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Juin


29 juin

Prier le Rosaire
avec saint François de Sales

 

Mystères glorieux

La Résurrection

Jésus lui dit: Marie! Elle se retourna et lui dit en hébreu: "Rabbouni! c’est-à-dire «Maître»!
(Jn 20,16).

Toutes les affections de Marie Madeleine et toutes ses pensées étaient épanchées autour du sépulcre de son Sauveur qu’elle cherchait çà et là; et bien qu’elle l’ait trouvé et qu’il lui ait parlé, elle ne s’apercevait pas de sa présence. Mais soudain quand il l’eut appelée par son nom, elle s’attache toute à ses pieds; une seule parole la met en recueillement.

Prions pour les chrétiens d'Indonésie qui refusent de se convertir à l'Islam malgré les menaces.

L’Ascension

Tandis qu'il les bénissait, il séloigna d'eux, et il était enlevé au ciel (Lc 24,51).

Notre Sauveur, sur le mont du Calvaire, ressemblait au pélican du désert qui de son sang ravive ses poussins morts. Au jour de son Ascension, il fut comme le passereau se retirant et volant au ciel qui est comme le toit du monde.

Prions le Seigneur pour qu'il sanctifie son Église pour l'avènement de son règne dans le monde.

La Pentecôte

Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit (Jn 3,8).

Le Saint-Esprit, comme une source d’eau vive, aborde notre cœur de toutes parts, pour y répandre sa grâce; toutefois, ne voulant pas qu’elle entre en nous sans le libre consentement de notre volonté, il ne la versera que selon la mesure de son plaisir et de notre propre disposition et coopération.

Prions le Seigneur de donner à son peuple la joie de sa résurrection et l'unité de l'Esprit par le lien de la paix.

 

L’Assomption

Lève-toi, mon amie, ma belle, sors de toi-même (Ct 2,13).

Ma colombe, ma belle, prends ton vol vers moi, en ce céleste séjour où toutes choses sont joie, et ne respirent que louanges et bénédictions. Tout y fleurit, tout y répand douceur et parfum.

Prions pour nos frères défunts; qu'avec le secours de la Vierge Marie, ils entrent dans la Vie et la Lumière.

 

Le Couronnement de Marie

Je suis la mère du bel amour et de la crainte, de la connaissance et de la sainte espérance (Si 24,18).

Il y eut en la Providence éternelle une faveur incomparable pour la reine des reines, mère du bel amour et unique à être totalement parfaite.

Prions pour que tous ceux qui souffrent retrouvent confiance auprès de Marie, notre mère.

 

27 juin

 

Cinquième Mardi de saint Dominique
Thierry d'Apolda (XIIIe siècle)
Dominique et Diègue


27. Tant de vertus si éclatantes avaient rendu lʼangélique Dominique extrêmement cher au vénérable Diego, son évêque. Il y avait entre eux similitude dʼesprit et conformité de grâces: ils brûlaient du même zèle pour la maison de Dieu, et lʼEsprit Saint les portait avec le même élan à procurer le salut des âmes. Lors donc que Dieu se plut à révéler en eux sa grâce, pour que leur vertu à tous deux parût au grand jour, il les prit pour un ministère quʼil avait en vue, et dans lequel eux-mêmes, quoique saints, ne soupçonnaient pas le dessein de la divine Providence sur eux. Le roi de Castille, Alphonse, pria l'évêque Diego de se charger dʼune mission, comme ambassadeur, dans les Marches. Le prudent pontife, avant de partir pour les affaires du roi, prit avec lui le sous-prieur de son église, son bien-aimé Dominique, afin dʼen embellir sa société et de se consoler dans ses saintes conversations. En passant à Toulouse, ils apprirent que les habitants de ce pays étaient dépravés par les mensonges des hérétiques. Le serviteur du Christ, Dominique, en gémit et se troubla dans son esprit; et, remarquant que son hôte était hérétique, il s ʼattacha à le gagner par un langage si affable et si sensé qu ʼil le ramena à la vérité de la foi catholique. Ce fut là la première gerbe qu ʼil reporta dans lʼaire du Seigneur, après lʼavoir arrachée au démon.

28. Lorsqu ʼil eut enfin terminé les affaires da roi, pour lesquelles il avait été envoyé dans les Marches, lʼévêque, en ayant fait porter la nouvelle au roi par un messager, partit avec les siens pour la cour de Rome. Il exposa au Souverain Pontife son désir et lui demanda la permission de renoncer à son siège pour sʼappliquer à la conversion des Cumans; mais il ne put lʼobtenir.
Heureux prélat en qui lʼhumilité allait jusquʼà vouloir renoncer à sa dignité, en qui la charité était si ardente quʼil souhaitait de sʼexposer à la mort et aux périls pour le salut du prochain! Mais la sagesse divine disposait les choses dʼaprès son bon plaisir, de telle manière que le désir du pieux évêque sʼaccomplit autrement. Forcé de sʼen retourner, il n ʼemporta pas, il est vrai, la grâce qu ʼil avait demandée, mais il emporta la grâce de lʼobéissance et de la charité dont il était rempli, et il nʼy eut rien de changé dans son salutaire projet.
En revenant, il visita Cîteaux, où, charmé par la conversation vertueuse et la sublimité religieuse de ces nombreux serviteurs de Dieu, il se fit donner lʼhabit monastique, et il emmena avec lui quelques-uns des moines, afin de sʼinitier par leur conversation aux coutumes et à la discipline de lʼordre.

29. Lʼélu de Dieu, Dominique, était vraiment heureux dʼêtre admis dans la société et honoré de lʼamitié dʼun si grand Pontife et dʼun homme si apostolique; car personne ne peut douter qu ʼil nʼait pris en lui lʼexemple de la sainteté et les leçons de la vie religieuse.
En passant parMontpellier, ils trouvèrent douze abbés de lʼordre de Cîteaux que le même Pape Innocent avait envoyés contre les Albigeois. Ils célébraient là un concile avec les évêques et les autres prélats. Ceux-ci, apprenant lʼarrivée de lʼévêque Diego, le font venir avec joie, le reçoivent avec honneur, lui demandent conseil et sʼen remettent à ses avis, « sachant que cʼétait un homme saint, juste et mûr, et plein de zèle pour la foi. » Lui, voyant qu ʼils ne marchaient pas droit selon la vérité de lʼEvangile, doué, comme il était, dʼune circonspection merveilleuse et instruit dans les voies de Dieu, leur dit: «Ce n ʼest pas ainsi, mes frères, qu ʼil faut vous y prendre, je crois. Il me paraît impossible de ramener ces hommes par de simples paroles; il faut plutôt les convaincre par les œuvres et les exemples, car ils se vantent impudemment de la sainteté de leur vie.»

30. Les abbés lui dirent: «Quel conseil nous donnez-vous donc, mon Père?» II leur répondit: «Faites ce que vous me verrez faire.» Et aussitôt il renvoya les gens de sa suite avec ses équipages et tout son attirail, qui était très considérable, dans lʼintention de sʼarrêter dans ces contrées pour y défendre la foi. Les autres, excités par son exemple, en firent autant. Voyez le miracle divin et le charmant spectacle! Ce bon Père sʼunit, par la parole et par lʼexemple, douze autres Pères dont il devient le patriarche, lui treizième, et ils le suivent, dʼun commun accord, comme leur maître et leur seigneur. Il prit avec lui dʼautres hommes de vertu et de grâce, compagnons de travail qui lui res tèrent fidèlement attachés, entre autres le premier de tous, le plus remarquable par toute espèce de sainteté, lʼangélique Dominique, que lʼévêque aimait par-dessus tous les autres, et qui brillait par les paroles et par les œuvres comme une étoile éblouissante. Tous ces hommes commencèrent à aller à pied, supprimant toute dépense et prêchant Jésus-Christ pauvre dans un état de pauvreté volontaire. Cʼétait dans cette forme que Jésus-Christ avait établi son Eglise au commencement, et cʼétait la figure de lʼOrdre des Prêcheurs qui devait être institué de nos jours. Les hérétiques, poussés par lʼenvie, se mirent à prêcher de leur côté avec plus dʼimportunité; mais il y avait dans le saint évêque un tel éclat de vertu qu ʼil sʼattirait lʼaffection même des infidèles et de tous ceux à qu'il avait affaire.

31. On faisait alors fréquemment des prédications au milieu du peuple et des conférences avec les hérétiques, sous la présidence de juges délégués. Et dans ces circonstances Dieu ne manqua pas non plus dʼaccorder à son Eglise des prodiges et des miracles.
Plusieurs des fidèles avaient écrit des livres pour la défense de la foi; saint Dominique en écrivit un aussi, contenant lʼexposé de sa foi avec lʼappui de l ʼautorité des saintes Ecritures et des raisons divines. Ce livre fut approuvé de préférence aux autres, et tout le monde lʼadopta.
Un jour, après une longue discussion qui avait eu lieu à Fanjeaux, pour réfuter les faussetés de lʼhérésie et démontrer la vérité de la foi catholique, on le jeta dans le feu en même temps que le livre dʼun hérétique. Le livre de lʼhérétique fut bientôt consumé et réduit en cendres; celui du confesseur de Jésus-Christ, Dominique, au contraire, sʼélança hors du feu, à une distance considérable. On lʼy rejeta une seconde et une troisième fois; il en sortit toujours sans être endommagé, démontrant ainsi et la sainteté de celui qui lʼavait écrit et la vérité de la foi catholique. Tout le monde était dans la stupeur; seulement les hommes pieux se réjouissaient, et les impies étaient consternés.

32. Il y avait dans ces lieux des nobles qui, poussés par le besoin, donnaient leurs filles à des hérétiques pour les nourrir et les instruire, ou plutôt pour en faire le jouet de leurs erreurs empoisonnées. Le serviteur de Dieu, lʼévêque Diego, prenant en pitié leur honte et malheur, établit pour les recevoir un  monastère dans lʼendroit appelé Prouille, où aujourdʼhui encore les servantes de Jésus-Christ offrent à Dieu un service qui lui est agréable.
Après avoir passé deux ans dans le travail de la prédication, lʼimmortel pontife Diego, voulant visiter son Eglise, laissa ses compagnons continuer à prêcher, et il mit à leur tête le très dévot prêtre de Dieu, Frère Dominique, à qui on devait rendre compte de tout. Il avait, en effet, apprécié en lui quelque chose de grand, et cʼest pourquoi il lʼaimait dʼune affection spéciale. Disant adieu à tous, il partit à pied, et, traversant la Castille avec beaucoup de peine, il arriva enfin à Osma. Là, atteint de la maladie qui devait mettre fin à sa vie temporelle, il commença son éternité en recevant la gloire céleste, et il fut honoré de miracles après sa mort, après s ʼêtre rendu illustre pendant sa vie par ses œuvres saintes et ses nombreuses vertus.

25 juin

Douzième dimanche
du temps ordinaire

Matthieu 10, 26-33

Nous avons, en ce dimanche, la suite du second discours de Jésus selon l’évangile de Matthieu: le discours sur la mission. Les directives données par Jésus à ses apôtres dépassent les Douze et s'adressent aussi à tous les disciples et même à tout homme.

Ne pas craindre... (Mt 10, 24-31)

26 Ne les craignez pas; car rien n'a été voilé qui ne sera dévoilé et caché qui ne sera connu. 27 Ce que je vous dis dans la ténèbre, dites[-le] dans la lumière, et ce que vous entendez à l'oreille, proclamez[-le] sur les terrasses.
28 Et ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais ne peuvent tuer l'âme; craignez plutôt celui qui peut perdre et l'âme et le corps dans la géhenne. 29 Est-ce qu'on ne vend pas deux moineaux pour un dixième de drachme, et pas un d'entre eux ne tombe sur la terre sans votre Père. 30 Les cheveux de votre tête aussi ont été comptés. 31 Ne craignez donc pas; vous l'emportez sur tous les moineaux.

Jésus ajoute: «Ne les craignez pas», ce qu'il répètera deux fois dans le paragraphe suivant (v. 28.31). «Les» renvoie à tous ceux qui persécuteront les disciples de Jésus. Ces derniers seront donc persécutés mais ils ne doivent pas craindre leurs persécuteurs. Pourquoi? La vérité de l'enseignement de Jésus, voilée encore car c'est sa mort et sa résurrection qui en donneront la clé de compréhension, sera mise au grand jour; pour l'instant elle est méconnue, mais un jour elle deviendra manifeste; elle sera connue de tous par la prédication des apôtres. En effet tout ce que Jésus leur a enseigné dans l'intimité du groupe apostolique, ils doivent le faire connaître, le proclamer haut et fort.

Les disciples ne doivent pas craindre ceux qui les persécutent à cause de leurs paroles, car ils ne peuvent s'en prendre qu'au corps, et non à l'âme. Il en est un autre, par contre, qu'il faut craindre: celui qui conduit à une perte éternelle, Beelzéboul. Il conduit à la Géhenne l'âme et le corps. Jésus revient sur la mise à mort des disciples lors des persécutions, avec une image: celle des moineaux. En effet, on peut se demander pourquoi Jésus les laisse mourir, pourquoi il ne leur vient pas en aide, même s'il les assure que leur âme ne peut être atteinte par leurs persécuteurs. Le sort des moineaux apporte une réponse. Les moineaux sont animaux sans valeur: deux sont vendus pour un dixième de drachme. Or aucun ne tombe pas mort sur la terre «sans votre Père». Comment entendre cela? Sans que votre Père le sache, sans que votre Père ne le permette. Et sans transition, Jésus passe des moineaux aux cheveux: le Père les a tous comptés, chacun est important pour lui et pourtant un cheveu est encore plus insignifiant qu'un moineau. Le Père prend donc soin de tout, jusque dans les moindres détails. Alors pourquoi craindre face à la mort violente? Elle ne vient pas de ce que le Père se désintéresse des disciples de Jésus; s'il permet la mort d'un moineau, combien plus sait-il pourquoi il permet la mort des disciples!

Conclusion de foi (Mt 10, 32-33)

32 Donc tout [homme] qui se déclarera pour moi devant les hommes, je me déclarerai aussi pour lui devant mon Père qui est dans [les] cieux; 33 par contre qui me reniera devant les hommes, moi aussi je [le] renierai devant mon Père qui est dans [les] cieux.

Le verset 32 commence par «Donc», ce qui marque un lien avec tout ce qui précède sur les persécutions qui atteindront ceux qui annoncent Jésus. Tout homme qui confessera le Christ dans les persécutions, sera confessé par lui devant son Père. Mais celui qui, par peur, le reniera, Jésus aussi le reniera devant son Père qui est dans les cieux.


23 juin

Prier le Rosaire
avec saint François de Sales

 

Mystères douloureux

L’Agonie

Jésus dit à ses disciples: Mon âme est triste à en mourir, demeurez ici et veillez avec moi (Mt 26,38).

Quand je vois mon Sauveur sur le mont des Oliviers, avec son âme triste jusqu’à la mort, Seigneur Jésus, qui a pu porter ces tristesses de la mort dans l’âme de la vie, sinon l’amour, qui excitant la commisération, attira par elle nos misères dans votre cœur souverain?

Prions pour les chrétiens persécutés et tout particulièrement ceux du Moyen Orient.

 

La Flagellation

Pilate prit Jésus et le fit flageller (Jn 19,1).

Le divin amour de l’âme dit: je suis chargé des peines et sueurs de ma Passion qui se passa presque toute dans les ténèbres de la nuit. Ouvre-moi donc ton cœur, comme les mères perles leurs écailles du côté du soleil, et je répandrai sur toi la rosée de ma Passion qui se convertira en perles de consolation.

Prions pour tous ceux qui se découragent devant le manque de foi de leur entourage.

 

Le Couronnement d’épines

Les soldats tressèrent une couronne avec des épines, qu'ils posèrent sur sa tête, avec un roseau dans sa main droite (Mt 27,29).

Bien que les cruels supplices aient été suffisants pour faire mourir quelqu'un, la mort ne pouvait entrer dans la vie de Celui qui tient les clefs de la vie et de la mort, si le divin amour, qui manie ces clefs, n’eût ouvert les portes à la mort.

Prions pour que tous ceux qui exercent un pouvoir politique, social ou économique le fassent avec justice.

 

Le Portement de croix

Jésus, portant sa croix, arriva hors de la ville au lieu nommé Calvaire, en Hébreu Golgotha (Jn 19,17).

Malheureuse est la mort sans l’amour du Sauveur: malheureux est l’amour sans la mort du Sauveur. L’amour et la mort sont tellement mêlés ensemble en la passion du Sauveur, qu’on ne peut avoir au cœur l’un sans l’autre.

Prions pour que Marie et Joseph viennent réconforter les mourants.

 

Le crucifiement et la mort de Jésus

Jésus dit: Tout est consommé, et baissant la tête il rendit l'esprit (Jn 19,30).

Il baissa la tête pour mourir, afin de consentir à la venue de mort qui autrement n’eût osé s’approcher de lui; et il remet son esprit à son Père, pour montrer que, comme il avait assez de force et d’haleine pour ne point mourir, il avait aussi tant d’amour, qu’il ne pouvait plus vivre sans faire revivre par sa mort ceux qui sans cela ne pouvaient jamais éviter la mort, ni prétendre à la vraie vie.

Prions pour tous les hommes qui sont victimes d'injustice et de discriminations.

21 juin

 

"Islam et christianisme": un cours de l'abbé Blanpin, de Bruxelles, donné à l'institut théologique des Jésuites de Belgique. Nous l'écoutons au réfectoire et il pourrait peut-être vous intéresser? http://www.iet.be/audio-islam-et-christiannisme/

L'abbé Blanpain est un islomologue très pédagogue. Son cours (13 heures) permet de rentrer dans la pensée de l'Islam: il veut en effet que des mulsumans se retrouvent dans ce qu'il dit. L'Islam, au fil des heures, apparaît comme une religion cohérente, attirante. Après une présentation de ses fondements, l'abbé Bonpain donne quelques pistes pour tenter d'aider à comprendre les difficultés actuelles à partir de la tradition musulmane. Il étudie ensuite quelques points de théologie comparée et une question se pose aux chrétiens: est-ce dans un livre - les évangiles, la Bible - que s'enracine leur foi, ou dans une personne, Jésus ressuscité vivant dans son Eglise?

Un sondage avait fait apparaître que seulement la moitié des catholiques croient à la résurrection du Christ. Alors, la confrontation à l'Islam pourrait peut-être aider des chrétiens à savoir ce que veut dire être chrétien?

20 juin

 

Quatrième Mardi de saint Dominique
Thierry d'Apolda (XIIIe siècle)
Dominique chanoine à Osma


21. Dans ce temps-là, il y avait un homme de vie vénérable, nommé Diego, évêque de lʼEglise dʼOsma, que la connaissance des saintes lettres, la noblesse de la naissance selon le monde, et surtout la sainteté de ses mœurs rendaient recommandable. Il sʼétait tellement attaché à Dieu par lʼamour, que, se tenant lui-même pour rien, et recherchant uniquement ce qui est de Jésus-Christ, il dirigeait tous ses efforts et toutes ses pensées vers les moyens de gagner des âmes en grand nombre, afin de faire ainsi fructifier le talent qui lui avait été confié, et de le rendre à son Maître avec usure.
Il sʼattachait donc à rechercher, partout où il pouvait, des hommes dʼune vie vertueuse, de mœurs recommandables; il les attirait à lui par tous les moyens quʼil avait en son pouvoir, et il les plaçait dans son Eglise en leur donnant des bénéfices. Et quand il voyait certains de ses sujets montrer du goût et de lʼardeur pour la perfection, et de lʼéloignement pour le monde, il les exhortait par ses paroles, il les invitait par son exemple à embrasser le genre de vie des hommes parfaits et de lʼétat religieux.
Cʼest ainsi qu ʼil sʼefforça de persuader à ses chanoines, par ses avertissements répétés et ses exhortations incessantes, de consentir à vivre sous la règle du bienheureux Augustin, dans lʼobservance de la vie régulière des chanoines. Et il sʼy prit avec tant dʼadresse que, quoiquʼil eût dʼabord rencontré des contradictions, il réussit à leur faire admettre son désir.

22. Ce vénérable pontife entendit parler de la célébrité et du parfum des vertus du serviteur de Jésus-Christ, Dominique. Après avoir pris des informations et sʼêtre bien assuré de la vérité, il le fit venir et le fit chanoine régulier de son Eglise, sʼestimant heureux de se procurer à lui-même un tel fils, et à son Eglise un ministre si capable. Le serviteur de Jésus-Christ, Dominique, se revêtit donc extérieurement de lʼhabit de chanoine régulier, pendant quʼintérieurement il se revêtait de lʼhomme nouveau par la grâce de Dieu. Bientôt, sʼadonnant dans la crainte de Dieu à lʼétude de la sainteté par faite, il se mit à faire lui-même ce quʼil devait enseigner aux autres. Sʼappliquant à suivre les traces des parfaits et à gravir le sommet des vertus, le nouveau chanoine rechercha soigneusement les exemples antiques, pour trouver parmi eux la voie droite où il voulait marcher. Il lut attentivement le livre intitulé: Conférences des Pères, où se trouve contenu le récit de la perfection des saints; non seulement il le lut, mais il sʼattacha à le comprendre, à le goûter et à le mettre généreusement en pratique. Il y apprit, à lʼécole de lʼonction divine, la pureté du cœur, la voie de la contemplation, la perfection de toutes les vertus, car ce sont les matières dont traite ce livre.

23. Se renonçant et se méprisant lui-même, il se mettait, dans lʼhumilité de son cœur, au dernier rang de tous; il comblait les chanoines, ses collègues, de témoignages de respect et dʼhonneur. Il était, en effet, invité aux noces de lʼéternel Agneau, et, pour cela, il se mettait à la dernière place, se regardant comme inférieur et estimant les autres plus saints que lui. Il passait son temps dans lʼéglise, appliqué nuit et jour sans interruption à la prière, aux saintes lectures, à la méditation. Il faisait peu de cas des divertissements extérieurs. Il évitait entièrement les courses inutiles et, saintement avare de son temps pour la contem plation, il ne se montrait presque jamais hors de lʼenceinte du monastère. Cʼest ainsi que ce serviteur de Dieu parut comme un astre lumineux au milieu des chanoines et, sʼavançant avec une rapidité merveilleuse de vertus en vertus, il attira sur lui lʼaffection de tous. Tous ses frères admirant une si sublime religion, si promptement acquise, furent unanimes, malgré sa résistance, à le nommer leur sous-prieur.

24. Alors, semblable à la lampe qui brille sur le chandelier, ou à la cité qui est située sur une montagne, il devint pour tous un miroir de vie, un modèle de sainteté. Il était assidu à lʼoraison, dʼune charité qui lʼemportait sur tout, dʼune compassion qui le rendait anxieux, absorbé par la contemplation, humblement soumis à ses inférieurs. Son cœur et ses sens veillaient toujours pour Dieu; souvent il passait la nuit en prière, et sa prière sʼéchappait en larmes et en soupirs ardents, qui sortaient comme des rugissements de ses entrailles émues. Il ne pouvait empêcher que sa voix et ses sanglots ne sʼentendent au loin. Il macérait son corps par les jeûnes et lʼabstinence prolongée, au point quʼil prenait à peine ce qui était indispensable au soutien de la nature. Le vénérable Diego, son évêque, dut même lʼobliger, à cause de lʼinfirmité de son estomac, à prendre un peu de vin, ce dont il sʼétait abstenu depuis dix ans; il nʼen but cependant que très peu et mêlé avec beaucoup dʼeau.

25. Il y avait dans son cœur un désir véhément du salut de toutes les âmes, et pour se rendre digne de le procurer efficacement, il sollicitait Dieu constamment par ses prières et ses vœux. Il aspirait à se consacrer tout entier au salut de ses frères, persuadé quʼil ne serait un vrai membre de Jésus-Christ que quand, à son exemple, il se dépenserait sans réserve à gagner des âmes. Il ne fut pas trompé dans ses désirs; car il mérita de susciter des enfants à son frère défunt, c'est-à-dire à Jésus-Christ crucifié, en répandant sa parole et en instituant les Prêcheurs. Et voilà que Dieu, multipliant la graine de la semence, augmente les fruits de sa justice.

26. Son cœur était rempli des plus saintes affections, et il sʼémouvait tendrement de tout ce qui pouvait réjouir ou attrister son prochain. Les souffrances des malheureux lʼaffli geaient, mais surtout le zèle dont il brûlait pour les âmes qui périssaient était une blessure douloureuse pour son âme. En voyant les péchés des peuples et les calamités des misérables, cet homme au cœur de prophète bouillonnait intérieurement, et des flots de larmes, sʼéchappant de ses yeux, attestaient au dehors la compassion profonde que recelaient ses entrailles; car Dieu lui avait donné cette grâce insigne dʼune parfaite charité. Autant la compassion le faisait souffrir de ce qui manquait aux malheureux, autant il se réjouissait des progrès des bons: cʼétait comme une huile parfumée qui le consolait en le fortifiant. En attendant, recherchant ce qui est en haut, cet homme divin sʼapprochait de plus en plus de Dieu. La gloire des saints quʼil contemplait, et le désir de la patrie après laquelle il soupirait, lui faisaient verser des larmes abondantes sur la prolongation de son exil.

18 juin

Fête du Saint-Sacrement...

avec des saints dominicains

L'eucharistie tient une grande place dans l'Ordre dominicain, comme en témoigne les biographies des saints et saintes des débuts de l'Ordre des Prêcheurs. L'approche théologique et liturgique de saint Thomas d'Aquin côtoie l'approche mystique avec un caractère merveilleux, comme on le voit chez Saint Agnès de Montepulciano et la bienheureuse Imelda.

Saint Thomas d'Aquin (1225-1274)

En 1264, le Pape Urbain IV (1261-1264) a établi la Fête du Corps et du Sang du Christ. Il a demandé à saint Thomas d'Aquin, de composer les textes pour l'office et la messe de la fête. Ces prières sont ancrées dans la Tradition; saint Thomas s'est appuyé sur les Ecritures et les Pères pour les rédiger. S'il a accepté cette commande du pape, c'est aussi parce que le Saint Sacrement était le centre de sa vie spirituelle.

A titre d'exemple nous donnons le texte d'une prière à dire après la communion:

Je te rends grâces,
Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel,
de ce que tu as daigné me rassasier du Corps et du Sang précieux
de ton Fils, notre Seigneur Jésus-Christ,
moi pécheur, ton indigne serviteur,
sans aucun mérite de ma part,
mais par ta pure miséricorde.

Et je te supplie que cette sainte communion
ne soit pas pour moi un sujet de châtiment,
mais un titre salutaire de pardon.
Qu'elle me soit une armure de foi,
et un bouclier de bonne volonté.

Qu'elle soit l'expulsion de mes vices,
l'extinction de la concupiscence et des désirs impurs,
l'augmentation de la charité et de la patience,
de l'humilité et de l'obéissance, et de toutes les vertus;
une ferme défense contre les embûches de mes ennemis,
visibles aussi bien qu'invisibles,
un apaisement complet de ma chair comme de mon esprit,
une adhésion très ferme à toi,
Dieu unique et véritable,
un heureux achèvement de ma fin.

Et je te supplie de daigner me conduire,
moi pécheur, à ce banquet ineffable où,
avec votre Fils et le Saint-Esprit,
tu es pour tes saints la lumière vraie,
le rassasiement complet, la joie éternelle,
le bonheur consommé, la félicité parfaite.
Par le même Christ notre Seigneur.
Amen.

Sainte Agnès de Montepulciano (1268-1317)

Agnès est née en 1268 près de Montepulciano, en Toscane. Elle fonda, à Montepulciano, un monastère qui fut placé sous la direction des Frères Prêcheurs. Elle mourut en 1317.
C’est par Raymond de Capoue que nous connaissons la vie d’Agnès. Il a rassemblé des souvenirs recueillis auprès de quatre sœurs qui l’avaient connue environ cinquante ans avant leurs dépositions… Agnès est présentée comme une sainte dominicaine: on trouve dans sa vie la dévotion au crucifié et à l’Enfant Jésus, une large place donnée à la Vierge Marie, l’attachement à la communion eucharistique, le zèle apostolique. Le tout sous forme d’apparitions, de visions, de dons charismatiques, comme chez beaucoup de saints dominicains. Mais le biographe n’avait que des renseignements indirects et l’extraordinaire s’allie au merveilleux.
Un dimanche, alors qu’Agnès était dans une sorte d’extase, elle se souvint qu’il lui fallait aller à la messe. Mais ne pouvant s’arracher aux douceurs de sa prière, un ange vint lui apporter la communion et elle put continuer sa prière sans être privée de la participation aux divins mystères célébrés à l’église. Ceci se reproduisit dix fois.
On trouve chez d’autres saintes, un ange qui apporte la communion, en particulier chez Agnès de Langeac. Mais l’ange cessa de le faire pour elle quand on lui accorda la permission de communier souvent. Ici, le côté merveilleux de l’événement l’emporte sur le sens ecclésial: la préférence est donnée aux douceurs de l’extase plutôt qu'à la participation à la célébration liturgique…

Bienheureuse Imelda Lambertini (1322-1333)

Madeleine Lambertini (qui deviendra Imelda en religion) était la fille du comte Egano Lambertini et de Castora Galuzzi, son épouse. Elle est née en 1322 à Bologne.
Encore enfant, elle fabriquait des petits autels devant lesquels elle priait, et son plus grand désir était de communier. Elle désirait aussi devenir dominicaine. A l'âge de dix ans, ses parents l'autorisèrent à rentrer au monastère de la ville à l'âge de dix ans, elle y prit le nom d'Imelda.

Toute petite déjà, elle était d'une grande piété, et se fabriquait de petits autels devant lesquels elle priait longuement. Son plus cher désir était de recevoir la communion. Mais à cette époque, les enfants n'étaient autorisés à communier qu'à partir de l'âge de quatorze ans. Par ailleurs, elle demandait instamment à ses parents de lui permettre d'intégrer le monastère des Dominicaines de Bologne. Les soeurs y accueillaient des enfants qui n'étaient pas tenues à l'observance de toute la Règle; elle y entra donc comme novice et reçut le nom d'Imelda. Elle suppliait les Religieuses et son Confesseur de la laisser communier, mais ils refusèrent, car elle n'avait pas l'âge requis. Un jour l'enfant se rendit à la chapelle avec les Sœurs, le coeur rempli de tristesse. Mais, au moment de la Communion, une hostie s'éleva hors du ciboire et vint s'arrêter au-dessus de la tête d'Imelda. Le Prêtre s'approcha avec la Patène et la recueillit avant de la donner à l'enfant, stupéfié par le prodige dont il était témoin. Imelda se prosterna, et quand ses moniales vinrent la relever pour l'entraîner hors de l'église, elles la trouvèrent morte, le visage extatique.



15 juin

Prier le Rosaire
avec saint François de Sales

 

Mystères lumineux

Le Baptême

Quand Jésus qui avait été baptisé priait, le ciel s'ouvrit et L'Esprit Saint descendit sur lui (Lc 3,21-22).

Quand l’épouse céleste veut exprimer l’infinie suavité des parfums de son divin époux: Ton nom, lui dit-elle, est un onguent répandu; comme si elle disait: Tu es si excellemment parfumé, qu’il semble que tu sois tout parfum, et qu’il soit à propos de t'appeler onguent et parfum, plutôt qu’oint et parfumé.

Prions pour tous les confirmands qui seront marqués par l'onction d'huile.

 

Cana

Le vin étant venu à manquer, la mère de Jésus lui dit: Ils n'ont plus de vin (Jn 2,3).

La sainte Vierge usa de la plus courte, mais de la plus excellente et de la plus efficace prière. Tu es, voulait dire cette sainte mère, très doux et très charitable, tu as un cœur très clément et plein de pitié; condescends, s'il te plaît, à mon désir, et fais ce dont je te prie pour ces pauvres gens.

Prions pour que la Vierge Marie nous apprenne à être attentifs chaque jour à ce que le Seigneur nous demande.

 

L’Annonce du Royaume

Il faut que j'annonce la bonne nouvelle du royaume de Dieu, car j'ai été envoyé pour cela (Lc 4,43).

S'il prêche sur les places, Jésus ne prêche pas simplement, mais il va en criant, c'est-à-dire, il continue à crier. Il crie qu'on se convertisse, mais il semble qu'il ne l'a jamais assez répété: Convertissez-vous, convertissez-vous, faites pénitence, retournez à moi; vivez; pourquoi mourrez-vous, maison d'Israël?

Prions pour tous les chrétiens appelés à s'engager dans la nouvelle évangélisation.

 

La Transfiguration

Deux hommes conversaient avec Jésus: c'étaient Moïse et Elie, apparus en gloire (Lc 9,30).

La transfiguration a été une annonce de la gloire céleste. Moïse et Élie parlaient avec notre Seigneur de «l’excès qu’il devait accomplir en Jérusalem». Mais de quel excès, sinon de cet excès d’amour par lequel la vie fut ravie à l’amant pour être donnée à la bien-aimée?

Prions pour que l'Eglise soit une lampe qui guide les hommes vers le Christ.

L’Eucharistie

Ceci est mon corps, donné pour vous (Lc 22,19).

Notre Seigneur voulant se donner tout à nous, veut que réciproquement nous nous donnions entièrement à lui, afin que l’union de notre âme avec sa divine Majesté soit plus parfaite et que nous puissions dire véritablement, après Paul: Je ne vis plus moi, mais c’est Jésus-Christ qui vit en moi.

Prions pour que le Seigneur donne à l'Eglise en Chine de persévérer dans la fidélité à l'Evangile et de grandir dans l'unité.

 


13 juin

 

Troisième Mardi de saint Dominique
Thierry d'Apolda (XIIIe siècle)

La jeunesse de Dominique


16. Ses pieux parents, voyant le progrès continuel que ce saint enfant faisait en âge et en grâce, lʼenvoyèrent étudier à Palencia. Il y avait alors une université aussi remarquable par le grand nombre de ses écoliers que par l'habileté de ses maîtres.
Le sage jeune homme se mit donc au travail avec ardeur. Comme il avait été envoyé là pour étudier, il sʼappliqua tellement à lʼétude, quʼavec lʼaide de la grâce, il eut bientôt surpassé beaucoup de ses compagnons dʼâge. Laissant de côté les choses frivoles dans lesquelles la jeunesse perd son temps, il sʼattacha uniquement aux choses nécessaires. Il fuyait les compagnies dangereuses, surtout celle des femmes, dont le commerce est si nuisible; il ne se mêlait pas aux jeux, et ne voulait rien avoir de commun avec ceux qui, suivant la légèreté de leur cœur et les concupiscences de la chair, sʼadonnent aux curiosités superflues, aux folies mensongères et aux vains spectacles. Il rejetait les joies que lui offrait le monde flatteur et trompeur et, traversant les impuretés de la chair du pied immaculé de ses affections, il consacra au Seigneur lʼhonneur de sa virginité sans lui avoir infligé une seule tache. Aussi son intelligence pure et son âme exempte de souillures recevaient abondamment lʼeffusion des sciences libérales, qui ne se communiquent quʼaux intelligences pures.

17. Cependant lʼangélique jeune homme Dominique, bien quʼil pénétrât facilement dans les choses humaines, nʼen était pas ravi, parce qu ʼil y cherchait vainement la sagesse de Dieu, qui est le Christ. Nul des philosophes, en effet, ne lʼa communiquée aux hommes; nul des princes ne lʼa connue. Cʼest pourquoi, de peur de consumer en dʼinutiles travaux la fleur et la force de sa jeunesse, et pour éteindre la soif qui le dévorait, il alla puiser aux sources profondes de la théologie. Invoquant et priant le Christ, qui est la sagesse du Père, il ouvrit son cœur à la vraie science, ses oreilles aux docteurs des saintes Ecritures; et cette parole divine lui parut si douce, il la reçut avec tant dʼavidité et de si ardents désirs que, pendant quatre années quʼil lʼétudia, il passait des nuits presque sans sommeil, donnant à lʼétude le temps du repos. II écoutait la vérité humblement, il lʼembrassait doucement dʼune affection pieuse, il la retenait fidèlement dans sa mé moire, et il la mettait efficacement en pratique. Pour mériter de boire à ce fleuve de la sagesse qui donne le salut, ce fervent amateur de chasteté fut dix ans à sʼabstenir du vin où se trouve la luxure.

18. Cʼétait une chose merveilleuse et aimable à voir que cet homme en qui le petit nombre de ses jours accusait la jeunesse, mais qui, par la maturité de sa conversation et la force de ses mœurs, révélait le vieillard. Supérieur aux plaisirs de son âge, il ne recherchait que la justice; attentif à ne rien perdre du temps, il préférait aux courses sans but le sein de lʼEglise sa mère, le repos sacré de ses tabernacles, et toute sa vie s ʼécoulait entre une prière et un travail également assidus. Dieu le récompensa de ce fervent amour avec lequel il gardait ses commandements, en lui inspirant un esprit de sagesse et dʼintelligence qui lui faisait résoudre sans peine les plus difficiles questions. Et comme il aimait de tout son cœur le Seigneur qui lʼavait créé, il ne négligea pas non plus le prochain, en qui Dieu veut que nous l'aimions.

19. On vit donc briller dans le serviteur de Dieu Dominique une tendre et affectueuse compassion à lʼégard des calamités et des misères du prochain; et ce sentiment de commisération était suivi dʼeffets réels et manifestes. Etant encore à Palencia, pendant le cours de ses études, lʼEspagne presque tout entière fut désolée par la famine. Les pauvres tombaient de faiblesse, faute de nourriture et de boisson, et personne nʼétait là pour les restaurer. Les indigents, les malheureux mouraient, et personne ne sʼen inquiétait. Les orphelins, les veuves, les enfants, les faibles poussaient des cris, mais personne ne les entendait. Pendant ce temps, le cœur du jeune Dominique était oppressé, et son âme était émue de compassion sur cette multitude de pauvres. Déjà habitué à entendre les conseils évangéliques et à suivre la perfection, il vendit ses livres et tout ce qu ʼil avait pour en distribuer le prix aux pauvres.

20. Cʼest ainsi que ce doux jeune homme, obéissant à la parole de Jésus-Christ, porta secours à la détresse de son prochain, et que son saint exemple provoqua les autres à lʼimiter. Le désir de la sagesse sʼaccrut en lui; il ne diminua pas les œuvres de la justice, et lʼamour de la science ne le détourna pas de la perfection. Il se consomma au contraire dans la vertu; car il apprit la science quʼil lui importait dʼacquérir; il montra plus de prudence que les vieillards en cherchant les commandements du Seigneur, et il fut heureux en mettant en pratique ce qu ʼil avait appris.
Voilà, avec dʼautres belles choses, ce que lʼangélique jeune homme, Dominique, accomplissait, avant même dʼêtre séparé du monde par son habit ou par son genre de vie. Ou pour mieux dire, ce nʼétait pas lui, cʼétait la vertu de Jésus-Christ habitant en lui qui faisait tout cela; car la bénédiction de la douceur de Dieu lʼavait prévenu en marquant son bas âge de présages merveilleux, en sanctifiant son enfance innocente par les premières fleurs de la pureté; elle y ajouta dans son adolescence, où elle fut sa compagne, une preuve nouvelle de la miséricorde divine en lui donnant les bases solides de la double science et l'ornement de mœurs aimables et douces; et elle ne cessa pas quʼelle ne lʼeût consommé en perfection par l ʼaccroissement des bonnes œuvres et de toutes les vertus.

11 juin

Solennité de la Trinité

La Trinité pour les nuls!

37 % de ceux qui se disent catholiques, d'après un sondage de La Croix fait en 2007, croient en la Trinité. C'est la croyance aux miracles qui remporte le plus large suffrage: 64 %. Les miracles, en effet, sont tangibles tandis que la Trinité paraît invisible et inaccessible. Saint Augustin déjà, au IVe siècle, se heurtait à des difficultés sur cette question dans la catéchèse qu'il donnait aux catéchumènes. Certains, en effet, avaient tendance à dire que le Père et le Fils sont deux dieux. En effet, l'unité du Père et du Fils par la Charité qu'est l'Esprit Saint, est absolument incompréhensible: c'est un mystère que nous rejoignons uniquement dans la foi. Augustin a donc essayé de le faire percevoir à ses catéchumènes à l'aide de symboles, et il peut nous aider encore aujourd'hui.

Il évoque donc devant eux l'unité de la première communauté chrétienne pour leur faire entrevoir quelque chose de l'unité du Père et du Fils. La foi, explique-t-il, mais la foi vive, c'est-à-dire animée par la charité, a uni les premiers chrétiens dans l'unité de la beauté, c'est-à-dire dans une totale harmonie. Pourtant cette charité n'a pu réduire la multiplicité de ceux qu'elle rassemble. L'unité qu'elle engendre demeure sur fond de diversité. Cette unité produite par la charité est cependant absolument admirable. Alors que dire de la Charité qui en Dieu unit si totalement le Père et le Fils qu'ils sont un seul Dieu, sans aucune diversité et dans une totale égalité'? Augustin explique:

«Tu t'étonnes de ce que le Père et le Fils sont appelés un seul Dieu? Il est dit dans les Actes des Apôtres: “Les croyants avaient une seule âme et un seul coeur”. Les âmes étaient nombreuses, la foi les avait faites une. Il y avait tant de milliers d'âmes; elles s'aimèrent, et les âmes nombreuses sont une seule âme; elles aimèrent Dieu dans le feu de la charité, et de la multitude elles en vinrent à l'unité de la beauté. Si la charité a fait de tant d'âmes une seule âme, quelle Charité est en Dieu où ne se trouve aucune diversité, mais l'égalité totale? Si sur la terre et chez les hommes il a pu y avoir une telle charité que de tant d'âmes elle a fait une seule âme, là où le Père a toujours été inséparable du Fils et le Fils du Père, est-ce que tous les deux ont pu être autre chose qu'un seul Dieu? Mais on a pu dire de ces âmes qu'elles sont beaucoup d'âmes et une seule âme; de Dieu au contraire, en qui se trouve une union ineffable et souveraine, on peut dire qu'il est un seul Dieu, mais non qu'il est deux dieux» (Sermon aux catéchumènes sur le symbole, 2, 4).

Pour Augustin, il ne peut y avoir de contemplation de la Trinité en dehors de l'expérience de la communion fraternelle: «À cet Un (la Trinité qui est un seul Dieu), rien ne nous conduit, si ce n'est d'avoir, si nombreux que nous sommes, un seul coeur» (S., 103, 3).

La concorde est un authentique chemin de la contemplation chrétienne, de la contemplation de la Trinité.
En effet, «Dieu est amour» (1 Jn 4, 8.16) et «L'amour vient de Dieu» (1 Jn 4, 7). La présence de l'amour dans notre coeur est donc présence de Dieu et il se trouve qu'en aimant son frère, on connaît Dieu plus que son frère: ce qui est présent à l'intérieur de nous-même est mieux connu que ce qui nous demeure extérieur. Notre frère, même lorsque nous l'aimons beaucoup nous reste extérieur, tandis que l'amour nous est intérieur, et il est présence de Dieu en nous.

Une seule condition pour cela: vider son coeur de l'orgueil. Par l'orgueil, en effet, on se met au centre, on ramène tout à soi, on est rempli de soi. C'est l'amour égoïste de soi.

Que personne ne dise: je ne sais quoi aimer. Qu'il aime son frère, il aimera ce même amour. Il connaît mieux en effet l'amour dont il aime, que son frère qu'il aime. Et voilà dès lors que Dieu lui est mieux connu que son frère: beaucoup mieux connu, parce que plus présent; mieux connu, parce que plus intérieur; mieux connu, parce que plus certain. Embrasse le Dieu amour et tu embrasseras Dieu par amour. C'est ce même amour qui associe tous les bons Anges et tous les serviteurs de Dieu par le lien de la sainteté et qui nous unit mutuelle-ment ensemble, eux et nous, en nous unissant à lui qui est au-dessus de nous. Plus nous sommes exempts de l'enflure de l'orgueil, plus nous sommes pleins d'amour. Et de quoi est-il plein, sinon de Dieu, celui qui est plein d'amour?» (De Trin., VIII, 7, 11- 8, 12 ; BA 16, p. 63).

Augustin conclut: voir la charité, c'est voir Dieu, c'est donc voir la Trinité, car notre Dieu est Trinité. Et comment pourrait-on le voir autrement qu'il n'est?

«Mais, dira-t-on, je vois la charité; autant que je le puis, je fixe sur elle le regard de l'esprit; je crois à la parole de l'Écriture: “Dieu est charité. Qui demeure dans la charité de-meure en Dieu” (1 Jn, 4, 16). Mais quand je vois la charité, je ne vois pas en elle la Trinité. Eh bien si! tu vois la Trinité, quand tu vois la charité» (De Trin., VIII, 8, 12 ; BA 16, p. 63-65).

Mais on peut faire une objection : voir l'amour est une chose, voir la Trinité semble bien en être une autre. Comment dire que voir l'amour, c'est voir la Trinité? Pour pouvoir répondre à cette question, il faut d'abord en poser une autre: Qu'est-ce que l'amour? Augustin le présente comme «une certaine vie qui unit deux êtres»:

«L'amour vient de quelqu'un qui aime, et par l'amour quelque chose est aimé. Et voici trois choses celui qui aime, ce qui est aimé, et l'amour même. Qu'est-ce donc que l'amour, sinon une certaine vie qui unit deux êtres ou tend à les unir: celui qui aime et l'être qui est aimé? Il en est ainsi, même dans les amours extérieures et charnelles; mais pour puiser à une source plus pure et plus limpide, foulons aux pieds la chair et élevons-nous jusqu'à l'âme. Qu'aime l'âme dans un ami, sinon l'âme? Et voici donc trois choses: celui qui aime, ce qui est aimé, l'amour» (De Trin., VIII, 10, 14 ; BA 16, p. 71).
L'expérience nous montre don que dans tout amour, il faut distinguer celui qui aime, ce qu'il aime et l'amour qui les unit. L'intuition spirituelle fait pressentir à Augustin que ce qui est vrai de tout amour, est vrai aussi du Dieu amour. Il ne cherche pas à démontrer quoi que ce soit, mais à faire partager ce qu'il a saisi comme dans un éclai': si Dieu est amour, cela ne peut être que parce qu'il est Trinité. Sinon il serait autre que l'amour. La charité en effet suppose altérité et réciprocité:

«Lorsque nous aimons la charité, nous l'aimons aimant quelque chose, par cela même que la charité aime quelque chose. Qu'aime donc la charité pour être aimée, elle aussi, comme charité? La charité, en effet, n'est pas, si elle n'aime rien. S'aimât-elle elle-même, il faut qu'elle aime autre chose pour s'aimer comme charité. Ainsi le mot, en signifiant quelque chose, se signifie aussi lui-même; mais le mot ne se signifie pas, s'il ne signifie qu'il signifie quelque chose. De même la charité: elle s'aime, certes; mais si elle ne s'aime pas comme aimant quelque chose, elle ne s'aime pas comme charité. Qu'aime donc la charité, sinon ce que nous aimons par charité? Or, cela, pour partir de ce que nous avons de plus proche, c'est notre frère» (De Trin., VIII, 8, 12 ; BA 16, p. 67).

Par la charité qui unit les membres du Corps du Christ, nous pouvons donc avoir dès maintenant une certaine vision de Dieu. En voyant la charité, c'est Dieu que nous contemplons bien que de façon encore voilée; nous entrons dans le mystère même de la Trinité qui est un mystère de communion.



8 juin

Prier le Rosaire
avec saint François de Sales

 

Mystères joyeux

L’Annonciation

L'Esprit Saint viendra sur toi, et la vertu du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu (Lc 1,35).

Lorsque elle eut conçu le Fils de Dieu, son unique amour, l’âme de la très sainte Vierge se ramasse toute sans doute autour de cet enfant bien-aimé, et parce que ce divin ami était en ses entrailles sacrées, toutes les facultés de son âme se retirent en elle-même, … puisque son trésor, ses amours et ses délices étaient au milieu de ses entrailles sacrées.

Prions pour que chaque jour le «oui» de nos cœurs reconnaissants rejoigne le «oui» de Marie à la volonté du Père pour le salut du monde.

 

La Visitation

Ta voix n'a pas plus tôt frappé mes oreilles que l'enfant a tressailli de joie dans mon sein (Lc 1,44).

La Mère de Dieu étant enceinte, ne voyait pas son divin Enfant; mais, le sentant dans ses entrailles sacrées, vrai Dieu, quel contentement en ressentait-elle! Et sainte Elisabeth ne jouit-elle pas admirablement des fruits de la divine présence du Sauveur, sans le voir, au jour de la très sainte Visitation?

Prions pour tous ceux qui ne savent pas découvrir la présence de Dieu dans les petites choses de leur quotidien.

 

La Nativité

Le Christ s'est anéanti lui-même, en prenant la condition d'esclave (Ph 2,7).

Le Fils s’est en quelque sorte quitté lui-même, il s’est vidé de lui-même, il s’est épuisé de sa grandeur, de sa gloire et, s’il faut ainsi parler, il s’est anéanti lui-même pour venir à notre humanité, nous remplir de sa divinité, nous combler de sa bonté, nous élever à sa dignité, et nous donner le divin être d’enfants de Dieu.

Prions pour ceux qui sont au chômage, pour les enfants qui vivent des situations familiales difficiles.

 

La Présentation de Jésus

Siméon reçut l'enfant Jésus en ses bras, et il bénit Dieu (Lc 2,23).

Siméon embrasse et serre notre Seigneur sur son sein, sans que notre Seigneur ne paraisse aucunement coopérer à cette union, bien que, comme chante la très sainte Église, le vieillard portait l’enfant, mais l’enfant gouvernait le vieillard.

Prions pour les malades qui ne rencontrent le Seigneur qu'à travers les chrétiens qui les visitent.

 

Le Recouvrement de Jésus au Temple

N'ayant point trouvé l'enfant, ses parents s'en retournèrent à Jérusalem en le recherchant (Lc 2,45).

La mère du bel amour et l’époux du très saint amour vont, cherchant avec douleur l’unique objet de leur complaisance.

Prions pour que, dans les familles, les membres se soutiennent avec fidélité et tendresse tout au long de leur existence, particulièrement dans les moments douloureux.

6 juin

Nous confions notre soeur à votre prière

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LOURDES

Le commissaire apostolique, le P. Gilbert Narcisse,
Les moniales dominicaines
et sa famille,
vous font part du retour au Père
de sœur Marie-Pierre
Marie-Madeleine DUBEDOUT
dans sa 93e année, le samedi 3 juin 2017,
après 50 ans de profession religieuse.
Ses obsèques seront célébrées le mercredi 7 juin, à 15 h
dans la chapelle du monastère.
La communauté remercie le Dr Vergès et le cabinet infirmier Durvel, de leur dévouement.

6 juin

 

Deuxième Mardi de saint Dominique
Thierry d'Apolda (XIIIe siècle)

L'enfance de Dominique

Dominique, humble serviteur de Jésus-Christ, choisi pour annoncer lʼEvangile de Dieu, sobre, pieux et juste dans sa conver sation, devenu digne de partager le sort des saints dans la lumière, est vraiment une lumière du monde. Il apparut brillant comme lʼétoile du matin au milieu de la nue ; et par les rayons de son innocence, de sa pudeur, de sa modestie, de sa simplicité, il éloigna de lui toutes les ténèbres d'une enfance frivole, d ʼune jeunesse désordonnée, d ʼune con cupiscence rebelle.
Sʼappliquant à lʼétude de la sagesse, aux œuvres de miséricorde, à lʼaccomplissement parfait des observances canoniales, comme une lumière resplendissante, il s ʼavança semblable à la lune arrivée aux jours de sa plénitude, illuminant les autres et lui-même; et, comme un soleil levant, sʼélevant jusqu ʼà la perfection du jour dans les hauteurs des dons de Dieu, il institua lʼOrdre des Prêcheurs, qui, dans le rayonnement de sa vertu, a promené de tous côtés ses regards, éclairant les ténèbres, fécondant ce qui était stérile, réchauffant ce qui était froid, rallumant la flamme dans ce qui était tiède.
Maintenant transfiguré par lʼEsprit de Dieu de clarté en clarté, il resplendit glorieux dans la patrie, après avoir déjà resplendi admirablement dans son pèlerinage par la grâce et, plus humblement, par son origine et sa naissance en Espagne. En quel temps le Seigneur fit-il lever sur les enfants de la terre les rayons de cet astre éclatant? C ʼest ce que va nous apprendre la suite.

11. Lorsque le grand seigneur Pape Alexandre III siégeait à Rome sur la Chaire de saint Pierre, et que l ʼempereur Frédéric, premier du nom, gouvernait le monde, dans une petite ville dʼEspagne, nommée Calaroga, au diocèse dʼOsma, lʼan de lʼIncarnation du Seigneur 1170, un homme nommé Félix avait épousé une femme nommée Jeanne. Selon le monde, ils étaient de condition honorable, et devant Dieu ils se distinguaient par leur piété chrétienne. Prévenus des dons de la munificence divine, ils méritèrent d ʼêtre bénis dans les enfants très saints qui furent le fruit de leur union. Jeanne donna, en effet, par la grâce de Dieu, à Félix, son mari, deux fils qui, après avoir fait leurs études et avoir mené une conduite irréprochable, franchirent les degrés du sacerdoce. Lʼun dʼeux se donna au soin des pauvres dans un hôpital: lʼhumilité, les œuvres de miséricorde et les autres vertus le rendirent célèbre pen dant sa vie, et après sa mort on dit qu ʼil a brillé par ses miracles. Lʼautre, quittant le siècle, entra en religion; il y servit Dieu pendant longtemps dʼune manière exemplaire: cʼétait un homme saint et contemplatif qui fit une mort bienheureuse. Tels sont les fruits que porte une bonne terre. L'un, en sʼappliquant aux œuvres de miséricorde, exhale une odeur de grâce; lʼautre, en contemplant la vérité, reçoit un avant-goût de lʼéternelle félicité.


Saint Dominique avec ses deux frères et ses parents

12. Le Seigneur ajouta encore aux témoignages de sa miséricorde à leur égard. La mère, en effet, sur le point dʼenfanter un fils doué d ʼune grâce plus excellente encore, eut, avant de concevoir, une vision céleste, où Dieu lui révéla ce que devait être ce fruit de ses entrailles. Il lui sembla voir dans son sein un chien qui portait dans sa gueule un flambeau, et qui, s ʼéchappant de son sein, embrasait le monde des flammes qui sortaient de sa gueule. A la suite de cette vision, la grâce de Dieu visita Jeanne et, inondant le fruit de ses entrailles, il lui fit reproduire un germe qui multipliât en elle les germes de sainteté. Enfin, le temps de ses couches arriva, et elle mit au monde un fils qui fut lʼhonneur de ses frères et la joie de sa mère. Elle se réjouit dans le Seigneur, en voyant et en portant dans ses bras celui qui lui avait été montré dans sa vision prophétique. Porté aux fonts baptismaux selon lʼusage, lʼenfant nouveau-né fut sanctifié par la béné diction sacerdotale, et marqué de lʼonction salutaire du chrême. Il fut baptisé au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et par lʼinspiration de Celui dont le nom est le Seigneur (Dominus), il fut appelé Dominique. Une noble dame, sa mère spirituelle, eut aussi une vision, où cet enfant béni, Dominique, lui apparut portant sur le front une étoile radieuse, dont la splendeur illuminait le monde entier de ses rayons.

13. Examinez maintenant cet enfant glorieux. Il est engendré par Félix, son père. Jeanne, sa mère par la grâce de Dieu, l'en fante, le nourrit, le soigne. Il renaît par le baptême, et reçoit le nom de Dominique. Il sera lʼenfant de la grâce, lʼamant passionné de la divinité, lʼhéritier de lʼéternelle félicité. Avant sa naissance, un signe véridique le présage; à sa seconde naissance, le nom qu ʼon lui donne révèle sa grandeur, et une étoile radieuse fait resplendir son visage. Il répand tant de feux de sa torche enflam mée quʼil embrase le monde entier. Son nom glorieux fait trembler ses adversaires. La lumière dont il rayonne illumine les âmes plongées dans les ténèbres du péché, et le fait briller parmi les astres du ciel. Il brûle du feu de la charité; il jouit dʼune autorité incontestée; la lumière de la science l'en toure de son éclat. Même dans sa naissance, cet enfant bien heureux représente, annonce, prophétise lʼOrdre illustre dont il sera le père et le chef. La torche enflammée dans la gueule du chien, cʼest la prédication embrasant le cœur des pécheurs pour la pénitence. La puissance con tenue dans son nom, cʼest lʼautorité surnaturelle qui réconciliera les âmes à la grâce. Lʼétoile radieuse de son front, cʼest la clarté de la doctrine qui conduira à la sagesse. Ce serait se tromper grossièrement que de croire que tout cela nʼait pas été disposé de toute éternité pour signifier à lʼavance ce que le ciel se proposait dans le temps.

14. Cependant, la mère du saint nourrit son fils avec soin; elle lʼallaite, elle le sèvre, elle le voit grandir avec joie. Lorsqu ʼil était encore au berceau, un essaim dʼabeilles vint un jour voltiger autour de sa bouche, — emblème de la divine sagesse qui devait couler plus tard de ses lèvres. Une fois sevré et éloigné du sein maternel, il commença à sʼabreuver aux mamelles de la grâce. Aussi, dès quʼil le put, avant même dʼêtre sorti de sa première enfance, il apprit, à lʼexemple de ses parents, à visiter les églises et à honorer Dieu. Encore tout petit enfant, il quittait souvent son lit, et comme sa couche lui semblait trop molle, il étendait sur la terre nue ses membres délicats. Plus tard il conserva assidû ment pendant sa vie cette habitude de son enfance. Il grandit donc sous la garde de ses pieux parents, qui le nourrissaient religieusement; et tout enfant encore, un vénérable archi-prêtre, son oncle, lʼinstruisit et lʼéleva avec le plus grand soin. Dans leur intention religieuse et prudente, ce saint enfant lui était confié surtout pour être formé aux fonctions ecclésiastiques.

15. La grâce de Dieu vint seconder les saints désirs de ses pieux serviteurs. On vit dès lors en lui un enfant plein de talent, docile, doué d ʼune belle âme, vrai vase de grâce et trésor de science. Se perfectionnant de plus en plus dans la pratique des choses de Dieu, ce vénérable enfant faisait sa demeure dans les églises, il récitait les psaumes avec les clercs; il chantait les hymnes, entourait les autels, assistait dévotement aux saints mystères, et servait les prêtres et les ministres de Jésus-Christ.
Ainsi, comme un vase tout neuf, cette âme dʼenfant sʼimprégnait, dans ces exercices, dʼune odeur de sainteté quʼelle devait conserver toute sa vie. Déjà la main de lʼArtiste suprême commençait à sʼen faire un vase d ʼélection, pour y verser les dons de sa bénédiction. Enfant prédestiné, il garda son innocence, aima la pureté et observa la discipline. Pudique dans ses sens, il était très réservé dans ses actes. Ces vertus et les autres quʼil pratiqua dans la seconde période de sa vie, selon que lʼonction divine les lui suggérait, il les observait déjà, même étant tout petit enfant; ses actions nʼavaient rien de puéril; il portait un cœur de vieillard, et sous les traits d ʼun enfant se cachait la sagesse vénérable dʼun homme à cheveux blancs. Dès le berceau, en effet, il montra des dispositions si excellentes, que lʼon put hardiment conjecturer qu ʼune telle enfance donnerait quelque chose de grand, en rapport avec la sainteté de ses premières années.

 

Neuvaine pour les vocations

Neuvaine pour les vocations dans notre communauté. Merci de prier avec nous.

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