas fait ce que les justes ont fait. Le parallélisme se poursuit car les damnés, comme les justes, s'étonnent de la sentence qui tombe sur eux et là encore la réponse du Seigneur est diamétralement opposée à celle faite aux justes: «pour autant que vous ne l'avez pas fait à un seul de ces plus petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait». La raison du châtiment s'apparente à celle décrite dans le livre d'Hénoch: «La vengeance de Dieu s'appesantira sur ceux qui ont persécuté ses enfants et ses saints», c'est-à-dire les païens: «tous les rois, les princes, les puissants et ceux qui gouvernent sur la terre» (Hen 61, 14). Quelle est cette vengeance? «Alors leurs visages seront remplis de ténèbre et de confusion en présence du Fils de l'homme; et ils seront repoussés loin de lui […]. Et le Seigneur a dit: Voilà ce qu'a décrété ma justice contre les princes, les rois, les puissants, et ceux qui possèdent la terre» (Hen 62, 15-16). Le châtiment réservé aux Nations réprouvées par le Fils de l'homme en est proche, mais ce n'est pas une vengeance.
Conclusion
Jésus conclut en affirmant que la sentence est définitive. Tant le châtiment que la vie sont éternels.
24 novembre
Prier le Rosaire avec les Pères d'Orient
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Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce,
le Seigneur est avec toi,
tu es bénie entre toutes les femmes
et béni le fruit de ton sein,
Jésus, qui est remonté du Shéol comme une gerbe et un pain nouveau
Sainte Marie, Mère de Dieu,
prie pour nous, pauvres pécheurs,
maintenant et à l’heure de notre mort
AMEN.
La Résurrection
Jésus,
- qui est remonté du Shéol comme une gerbe et un pain nouveau
- vie qui s'est levée de son tombeau
- grain pour trois jours ensemencé, qui a rempli les greniers vides
- pour qui les morts revenus à la vie ont témoigné, fosse et tombeau scellés
- enfanté par le Shéol alors qu'il était cacheté
- qui, après sa résurrection, a rassemblé ses agneaux dispersés
- qui se manifesta à Marie éclairée par l'amour
- qui changea en liesse le deuil de Marie
- Epoux qui s'est éveillé du sommeil de la mort
- qui offre aux hommes déchus la résurrection
L’Ascension
Jésus,
- pour qui la nuée s'est inclinée, véritable char de feu
- remonté au ciel en portant la brebis perdue sur ses épaules
- monté au ciel comme les prémices
- par qui l'homme monte au ciel
- qui gagne le sein du Père, sur les ailes du vent
- Rédempteur, emporté sur une nuée
- qui bénit ses disciples et les envoya, pleins de lumière et de sagesse
- qui remonte au ciel par amour pour ses disciples
- qui est parti nous préparer une place
- qui monta au ciel sans se séparer de nous
La Pentecôte
Jésus,
- qui, parvenu aux cieux, embrasa le monde
- que les apôtres imploraient pour la venue du Paraclet
- que les disciples invoquèrent en entendant un violent coup de vent
- dont les disciples s'effrayèrent à la vue du feu qui ne flambait pas
- qui, en partageant les langues de feu, appelle tous les hommes à l'unité
- dont les disciples reçurent l'Esprit illuminateur
- dont le Père envoya l'Esprit touché par les cœurs et non saisi par les mains
- qui a accompli ce qu'il avait promis
- dont les apôtres s'adressèrent à toutes les nations, selon qu'il leur était donné par l'Esprit
- que les apôtres partirent prêcher avec le Verbe pour hameçon
L’Assomption
Jésus,
- que sa mère contemple à visage découvert
- qui est descendu vers Marie et qui l'a transportée jusqu'au ciel
- contemplé par Marie assis à la droite du Père
- qui a arraché ta Mère à la tombe
- qui introduisit sa Mère dans la demeure du Père
- qui a préservé le corps de sa Mère de la corruption, après sa mort
- qui a soumis toute la création à sa Mère
- qui a attiré sa Mère vers le Père
- qui a fait monter au ciel l'échelle par laquelle il est descendu vers la terre
- qui a reçu dans son repos l'arche spirituelle
Le Couronnement de Marie
Jésus,
- notre Roi qui a fait de Marie notre mère et notre reine
- qui fait partager à sa Mère sa puissance royale
- qui a placé sa Mère immaculée à ses côtés
- vers qui Marie lève les mains, pour le salut du monde
- auprès de qui se tient, avec une grande assurance, la Vierge Mère
- qui a fait de sa Mère la couronne de tous les saints
- qui a couronné sa Mère en lui communiquant sa sagesse
- qui a placé sa Mère à sa droite, pour qu’elle puisse disposer des trésors de la vie éternelle
- qui a couronné sa Mère du diadème de la gloire céleste
- qui a donné une part dans son Royaume à Marie, l'humble servante
21 novembre
Présentation de la Vierge Marie au Temple Protévangile de Jacques le Mineur |
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Le récit de la Présentation de Marie au Temple ne se trouve pas dans les évangiles, mais dans un écrit apocryphe: le protévangile de Jacques le Mineur. En voici le texte.
Quand Marie eut deux ans, Joachim dit à Anne, son épouse : « Conduisons-la au temple de Dieu, afin d'accomplir le vœu que nous avons formé et de crainte que Dieu ne se courrouce contre nous et qu'il ne nous ôte cette enfant. » Et Anne dit : « Attendons la troisième année, de crainte qu'elle ne redemande son père et sa mère. » Et Joachim dit : « Attendons. » El l'enfant atteignit l'âge de trois ans et Joachim dit : « Appelez les vierges sans tache des Hébreux et qu'elles prennent des lampes et qu'elles les allument et que l'enfant ne se retourne pas en arrière et que son esprit ne s'éloigne pas de la maison de Dieu. » Et les vierges agirent ainsi et elles entrèrent dans le temple. Et le prince des prêtres reçut l'enfant et il l'embrassa et il dit : « Marie, le Seigneur a donné de la grandeur à ton nom dans toutes les générations, et, à la fin des jours, le Seigneur manifestera en toi le prix de la rédemption des fils d'Israël. » Et il la plaça sur le troisième degré de l'autel, et le Seigneur Dieu répandit sa grâce sur elle et elle tressaillit de joie en dansant avec ses pieds et toute la maison d'Israël la chérit.
Et ses parents descendirent, admirant et louant Dieu de ce que l'enfant ne s'était pas retournée vers eux. Marie était élevée comme une colombe dans le Temple du Seigneur et elle recevait de la nourriture de la main des anges. Quand elle eut atteint l'âge de douze ans, les prêtres se réunirent dans le temple du Seigneur et ils dirent : « Voici que Marie a passé dix ans dans le temple ; que ferons-nous à son égard, de peur que la sanctification du Seigneur notre Dieu n'éprouve quelque souillure? » Et les prêtres dirent au prince des prêtres : « Va devant l'autel du Seigneur et prie pour elle, et ce que Dieu t'aura manifesté, nous nous y conformerons. » Le prince des prêtres, ayant pris sa tunique garnie de douze clochettes entra donc dans le Saint des Saints et il pria pour Marie. Et voici que l'ange du Seigneur se montra à lui et lui dit : « Zacharie, Zacharie, sors et convoque ceux qui sont veufs parmi le peuple et qu'ils apportent chacun une baguette et celui que Dieu désignera par un signe sera l'époux donné à Marie pour la garder. » Des hérauts allèrent donc dans tout le pays de Judée, et la trompette du Seigneur sonna et tous accouraient.
19 novembre
Parabole des talents
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19 Un long temps après, le Seigneur de ces serviteurs vient et règle [ses] comptes avec eux.
20 Venant auprès de lui, celui qui avait reçu les cinq talents apporta cinq autres talents en disant:
Seigneur, tu m'as livré cinq talents, voici cinq autres talents [que] j'ai gagnés.
21 Son seigneur lui déclara: Bien, serviteur bon et fidèle, sur peu tu as été fidèle, sur beaucoup je t'établirai; entre dans la joie de ton Seigneur.
Les talents confiés
La parabole des talents ne fait pas partie de l'ensemble des paroles de Jésus sur le jour et l'heure; mais elle est pourtant soudée à la parabole précédente. Elle commence par une comparaison sans dire sur quoi elle porte, renvoyant ainsi à la parabole précédente: il est donc toujours question du Royaume des cieux, avec le jugement final à l'horizon.
Un homme part en voyage. Avant de partir, il livre ses biens à ses trois serviteurs; livrer montre qu'il remet ses biens à leur entière discrétion, qu'il les abandonne entièrement à leur action. On lit derrière cet homme Jésus qui va quitter ses disciples et leur livre ses paroles et son enseignement. Jérôme explique: «Après avoir appelé les apôtres, il leur livre la doctrine des évangiles, donnant aux uns plus et aux autres moins, non par générosité ou par réserve de ses dons, mais la donnant selon la capacité de ceux à qui ils la donnaient».
Il livre ses biens; ce n'est ni un don ni une gérance: il remet ses biens entre leurs mains en leur laissant toute liberté pour l'usage à en faire. Comme la capacité de chacun pour annoncer l'évangile est différente, le maître confie plus ou moins à chacun des serviteurs: cinq, deux, ou un talent. Le talent valant six milles deniers, les sommes sont exorbitantes et montrent la grandeur des biens confiés; ils sont hors de prix. Même celui qui a reçu le moins a reçu beaucoup.
Le règlement des comptes
Après un long temps, le Seigneur vient: un long délai se passera avant la parousie. De retour de son voyage, il règle ses comptes.
Le premier serviteur s'avance, comme devant une cour de Justice et présente l'argent confié et ce qu'il a rapporté. Jésus l'approuve et l'encourage par un simple mot: «Bien». Il s'entend appeler «Serviteur bon et fidèle». «Bon», car il a fait le bien avec l'argent confié; «fidèle», car il ont géré l'argent dans les intérêts de son Seigneur, sans douter de lui, sans s'interroger sur le pourquoi de la longueur du temps écoulé. Il travaillé dans la confiance. Heureux de sa fidélité, le Seigneur lui promet de lui confier davantage, beaucoup. Et une récompense sans commune mesure avec ce qu'il a fait leur est offerte: «Entre dans la joie de ton Seigneur»; il l'invite à partager la joie de Dieu, à être pour toujours avec lui.
17 novembre
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Prier le Rosaire avec les Pères d'Orient Mystères douloureux |
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Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce,
le Seigneur est avec toi,
tu es bénie entre toutes les femmes
et béni le fruit de ton sein,
Jésus, qui pendant son agonie est resté vigilant
Sainte Marie, Mère de Dieu,
prie pour nous, pauvres pécheurs,
maintenant et à l’heure de notre mort
AMEN.
L’Agonie
Jésus,
- qui pendant son agonie est resté vigilant
- qui a revêtu une chair qui craint la mort
- qui prie dans son angoisse et montre sa faiblesse
- qui a connu la faiblesse dans sa chair
- dont la volonté humaine est parfaitement accordée à la volonté divine
- qui unit l'angoisse à un élan généreux vers la mort
- qui en tant qu'homme accomplit la volonté du Père
- qui a, comme Fils, une seule volonté avec le Père
- dont la volonté naturelle a été déifiée
- qui nous a montré le chemin du renoncement à notre volonté propre
La Flagellation
Jésus,
- qui a été conduit à la colonne, Seigneur de Samson et pilier de la véritable cité
- qui, châtié avec des fouets, portait nos souffrances
- qui, en souffrant, rendit témoignage
- qui, pour prix de ses bienfaits, reçut des coups de fouets
- qui transforme en bénédiction les outrages reçus
- le Doux, que Pilate fit fouetter
- Rédempteur qui subit le fouet, libérateur enchaîné
- étendu nu sur une colonne, lui qui dans une colonne de nuée parlait jadis à Moïse et Aaron
- Médecin que Pilate fit fouetter avant de se laver les mains
- livré à la croix après avoir été fait flagellé
Le Couronnement d’épines
Jésus,
- qui courba ses épaules sous le fardeau de la croix
- qui a été fait roi avec des vêtements royaux
- qui a aboli, par la couronne d'épines, la malédiction d'Adam
- Roi des rois, pour qui a été tressé une couronne d'épines
- qui a porté une couronne d'épines, lui qui vient dans la gloire avec les anges
- qui, sous les épines, a caché en lui sa puissance
- pour qui des épines forment comme un diadème
- notre Tête, couronné des épines de nos péchés
- sans éclat ni beauté
- qui est devenu difforme pour embellir son épouse
Le Portement de croix
Jésus,
- qui, portant comme un trophée la croix sur ses épaules, sortit pour être crucifié
- qui a porté nos péchés
- Roi dont Joseph a porté la croix
- agneau que Marie contemplait, traîné à la boucherie
- qui marche seul vers un injuste meurtre
- qui s'est chargé de nos fautes, comme l'agneau
- sur qui se lamentaient les filles de Jérusalem
- qui s'est livré lui-même à la mort
- qui, sur le chemin, rencontra sa mère
- qui nous invite à porter notre croix à sa suite
Le crucifiement et la mort de Jésus
Jésus,
- fixé sur le bois, mais totalement libre
- Soleil qui a éclipsé le rayonnement du soleil
- Agneau de vie, par qui la mort a relâché les Justes
- intronisé sur le bois, lui qui trônait sur le char des chérubins
- d'où coule une source médicinale
- qui a fait de sa croix notre trésorière
- qui tua la mort en étant tué
- Roi crucifié à la beauté cachée
- en qui les figures ont atteint leur plénitude
- par qui le ciel s'est ouvert
15 novembre
Nous finissons la lecture, au réfectoire, du livre du Cardinal Sarah: La Force du silence. |
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Notre amie la mort nous ouvre la porte sur la Vie
"Finalement, je me demande si la voix que le monde moderne cherche à étouffer par un bruit et un mouvement incessants ne serait pas celle qui nous dit: Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière. L'effacement de la mort caractérise notre société, le fait est connu. On le comprend, sans Dieu, sans la vie éternelle, sans le Christ, et sans la rédemption, comment supporter la pensée de la mort? Mangeons et buvons car demain nous mourrons. Le souvenir de notre précarité n'est que trop insistant; alors nous cherchons à le faire taire.
Les remèdes aux maladies du bruit? Ils découlent de ce que je viens de dire. Le grand remède, comme toujours, sera la découverte de l'amour de Dieu, de son appel à la vie éternelle, de la victoire du Christ sur la mort qui fait de cette dernière une amie, la porte qui ouvre sur la Vie. Et la miséricorde divine qui guérit de la peur du mal que nous trouvons en nous. En un mot: l'espérance."
12 novembre
32 ème dimanche Mt 25, 1-13 |
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6 Au milieu de la nuit, un cri retentit: Voici l'époux, sortez à [sa] rencontre. 7 Alors toutes ces vierges se réveillèrent et elles arrangèrent leurs lampes. 8 Les insensées dirent aux avisées: Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent. 9 Les avisées leur répondirent en disant: Certes pas, elle ne suffirait sûrement pas pour nous et pour vous; allez plutôt chez les marchands et achetez-[en] pour vous-mêmes. 10 Celles-ci s'éloignant [pour en] acheter, l'époux vint, et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui vers les noces et la porte fut fermée. 11 Plus tard les autres vierges viennent aussi disant: Seigneur, Seigneur, ouvre-nous. 12 Répondant, il dit: Amen je vous dis, je ne vous connais pas.
13 Veillez donc, parce que vous ne savez ni le jour ni l'heure.
Jésus appelle à veiller à l'aide de trois parabole. Dans la troisième, il met maintenant en lumière, un nouvel aspect du Royaume en attirant l'attention sur une autre exigence de la veille: repousser loin de soi les ténèbres de la torpeur et de la négligence pour être prêt. Cette parabole commence par «alors» qui renvoie à la venue de l'Epoux au dernier jour. Ce que confirme le futur: «le Royaume des cieux sera semblable».
Dix vierges, compagnes de l'épouse, sortirent donc pour aller vers une rencontre de l'Epoux et elles ont préparé ce qu'il leur faut pour le chemin. Or cinq sont avisées et cinq sont insensées, ce qui rappelle la finale de l'enseignement de Jésus sur la montagne: ila parabole l'homme avisé et de l'homme insensé. Le premier a construit sur le roc et le second sur le sable (7, 24-27). Le premier, en effet, avait entendu les paroles de Jésus et, les avait faites; le second, par contre, les avaient entendues, mais ne les avaient pas faites. C'est la mise en pratique ou non de la Parole de Dieu qui opère la distinction entre celui qui est avisé et celui qui est insensé. Or justement ce sont dix jeunes filles que Jésus met en scène: dix étant le chiffre de l'action humaine, en référence aux dix doigts de la main. Toutes ont mis de l'huile dans leur lampe pour le chemin, mais les cinq qui sont avisées ont en plus pris une réserve d'huile dans une fiole, ne sachant quand l'époux viendrait; elles sont dans l'ordre de la surabondance, tandis que les insensées ont pris juste ce que contenait leur lampe sans envisager un retard possible de l'époux. A la lumière de la finale de l'enseignement de Jésus sur la montagne, cette huile pourrait bien être la parole du Seigneur qui produit la lumière des bonnes œuvres: ne doivent-elles pas briller devant les hommes? (5, 16). Il n'est pas dit qu'elles sortirent de nuit. On ne sait donc pas pourquoi elles ont pris des lampes. Peut-être cela faisait-il partie d'un rite d'accueil de l'Epoux. Toujours est-il que certaines se sont préparées de façon mesquine, d'autres avec surabondance.
Comme le Seigneur de la parabole précédente, l'époux tarde à venir et la nuit tombe; les dix vierges s'endorment, laissant leurs lampes allumées car l'assoupissement les a surprises avant de tomber dans le sommeil. Elles veillent donc par leurs lampes, symbole de leur vigilance, et non par l'absence de sommeil.
Au milieu de la nuit, moment où le Messie devait venir d'après la tradition juive, un cri se fait entendre qui réveille les dix vierges: Voici l'Epoux, sortez à sa rencontre! L'Epoux s'est rendu dans la salle des noces et les vierges doivent l'y rejoindre. Pour cela elles doivent sortir à nouveau, sortir de leur sommeil; et chacune est trouvée dans l'état où elle était quand elle s'est mise en route. L'huile a continué à brûler pendant leur sommeil et les insensées s'aperçoivent qu'elles n'en ont presque plus et que leurs lampes vont s'éteindre: ayant peu de bonnes œuvres, elles sont comme la graine semée sur la pierraille qui se dessèche faute de terre; elles sont gagnées par les ténèbres de la négligence. Elles ne sont pas prêtes et il est trop tard pour se préparer. Les vierges avisées refusent de leur partager leur huile: chacun est responsable de son huile, chacun est responsable de la fructification de la Parole dans sa vie. Sur le conseil des avisées, les insensées vont acheter de l'huile chez un marchand; mais quand elles reviennent, l'Epoux a déjà refermé la porte de la salle des noces. Les vierges avisées sont entrées; elles, sont maintenues dehors. Les insensées ont beau supplier: «Seigneur, Seigneur», le Seigneur ne leur ouvre pas. Et le verdict tombe: «Je ne vous connais pas». Ici encore nous avons un écho de l'enseignement de Jésus sur la montagne: ce n'est pas ceux qui disent: Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le Royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté du Père (7, 21-23). L'huile des lampes, ce sont les œuvres faites en union avec la volonté du Père. Etre prêt lors de la venue du Seigneur, c'est être connu du Père et en communion avec lui, avoir un cœur purifié qui adhère en tout à sa volonté.
Jésus conclut avec un appel à veiller qui reprend ce qui avait ouvert l'enseignement sur la veille (24, 42). Mais veiller a pris une grande densité au travers des trois paraboles qui ont fait surgir plusieurs facettes de cette attitude. Veiller est donc impératif, car le jour et l'heure de la venue du Seigneur sont inconnus.
7 novembre
Prier le Rosaire avec les Pères d'Orient Mystères lumineux
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Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce,
le Seigneur est avec toi,
tu es bénie entre toutes les femmes
et béni le fruit de ton sein,
Jésus, qui inspira à Jean l'effroi de dénouer ses sandales
Sainte Marie, Mère de Dieu,
prie pour nous, pauvres pécheurs,
maintenant et à l’heure de notre mort
AMEN.
Le Baptême
Jésus,
- qui inspira à Jean l'effroi de dénouer ses sandales
- qui a effacé dans les eaux d'innombrables péchés
- qui a institué le baptême
- qui, par sa divinité, a introduit son ferment dans les eaux
- qui rend l'eau victorieuse du péché
- sur qui Jean a vu l'Esprit demeurer
- qui est descendu dans l'eau pour y mélanger son amour
- qui, baptisé, a enfanté les fils d'Adam
- qui a fait croître notre beauté dans les eaux du baptême
- pour qui les cieux se sont ouverts
Les noces de Cana
Jésus,
- qui manifesta sa gloire à Cana de Galilée
- à qui Marie vint dire: «Ils n'ont plus de vin»
- le Miséricordieux, qui savait déjà que le vin manquait
- qui, pour honorer sa mère, l'écouta avec sollicitude
- qui demanda aux serviteurs de remplir d'eau les urnes
- qui, comme créateur, de l'eau a fait du vin
- qui ordonna aux serviteurs de puiser le vin qu'ils n'avaient pas vendangé
- qui a rempli les jarres d'un vin excellent
- qui abreuva le monde de son festin
- l'Epoux véritable qui réjouit la foule
L’Annonce du Royaume
Jésus,
- la vie et la résurrection, qui a fait revivre Lazare
- qui, miséricordieux envers tous, expulse les démons
- qui a guéri le malade puis l'a enseigné
- Sagesse de Dieu qui éclaire par sa prédication
- qui a semé sa lumière dans nos ténèbres
- qui a frayé dans nos oreilles un sentier pour sa Parole
- Route sur notre route
- qui a enfoui sa semence dans nos cœurs
- qui a pris dans son filet publicains et prostituées
- Pain céleste qui a multiplié cinq pains pour nourrir cinq mille hommes
La Transfiguration
Jésus,
- en qui brille sur le Thabor l'éclat divin
- rayonnement de la gloire du Père, empreinte de sa substance
- beau Soleil, parfait, désiré, fulgurant et resplendissant
- ombragé avec ses disciples par une nuée lumineuse
- entouré de Moïse et d'Elie qui parlent de son exode
- transfiguré, Seigneur des vivants et des morts
- révélé comme le Seigneur de l'ancienne et de la nouvelle alliance
- qui reçoit le témoignage du Père, sorti de la nuée de l'Esprit
- Fils bien-aimé en qui le Père a placé son dessein bienveillant
- qui nous donnera un jour de nous délecter de sa divine beauté
L’Eucharistie
Jésus,
- remède de vie enfoui au cœur du pain azyme des Hébreux
- qui, par son sacrifice, a mis fin aux sacrifices
- qui a mangé l'agneau pascal et partagé son corps
- qui a rompu le pain en signe du sacrifice de son corps
- Agneau véritable mangé par ses disciples
- qui a revêtu le sacerdoce de Melchisédech
- qui s'est fait prêtre et grand pontife pour son Corps
- pain qui vivifie tout
- Agneau véritable qui distribue son corps
- pain qui nous fera voler à sa rencontre sur les nuées
5 novembre
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31 ème dimanche Mt 23, 1-12
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Les scribes et les Pharisiens se sont assis sur la chaire de Moïse. 3 Donc tout ce qu'ils vous diront, faites-le et gardez-le;[mais ne faites pas leurs œuvres.
4 Ils ligotent de lourds fardeaux et les mettent sur les épaules des hommes, [mais] eux ne veulent pas les remuer avec leur doigt.
5 Ils font toutes leurs œuvres pour être regardés par les hommes; ils élargissent en effet leurs phylactères et allongent les franges. 6 Ils aiment le lit d'honneur dans les festins, et les premières places dans les synagogues, 7 et les salutations sur les places, et être appelés par les hommes: Rabbi.
8 Mais vous, ne soyez pas appelés: Rabbi; un seul en effet est votre maître, tous vous êtes frères. 9 Et n'appelez [personne] sur la terre votre père, un seul en effet est votre Père, le céleste. 10 Ne soyez pas non plus appelés; Docteurs, car unique est votre Docteur: le Christ.
11 Le plus grand d'entre vous sera votre serviteur.
12 Quiconque s'élèvera lui-même sera humilié et quiconque s'humiliera lui-même sera élevé.
Jésus fait un réquisitoire contre les scribes et les Pharisiens car il sait le danger qu'ils représentent pour sezs disciples, aussi veut-il mettre en garde. Il commence par donner des principes de discernement.
Il distingue leur enseignement et leurs œuvres. Mais de quel enseignement s'agit-il? car Jésus a ouvertement contesté les traditions des Anciens que les Pharisiens mettent sur pied d'égalité avec la Torah. Cependant, dit-il, il faut respecter ce qu'ils enseignent lorsqu'ils sont assis sur la chaire de Moïse. Quelle est cette chaire de Moïse? Un tribunal était appelé ainsi. Il «tranchait avec une autorité souveraine et infaillible les questions religieuses et morales». Certains scribes et Pharisiens en avaient peut-être été membres? Quoi qu'il en soit de la signification de la chaire de Moïse, Jésus renvoie ici à l'enseignement de la Torah qu'il n'est pas venue abolir; il ne demande pas de rompre avec elle. Il faut donc écouter ceux qui ont l'occasion de l'enseigner.
Mais pour ce qui est des œuvres des scribes et des Pharisiens, elles ne sont pas ajustées à leurs paroles, signe manifeste de leur hypocrisie. Jésus en souligne deux facettes.
Ils alourdissent les prescriptions de la Loi avec des traditions qui pèsent sur les consciences et peuvent abattre les faibles. Ils ligotent en effet des fardeaux en les ficelant solidement avec des cordes pour les rendre plus faciles à porter! Mais la multiplication de ces fardeaux constitue un poids très lourd pour les épaules. Par contre, eux-mêmes se dispensent de ces charges grâce à une casuistique savante, faisant ainsi preuve d'hypocrisie: leur zèle pour la Loi n'est que vanité. Jésus s'est trouvé lui-même confronté à cette hypocrisie de scribes et de Pharisiens venus de Jérusalem; et il leur avait dit clairement ce qu'il pensait: «Vous avez annulé la parole de Dieu au nom de votre tradition!» (15, 6). Ils se servent en fait de la Loi pour dominer. Le fardeau de Jésus, par contre, est léger (11, 30) et soulage ceux qui étaient chargés des lourds fardeaux des Pharisiens (11, 28).
Aussi grave est leur vanité. Jésus le montre par trois de leurs pratiques. Elle se manifeste déjà au niveau des signes de leur attachement à la Loi: «Ils élargissent leurs phylactères». Ce sont deux petites boîtes cubiques appelées batim (maisons), qui contiennent quatre passages de la bible. Les Juifs les fixaient sur le bras gauche et sur le front, pour la prière. Cette pratique était une interprétation littérale de Dt 6, 8: «Tu les attacheras comme un signe à ta main; ils resteront fixés devant tes yeux». Quant aux franges, bandes de tissu attachées aux quatre coins du vêtement comportant un cordon bleu (Nb 15, 37-39), elles aidaient à se souvenir des commandements de Dieu. Mais chez les scribes et les Pharisiens toutes ces marques de piété servaient, non à favoriser la fidélité à la Loi, mais à se faire remarquer.
Une autre manifestation de leur vanité a déjà été épinglée dans l'enseignement de Jésus sur la montagne: leur ostentation: «Quand tu fais l'aumône, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme les hypocrites font dans les synagogues et dans les rues, pour être glorifiés par les hommes. […] Quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, car ils aiment se tenir debout pour prier dans les synagogues et aux angles des routes, afin de se montrer aux hommes» (6, 2.5). Jésus n'avait pas dit clairement qui il visait. Maintenant qu'il est dans le Temple, il n'y a plus de doute possible. Il tient le même discours, mais les exemples pris sont différents. Scribes et Pharisiens cherchent les places d'honneur tant dans les festins qu'à la synagogue. Quant aux salutations sur les places publiques, qui normalement manifestent la joie que l'on a d'accueillir quelqu'un, ils les recherchent pour être honorés.
Enfin, scribes et Pharisiens cherchent le titre de Rabbi. Il était utilisé par les Juifs pour s'adresser avec respect aux docteurs de la Loi. De cela encore, ils tirent vanité.
Ayant parlé de la vanité qu'il peut y avoir à se faire appeler Rabbi, Jésus met en garde ses auditeurs contre le double danger que comportent les titres honorifiques donnés aux autorités religieuses: Rabbi — appellation respectueuse —, père — autre titre donné au Rabbi —, ou docteur — celui qui est habilité à l'enseignement. Non seulement ils peuvent être source de vanité, mais de plus ils ne conviennent pas à des disciples de Jésus. Suivre Jésus, c'est entrer dans une fraternité; comment donc un frère pourrait-il se faire appeler Maître par ses frères? Et encore, tous n'ont qu'un seul père, le Père céleste dont Jésus leur a souvent parlé. Alors comment donner ce nom à un autre qu'à lui? Quant au titre de docteur, le seul qui enseigne en toute vérité, c'est le Christ, Jésus. Nous sommes là au cœur du conflit qui oppose Jésus aux Juifs depuis qu'il est à Jérusalem: son autorité de docteur, et sa messianité (23, 23.41).
Le seul titre qui fait la grandeur d'un disciple de Jésus, c'est celui de serviteur. Jésus revient ainsi sur un point débattu avec les douze lorsque la mère des fils de Zébédée avaient demandé les meilleures places pour eux, et cela, juste avant la montée vers Jérusalem. Jésus leur avait dit: «Qui veut parmi vous devenir grand, sera votre serviteur» (20, 26). Mais il ne s'agit plus maintenant de celui qui veut devenir grand, mais de celui qui occupe une place importante dans la communauté: la seule attitude adéquate reste le service.
Jésus résume en une phrase l'attitude juste, diamétralement opposée à celle des Pharisiens: «Quiconque s'élèvera lui-même sera humilié et quiconque s'humiliera lui-même sera élevé». Il propose de suivre librement le chemin du serviteur souffrant qui s'est humilié (Is 53, 7) et a été élevé (Is 52, 13), de marcher sur le même chemin que lui. Mais qui voudra s'élever par lui-même en refusant la voie de l'abaissement, comme font les Pharisiens, sera humilié.
3 novembre
Prier le Rosaire avec les Pères d'Orient Mystères joyeux
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Le centre de gravité de l'Ave Maria, qui est presque comme une charnière entre la première et la seconde partie, est le nom de Jésus. Parfois, lors d'une récitation faite trop à la hâte, ce centre de gravité disparaît, et avec lui le lien au mystère du Christ qu'on est en train de contempler. Mais c'est justement par l'accent qu'on donne au nom de Jésus et à son mystère que l'on distingue une récitation du Rosaire significative et fructueuse. Dans l'exhortation apostolique Marialis cultus, Paul VI rappelait déjà l'usage pratiqué dans certaines régions de donner du relief au nom du Christ, en ajoutant une clausule évocatrice du mystère que l'on est en train de méditer. C'est une pratique louable, spécialement dans la récitation publique. Elle exprime avec force la foi christologique appliquée à divers moments de la vie du Rédempteur. Il s'agit d'une profession de foi et, en même temps, d'une aide pour demeurer vigilant dans la méditation, qui permet de vivre la fonction d'assimilation, inhérente à la répétition de l'Ave Maria, en regard du mystère du Christ. Répéter le nom de Jésus – l'unique nom par lequel il nous est donné d'espérer le salut (cf. Ac 4,12) –, étroitement lié à celui de sa Très Sainte Mère, et en la laissant presque elle-même nous le suggérer, constitue un chemin d'assimilation, qui vise à nous faire entrer toujours plus profondément dans la vie du Christ (Jean-Paul II, Rosarium virginis Mariae).
Dans la récitation de chaque Réjouis-toi, on insère donc tour à tour, après JESUS, les clausules prévues pour chaque mystère. Exemple pour le premier Réjouis-toi:
Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce,
le Seigneur est avec toi,
tu es bénie entre toutes les femmes
et béni le fruit de ton sein,
Jésus, qui a voulu être enfermé dans le sein de Marie.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
prie pour nous, pauvres pécheurs,
maintenant et à l’heure de notre mort
AMEN.
L’Annonciation
Jésus,
- qui a voulu être enfermé dans le sein de Marie
- dont la conception est le dépôt de nos bénédictions
- qui est descendu du ciel comme Seigneur
- fils du Très Grand qui s'est fait tout petit
- qui s'est construit en Marie un temple pour habiter
- qui habitait le sein de Marie et portait toutes les créatures en son sein
- Fils de roi, par qui la servante devint fille de roi
- qui, dans le sein de Marie, surveillait l'univers par sa volonté cachée
- Verbe de Dieu, dont l'Incarnation réjouit la création entière
- Verbe du Père, formé par le verbe d'une mère
La Visitation
Jésus,
- devant qui Jean s'approcha avec ses parents et se prosterna
- à qui Jean rendit hommage en dansant de joie
- qui suggéra à sa mère la salutation qui fit tressaillir Jean
- par qui Jean reçut le Saint-Esprit et sanctifia sa mère
- qui, dans le sein de Marie, se hâta de sanctifier Jean
- qui a voulu que le salut débute par des femmes, Marie et Elisabeth
- qui de son précurseur a voulu faire son prophète
- sous l'impulsion de qui Marie prophétisa: Mon âme exalte le Seigneur
- que l'âme de Marie a magnifié par ses actions, ses pensées et ses paroles
- en présence de qui, pendant trois mois, Jean et Elisabeth réalisèrent des progrès
La Nativité
Jésus,
- Agneau pascal, à qui les bergers apportèrent un agneau de lait
- dont la naissance est le trésor de nos joies
- qui est sorti du sein de Marie comme esclave
- nourrisson silencieux, porté par la Vierge Marie
- Emmanuel, que la Vierge a mis au monde à Bethléem
- étoile qui se lève, issue de Jacob
- Adam céleste mis au monde par une Vierge
- adoré et couronné par sa Mère
- nourrisson qui a rendu sa jeunesse à l'humanité
- remède qui a fait grâce aux pécheurs
La Présentation de Jésus
Jésus,
- qui a été présenté au Temple, grâce à sa puissance
- offert à Dieu par Syméon, lui qui à tous donne la vie
- porté par un vieillard, lui qui portait le monde
- que Syméon tient comme une lampe qui éclaire sans brûler
- destiné à la chute et au relèvement de beaucoup
- le Miséricordieux, qui relève ceux qui sont tombés
- devenu signe de contradiction sur la croix
- la résurrection et la vie, qui laissa partir Syméon vers le séjour éternel
- lumière pour éclairer les nations
- gloire de son peuple Israël
Le Recouvrement de Jésus au Temple
Jésus,
- enfant assis parmi les Anciens dans le Temple
- enfant-agneau au milieu des sombres docteurs
- qui a voulu être instruit par les hommes
- que ses parents ont cherché dans le Temple
- qui fut retrouvé le troisième jour
- qui avant la passion prophétisa la passion
- que nous devons ardemment chercher pour le trouver
- soumis à ses parents
- sur qui reposait la grâce de Dieu
- qui possédait la plénitude de la Sagesse
2 novembre
Anniversaire de la fondation de notre monastère 2 nov. 1878 - 2 nov. 2017
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Notre monastère a été fondé par celui de Mauléon; il est resté à Arles pendant les dix premiers années, avant d'être transféré à Lourdes.
Toutes les démarches faites en vue de la fondation, étaient tenues secrètes à Mauléon. Mais à la fin d’octobre, plusieurs sœurs avaient deviné ce qui se préparait. Le départ fut donc avancé du 9 au samedi 2 novembre : il devait avoir lieu avant le lever de la communauté pour éviter les démonstrations déchirantes. Les fondatrices communièrent, on récita la prière des itinérants et elles montèrent dans l’omnibus. Quand la communauté se leva, les sœurs découvrirent qu’il y avait des absentes. Ne voyant plus sa jeune sœur, sœur Angélique pleura, étendue par terre.
Sœur Rose Wherlé, qui faisait partie des fondatrices, a envoyé aux sœurs de Mauléon un récit détaillé du voyage. Il est donc possible de suivre les sœurs pendant les huit jours de leur voyage.
2 novembre : arrêt à Lourdes
Les sœurs avaient demandé à une voiture de venir les prendre au monastère à l’aurore. Mais l’omnibus ne contenait que six places et non dix, comme il avait été prévu. Il fallut s’entasser à sept, et les deux sœurs converses montèrent sur l’impériale. Premier arrêt d’un quart d’heure à Navarrens: les sœurs purent en apercevoir les fortifications. La voiture se rendit ensuite à Orthez. Sept sœurs allèrent dîner dans un salon d’hôtel tandis que la prieure et la sous-prieure restaient dans la voiture: la première parce qu’elle ne supportait pas de voir des hommes, la seconde parce qu’elle ne pouvait pas marcher. Le repas se passa sans incident, si ce n’est que le poivre et le piment brûlèrent les palais habitués à la nourriture monastique. La présence d’un militaire créait aussi un certain malaise; mais celui-ci s’en aperçut et se tourna contre le mur pour mettre les sœurs à l’aise! Après le repas, la voiture emmène tout le monde à la gare. C’était la première fois que sœur Marie des Anges montait dans un wagon de chemin de fer, mais elle resta calme devant ces «terribles machines». Elle suivait toutes les étapes du chemin et plus on approchait de Pau, plus son attention était en éveil, parce qu’elle connaissait les villages des environs. À Pau, dix minutes d’arrêt. La joie fut immense en voyant monter dans le wagon le frère de la prieure, M. Lassalle, et ses filles: Marie, Augusta, Isabelle et Eugénie. Le sifflet du chef de gare interrompit les embrassades noyées de larmes. Quelques minutes après, arrêt à Coarraze. C’est au tour de Mme Weiss et de Lucie de venir embrasser sœur Marie des Anges.
Sœur Marguerite-Marie expliquait, tout le long du trajet, ce qui défilait sous les yeux. Par la fenêtre du wagon, les sœurs purent apercevoir à Pau le château d’Henri IV, l’hôtel célèbre, l’église Saint-Martin et la flèche du couvent des carmélites. Malgré la vitesse du train, elles entrevirent un peu plus loin le monastère de Nay et Bétharram. À l’approche de Lourdes, un salut fut adressé à la basilique et à la Grotte.
Enfin, arrivée à Lourdes! Les sœurs de Nevers les attendaient sur le quai de la gare. Le petit groupe devait loger chez elles pendant leur petit pèlerinage. Sœur Irène alla demander au chef de gare de bien vouloir faire descendre du train la sœur infirme. Deux hommes arrivèrent avec une chaise et transportèrent sœur Marie-Catherine — qui allait étonnamment bien — dans un omnibus. Deux sœurs y montèrent avec elle et les autres partirent à pied. L’arrêt au couvent fut bref: juste le temps de déposer les bagages. Toutes avaient le même désir: aller à la Grotte. Mais il fallait encore trouver deux hommes pour y conduire sœur Marie-Catherine. Stupéfaction: sœur Irène ramena M. Henri Lasserre — qui avait été miraculé à Lourdes — et un monsieur anglais distingué. On mouilla un linge à l’un des trois robinets de la fontaine qui était située tout près de la source miraculeuse. Puis on le passa sur les jambes de sœur Marie Catherine et sur l’oreille de sœur Marie des Anges. Ce fut ensuite la récitation du chapelet dans la Grotte en face de la Vierge du rosier, la Vierge en marbre de Carrare exécutée par M. Fabish. Début de miracle? Sœur Marie des Anges entendait ce qui se disait tout bas… Le chapelet fut suivi de Vêpres et de Complies. Quatre sœurs allèrent visiter la basilique de l’Immaculée-Conception et la crypte; elles aperçurent le Carmel et le couvent des Clarisses inauguré quelques mois plus tôt. M. Lasserre proposa d’amener sœur Marie Catherine à la messe de sept heures, à la crypte, le lendemain.
1er novembre
Toussaint Homélie de saint Bernard |
Bienheureux les coeurs purs, parce qu'ils verront Dieu. Oui, heureux et bienheureux sont-ils, puisqu'ils verront celui que les anges brûlent de considérer, celui dont la vision seule est toute la vie éternelle. Mon coeur t'a dit : Ma face a cherché la tienne, Seigneur, je rechercherai ta face. En effet, qu'y a-t-il pour moi au ciel, et que désiré-je sur la terre? Ma chair et mon cœur sont tombés en défaillance dans mon désir de vous avoir, ô mon Dieu, vous qui êtes le Dieu de mon coeur, et mon partage pour toute l'éternité (Ps 72, 24-25). Quand donc me combleas-tu de joie par la vue de ton visage (Ps 15, 11)? Malheur à moi à cause de l'impureté de mon coeur, c'est elle qui s'oppose à ce que je sois digne, dés à présent, d'être admis à cette bienheureuse vision. Quel soin, mes frères, quelle ardeur ne faut-il pas apporter à purifier l'oeil dont nous devons voir notre Dieu? Or, je sens que cet œil est obscurci chez moi par trois sortes de souillures, par la concupiscence de la chair, par la concupiscence de la gloire temporelle et par la conscience de mes fautes passées; mon âme est, en effet, agitée par deux sortes de désirs que je ne puis éteindre ni par la raison, ni par mes propres forces, tant que je demeure dans ce siècle mauvais, et que je suis retenu par les liens de ce corps de mort. Toutefois contre ces souillures, j'ai recours à la prière; voilà pourquoi, de même que les yeux du serviteur sont attachés sur les mains de leurs maîtres, ainsi mes yeux sont fixés sur le Seigneur, notre Dieu, en attendant qu'il ait pitié de nous (Ps 122, 3), parce que seul, il est pur, et que seul il peut rendre pur celui qui est conçu d'un germe impur (Jb 14, 4). De même, contre la conscience du péché, nous avons le remède de la confession ; car la confession lave toutes les souillures; ce qui purifie l'oeil de toutes les souillures, c'est donc la prière et la confession.
Or, Bienheureux les coeurs purs, parce qu'ils verront Dieu. Ils le verront à la fin du monde, face à face, ils le verront dès maintenant même, mais seulement comme en énigme et dans un miroir, car ils ne le connaissent qu'en partie, mais alors ils le connaîtront parfaitement. Tout homme, dans la conscience de qui le péché vit encore enfermé, pèche par excès d'espérance, et se figure que ses péchés déplaisent moins à Dieu qu'ils ne lui déplaisent, en effet, ou bien il pèche par défaut d'espérance, en pensant que Dieu est sans miséricorde. Dans les deux cas, il mérite également que Dieu lui dise : Tu as crié, ô homme d'iniquité, que je te ressemblerais (Ps 49, 22); car, ni dans l’un ni dans l'autre cas, cet homme ne voit Dieu, son iniquité se trompe elle-même, en se forgeant. une idole à la place de ce qu'il ne saurait être.
Bienheureux les coeurs purs, parce qu'ils verront Dieu. Par conséquent, malheureux Ève, et Adam, qui ont cherché une excuse à leur péché, dans des paroles de malice. En fuyant le remède de la confession, ils demeurent le coeur souillé et ils se trouvent rejetés de la vue de Dieu.