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Décembre

31 décembre


Dimanche de la sainte Famille

Lc 2, 22.39-40

22 Et lorsque furent remplis les jours de leur purification selon la loi de Moïse, les parents de Jésus le montèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. [...]

39 Et lorsqu'ils eurent achevé tout cela selon la Loi du Seigneur, ils retournèrent vers la Galilée, dans leur ville Nazareth.
40 Or le petit enfant croissait et se fortifiait se remplissant de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.


C'est maintenant l'accomplissement de la purification, de «leur» purification. Mais de qui s'agit-il? En effet, la Loi prévoyait seulement la purification de la mère après l'accouchement (Lc 12, 6; 5, 7), non celle de l'enfant comme «leur» le laisserait entendre.
La mère devait se purifier sept jours jusqu'à la circoncision et entre trente-trois jours après (Lv 12, 1-4). Le quarantième jour donc, elle offrait au prêtre «un agneau d'un ans pour un holocaustes et un pigeon ou une tourterelle en sacrifice pour le péché» (Lv 12, 8). C'est à cela que renvoie le verset 24. Marie et Joseph ont donc apporté le sacrifice des pauvres. Remarquons que d'après la Loi, ce sacrifice ne concernait que la mère et ne requérait pas la présence de l'enfant.
Quant à Jésus, nous dit Luc, «ils» le montèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur. C'est bien là encore ce que prescrivait la Loi: le premier-né était apporté au Seigneur dans le Temple (Nb 13, 5) car il appartenait au Seigneur et devait lui être consacré (Ex 13, 1-2); et cela valait aussi bien pour les hommes que pour les animaux. Mais les premiers-nés de la femme étaient rachetés (Nb 13, 15) pour cinq sicles d'argent, dans le mois de sa naissance (Nb 18, 16). Luc assimile ce rite à une purification et en retient un élément: la présentation au Seigneur. Quant au rachat, il est passé sous silence, mais le verbe «présenter» indique que le but était d'offrir l'enfant en sacrifice. La présentation est un acte de consécration, selon ce que prescrit la Loi: l'enfant sera appelé saint pour le Seigneur (v. 23). Jésus cependant était saint depuis sa conception, comme Gabriel l'avait dit à Marie: l'enfant sera saint parce que la puissance du Très-Haut l'avait prise sous son ombre (1, 35), et il sera appelé Fils de Dieu. Jésus est saint, mais il a voulu être porté à Jérusalem comme tous les enfants après leur naissance. Il accomplissait ainsi la prophétie de Malachie: «Soudain il entrera dans son sanctuaire, le Seigneur que vous cherchez» (Ml 3, 1). Là était le sens profond de la démarche de Marie et de Joseph: l'enfant entre dans la maison de son Père qui est sa maison; ce que l'épisode suivant rapporté par Luc confirmera (2, 41-52). Il est vrai que l'évangéliste ne parle pas ici du Temple, mais c'est pour aller dans le Temple qu'on montait à Jérusalem. [...]

Joseph et Marie étaient montés à Jérusalem pour accomplir ce que prescrivait la Loi du Seigneur. Après l'avoir réalisé, ils retournent chez eux.
Luc conclut comme il l'avait fait pour Jean: «Le petit enfant grandissait et se fortifiait», reprenant des expressions stéréotypées utilisées pour les enfants prédestinés par Dieu (cf. Gn 21, 8-20); Jg 13, 24-25; 1 S 2, 21-26; 3, 19).
A cette croissance physique — le bébé (2, 16) est devenu un petit enfant —, s'ajoute un accroissement quotidien de sagesse. L'enfant pénétrait les choses de Dieu et des hommes avec intelligence, il avait un discernement perspicace et était toujours adapté à la situation dans laquelle il se trouvait. Il se développait donc comme tout enfant, mais d'une façon qui retenait l'attention. De plus «la grâce de Dieu était sur lui», sa bienveillance, sa faveur (cf. Pr 3, 4). En effet, comme l'ange l'avait dit à Marie, Dieu était son père d'une manière unique.

Joyeux Noël !

25 décembre

" Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse rayonner sur toi son visage et t'accorde sa grâce !
Que le Seigneur porte sur toi son regard et te donne la paix ! "

 

Messe du jour
Jn 1, 1-18

 

Homélie 2 sur l'évangile de Jean
de saint Augustin

«Le Verbe s’étant fait chair et a yant habité parmi nous», il nous a, par sa naissance, préparé un collyre pour guérir nos yeux, et nous aider à apercevoir sa grandeur cachée sous le voile de ses abaissements. «Le Verbe s’est donc fait chair, et il a habité parmi nous», il a guéri nos yeux. Que lisons-nous ensuite? «Et nous avons vu sa gloire». Sa gloire, personne n’aurait pu la voir, à moins d’être guéri par l’humilité de sa chair. Pourquoi nous était-il impossible de la voir? Que votre charité soit attentive, et comprenez bien mes paroles. L’oeil de l’homme s’était comme rempli de poussière ou de terre, et sa vue en était troublée; il ne pouvait voir la lumière. On applique le remède sur cet oeil malade; la terre avait fait son mal, on met de la terre pour le guérir. Car tous les collyres et tous les médicaments pour les yeux ne tirent leur vertu que de la terre. La poussière t’avait aveuglé, la poussière te guérit; ton aveuglement était venu de la chair, de la chair est venue ta guérison. L’âme était, en effet, devenue charnelle par le consentement qu’elle avait donné aux désirs de la chair; c’est ce qui avait crevé l’oeil de ton coeur. «Le Verbe s’est fait chair», et le médecin t’a préparé un collyre. Et parce qu’il est venu afin d’éteindre en sa chair les vices de la nôtre, et de tuer notre mort par la sienne, il s’est fait en toi, et ainsi: «Le Verbe s’étant fait chair » , tu peux dire que «nous avons vu sa gloire». Quelle gloire? Quel fils de l’homme est-il devenu? C’est là pour lui de l’humiliation, et non de la gloire. Mais jusqu’où s’est porté le regard je1’homme, une fois qu’il a été guéri par la chair? «Nous avons vu sa gloire», dit l’Evangéliste, «sa gloire comme Fils unique du Père, plein de grâce et de vérité». Quant à vous, cherchez votre édification dans le Christ: que votre foi s’affermisse; soyez attentifs à pratiquer toutes sortes de bonnes oeuvres; ne laissez point échapper de vos bras le bois qui doit vous aider à traverser la mer.

Homélies du frère Edouard Divry, o.p.
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Bon Avent !

Au fil des dimanches de l'Avent
une lumière s'allume pour annoncer, le jour de Noël, la grande lumière qui est le Christ.

24 décembre

 

4ème dimanche de l'Avent
Lc 1, 26-38

Homélie sur leMissus est
par saint Bernard

O vierge, vous avez entendu l'annonce de ce qui va se faire et l'Ange vous a dit comment cela se doit faire; des deux côtés il y a de quoi vous étonner et vous réjouir. Réjouissez-vous donc, fille de Sion, fille de Jérusalem, livrez-vous à toute votre allégresse. Mais puisque vous avez entendu une nouvelle qui vous comble de joie et bonheur, dites donc à votre tour les paroles que nous appelons de tous nos voeux, afin que nos os humiliés tressaillent d'allégresse. Oui, vous avez entendu la merveille annoncée et vous y avez cru, croyez aussi à la manière dont elle doit s'accomplir. On vous a dit que vous allez concevoir et que vous enfanterez un fils; on vous a dit aussi que ce ne serait point par l'opération d'un homme mais par celle du Saint-Esprit; l'Ange maintenant n'attend plus que votre réponse, il faut qu'Il retourne à Dieu. O Notre Dame, nous attendons aussi cette réponse de miséricorde, nous pauvres malheureux qui gémissons sous le coup d'une parole de damnation. Le prix de notre salut est entre vos mains, nous sommes sauvés si vous daignez consentir. Créatures du Verbe éternel de Dieu, nous périssons tous, une parole de votre bouche nous rend à la vie et nous sauve. Adam et sa triste postérité condamnés à l'exil, Abraham, David, les autres Pères, je veux dire vos propres aïeux, qui sont aussi plongés eux-mêmes, dans les ombres de la mort, vous supplient de consentir. Le monde entier à vos genoux, attend votre consentement. De vous, en effet, dépend la consolation des affligés, la rédemption des captifs, la délivrance des coupables, le salut des enfants d'Adam, de votre race toute entière. Dites, ô Vierge, dites cette parole si désirée, si attendue par la terre et par les Cieux, par les enfers eux-mêmes. Le Roi des rois que vous avez charmé par votre beauté, n'attend aussi lui-même qu'un mot de réponse de vos lèvres pour sauver le monde. Celui à qui vous avez plû par votre silence sera bien plus touché d'un mot tombé de vos lèvres; l'entendez-vous, en effet, vous crier du haut du Ciel: «O vous, ma belle entre toutes les femmes, faites-moi entendre votre voix (Ct 2, 14).» Si vous la lui faites entendre, il y répondra en vous faisant voir notre salut. N'est-ce point ce que vous vouliez, ce que vous appeliez avec des gémissements et des larmes, ce qui vous faisait soupirer le jour et la nuit? Eh quoi? êtes-vous celle à qui la promesse en a été faite ou faut-il que nous attendions une autre? Non, non, c'est bien à vous, et ce n'est point une autre qui doit venir. Oui, c'est vous qui êtes la femme promise, la femme attendue, la femme désirée, celle en qui un de vous ancêtres, le saint homme Jacob, à son lit de mort, mettait toutes ses espérances de salut quand il s'écriait: «Seigneur, j'attendrai votre Sauveur (Gn 49, 18). » Oui, vous êtes la femme en qui et par qui Dieu même, notre Roi a résolu, avant tous les siècles, d'opérer notre salut sur la terre. Pourquoi attendriez-vous d'une autre femme ce qui vous est offert à vous-même? Pourquoi, dis-je, attendriez-vous par une autre ce qui va se faire par vous, si vous y consentez, si vous dites un mot. Répondez donc bien vite à l'Ange et par l'Ange au Seigneur. Dites une parole et recevez son Verbe; que votre parole qui ne subsiste qu'un instant se fasse entendre et vous concevrez la Parole de Dieu, son Verbe éternel. Qui vous retient? Que craignez-vous? Croyez, consentez et concevez. Que votre humilité se rassure, que votre timidité ait confiance. Il ne faut pas que la simplicité de la vierge oublie la prudence. En cette circonstance, ô Vierge prudente, vous ne devez pas craindre de trop présumer de vous, si votre réserve a plu par son silence, maintenant ii est nécessaire que votre charité parle. Ouvrez donc, ô Vierge bénie, votre cœur à la confiance, vos lèvres au consentement, et votre sein à son Créateur. Le Désiré des nations est là à votre porte, il frappe. S'il passe outre parce que vous le ferez attendre, vous gémirez de nouveau après Celui que votre cœur aime! Levez-vous donc, courrez au devant de lui, hâtez-vous de lui ouvrir. Levez-vous dis-je, par la foi, courrez par la prière, ouvrez par le consentement.

« Voici, dit-elle, la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole (Lc 1, 38). » Toujours on trouve la vertu d'humilité étroitement liée avec la grâce de Dieu; car si Dieu résiste aux superbes il donne sa grâce aux humbles. Marie répond donc avec humilité afin de préparer les voies à la grâce. «Voici, dit-elle, la servante du Seigneur.»

22 décembre

 

Témoignage sur

soeur Marie de Nazareth et "ses" bébés

Anne-Marie

 

Depuis mon enfance, j'ai un lien très fort avec la Vierge Marie, sainte Bernadette et Lourdes. Je le dois à ma maman et à ma grand-mère.

J'ai rencontré mon mari à Lourdes (hospitalier du Rosaire) et j'ai promis à la Vierge Marie de revenir chaque année à Lourdes à la naissance de ma fille (problèmes de santé). En 2010 au Pèlerinage du Rosaire, j'ai acheté le livre Soeur Marie de Nazareth. La soeur des bébés. C'est un témoignage de vie et de foi bouleversant d'une humble moniale dominicaine du monastère de Lourdes. Dès 2011, dans ma famille et aussi chez des proches plusieurs couples n'arrivaient pas à avoir d'enfant. Discrètement et avec confiance, j'ai invoqué soeur Marie de Nazareth. Cinq fois en six ans, j'ai été exaucée, cinq petits garçons très attendus sont venus au monde après bien des angoisses pour leurs parents.

Je rends grâce pour les merveilles que Dieu fait dans nos vies et pour toutes celles et ceux qu'il met sur notre chemin. Pour moi la plus grande force au monde, c'est la prière dans la confiance.

Rien n'est impossible à DIEU.

20 décembre


Annonciation d'Avent

Révélation sur le grand conseil trinitaire
par sainte Mechtilde

Sainte Mechtilde (1207-1283) vint à Magdebourg — Allemagne orientale — vers 1230 pour devenir béguine , l'année même où les dominicains y arrivaient aussi. Elle écrit vingt ans plus tard «La lumière de la Divinité», livre où sont consignées les révélations qu'elle a reçues de Dieu; le passage proposé ici en est un extrait. Son confesseur, le dominicain Henri de Halle collectionna ses écrits.

Ô Père de tout bien, tout indigne que je sois, je vous rends grâces pour toute la fidélité avec laquelle vous m'avez attirée hors de moi-même pour me communiquer vos merveilles. C'est ainsi, Seigneur, que j'ai vu et entendu dans votre sainte Trinité le haut conseil qui s'y tint avant tous les temps, alors, Seigneur, que vous étiez renfermé en vous-même, et que personne n'avait part à votre inénarrable félicité. Alors les trois personnes brillaient si belles en un seul, que chacune d'elles resplendissait en l'autre, et néanmoins le tout ne formait qu'un.
Le Père se distinguait en lui-même par un sentiment viril de toute-puissance; le Fils était égal au Père dans l'infinie sagesse, et l'Esprit Saint égal à tous les deux dans la plénitude de la bonté. L'Esprit Saint, donc commence avec grande bonté la partie dans la sainte Trinité, et s'adresse au Père en ces termes: «Seigneur, Père bien-aimé, je veux de vous-même vous donner à vous-même un avis d'amoureuse bonté, et nous ne serons plus inféconds désormais. Nous créerons un règne dont les premières créatures seront les Anges formés à mon image, c'est-à-dire, des esprits comme moi-même; l'autre créature sera l'homme. Parce que, Père bien-aimé, on ne peut appeler joie que ce spectacle d'une grande multitude qui jouit d'une indicible félicité sous vos regards.» Le Père répondit: «Vous êtes un seul esprit avec moi, ce que vous désirez et proposez a mon entier agrément.»
Lorsque l'Ange eut été créé, vous savez ce qu'il arriva; mais quand même la chute des Anges eût été évitée, l'homme aurait été néanmoins créé. Le Saint-Esprit communiqua aux Anges sa douce bonté, en sorte qu'ils nous servissent et se réjouissent de notre félicité.
Le Fils éternel prit à son tour la parole et dit avec grande modestie: «Père bien-aimé, je veux aussi avoir ma fécondité, et puisque nous voulons opérer une merveille, formons l'homme à mon image. Et bien que je prévoie de grandes douleurs, je ne laisserai pas d'aimer l'homme éternellement.»
Et le Père dit: «Mon Fils, moi aussi je ressens une puissante volupté dans mes entrailles divines, et je résonne tout entier d'amour. Nous serons féconds, afin que l'homme réponde à notre amour, et qu'il ait quelque connaissance de notre grande gloire. Je veux me créer une épouse qui puisse me saluer de sa bouche, et m'enchaîner par son aspect: alors pour la première fois il y aura un amour.» Le Saint-Esprit dit alors au Père: «Ce sera moi, Père bien-aimé, qui amènerai l'épouse à votre couche nuptiale.» Le Fils prit la parole: «Mon Père, je mourrai d'amour, vous le savez, néanmoins nous allons établir avec joie ces créatures dans une grande sainteté.» Alors la sainte Trinité s'inclinant créa l'univers, et nous fit corps et âme dans un indicible amour. Adam et Eve furent formés et noblement constitués dans leur nature, d'après le Fils, qui, sans avoir eu de commencement, est né de son Père. Et le Fils fit part à Adam de sa céleste sagesse et de sa puissance sur la terre, en sorte que l'homme avait dans un amour parfait une vraie connaissance, et des sens tout empreints de sainteté, et qu'il pouvait commander à toutes les créatures de la terre, avantage qui est devenu pour nous bien rare.
Dieu [le Fils] par un effet de son amour donna donc à Adam une vierge modeste, noble et délicate, qui fut Eve, et il fit part à celle-ci d'une affection conjugale, modeste, conforme à celle que lui-même por­tait respectueusement à son Père. Leurs corps étaient purs, car Dieu n'avait rien créé en eux qui pût inspirer de la honte, et ils étaient vêtus comme les Anges. Ils auraient eu des enfants, gages d'un saint amour, en la manière que le soleil brille en se jouant dans l'eau sans que le miroir de l'eau en soit brisé. Mais lorsqu'ils eurent mangé du fruit défendu, ils ressentirent de la confusion en leur corps, comme nous l'éprouvons encore nous-mêmes. Et si la sainte Trinité nous avait créés à la manière des anges, en vertu de la noble nature de notre création nous n'eussions eu jamais à en rougir.
Le Père céleste fit part à l'âme de son divin amour, et dit: «Je suis le Dieu de tous les dieux, tu es la déesse de toutes les créatures, et je te donne ma main en gage comme quoi je ne t'abandonnerai, jamais. Si tu ne veux pas te perdre, mes anges te serviront sans fin. Je veux te donner mon Esprit Saint, pour camérier, afin que tu ne tombes pas dans un péché grave faute de connaissance, et je te donne aussi le libre arbitre. Ma bien-aimée par-dessus tout, vois maintenant à te conduire avec sagesse. Je ne t'imposerai qu'un léger commandement, pour te faire souvenir que je suis ton Dieu. L'âme qui se nourrira des fruits purs que Dieu lui a permis dans le paradis, y demeurera en grande sainteté avec son corps. Mais si elle mange du fruit désagréable qui ne convient pas à son corps pur, elle en sera tellement empoisonnée, qu'elle perdra la pureté des anges et oubliera sa virginale chasteté. »
Et l'âme plongée dans de profondes ténèbres poussera vers son bien-aimé, pendant de longues années, une clameur lamentable, et lui dira: «Seigneur bien-aimé, qu'est devenu cet amour plein de délices? Comment avez-vous abandonné la reine votre épouse? [C'est le sens des Prophètes]. Ô grand Seigneur, comment avez-vous pu souffrir si longtemps une telle nécessité, que vous ne puissiez donner la mort à notre mort? Toutefois, vous devez naître un jour; en attendant, tout ce que vous avez voulu faire s'est accompli; même votre colère.»
Alors il se tint un conseil suprême au sein de la bienheureuse Trinité. Et le Père éternel parla ainsi: «J'ai regret de mon ouvrage; j'avais donné à ma Trinité sainte une épouse si parfaite que les anges les plus élevés ne devaient être que ses serviteurs. Lucifer lui-même, quand il serait resté dans sa gloire, l'aurait eue pour sa maîtresse; car elle avait seule droit à la couche nuptiale. Mais elle n'a pas voulu garder ma ressemblance; la voilà devenue difforme et hideuse, et qui voudrait accepter un objet aussi méprisable? Mais le Fils éternel s'agenouillant devant son Père, lui dit: «Père bien-aimé, ce sera moi; voulez-vous me donner votre bénédiction. Je prendrai avec joie cette humanité souillée de sang, et j'appliquerai de mon sang innocent sur les blessures de l'homme, et je banderai toutes ses plaies avec tous les mépris et le dénuement que je supporterai jusqu'à mon dernier moment; enfin, tendre Père, je paierai la dette de l'homme par la mort d'un homme.» Et l'Esprit Saint prit la parole: «Ô Dieu tout-puissant, nous disposerons une magnifique procession en descendant en grande gloire et sans altérer notre nature du ciel jusque sur la terre. Ne suis-je pas le serviteur intime de Marie?» Alors le Père s'inclina en grande affection vers tous les deux, et dit au Saint-Esprit: «Vous porterez devant mon Fils la lumière dans tous les cœurs qui se laisseront émouvoir à ses paroles; et vous, mon Fils, il vous faudra prendre et porter la croix. Mais je veux vous accompagner dans toutes vos voies, et d'abord vous donner pour mère une vierge pure, afin que vous puissiez supporter avec plus d'honneur cette humanité si déshonorée.» Et la belle procession descendit en grande allégresse au temple de Salomon, où le Dieu tout-puissant voulut durant neuf mois accepter l'hospitalité.

19 décembre

Prier le Rosaire avec le P. Lagrange

Mystères glorieux

La Résurrection

« Jésus dit à Marie: "Va vers mes frères et dis-leur: je monte vers mon Père et votre Père, et mon Dieu et votre Dieu."» (Jn 20,17)

[…] De ce moment, Marie Magdeleine était consacrée l'apôtre des apôtres. Elle obéit, comme font ceux qui s'arrachent à la conversation avec leur Maître pour aller porter la bonne nouvelle: «J'ai vu le Seigneur.» Mais on ne la crut pas.

Prions pour tous les chrétiens. Que leur foi en la résurrection de leur Seigneur ne se laisse pas ébranler par la croyance en la réincarnation.

 

L’Ascension

« Tandis que Jésus bénissait ses apôtres, il s'éloigna d'eux et il était enlevé dans le ciel. Et eux s'étant prosternés devant lui, retournèrent à Jérusalem avec une grande joie. » (Lc 24,51-52)

[…] Le Christ leva les mains et bénit les siens. Puis il s'éloigna, et ils le virent enlevé au ciel. Prosternés à terre, ils comprirent que cette apparition était la dernière. Et au lieu d'être envahis par la tristesse, ils éprouvaient cette grande joie qu'il leur avait promise à la Cène.

Que la joie de la présence du Ressuscité au milieu de nous transparaisse dans la vie des chrétiens.

 

La Pentecôte

« Il arrivera dans les derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, et vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. » (Ac 2,17)

[…] Après que Jésus eut été glorifié, c'est-à-dire après sa résurrection et son ascension, il y a l'Esprit; les croyants en sont animés, il est répandu partout et avec abondance; c'est un état normal de grâces, que l'Église reconnaît dans l'action des sacrements. À la Pentecôte les apôtres ont eu conscience que l'Esprit venait d'être donné comme les prophéties l'avaient annoncé.

Donne-nous, Seigneur, de nous abreuver de ton Esprit à la source de ton eucharistie.

 

L’Assomption

« Toutes les générations m’appelleront bienheureuse. » (Lc 1,48)

[…] C'est surtout au sujet de leurs enfants qu'on félicitait les femmes. Mais dans la bouche de Marie c'est une prophétie, pleinement réalisée, qui engage toutes les générations, dans l'ordre du temps, sinon toutes ensemble. Élisabeth l'avait dite heureuse à cause de sa foi personnelle; Marie attribue les louanges des générations à l'œuvre de Dieu en elle.

Prions pour que nous gardions notre regard tendu vers Marie en qui nous entrevoyons déjà la gloire à laquelle Dieu nous appelle.

 

Le Couronnement de Marie

« Il a fait descendre les potentats de leurs trônes, et élevé les humbles. » (Lc 1,52)

Comme jadis Saül détrôné fut remplacé par David, aujourd'hui la royauté est donnée à Jésus et à sa mère. Marie exalte la politique sacrée qui sera celle du Christ-Roi et qui déroute tous les projets orgueilleux.

Prions le Seigneur de nous garder dans l'humilité.



17 décembre

3ème dimanche de l'Avent
Jn 1, 6-8.19-28

 

Commentaire de saint Augustin

Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. [...]
Voici le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Que dis-tu sur toi-même ? » Il répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. » Or, ils avaient été envoyés de la part des pharisiens.
Ils lui posèrent encore cette question : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? » Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. »
Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où Jean baptisait.

« Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni  le Christ, ni Elie, ni prophète? Jean leur répondit : Pour moi, je baptise dans l’eau, mais au milieu de vous demeure celui que vous ne connaissez pas ». Les abaissements du Christ faisaient obstacle à ce qu’on le vît; c’est pourquoi la lampe a été allumée. Voyez comment il cède la place, lui qui aurait pu se faire passer pour ce qu’il n’était pas. « C’est lui qui est venu après moi, qui a été fait avant moi » ; c’est-à-dire, comme nous l’avons déjà expliqué, qui m’a été préféré. « Et je ne suis pas digne de dénouer les cordons de ses souliers ». Comme il s’est abaissé! C’est pourquoi il a été grandement élevé parce que celui qui s’abaisse sera exalté. Votre sainteté doit le comprendre maintenant. Si Jean s’est humilié jusqu’à dire : « Je ne suis pas digne de dénouer les cordons de ses souliers » , quel sujet de s’humilier ont ceux qui disent : C’est nous qui baptisons, ce que nous donnons est à nous, ce qui est à nous est saint! Jean dit: Ce n’est pas moi, c’est lui. Eux disent: c’est nous. Jean se reconnaît indigne de délier les cordons de ses souliers; s’il avait reconnu en être digue, combien déjà il se serait montré humble! S’il s’en était déclaré digne et qu’il eût dit : Celui-là est venu après moi, qui a été fait avant moi, je ne suis digne que de délier les cordons de ses souliers, il se serait déjà beaucoup humilié. Mais avouer qu’une telle fonction est bien au-dessus de ses mérites, il n’y a qu’un homme véritablement rempli du Saint-Esprit qui l’ait pu faire, et le serviteur qui a ainsi reconnu son maître a mérité de devenir son ami.



14 décembre

Fête de
Saint Jean de la Croix

La montée du Carmel,
extrait du chapitre 20.

Aujourd'hui que la foi est fondée sur le Christ et que la loi évangélique est manifestée dans cette ère de la grâce qu'il nous a donnée, il n'y a plus de motif pour que nous l'interrogions comme avant, ni pour qu'il nous parle ou nous réponde comme alors. Dès lors qu'il nous a donné son Fils, qui est sa Parole, il n'a pas d'autre parole à nous donner. Il nous a tout dit à la fois et d'un seul coup en cette seule Parole; il n'a donc plus à nous parler. Tel est le sens de ce texte par lequel saint Paul veut engager les Hébreux à se séparer de ces anciennes pratiques et manières de traiter avec Dieu qui étaient en usage sous la loi de Moïse et à jeter les yeux sur le Christ seulement: « Ce que Dieu, dit-il, a révélé à nos pères en divers temps et de diverses manières par l'intermédiaire des prophètes, il l'a dit maintenant et tout à la fois en ces derniers jours par son Fils (Hb 1,1-2). » L'Apôtre nous donne à entendre par là que Dieu s'est fait comme muet; il n'a plus rien à dire; car ce qu'il disait par parties aux prophètes, il l'a dit tout entier dans son Fils, en nous donnant ce tout qu'est son Fils. Voilà pourquoi celui qui voudrait maintenant l'interroger, ou désirerait une vision ou une révélation, non seulement ferait une folie, mais ferait injure à Dieu, en ne jetant pas les yeux uniquement sur le Christ, sans chercher autre chose ou quelque nouveauté. Dieu pourrait en effet lui répondre de la sorte: Si je t'ai déjà tout dit dans ma parole, qui est mon Fils, je n'ai maintenant plus rien à te révéler ou à te répondre qui soit plus que lui. Fixe ton regard uniquement sur lui; c'est en lui que j'ai tout déposé, paroles et révélations; en lui tu trouveras même plus que tu ne demandes et que tu ne désires. Tu me demandes des paroles, des révélations ou des visions, en un mot des choses particulières; mais si tu fixes les yeux sur lui, tu trouveras tout cela d'une façon complète, parce qu'il est toute ma parole, toute ma réponse, toute ma vision, toute ma révélation. Or, je te l'ai déjà dit, répondu, manifesté, révélé, quand je te l'ai donné pour frère, pour maître, pour compagnon, pour rançon, pour récompense. Le jour où je suis descendu avec mon Esprit sur lui au Thabor, j'ai dit: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis mes complaisances; écoutez-le (Mt 17, 5). » Depuis lors, j'ai laissé de côté toutes ces sortes d'enseignements et toutes ces réponses, et je les lui ai remises; écoutez-le, parce que je n'ai plus de foi à vous révéler, ni plus de vérités à vous manifester. Quand précédemment je parlais, c'était pour vous promettre le Christ; quand on m'adressait des questions, c'était des questions qui regardaient la demande et l'espérance du Christ où l'on devait trouver tous les biens, comme le donne à entendre toute la doctrine des Évangélistes et des Apôtres. Mais maintenant si quelqu'un vient m'interroger comme on le faisait alors et me demande quelque vision ou quelque révélation, c'est en quelque sorte me demander encore le Christ ou me demander plus de foi que je n'en ai donné: de la sorte, il offenserait profondément mon Fils bien-aimé, parce que non seulement il montrerait par là qu'il n'a pas foi en lui, mais encore il l'obligerait une autre fois à s'incarner, à recommencer sa vie et à mourir. Vous ne trouverez rien de quoi me demander, ni de quoi satisfaire vos désirs de révélations et de visions. Regardez-y bien. Vous trouverez que j'ai fait et donné par lui beaucoup plus que ce que vous demandez.

Si vous désirez que je vous réponde par quelques paroles de consolation, considérez comment mon Fils m'a obéi et a été affligé par amour pour moi, et vous entendrez par combien de paroles il vous répondra. Voulez-vous que Dieu vous explique certains événements mystérieux, ou certaines choses cachées: fixez seulement les yeux sur lui, et vous y trouverez les mystères les plus profonds, les trésors de la sagesse et des merveilles divines qui sont renfermées en lui, comme l'Apôtre le dit: « En lui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science de Dieu (Col 2,3). » Ces trésors de sagesse seront pour vous beaucoup plus profonds, plus doux et plus utiles que tout ce que vous désirez savoir. Voilà pourquoi l'Apôtre se glorifiait en ces termes: « Je n'ai pas donné à entendre que je savais autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié (1 Cor 2,2). »

Si vous voulez encore d'autres visions ou révélations divines ou corporelles, regardez toujours dans son Humanité, et vous trouverez dans cette Humanité beaucoup plus que vous ne pensez, parce que l'apôtre saint Paul dit encore: « En lui habite corporellement la plénitude de la Divinité (Col 2,9). 

12 décembre

Prier le Rosaire avec le P. Lagrange

Mystères douloureux

L’agonie

«Mon âme est triste jusqu'à la mort. Restez ici et veillez.» (Mt 26,38)

[…] L'abattement, la sueur de sang, l'effroi devant les tortures de l'âme et du corps, cette prière pour détourner le calice qu'il avait tant désiré de boire, cette pauvre humanité si semblable à la nôtre, n'ont pas scandalisé les adorateurs de Jésus. Ils n'y voient qu'un appel véhément à leur amour. Le Fils de Dieu ne s'est nulle part abaissé davantage, et ce fut pour nous.

Pour ceux qui souffrent dans leur chair et dans leur âme: qu'ils sachent unir leurs souffrances à celles du Seigneur.

 

La flagellation

« Pilate dit: "Je le châtierai donc, puis je le relâcherai."» (Lc 23,16)

[…] La flagellation était l'office des soldats. C'était un supplice cruel et infamant. Notre adorable Sauveur expiait sans se plaindre nos fautes, spécialement, comme ont pensé bien des saints, les fautes de la chair. Quand on estima que le patient ne pouvait supporter davantage, les soldats se livrèrent à une mascarade.

Pour tous ceux qui continuent à flageller le Seigneur par leur vie dissolue.

 

Le couronnement d’épines

« Les soldats le ceignirent d'une couronne d'épines qu'ils avaient tressée. » (Mc 15,17)

[…] On tressa en forme de couronne un fagot d'épines destinées à faire flamber le feu. Dans sa main, un roseau en guise de sceptre. Fléchissant le genou devant lui avec de gros rires, les soldats le saluaient roi des Juifs et lui frappaient la tête avec son roseau. Des soufflets et des crachats fixèrent le caractère de leurs hommages.

Prions pour tous ceux qui sont méprisés, pour qui personne n'a d'égards.

 

Le portement de la croix

Portant lui-même la croix, Jésus sortit vers le lieu dit du Crâne— ce qui se dit en hébreu Golgotha. (Jn 19,17)

[…] Le condamné devait porter lui-même l'instrument de son supplice. Cependant les soldats s'aperçurent bientôt de l'état de faiblesse extrême de Jésus, incapable de supporter le poids d'un fardeau si lourd. Ils réquisitionnèrent pour la porter à sa place un certain Simon de Cyrène.

Prions pour tous les condamnés à mort, pour ceux qui donnent leur vie pour leur prochain.

 

Le crucifiement et la mort de Jésus

« Lorsqu'ils vinrent au lieu appelé Calvaire, ils le crucifièrent là ainsi que les malfaiteurs. » (Lc 23,33)

[…] Le calice de la Rédemption fut amer pour Jésus. Ses souffrances sur la croix étaient atroces. Son cœur était meurtri par l'abandon de ses disciples, le mépris des chefs des Juifs, la lourde indifférence du grand nombre. Sa Mère était là, pâtissant avec lui, augmentant ainsi sa torture et pourtant le consolant dans l'abandonnement des autres.

Confions les malades, les agonisants, les personnes en fin de vie, à la protection maternelle de la Vierge Marie.

10 décembre

2ème dimanche de l'Avent

Mc 1, 1-8

Rendez droits les sentiers du Seigneur

But de l'ouvrage de Marc (Mc 1, 1)

1. 1 Commencement de l'évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu:

Marc annonce clairement le propos de son ouvrage dès le premier verset: présenter un évangile de Jésus, nom qui signifie: le Seigneur sauve. Jésus est le salut. Il est Christ et Fils de Dieu. Christ dit ce qu'il est et fait pour nous, et Fils de Dieu dit ce qu'il est pour Dieu, son identité profonde, son lien avec Dieu en vertu duquel il peut nous sauver. Telle est la foi de Marc.
Christ — oint, médiateur entre Dieu et les hommes, roi et prêtre — et fils de Dieu sont des titres attribués au roi en Israël. Le roi est choisi par Dieu pour une mission particulière et en retour, il lui doit une obéissance absolue; il est le représentant du peuple élu (2 S 7; Ps 2).

Oracle divin (Mc 1, 2-3)

2 «Selon ce qui est écrit en Isaïe le prophète, voici, j'envoie mon ange devant ta face; il préparera ton chemin. 3 Une voix clame dans le désert: ‟Apprêtez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiersˮ».

Dieu parle

Le commencement de l'évangile de Jésus, c'est une parole venant de Dieu, prononcée on ne sait quand, et venant on ne sait d'où. Elle semble hors du temps. Elle jaillit brusquement du silence et marque un tournant dans l'histoire d'Israël, dans l'histoire des hommes. Ce commencement est en quelque sorte le pendant de l'annonciation à Marie en Luc, de l'annonciation à Joseph en Matthieu et du prologue de Jean. Mais ici le commencement, c'est l'ultime préparation par Dieu de la venue du Royaume. Le Père, qui fait tout quand il veut et comme il veut, annonce que les derniers temps sont là. On entend la parole qu'il adresse à son Fils, chargé d'accomplir son dessein éternel de salut: il lui dévoile ce qu'il fait pour lui, dans un oracle solennel qui accomplit une prophétie faite par Isaïe. Les derniers temps approchent et le Père soigne tout particulièrement la dernière préparation de la venue du Royaume tant attendu. En fait, celui qui parle ne se présente pas, mais ce qu'il dit ne laisse aucun doute: il s'agit de Dieu. La parole pourrait être introduite par la formule classique chez les prophètes: «Oracle du Seigneur». Dieu parle au présent (j'envoie, une voix clame) et avec autorité: il accomplit fidèlement ce qu'il avait annoncé; le présent n'est pas ici un indice temporel, car pour Dieu tout est au présent. La relation du Père et du Fils se laisse voir en filigrane: le Père envoie, le Fils accomplit, comme le dit saint Irénée.

Dieu accomplit les Ecritures

Cet évangile commence par un oracle divin (v. 2-3) où l'on entend résonner à l'arrière-fond le «Il vient» des psaumes du règne (Ps 95, 13; 97, 9). Marc aurait plus écrire simplement, comme le fait Matthieu: «Selon ce qui est écrit en Isaïe, le prophète, une voix clame dans le désert: ‟Apprêtez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiersˮ» (Mt 3, 3); mais en réalité il a fait une adaptation du texte d'Is 40, 3. Il intercale en effet une phrase composée de deux versets bibliques qui ne sont pas d'Isaïe, et qui transforment le sens de la prophétie. Il ajoute donc: «… voici, j'envoie mon ange devant ta face; il préparera ton chemin»; la première partie se trouve en Ex 32, 34 et la deuxième en Ml 3, 1. Ces deux versets font du texte un oracle divin et non une simple citation d'Isaïe. Ainsi, c'est Dieu lui-même qui crie solennellement qu'il accomplit la prophétie d'Isaïe de sa propre initiative. A qui parle-t-il? A celui que cette prophétie concerne, et qui a été nommé dans le verset d'ouverture de l'évangile, celui dont parlera tout l'évangile: Jésus, Christ et Fils de Dieu.

Une comparaison entre Mc 1, 2-3 et les références vétéro-testamentaires sous-jacentes, permet de mieux comprendre la portée de cet oracle, car Marc en a fait un amalgame réfléchi.

Mc 1, 2
Voici, j'envoie mon ange devant ta face;

il préparera ton chemin.


Ex 32, 34: Voici, mon ange ira devant ta face.
 
Ml 3, 1a: Voici j'envoie mon ange devant ma face
1b: Il préparera le chemin devant ma face (לְפָנַ֔י ).

Pendant la traversée du désert, Dieu a envoyé son ange pour montrer le chemin à son peuple: il marchait devant sa face, devant lui (Ex 32, 34). Ceci a été repris par Malachie, mais «ta face», qui concernait le peuple, est devenu «ma face»: celle du Seigneur (Ml 3, 1a). Marc fait donc un mélange des deux versets: il prend le texte de Malachie, mais en gardant «ta face» comme dans le texte de l'Exode. Il met ensuite Ml 3, 1b dans la bouche d'Isaïe en transformant «le» chemin en «ton» chemin. La prophétie attribuée à Isaïe est ainsi actualisée. Marc ne recopie pas un texte ancien, mais il livre une parole qui concerne un événement présent. Dieu s'adresse donc à quelqu'un, mais il ne le nomme pas encore.
La phrase suivante, Mc 1, 3, vient effectivement du livre d'Isaïe (Is 40, 3), mais elle a été revisitée.

Mc 1, 3: Une voix clame dans le désert:
Apprêtez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers.

Is 40, 3: Une voix proclame: «Dans le désert,
préparez le chemin du Seigneur;
tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu».

La voix du messager de Dieu est bien assimilée à la voix qui proclame en Isaïe 40, 3. Mais alors qu'en Isaïe la voix parle à ceux qui cheminent dans le désert, en Marc, cette voix est dans le désert. Elle demande de préparer le chemin du Seigneur et de rendre droits ses sentiers et non plus une route pour notre Dieu. Cette voix est celle de l'ange envoyé par Dieu (1, 2). Dieu envoie donc un messager qui, pour Malachie, était Elie. Pour l'instant, chez Marc, tant le messager que ceux à qui il parle sont encore inconnus.

Une double préparation

Les premiers versets du premier chapitre de Marc laissent donc penser que l'oracle d'Isaïe s'adresse à Jésus. Et un ange — messager — de Dieu, prépare son chemin. Mais ceux qui écoutent la parole de cet envoyé qui crie dans le désert, ont de leur côté à préparer le chemin du Seigneur. Ce chemin passe par le désert, comme pour les Hébreux dans le désert du Sinaï; il passe au cœur de notre histoire; sa direction est donnée par la Loi du Seigneur. C'est un chemin d'épreuve et de purification qui conduit vers une plénitude. Le chemin du Seigneur est le chemin de celui à qui Dieu s'adresse, il est préparé par Dieu, mais aussi par la conversion des hommes.
Les paragraphes suivants vont nous dire clairement qui est le messager (1, 4-8), qui est celui à qui parle Isaïe (Mc 1 9-11).

Arriva Jean (Mc 1, 4-8)

4 Arriva Jean baptisant dans le désert, proclamant un baptême de conversion pour la rémission des péchés.
5 Et toute la région de Judée et tous les habitants de Jérusalem sortaient vers lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en confessant leurs péchés.
6 Et Jean était vêtu de poils de chameau et d'une ceinture de peau autour de ses reins, et il mangeait sauterelles et miel sauvage.
7 Et il proclamait:
«Il vient derrière moi celui qui est plus fort que moi;
je ne suis pas digne, en me courbant, de délier la courroie de ses sandales.
8 Moi, je vous ai baptisés d'eau, lui par contre vous baptisera dans l'Esprit Saint».

Sans transition, l'oracle trouve son accomplissement dans le temps: la préparation voulue par le Père se réalise, puis le Royaume vient en la personne de Jésus.
Jean, nom qui signifie grâce, est bien celui dont le Père annonçait la venue à son Fils. Il vit effectivement dans le désert, proclamant un baptême de conversion. Il prépare le chemin par une action, le baptême; et aussi par une parole qui est la proclamation du sens de ce baptême: la rémission des péchés pour purifier le cœur, le sanctifier. C'est bien ce qu'avait annoncé Isaïe. Jean est donc la voix qui clame. Et ceux qu'il invite à la conversion, ce sont tous les habitants de Judée et de Jérusalem qui accourent au désert, obéissant à sa parole. Jean est un prophète et son apparence le fait reconnaître comme nouvel Elie, «homme portant un vêtement de poils et une ceinture de cuir autour des reins» (2 R 1, 8).
Jean Baptiste prend la parole pour présenter aussi celui pour qui il est envoyé; et il le fait sous forme de contraste. Celui à qui le Père parlait vient derrière lui, ce qui revient à le désigner comme son serviteur; et en même temps, Jean n'est pas digne de dénouer la courroie de ses chaussures, donc de faire pour lui le travail d'un esclave. Celui qui vient, dit-il, est le Fort: qualification qui désigne Dieu lui-même (Jr 32, 18). Son action aura un point de ressemblance avec la sienne: les deux baptisent; mais la nature du baptême de l'un et de l'autre est radicalement différente: baptême d'eau pour Jean et baptême dans l'Esprit Saint pour Jésus. Le baptême dans l'Esprit indique ici un baptême qui sera source d'un renouvellement intérieur, selon ce que les prophètes avaient annoncé (Is 32, 15; Jl 3, 1-2; Ez 11, 19-20).

8 décembre

L'Immaculée Conception

Fête de notre monastère

Quel est l'homme,
né de la souche pervertie
de nos premiers parents,
qui a pu ou pourra jamais observer
en ne laissant place
qu'à l'oeuvre de la charité
et sans la moindre faille de transgression,
les commandements inébranlables et immaculés
du Christ
comme lui-même, en bloc et en détail,
a gardé les commandements de son Père,
lui qui n'a pas commis le péché
et qui jamais ne put ni ne voulut
commettre un seul péché?
Il n'en est pas un seul, parmi les fils des hommes,
grand ou petit,
qui ait été doté d'une telle sainteté, qui ait reçu un tel privilège
vis-à-vis de Dieu,
pour avoir été conçu sans péché,
si ce n'est la Mère de l'Immaculé,
de celui qui ne commet pas le péché,
mais enlève le péché du monde.
D'elle, quand il s'agit de péché,
je ne veux pas qu'il soit le moins du monde question.

(Ogier de Locedio, cistercien XIIe-XIIIe s.)

6 décembre

Prier le Rosaire avec le P. Lagrange

Mystères lumineux

Le baptême de Jésus

« Au moment où il remontait de l'eau, Jésus vit les cieux fendus et l'Esprit descendant sur lui comme une colombe; et il y eut une voix du ciel: "Tu es mon fils bien-aimé, en toi j'ai mis mes complaisances."» (Mc 1,10)

[…] Le moment était venu pour Jésus d'entreprendre une mission difficile jusqu'à l'héroïsme du dernier sacrifice. L'Esprit descend du ciel comme pour lui donner le signal. Parce qu'il a accepté cette humble attitude du baptisé, la voix de son Père lui témoigne sa satisfaction et affirme qu'il est toujours avec lui, d'autant qu'il est le Fils bien-aimé.

Prions pour tous les baptisés: qu'ils témoignent de leur foi au milieu d'un monde incrédule.

 

Les noces de Cana

— «Ils n'ont plus de vin.» — «Femme, qu'importe à vous et à moi? mon heure n'est pas encore venue.» (Jn 2,3-4)

[…] Jésus fait remarquer à sa mère qu'ils ne doivent, ni lui ni elle, intervenir dans cette affaire, car il y faudrait une manifestation exceptionnelle, alors que son heure n'est pas encore venue… Mais par égard pour sa mère, ce fils, maître de son heure, daigne en avancer le moment.

Confions-nous à l'intercession de Marie, si puissante auprès de son Fils.

 

L’annonce du Royaume

« Jésus, par la vertu de l'Esprit, retourna en Galilée. Et il enseignait dans les synagogues, célébré par tous. » (Lc 4,14-15)

[…] La voix du Baptiste qui prêchait le règne de Dieu a été réduite au silence: c'est à Jésus d’inaugurer ce règne en annonçant à son tour qu'il est arrivé. Il agit dans la puissance de l'Esprit, il agit dans les synagogues, sa renommée se répand dans tous les environs.

Prions pour tous les prédicateurs de la Parole: qu'ils aient le courage de l'annoncer la Bonne Nouvelle sans compromission, à temps et à contretemps.

 

La Transfiguration

« De la nuée se fit entendre une voix qui disait: "Celui-ci est mon Fils bien-aimé: écoutez-le. (Lc 9,35)

[…] Les disciples comprirent que la voix était celle du Père, sortant de cette même nuée, qui autrefois, dans le désert du Sinaï, demeurait au-dessus du Tabernacle pendant que la gloire de Dieu y pénétrait. C'était alors une indication sensible de la présence bienveillante de Dieu parmi son peuple; elle apparaissait une dernière fois, car désormais Dieu se manifestait par son Fils.

Pour que beaucoup découvrent le Père à travers la Parole que Jésus nous a laissée.

 

L’Eucharistie

«Prenez, ceci est mon corps… Ceci est mon sang, de l'alliance, répandu pour un grand nombre.» (Mc 14,22.24)

[…] Dieu s'étant rapproché de nous par son Fils incarné, c'est bien en lui et par lui que nous devons nous unir au Père, et pourquoi pas par sa chair et par son sang répandu pour nous, pour trouver en lui la force, après avoir obtenu le pardon?

Prions pour ceux qui s'approchent de l'eucharistie: qu'ils le fassent avec respect et confiance.

3 décembre

Premier dimanche de l'Avent (B)
Mc 13, 33-37
Veillez

13, 33 «Prenez garde, restez réveillés; vous ne savez pas, en effet, quand ce sera le moment.

34 Il en sera comme d'un homme [qui part] pour l'étranger, laissant sa maison et ayant donné autorité à ses serviteurs; à chacun son travail; et il commanda au portier de veiller.
35 Veillez donc, car vous ne savez pas quand le Seigneur de la maison viendra, ou le soir, ou à minuit, ou au chant du coq, ou le matin, 36  de peur que, venant à l'improviste, il ne vous trouve endormis.
37 Ce que je vous dis, je le dis à tous: Veillez».


Jésus a donné des indications précises pour le temps de la destruction du Temple, mais pour sa venue dans la gloire, il ne donne qu'un conseil: veillez. Il termine donc son discours sur les signes par une dernière mise en garde: «Restez réveillés». Car, si le Fils ne sait pas quel est le moment de la venue du Seigneur, les disciples non plus.

A l'aide d'une parabole, il invite ses disciples à rester dans l'attente du Seigneur qui vient. Il s'agit d'un homme, le maître de maison, qui part pour l'étranger, comme l'avait fait le maître de la vigne (12, 1). Mais alors que le maître de la vigne est le Père, le maître de maison est Jésus lui-même. Il laisse donc sa maison sous la garde de serviteurs et donne à chacun une part de responsabilité dans la gestion de sa maison. Une fonction prend une grande importance, celle de portier. Celui-ci est chargé de veiller pour avertir dès que le maître arrivera. Mais cela suppose que tous veillent aussi, car la venue du Maître sera non seulement imprévue, mais soudaine: ceux qui seraient endormis n'auraient pas le temps de se préparer pour accueillir le Maître lorsque le portier annoncera sa venue.

En effet, le Seigneur de la maison viendra à l'improviste, à l'une ou l'autre des quatre veilles de la nuit, selon la division romaine de la nuit; c'est dire qu'il faut rester réveillé toute la nuit!

Cette même division du temps scandera le procès de Jésus. A Gethsémani, première veille (de 18 h à 21 h), les disciples seront endormis et Jésus leur dira: «Réveillez-vous» (14, 42); pendant les deuxième et troisième veilles (de 21h à 3 h), Jésus sera jugé par le grand prêtre, et les disciples seront absents (14, 56-65); à la fin de la troisième veille, au chant du coq, Pierre reniera (14, 66-72); et au matin, Jésus sera condamné (15, 1).

Si la parabole sur la veille se rapporte à la venue de Jésus dans la gloire, elle introduit aussi au mystère qui s'ouvre dans la section suivante: la Passion et la mort de Jésus.

1er décembre

Prier le Rosaire avec le P. Lagrange

Mystères joyeux

L’Annonciation

« Voici la servante du Seigneur; qu'il m'arrive selon votre parole. » (Luc 1,38)

[…] Dès lors, le mystère de l'incarnation s'accomplit dans le sein de Marie. Le salut du genre humain commençait. Cette bonne nouvelle fut aussitôt connue au ciel. Elle allait se répandre peu à peu sur la terre.

Prions pour tous ceux qui doutent de l'incarnation du Fils de Dieu.

 

La Visitation

« Il arriva, lorsque Élisabeth entendit la salutation de Marie, que l'enfant tressaillit dans son sein, et Élisabeth fut remplie de l'Esprit Saint. » (Luc 1,41)

[…] L'enfant tressaillit dans le sein d'Élisabeth. C'était comme un pressentiment obscur de l'approche de Celui dont il devait annoncer la venue parmi les hommes. Sa mère, elle aussi, fut remplie de l'Esprit de Dieu et pleinement éclairée sur la dignité de la Mère du Messie.

Prions pour les enfants qui s'éveillent à la foi.

 

La Naissance de Jésus

« L'ange dit aux bergers: "Ne craignez point; car voici que je vous annonce une grande joie, destinée à tout le peuple, car il vous est né aujourd'hui un Sauveur."» (Luc 2,10-11)

[…] L'ange dit: Ne craignez point: Car il venait annoncer la bonne nouvelle. L'évangile est donc bien tout d'abord un message du ciel à la terre. Et comme si le ciel s'associait à cette joie, une troupe nombreuse de l'armée céleste apparut encore, louant ce Dieu d'Israël qui allait être reconnu pour l'unique Dieu du monde.

Prions pour les hommes de toutes les religions: qu'ils puissent partager un jour la joie des bergers de Bethléem.

 

La Présentation de Jésus

« Lorsque fut accompli le temps de leur purification, ils portèrent Jésus à Jérusalem pour l'offrir au Seigneur. » (Lc 2, 22)

[…] La consécration au Dieu saint se fait par un sacrifice. Les premiers-nés de l'homme ne sont pas immolés, et Jésus lui-même est racheté pour cinq sicles au jour de sa présentation, mais l'immolation l'attend pour l'avenir.

Prions pour tous ceux qui sont unis dans leur chair à l'immolation du Christ.

 

Le recouvrement de Jésus au Temple

« L'enfant Jésus dit: "Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas que je dois être auprès de mon Père."» (Luc 2,49)

[…] Dans les premiers et heureux temps, Marie n'avait pas compris tout ce que comportait la nature et la mission de son fils. Pourquoi avait-il dû se séparer d'eux pour être chez son Père? Premier douleur imposée à la Mère, qui en présageait bien d'autres.

Prions pour les chrétiens qui subissent des persécutions pour le Royaume.

GRANDE NEUVAINE DE L'IMMACULÉE CONCEPTION
bénie et encouragée par S.S. LE PAPE
30 Novembre au 8 Décembre

Nous faisons la neuvaine le soir, face à la Grotte que nous apercevons du monastère,
petite lumière dans la nuit.

1) Une dizaine de Chapelet chaque jour, suivie de 3 fois l'invocation :
«Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.»

2) Une Communion le jour du 8 décembre ou un jour de l'octave. - Confession recommandée.

PRIERE

Très Sainte Vierge Marie, Reine des Anges et des saints, Médiatrice de toutes grâces, nous trouvons refuge et protection auprès de votre Cœur Immaculé, car vous êtes notre Mère.
Accordez-nous, comme vous l'avez promis aux trois pastoureaux de Fatima, de savoir offrir chaque jour notre vie pour le salut des pécheurs.
Que votre amour maternel touche les cœurs endurcis par le péché pour que tous les hommes, sauvés par le sang de votre Fils versé sur la croix, trouvent le chemin de l'amour, de la pénitence et de la réconciliation avec Dieu et avec leurs frères.
Alors, nous pourrons chanter tous ensemble et d'un seul cœur le triomphe de votre maternelle Miséricorde. Amen

Robert, cardinal SARAH
Le Vatican, le 25 mars 2017

Chapelet des Enfants 5, rue de l'Université - 75007 Paris - www.chapeletdesenfants.com

Neuvaine pour les vocations

Neuvaine pour les vocations dans notre communauté. Merci de prier avec nous.

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Films sur le monastère

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Rosaire médité

Chaque mois, vous pouvez trouver sur le site un Rosaire médité

Chapelet de sainte Bernadette

Pour nous aider, faites connaître nos chapelets. Notre spécialité: le chapelet de Bernadette (6 dizaines), grains 7 mm

Promotion: 10 euros

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Neuvaine pour de- mander un bébé

Neuvaine à Notre-Dame du Prompt-Secours pour de- mander la naissance d'un bébé par l'intercession de soeur Marie de Nazareth

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